NIGER: Ultimatum de l’Union africaine et de la CDEAO
L’union africaine a lancé un ultimatum pour le rétablissement de la démocratie au Niger et a menacé de sanctions y compris militaires
« Les sanctions feront très mal à notre pays », a déclaré, dans un entretien accordé dimanche à la chaîne France 24, le premier ministre nigérien, dont le gouvernement a été renversé. « Je connais la fragilité du Niger », a expliqué Ouhoumoudou Mahamadou, ajoutant que « c’est un pays qui ne pourra pas résister à ce genre de sanctions. Sur le plan économique, ça va être une catastrophe », comme « sur le plan social ». « Nous lançons vraiment un appel aux uns et autres » pour « regarder l’intérêt du pays », a-t-il ajouté.
De son côté, la France a annoncé, samedi, la suspension de son aide publique pour le Niger, qui s’est élevée à 120 millions d’euros en 2022. L’Union européenne (UE) a également suspendu immédiatement « toutes ses actions de coopération » avec le pays. Quant à l’UA, celle-ci a posé vendredi un ultimatum de quinze jours aux militaires pour rétablir « l’autorité constitutionnelle ».
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a, pour sa part, assuré à M. Bazoum de « l’indéfectible soutien » de Washington, assurant que le coup d’Etat mettait en péril le « partenariat » entre les Etats-Unis et le Niger. Il a également parlé dimanche avec M. Tinubu, exprimant sa « profonde inquiétude » tout en saluant le « leadership » et les « efforts » du président nigérian pour « restaurer l’ordre constitutionnel au Niger », a rapporté Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat.
De son côté, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a tenu un sommet extraordinaire, dimanche. A l’issue de cette réunion, les dirigeants africains ont pris plusieurs résolutions. Ils ont d’abord donné un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un « recours à la force ».