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Chine: » Le cynisme de Mélenchon » (JULIEN BAYOU, EELV)

Chine: » Le cynisme de Mélenchon »  (JULIEN BAYOU, EELV)

 

 

 

Le secrétaire national d’Europe écologie-les Verts JULIEN BAYOU découvre sans doute avec un peu de retard le cynisme de Mélenchon qui pourtant s’est toujours rangé du côté des régimes de dictature et autres autocraties, du côté de la Russie bien sûr, mais de la plupart des régimes autoritaires et confirme avec la Chine. Mélenchon a en effet considéré que la visite de la représentante des États-Unis à Taïwan constituait une sorte de provocation. Finalement un langage assez proche de ceux qui parlent « d’humiliation de Poutine » pour justifier la guerre en Ukraine

Julien Bayou, député au sein de cette coalition de gauche et secrétaire national d’Europe écologie-les Verts, a réagi sur BFMTV aux propos de Jean-Luc Mélenchon concernant la visite américaine à Taïwan.

« Ce n’est pas possible, sous prétexte de je ne sais quelle soi-disant ‘provocation’, de considérer que l’intimidation de la Chine à l’égard de Taïwan est acceptable », a affirmé Julien Bayou.

Le chef de la France Insoumise avait qualifié de provocation la venue sur l’île de Nancy Pelosi, présidente de la chambre des représentants des États-Unis.

« Il faut soutenir les peuples quand ils luttent pour leur droit »

« On ne peut pas être démocrate à géométrie variable et considérer que, parce que telle ou telle action froisserait un régime autoritaire comme la Chine, on devrait abandonner Taïwan », poursuit Julien Bayou. Il a aussi qualifié la vision diplomatique de Jean-Luc Mélenchon de « datée ».

« [Je vois] un vrai cynisme: tout ce qui est opposé aux États-Unis est bien. Je trouve que ça relève d’un comportement non-aligné. Mais c’est en 1955 en fait la conférence de Bandung sur le non-alignement, en pleine Guerre froide. On en est très loin je crois », critique-t-il encore.

Le secrétaire national d’EELV dénonce encore la « rhétorique des provocations », qui, selon lui, ont aussi joué un rôle dans le conflit en Ukraine. « Il faut soutenir les peuples quand ils luttent pour leur droit, où que ce soit dans le monde, et quand bien même ça fâche des régimes autoritaires », conclut-il.

 

Pédale douce sur la «Sortie accélérée des pesticides» ( Julien Denormandie )

Pédale douce sur la «Sortie accélérée des pesticides» ( Julien Denormandie )

 

Alors que le président de république a annoncé une sortie accélérée des pesticides, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie,  temporise et renvoie la problématique à l’Europe

. «Nous sommes dans un marché commun, donc cette question doit être européenne ! Sinon, nous créons juste de la compétition déloyale, sur le dos de notre agriculture et de notre environnement !»

 

Julien Denormandie se veut également rassurant par rapport à cette suppression. «Notre position est toujours la même : « pas d’interdiction sans alternative ».

. «On ne peut pas accepter que soient importés des produits dont la production ne serait pas autorisée chez nous. Donc, NON au Mercosur et OUI aux clauses miroir». De l’agriculture renvoie la problématique à l’Europe.

Élection présidentielle : les dangers qui guettent Macron (Julien Vaulpré)

Élection présidentielle : les dangers qui guettent Macron  (Julien Vaulpré)

 

Ex-conseiller de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, spécialiste de l’opinion, Julien Vaulpré est le directeur général de Taddeo. « Après un an d’épidémie, les Français sont dans un état de choc et de doute qui obscurcit leur jugement. C’est le flou qui caractérise l’opinion », analyse-t-il

(interview dans le journal l’Opinion.

Sur quoi va se jouer la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

La crise sanitaire n’est pas finie et nous ne connaissons pas la date de fin de cette pandémie, l’OMS parle d’ailleurs de 2024. Même si Emmanuel Macron souhaite passer à une autre étape, le pays va devoir continuer à vivre avec le virus avec, espérons-le, moins de restrictions. Ce qui signifie que politiquement, Emmanuel Macron ne sera pas débarrassé de la pandémie et il n’est pas improbable qu’elle soit encore présente lors de la campagne présidentielle. L’opinion publique sera très attentive à la façon dont les autres gouvernements européens font face à ces évènements et ses conséquences économiques. Le Président doit donc montrer que la France sort honorablement de la crise sanitaire et qu’elle est bien placée pour rebondir économiquement. Il est important pour lui qu’elle soit a minima dans la moyenne européenne sur ces deux plans.

Les confinements, en restreignant les contacts sociaux et échanges, notamment à la sphère familiale, produisent des auto-renforcements de groupe, accélérés par l’unique échappatoire des réseaux sociaux, déformant structurellement l’opinion vers les positions radicales, voire conspirationnistes

Quel sera, dans ce contexte, son défi ?

Il en a plusieurs. Même avec la vaccination, le virus ne sera pas totalement éradiqué. L’épidémie continue de circuler et ce qui la caractérise, c’est son imprévisibilité. Il doit ainsi impérativement parvenir à tenir le risque sanitaire à distance et à ne pas se faire rattraper par le virus de façon trop forte alors que, depuis plusieurs mois, il fait le choix courageux d’essayer de faire vivre les Français avec celui-ci. Ensuite, il doit remobiliser les pays. Le titre de la dernière note de conjoncture de l’Insee résume bien les choses : « reprise : si loin si proche ». Après un an d’épidémie, les Français sont dans un état de choc et de doute qui obscurcit leur jugement. C’est le flou qui caractérise l’opinion. Psychologiquement, les Français sont lassés par un an d’épidémie et de restrictions. Economiquement, certaines catégories et plusieurs secteurs sont considérablement affaiblis. Politiquement, le scepticisme atteint des records : les manquements de l’Etat, les difficiles vérités du gouvernement ont fini de saper la croyance en la parole publique déjà très affaiblie lors de l’entrée dans la crise. La confusion domine quant au présent et à l’avenir. Dans les prochains mois, le chef de l’Etat a un rôle décisif pour projeter le pays dans l’après, psychologiquement et économiquement, et dans cet après, il doit être très vigilant à éviter un trop grand morcellement de la société. La crise a multiplié les divisions entre les Français. Sa durée est devenue une machine à morceler une société déjà fracturée. La crise économique a exposé d’abord les plus fragiles et les précaires, dressant un mur entre les visibles et les invisibles. Elle a ouvert les tranchées entre secteurs professionnels, réveillant une passion de l’égalité et de la comparaison de l’essentiel et de l’inessentiel. Autre rouage de la machine, les confinements, en restreignant les contacts sociaux et échanges, notamment à la sphère familiale, produisent des auto-renforcements de groupe, accélérés par l’unique échappatoire des réseaux sociaux, déformant structurellement l’opinion vers les positions radicales, voire conspirationnistes.

Jusqu’où la crise sanitaire sans fin a-t-elle changé la donne pour lui ?

Le mandat d’Emmanuel Macron est particulièrement singulier, sa première année fut sidérante. Il est devenu Président en quelques instants, il maîtrise parfaitement sa communication, lance de nombreuses réformes emblématiques, exerce un contrôle total et efficace sur le dispositif gouvernemental avec peu de couacs et des oppositions figées. La crise des Gilets jaunes a mis en lumière que même avec Emmanuel Macron vainqueur, la France n’échappait pas la colère des classes moyennes et inférieures qui est le fait politique central de ces dernières années dans toutes les démocraties occidentales. Cette colère n’avait pas trouvé de débouché politique lors de l’élection présidentielle de 2017 mais elle s’est violemment exprimée à l’occasion de cette crise soulignant les points faibles du projet macroniste et la verticalité du pouvoir. La crise sanitaire a eu un autre effet : elle met à nu la faiblesse de l’Etat. C’est Emmanuel Macron qui pourrait dire aujourd’hui qu’il est à la tête d’un Etat en faillite. Cette crise aura révélé au grand jour les failles du modèle français : un problème de commandement collectif au sein de l’appareil d’Etat, un niveau de dépenses publiques parmi les plus élevés mais qui s’est avéré peu efficace et une bureaucratie qui a agi avec un zèle tout particulier. Avec dans l’ensemble une grande confusion et une question « où va l’argent ?», « où va le pognon de dingue ? » Enfin, d’un point de vue psychologique, cette crise a blessé l’orgueil de Français : les faiblesses de l’Etat, le fait de ne pas être un pays producteur de vaccin, les retards, même si au fond, ils ne sont pas si importants, auront marqué l’opinion. Ce sont autant d’éléments supplémentaires dans le climat général dont il doit tenir compte.

La pandémie a-t-elle emporté le reste du quinquennat ou le macronisme a-t-il gardé quelques fondamentaux ?

Au fond, la grille de lecture qui a présidé à son élection a immédiatement été datée : la libéralisation de l’économie, le pragmatisme, le gouvernement des experts, l’efficacité managériale, bref le programme de la troisième voie n’était plus dans l’air du temps et la crise des Gilets jaunes, en faisant surgir les perdants de la mondialisation, l’a mis à mal. Le macronisme est entré dans la crise affaibli mais comme elle a figé le paysage politique et que le Président n’est pas enfermé dans une idéologie, il a le choix du terrain. Parmi les promesses du macronisme, il y a le mouvement et la transformation. Ce sont deux thèmes qui sont certes très vastes mais qu’il va pouvoir investir et qualifier. Par ailleurs, je pense que la présidentialité d’Emmanuel Macron reste un atout important. Certes il est critiqué mais il conserve l’estime des Français, personne ne peut dire qu’il n’est pas au niveau.

Avec l’épisode de l’OPA à demi réussie concernant la liste LR en Paca, le Président veut faire la preuve que l’alliance entre lui et la droite est désormais inéluctable, les extrêmes d’aujourd’hui se rejoignant dans la détestation du libéralisme avec l’idée qu’il faut relocaliser la production dans le fameux «terroir qui ne ment pas»

A-t-il vraiment réussi à venir à bout du clivage droite-gauche ou celui-ci est-il en train de renaître ?

Emmanuel Macron s’est qualifié au second tour de l’élection présidentielle grâce aux voix de gauche et a nommé un Premier ministre issu de la droite. Il a ainsi pulvérisé le paysage politique. Par ailleurs, depuis son élection, il mène davantage une politique de centre droit que de centre gauche. La gauche est totalement morcelée et la droite extrêmement fragilisée. Le clivage droite-gauche semble totalement enseveli. Idéologiquement, la droite est en train de muter : dans toutes les grandes démocraties occidentales, les conservateurs jettent aux orties l’idéologie libérale héritée du reaganisme. Quant à la gauche, elle ne pèse plus que 25 % au premier tour de l’élection présidentielle alors qu’elle a besoin de se rapprocher des 45 % des voix pour espérer l’emporter. Historiquement, Emmanuel Macron vient de la gauche, et il est parvenu à incarner l’ancienne droite ordo-libérale, enlevant aux Républicains la thématique de la réforme et de la modernisation de l’économie. Avec l’épisode de l’OPA à demi réussie concernant la liste LR en Paca, le Président veut faire la preuve un an avant la présidentielle que l’alliance entre lui et la droite est désormais inéluctable, les extrêmes d’aujourd’hui se rejoignant dans la détestation du libéralisme avec l’idée qu’il faut relocaliser la production dans le fameux « terroir qui ne ment pas ». Un élément supplémentaire vient faire voler en éclats ce qu’il pouvait rester des anciennes appartenances idéologiques. Nous observons en effet un paradoxe puissant : jamais la France n’a été autant à droite (plus de 50 % des Français se déclarent de droite, revendiquant ainsi en réalité une appartenance qui recouvre des réalités différentes) et pourtant jamais la demande d’assistance et de protection n’a été si grande, jamais les Etats n’ont autant dépensé pour assurer la survie des plus pauvres, la protection des chômeurs, des artistes, des restaurateurs, des ouvriers, des patrons, et l’économie n’a jamais été aussi dirigiste et moins libérale. Donc pour répondre à votre question : oui, Emmanuel Macron est venu à bout de clivage droite-gauche tel qu’il existait.

A un an de la présidentielle, qui menace le plus le chef de l’Etat ?

Un rebond inattendu de la situation sanitaire est toujours possible ce qui ferait entrer le pays dans un état psychologique inconnu. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer que cette période a inévitablement créé parmi les Français un ressentiment accumulé au cours de toutes ces semaines de restrictions et il est difficile de croire que cet état d’esprit n’aura pas de conséquence politique. Deux sujets sont également importants : ce sont les questions de sécurité et l’immigration sur lesquelles Emmanuel Macron est en difficulté structurelle depuis le début de son mandat. Un évènement ou une accumulation d’évènements liés à ces questions peuvent avoir un effet significatif dans la compétition électorale qui s’ouvre. Enfin, sur la forme, il doit être vigilant à apparaître sincère et la question écologique vient rappeler régulièrement une conviction qui peut sur certains thèmes évoluer un peu trop fortement.

2022 sera-t-elle une élection désenchantée ? Qu’en attendent les Français ?

A ce stade, les deux principaux candidats enregistrent tous les deux un niveau d’adhésion faible. Il n’y a pas d’enthousiasme autour d’Emmanuel Macron, ni de Marine Le Pen. Le risque c’est qu’en effet les Français n’attendent plus grand-chose de cette élection et s’éloignent du débat démocratique et électoral. Sur le fond je pense qu’après cette crise, après la colère sociale des Gilets jaunes, les Français sont lassés par l’idéologie de la liberté et de l’émancipation individuelle, qu’au fond, ils aspirent à refaire société et pour cela il faut leur redonner le chemin et le goût d’être des citoyens et non plus simplement des individus.

«Marine Le Pen va gagner contre Macron », avertit Julien Bayou

«Marine Lepen va gagner contre Macron », avertit Julien Bayou

Le secrétaire national d’Europe écologie les Verts prévoient dans une interview au Point Que le phénomène de rejet de Macon sera plus fort que celui du rejet de Marine Le Pen et que cette dernière a toutes les chances de gagner leur des présidentielles de 2022. Dans les conditions actuelles effectivement, il est probable que la dynamique principale qui va peser pour l’élection présidentielle sera le rejet du plus détesté en tout cas le moins aimé. De ce point de vue,  Macon accumule les motifs de détestation non seulement du fait de ses contradictions mais aussi de sa position jupitérienne condescendante voire méprisante.

 

«Aujourd’hui, il n’y a que deux forces qui peuvent gagner contre [la présidente du RN] : la droite et nous, les écologistes». Alors que tous les sondages montrent que, si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, le duel de 2017 se rejouerait (alors même que, selon ces mêmes sondages, les Français ne veulent pas d’une telle répétition). Les sondages font apparaître que 70 % environ des Français ne souhaitent pas un nouveau duel macro Le Pen mais ils sentent aussi nombreux à penser qu’il se reproduira en 2022.

 

L’écologiste fonde également sa prédiction sur les récents sondages politiques : «Avec [Emmanuel Macron], l’écart avec Marine Le Pen s’est considérablement réduit à cause de lui. On est à 48 contre 52 % en moyenne. Si ça, ce n’est pas un signal d’alerte…» Julien Bayou fait référence ici à un sondage de Louis Harris Interactive publié fin janvier qui ne donnait en effet qu’une courte avance de 4 points à Emmanuel Macron – autrement dit, dans la marge d’erreur – en cas d’un nouveau duel présidentiel avec la candidate du RN. Des résultats tout à fait inédits pour Marine Le Pen, qui n’avait obtenu que 33,9% des voix à l’élection présidentielle de 2017, ce qui était déjà près de deux fois plus que son père, Jean-Marie Le Pen, à l’élection présidentielle de 2002 (17,8%). «Il suffirait que la majorité remette sur le tapis la réforme des retraites pour que Marine Le Pen redevienne favorite à l’élection présidentielle», prédit encore Julien Bayou, évoquant la retraite souhaitée par Emmanuel Macron mais repoussée sine die à cause du Covid, et qui pourrait devenir l’un des enjeux centraux de l’élection présidentielle de 2022.

 

Cette interview dans Le Point est publiée le même jour qu’une enquête de Libération titrée : «Le barrage mal barré». «Un nombre grandissant d’électeurs de gauche l’affirment : même au second tour, ils n’iront pas voter pour le chef de l’État, de plus en plus ancré à droite», avance le quotidien lui-même marqué à gauche, qui a reçu des «centaines de lettres» de ces électeurs qui ne veulent «plus faire barrage.

 

 

Société- Quelle transition écologique (Julien Dossier )

 

Société- Quelle transition écologique (Julien Dossier )

Avant son intervention au sommet Change Now, jeudi 30 janvier, au Grand Palais à Paris, franceinfo a interrogé Julien Dossier cet expert de la ville durable sur sa démarche. (extraits)

 

 

pourquoi la rationalité ne suffit-elle pas face au réchauffement climatique ?

C’est une question qu’on peut poser à tous les fumeurs, qui savent lire « Fumer tue » et qui pourtant prennent un paquet de cigarettes. Il y a un poids de l’habitude, une dépendance par rapport à un mode de vie qui fait qu’on ne change pas de manière radicale. Radicale, pas dans le sens violent, mais dans le sens d’aller à la racine, de toucher les fondements du système qu’on doit aujourd’hui faire bouger. Je pense qu’il y a en partie un problème d’imagination, de marge de manœuvre et d’émotion.

Nous sentons que les sujets sont graves, mais nous espérons ne pas être touchés. Nous nous sentons à l’abri, nous croyons que nous n’avons pas besoin de changer. Ce raisonnement-là est de moins en moins vrai parce que les ramifications des catastrophes climatiques finissent par nous toucher : qualité de l’air, sécheresses, inondations.

Dans votre livre, vous critiquez la vision communément admise du mur vers lequel nous nous dirigeons, ainsi que la notion d’effondrement soudain. Vous écrivez : « Comme dans une pièce de Beckett, nous attendons une forme d’effondrement qui ne viendra pas ». Pourquoi ces notions ne vous conviennent pas ?

Nous nous construisons une image de l’effondrement à la manière d’Hollywood, qui livre des films comme Blade Runner 2049Mad Max ou Wall-E. Dans ces films, on nous montre un monde qui s’est effondré, qui ne marche plus du tout, une vision post-apocalyptique. Ces films disent qu’il y a eu une catastrophe planétaire, un événement unique, qui a eu des conséquences sur toute la planète. Cette vision hollywoodienne nous fait attendre une grande catastrophe, un événement qui va tout casser. Cet imaginaire nous empêche de regarder ce qui est en train de se passer, en Australie ou en Amazonie, ce qui s’est déjà passé et qui devrait nous alerter. Il ne s’agit pas d’attendre une crise ultime, parce qu’en attendant, nous ne sommes pas à l’œuvre pour résoudre les crises actuelles.

 

Votre livre enjoint le lecteur à se lancer dans une véritable transition écologique. Par où commencer ?

Il faut entrer dans une approche segmentée, pour ne pas proposer de solutions uniformes. Quelqu’un sous la contrainte d’une mobilité subie, qui manque de moyens pour investir, rénover sa maison ou se nourrir autrement ne va pas avoir la même réponse que quelqu’un qui a les moyens de faire tout cela. Nous avons besoin d’avoir une réponse diversifiée, adaptée aux circonstances de chacun.

Le point commun qui va peut-être réunir tout le monde, c’est de consacrer du temps à ce sujet. On peut l’utiliser pour s’informer ou pour changer ses habitudes de transport. Vous pouvez par exemple vous dire, au début, que vous consacrez 15 minutes pour la planète par semaine. Ce quart d’heure, vous pouvez l’allouer à des temps de trajet. Je peux accepter 15 minutes de plus sur mon temps de trajet, divisé par cinq jours actifs, cela fait 3 minutes que je peux consacrer à attendre que quelqu’un vienne me chercher si je fais du covoiturage.

Sur la question écologique, il y a un grand débat entre les gestes individuels et les actions collectives, d’associations ou d’entreprises. Certains se disent : « Cela ne sert à rien que je change mon comportement tant que telle entreprise continue d’extraire des énergies fossiles. » Dans votre ouvrage, vous plaidez pour l’action individuelle. Pourquoi ?

 

Nous avons besoin d’agir sur tous les fronts, de se saisir des moyens dont on dispose, là où on en dispose. Pour moi, l’objectif, c’est de rendre chaque instant que nous vivons dédié à cette urgence climatique. Quand ces choix se traduisent à l’échelle individuelle, agissons à l’échelle individuelle : le contenu de notre assiette, la façon dont on utilise notre temps… Chercher à s’informer sur ces questions-là plutôt que de regarder des vidéos de chats sur internet, c’est un choix individuel.

Ensuite, il y a des actions qui nous engagent dans notre capacité à être parent d’élève, électeur, employeur ou investisseur. C’est le fait de réunir l’action de plusieurs personnes et d’unir nos forces qui donne du sens à ce que chacun d’entre nous peut faire. A l’échelle d’un groupement d’entreprises, on peut parler de covoiturage, d’espace de coworking avec un impact significatif sur un bassin de vie de centaines de milliers de personnes. A plus petite échelle, nous pouvons agir à l’échelle d’un quartier, dans une cage d’immeuble, dans une fête d’école, dans une salle de spectacle. Tous ces leviers-là nous permettent de gagner en impact.

 

Pour vous, il n’y a donc pas de petits gestes ?

Il faut cibler l’efficacité, ne pas se tromper d’ordre de grandeur. Dans son livre L’énergie durable : Pas que du vent ! (De Boeck, 2015), David MacKay rappelle que quand on débranche un chargeur de téléphone pour éviter de consommer de l’électricité, on touche 0,5% de la consommation du foyer par jour. C’est très bien de le faire, mais l’essentiel est ailleurs. Il y a également une différence entre les « projets petits pas », qui nous font pédaler comme des hamsters dans une roue mais qui ne nous font pas avancer d’un pas, et les « actions premier pas ».

Après avoir fait cette matinée à la craie, l’étape suivante, c’est de trouver des solutions pour des enfants qui habitent à plus de 500 mètres de l’école. Là, nous avons besoin d’équipements, de vélos, de triporteurs, de trottinettes. Il faut le temps de les acheter, il faut libérer des moyens.

Il faut donc éviter de se dire : « C’est bon, je fais déjà des efforts, je peux m’arrêter là » ?

Il ne faut pas se mentir. J’ai reçu quelques semaines après les fêtes de Noël un message d’un ami, qui disait « Voilà, je suis parti à Oman, maintenant, j’aimerais compenser mon voyage en avion. Qu’est-ce que tu recommandes ? » Je lui ai recommandé un mécanisme de compensation, la location de parcelles forestières dans lesquelles du carbone est séquestré, mais surtout j’ai répondu en disant qu’il est urgent de lire le résumé pour décideurs du rapport spécial du Giec à 1,5°C. Puis, je l’ai invité à poser la question de savoir s’il fallait continuer aujourd’hui de planifier des voyages dans des destinations comme celle-là. N’avons-nous pas d’autres formes d’actions de loisir plus proches de nous qui permettent de se passer de l’avion ?

La compensation peut être un véritable outil. Mais si c’est une simple excuse pour se donner bonne conscience en prenant l’avion pour aller faire la fête à Marrakech, c’est honteux.

Il y a un autre discours, que l’on entend chez les personnes qui rechignent à changer leurs habitudes pour tenir compte de la crise climatique. C’est celui qui consiste à dire : « L’innovation technologique nous sauvera. » A l’inverse, dans votre fresque, vous ne proposez que des techniques qui existent déjà. Vous ne croyez pas à cet argument de l’innovation ?

 

Non. D’abord, parce que nous manquons de temps. …. Nous créons des complexités en allant vers des systèmes techniques qui supposent une extraction de matière première, de la consommation d’énergie pour les distribuer et des technologies, y compris numériques, pour en suivre la maintenance… Sur ces variables-là, il y a de forts risques d’approvisionnement : nous manquons de ressources minières en métaux et en terre. Il va y avoir des tas de blocages dans le déploiement de ces technologies. Par exemple, il faut prendre la mesure de la consommation de données de solutions automatisées. Quand on parle de la voiture autonome, c’est le patron d’Intel qui indiquait que les données pour un million de voitures sont équivalentes à celles de 3 milliards de personnes. Nous ne pouvons pas imaginer un déploiement à grande échelle de ces technologies-là. Nous ne ferions que transformer le problème du climat en un problème d’énergie. Nous devons être sobres dans les solutions qu’on utilise et augmenter nos chances de réussite en utilisant ce qu’on maîtrise.

Sur la gauche de votre fresque, vous avez dessiné votre ville durable. Quelles sont ses caractéristiques ?

Il y a une double urgence dans les villes. Nous ne sommes pas seulement dans une urgence d’atténuation des émissions, mais aussi d’adaptation. Quand il a fait 40 °C à Paris l’été dernier, nous pouvons imaginer que les étés prochains ne vont pas être tellement plus froids. Nous devons privilégier des solutions de végétalisation et de déminéralisation des villes pour réduire l’effet « îlot de chaleur ». Cela pose une question sur l’aménagement et sur la gestion du foncier. Aujourd’hui, on voit du foncier et on se dit : « Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir bâtir dessus ? ». Demain, il faudra regarder cela autrement. C’est sur ces espaces-là qu’on va devoir se poser la question de « Comment faire pousser des arbres ? » Nous avons besoin d’arbres : un arbre, c’est trois climatiseurs en ville. Une approche par le végétal a énormément de vertus : elle participe à l’adaptation au changement et réduit la consommation d’énergie.

……Cela crée aussi des débouchés pour des producteurs à proximité des villes qui, aujourd’hui, cherchent à améliorer leurs revenus en vendant en direct ou en réduisant les distances de transport.

 

Au centre de votre fresque, il y a une série de bâtiments que vous appelez « la membrane » et qui sépare la ville de la campagne. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

…. Pour moi, il est essentiel d’avoir cela en tête, nous sommes dans un système mutuellement dépendant : la partie urbaine a besoin d’une partie naturelle pour produire à manger. C’est là où l’essentiel de l’alimentation des villes se passe. Sans campagne, il n’y a pas de céréales, de bétail, de fruits ou de légumes. Les villes ne peuvent pas fonctionner seules, elles ne disposent pas de la surface nécessaire intra-muros pour cultiver du blé ou de forêts permettant de créer des charpentes pour les ossatures bois.

 

Ensuite, la zone de frontière n’est pas une séparation, qui oppose l’un à l’autre, mais une zone qui construit l’alliance entre ces deux grands systèmes. Ces zones frontières sont des zones où l’on va retrouver des implantations industrielles, là où on va avoir la rencontre de la main-d’œuvre qui vient des villes et des matières premières acheminées de l’extérieur. C’est aussi là où on va stocker des réserves, qui vont être des silos à grains, des chambres froides… Ce sont des zones ressources qui sont dans des interfaces entre partie urbaine et partie rurale. On y voit également une gamme de solutions de transport : un tram-fret pour transporter passagers et marchandises, du covoiturage, des pistes cyclables aménagées pour des triporteurs, pour nous permettre de sortir de « l’autosolisme », cette façon d’être seul dans sa voiture à moteur thermique.

A droite, vous dessinez une campagne où l’on voit beaucoup de cultures et peu d’élevages. Dans votre monde durable, l’alimentation est donc moins carnée que dans le nôtre ?

 

Je me suis référé aux travaux de Solagro, un projet qui s’appelle Afterres 2050. C’est la traduction dans le milieu agricole des objectifs de l’accord de Paris. Nous savons que la bascule d’une alimentation d’origine carnée à une alimentation d’origine végétale est beaucoup plus sobre en ressources. Il faut sept fois plus de ressources en surface pour produire la même quantité de protéines animales que de protéines végétales. Nous devons donc réduire massivement les émissions en réduisant notre consommation de viande. Il s’agit d’accompagner cette bascule avec une émergence d’une alimentation qui utilise beaucoup plus les céréales et les légumineuses.

L’animal est présent dans cette fresque, pour rappeler qu’on a besoin de matière organique pour fertiliser le sol. Le réchauffement climatique pose la question du bon dimensionnement de la place de l’animal.

Il faut multiplier le nombre de bêtes pour faire le même nombre de côtes de bœuf, nous avons des pratiques alimentaires qui ne sont pas efficaces. Le mode d’élevage intensif, souvent hors-sol, dépend de l’importation de tourteaux de soja venant principalement du Brésil, sur des sols conquis sur la forêt primaire en Amazonie. Il y a des effets en cascade qui sont provoqués pour répondre à une tendance actuelle d’extension des élevages en stabulation [des élevages en espaces restreints et clos], avec des circuits d’animaux qui donnent le tournis. J’ai en tête, dans la Loire, des installations qui font venir des veaux d’Italie pour les faire pâturer quelque temps en France, puis les faire repartir. Ce sont des norias de camions derrière.  

 

Ce n’est pas visible dans la fresque, mais vous défendez dans votre livre une agriculture sans pesticides. Que répondez-vous à ceux qui estiment que nous ne pouvons pas nourrir l’ensemble de la population sans l’agrochimie ?

Ce qui est frappant, c’est de constater que l’opposition entre pro et anti-pesticides est aujourd’hui très stérile. Nous avons d’un côté une mesure de la productivité à l’hectare sur une récolte : si je charge mon sol en engrais et que je mets tel traitement chimique, j’obtiens tel rendement. Mais ces gens-là oublient de calculer l’impact élargi de ce genre de techniques, comme le phénomène des algues vertes en Bretagne. Nous n’avons pas imputé aujourd’hui le coût et l’impact de pertes de biodiversité sur les pratiques agricoles. Nous n’imputons pas les externalités négatives au prix du kilo ou au prix à l’hectare. 

De l’autre côté, nous avons une mesure de la valeur sur un temps long. Dans l’agroécologie, on a besoin de mesurer la stabilité des écosystèmes sur des temps plus longs, pas seulement sur une saison, mais sur cinq, dix, quinze saisons. On ne mesure pas la même chose sur des horizons de temps différents. J’espère qu’on pourra arriver à un débat apaisé en se mettant d’accord sur les termes du débat. Aujourd’hui, nous n’avons même plus les termes du débat en commun, donc nous avons, forcément, deux visions du monde.

Dans votre fresque, on voit des panneaux solaires en ville, des éoliennes à la campagne, un barrage, un méthaniseur agricole… Est-ce que vous croyez à un scénario 100% énergies renouvelables ? Nous en sommes très éloignés aujourd’hui.

 

Nous en sommes très loin. Mais, en même temps, nous avons de très nombreuses sources, dont l’Ademe, qui ont fait des modélisations de scénarios 100% énergies renouvelables. On a tendance dans le débat français à se concentrer sur les débats du côté de l’offre et à minimiser le potentiel de la transformation de la demande. Or la proximité est un facteur d’efficacité énergétique. Nous allons réduire les distances et simplifier les outils qu’on va utiliser. Si on se déplace en marchant ou à vélo, le déplacement est beaucoup moins consommateur d’énergie.

Mais ce n’est pas une vision de décroissance : dans cette fresque, il y a énormément de choses à faire. C’est une vision de plein-emploi, de production pour mettre en œuvre cette transition.

Par exemple, dans cette fresque, il y a un mur à pêches, qui est un véritable réservoir d’efficacité énergétique. C’est un mur de briques qui permet de stocker la chaleur du soleil dans la journée et de la restituer sur une plage élargie. On optimiste la captation du rayonnement solaire, chaque fruit bénéficie d’un maximum d’apport d’énergie du soleil et on coupe le vent, on protège la plante des effets des vents froids en hiver. Cela permet de produire des fruits plus au nord et de ne pas en faire venir de loin. Le cumul de ces actions montre qu’on a un réservoir de réduction de consommation d’énergie considérable.

Dans votre livre, vous plaidez pour un « strict encadrement » de l’économie de marché et pour « une puissance publique forte ». Un changement qui risque d’être combattu par les milieux économiques. Comment opérer cette transition ?

 

Il y a aujourd’hui une tension qui se crée entre des pratiques d’un ancien temps et celles qui sont largement souhaitées et portées par la société. Mais nous avons des alliés économiques qui sont en train de faire basculer les décisions, notamment les investisseurs de long terme, comme les fonds de pension ou les caisses de retraite, qui doivent prendre en compte le climat dans l’impact de leurs investissements, à horizon dix, vingt ou trente ans. Ce sont ces acteurs qui ont été les premiers à peser sur les décisions de désinvestissement dans le charbon. Nous sommes aujourd’hui en train d’élargir le périmètre aux hydrocarbures.

Les plates-formes numériques favorisent des choix irrationnels (Julien Mendoza)

Les  plates-formes numériques favorisent  des choix irrationnels  (Julien Mendoza)

C’est l’avis du consultant Julien Mendoza dans une tribune au Monde (extraits)

«  Standard, héritée d’un monde pauvre en information, le mécanisme de sélection est celui du prix, supposant que l’individu est rationnel et que le prix reflète toute l’information du produit : un produit de bonne qualité vaudra plus cher qu’un produit identique de mauvaise qualité. Dans une économie numérique, où l’attention est la ressource rare, la valeur se déplace vers la sélection de la bonne information. C’est-à-dire celle qui sera en mesure de capter l’attention des utilisateurs et d’influencer leurs décisions, leurs jugements. Le modèle économique des plates-formes, qui domine cette économie numérique, se traduit schématiquement par la mise en relation de l’offre et de la demande en exploitant les effets de réseaux. Par exemple, plus il y aura de chauffeurs Uber, plus l’intérêt à utiliser l’application sera fort car l’utilisateur trouvera un chauffeur plus facilement. Pour que ces effets de réseaux aient un réel impact, il est nécessaire que les utilisateurs soient actifs sur le service. C’est pourquoi ces modèles d’affaires s’appuient sur des biais cognitifs, qui ont pour double effet de capter l’attention et… de rendre les choix irrationnels. En s’appuyant sur l’illusion du contrôle, biais cognitif mis en évident par Ellen Langer (« The Illusion of Control », Journal of Personality and Social Psychology n° 32/2), 1975), on comprend mieux pourquoi Google change régulièrement ses paramètres de confidentialité pour, affirme-t-il, donner plus de contrôle aux utilisateurs. Cette volonté de transparence trompe le consommateur, qui croit maîtriser l’usage de ses données, alors qu’il ne les contrôle pas. En prenant une métaphore darwinienne, les entreprises du numérique cherchent à s’approprier ce qui sélectionne, car, ainsi, elles contrôlent l’information diffusée. Tous ces modèles reposent sur de savants algorithmes, qui visent à sélectionner la meilleure information pour aider, voire influencer, l’utilisateur dans ses choix. La sélection est donc au cœur des modèles d’affaires. Celui qui survit est celui qui trouvera la meilleure sélection. Google a triomphé de Yahoo car son algorithme sélectionnait l’information la plus pertinente pour les utilisateurs….. ».

2017 : Julien Letailleur, le candidat virtuel pour une démocratie virtuelle

2017 : Julien Letailleur, le candidat virtuel pour une  démocratie virtuelle

 

 

Julien Letailleur, un candidat virtuel pour 2017, candidat à une démocratie virtuelle. Le personnage n’existe pas, c’est le  produitsde l’imagination d’un internaute Antoine Brachet d’après RTL qui le présente. Julien Letailleur,  Un candidat virtuel « crowd-sourcé » qui se veut le porteur des idées de membres de réseaux sociaux. Il souhaite une chose : réinventer la démocratie. Une sorte de prétendant transparent et dépersonnalisé pour une démocratie opaque complètement et cotiser par les prétendants à la magistrature suprême. L’idée en elle-même est intéressant dans la mesure où en moyenne l’abstention et de leur deux 50 % ce qui témoigne du désintérêt des citoyens vis-à-vis du fonctionnement du système politique. Pas sûr cependant que ce candidat qui va se cantonner dans la virtualité puisse faire prendre en compte de manière concrète ses réflexions par les responsables en concurrence pour l’élection présidentielle. Le système est tellement cadenassé par les appareils politiques qu’un individu ou un groupe n’a aucune chance d’être élu bien sûr et même dans le cas présent d’être entendu. La crise que nous vivons a bien sûr des dimensions économiques, sociales et aussi sociétales et culturelles. Notamment pour les dimensions visant le fonctionnement démocratique. La dynamique d’un pays repose beaucoup sur le moral des facteurs et des citoyens. Malheureusement la France occupe la tête des pays les plus pessimistes sans doute un des facteurs explicatifs majeurs de la situation globale dans laquelle elle patauge. Les Français ne croient plus pour près de 80 % à la capacité des organisations politiques à modifier de manière significative la situation du pays. Une raison supplémentaire pour ouvrir les fenêtres d’une démocratie confinée dans l’espace réduit des pros de la politique qui vive de ce métier « Voter pour moi, c’est voter pour vous même », assure Julien Letailleur dans sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle en 2017. Mais Julien Letailleur est loin d’être un candidat classique, c’est un candidat virtuel « crowd-sourcé », ce qui signifie que son programme est élaboré par les citoyens.  « Je ne veux être qu’un porte-parole (…) Je ne suis que votre représentant sans autre objectif que d’être la courroie de transmission de vos idées », atteste-t-il dans sa vidéo« Voter pour moi, c’est pour vous engager à apporter votre pierre à l’édifice du programme que nous allons construire ensemble et qui sera porté dans le débat public ». La volonté de ce candidat pas comme les autres est de « réinventer le mode d’exercice de la démocratie ».   Julien Letailleur a son site Internet, son compte Twitter, sa page Facebook, des articles de presse qui parlent de lui et déjà même quelques soutiens. Mais qui se cache derrière ce candidat pas comme les autres ? Un certain Antoine Brachet, 38 ans et cofondateur du collectif « Les 100 barbares », un groupe de citoyens qui officie sur le web, au travers des réseaux sociaux, pour changer le système.  Interrogé par 20 minutes, Antoine Brachet explique que Julien Letailleur est le héros du roman Un peuple totalitaire. Un ouvrage collaboratif à l’initiative d’une communauté d’individus qui estiment ne pas être écoutés par le système. « C’est un conseiller à l’Elysée qui s’interroge sur la démocratie. (…) Il se demande si on ne pourrait pas aller vers une démocratie plus ‘liquide’, où tout citoyen aurait accès en permanence aux leviers du pouvoir », précise Antoine Brachet. Il explique avoir fait le choix de le faire exister au delà du roman du fait qu‘ »il est fictif, n’a pas d’ego, ne fera jamais passer son intérêt personnel devant l’intérêt collectif. On l’a donc d’abord sorti du roman, en l’inscrivant sur les réseaux sociaux. On s’est rendu compte que beaucoup de gens avaient envie de lui parler », assure l’initiateur des « 100 barbares ».  Concrètement, le programme de Julien Letailleur sera le reflet des envies et des idées de toute personne qui souhaite y contribuer. C’est le concept du « crowd-sourcing », à l’image du « crowdfunding », le financement participatif, qui permet à tout un chacun de contribuer à un projet qui lui tient à cœur. Là ce n’est pas de l’argent qui est demandé mais bien des idées. Un modèle qui a fait ses preuves dans de nombreux domaines mais pas encore en politique. Ce à quoi Antoine Brachet entend bien palier. Par des sondages sur les réseaux sociaux, des rencontres mensuelles mais aussi un outil qui permet d’interroger les utilisateurs et de faire émerger les sujets les plus plébiscités, le projet du candidat Letailleur pourra alors prendre forme.

 

(Avec RTL, agence et 20 minutes)

Pour un service civique obligatoire de six mois (Julien Dray)

Pour un service civique obligatoire de  six mois (Julien Dray) 

 

Julien Dray est le premier homme politique a osé poser l’idée d’un service civique obligatoire dans une interview au JDD « Un gouvernement aussi fort soit-il ne peut gagner tout seul la bataille contre le terrorisme, car personne n’est infaillible. Il nous faut donc inventer ce que j’appelle une sécurité solidaire. Les femmes et les hommes politiques doivent donner l’exemple, accepter de travailler ensemble, être ­capables de parler ensemble au pays et parfois, justement par cette solidarité, affronter ensemble toutes les démagogies extrémistes. Mais les citoyens sont aussi concernés : créons tous ­ensemble un service civique national, mixte et obligatoire, de six mois. Ce qui provoquerait un grand élan de solidarité et de brassage social. Par ailleurs, ce serait aussi la possibilité de concentrer nos forces de sécurité sur l’essentiel de leurs missions. La notion de rassemblement national est capitale. Mais sans tuer, cela va sans dire, le nécessaire débat politique.  L’Histoire nous a enseigné que le terrorisme aveugle sait parfaitement ce qu’il fait. Une société minée par l’angoisse, qui a peur, où tout le monde commence à suspecter tout le monde, c’est une société qui peut se laisser emporter par toutes les démagogies, et où chacun est enfermé dans ses peurs. On a longtemps cru que nous étions dans des démocraties apaisées, donc stables. Cette certitude est aujourd’hui battue en brèche. »

 

Ubériser l’emploi, une solution pour le chômage (Julien Pérona,) …..ou le retour au statut de journalier

Ubériser l’emploi, une solution pour le chômage (Julien Pérona,) …..ou  le retour au statut de journalier

 

Ubériser  l’emploi ou transformer les salariés en. Travailleurs indépendants,  la solution de Julien Pérona, fondateur d’AddWorking, agence d’emploi digitale spécialisée dans le «hors salariat» ;  un nouveau concept donc qui vise à concevoir le travail par mission, autant dire que c’est le retour au statut de journalier d’il y a un siècle.  Des salariés devenant Auto entrepreneurs, le rêve de certains qui veulent supprimer le salariat et ses contraintes économiques et sociales L’intermédiation numérique justifierait ce changement de statut. Revenons d’abord sur la définition que donne Wikipedia à la définition de journalier :  « Les termes de  brassier » et  manouvrier » (terme qui a perduré avec « manœuvre ») ont un sens proche et désignent également des ouvriers agricoles pauvres ; les deux mots indiquent une personne qui loue sa force physique, ses bras ou ses mains, et qui donc ne possède pas de train de culture (charrue et animaux de trait, bœufs, cheval ou mulet). Les journaliers et manouvriers existaient aussi dans les villes, pratiquant une multitude de petits métiers et louant là leurs bras à la journée. Celui qui s’en sortait le mieux était celui qui réussissait à se faire embaucher régulièrement, même si les salaires étaient minimes. ». En France le nombre d’autos entrepreneur ne cesse de progresser en raison notamment de la situation du chômage. Mais pour quel revenu ? Une enquête de 2011 effectuées par l’INSEE donne des éléments de réponse : «C’est une enquête INSEE qui révèle le revenu moyen d’un auto-entrepreneur en 2011. Alors même que le régime connaît un franc succès dans tous les secteurs d’activité ou il est éligible, les autoentrepreneurs semblent, globalement, avoir du mal à se générer un revenu décent. Explications.5430 euros par an : c’est le revenu moyen d’un auto-entrepreneur en 2011, année où ils étaient 416.000. Difficile d’en vivre, c’est certainement pour cette raison qu’un tiers d’entre eux préfèrent conserver un emploi en parallèle. A noter qu’un auto-entrepreneur sur quatre a empoché moins de 900 euros par an en 2011 ». Il s’agit bien entendu d’une moyenne qui cache beaucoup de disparités. Même si on actualise ce chiffre cela correspond à un salaire d’environ  500 € par mois. On objectera que beaucoup ne travaillent pas à plein temps mais même ceux qui font les mêmes horaires qu’un salarié voire davantage ont des difficultés à dégager un revenu satisfaisant. Un monde d’autoentrepreneurs peut a priori faire rêver car il supprime le lien de subordination vis-à-vis du patron mais du coup on lui substitue une autre subordination celle du client mais en réalité celle d’une nouvelle intermédiation type Uber. L’outil numérique n’est qu’un prétexte pour réduire la rémunération aussi pour supprimer les couvertures sociales (santé, retraite, chômage). En même temps qu’on transfère les charges sociales, on  transfère aussi souvent les charges de capital. Un phénomène bien connu dans le transport routier quand certaines entreprises avaient transformé leurs salariés en sous-traitants devant y compris investir dans l’achat d’un camion et hypothéquer leur maison. Ce monde de nouveaux  journaliers est évidemment une vision ultra libérale. Certes il faut sans doute encourager la création d’entreprise y compris celles d’auto entrepreneurs sous réserve toutefois de réguler les conditions de concurrence afin d’une part que les intéressés puissent dégager des revenus immédiats convenables mais aussi afin de ne pas hypothéquer les équilibres de la protection sociale (même si cette dernière mérite d’être réformée sérieusement). Pour autanat concevoir le travail par mission nous ramènerait à 100 ou 200 ans en arrière.

 

Interview le Figaro :

Après Julien Lepers, Joël Collado aussi au placard

Après Julien Lepers, Joël Collado aussi au placard

Le service public fait aussi le ménage : après l’icône de l’émission phare   »questions pour un champion », c’est le présentateur du bulletin météo de France Inter et de France info qui fait l’objet du nettoyage démographique. Dans le service public, le jeunisme est aussi à la mode et il ne fait pas bon de dépasser les 60 ans. Sans doute une grave erreur concernant l’émission télévisée question pour un champion regardée massivement par un public d’un certain âge et qui s’accommodait très bien de la personnalité du présentateur. Sans doute l’émission la plus intelligente du paysage télévisuel et qui n’a  pas besoin d’un décorum new-look et  d’un changement d’animateur. Autre victime de la chasse au vieux Joël Collado, présentateur de la météo. Et là on encore davantage de mal à faire le lien entre l’objet de l’émission et l’âge du capitaine Joël Collado, qui présentait la météo depuis 21 ans sur France Inter et France Info, a animé dimanche son dernier bulletin météo, un départ qu’il a qualifié de « sanction », une affirmation que Radio France et Météo France ont récusée. Le prévisionniste de Météo France à l’accent du sud, âgé de 66 ans, présentait depuis Toulouse les bulletins météo de la semaine sur France Inter et France Info depuis 1994. Il a indiqué à France 3 Midi Pyrénées avoir été écarté « pour des raisons mystérieuses qu’il ne connaît pas », qualifiant cette décision de « sanction ». Il a dit en avoir été prévenu seulement fin septembre. Météo France, qui l’emploie, a affirmé à l’AFP que « Radio France voulait faire évoluer le format de la météo » pour qu’elle soit « plus incarnée, avec plus d’interactions entre le journaliste en studio et le prévisionniste » et donc « des prévisionnistes en studio ».

 

Julien Dray : « Marine Le Pen s’est fait claquer le beignet »

 

Julien Dray : « Marine Le Pen s’est fait claquer le beignet »

Le vice-président socialiste du conseil régional d’Ile-de-France, Julien Dray, revient sur l’échange musclé entre François Hollande et Marine Le Pen (interview dans le JDD).

Comment avez-vous vécu l’échange musclé, violent même, mardi dernier au Parlement européen, entre Marine Le Pen et François Hollande?
Voilà longtemps que Marine Le Pen ne s’était pas fait « claquer le beignet »! Beaucoup – comme moi – ont été fiers de ce moment. Avec dignité et solennité, François Hollande l’a remise en place. Ce qu’elle a dit était d’une arrogance extrême et d’une irresponsabilité folle. Un constat s’impose : quand on l’affronte, que l’on résiste en argumentant, elle recule. Cet échange montre que Marine Le Pen est bien plus faible qu’on ne le croit. Il montre aussi que, face aux peurs de l’avenir, à la nostalgie d’une France repliée et refermée sur son passé, il faut affirmer et défendre non seulement des valeurs, mais d’abord et avant tout un projet progressiste, conquérant, moderne, ouvert. Depuis longtemps, je disais que notre camp a perdu la bataille des mots, la bataille culturelle, la bataille de l’espoir. Il nous faut retrouver le combat pour le droit à rêver d’un monde meilleur. Nous avons trop intégré les mots de l’adversaire. Nous commençons à réagir. La réaction presque « tripale » de François Hollande a été formidable.

Y a-t-il un vrai risque que le FN gagne une ou plusieurs régions?
Évidemment qu’il y a un risque! Et ce risque est grave. Tous ceux qui le minimisent jouent avec le feu. Il ne s’agit pas de faire peur. Mais on ne peut dire, d’un côté, qu’il y a une droitisation de la société, une nostalgie, un repli sur soi, une tentation souverainiste et penser, de l’autre, que tout cela n’aura pas de conséquences. Électorales, politiques, culturelles et surtout dans la vie quotidienne de nos concitoyens.

 

lien:

  • site poèmes-chansons-théâtre de l’auteur

Front national : « dérive chevènementiste» (Julien Rochedy)

Front national : «  dérive chevènementiste» (Julien Rochedy)

Au FN deux lignes pourraient bien s’affronter un jour avec d’un coté les positions soutenues par Jean Marie Lepen ( extrême droite classique), de l’autre celle soutenues par Philippot ( chevènementiste). Comme en témoigne la prise de position de l’ancien responsable des jeunes du FN, Julien Rochedy, ancien patron du Front national de la jeunesse (FNJ :  «Au moment même où la droite était à terre, nous n’avons fait que du chevènementisme. On n’a parlé qu’à la gauche, on n’a envoyé aucun signal à cet électorat, dans les domaines économiques, sociétaux», regrette celui qui est devenu directeur national du FNJ à la rentrée 2012. «Une bonne partie de ce peuple de droite était susceptible de rejoindre Marine (…), une candidate brillante, charismatique et efficace. Avec un discours mieux senti, elle aurait pu attirer cet électorat», affirme M. Rochedy, rejoignant ainsi des critiques d’un certain nombre de cadres envers la ligne officielle du FN.  «Je suis inquiet pour l’avenir du « Front » par rapport à cette droite qui se reconstitue. Je ne fais pas dans le cocorico, par rapport aux cadres du Front sûrs et certains d’être au second tour en 2017», poursuit-il. M. Rochedy critique longuement le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot. Certes, «il incarne quelque chose de très efficace, une aile gauche du FN, anti-mondialiste, antilibérale, anti-UE, plutôt libérale sur le plan sociétal. Cette aile doit exister au sein du FN». «Mais le problème est que ce courant de gauche devient exclusif au sein du FN», critique-t-il, avant de s’en prendre aux «positionnements ringards» du vice-président du FN, qui voudrait «retrouver la France des années 80», et à son entourage.

« La gauche se meurt »(Julien Dray, PS)

« La gauche se meurt »(Julien Dray, PS)

 

« Je pense qu’il y a urgence, la gauche se meurt », a affirmé Julien Dray dans l’émission « Le grand rendez-vous » (Europe 1/Le Monde/iTélé), comme en écho à la formule de Manuel Valls en juin devant le Conseil national du Parti socialiste: « Oui, la gauche peut mourir. » « Ce que je ne veux pas, c’est que dans deux ans le bilan de ma vie militante, ça soit d’aller convaincre des électeurs de gauche de voter pour Nicolas Sarkozy parce qu’il faudra faire barrage à Marine Le Pen », a expliqué l’élu de l’Essonne. Avant de poursuivre: « Il nous reste quelques mois, peut-être même quelques semaines, pour arrêter ce qui est en train de se passer, cette situation incroyable où la gauche passe plus de temps à se battre entre elle (…) où chacun distribue des brevets de gauche aux uns aux autres (…) où (se multiplient) les polémiques stupides auxquelles on ne comprend rien (…) alors on est de gauche quand on est pour cinq dimanches et on est de droite quand on est pour douze dimanches ». Le projet de loi sur l’activité, qui vise à étendre le travail dominical et ouvrir les professions réglementées, présenté mercredi par Emmanuel Macron, suscite de fortes réticences chez plusieurs élus socialistes, comme Martine Aubry, qui entendent peser pour le faire amender très sensiblement. La principale pierre d’achoppement est le chiffre de 12 dimanches travaillés par an figurant dans le projet de loi, le PS souhaitant le ramener à « 5 à 7 dimanches ». « Le peuple de gauche, il ne comprend rien à ce qui est en train de se passer et c’est la responsabilité du principal parti de gauche, le Parti socialiste, mon parti », a regretté Dray. Le PS « souffre (du fait) qu’il n’est plus en prise en réalité avec le monde, et maintenant c’est sa survie qui est cause ». « Tout le monde est déjà dans la défaite », a-t-il estimé, reconnaissant qu’ »il y a des erreurs qui ont été commises ». Avant de conclure: « Il y a aujourd’hui nécessité d’un nouveau Big bang à gauche ».

 




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