La fin des bulles financières !

La suppression des bulles financières !

 

L’économiste Patrick Artus  décrypte, dans sa chroniqueu u monde, la différence entre une « bulle financière », c’est-à-dire l’écart entre le prix d’un actif et sa valeur fondamentale, et la hausse des prix causée par le seul accroissement de la masse monétaire.

( Une prévision très hasardeuse qui fait l’impasse sur la reprise de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt NDLR)

 

 

Chronique. Quand on commente la hausse très forte des prix de l’immobilier (+ 11 % sur un an aux Etats-Unis malgré la crise), des cours boursiers des sociétés technologiques (hausse de 67 % en un an de l’indice Nasdaq, de 491 % pour l’action Tesla), du prix du bitcoin (+ 710 % en un an), on parle souvent de « bulle ». Mais en réalité, il faut être beaucoup plus précis et distinguer ce qui est effectivement une bulle sur les prix des actifs de ce qui est l’effet de la politique monétaire expansionniste, des taux d’intérêt très bas et de l’excès de liquidité.

 

Rappelons d’abord ce qu’est, en théorie et en réalité, une bulle. Chaque actif (financier, immobilier, action d’entreprise) a une valeur fondamentale, qui est la somme actualisée des revenus futurs (loyers, dividendes…) que procure la détention de l’actif. Mais le prix d’équilibre de l’actif est égal à la somme entre la valeur fondamentale de l’actif et une bulle : toute bulle est en effet acceptable du moment que sa valeur anticipée est égale à sa valeur présente accrue d’un pourcentage égal au taux d’intérêt. Le rendement de la détention d’un actif est en effet égal au taux d’intérêt : à l’équilibre, tous les actifs financiers doivent avoir le même rendement anticipé, qui est le taux d’intérêt sur les obligations.

On peut alors avoir des profils de bulles très étranges. Si, aujourd’hui, la bulle vaut 100 et si le taux d’intérêt est de 2 % par an, la bulle anticipée l’année prochaine doit être de 102. Mais cette bulle peut valoir 1 020 avec une probabilité de 10 %, ou 0 parce qu’elle a éclaté, avec une probabilité de 90 %. Tant que les bulles n’éclatent pas, elles peuvent augmenter de manière exponentielle (comme dans l’exemple ci-dessus, on parle de « bulle stochastique ») et le prix de l’actif (cours boursier, prix de l’immobilier, valeur des entreprises…) peut alors s’écarter considérablement de sa valeur fondamentale.

Rééquilibrage de portefeuille

Même si on parle de bulle pour décrire la forte hausse des prix de certains actifs, il ne s’agit pas de bulle au sens décrit ci-dessus. Pourquoi ? Parce qu’il est de plus en plus difficile de calculer la valeur fondamentale d’un actif. Les politiques monétaires expansionnistes ont en effet conduit à des taux d’intérêt à long terme beaucoup plus faibles que les taux de croissance à long terme.

Dans la zone euro, le taux d’intérêt à dix ans est à peine supérieur à 0, alors que la croissance nominale à long terme est de l’ordre de 3,5 %. La somme actualisée des loyers ou des dividendes futurs n’existe donc pas (elle est arithmétiquement infinie), puisque les loyers ou les dividendes ont un taux de croissance supérieur au taux d’actualisation.

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