Archive pour le Tag 'africaine'

Restructurer la dette africaine

Restructurer  la dette africaine 

 La spirale de la dette mondiale crée une inquiétude quant à la capacité des principaux acteurs d’y faire face. Un rapport 2024 de l’IIF (Institute of International Finance) groupe de réflexion des grandes banques internationales, situe le total de l’endettement mondial à… 315.000 milliards de dollars, soit plus de 3 fois le PIB Mondial. Certes un tel chiffre cumule la dette des ménages, des entreprises, des États et celles du secteur financier. Il faut reconnaître qu’une grande partie de l’endettement de ce dernier secteur est destiné à couvrir les prêts vers les autres acteurs économiques…. Mais le niveau de ce chiffrage donne le vertige, et situe correctement la problématique à un niveau mondial. La dette extérieure américaine se monte à 33.000 milliards de dollars et dépasse les 120% du PIB. Le Trésor américain se finance néanmoins sans problème, grâce à la puissance de l’économie américaine, et à sa vitalité. Tout autre est le problème du continent africain. Un certain nombre de pays, doté d’une économie fragile, tant en termes de niveau de revenus qu’en taux de croissance, ont été impactés par la crise sanitaire mondiale. Ils se sont retrouvés dans l’obligation de se retourner vers leurs créanciers publics, se trouvant dans l’incapacité de rembourser leurs annuités, donc face à un défaut de paiement.

 

Par Gérard Vespierre, Président de Strategic Conseils (*)- dans la « Tribune ».

Dans cette situation de dettes d’État, détenues par des créanciers publics, une organisation basée en France joue un rôle prépondérant. Cet organisme est un groupe informel de créanciers public (un processus identique pour les dettes publiques détenues par des créanciers privés existe dans le cadre du Club de Londres). Le rôle du Club de Paris consiste à trouver des solutions coordonnées, et durables, aux difficultés de paiement de pays endettés. Cela aboutit à construire des allègements de dettes afin que ces pays bénéficient d’un meilleur équilibre financier. Différents dispositifs sont possibles depuis le rééchelonnement, jusqu’aux réductions des obligations de remboursement.

Ce Club a été créé progressivement à partir de la négociation, à Paris, entre l’Argentine et ses créanciers publics en 1956. Actuellement il se compose de 22 pays membres permanents, dont la Chine ne fait pas partie. Néanmoins, des pays non-membres peuvent participer aux 10 réunions annuelles, présidées par la Direction générale du Trésor du ministère de l’Économie et des Finances français.

Depuis 1956, le Club de Paris a conclu 480 accords impliquant plus de 100 pays, et portant sur plus de 616 milliards de dollars.

Le Fonds Monétaire International est naturellement impliqué dans le processus de règlement. Le FMI en contrepartie de ses contributions financières demande la mise en place de réformes, impliquant pour le pays concerné des modifications dans la structure de ses finances publiques et de ses pratiques financières.

Le continent africain est particulièrement impliqué dans ces programmes de restructuration de dettes.

La politique d’augmentation des taux d’intérêt par les Banques Centrales, afin de combattre l’inflation induite par la hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières agro-alimentaires, a fragilisé le continent.

Plus d’une trentaine de pays du Continent présentent une dette supérieure à 50% de leur PIB. Au moins sept d’entre atteignent un endettement supérieur à 100% de leur PIB. L’accélération a été particulièrement sensible ces dernières années. Plus d’une vingtaine de pays africains sont estimés en surendettement. Une telle situation met en péril leur développement, alors que leur croissance démographique se poursuit.

La constitution d’un portefeuille de dettes avec des taux d’intérêts toujours plus élevés, conduit à un affaiblissement de leur devise, et l’incontournable corolaire d’un processus inflationniste. L’impact est alors rapide et dramatique pour la partie la plus pauvre de la population à travers la hausse des prix, en particulier alimentaires, sans que le niveau de revenus suive.

La dette publique en Afrique frôle les 2.000 milliards de dollars, soit pratiquement un triplement depuis 2010 selon l’ONU.

Devant cette situation difficile, certains pays agissent courageusement.

La restructuration récente de la dette de la Zambie et du Ghana, n’a pas seulement impliqué le Club de Parais, mais surtout des créanciers privés, principalement d’origine américaine.

La démarche de restructuration de la dette de la Zambie s’inscrit dans le cadre de l’initiative proposée, aux pays les plus pauvres, par le G20 début 2021. Il y a quelques semaines, le ministère zambien des Finances a annoncé la conclusion d’accords avec deux importantes banques chinoises pour une dette de 1,5 milliard de dollars. Ces négociations furent particulièrement complexes, les banques chinoises ayant décidé d’entreprendre des négociations directes, donc en dehors du processus international.

Plus emblématique a été le processus mené à bien, en tout juste deux ans, par le Ghana, tout aussi récemment. Ce pays a été pour l’Afrique de l’Ouest, une vitrine de développement économique, et d’un fonctionnement politique, démocratique. Cependant, son surendettement ces dernières années l’a privé d’investissement dans l’exploitation de ses richesses naturelles, l’or, le cacao, le pétrole, le lithium.

La restructuration de son endettement a comporté une annulation de dette d’un montant de 4,7 milliards de dollars soit, la plus importante en Afrique à ce jour. Cette disposition exceptionnelle permet ainsi au Ghana de retrouver un niveau d’endettement acceptable, lui offrant la possibilité d’investir ses réductions d’annuité dans son développement économique, ainsi que dans l’amélioration des services à sa population, éducation, et soins.

Ce dispositif a été mis en place en un laps de temps relativement court, tout juste deux ans. La restructuration zambienne a nécessité plus de trois années.

La réalisation de cette délicate opération de restructuration a coïncidé avec la présence à Paris du Président guinéen M. Nana Akufo-Addo, venu participer au Sommet de la Francophonie.

Ce retour du Ghana vers une trajectoire économique favorable illustre l’importance des relations de la France avec ses partenaires africains, au moment où certains d’entre eux essaient fermement de s’éloigner de Paris.

Si l’on évoque ici une dette africaine, elle se place dans le cadre d’une crise de la dette internationale. Toutes les régions du monde sont impliquées. Mais il y a un paradoxe africain : les montants de la dette africaine sont relativement faibles, mais ils agissent sur une très grande population.

Les États africains sont donc confrontés à un double objectif, sortir au mieux de la dette, mais aussi, s’endetter avec discernement et  investir dans l’énergie et la santé, domaines hautement prioritaires pour leurs concitoyens.

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(*) Diplômé ISC Paris, Maîtrise, DEA Finances Dauphine PSL, Fondateur du Monde Décrypté, www.le-monde-decrypte.com chroniqueur géopolitique IDFM 98.0

Une banque africaine de l’énergie ?

Une banque africaine de l’énergie ?

La banque africaine de l’énergie devrait entrer en service d’ici mi-2024. Suscité au lendemain de la COP 26 suite à la décision des institutions et pays occidentaux de stopper progressivement leurs financements dédiés aux énergies fossiles en Afrique, le projet de banque africaine de l’énergie a été officiellement annoncé en mai 2022.

Aujourd’hui, plus d’un an plus tard, les choses se précisent. « Nous avons fini les négociations sur le traité d’établissement de la banque, la charte de la banque et l’agrément du pays hôte du siège de la banque », révèle à La Tribune Afrique Dr Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’APPO qui participe activement à la Foire du commerce intra-africain qui se tient du 9 au 15 novembre au Caire, en Egypte et qui accueille notamment de nombreuses entreprises pétrolières et gazières du continent. « Il reste à présent, poursuit-il, que les pays membres ratifient le traité, car la banque sera supranationale, une institution financièrement indépendante et la ratification par les pays est la seule manière d’avoir ce genre d’institution ».

Le leader nigérian regrette que les préoccupations de l’Afrique au sujet de la transition énergétique « se résument la plupart du temps à la recherche de l’argent ». « Nous sommes à attendre qu’on nous donne des sommes dérisoires, alors que nous avons plus de 125 milliards de barils de pétrole brut prouvé, plus de 650 trillions de pieds cubes de gaz naturel, tandis que 900 millions d’Africains qui n’ont accès à aucune forme d’énergie moderne et plus de 600 millions n’ont pas accès à l’électricité », déplore Omar Farouk Ibrahim.

L’accès à l’énergie en Afrique est une question de vie ou de mort », a-t-il ajouté.

Aliko Dangote, l’homme le plus riche du continent qui est aussi à la tête de l’une des plus grandes raffineries de pétrole au monde assure que son complexe industriel est alimenté grâce au gaz et au renouvelable. L’essentiel pour lui à ce stade : « nous assurer qu’en Afrique, nous produisons ce que nous consommons ».

Politique africaine : le grand flou de Macron

Politique africaine : le grand flou de Macron

Ce qui caractérise la politique africaine de Macon c’est surtout le grand flou. Non seulement il y a eu la débâcle de la force barkhane au Sahel mais d’une façon générale le président a fait preuve d’un certain désintérêt et de contradictions avec beaucoup de pays d’Afrique. D’une certaine manière, il a aussi contribué à renforcer encore le sentiment anti France qui par ailleurs est alimenté par des puissances étrangères qui instrumentalisent certains pays d’Afrique pour accroître leur poids diplomatique et économique dans le monde. C’est notamment le cas de la Chine et de la Russie.

On objectera sans doute que ces les hésitations du président et ce « en même temps » aussi en Afrique ont également caractérisé l’ensemble de sa politique étrangère. Du coup, les relations se sont détériorées avec beaucoup de pays.

L’Assemblée nationale s’est penchée sur le sujet pour tenter de comprendre comment redorer, du moins en partie, l’image de la France dans le continent. Les députés Bruno Fuchs (MoDem) et Michèle Tabarot (LR) ont corédigé un rapport qui analyse les raisons de ce violent rejet et dessiné des pistes pour réagir «en urgence car ce désamour est contagieux».

S’ils assurent qu’il ne «s’agit toutefois pas de condamner sans nuance les erreurs faites par notre pays», le bilan est néanmoins très sévère. Certes, ils rappellent l’analyse de l’historien Achille Mbembe de «la fin d’un cycle» inévitable entamé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais ils soulignent aussi les errements de tous les présidents français depuis 1990, et ceux d’Emmanuel Macron en particulier.

Politique africaine : le grand flou de Macron

Politique africaine : le grand flou de Macron

Ce qui caractérise la politique africaine de Macron c’est surtout le grand flou. Non seulement il y a eu la débâcle de la force barhane au Sahel mais d’une façon générale le président a fait preuve d’un certain désintérêt et de contradictions avec beaucoup de pays d’Afrique. D’une certaine manière, il a aussi contribué à renforcer encore le sentiment anti France qui par ailleurs est alimenté par des puissances étrangères qui instrumentalisent certains pays d’Afrique pour accroître leur poids diplomatique et économique dans le monde. C’est notamment le cas de la Chine et de la Russie.

On objectera sans doute que ces les hésitations du président et ce « en même temps » aussi en Afrique a également caractérisé l’ensemble de sa politique étrangère. Du coup, les relations se sont détériorées avec beaucoup de pays.

L’Assemblée nationale s’est penchée sur le sujet pour tenter de comprendre comment redorer, du moins en partie, l’image de la France dans le continent. Les députés Bruno Fuchs (MoDem) et Michèle Tabarot (LR) ont corédigé un rapport qui analyse les raisons de ce violent rejet et dessiné des pistes pour réagir «en urgence car ce désamour est contagieux».

S’ils assurent qu’il ne «s’agit toutefois pas de condamner sans nuance les erreurs faites par notre pays», le bilan est néanmoins très sévère. Certes, ils rappellent l’analyse de l’historien Achille Mbembe de «la fin d’un cycle» inévitable entamé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais ils soulignent aussi les errements de tous les présidents français depuis 1990, et ceux d’Emmanuel Macron en particulier.

Politique G20 : entrée de l’Union africaine décidée

Politique G20 : entrée de l’Union africaine décidée

Si le G20 n’a pas brillé pour son unanimité concernant le climat et l’Ukraine par contre il a pris une décision importante en acceptant désormais l’entrée de l’union africaine qui représente 55 pays.

Sur le climat compte tenu des divergences on s’est contenté de banalités et d’appeler à « accélérer les efforts vers la réduction de la production d’électricité à partir de charbon » non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Cela exclut de facto le gaz et le pétrole. « C’est un terrible message envoyé au monde, en particulier aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, qui souffrent le plus du changement climatique », a regretté Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen, alors que les pays du G20 sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.

Même médiocrité concernant guerre en Ukraine . La déclaration finale dénonce ainsi l’« emploi de la force » pour obtenir des gains territoriaux, le texte ne parle pas d’ « agression » russe en Ukraine, expression qu’avait utilisée en 2022 le communiqué de fin du sommet du G20 à Bali. « En ce qui concerne l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le G20 n’a pas de quoi être fier », a fustigé le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko.

G20 : entrée de l’Union africaine décidée

G20 : entrée de l’Union africaine décidée

Si le G20 n’a pas brillé pour son unanimité concernant le climat et l’Ukraine par contre il a pris une décision importante en acceptant désormais l’entrée de l’union africaine qui représente 55 pays.

Sur le climat compte tenu des divergences on s’est contenté de banalités et d’appeler à « accélérer les efforts vers la réduction de la production d’électricité à partir de charbon » non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Cela exclut de facto le gaz et le pétrole. « C’est un terrible message envoyé au monde, en particulier aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, qui souffrent le plus du changement climatique », a regretté Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen, alors que les pays du G20 sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre.

Même médiocrité concernant guerre en Ukraine . La déclaration finale dénonce ainsi l’« emploi de la force » pour obtenir des gains territoriaux, le texte ne parle pas d’ « agression » russe en Ukraine, expression qu’avait utilisée en 2022 le communiqué de fin du sommet du G20 à Bali. « En ce qui concerne l’agression de la Russie contre l’Ukraine, le G20 n’a pas de quoi être fier », a fustigé le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko.

NIGER: Ultimatum de l’Union africaine et de la CDEAO

NIGER: Ultimatum de l’Union africaine et de la CDEAO

L’union africaine a lancé un ultimatum pour le rétablissement de la démocratie au Niger et a menacé de sanctions y compris militaires

« Les sanctions feront très mal à notre pays », a déclaré, dans un entretien accordé dimanche à la chaîne France 24, le premier ministre nigérien, dont le gouvernement a été renversé. « Je connais la fragilité du Niger », a expliqué Ouhoumoudou Mahamadou, ajoutant que « c’est un pays qui ne pourra pas résister à ce genre de sanctions. Sur le plan économique, ça va être une catastrophe », comme « sur le plan social ». « Nous lançons vraiment un appel aux uns et autres » pour « regarder l’intérêt du pays », a-t-il ajouté.

De son côté, la France a annoncé, samedi, la suspension de son aide publique pour le Niger, qui s’est élevée à 120 millions d’euros en 2022. L’Union européenne (UE) a également suspendu immédiatement « toutes ses actions de coopération » avec le pays. Quant à l’UA, celle-ci a posé vendredi un ultimatum de quinze jours aux militaires pour rétablir « l’autorité constitutionnelle ».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a, pour sa part, assuré à M. Bazoum de « l’indéfectible soutien » de Washington, assurant que le coup d’Etat mettait en péril le « partenariat » entre les Etats-Unis et le Niger. Il a également parlé dimanche avec M. Tinubu, exprimant sa « profonde inquiétude » tout en saluant le « leadership » et les « efforts » du président nigérian pour « restaurer l’ordre constitutionnel au Niger », a rapporté Matthew Miller, porte-parole du département d’Etat.

De son côté, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a tenu un sommet extraordinaire, dimanche. A l’issue de cette réunion, les dirigeants africains ont pris plusieurs résolutions. Ils ont d’abord donné un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un « recours à la force ».

Darmanin demande la dissolution de la Ligue de défense noire africaine (LDNA).

Darmanin demande la dissolution de la Ligue de défense noire africaine (LDNA).

 

 

Suite aux violences enregistrées au Val de Rueil, le ministre de l’intérieur a engagé une procédure visant la dissolution de la ligue de défense noire africaine.

 

LDNA se définit comme un « mouvement révolutionnaire pour la défense des droits des Afro-descendants et des Africains ». Près de 300.000 personnes sont abonnées à sa page Facebook. Son fondateur, Egountchi Behazin, assène que l’État est « totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste ». Il appelle au « renommage (sic) des rues, places et lycées », ainsi qu’au déboulonnage de statues de personnalités jugées racistes. « Le monde a changé !, proclamait ainsi la LDNA, le 30 mai, sur Twitter. La France de Clodion le Chevelu, de Jeanne d’Arc, de Philippe Pétain ou de Charles de Gaulle n’est plus ! Aujourd’hui, c’est la France de la LDNA. » Plusieurs politiques demandaient sa dissolution, notamment depuis une manifestation contre les violences policières, en juin 2020, devant l’ambassade des États-Unis, où les militants scandaient : « La France, assassin ! »

Démocratie africaine : suspension de Twitter au Nigéria

Démocratie africaine : suspension de Twitter au Nigéria

 

On dirait que la doctrine politique chinoise gagne du terrain en Afrique. Pas étonnant la dictature communiste contamine de plus en plus de pays africains en utilisant tous les moyens : idéologiques, diplomatiques mais aussi financiers quitte d’ailleurs à enfoncercomplètement les finances des pays considérés.

 

Il semblerait que la Chineait aussi convaincu le Nigéria de se passer de la liberté d’expression avec la suspension de Twitter au Nigéria.

L’annonce du gouvernement nigérian a très largement fait réagir les internautes sur Twitter, où une vague de messages d’indignation a déferlé. «Cette action répressive est une tentative claire de censurer la contestation et d’étouffer l’espace civique», s’est indigné Anietie Ewang, chercheuse au Nigeria pour Human Rights Watch (HRW). «C’est le summum du musellement de la liberté d’expression qui ne peut se produire que dans les dictatures», a écrit l’analyste nigérian Bulama Bukarti. «Cela restera dans l’histoire comme l’une des plus grandes erreurs de Buhari et l’un de ses plus grands désastres en matière de relations publiques», a-t-il ajouté.

L’ONG Amnesty International a appelé les autorités «à annuler immédiatement la suspension illégale et les autres projets visant à bâillonner les médias, à réprimer l’espace civique et à porter atteinte aux droits humains des Nigérians». «Cette action est clairement incohérente et incompatible avec les obligations internationales du Nigeria, notamment en vertu de la Charte africaine des droits de l’Homme», a dénoncé l’organisation.

Le Nigeria est la plus grande démocratie en Afrique, mais le gouvernement est très régulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits humains.

La banque africaine de développement en prise avec ses vieux démons

La  banque africaine de développement en prise avec ses vieux démons

 

Une information du journal l’Opinion rend compte de la nouvelle crise qui affecte la banque africaine de développement en prise avec ses vieux démons. Trois experts de haut niveau (Mary Robinson, Hassan B. Jallow et Leonard F. McCarthy) passent en revue depuis lundi la gestion de la Banque africaine de développement (BAD) à la suite d’accusations qui visent le président nigérian de cette institution panafricaine fondée en 1964, Akinwumi Adesina.

« Jamais, dans l’histoire de la BAD, notre linge sale n’a autant été lavé en public, confie un cadre de la Banque africaine de développement. L’institution importe moins que la survie de son président. » Depuis le printemps, les pro et anti-Akinwumi Adesina s’affrontent via la presse. Celle-ci relate les développements d’un bras de fer mobilisant une armada de politiques, lobbyistes et juristes, de Lagos à Washington en passant par Abidjan, siège de la banque de financement des projets en Afrique.

A l’origine de cette guerre sans merci, les comportements « contraires à l’éthique » d’Adesina révélés par Le Monde, début avril. Dans une lettre envoyée aux gouverneurs de la BAD, plusieurs lanceurs d’alerte (des employés agissant sous le sceau du secret) l’accusent de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians (un beau-frère, un ami d’enfance, d’anciens collaborateurs…). « Environ 25 % des nouveaux managers recrutés » pour la période 2016-2018 « ont été des Nigérians », expliquent ces lanceurs d’alerte. Ils ne représentaient auparavant que 9 % des embauches, soit l’équivalent de la quote-part du Nigeria dans l’actionnariat.

Autre reproche : la nomination et la promotion de personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes, dont certaines ont obtenu de juteuses indemnités de départ sans être sanctionnées. Akinwumi Adesina est aussi soupçonné de s’être enrichi (non-reversement à l’institution des récompenses de deux prix internationaux totalisant 750 000 dollars, utilisation des ressources de la banque pour faire réaliser sa biographie Against all odds tout en conservant la propriété intellectuelle et les droits d’auteur).

L’histoire avait pourtant bien débuté pour l’économiste agricole de 60 ans. Après avoir décoché un doctorat à l’université Purdue aux Etats-Unis, il occupe différentes fonctions dans les organisations internationales avant que Goodluck Jonathan, l’ex-président nigérian, en fasse son ministre de l’Agriculture en 2011. Deux ans plus tard, il est consacré « personnalité africaine de l’année » par le magazine Forbes.

Tambour battant. Il est ainsi connu lorsque son pays présente sa candidature à la présidence de la BAD, en 2015. Soutenu par plusieurs pays africains et européens dont la France – il parle parfaitement français –, il est élu alors que les Etats-Unis appuient Cristina Duarte, ministre cap-verdienne des Finances.

Adesina débute son mandat tambour battant. Prêcheur ayant rodé ses discours dans les églises, il sait capter le public et se mettre en scène. Rapidement, il accroît la visibilité internationale de la banque. Toujours tiré à quatre épingles, adepte du nœud papillon, il cherche trop la lumière pour ses détracteurs et ne délivre pas assez, même s’il est toujours sur la photo aux côtés de Trump, Kagamé, Trudeau ou des stars… de la NBA. Voulant réorganiser la BAD, il se sépare de nombreux collaborateurs dont plusieurs vice-présidents et directeurs de département, attisant des rancœurs en interne.

« Adesina s’est lancé dans l’hyper-extension en faisant beaucoup de communication mais la structure a du mal à suivre. Et comme le président a viré pas mal de personnes, il y a des trous dans la raquette»

En octobre 2019, il annonce une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars. Objectif : porter ce capital à 208 milliards de dollars d’ici à 2030. Peu de pays, en dehors de l’Allemagne, y répondent favorablement. En 2018, les actionnaires africains et étrangers n’avaient pas libéré plus de 7 milliards. Et le portefeuille de projet de la BAD est de la taille de celui de l’Agence française de développement, soit 27 milliards de dollars pour la période 2019-2021.

La BAD reste une institution multilatérale de taille moyenne. Elle ne pèse pas lourd face à la Banque mondiale dont elle a besoin pour cofinancer des projets. « Adesina s’est lancé dans l’hyper-extension en faisant beaucoup de communication mais la structure a du mal à suivre, estime un actionnaire de l’institution. Et comme le président a viré pas mal de personnes, il y a des trous dans la raquette. Enfin, le board est sur son dos, notamment en matière de gouvernance ».

Malgré les soupçons, l’institution conserve sa note AAA. La France et l’Allemagne souhaitent éviter, autant que possible, toute déstabilisation financière et un conflit entre actionnaires africains et étrangers. Les Etats-Unis sont dans une posture plus offensive, soutenus par le Japon et les pays nordiques. Leur représentant à la BAD, l’homme d’affaires J. Steven Dowd, proche de Donald Trump, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, ont rapidement demandé une enquête indépendante. Leur compatriote, David Malpass, président de la Banque mondiale, est assez critique envers la BAD, accusée de laxisme dans l’attribution de ses crédits.

Intérim. Seul candidat en lice pour sa succession et fort du soutien des pays d’Afrique de l’ouest et de l’Union africaine, Adesina était, en janvier, quasiment assuré de rempiler. Ce n’est plus cas. Les pays d’Afrique australe aimeraient récupérer le poste. Ceux de l’Afrique du nord et de l’est sont divisés.

Akinwumi Adesina s’est donc lancé dans un combat acharné. Il mobilise ses réseaux au sein de la BAD pour y découvrir les lanceurs d’alerte. Et fait jouer ses soutiens, dont son compatriote Olesegun Obansanjo qui a mobilisé plusieurs ex-présidents africains. Il est allé rendre visite au président de son pays, Muhammadu Buhari, qui lui a renouvelé son appui.

Jouant la victime d’un complot ourdi par la Maison Blanche, il convoque régulièrement la mémoire de Nelson Mandela et de Martin Luther King. En vain, puisqu’il n’a pu s’opposer in fine à l’ouverture d’une enquête. Un panel de trois personnes mené par l’avocate Mary Robinson, ancienne présidente d’Irlande, a commencé cette semaine ses investigations. Nul ne sait quand il rendra ses conclusions.

En raison de la crise sanitaire, une réunion extraordinaire des gouverneurs par visioconférence est prévue le 27 juillet pour étudier les modalités de l’élection du futur patron de la BAD. Cela nécessitera une modification des statuts pour l’organiser sans la présence physique des gouverneurs des 80 pays actionnaires (54 pays africains, 26 pays d’Europe, d’Amérique et d’Asie). Le mandat d’Adesina s’achève le 31 août. Il aura besoin de 51 % des voix des actionnaires pour réaliser un second mandat. Or les non-Africains disposent de plus de 40 % des suffrages, ce qui le handicape. S’il n’atteint pas la majorité ou si le scrutin est repoussé, un président intérimaire devrait être nommé.

« Projet de monnaie unique africaine : un échec cuisant »

« Projet de monnaie unique africaine : un échec cuisant »

Ce que pense dans le Monde  l’économiste sénégalais Ndongo Samba Sylla,

« Tribune. Le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est tenu samedi 29 juin à Abuja, au Nigeria, a été l’occasion de faire le point sur l’éco, la monnaie unique que les quinze pays de ce bloc régional projettent de lancer en 2020. Sa création pourrait être une excellente nouvelle pour ceux d’entre eux qui utilisent le franc CFA, soit huit Etats. Elle entraînerait de facto la fin de cette monnaie née pendant la période coloniale et toujours placée sous la tutelle du ministère français des finances, avec l’obligation pour les pays africains de déposer la moitié de leurs réserves de change auprès du Trésor français et la présence de responsables français dans les instances de leurs banques centrales.

Pour nombre d’intellectuels et de militants panafricanistes, il est temps de tourner la page du franc CFA au profit d’une intégration monétaire entre Africains qui transcenderait les legs du colonialisme. Le projet éco pourra, pensent-ils, permettre d’y parvenir. Or une critique économique conséquente du franc CFA, se situant au-delà d’une critique politico-symbolique, montre que la monnaie unique de la Cédéao, telle qu’elle a été conçue jusqu’ici, ne constitue pas la meilleure voie à suivre.

Faiblesse du commerce intra-régional

Une objection importante contre le franc CFA est que les deux blocs qui l’utilisent, c’est-à-dire l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), ne présentent pas les caractéristiques de « zones monétaires optimales ». Cela veut dire que leur existence ne se justifie pas économiquement : les inconvénients à partager la même monnaie pour les pays membres pris individuellement sont supérieurs aux avantages à la maintenir. Partant de ce fait relevé par des travaux empiriques, on peut difficilement concevoir qu’une union monétaire plus large permettra d’inverser la tendance.

Le comité ministériel de la Cédéao note lui-même, dans son dernier rapport, qu’aucun pays de la région n’avait rempli en 2018 les critères requis pour faire partie de la zone monétaire éco. Dans le cas des pays de l’UEMOA, cette observation est plutôt dévastatrice. Elle signifie qu’ils ne satisfont toujours pas les préalables en vue d’une intégration monétaire, malgré près de soixante ans de partage d’une même monnaie ! Soulignons au passage que les pays de l’UEMOA n’ont toujours pas présenté le plan de divorce d’avec le Trésor français exigé par le Nigeria depuis 2017.

A supposer que l’éco voie le jour, ses bénéfices risquent d’être limités au regard de la faiblesse du commerce intra-Cédéao (9,4 % en 2017). L’argument selon lequel l’intégration monétaire va changer la donne est sujet à caution. Il suffit de se référer par exemple à l’expérience des pays de la Cémac : le commerce intra-régional y est de l’ordre de 5 %, en dépit de plus de soixante-dix ans d’intégration monétaire.

Il est par ailleurs probable que la politique monétaire et de change s’alignera sur la conjoncture du Nigeria, lequel représente les deux tiers du PIB de la région et la moitié de sa population. Le Nigeria, qui acceptera difficilement d’être dans une union monétaire dont il ne sera pas le patron, est un exportateur de pétrole, alors que les autres pays sont pour la plupart des importateurs nets de pétrole. En raison de ces différences de spécialisation, les cycles économiques des uns et des autres seront rarement synchrones. Or les Etats ayant intérêt à partager la même monnaie, et donc une même politique monétaire, sont ceux dont les cycles économiques sont synchrones.

Dans cette configuration, les pays exposés à des chocs asymétriques négatifs ne pourront pas avoir recours à la politique monétaire et de change pour s’ajuster. Ils n’auront pour option que la « dévaluation interne », concept qui désigne les politiques d’austérité. Un scénario d’autant plus probable que le projet éco ne prévoit, en l’état actuel, aucun mécanisme de solidarité budgétaire afin de faire face à des conjonctures différenciées entre les pays membres. Pire, ce projet est conçu dans une optique d’orthodoxie budgétaire (limitation du déficit et de l’endettement publics) qui sape d’emblée toute capacité de réaction positive des Etats confrontés à des chocs asymétriques. Laisser grossir les rangs des chômeurs et des sous-employés et ponctionner les classes moyennes et populaires : tel sera le mode d’ajustement en cas de crise.

Une grossière copie de l’euro

Que les architectes du projet éco aient copié dans le détail le « modèle » de l’Eurozone, sans s’être souciés de ses défauts devenus apparents avec la crise des subprimes, semble assez paradoxal. S’il y a bien une leçon à retenir de l’Eurozone, c’est qu’une zone monétaire sans fédéralisme budgétaire est vouée à l’échec. Wolfgang Schaüble, l’ex-ministre allemand des finances, a récemment admis que « l’erreur originelle avait été de vouloir créer une monnaie unique sans une politique commune dans les domaines de l’économie, de l’emploi et de la politique sociale ». En raison de cette faille originelle, les disparités économiques entre les pays européens se sont accentuées. Comme le montre une étude récente du Fonds monétaire international (FMI), les crises dans les pays de la zone euro ont été plus fréquentes et plus sévères que dans les autres pays riches. Les reprises y ont aussi été plus lentes.

Pour aller vers une monnaie unique, il faudrait d’abord mettre en place un gouvernement fédéral sur une base démocratique avec des pouvoirs fiscaux forts. Avoir la gestion monétaire au niveau supranational et laisser la gestion budgétaire au niveau national est une terrible erreur de conception. Le projet éco risque, tout comme la zone de libre-échange continentale (ZLEC), d’être un échec cuisant parce qu’il n’aura pas été fondé sur un socle politique fédéraliste. L’avertissement de Cheikh Anta Diop formulé en 1976 à propos de la Cédéao alors naissante reste actuel et pertinent : « L’organisation rationnelle des économies africaines ne peut précéder l’organisation politique de l’Afrique. »

Le fait que les pays africains ne soient pas encore prêts pour l’unité politique ne les condamne pas pour autant à choisir entre le statu quo monétaire et l’adoption d’une grossière copie de l’euro. Fort heureusement, de brillants économistes africains comme Samir Amin, Mamadou Diarra et Joseph T. Pouemi ont ébauché une alternative pratique et féconde : un système de monnaies nationales solidaires.

Concrètement, il s’agirait de faire en sorte que chaque pays de la zone franc ait sa propre monnaie nationale, gérée par sa banque centrale. Ces monnaies seraient liées par une unité de compte commune qui servirait à régler les échanges entre eux. Un système de paiement africain serait mis en place. Les réserves de change seraient en partie gérées de manière solidaire, afin que les monnaies se soutiennent mutuellement. Des politiques communes seraient mises en œuvre pour obtenir l’autosuffisance alimentaire et énergétique, et donc limiter les importations dans ces deux secteurs.

Ce système a l’avantage de permettre une solidarité entre pays africains et une flexibilité macroéconomique au niveau national. Ce que n’autorise pas le projet éco. »

Ndongo Samba Sylla est économiste. Il a co-écrit, avec Fanny Pigeaud, L’Arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA (La Découverte, 2018).

Politique africaine : « C’est un changement de méthode profond » ! (Macron)

Politique africaine : « C’est un changement de méthode profond » ! (Macron)

 

Pas sûr que la posture de Macron vis-à-vis de l’Afrique soit très différente de celle de ses prédécesseurs. Pour preuve déjà,  chaque fois qu’il visite un pays il sort le carnet de chèques (en Tunisie il y a quelques jours au Sénégal maintenant). Or on sait combien ces annonces sont illusoires car en fait elles s’inscrivent dans une enveloppe budgétaire déjà déterminée et de ce point de vue la France a réduit l’aide au  développement qu’elle s’est elle-même fixée ou que les organisations internationales recommandent. Pire, cette  aide est en régression. On objectera que tout ne se réduit pas à une question de volume de l’enveloppe financière, il n’empêche que le discours doit être en cohérence avec la pratique.  La question est aussi de  savoir comment utiliser ces aides financières, comment sont-elles contrôlées et évaluées. La vérité c’est que la plus grande partie de ces aides s’évapore sous le chaud soleil africain dans les superstructures nationales locales dans des O.N.G. dont le fonctionnement est plus proche de celui d’une administration que d’une association. Certes certaines O.N.G. notamment moyennes et petites font un travail remarquable par contre dans certaines grosses organisations, les permanents ont parfois tendance à confondre développement du tourisme. La vraie révolution du deux développement  consisterait à régler directement la facture au fournisseur. Le transfert via des institutions, superstructures et autres grosses O.N.G. favorise l’évaporation des contributions financières au développement. De ce point de vue, on peut adhérer en partie seulement au discours du président de la république qui rêve un peu en déclarant « C’est un changement de méthode profond, explique le Président au JDD. Nous avons défini des priorités : éducation, santé, environnement, français et culture. Il s’agit désormais de travailler sur des projets concrets qui correspondent dans ce cadre à la stratégie des gouvernements ou des sociétés civiles. Il s’agit aussi d’assurer un suivi dans la durée. La France ne doit plus être une sorte de pays rêvé, dans lequel tout le monde peut s’imaginer un avenir rêvé, mais elle doit agir sur le terrain. La jeunesse africaine a à se construire un avenir choisi. C’est tout l’objet de ce déplacement au Sénégal. Aider le gouvernement sur l’éducation. Porter des projets qui changent la vie concrète des sénégalaises et des sénégalais : le TER, la construction des collèges, la lutte contre l’érosion côtière à Saint-Louis. »

France-Afrique: une force africaine enfin ?

France-Afrique: une force africaine enfin ?

 

Une Force africaine permanente enfin ? C’est ce qui ressort de la déclaration du sommet France-Afrique. Ce n’est pas la première déclaration de ce genre, ni la dernière sans doute ;  si une force africaine commune est  nécessaire, encore faudrait-il s’appuyer sur des forces nationales modernes. Enfin pas sûr que tous les chefs d’Etat africains voit dune bon œil une force internationale susceptible d’intervenir dans des affaires intérieures !   »Il a été convenu que l’Afrique devait assurer elle-même sa sécurité, que c’était un principe fondamental. Il n’y a pas continent qui ne puisse assurer par lui-même son destin », a déclaré le président français François Hollande, au moment où la France vient de s’engager à nouveau en Centrafrique, moins d’un an après son opération au Mali.  Dans une déclaration finale au terme d’un sommet de deux jours à Paris, les chefs d’Etat et de gouvernement français et africains ont souligné « l’importance de développer les capacités africaines de réaction aux crises » et appelé « à une large mobilisation internationale pour accroître le financement des opérations africaines de paix et en assurer la prévisibilité ».  Lors de leurs débats, les participants ont insisté sur l’urgence à doter l’Afrique d’une force de réaction rapide, immédiatement mobilisable, dont la création avait d’ailleurs été annoncée en mai lors du dernier sommet de l’Union Africaine. Cette force, dotée d’un état-major « projetable » pourrait être opérationnelle dès 2015, grâce notamment au soutien renforcé de la France qui a proposé de mettre à disposition de l’Union africaine des « cadres militaires » et de former 20.000 soldats africains par an.   »Si cette force avait existé, elle aurait pu être immédiatement projetée au Mali », a relevé le président français, qui a appelé l’Europe à « prendre sa part » car, a-t-il dit, « pour que l’Europe assure sa défense, il faut aussi que l’Afrique puisse assurer la sienne ». « Nos deux continents sont liés, le terrorisme ne connaît pas de frontières », a-t-il rappelé.   »L’Afrique a quelque peu négligé sa sécurité devant l’ampleur des urgences », devenant un « ventre mou pour les terroristes ou trafiquants en tous genres », a reconnu le président sénégalais Macky Sall.  Selon la déclaration finale, la quarantaine de participants au sommet ont par ailleurs apporté une « attention prioritaire à la question des espaces frontaliers et de la sécurité des frontières », en particulier de la zone sahélo-saharienne sous la menace de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.  La France accompagnera « les pays qui le souhaitent par des projets de renforcement des forces de sécurité et de défense, de coopération transfrontalière et de développement de l’interopérabilité des forces armées africaines », selon la déclaration finale. « Nous sommes solidaires », a dit François Hollande.  Décision hautement symbolique: le Mali, où la France est intervenue en janvier pour chasser les groupes islamistes armés, devrait accueillir le prochain sommet France-Afrique « fin 2016-début 2017″, a dit M. Hollande. Largement dominé par les questions de sécurité, le sommet, qui a rendu un hommage appuyé à l’ancien dirigeant sud-africain Nelson Mandela décédé jeudi, s’est également penché pendant ses deux jours de sessions sur les questions économiques.  La France, qui a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique en dix ans au bénéfice de la Chine et des pays émergents, ambitionne de doubler en cinq ans ses échanges commerciaux avec le continent, a rappelé le président Hollande.




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