La cité idéale grâce à la technologie ? (Tony Canadas)
Tony Canadas, Président de l’association « La Ville Intelligente Citoyenne » reprend le concept anglais de Smart City qui désigne une ville utilisant les technologies de l’information et de la communication pour améliorer la qualité des services urbains réduire ses coûts et pense qu’le peut aussi rendre plus la cité lus démocratique et te plus écologique. Reste à savoir cependant si les métropolisation de constitue pas un sérieux obstacle pour la réalisation de cette cité idéale. Article de la Tribune.
« La Smart City de demain ? Au fil des rencontres et des échanges que j’ai pu faire sur ce vaste sujet, je me suis rendu compte que la ville intelligente, astucieuse, créative, économe, celle où chacun aimerait vivre en parfaite harmonie et en toute sécurité, passe par l’implication des citoyens eux-mêmes dans le développement de leur cité.
La technologie qui permet de faciliter la mobilité, réduire les dépenses, ou proposer des services facilitant le quotidien des habitants, ne remplacera jamais les relations humaines, les valeurs de solidarité et de respect de notre environnement. Bref, la révolution numérique et l’internet des objets ne seront qu’une partie des solutions qui pourront rendre le monde meilleur. Pour moi, le territoire ne sera considéré comme intelligent que si l’on place l’humain au centre et non pas la «machine ». Le citoyen devra être plus qu’un consommateur, il devra devenir consommateur du territoire sur lequel il résidera et pourra agir. Nous touchons à la fois à l’écologie, la santé, l’économie, au social, à la culture, à l’éducation et à la communication mais le territoire devra d’abord être humain avec une meilleure approche sur les besoins et usages. La Smart City telle que nous pouvons la définir devra intégrer la technologie pour mieux gérer les ressources et le quotidien des usagers mais également une organisation urbaine plus efficiente et plus vertueuse, avec une qualité environnementale améliorée et une vie démocratique plus participative.
Même si les technologies numériques et les objets connectés s’emparent de territoires où de nouveaux besoins sociaux et environnementaux émergent, le territoire intelligent tel que nous l’entendons devra être un espace urbain, mais pas seulement, plus écologique, plus inclusif, mais aussi plus sûr, un territoire où les citoyens participeront vraiment à la vie de la cité. Un territoire qui se réinvente intelligemment devra commencer par mettre en place tous les outils qui permettront d’impliquer davantage les citoyens dans l’administration du territoire. « Il me paraîtrait inconcevable de le penser sans eux ». Et pour que cette évolution soit pérenne, il sera nécessaire de permettre à chaque citoyen de connaître, d’analyser et d’influer au mieux et surtout avec bienveillance sur les données de son environnement.
Face à la nécessité de repenser nos modèles au-delà de la simple optimisation technique, la convergence du numérique et de l’écologie est sans doute ce que nous pourrions faire de mieux pour réussir l’aménagement des villes et des territoires. Mais la dégradation progressive de notre environnement que nous constatons chaque jour laisse à penser que nous savons peut-être mieux décrire le but à atteindre que tracer le chemin à suivre. En effet, si l’une de ces transitions se caractérise par le but à atteindre, l’autre serait plutôt le chemin à suivre. Et pourtant il semble bien que chacune ait besoin de l’autre pour avancer.
Sauf qu’aujourd’hui les acteurs de ces deux grandes thématiques évoluent dans des sphères isolées, sans réaliser la puissance transformatrice qu’aurait la mise en place d’une véritable confluence. Pour cela, la convergence des transitions écologique et numérique ne peut pas se limiter qu’à des solutions purement techniques en termes d’optimisation, d’efficience, voire de substitution de ressources. Ces solutions sont certes nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes pour renverser la donne. Ces réorientations nécessaires appellent donc bien à une véritable transformation du système, avec un changement de nos modes de consommation, de production et de vie dans l’objectif de tendre vers des économies plus ambitieuses et donc plus durables dans le temps.
Au service de ces réorientations dont nous serions tous les acteurs, le numérique sera bien plus qu’un simple outil technique. Il pourra être utilisé pour développer de nouvelles façons de travailler, de penser de connaître et d’agir. Il sera l’outil qui permettra d’appuyer des formes novatrices et puissantes de participation, de mobilisation et d’action collective. Il rendra aussi possibles des collaborations inédites, de nouvelles formes d’échanges et de partages ainsi qu’une articulation plus agile entre tous les acteurs du territoire, mais également entre chaque système. Le numérique au service de l’écologie ne se contentera donc plus de réduire sa propre empreinte écologique, même si c’est bien sûr nécessaire. Il intégrera l’écologie dans toutes ses perspectives de développement, et il cherchera délibérément à accélérer la transformation écologique des filières et des systèmes qu’il outillera. Ainsi, la Smart City pourra et devra contribuer à mesurer autrement la richesse, mieux orienter les activités humaines, à organiser le partage et la mutualisation des ressources, à réorganiser des secteurs entiers autour de ressources renouvelables, à s’orienter au mieux vers des circuits courts ou « circulaires » et à développer d’autres imaginaires que celui de la consommation… »