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La qualité des données financières de long terme

La qualité des données financières de long terme


Quand les « données alternatives » compromettent la qualité des prévisions à long terme des analystes financiers ( dans The Conversation)

par
Thierry Foucault
Professeur de Finance, HEC Paris Business School

À rebours de ce que l’on pourrait croire, la multiplication des données n’améliore pas mécaniquement la qualité des prévisions. Cela se vérifie pour l’analyse financière, un savoir-faire clé qui influence l’évolution des marchés. Les nouvelles plateformes comme Stockwits ont des effets ambigus sur la qualité des prévisions.

Depuis le début du siècle, le nombre de satellites en orbite autour de la Terre a explosé de plus de 800 %, passant de moins de 1 000 à plus de 9 000. Cette prolifération entraîne des dérives étonnantes, et parfois inquiétantes. Exemple parmi d’autres : certaines entreprises vendent aux analystes financiers des images satellites de parkings. Ces derniers s’en servent pour évaluer la fréquentation des magasins, comparer les enseignes entre elles et estimer leur chiffre d’affaires.

Ce n’est là qu’un exemple des nouvelles informations, ou « données alternatives », désormais à la disposition des analystes pour les aider à prédire les performances boursières futures. Auparavant, les analystes fondaient leurs prévisions sur les seuls états financiers publics des entreprises.

D’après nos recherches, la multiplication de ces nouvelles sources de données améliore les prévisions à court terme, mais détériore l’analyse à long terme – un déséquilibre aux conséquences potentiellement majeures.

Tweets, messages sur les réseaux sociaux et données de cartes bancaires
Dans une étude consacrée à l’impact des données alternatives sur les prévisions financières, nous avons recensé plus de 500 entreprises qui en vendaient en 2017 – contre moins de 50 en 1996. Aujourd’hui, le courtier en données Datarade propose plus de 3 000 jeux de données alternatives à la vente.

En plus des images satellites, de nouvelles sources d’information incluent Google, les statistiques issues des cartes de crédit et les réseaux sociaux comme X ou Stocktwits – une plateforme populaire de type X où les investisseurs partagent leurs analyses du marché.

Sur Stocktwits, par exemple, les utilisateurs publient des graphiques illustrant l’évolution du cours d’une action (comme celle d’Apple) accompagnés de commentaires expliquant pourquoi cette tendance augure, selon eux, d’une hausse ou d’une baisse. Ils évoquent aussi le lancement de nouveaux produits et précisent si cela les rend optimistes (ou pessimistes quant à l’évolution de l’action de l’entreprise.

En nous appuyant sur les données du système I/B/E/S (Institutional Brokers’ Estimate System) et sur des analyses de régression, nous avons évalué la qualité de 65 millions de prévisions réalisées par des analystes financiers entre 1983 et 2017, en comparant leurs anticipations aux bénéfices par action effectivement réalisés par les entreprises.

Comme d’autres chercheurs avant nous, nous avons constaté que la multiplication des données disponibles explique en partie pourquoi les analystes financiers sont devenus de plus en plus performants dans leurs prévisions à court terme. Mais nous avons poussé l’analyse plus loin, en nous demandant quel était l’impact de ces données alternatives sur les prévisions à long terme. Résultat : sur la même période où la précision des prévisions à court terme s’est améliorée, la fiabilité des projections à long terme, elle, a reculé.

Plus de données, mais une attention limitée
En raison de sa nature, la donnée alternative – c’est-à-dire une information en temps réel sur les entreprises – s’avère surtout utile pour les prévisions à court terme. Les analyses à plus long terme, sur un horizon d’un à cinq ans, relèvent en revanche d’un exercice de jugement bien plus exigeant.

Des travaux antérieurs ont confirmé ce que le bon sens laissait entendre : les analystes disposent d’une capacité d’attention limitée. Lorsqu’ils doivent suivre un large portefeuille d’entreprises, leur concentration se disperse et leurs performances commencent à décroître.

Nous avons voulu savoir si la progression de la précision des prévisions à court terme, parallèlement à la dégradation des prévisions à long terme – telles que nous les avions constatées dans notre analyse des données I/B/E/S – pouvait s’expliquer par la prolifération concomitante de sources alternatives d’information financière.

Pour explorer cette hypothèse, nous avons analysé l’ensemble des discussions portant sur des actions publiées sur Stocktwits entre 2009 et 2017. Sans surprise, certaines entreprises comme Apple, Google ou Walmart ont suscité un volume bien plus important d’échanges que des sociétés de plus petite taille, parfois même non cotées sur le Nasdaq.

Nous avons émis l’hypothèse que les analystes suivant des actions largement commentées sur la plateforme – et donc exposés à une forte densité de données alternatives – verraient la qualité de leurs prévisions à long terme décliner plus fortement que ceux couvrant des titres peu discutés. C’est précisément ce que nous avons constaté après avoir contrôlé des variables telles que la taille des entreprises, leur ancienneté ou leur croissance des ventes.

Nous en avons déduit que, bénéficiant d’un accès facilité à des informations utiles pour l’analyse à court terme, les analystes concentraient leurs efforts sur ce type de prévisions – au détriment de l’attention consacrée aux projections à long terme.

Les conséquences plus larges d’une mauvaise prévision à long terme
Les conséquences de cette surabondance de données alternatives pourraient être considérables. Lorsqu’ils évaluent la valeur d’une action, les investisseurs doivent prendre en compte à la fois les prévisions à court terme et celles à long terme. Si la qualité des prévisions à long terme se détériore, il y a de fortes chances que les prix des actions ne reflètent plus fidèlement la valeur réelle des entreprises.

Par ailleurs, une entreprise souhaite généralement que la valeur de ses décisions se reflète dans le cours de son action. Mais si les décisions à long terme sont mal intégrées par les analystes, elle pourrait être moins encline à investir dans des projets dont les retombées ne se matérialiseront que dans plusieurs années.

Dans l’industrie minière, par exemple, construire une nouvelle mine prend du temps. Il faut parfois neuf ou dix ans avant qu’un investissement commence à générer des flux de trésorerie. Les entreprises pourraient être moins enclines à engager de tels investissements si, par exemple, leurs actions risquent d’être sous-évaluées, parce que les acteurs du marché disposent de prévisions moins précises sur les effets de ces investissements à long terme sur les flux de trésorerie – un sujet que nous explorons dans un autre article en cours de rédaction.

L’exemple des investissements dans la réduction des émissions de carbone est encore plus préoccupant. Ce type d’investissement ne produit généralement des bénéfices qu’à long terme, à un moment où le réchauffement climatique sera un enjeu encore plus critique. Les entreprises pourraient être moins incitées à les réaliser si la valeur de ces investissements n’est pas rapidement intégrée dans leur valorisation.

Applications concrètes
Les résultats de notre recherche suggèrent qu’il serait judicieux, pour les entreprises financières, de séparer les équipes chargées des prévisions à court terme de celles dédiées aux projections à long terme. Cela permettrait d’éviter qu’un même analyste ou qu’une seule équipe soit submergée par des données utiles au court terme tout en devant simultanément évaluer des perspectives à plusieurs années. Nos conclusions présentent également un intérêt pour les investisseurs en quête de bonnes affaires : si les prévisions à long terme perdent en qualité, cela peut ouvrir des opportunités à ceux capables de repérer des entreprises sous-évaluées.

Economie- Risque de bulles financières américaines

 

Avec la menace d’un éclatement de la bulle de la Tech, les risques cachés des ETF, la menace des cryptos, les États-Unis seront en surchauffe. Si la finance s’effondre outre-Atlantique comme en 1929 ou 2008, les bulles vont-elles ébranler l’Europe ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans La Tribune)

Le nouveau Président des États-Unis va peut-être réussir l’exploit de générer trois bulles économiques en moins de deux ans après 3 bulles américaines en 96 ans.

C’est quoi une bulle économique ou financière?
Le terme « bulle » est utilisé pour décrire une accélération rapide de la valeur de marché puis généralement suivie d’une baisse de valeur tout aussi rapide …. Nous distinguons : la bulle boursière comme la bulle internet ou la bulle des actions de 1929 ou les ETF, etc. ; la bulle du marché des actifs observée sur les marchés immobiliers comme la crise de 2008 ou sur les devises comme le dollar américain, le Bitcoin, etc. ; la bulle du marché du crédit comme les obligations des États, des entreprises, de prêts hypothécaires, etc. ; enfin la bulle des matières premières comme l’or, le pétrole, etc.
De janvier 1921 à septembre 1929, les cours des actions, cotées à Wall Street, flambent de 300%. Ce boom s’est terminé par un Krach cataclysmique. Le Dow Jones n’a retrouvé ses sommets d’avant la crise qu’en novembre 1954. Il y a eu une dépression mondiale suivie de la Seconde Guerre mondiale.

Il faut rappeler la bulle internet. Dans les années 90, la croissance rapide de la technologie numérique a entraîné une forte augmentation des investissements dans les start-ups technologiques. Les investisseurs ont investi des milliards dans ces start-ups, propulsant leurs cours boursiers à des niveaux insoutenables, souvent basés davantage sur l’euphorie que sur les fondamentaux financiers.

La crise financière américaine des subprimes de 2008 a entraîné une augmentation de la dette publique d’environ 4,8% du PIB dans la zone euro. La Banque centrale européenne BCE avait instauré des politiques monétaires non conventionnelles pour racheter les dettes des pays membres afin de maintenir les taux d’intérêt bas et relancer les économies. Elle a injecté 4 000 milliards de 2011 à 2017. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Alors Trump 2.0 a-t-il raison d’affirmer ? « Je connais très bien l’Union européenne. Comme vous le savez, ils profitent beaucoup des États-Unis dans le domaine du commerce et nous les protégeons par le biais d’un autre forum, l’OTAN… ».

Les trois phases d’une bulle financière ?
La facilité d’échange des titres, l’environnement monétaire expansionniste ou la facilité d’accès au crédit, et la spéculation sont trois conditions qui conjointement permettent le déclenchement d’une bulle. Dans la première phase, les prix augmentent et il y a accumulation. Dans la deuxième phase, il y a de plus en plus d’investisseurs et les prix augmentent, c’est la période d’euphorie. Les évaluations des entreprises et des actifs peuvent être plusieurs fois supérieures à leur valeur réelle. La bulle atteint son sommet, les investisseurs institutionnels vont sécuriser leurs profits en vendant, la demande diminue. Dans la troisième phase, s’il y a panique due à un facteur externe, les prix des actifs tombent brutalement et ceux qui avaient acheté au sommet souhaiteront s’en défaire avant que les prix ne chutent trop bas.

Sommes-nous au début d’une bulle financière ?
Les stocks américains étaient déjà très chers en décembre 2024. Les grandes capitalisations des États-Unis se négociaient à 26,6 fois leur bénéfice. Dès la victoire de Trump, les actions ont fortement rebondi. La suppression de l’incertitude électorale, associée à l’espoir d’un environnement favorable aux entreprises sous la nouvelle administration, a stimulé le sentiment des investisseurs et contribué aux gains du marché. Pour la Bourse l’économie va bien et les bénéfices devraient encore croître en 2025. L’intelligence artificielle IA continue de soutenir l’enthousiasme du marché. Les spéculations autour de la création d’une réserve de bitcoins aux États-Unis pourraient donner des perspectives haussières pour la cryptomonnaie. Les actifs des ETF ont bondi de 28% en 2024, et 41 milliards de dollars de nouveaux actifs nets ont afflué vers les ETF Bitcoin et crypto.

Mais voilà, le ciel s’obscurcit, l’horizon se rétrécit, les premières gouttes arrivent. Un dollar fort ; une inflation, des taux d’intérêt et des tarifs douaniers plus élevés freineraient la hausse des marchés boursiers. Si l’économie américaine bascule dans une récession avec des tensions géopolitiques persistantes, ces aléas pourraient mener à un krach boursier.

Les marchés financiers sont exposés au « wake up call » : quelque chose qui sert à alerter une personne d’un problème, d’un danger ou d’un besoin. Ils doivent faire face à des bouleversements et à réagir rapidement sans mesurer les impacts de leurs décisions. « Si Trump tient ses promesses, il poussera l’économie américaine vers la récession ». Mais le plus grand risque économique de la présidence de Donald Trump est une perte de confiance dans la gouvernance américaine.

Les 3 bulles en 2 ans : l’IA, les ETF et les cryptos
1/ IA

Une bulle boursière alimentée par l’intelligence artificielle va éclater en 2026, selon Capital Economics. Les valeurs technologiques vont bondir portées par l’enthousiasme des investisseurs et le programme Stargate de Trump de 500 milliards de dollar. Mais à partir de 2026, ces gains boursiers devraient s’effondrer précipitamment car la hausse des taux d’intérêt et un taux d’inflation élevé commenceront à peser sur les valorisations des actions. L’étude, menée par l’organisation de recherche britannique Say No to Disinfo en collaboration avec la société de communication Fenimore Harper, souligne comment l’IA générative peut créer des contenus trompeurs qui augmentent la possibilité d’une panique. Un autre facteur externe pourrait créer l’affolement comme l’avancée technologique de la société chinoise DeepSeek qui a ébranlé l’industrie américaine.
2/ ETF

Un ETF est un fonds indiciel négocié en bourse qui suit la performance d’indices boursiers biens connus. La bulle des ETF fait référence aux inquiétudes concernant la croissance rapide et la surévaluation potentielle des ETF, qui pourraient avoir des conséquences importantes pour les marchés financiers et l’économie en général. L’investissement passif via les ETF peut gonfler la valorisation des actions d’une manière malsaine et potentiellement catastrophique.
Les fonds à gestion active qui détiennent très peu d’actions dans leurs portefeuilles font grimper le prix des actions au-dessus de ce qu’il devrait être, selon le document de la Harvard Business School et de Capital Fund Management. « Nous constatons que les flux à la recherche de rendements auto-gonflés prédisent des bulles dans les ETF et leurs krachs ultérieurs ».

Le niveau actuel de la bourse américaine n’est plus raisonnable. Il faut se préparer à des lendemains qui déchantent.

3/
Cryptos

Le 20 janvier 2025 à la veille de son retour au pouvoir, le nouveau Président des États-Unis et sa femme ont lancé leurs cryptomonnaies suscitant un vif engouement des investisseurs. Cette flambée des prix du Bitcoin a relancé les débats sur une bulle de crypto-monnaie. En décembre 2017, la valeur des cryptomonnaies a atteint des sommets sans précédent Le Bitcoin a atteint environ 20 000 dollars. Début 2018, un vent de panique a soufflé sur les cryptomonnaies et le Bitcoin a perdu 80% de sa valeur. La plupart des autres cryptomonnaies ont suivi, marquant un effrayant effondrement boursier. En 2022, il y a eu 7 effondrements de cryptomonnaies. Elles apparaissent de plus en plus périlleuses, ce qui renforce les doutes quant à leurs valeurs intrinsèque.

Trois secousses récentes annoncent l’éruption d’une panique prochaine : le 3 février 2025, le bitcoin perd 6% alors que l’ethereum plonge de 26% ; le 17 février 2025, il y a l’effondrement de la cryptomonnaie Lybra après un crypto-scandale en Argentine ; le 21 février 2025, la Bybtit, l’une des plus grandes plateformes d’échanges, a été victime du plus gros piratage de l’histoire des cryptomonnaies.

Sur les huit crypto-monnaies les plus populaires, cinq ressemblent clairement à des bulles. La majorité des personnes détiennent des crypto-monnaies à des fins spéculatives. Le risque d’une bulle spéculative peut s’étendre rapidement à d’autres marchés financiers, et par contagion à l’économie réelle.

Risque de bulles financières américaines

Risque de bulles financières américaines

Avec la menace d’un éclatement de la bulle de la Tech, les risques cachés des ETF, la menace des cryptos, les États-Unis seront en surchauffe. Si la finance s’effondre outre-Atlantique comme en 1929 ou 2008, les bulles vont-elles ébranler l’Europe ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans La Tribune)

Le nouveau Président des États-Unis va peut-être réussir l’exploit de générer trois bulles économiques en moins de deux ans après 3 bulles américaines en 96 ans.

C’est quoi une bulle économique ou financière?
Le terme « bulle » est utilisé pour décrire une accélération rapide de la valeur de marché puis généralement suivie d’une baisse de valeur tout aussi rapide …. Nous distinguons : la bulle boursière comme la bulle internet ou la bulle des actions de 1929 ou les ETF, etc. ; la bulle du marché des actifs observée sur les marchés immobiliers comme la crise de 2008 ou sur les devises comme le dollar américain, le Bitcoin, etc. ; la bulle du marché du crédit comme les obligations des États, des entreprises, de prêts hypothécaires, etc. ; enfin la bulle des matières premières comme l’or, le pétrole, etc.
De janvier 1921 à septembre 1929, les cours des actions, cotées à Wall Street, flambent de 300%. Ce boom s’est terminé par un Krach cataclysmique. Le Dow Jones n’a retrouvé ses sommets d’avant la crise qu’en novembre 1954. Il y a eu une dépression mondiale suivie de la Seconde Guerre mondiale.

Il faut rappeler la bulle internet. Dans les années 90, la croissance rapide de la technologie numérique a entraîné une forte augmentation des investissements dans les start-ups technologiques. Les investisseurs ont investi des milliards dans ces start-ups, propulsant leurs cours boursiers à des niveaux insoutenables, souvent basés davantage sur l’euphorie que sur les fondamentaux financiers.

La crise financière américaine des subprimes de 2008 a entraîné une augmentation de la dette publique d’environ 4,8% du PIB dans la zone euro. La Banque centrale européenne BCE avait instauré des politiques monétaires non conventionnelles pour racheter les dettes des pays membres afin de maintenir les taux d’intérêt bas et relancer les économies. Elle a injecté 4 000 milliards de 2011 à 2017. En 10 ans, la crise financière a coûté approximativement 1 541 milliards d’euros à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Alors Trump 2.0 a-t-il raison d’affirmer ? « Je connais très bien l’Union européenne. Comme vous le savez, ils profitent beaucoup des États-Unis dans le domaine du commerce et nous les protégeons par le biais d’un autre forum, l’OTAN… ».

Les trois phases d’une bulle financière ?
La facilité d’échange des titres, l’environnement monétaire expansionniste ou la facilité d’accès au crédit, et la spéculation sont trois conditions qui conjointement permettent le déclenchement d’une bulle. Dans la première phase, les prix augmentent et il y a accumulation. Dans la deuxième phase, il y a de plus en plus d’investisseurs et les prix augmentent, c’est la période d’euphorie. Les évaluations des entreprises et des actifs peuvent être plusieurs fois supérieures à leur valeur réelle. La bulle atteint son sommet, les investisseurs institutionnels vont sécuriser leurs profits en vendant, la demande diminue. Dans la troisième phase, s’il y a panique due à un facteur externe, les prix des actifs tombent brutalement et ceux qui avaient acheté au sommet souhaiteront s’en défaire avant que les prix ne chutent trop bas.

Sommes-nous au début d’une bulle financière ?
Les stocks américains étaient déjà très chers en décembre 2024. Les grandes capitalisations des États-Unis se négociaient à 26,6 fois leur bénéfice. Dès la victoire de Trump, les actions ont fortement rebondi. La suppression de l’incertitude électorale, associée à l’espoir d’un environnement favorable aux entreprises sous la nouvelle administration, a stimulé le sentiment des investisseurs et contribué aux gains du marché. Pour la Bourse l’économie va bien et les bénéfices devraient encore croître en 2025. L’intelligence artificielle IA continue de soutenir l’enthousiasme du marché. Les spéculations autour de la création d’une réserve de bitcoins aux États-Unis pourraient donner des perspectives haussières pour la cryptomonnaie. Les actifs des ETF ont bondi de 28% en 2024, et 41 milliards de dollars de nouveaux actifs nets ont afflué vers les ETF Bitcoin et crypto.

Mais voilà, le ciel s’obscurcit, l’horizon se rétrécit, les premières gouttes arrivent. Un dollar fort ; une inflation, des taux d’intérêt et des tarifs douaniers plus élevés freineraient la hausse des marchés boursiers. Si l’économie américaine bascule dans une récession avec des tensions géopolitiques persistantes, ces aléas pourraient mener à un krach boursier.

Les marchés financiers sont exposés au « wake up call » : quelque chose qui sert à alerter une personne d’un problème, d’un danger ou d’un besoin. Ils doivent faire face à des bouleversements et à réagir rapidement sans mesurer les impacts de leurs décisions. « Si Trump tient ses promesses, il poussera l’économie américaine vers la récession ». Mais le plus grand risque économique de la présidence de Donald Trump est une perte de confiance dans la gouvernance américaine.

Les 3 bulles en 2 ans : l’IA, les ETF et les cryptos
1/ IA

Une bulle boursière alimentée par l’intelligence artificielle va éclater en 2026, selon Capital Economics. Les valeurs technologiques vont bondir portées par l’enthousiasme des investisseurs et le programme Stargate de Trump de 500 milliards de dollar. Mais à partir de 2026, ces gains boursiers devraient s’effondrer précipitamment car la hausse des taux d’intérêt et un taux d’inflation élevé commenceront à peser sur les valorisations des actions. L’étude, menée par l’organisation de recherche britannique Say No to Disinfo en collaboration avec la société de communication Fenimore Harper, souligne comment l’IA générative peut créer des contenus trompeurs qui augmentent la possibilité d’une panique. Un autre facteur externe pourrait créer l’affolement comme l’avancée technologique de la société chinoise DeepSeek qui a ébranlé l’industrie américaine.
2/ ETF

Un ETF est un fonds indiciel négocié en bourse qui suit la performance d’indices boursiers biens connus. La bulle des ETF fait référence aux inquiétudes concernant la croissance rapide et la surévaluation potentielle des ETF, qui pourraient avoir des conséquences importantes pour les marchés financiers et l’économie en général. L’investissement passif via les ETF peut gonfler la valorisation des actions d’une manière malsaine et potentiellement catastrophique.
Les fonds à gestion active qui détiennent très peu d’actions dans leurs portefeuilles font grimper le prix des actions au-dessus de ce qu’il devrait être, selon le document de la Harvard Business School et de Capital Fund Management. « Nous constatons que les flux à la recherche de rendements auto-gonflés prédisent des bulles dans les ETF et leurs krachs ultérieurs ».

Le niveau actuel de la bourse américaine n’est plus raisonnable. Il faut se préparer à des lendemains qui déchantent.

3/
Cryptos

Le 20 janvier 2025 à la veille de son retour au pouvoir, le nouveau Président des États-Unis et sa femme ont lancé leurs cryptomonnaies suscitant un vif engouement des investisseurs. Cette flambée des prix du Bitcoin a relancé les débats sur une bulle de crypto-monnaie. En décembre 2017, la valeur des cryptomonnaies a atteint des sommets sans précédent Le Bitcoin a atteint environ 20 000 dollars. Début 2018, un vent de panique a soufflé sur les cryptomonnaies et le Bitcoin a perdu 80% de sa valeur. La plupart des autres cryptomonnaies ont suivi, marquant un effrayant effondrement boursier. En 2022, il y a eu 7 effondrements de cryptomonnaies. Elles apparaissent de plus en plus périlleuses, ce qui renforce les doutes quant à leurs valeurs intrinsèque.

Trois secousses récentes annoncent l’éruption d’une panique prochaine : le 3 février 2025, le bitcoin perd 6% alors que l’ethereum plonge de 26% ; le 17 février 2025, il y a l’effondrement de la cryptomonnaie Lybra après un crypto-scandale en Argentine ; le 21 février 2025, la Bybtit, l’une des plus grandes plateformes d’échanges, a été victime du plus gros piratage de l’histoire des cryptomonnaies.

Sur les huit crypto-monnaies les plus populaires, cinq ressemblent clairement à des bulles. La majorité des personnes détiennent des crypto-monnaies à des fins spéculatives. Le risque d’une bulle spéculative peut s’étendre rapidement à d’autres marchés financiers, et par contagion à l’économie réelle.

Boeing : Grosses pertes financières

Boeing : Grosses pertes financières

Le constructeur aéronautique américain Boeing a publié jeudi des résultats préliminaires pour son quatrième trimestre 2024, avec une perte nette par action bien supérieure aux attentes du marché et un chiffre d’affaires légèrement inférieur.

Boeing prévoit en effet un chiffre d’affaires trimestriel de 15,2 milliards de dollars et une perte nette par action de 5,46 dollars. Le consensus des analystes de FactSet anticipait, avant ces annonces, un chiffre d’affaires de 16,55 dollars et une perte nette de 1,55 dollar par action.

Le groupe a expliqué ces contre-performances par les conséquences de la grève de plus de cinquante jours menée à l’automne par près de 33.000 ouvriers près de Seattle (nord-ouest), qui a paralysé deux usines importantes (737, 777/777X, 767 et plusieurs programmes militaires), et par des charges exceptionnelles de 2,8 milliards de dollars avant impôts.

Menaces financières sur le foot français

Menaces financières sur le foot français

 

Non seulement le football français risque  de connaître de graves problèmes financiers avec l’attribution des droits télévisés d’une part à Being d’autre part à DAZN mais en plus la multiplication des diffuseurs et le coût de tous les abonnements pour voir les matchs à la télé privent  les fans de leur spectacle.

Financièrement, le football français en difficulté chronique compte surtout pour ses recettes des droits télévisés et de la vente des joueurs. Les joueurs les plus doués dont beaucoup partent à l’étranger et affaiblissent d’ailleurs encore un peu plus le niveau du foot national. Le football en France est en effet nettement moins attractif que celui des pays voisins comme l’Angleterre sur mais aussi l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne. La vente à l’étranger les meilleurs éléments chaque année contribue au faible niveau de la ligue 1.

La ligue de football professionnel attendait 1 milliard de recettes télévisées, elle a dû en rabattre et se satisfaire de 500 millions. Une somme par ailleurs assez théorique qui dépendra des désabonnements réels. Il est clair que se pose la question depuis longtemps de la création d’une chaîne 100 % football et maîtrisée par des instances françaises.

Daniel Riolo l’un des meilleurs spécialistes confirme dans le Figaro les risques qui pèsent sur la ligue 1et plus généralement le foot français:

Daniel RIOLO. – Le football français est payant depuis plusieurs années, hors compétition de l’équipe de France. En réalité, ce secteur repose sur deux piliers : les droits TV et la vente des joueurs. Sans les droits TV, il s’écroule. Son modèle est donc fragile, et les dirigeants ne semblent pas conscients de sa véritable valeur. Ils s’imaginent dix fois plus puissants, et croient sans cesse à l’augmentation des droits TV. Or le temps passe, et l’argent ne vient pas.

Pour le consommateur, si le football devient peu à peu inaccessible, l’offre du nouveau diffuseur empire la situation.

 

Conclusion il se pourrait bien qu’un tiers environ des clubs notamment de bas de tableau connaisse les difficultés graves du type de celle de Bordeaux rétrogradé en nationale 2.

Prévisions financières de la zone euro hypothétiques

Prévisions financières de la zone euro hypothétiques

La zone euro voudrait politique budgétaire globale légèrement restrictive en 2025.Le problème c’est qu’elle sera difficile en raison du tassement de la croissance et de la dérive des finances publiques . « Cela serait pourtant approprié à la lumière des perspectives macroéconomiques actuelles, de la nécessité de continuer à améliorer la viabilité budgétaire et afin de soutenir le processus désinflationniste en cours, tandis que les politiques devraient rester souples au vu de l’incertitude ambiante », est-il dit dans cette recommandation.

La Commission européenne prévoit que le déficit budgétaire global de la zone euro diminuera à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, contre 3,2% en 2023, avant de diminuer légèrement à 2,7% en 2025.

Cela devrait contribuer à faire baisser l’inflation à 2,3% en 2024 puis à 2,0% en 2025, pour atteindre 1,9% en 2026, selon les prévisions de la Banque centrale européenne.

Les dirigeants européens soutiendront également un plan convenu par les ministres des Finances de l’UE sur la manière d’attirer des capitaux privés en Europe pour financer sa transition écologique et sa numérisation, tout en rivalisant avec la Chine et les Etats-Unis sur le terrain des technologies et des matières premières.

Ce plan prévoit la création d’une union des marchés de capitaux (UMC) dans les 27 pays qui composent l’UE, en réduisant les barrières à l’investissement privé à travers les frontières du bloc.

« Créer un marché unique des capitaux efficace et qui fonctionne bien grâce au développement de l’UMC est une nécessité pour l’Europe », a déclaré le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe.

« L’UMC est l’un des éléments clés de l’attention que nous portons à la compétitivité de la zone euro, qui est impérative pour répondre aux profonds changements qui interviennent dans le paysage économique mondial », a-t-il dit.

Prévisions financières Europe: douteuses

Prévisions financières Europe:  douteuses

 

Zone euro : des prévisions financières  douteuses

La zone euro voudrait politique budgétaire globale légèrement restrictive en 2025.Le problème c’est qu’elle sera difficile en raison du tassement de la croissance et de la dérive des finances publiques . « Cela serait pourtant approprié à la lumière des perspectives macroéconomiques actuelles, de la nécessité de continuer à améliorer la viabilité budgétaire et afin de soutenir le processus désinflationniste en cours, tandis que les politiques devraient rester souples au vu de l’incertitude ambiante », est-il dit dans cette recommandation.

La Commission européenne prévoit que le déficit budgétaire global de la zone euro diminuera à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, contre 3,2% en 2023, avant de diminuer légèrement à 2,7% en 2025.

Cela devrait contribuer à faire baisser l’inflation à 2,3% en 2024 puis à 2,0% en 2025, pour atteindre 1,9% en 2026, selon les prévisions de la Banque centrale européenne.

Les dirigeants européens soutiendront également un plan convenu par les ministres des Finances de l’UE sur la manière d’attirer des capitaux privés en Europe pour financer sa transition écologique et sa numérisation, tout en rivalisant avec la Chine et les Etats-Unis sur le terrain des technologies et des matières premières.

Ce plan prévoit la création d’une union des marchés de capitaux (UMC) dans les 27 pays qui composent l’UE, en réduisant les barrières à l’investissement privé à travers les frontières du bloc.

« Créer un marché unique des capitaux efficace et qui fonctionne bien grâce au développement de l’UMC est une nécessité pour l’Europe », a déclaré le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe.

« L’UMC est l’un des éléments clés de l’attention que nous portons à la compétitivité de la zone euro, qui est impérative pour répondre aux profonds changements qui interviennent dans le paysage économique mondial », a-t-il dit.

Zone euro : des prévisions financières douteuses

Zone euro : des prévisions financières  douteuses

La zone euro voudrait politique budgétaire globale légèrement restrictive en 2025.Le problème c’est qu’elle sera difficile en raison du tassement de la croissance et de la dérive des finances publiques . « Cela serait pourtant approprié à la lumière des perspectives macroéconomiques actuelles, de la nécessité de continuer à améliorer la viabilité budgétaire et afin de soutenir le processus désinflationniste en cours, tandis que les politiques devraient rester souples au vu de l’incertitude ambiante », est-il dit dans cette recommandation.

La Commission européenne prévoit que le déficit budgétaire global de la zone euro diminuera à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024, contre 3,2% en 2023, avant de diminuer légèrement à 2,7% en 2025.

Cela devrait contribuer à faire baisser l’inflation à 2,3% en 2024 puis à 2,0% en 2025, pour atteindre 1,9% en 2026, selon les prévisions de la Banque centrale européenne.

Les dirigeants européens soutiendront également un plan convenu par les ministres des Finances de l’UE sur la manière d’attirer des capitaux privés en Europe pour financer sa transition écologique et sa numérisation, tout en rivalisant avec la Chine et les Etats-Unis sur le terrain des technologies et des matières premières.

Ce plan prévoit la création d’une union des marchés de capitaux (UMC) dans les 27 pays qui composent l’UE, en réduisant les barrières à l’investissement privé à travers les frontières du bloc.

« Créer un marché unique des capitaux efficace et qui fonctionne bien grâce au développement de l’UMC est une nécessité pour l’Europe », a déclaré le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe.

« L’UMC est l’un des éléments clés de l’attention que nous portons à la compétitivité de la zone euro, qui est impérative pour répondre aux profonds changements qui interviennent dans le paysage économique mondial », a-t-il dit.

UE-« La taxe sur les transactions financières rapporterait chaque année jusqu’à 57 milliards d’euros »

UE-« La taxe sur les transactions financières rapporterait chaque année jusqu’à 57 milliards d’euros »

 

Pour sortir de la crise, il est urgent de combattre la spéculation et d’adopter la taxe européenne sur les transactions financières, rappellent, dans une tribune au « Monde », cinquante-huit députés des groupes Horizons, LIOT, MoDem et Renaissance.

 

La colère exprimée par nos agriculteurs face à l’augmentation prévue des taxes sur le gazole révèle une souffrance largement partagée par la population : faut-il que ce soient toujours les mêmes qui payent ? Faut-il augmenter de 10 % une taxe sur l’électricité, mais ne jamais taxer les marchés financiers qui battent régulièrement de nouveaux records ?Nul ne conteste le besoin de trouver de nouvelles ressources : quand Joe Biden met 400 milliards sur la table pour attirer toute l’industrie verte aux Etats-Unis, nous ne pouvons pas rester sans réagir. Il faut aussi rembourser les aides Covid et dégager de nouveaux moyens pour gagner la bataille du climat : investir dans les transports en commun, financer des aides à l’agriculture, mettre en œuvre enfin un grand plan pluriannuel de rénovation thermique de tous nos bâtiments et alimenter le fonds d’aide aux pays du Sud, créé lors de la COP28.Alors que le secteur du bâtiment annonce jusqu’à 150 000 suppressions d’emplois cette année en France, il serait dramatique qu’on accepte ces licenciements. On se souvient que, en 2007, le Grenelle de l’environnement organisé par Jean-Louis Borloo avait débouché sur un consensus fort conduisant à la volonté de « réhabiliter sur la période 2010-2017 les logements de 300 000 propriétaires occupants modestes en situation de forte précarité énergétique ».Hélas, dix-sept ans plus tard, seules 13 000 rénovations performantes sont réalisées chaque année… Des millions de nos concitoyens sont dans une situation de grande précarité énergétique, la balance commerciale de la France accuse un déficit colossal à cause de nos achats de gaz et de pétrole, et les climatologues sont tétanisés par la concentration de CO2 dans l’atmosphère qui augmente aujourd’hui trois fois plus vite que dans les années 1960 ou 1970.

Pour éviter ces licenciements et pour répondre à l’urgence climatique, il faut immédiatement trouver de nouveaux moyens, en répondant en même temps à la demande de justice fiscale qui émane de tous nos territoires.

 

Des règles financières européennes théoriques

Des règles financières européennes théoriques


L’économiste Pierre Jaillet déplore, dans une tribune au « Monde », que le cadre budgétaire européen, mis en place depuis le 1ᵉʳ janvier, fasse l’impasse sur la question d’une orientation budgétaire commune pour la zone euro.

Jacques Delors (1925-2023) portait un regard sans complaisance sur l’union économique et monétaire (UEM) dont le volet économique, pour reprendre ses termes, était le talon d’Achille. Le compromis laborieux entre Etats « dépensiers » et « frugaux » sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance (PSC), qui entre en vigueur en 2024, semble conforter ce diagnostic.

A l’origine de l’UEM prévalait l’hypothèse que la convergence des économies et le respect par les Etats d’un code de bonne conduite autorisaient une coordination macroéconomique minimaliste fondée sur la pression des pairs et la fixation de normes de référence – 60 % et 3 % du produit intérieur brut (PIB) pour les dettes et les déficits publics –, complétées ensuite par une cible de déficit structurel et un objectif de réduction d’un vingtième par an des dettes excédant 60 % du PIB.

Ces règles n’ont guère été respectées (une fois sur deux en moyenne, une fois sur cinq par la France ou l’Italie…). Le plafond des 3 % a été régulièrement enfoncé, les soldes structurels ignorés et les dettes publiques ont fortement divergé. La surveillance macroéconomique communautaire s’est en outre révélée inapte à prévenir les déséquilibres ayant conduit à la crise de la zone euro de 2010-2014. L’UEM a survécu grâce au Mécanisme européen de stabilité et à la mobilisation par la Banque centrale européenne (BCE) d’instruments anti-fragmentation, dans un rôle d’assureur en dernier ressort de l’intégrité de la zone euro.

L’échec du PSC a souvent été attribué à la complexité des règles ou à leur nature trop coercitive, dont certains Etats ont pu s’abstraire quand d’autres s’y conformaient (ces derniers étant ceux où le PIB par habitant a le plus progressé depuis 1999). La pertinence théorique ou empirique des références de 3 % et 60 % du PIB a aussi été discutée. Mais il faut plutôt admettre une défaillance de la gouvernance économique globale de la zone euro, les garanties offertes par la BCE créant un aléa moral peu propice au respect d’une discipline collective.

Trump devant la justice pour fraudes financières

Trump devant la justice pour fraudes financières

Trump et ses fils sont accusés par la justice civile new-yorkaise d’avoir gonflé de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs au cœur de leur empire, pour obtenir des prêts plus favorables des banques et de meilleures conditions d’assurance.

Le juge Engoron avait estimé fin septembre que l’accusation présentait «des preuves concluantes qu’entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs» du groupe de «812 millions (à) 2,2 milliards de dollars» selon les années, dans les chiffres inscrits sur les états financiers annuels de Donald Trump.

En conséquence de «fraudes répétées», il a ordonné la liquidation des sociétés gérant ces actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue de Manhattan ou le gratte-ciel du 40 Wall Street. Des mesures suspendues toutefois par une cour d’appel. Le procès porte sur plusieurs autres délits, comme des fraudes aux assurances, et sur les pénalités financières réclamées par le parquet général de l’État de New York, qui demande donc dorénavant 370 millions de dollars et non plus 250 millions dans la plainte initiale.

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

La Commission européenne a déclaré lundi qu’elle réexaminait l’ensemble des 691 millions d’euros d’aide au développement en faveur des Palestiniens, et qu’elle suspendait immédiatement tous les règlements en raison de l’attaque du Hamas contre Israël.

« L’ampleur de la terreur et de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant, a déclaré Oliver Varhelyi, commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, dans un message publié sur les réseaux sociaux. On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était. »

Oliver Varhelyi a indiqué que toutes les nouvelles propositions budgétaires concernant l’aide aux Palestiniens étaient également reportées jusqu’à nouvel ordre. « Les fondements de la paix, de la tolérance et de la coexistence doivent maintenant être abordés », a-t-il ajouté. « L’incitation à la haine, à la violence et la glorification de la terreur ont empoisonné l’esprit de trop de gens, a-t-il poursuivi. Nous devons agir et nous devons le faire maintenant. »

Pour une taxe internationale sur les transactions financières

Pour une taxe internationale sur les transactions financières


Plus de 70 économistes internationaux, dont Joseph Stiglitz, Jayati Ghosh et Laurence Tubiana, appellent dans une tribune au « Monde » à créer une taxe mondiale sur les transactions boursières pour financer la lutte contre la pauvreté et le réchauffement. Le Sommet international pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient à Paris les 22 et 23 juin, est pour eux l’occasion idéale.

« Taxe Robin des bois », taxe Tobin ou TTF, quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée d’une taxe sur les transactions financières pour rééquilibrer les effets néfastes de la mondialisation gagne en popularité à chaque nouvelle crise économique. Et pour cause, son principe est simple : étant donné l’ampleur des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffit d’appliquer une taxe à taux extrêmement faible pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences sur le fonctionnement des marchés.

La TTF présente tous les atouts qui font un bon impôt : elle est peu distorsive, avec des effets redistributifs forts, ses recettes sont potentiellement élevées et ses frais de recouvrement minimes. Si la TTF est si populaire, c’est également en réaction à l’explosion des volumes de transactions que l’on observe avec la déréglementation des marchés et le développement du trading haute fréquence. Depuis les années 1970, au niveau mondial, la valeur des transactions boursières a été multipliée par plus de 500. En France, le montant annuel des transactions à la Bourse de Paris était de 3,5 milliards d’euros en 1970, de 9 milliards en 1980, 100 milliards en 1990, 1 000 milliards en 2000, pour atteindre plus de 2 000 milliards aujourd’hui.

C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’elle est aujourd’hui appliquée, sous diverses formes, dans plus d’une trentaine de pays : en France, en Italie, en Espagne, en Suisse, à Hongkong ou à Taïwan notamment, et de façon ininterrompue depuis plus de trois siècles au Royaume-Uni – la stamp duty y est même le plus vieil impôt en vigueur. A l’évidence, les taxes sur les transactions financières en vigueur n’ont pas empêché le développement des places financières qui les appliquent, et qui figurent parmi les plus importantes au monde.

Les discussions autour de la TTF portent invariablement sur son incidence : les uns espèrent réduire l’instabilité des marchés en décourageant la spéculation, tandis que les autres rejettent en bloc son principe même, redoutant une hausse de la volatilité par manque de liquidités. Les études empiriques donnent tort aux premiers comme aux seconds. Telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, la TTF a très peu d’impact sur les marchés. Ce n’est ni l’apocalypse redoutée par certains, ni la panacée espérée par d’autres. Il ne s’agit donc ni de punir les banquiers, ni les marchés, puisqu’une taxe avec une assiette large et un taux faible n’engendre pratiquement pas de distorsions, mais rapporte des recettes élevées.

Transactions financières : une taxe à 400 milliards d’euros par an

Transactions financières : une taxe à 400 milliards d’euros par an

par
Gunther Capelle-Blancard
Professeur d’économie (Centre d’Economie de la Sorbonne et Paris School of Business), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans The conversation

La taxe sur les transactions financières (TTF) présente les atouts qui font un bon impôt : la TTF a peu d’impact sur la croissance (peu distorsive), les recettes fiscales sont potentiellement élevées et les frais de recouvrement minimes ; elle a en outre un effet redistributif. La généralisation des taxes française ou britannique existantes aurait ainsi des effets limités sur la finance mondiale. Intégrer dans l’assiette le trading haute fréquence (qui consiste à passer une multitude d’ordres en un temps record à partir d’algorithmes et d’ordinateurs surpuissants), aujourd’hui exclu, pourrait également considérablement augmenter les recettes, tout en améliorant la transparence des marchés.

« Taxe Tobin », « Taxe Robin des bois » ou « TTF », quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée de taxer les transactions financières est très populaire, et son principe est simple : étant donné l’ampleur considérable des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffirait d’appliquer une microtaxe, à taux extrêmement faible, pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences fâcheuses sur le fonctionnement des marchés ni sur l’économie. Une assiette large et un taux faible, deux ingrédients généralement attrayants. En outre, les partisans de la TTF y voient un moyen de freiner la spéculation à court terme.

Au Royaume-Uni, les transactions boursières sont taxées depuis le XVIIe siècle. Plus de trois siècles après sa création, le stamp duty (droit de timbre) fait figure de modèle. En pratique, le Trésor britannique prélève une taxe de 0,5 % sur les achats d’actions émises par les sociétés britanniques, ce qui rapporte environ 4 milliards d’euros chaque année – sans que le développement de La City n’ait été entravé. Pratiquement tous les pays développés y ont eu recours, et encore aujourd’hui plus d’une trentaine de pays dans le monde taxent les transactions financières, parmi lesquels la Suisse, Hongkong ou Taïwan, ainsi que la France.

En France, la TTF a été (ré)introduite en août 2012. Cette taxe vise principalement les échanges d’actions, ou assimilés, des entreprises dont le siège social est situé en France et dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard d’euros. Son taux est de 0,3 % ; le taux était initialement de 0,1 %, mais a été doublé avant sa mise en application en 2012, avant d’être augmenté de nouveau en 2017. Une centaine de sociétés sont assujetties.

Combien pourrait rapporter une TTF au niveau de la zone euro, de l’Europe, voire du monde ? Dans une récente note, nous examinons deux scénarios, selon que la TTF ne porte que sur les transferts de propriété (comme le stamp duty britannique ou la TTF française) ou inclut toutes les transactions (dont le trading haute fréquence), et pour chacun de ces scénarios, nous examinons deux taux : 0,3 % (comme en France) et 0,5 % (comme au Royaume-Uni). On fait par ailleurs l’hypothèse que les deux tiers des transactions sont intrajournalières, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On suppose également que si la TTF est étendue à ces transactions intrajournalières, alors le volume de transactions sera réduit de moitié. Nous limitons également au cas des actions (les obligations, les dérivés, les changes sont donc exclus).

Scénario 1. Si la TTF française était généralisée (avec un taux de 0,3 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 17 milliards d’euros pour l’UE27, 26 milliards pour l’Europe, 86 milliards pour l’Amérique du Nord, 48 milliards pour l’Asie-Pacifique. Au niveau mondial, les recettes totales pourraient s’élever à 162 milliards d’euros par an, dont 65 % pour le G7, 22 % pour les BRICS et 96 % pour le G20. Si le stamp duty britannique était généralisé (avec un taux de 0,5 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 29 milliards d’euros pour l’UE-27, 44 milliards pour l’Europe, 143 milliards pour l’Amérique du Nord, 80 milliards pour l’Asie-Pacifique, pour un total au niveau mondial de 270 milliards d’euros. Les estimations sont ici très prudentes et ne posent guère de problème, puisqu’il s’agit juste de connaître le montant des transactions, les autres paramètres étant bien connus.

Scénario 2. Si on étendait la TTF aux transactions intrajournalières, en supposant une baisse des volumes de 50 %, les recettes fiscales pourraient s’élever entre 243 et 405 milliards d’euros par an (pour un taux de 0,3 % et de 0,5 %, respectivement). L’estimation est ici beaucoup plus délicate puisqu’on ignore quel serait l’effet d’une taxe sur le volume du trading haute-fréquence.

Depuis 2012, chaque année ou presque, l’élargissement de la TTF fait l’objet de débats au parlement. Pour rappel, elle ne s’applique qu’au transfert de propriété et les opérations intrajournalières, qui recouvrent notamment les activités de trading haute fréquence, sont exclues de l’assiette. L’entrée en vigueur de cette extension aux transactions intrajournalières avait été adoptée puis reportée, du 1er janvier 2017 au 1er janvier 2018. Entre-temps, le gouvernement issu des élections présidentielles de 2017 a préféré revenir sur cet élargissement autant, semble-t-il, pour favoriser la compétitivité de la place financière de Paris post-Brexit, que pour éviter tout risque juridique.

La TTF a également du mal à s’imposer dans d’autres pays. La Commission européenne avait présenté un ambitieux projet en 2011. Celui-ci avait suscité pas mal d’enthousiasme, mais, après des années d’âpres débats il n’a toujours pas abouti. Ce projet a été conçu pour s’adapter efficacement à la mondialisation financière et limiter les délocalisations, mais il se heurte au manque de coopération des États en matière fiscale.

Dans leur ensemble, les économistes se sont plutôt réticents à l’idée d’imposer une taxe sur les transactions, que ce soit sur les changes ou les actions, la jugeant bien souvent contre-productive. L’argument le plus souvent avancé est qu’en augmentant les coûts de transaction, la TTF pourrait nuire à la liquidité des marchés, et ainsi provoquer une augmentation de la volatilité. Or, les études d’impact menées dans les pays où une TTF existe (ou a existé) révèlent que la taxe est sans conséquence sur la liquidité des actions ou la volatilité ; au mieux, les effets ne sont pas robustes. En France, l’augmentation du taux d’imposition en 2017 (de 0,2 % à 0,3 %) n’a pas eu, non plus, d’impact significatif.

Surtout, la taxe doit être mise en perspective avec l’essor considérable des transactions que l’on observe avec la libéralisation financière depuis la fin des années 1970. Au niveau mondial, tandis que le PIB a été multiplié par 15 et la capitalisation boursière par 50, le montant des transactions boursières a été multiplié par plus de 500 ! En cinquante ans, le rapport du montant total des transactions boursières sur le PIB est passé de 5 % à 200 %. Ces ratios sont des ordres de grandeur car il est devenu très difficile aujourd’hui, avec le développement des multiples plates-formes de trading de mesurer le montant total des transactions.

À l’heure où les gouvernements cherchent à financer la lutte contre le changement climatique ou à l’aide au développement, la TTF apparaît donc comme un levier fiscal de choix. La TTF est aujourd’hui une source de revenus non négligeable pour de nombreux pays : 1,5 milliard d’euros en Suisse, près de 5 milliards d’euros au Royaume-Uni, et plus de 7 milliards d’euros en Corée du Sud, à Hongkong, ou à Taïwan ! En France, les recettes fiscales sont de près de 2 milliards d’euros.

En Europe, les débats sur le projet de TTF portent justement aujourd’hui sur la prise en compte des transactions intrajournalières, qui représentent la très grande majorité des volumes aujourd’hui, mais qui sont exemptées par les taxes en vigueur. Et non sans raison, quand on considère la manne fiscale qu’elles représentent. Toutefois, au-delà de la somme, il s’agit aussi, avec les avancées de la TTF, de réaffirmer la volonté de réformer le système financier, d’abandonner le dogme de l’efficience des marchés, et de donner un nouveau souffle à la fiscalité dans un monde globalisé.

Dussopt « envisage » des sanctions financières, pas pour lui … pour les entreprises

Dussopt « envisage » des sanctions financières, pas pour lui … pour les entreprises


Juste avant que ne soit dénoncé le scandale du favoritisme dont il est accusé par la justice , le ministre du travail a déclaré qu’il envisageait des sanctions financières pour les entreprises qui n’embaucheraient pas assez de séniors.

Première observation, le ministre du travail sort du chapeau la proposition d’un index qui n’a jamais été discuté entre partenaires et que le Medef refuse catégoriquement. En outre, on notera la subtilité du langage qui témoigne du peu de crédibilité de la déclaration : le ministre du travail « envisage ». En clair c’est une hypothèse encore très fumeuse.

Notons que cette déclaration du ministre du travail a été faite juste avant la révélation de favoritisme dont il est accusé par la justice et qui la mériterait aussi sans doute des sanctions financières et même au-delà. Pourtant les entreprises pourraient encourir des sanctions financières si elles ne progressent pas concrètement sur l’emploi des salariés plus âgés, a prévenu samedi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, alors que le gouvernement prévoit déjà de leur imposer la publication d’un «index». «On peut avoir en tête que (…) quelques entreprises ne joueraient tellement pas le jeu qu’il faudrait être plus coercitif», a jugé Olivier Dussopt, qui porte l’actuel projet de réforme des retraites.

Les deux principales organisations patronales françaises ne l’entendent pas de cette oreille. «Quand une entreprise embauchera des apprentis, elle sera sanctionnée parce que son pourcentage de seniors baissera ? Est-ce une mauvaise pratique ?» s’est interrogé dans un tweet le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, dont l’organisation est opposée à la mise en place d’un index obligatoire sur le pourcentage de seniors dans chaque entreprise.

«Oui, les entreprises doivent faire des efforts, mais l’index ne fonctionne pas !», affirme Geoffroy Roux de Bézieux. «Placer les PME sous surveillance en brandissant la menace de sanctions ne résoudrait en rien le problème» d’un taux d’emploi des seniors moins élevé en France que dans d’autres pays européens, estime de son côté la Confédération des PME (CPME) dans un communiqué.

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