Archive pour le Tag 'grâce'

« Grâce à l’inflation », les bénéfices du CAC 40 en forte hausse au premier semestre

« Grâce à l’inflation », les bénéfices du CAC 40 en forte hausse au premier semestre

Les entreprises du CAC 40 ont cumulé des bénéfices nets à plus de 81 milliards de dollars sur les six premiers mois de l’année 2023, soit une hausse de 15% sur un an, selon un décompte réalisé par l’AFP lundi. Les entreprises de l’indice vedette de la Bourse de Paris sont portés par les hausses de prix, l’inflation restant prégnante ces derniers mois. Avec les résultats de quelques entreprises qui manquent encore on se rapproche des 100 milliards. À noter que dans le même temps la masse salariale des salariés autour de 1000 milliards sur un an) aura perdu environ 50 milliards sur deux ans.

De janvier à juin 2022, les 38 entreprises de l’indice vedette de la Bourse de Paris ayant publié leurs comptes semestriels jusqu’ici avaient collectivement dégagé 71 milliards d’euros de bénéfice net

Les résultats des principales banques françaises, qui affichent toutes un bénéfice net en augmentation (+5% pour le secteur), et de Legrand (+19%), publiés la semaine dernière, sont venus confirmer la tendance haussière observée le mois dernier. De janvier à juin 2022, les 38 entreprises de l’indice vedette de la Bourse de Paris ayant publié leurs comptes semestriels jusqu’ici avaient collectivement dégagé 71 milliards d’euros de bénéfice net part du groupe.

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Le chiffre d’affaires global semestriel de ces 38 groupes cotés atteint quasiment 860 milliards d’euros, contre 825 milliards d’euros à la même période en 2022, soit une progression de 4%. A noter : le calcul de l’AFP ne prend pas en compte deux groupes, Pernod Ricard et Alstom. En effet, leurs exercices comptables décalés ne correspondent pas aux années civiles. Vivendi, remplacé au milieu d’année par Edenred au sein de l’indice de référence, a également été écarté de la liste.

Une tendance à la hausse à nuancer
Cette tendance générale à l’augmentation des chiffre d’affaires et des bénéfices s’explique par l’inflation. Et pour cause, les sociétés répercutent les hausses de coûts sur leurs prix. La hausse agrégée masque toutefois certains reculs. A l’image d’Eurofins : le géant des laboratoires d’analyse pâtit de l’après-Covid, avec un bénéfice en chute de 51% sur le premier semestre, à 151 millions d’euros pour un chiffre d’affaires en recul de 5,9% à 3,20 milliards d’euros, conforme au consensus des analystes de Factset et Bloomberg.

Développement possible de la filière hydrogène grâce à l’électricité d’origine nucléaire nucléaire

Développement possible de la filière hydrogène grâce à l’électricité d’origine nucléaire nucléaire

La filière hydrogène ne pourra réellement se développer que grâce à l’électricité produite par le nucléaire.

D’après un rapport de l’Office parlementaire français d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), la couverture des besoins actuels de l’industrie au niveau mondial, c’est-à-dire 70 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable (soit 420 GW), « conduirait à la mise en service de plus de 1 million de nouvelles éoliennes, ou 5 à 6 millions d’hectares de panneaux photovoltaïques » dédiés. Déchiffrer évidemment impossible atteindre. D’où la décision européenne de considérer comme vers hydrogène produite par l’électricité nucléaire

Aujourd’hui, presque 96% de celui généré en Europe provient directement des combustibles fossiles, via le vaporeformage de la molécule de méthane (CH4) présente dans le gaz, ce qui émet 9 à 10 kg de CO2 par kilogramme d’hydrogène.

Pour créer une version « durable », il faut donc s’y prendre autrement : casser une molécule d’eau (H2O) par un procédé appelé électrolyse, c’est-à-dire séparer l’atome O des deux atomes H grâce à un courant électrique. Mettre au point de l’hydrogène bas carbone suppose donc de disposer d’un surplus d’électricité elle-même bas carbone.

Le nucléaire présente un avantage de taille par rapport aux éoliennes et autres panneaux solaires : en-dehors des périodes de maintenance des réacteurs, il fournit une source d’énergie constante et stable au réseau électrique. Ainsi, le facteur de charge du nucléaire, c’est-à-dire le temps pendant lequel l’installation fournit du courant au réseau, s’élève à 75% en moyenne en France (même s’il devrait être plus bas cette année, contre environ 15% pour le solaire, 22% pour l’éolien terrestre et 38% pour l’éolien en mer.

Or, le point clé pour rendre la filière de l’hydrogène bas carbone rentable par rapport à son homologue « gris » (ou à celui produit à l’étranger), consiste à utiliser de l’électricité très abondante et stable, Ce qui est le cas du nucléaire et pas celui des énergies renouvelables intermittentes

Le retour de Trump grâce à Elon Musk et à la démocratie populiste

Le retour de Trump grâce à Elon Musk et à la démocratie populiste

Une consultation invraisemblable auprès des utilisateurs de Twitter pour savoir s’il convenait ou non d’accepter le retour de trump sur le réseau. La démocratie populiste a tranché. Une démocratie particulière de type libertarienne sur fond d’intérêts capitalistes.

De toute évidence Elon Musk devient de plus en plus fou en s’investissant sur le terrain politique. Une erreur fondamentale de mélanger les deux activités. D’abord concernant Twitter l’opération pourrait se révéler une véritable catastrophe financière. En effet, le prix payé pour l’acquisition du réseau social est exorbitant : 44 milliards ! Ensuite le réseau Tweeter enregistre comme la plupart des autres grands réseaux une moindre fréquentation du faite de la concurrence; enfin et surtout, les publicitaires qui financent le réseau se retirent les uns après les autres d’un réseau à polémiques qui nuit à leur image de marque.

Elon Musk, nouveau patron de Twitter, a donc réhabilité samedi soir le compte de l’ancien président américain Donald Trump. Adepte des «faits alternatifs», le républicain avait été banni du réseau social après l’assaut du Capitole à Washington en janvier 2021. Ce retour intervient alors que le milliardaire a annoncé sa candidature à la présidentielle américaine de 2024.Une candidature soutenue par Elon Musk.

Twitter avait banni Donald Trump le 8 janvier 2021, deux jours après l’invasion du Capitole par ses partisans, face au « risque de nouvelles incitations à la violence ». Estimant que cette sanction constituait « une décision mauvaise moralement et insensée à l’extrême », Elon Musk avait évoqué dès mai un possible retour de l’ex-président républicain sur la plateforme.

Alors que de nombreuses associations, autorités et annonceurs craignent que les contenus ne soient plus suffisamment modérés sur le réseau social, laissant libre cours à la désinformation, au harcèlement et à d’autres abus, l’homme d’affaires était attendu au tournant sur le sujet. « Vous trahissez notre démocratie », a ainsi réagi, sur Twitter, le président de l’organisation de défense des droits civiques NAACP Derrick Johnson, affirmant que les abonnés d’Elon Musk « ne représentent pas l’Amérique ».

Grève chez les pétroliers: sortir de ce bourbier grâce à la transparence

Grève chez les pétroliers: sortir de ce bourbier grâce à la transparence

Pour éviter le statu quo entre les salariés de TotalEnergies en grève et la direction, le directeur et membre associé de l’Institut de recherche et d’enseignement sur la négociation, Aurélien Colson, défend dans le Figaro la stratégie «Dracula», qui repose sur une totale transparence dans les discussions.

Il n’y a pas 1000 façons de se débarrasser d’un vampire. L’ail ne permet qu’un éloignement temporaire. Le pieu plongé dans le cœur est efficace, mais salissant. Reste l’exposition à la lumière du jour: le vampire tombe en poussière, et un coup d’aspirateur achève de régler le problème. La méthode est transposable à la négociation, comme l’ont bien compris les activistes de tous horizons. Ainsi s’exprimait en 2002, à l’occasion du Forum social mondial réuni à Porto Alegre, la directrice de l’ONG Global Trade Watch: «Notre meilleure arme est la “stratégie de Dracula”: exposer les détails d’un pacte à la lumière d’un examen public». Lori Wallach souhaitait alors décrédibiliser certaines options en cours de négociation à l’Organisation mondiale du commerce.

J’ai analysé dans plusieurs travaux de recherche la délicate articulation, en négociation, entre secret – ou discrétion, en tout cas – et transparence vis-à-vis de tiers. Pour aboutir, les négociateurs doivent identifier une zone d’accord respectant leurs lignes rouges respectives. Identifier cette zone requiert de partager de l’information, de tenter des ouvertures, de tester des concessions. Cela n’est possible que si une relative discrétion entoure les tractations, jusqu’à ce qu’un équilibre soit trouvé. Mais, en sens inverse, des négociations d’intérêt public exigent d’être mise en transparence: dans nos sociétés démocratiques, il est légitime que soient portés à la connaissance du public les tenants et aboutissants – et en particulier les résultats – d’une négociation, à partir du moment où elle est de nature politique, c’est-à-dire d’intérêt général.

TotalEnergies peut avoir choisi des chiffres qui ne reflètent pas la totalité des situations individuelles. Il n’en reste pas moins que l’empressement avec lequel la CGT est montée au créneau souligne l’efficace de la méthode de Dracula.

Dans une négociation, même modeste, la stratégie de Dracula fonctionne assez bien: elle permet de mettre en porte à faux un interlocuteur qui, dans le confort d’une discussion discrète, génère du blocage au nom d’arguments qu’il ne pourrait tenir en public, voire en se passant de tout argument. Dès qu’il est exposé à l’observation de tiers, ce même interlocuteur se trouve en demeure de devoir démontrer la légitimité de ses arguments – ou d’en trouver. C’est cette dynamique qui a été lancée par TotalEnergies face au blocage de ses raffineries. L’employeur a levé un coin de voile sur les rémunérations des salariés concernés, appliquant la «stratégie de Dracula». L’employeur affirme que la rémunération mensuelle d’un opérateur de raffinerie est de 4.300 € bruts, à quoi s’ajoutent 9.100 € d’intéressement en 2022. Soit plus de 60.000 € bruts par an ou 5.000 € brut par mois: 50 % de plus que le salaire moyen en France (3.275 €).

Les responsables syndicaux de la CGT ont rapidement avancé d’autres chiffres de rémunération, moins généreux. Certes, il est possible que l’employeur ait choisi des chiffres qui, tout en étant exacts, ne reflètent pas la totalité des situations individuelles – et comment le pourraient-ils, puisque ce sont des moyennes. Il n’en reste pas moins que l’empressement avec lequel la CGT est montée au créneau souligne l’efficace de la méthode de Dracula. D’aucuns pourraient arguer que cette mise en transparence n’a pas à s’appliquer, s’agissant d’une négociation entre employeur et salariés d’une entreprise privée. On rétorquera que les grévistes ayant jusqu’à présent volontiers pris le pays à témoin, cherchant à générer de la sympathie contre «le grand capital pétrolier», puis ayant provoqué un blocage tel qu’il entrave la liberté de circulation de tout un chacun, il n’est pas anormal que l’objet de la négociation soit éclairé en place publique.
Si l’on faisait la pleine lumière sur les rémunérations des personnels, chacun pourrait déterminer s’il s’agit d’une « grève par procuration » au bénéfice de tous, ou bien de la défense d’intérêts en faisant levier sur un service public.

On se gardera ici de préjuger de l’issue de ces négociations. On notera cependant que la «stratégie de Dracula» reste légitime chaque fois que des intérêts privés, adossés à des moyens de pression que permet une situation de quasi-monopole, profitent de l’ombre des négociations pour faire perdurer voire conforter des situations illégitimes. Par exemple, lors de la prochaine grève des aiguilleurs du ciel, il serait socialement utile que la DGAC, pour éclairer le débat public, fasse la pleine lumière sur les rémunérations des personnels concernés. Idem à la prochaine grève dans les transports publics. Chacun pourrait ainsi déterminer s’il s’agit d’une «grève par procuration» au bénéfice de tous, ou bien de la défense d’intérêts bien compris en faisant levier sur un service public au détriment de ses usagers.

La renaissance de l’OTAN … Grâce à Poutine !

La renaissance de l’OTAN … Grâce à Poutine !

Jugée « en état de mort cérébrale » par Emmanuel Macron en 2021, l’OTAN se trouve aujourd’hui significativement revitalisée par le conflit russo-ukrainien. Par Julien Pomarède, Université Libre de Bruxelles (ULB)

 

« Régénérée », « revitalisée », « ressuscitée » : les adjectifs ne manquent pas pour qualifier le retour de premier plan de l’OTAN depuis le début de l’agression de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.

L’idée d’une renaissance de l’OTAN tire sa crédibilité d’un constat simple. Après deux décennies d’errements dans le bourbier afghan, l’Alliance retrouve sa mission historique : dissuader une attaque conventionnelle d’un État tiers – qui plus est de l’ancien ennemi, la Russie – contre ses membres. Dès lors, la guerre en Ukraine marquerait une nouvelle césure dans l’histoire de l’OTAN, à l’image de la fin de la guerre froide ou du 11 septembre 2001. Elle lui donnerait une nouvelle raison d’être, traduite par un renforcement de son dispositif militaire sur le flanc Est – la plus importante solidification de sa défense collective depuis la chute du bloc communiste.

En quoi consiste exactement cette relance de l’OTAN, et quelles en sont les limites ?

Il faut l’admettre, l’idée d’une OTAN relancée a un fond de vérité. Les mesures prises en réaction à la guerre en Ukraine sont incomparablement plus cohérentes, solides et consensuelles que les opérations dites de « gestion de crises » menées par l’Alliance depuis la fin de la guerre froide dans les Balkans (années 1990), en Libye (2011) et en Afghanistan (années 2000-2010).

Ces engagements militaires furent caractérisés par de fortes dissensions entre les États membres de l’OTAN sur les objectifs à atteindre, les ressources nécessaires et les procédures opérationnelles. Une des raisons essentielles à ces tensions multilatérales réside dans le fait que, dans la gestion de crises, l’OTAN combat des risques (terrorisme, instabilités régionales, piraterie, etc.) dont la dangerosité est différemment perçue selon les États membres.

Immanquablement, ces variations trouvent une traduction dans la conduite des opérations. Par exemple, certains États membres s’engagent davantage que d’autres dans telle ou telle mission, en effectifs et au sein des combats, selon qu’ils estiment ou non que ces missions constituent une priorité pour leur sécurité nationale.

L’action de l’Alliance en Afghanistan a représenté le paroxysme de ces dissensions. Les disputes qui divisaient la mission de l’OTAN – la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS) – ont fragmenté l’effort allié, empêchant l’émergence d’une stratégie commune.

Officiellement, la FIAS luttait contre le terrorisme en menant des opérations de contre-insurrection. Mais cet objectif très général était entendu de manière hétérogène au sein de l’Alliance. De fait, il comportait beaucoup de sous-éléments concurrents (stabilisation militaire, lutte contre le trafic de drogue, reconstruction, etc.) et des différentiels d’engagement très significatifs parmi les États participants, en particulier entre les États-Unis et les Européens. Si bien qu’il était quasi impossible de déceler un but clair.

Ces difficultés ont participé à la défaite révélée aux yeux du monde entier en juin 2021, lorsque les talibans reprirent le contrôle de Kaboul.

La réaction de l’OTAN à la guerre en Ukraine contraste avec ce bilan mitigé.

Remontons là aussi un peu dans le temps. La séquence s’engage à partir de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Il s’agit du point de bascule : l’OTAN se recentre alors sur son pilier historique, la défense collective, matérialisée dans l’article 5 du Traité fondateur de Washington (1949), dans lequel est stipulé qu’une agression armée contre l’un des États membres – perspective apparue envisageable au vu de la dégradation des relations russo-otaniennes à partir de 2014 – susciterait une réponse militaire collective de l’Alliance.

Trois sommets importants ont jalonné cette évolution. Au pays de Galles (2014), le Plan d’action réactivité de l’OTAN est adopté. Il inclut des mesures de réassurance à destination des pays d’Europe centrale et orientale. Les effectifs de la Force de réaction de l’OTAN sont triplés et on annonce la création, au sein de celle-ci, d’une composante à haut niveau de préparation, déployable sur un très court préavis.

Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, le président ukrainien Petro Porochenko et le premier ministre britannique David Cameron le 4 septembre 2014 lors du sommet de l’OTAN à Newport (pays de Galles). Leon Neal/AFP

Le sommet de Varsovie (2016) consolide le recentrage sur la défense collective, en activant la présence rehaussée (Enhanced forward presence – EFP) de l’OTAN sur son flanc Est. Mise en place en 2017, cette force est composée de quatre bataillons multinationaux stationnés dans les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et en Pologne. Après février 2022, l’EFP est élargie à la Roumanie, à la Bulgarie, à la Hongrie et à la Slovaquie. En juin 2022, on compte entre 900 et 11 600 soldats en renfort dans chaque pays.

Enfin, le Sommet de Madrid (juin 2022) scelle cette évolution. Il marque l’adoption d’un nouveau Concept stratégique, texte boussole de l’Alliance, qui relègue la Russie du rang de partenaire à celui de première menace. Aussi, la Suède et la Finlande sont invitées à devenir membres, après que ces deux pays aient demandé l’adhésion.

La séquence allant de l’annexion de la Crimée à l’invasion de l’Ukraine est donc marquée par un recentrage sur ce qu’il y a de plus consensuel en sein de l’Alliance : une menace étatique, l’article 5, des mesures militaires qui ont un incontestable effet dissuasif. L’OTAN ne fait pas que dissuader, mais attire de nouveaux membres.

La phase de « mort cérébrale de l’OTAN », selon une expression détonante d’Emmanuel Macron en novembre 2019, semble soudain se dissiper, si bien que la débâcle afghane fait presque office de mauvais souvenir au moment de la résurgence de la menace russe. En bref, la géographie politico-militaire de l’OTAN, alors dispersée dans des opérations de gestion de crises allant jusqu’en Asie centrale, se clarifierait avec le retour du vieil ennemi et des schémas de dissuasion qui l’accompagnent.

Attention, toutefois, à ne pas tomber trop vite sous le charme du discours officiel, qui présente l’action actuelle de l’OTAN comme l’incommensurable succès d’une défense collective renforcée.

Souligner la différence entre les difficultés de la gestion de crises et les facilités présumées de la défense collective ne suffit pas pour comprendre la pérennité de l’OTAN et ses transformations. Cette dichotomie vaut jusqu’à un certain point, à commencer par la comparaison elle-même. Contrairement à l’Afghanistan, l’OTAN n’est pas en guerre en Ukraine, mais se situe dans une posture de dissuasion visant à empêcher une attaque russe contre l’un de ses pays membres. En cela, la présence avancée de l’OTAN n’a pas à pâtir des gigantesques difficultés opérationnelles et en matière de prise de décision inhérentes à la conduite d’une guerre en format multilatéral.

Ensuite, si la menace russe est perçue de manière plus consensuelle que d’autres catégories de risque comme le terrorisme, son niveau de dangerosité ne fait pas non plus l’unanimité. De fait, la défense collective reste le noyau dur de l’Alliance, mais sa mise en place n’est pas harmonieuse (ce qui n’était pas non plus le cas lors de la guerre froide, rappelons-le).

La Russie est certes qualifiée de « menace directe », surtout depuis février 2022. La déclaration commune issue du récent sommet de Madrid et la tonalité grave du nouveau concept stratégique concernant la Russie montre certes que les Alliés resserrent les rangs face à cette menace. Néanmoins, la raison d’être même d’un texte comme le concept stratégique est d’exposer au grand jour l’unité de l’Alliance autour de principes clefs. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que les dissensions disparaissent, loin de là. Le retour post-2014 de la défense collective a ainsi été marqué par des divergences et des compromis entre, schématiquement, deux positions.

D’un côté, celle des pays d’Europe centrale et orientale (pays baltes, Pologne, Roumanie), souvent soutenus par les États-Unis, et partisans d’une posture militaire ferme et consolidée contre la Russie. De l’autre, celle des pays d’Europe de l’Ouest (France, Allemagne, Espagne), favorables à une politique de dissuasion modérée laissant ouvert le dialogue avec la Russie et écartant le risque d’une escalade.

Les négociations ayant débouché sur le déploiement de la présence avancée de l’OTAN résultèrent d’un compromis entre les deux positions.

Les premiers souhaitaient l’installation de bases militaires permanentes sur leur territoire afin d’afficher une politique de dissuasion soutenue contre la Russie. Les seconds désapprouvaient, car ils y voyaient une mesure exagérée, susceptible d’engendrer une escalade, et se situant en porte-à-faux par rapport à l’Acte fondateur de la coopération OTAN-Russie (1997), qui exclut tacitement l’installation de structures militaires permanentes chez les futurs membres.

Les Alliés en vinrent donc au compromis suivant : la présence avancée serait « permanente mais rotationnelle ». La force serait physiquement présente mais ses contingents seraient sujets à rotation tous les quelques mois, ce qui satisfaisait les deux orientations.

Le fonctionnement militaire même de l’EFP s’innerve de ces différences de points de vue. L’EFP se fonde sur le principe de la « dissuasion par représailles » ( « deterrence by punishment »). Elle ne vise pas le déploiement d’une force militaire suffisamment importante pour rendre immédiatement inopérante une attaque potentielle et saper toute confiance chez l’agresseur en le succès initial de son action armée (la « dissuasion par interdiction » – « deterrence by denial » – l’option initialement promue par les pays baltes par exemple). Il s’agit plutôt de laisser peser la probabilité d’une réplique ultérieure qui augmenterait de manière considérable le coût initial de l’agression.

En cela, les effectifs modérés déployés dans l’EFP en font une présence qui n’a pas pour but d’infliger à la Russie des dommages inacceptables dès les premiers affrontements. L’EFP se conçoit davantage comme un « fil piège » (« trip wire »), qui, une fois franchi (ou plutôt attaqué) déclencherait la réponse militaire complète de l’OTAN, à savoir la mobilisation de sa Force de réaction. De facto, la dissuasion par représailles était la seule option consensuelle possible, car le fruit d’un compromis entre les pays souhaitant une présence substantielle de l’OTAN sur le flanc Est et ceux qui y voient une mesure d’escalade.

En effet, prétendre refouler instantanément, disons d’un État balte, une armée de la taille et de la puissance de feu de celle de la Russie impliquerait d’y déployer une force militaire considérable. Ce qui est, financièrement et politiquement, inenvisageable pour la plupart des Alliés. Ainsi, le renforcement de l’EFP avec quatre bataillons supplémentaires en réaction à l’invasion de l’Ukraine, ainsi que l’annonce au Sommet de Madrid d’une présence américaine renforcée en Europe, se situent dans la continuité de ce compromis.

Par conséquent, cette logique de compromis comporte aussi certaines limites, la plus importante d’entre elles étant la crédibilité des représailles. Se montrer résolu à répliquer est essentiel dans une logique de dissuasion, en particulier dans l’option de la dissuasion par représailles. Celle-ci dépend largement du message envoyé, qui se doit de véhiculer une détermination à user de la force de manière élargie afin de faire payer au prix fort le choix d’une attaque. Or, construire ce discours commun et cohérent dans le cadre d’une politique de dissuasion face à la Russie reste un défi pour l’OTAN, en raison précisément des différences de perception de cette menace entre les États membres.

À terme, l’étalement public récurrent des critiques que s’adressent ces derniers à ce sujet risque d’écorner la crédibilité de la dissuasion otanienne. Mentionnons simplement les reproches réguliers adressés par la Pologne ou les États baltes à l’Allemagne ou la France, accusées de se montrer trop complaisantes vis-à-vis de Moscou.

De ce fait, certains spécialistes doutent de la capacité réelle de l’OTAN à répliquer comme elle le clame officiellement. Par exemple, si la Russie décidait de cibler les contingents norvégiens ou luxembourgeois stationnés en Lituanie pour mettre sous pression la solidarité alliée, l’Allemagne, également présente en Lituanie, y réagirait-elle militairement au risque d’une escalade guerrière ? Ce scénario est certes peu probable, mais pas non plus inenvisageable, étant donné la persistance des menaces de la Russie à l’égard du camp occidental. Ainsi, en déployant des unités aux frontières d’une Russie agressive et en affichant dans le même temps ses dissensions internes, l’OTAN ne fait pas que renforcer sa posture mais prend aussi un risque : s’exposer à des attaques de basse intensité sur ses effectifs, qui ne rentreraient pas parfaitement dans le cadre de l’article 5 et rendraient, par extension, une réponse très délicate à définir.

Schématiquement, la non-action minerait la crédibilité de l’EFP, et la réplique, même limitée, pourrait être prétexte à l’escalade. À terme, des divisions trop explicites pourraient laisser entrevoir au sein de la politique de dissuasion de l’Alliance des poches de vulnérabilités qui, si exploitées, pourraient avoir des effets conséquents sur la crédibilité plus large de l’OTAN.

En conclusion, s’il paraît clair que le retour de la défense collective au sein de l’OTAN contraste dans sa cohérence avec la gestion de crises, la différence ne doit pas être exagérée. Ces deux piliers de l’Alliance partagent un socle commun en matière de négociations multilatérales. Ils résultent de jeux de compromis entre les États membres et présentent tous deux des limites.

La guerre en Ukraine n’a pas sauvé l’OTAN. Celle-ci n’était tout simplement pas en danger de mort – n’oublions pas que le projet « OTAN 2030 » naît sur la fin, pourtant peu glorieuse, des opérations en Afghanistan… Toutefois, l’invasion russe a clairement redynamisé l’Alliance.

Les tensions, les compromis et les ambiguïtés font partie de la vie multilatérale de l’OTAN. Il ne faut pas y voir une contradiction, mais plutôt une normalité. La défense collective, tout autant que la gestion de crises, n’échappe pas à cette réalité. En somme, plutôt que d’assister à une nouvelle guerre froide salvatrice pour une Alliance qui aurait été en perte de repères, comme certains le clament trop rapidement, nous sommes les témoins d’une actualisation des logiques d’inimitiés où se mêlent vieilles rivalités interétatiques et perceptions plus mouvantes des risques.

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Par Julien Pomarède, Docteur et chercheur en sciences politiques et sociales – Sécurité internationale, Université Libre de Bruxelles (ULB).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Grâce à Macron, le retour des anti passe

Grâce à Macron, le retour des anti passe

Les manifestations anti passe était devenues tellement minoritaires et même insignifiantes que les médias ne leur accordaient plus une seule ligne. Macron avec sa déclaration emporte-pièce indiquant qu’il voulait emmerder les non vaccinés  redonne en quelque sorte de l’oxygène à un mouvement qui  en a manqué beaucoup.

Certes la participation n’atteint pas un niveau très exceptionnel puisqu’au total pour l’ensemble de la France on compte environ 100 000 manifestants agités essentiellement par des mouvements d’extrême droite comme celui de Florian Philippot à la recherche d’une radicalité pour concourir à l’élection présidentielle.

Soit moyenne 1000 personnes par département, un mouvement donc très minoritaire aux enjeux sans doute autant politique que sanitaire.

À Paris, 18.000 personnes se sont rassemblées à l’appel des Patriotes du candidat pro-Frexit à la présidentielle Florian Philippot. À Lyon, une petite foule de manifestants de tous âges et peu masqués s’est rassemblée dans une ambiance bon enfant sur la place Bellecour, en centre-ville. Parmi eux quelques «gilets jaunes», des drapeaux tricolores et un rouge de la CGT. Slogans dénonçant «l’apartheid social» et huées contre le président Emmanuel Macron et son premier ministre ont ponctué la manifestation. Un autre rassemblement de moins de 200 personnes se tenait non loin, avec une banderole «Contre la ‘covictature’. Ni cobaye, ni anti-vax». À Bordeaux, entre 500 et 1000 personnes, selon la police, ont manifesté malgré la pluie sous les cris de «Macron on t’emmerde».

Assurance-chômage : retour à l’équilibre financier grâce à la croissance

Assurance-chômage : retour à l’équilibre financier grâce à la croissance

Il est vrai que l’assurance-chômage retrouvera un équilibre des 2022 du fait en particulier de la hausse sensible des cotisations assises sur l’emploi et la croissance. La barre des 500 000 postes créés est en effet anticipée pour 2021, avant un net ralentissement : +23.000 emplois en 2022 et + 96.000 en 2023. Selon l’Urssaf, qui collecte les cotisations sociales auprès des employeurs, les recrutements ont atteint des sommets en septembre, à près de 840.000.

Il y a aussi la récente réforme des conditions d’attribution des indemnités chômage suspendues  pendant un temps par le conseil d’État mais qui viennent d’être validées.

L’assurance-chômage a aussi supporté la charge très lourde des aides sur le chômage partiel pendant la crise sanitaire. Du coup le rétablissement des comptes devrait se réaliser plus tôt que prévu. La situation n’est cependant pas encore totalement florissante sur le plan financier loin s’en faut. Il faut en effet tenir compte de l’ampleur de la dette qui atteindra près de 65 milliards à la fin de l’année. Elle commencera à ­diminuer en 2022 pour s’établir à 60,9 milliards fin 2023.  À ce rythme, le désendettement total n’interviendra qu’en 2055 ou 2057 .

 

Engie : Électricité  » 100 % » verte mais des profits grâce au nucléaire !

Engie : Électricité  » 100 % »  verte mais des profits grâce au nucléaire !

 

Engie a relevé ses objectifs pour l’année, et vise désormais un résultat net récurrent (hors exceptionnel) entre 2,5 et 2,7 milliards d’euros, contre 2,3 à 2,5 milliards attendus auparavant, précise-t-il dans un communiqué.Mais un résultat surtout dû au profit réalisé dans le nucléaire. Par ailleurs, il poursuivra son programme de cession de certains actifs – de 9 milliards d’euros sur la période 2021-2023 -, annoncé en juillet 2020, dont le but est de simplifier le groupe et donner un coup d’accélérateur sur les énergies renouvelables.

« Les résultats du groupe se sont améliorés, grâce à un solide deuxième trimestre tiré principalement par les activités de gestion d’énergie, le nucléaire, des températures inférieures à la moyenne et l’amélioration de la performance des Solutions Clients au cours du deuxième trimestre par rapport au premier », a commenté Isabelle Kocher, Directrice Générale d’Engie.

Engie : Électricité 100 % verte mais des profits grâce au nucléaire !

Engie : Électricité 100 % verte mais des profits grâce au nucléaire !

 

Engie a relevé ses objectifs pour l’année, et vise désormais un résultat net récurrent (hors exceptionnel) entre 2,5 et 2,7 milliards d’euros, contre 2,3 à 2,5 milliards attendus auparavant, précise-t-il dans un communiqué.Mais un résultat surtout du au profit réalisé dans le nucléaire. Par ailleurs, il poursuivra son programme de cession de certains actifs – de 9 milliards d’euros sur la période 2021-2023 -, annoncé en juillet 2020, dont le but est de simplifier le groupe et donner un coup d’accélérateur sur les énergies renouvelables.

« Les résultats du groupe se sont améliorés, grâce à un solide deuxième trimestre tiré principalement par les activités de gestion d’énergie, le nucléaire, des températures inférieures à la moyenne et l’amélioration de la performance des Solutions Clients au cours du deuxième trimestre par rapport au premier », a commenté Isabelle Kocher, Directrice Générale d’Engie.

 

Croissance États-Unis : la reprise grâce à l’investissement

Croissance États-Unis : la reprise grâce à l’investissement

Un article de Sarah Chaney Cambon Dans le Wall Street Journal

Aux Etats-Unis, l’investissement s’impose peu à peu comme un élément phare de la reprise.

Ordinateurs, machines, logiciels : de plus en plus confiantes en l’avenir, les entreprises multiplient les achats.

Au premier trimestre, portées par les logiciels et les équipements technologiques, les dépenses non résidentielles en actifs fixes, qui permettent d’apprécier les dépenses des entreprises, ont progressé de 11,7 % sur un an en données corrigées des variations saisonnières, selon le département du Commerce. Après s’être effondré en raison des confinements, l’investissement avait déjà enregistré une hausse à deux chiffres au troisième et au quatrième trimestre 2020. Il a désormais dépassé le niveau qu’il atteignait avant la pandémie.

Les commandes de biens d’équipement hors défense et hors avions, qui permettent aussi de voir comment évolue l’investissement, frôlent leur plus haut niveau depuis le lancement de cette série statistique dans les années 1990, révèle une autre publication du département du Commerce.

« L’investissement des entreprises a été un moteur important de la reprise économique américaine », analyse Robert Rosener, économiste senior spécialiste des Etats-Unis chez Morgan Stanely. Pour nous, c’est sans conteste un point positif pour l’avenir. »

Les dépenses des ménages, qui représentent environ deux tiers de l’activité économique, portent le début de la reprise. Profitant de leur épargne et des aides publiques, les Américains ont acheté des biens et des services, ce qu’ils n’avaient pas réellement pu faire pendant la pandémie.

Pour que cette reprise se poursuive une fois que l’impulsion donnée par la relance budgétaire et la réouverture des magasins s’estompera, il faut que l’investissement prenne le relais, estiment certains économistes.

De fait, plus d’investissement, c’est plus de croissance, mais aussi plus de productivité, c’est-à-dire de production par heure travaillée. Cette variable, qui n’avait connu qu’une hausse poussive lors de la dernière expansion économique, semble cette fois-ci rebondir.

Le rebond de l’investissement semble bien plus net que celui qui avait suivi la récession de 2007-2009. « Les événements, surtout fin 2008 et début 2009, ont beaucoup fait souffrir les entreprises, souligne Phil Suttle, fondateur de Suttle Economics. Pour moi, beaucoup d’entre elles se sont dit qu’il valait mieux être prudentes pendant un certain temps. »

Aujourd’hui, le risque semble leur faire moins peur.

Après la crise financière, les entreprises se sont développées en recrutant des salariés plutôt qu’en investissant dans du matériel : abondante et relativement bon marché, la main-d’œuvre était plus intéressante que le capital fixe. Aujourd’hui, les travailleurs se font plus rares. Les entreprises augmentent les salaires pour attirer les talents et il leur semble donc plus pertinent d’investir.

Selon les économistes de Morgan Stanley, l’investissement devrait atteindre 116 % de son niveau d’avant-récession d’ici trois ans. A titre de comparaison, il lui avait fallu dix ans pour y arriver après la crise de 2007-2009.

De fait, les chefs d’entreprise sont de plus en plus optimistes pour l’économie. L’indice Business Roundtable des perspectives économiques, qui traduit les projets des grandes entreprises en matière de recrutement et de dépenses et leurs prévisions commerciales, a progressé de 9 points au deuxième trimestre, à 116, frôlant son record de 2018, révèle l’enquête réalisée entre le 25 mai et le 9 juin. Au deuxième trimestre, 59 % des entreprises disaient vouloir augmenter leurs investissements, contre 57 % au premier.

« La demande liée à la réouverture est vraiment forte et l’investissement s’inscrit souvent dans cette dynamique », affirme Joe Song, économiste senior spécialiste des Etats-Unis chez BofA Securities.

Selon lui, la confiance et l’investissement devraient aussi profiter d’une moindre incertitude quant aux relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. « A tout le moins, les entreprises comprendront la stratégie que l’administration Biden essaie de suivre et pourront s’organiser en fonction », explique-t-il.

Une partie du rebond de l’investissement est liée au manque de matières premières auquel beaucoup d’industriels ont été confrontés ces derniers mois.

« Le problème des goulets d’étranglement logistiques que l’on observe aujourd’hui, c’est l’accumulation des commandes », souligne Robert Rosener, qui ajoute que cette accumulation a dopé l’activité industrielle.

La demande en biens manufacturés a augmenté en mai et les stocks sont tombés à un point bas historique, d’après l’enquête de l’Institute for Supply Management (ISM).

Le secteur secondaire est très gourmand en capital : il faut un investissement bien plus important pour fabriquer une voiture que pour servir un repas au restaurant, explique Robert Rosener. D’après lui, la production devrait rester dynamique pendant plusieurs trimestres encore puisque les entreprises reconstituent leurs stocks.

Et, même à plus long terme, les perspectives de l’investissement sont radieuses. Bien que l’incertitude économique ait tendance à dissuader les entreprises d’investir, un événement comme la Covid-19 les encourage à le faire. La pandémie a obligé les entreprises à limiter les contacts entre consommateurs et salariés, ce qui les a poussées à investir dans des technologies numériques qui permettent d’augmenter la productivité, une tendance que beaucoup d’économistes considèrent comme durable.

« Le secteur des services, tous segments confondus, utilise beaucoup la technologie, souligne Phil Suttle. Et c’est forcément difficile à faire sans acheter davantage. »

Nouveau record de créations d’entreprises en 2020 : grâce aux livreurs en vélo !

  • Nouveau record de créations d’entreprises en 2020 : grâce aux livreurs en vélo !
  • Évidemment la plupart des grands médias ont repris bêtement le titre et les chiffres de l’INSEE qui se félicite de la croissance du nombre d’entreprises en 2020.
  • Globalement les créations d’entreprises auraient progressé  pendant la crise sanitaire de 2020 de 4 %. La vérité c’est que nombre d’entreprises sont paralysées et que des milliers et des milliers vont disparaître. En fait la progression est surtout le faite des micro entreprises et des autos entrepreneurs en particulier des livreurs en vélo.
  • Il n’y a évidemment pas de secret, la croissance a diminué de plus de 8 % en 2020 et mécaniquement,  c’est presque autant d’entreprises en moins. Pourtant l’INSEE se félicite du dynamisme de création d’entreprise mais en examinant de près le texte de l’institut de statistique on constate évidemment que c’est un leurre:
    • « Selon les données publiées par l’Insee ce vendredi, le nombre d’entreprises créées en 2020 a augmenté de 4% par rapport à 2019. Au total, ce sont 848.164 entreprises qui ont vu le jour l’an dernier dans ce contexte anxiogène. «Les créations d’entreprises individuelles augmentent fortement (+5,6%) tandis que les créations de sociétés sont en léger recul (-0,2 %)», précise l’Insee.Les créations d’entreprises ont enregistré un léger coup de frein au mois de décembre (-4,2%), mais sur l’ensemble du dernier trimestre, la tendance était à la hausse. Le nombre cumulé d’entreprises créées entre octobre et décembre a bondi de 16,3% par rapport aux mêmes mois de l’année 2019. Sur cette période, c’est le secteur «transports et entreposage» qui tire le chiffre vers le haut avec 13.100 créations. «Au sein de ce secteur, c’est dans les autres activités de poste et de courrier que la hausse est la plus importante (+13.600 créations sur les trois derniers mois)», souligne l’Insee. Un essor qui «reflète notamment le développement des services de livraison à domicile», très plébiscités en cette période de pandémie, explique l’institut. Ce secteur affiche une hausse du nombre de créations de près de 22% sur l’ensemble de l’année.

Birmanie : la répression continue grâce à l’odieux appui de la Russie et de la Chine

Birmanie : la répression continue grâce à l’odieux appui de la Russie et de la Chine

En dépit des protestations internationales et aussi de la contestation interne, la répression continue en Birmanie. Les États-Unis ont promis de prendre immédiatement des sanctions économiques. Cependant la dictature militaire peut s’appuyer sur l’odieux soutien de la Russie et de la Chine, deux dictatures également qui légitiment  à peu près toutes les atteintes à la démocratie y compris les crimes.

Kyi Toe, membre du comité d’information de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) de Suu Kyi, a déclaré que Kyaw Tint Swe, proche de l’ancienne chef du gouvernement arrêté, et quatre autres personnes liées au gouvernement précédent avaient été emmenées de chez elles pendant la nuit.

Il a déclaré que des responsables de la commission électorale avaient également été arrêtés du jour au lendemain, y compris certains jusqu’au niveau des communes.

. Des dizaines de fonctionnaires ont été arrêtés depuis le coup d’État.

Le président américain Joe Biden a approuvé mercredi un décret pour de nouvelles sanctions contre les responsables du coup d’État et des demandes répétées pour que les généraux renoncent au pouvoir et libèrent les dirigeants civils.

Biden a déclaré que l’ordre permettait à son administration «de sanctionner immédiatement les chefs militaires qui ont dirigé le coup d’État, leurs intérêts commerciaux ainsi que les membres de leur famille proche».

Washington identifierait la première série d’objectifs cette semaine et prenait des mesures pour empêcher les généraux du Myanmar, également connu sous le nom de Birmanie, d’avoir accès à 1 milliard de dollars de fonds du gouvernement du Myanmar détenus aux États-Unis.

«Nous allons également imposer des contrôles rigoureux des exportations. Nous gelons les avoirs américains qui profitent au gouvernement birman, tout en maintenant notre soutien aux soins de santé, aux groupes de la société civile et à d’autres domaines qui bénéficient directement au peuple birman », a déclaré Biden à la Maison Blanche.

Le coup d’État et la détention de Suu Kyi du 1er février présentent à Biden sa première crise internationale majeure et un test de sa double promesse de recentrer les droits de l’homme dans la politique étrangère et de travailler plus étroitement avec ses alliés.

Suu Kyi, 75 ans, ancienne chef du gouvernement arrêté par les militaires a remporté le prix Nobel de la paix en 1991 pour avoir fait campagne pour la démocratie et reste extrêmement populaire dans son pays en dépit de l’atteinte à sa réputation internationale face au sort des Rohingyas.

Elle a passé près de 15 ans en résidence surveillée et fait maintenant face à des accusations d’importation illégale de six talkies-walkies. Son avocat dit qu’il n’a pas été autorisé à la voir.

E-commerce : la hausse grâce au Covid y compris chez les personnes âgées

E-commerce : la hausse grâce au Covid y compris chez les personnes âgées

 

Sur franceinfo, Philippe Moati, professeur d’économie à l’université de Paris, cofondateur de l’ObSoCo (l’Observatoire société et consommation), observe une explosion du e-commerce du fait du Coronavirus y compris chez les personnes âgées parfois peu familières des technologies de communication. Interview France Info)

 

franceinfo : Comment définiriez-vous le mode de consommation actuel ?

 

Philippe Moati : On est clairement dans un régime de consommation sous contrainte. Horaires d’ouverture des magasins, plus ou moins tôt, plus ou moins tard, crainte de la sortie. Encore énormément de gens hésitent à sortir par peur de la contamination. Donc, si on se met à acheter en ligne c’est parce qu’on ne veut ou ne peut pas acheter en magasin. Il y a eu un boom et de nouveaux acheteurs.

« On voit que 8% des Français ont fait leurs premières courses sur internet durant la crise sanitaire, notamment des personnes âgées pour l’alimentaire car c’est une offre des services qui leur est particulièrement adaptée. »

Philippe Moati à franceinfo

On a constaté d’une manière générale que les personnes âgées se sont mises au numérique pendant la crise sanitaire. Il y a un verrou qui a sauté. On peut penser que certaines de ces habitudes demeureront. Clairement, le e-commerce en a profité.

Que pensez-vous d’Amazon ?

 

On a eu une vague ces derniers mois d’Amazon bashing y compris à la tête du gouvernement. Mais dans nos enquêtes ce n’est pas ce que l’on voit. On a plus de répondants qui nous disent qu’ils achètent davantage sur Amazon qu’avant que de personnes qui disent acheter moins. Donc, si on se base sur nos données, il y a un accroissement de la fréquentation d’Amazon. L’image est plutôt bonne. Le groupe est très bien noté sur les aspects consommateurs, que ce soit sur la livraison, le choix, les prix, plutôt mal noté sur les aspects sociaux, mais ce qui l’emporte c’est une satisfaction. Donc, il y a un décalage entre le discours qui désigne Amazon comme le mal absolu et les consommateurs qui y vont parce qu’ils y trouvent leur compte.

 

Charbon australien : reprise des importations chinoises grâce à Biden

Charbon australien : reprise des importations chinoises grâce à Biden

 

On sait que les relations économiques et politiques devenues détestables entre la Chine et l’Australie. La Chine avait d’ailleurs imposé un embargo sur les importations australiennes de charbon à titre de représailles. La Chine considérait  que l’Australie constituait l’avant-garde américaine dans la guerre engagée par les États-Unis vis-à-vis de l’empire du milieu. Mais brutalement la Chine a changé de discours vis-à-vis des États-Unis sitôt la victoire de Biden confirmée. Elle espère un changement de politique – qui n’est pourtant pas assurée –et dans ce cadre tente de normaliser sa politique diplomatique et économique avec les pays avec lesquels elle entretenait des relations très conflictuelles comme avec l’Australie.

 

Didier Julienne, Président de Commodities & Resources » (*). Explique dans la Tribune ce revirement.

 

 

Depuis octobre 2020, les bateaux chargés de charbon australien n’étaient plus autorisés à décharger leur cargaison dans les ports chinois. Sachant que les importations chinoises de charbon australien représentent environ 30 % des exportations charbonnières de Canberra, les quantités en attente de débarquement représentent un mois et demi du flux habituel entre l’Australie et la Chine. Comment comprendre une fin non confirmée d’un éventuel embargo non déclaré ?

Depuis ce blocus qui ne dit pas son nom, la production de charbon sidérurgique des mines nationales ou les importations de Mongolie restent insuffisantes par rapport à la forte production d’acier chinoise en hausse continue. En conséquence, les prix de charbon métallurgique pékinois ont augmenté d’environ 70 %.

Températures hivernales

Les importations de l’autre charbon australien, celui utilisé dans les centrales électriques, ont, elles aussi, été interdites. Mais le surcroît de consommation électrique liée aux températures hivernales amollit l’interdit, car les mines chinoises, les importations indonésiennes ou russes n’ont jamais réussi à totalement remplacer les volumes de Sydney. Les basses températures hivernales qui frappent la Chine et les Etats voisins, Corée et Japon, entraînaient une hausse des prix en fonction des pays exportateurs — Indonésie, Colombie, Australie ou Afrique du Sud — de 55 % à 100 % depuis août dernier.

Le grand gagnant de cet hiver rigoureux est le gaz naturel. Le prix de GNL asiatique a été multiplié par 15 depuis mai 2020 et par 4 depuis fin novembre. Il est donc plus que normal que le nœud autour des importations de charbon australien se desserre, que les prix se détendent et que les températures à l’intérieur des bâtiments publics du parti communiste chinois remontent. Tout comme l’éclairage nocturne, ils étaient mis à contribution pour économiser l’énergie.

Explication conspirationniste

Une autre explication, totalement conspirationniste, de cette détente pourrait s’inspirer de la série télévisée australienne « Pine Gap ». L’Australie y est prise en étau entre son allié étatsunien dont le président va-t-en guerre lui demande son appui dans un conflit contre Pékin en mer de Chine, et son premier client, la Chine, qui, en retour d’une continuation de ses importations de matières premières, lui demande sa neutralité dans ce même conflit.

 

Dans la réalité, l’interdiction du charbon australien n’ayant jamais été officialisée, sa suppression ne le sera pas non plus, et c’est sans aucun doute le hasard hivernal qui conjugue la détente autour des importations et l’arrivée de Joe Biden dans ses fonctions.

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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux. Il est aussi auteur sur LaTribune.fr.

Sondage Macron : plus 10 points en six mois grâce à la crise sanitaire

 

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Dans le baromètre mensuel Elabe pour « Les Echos » et Radio Classique, la cote de confiance du chef de l’Etat progresse de 3 points en janvier pour atteindre 35 %. Après avoir perdu 3 points le mois dernier suite notamment à l’affaire Michel Zecler, tabassé par des policiers, Emmanuel Macron retrouve ce seuil des 35 %, autour duquel sa cote de confiance oscille depuis septembre dernier. Son socle reste stable. Marquée par la crise sanitaire, l’année 2020 n’a pas beaucoup modifié l’évolution de la perception du président par les Français. Au contraire la crise sanitaire permet de maintenir un certain niveau de popularité à Macron .

En effet la problématique du Coronavirus est partagée par nombre de Français. Parler d’autres questions très stratégiques mais particulièrement  clivantes dans le domaine économique, social ou encore financier serait susceptible de fragiliser l’audience du président

 

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