Archive pour le Tag 'financières'

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

Union européenne : aides financières gelées pour Gaza

La Commission européenne a déclaré lundi qu’elle réexaminait l’ensemble des 691 millions d’euros d’aide au développement en faveur des Palestiniens, et qu’elle suspendait immédiatement tous les règlements en raison de l’attaque du Hamas contre Israël.

« L’ampleur de la terreur et de la brutalité contre Israël et son peuple marque un tournant, a déclaré Oliver Varhelyi, commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, dans un message publié sur les réseaux sociaux. On ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était. »

Oliver Varhelyi a indiqué que toutes les nouvelles propositions budgétaires concernant l’aide aux Palestiniens étaient également reportées jusqu’à nouvel ordre. « Les fondements de la paix, de la tolérance et de la coexistence doivent maintenant être abordés », a-t-il ajouté. « L’incitation à la haine, à la violence et la glorification de la terreur ont empoisonné l’esprit de trop de gens, a-t-il poursuivi. Nous devons agir et nous devons le faire maintenant. »

Pour une taxe internationale sur les transactions financières

Pour une taxe internationale sur les transactions financières


Plus de 70 économistes internationaux, dont Joseph Stiglitz, Jayati Ghosh et Laurence Tubiana, appellent dans une tribune au « Monde » à créer une taxe mondiale sur les transactions boursières pour financer la lutte contre la pauvreté et le réchauffement. Le Sommet international pour un nouveau pacte financier mondial, qui se tient à Paris les 22 et 23 juin, est pour eux l’occasion idéale.

« Taxe Robin des bois », taxe Tobin ou TTF, quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée d’une taxe sur les transactions financières pour rééquilibrer les effets néfastes de la mondialisation gagne en popularité à chaque nouvelle crise économique. Et pour cause, son principe est simple : étant donné l’ampleur des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffit d’appliquer une taxe à taux extrêmement faible pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences sur le fonctionnement des marchés.

La TTF présente tous les atouts qui font un bon impôt : elle est peu distorsive, avec des effets redistributifs forts, ses recettes sont potentiellement élevées et ses frais de recouvrement minimes. Si la TTF est si populaire, c’est également en réaction à l’explosion des volumes de transactions que l’on observe avec la déréglementation des marchés et le développement du trading haute fréquence. Depuis les années 1970, au niveau mondial, la valeur des transactions boursières a été multipliée par plus de 500. En France, le montant annuel des transactions à la Bourse de Paris était de 3,5 milliards d’euros en 1970, de 9 milliards en 1980, 100 milliards en 1990, 1 000 milliards en 2000, pour atteindre plus de 2 000 milliards aujourd’hui.

C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’elle est aujourd’hui appliquée, sous diverses formes, dans plus d’une trentaine de pays : en France, en Italie, en Espagne, en Suisse, à Hongkong ou à Taïwan notamment, et de façon ininterrompue depuis plus de trois siècles au Royaume-Uni – la stamp duty y est même le plus vieil impôt en vigueur. A l’évidence, les taxes sur les transactions financières en vigueur n’ont pas empêché le développement des places financières qui les appliquent, et qui figurent parmi les plus importantes au monde.

Les discussions autour de la TTF portent invariablement sur son incidence : les uns espèrent réduire l’instabilité des marchés en décourageant la spéculation, tandis que les autres rejettent en bloc son principe même, redoutant une hausse de la volatilité par manque de liquidités. Les études empiriques donnent tort aux premiers comme aux seconds. Telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, la TTF a très peu d’impact sur les marchés. Ce n’est ni l’apocalypse redoutée par certains, ni la panacée espérée par d’autres. Il ne s’agit donc ni de punir les banquiers, ni les marchés, puisqu’une taxe avec une assiette large et un taux faible n’engendre pratiquement pas de distorsions, mais rapporte des recettes élevées.

Transactions financières : une taxe à 400 milliards d’euros par an

Transactions financières : une taxe à 400 milliards d’euros par an

par
Gunther Capelle-Blancard
Professeur d’économie (Centre d’Economie de la Sorbonne et Paris School of Business), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans The conversation

La taxe sur les transactions financières (TTF) présente les atouts qui font un bon impôt : la TTF a peu d’impact sur la croissance (peu distorsive), les recettes fiscales sont potentiellement élevées et les frais de recouvrement minimes ; elle a en outre un effet redistributif. La généralisation des taxes française ou britannique existantes aurait ainsi des effets limités sur la finance mondiale. Intégrer dans l’assiette le trading haute fréquence (qui consiste à passer une multitude d’ordres en un temps record à partir d’algorithmes et d’ordinateurs surpuissants), aujourd’hui exclu, pourrait également considérablement augmenter les recettes, tout en améliorant la transparence des marchés.

« Taxe Tobin », « Taxe Robin des bois » ou « TTF », quel que soit le nom qu’on lui donne, l’idée de taxer les transactions financières est très populaire, et son principe est simple : étant donné l’ampleur considérable des transactions réalisées sur les marchés financiers, il suffirait d’appliquer une microtaxe, à taux extrêmement faible, pour lever des recettes fiscales importantes, sans qu’il n’y ait d’incidences fâcheuses sur le fonctionnement des marchés ni sur l’économie. Une assiette large et un taux faible, deux ingrédients généralement attrayants. En outre, les partisans de la TTF y voient un moyen de freiner la spéculation à court terme.

Au Royaume-Uni, les transactions boursières sont taxées depuis le XVIIe siècle. Plus de trois siècles après sa création, le stamp duty (droit de timbre) fait figure de modèle. En pratique, le Trésor britannique prélève une taxe de 0,5 % sur les achats d’actions émises par les sociétés britanniques, ce qui rapporte environ 4 milliards d’euros chaque année – sans que le développement de La City n’ait été entravé. Pratiquement tous les pays développés y ont eu recours, et encore aujourd’hui plus d’une trentaine de pays dans le monde taxent les transactions financières, parmi lesquels la Suisse, Hongkong ou Taïwan, ainsi que la France.

En France, la TTF a été (ré)introduite en août 2012. Cette taxe vise principalement les échanges d’actions, ou assimilés, des entreprises dont le siège social est situé en France et dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard d’euros. Son taux est de 0,3 % ; le taux était initialement de 0,1 %, mais a été doublé avant sa mise en application en 2012, avant d’être augmenté de nouveau en 2017. Une centaine de sociétés sont assujetties.

Combien pourrait rapporter une TTF au niveau de la zone euro, de l’Europe, voire du monde ? Dans une récente note, nous examinons deux scénarios, selon que la TTF ne porte que sur les transferts de propriété (comme le stamp duty britannique ou la TTF française) ou inclut toutes les transactions (dont le trading haute fréquence), et pour chacun de ces scénarios, nous examinons deux taux : 0,3 % (comme en France) et 0,5 % (comme au Royaume-Uni). On fait par ailleurs l’hypothèse que les deux tiers des transactions sont intrajournalières, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On suppose également que si la TTF est étendue à ces transactions intrajournalières, alors le volume de transactions sera réduit de moitié. Nous limitons également au cas des actions (les obligations, les dérivés, les changes sont donc exclus).

Scénario 1. Si la TTF française était généralisée (avec un taux de 0,3 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 17 milliards d’euros pour l’UE27, 26 milliards pour l’Europe, 86 milliards pour l’Amérique du Nord, 48 milliards pour l’Asie-Pacifique. Au niveau mondial, les recettes totales pourraient s’élever à 162 milliards d’euros par an, dont 65 % pour le G7, 22 % pour les BRICS et 96 % pour le G20. Si le stamp duty britannique était généralisé (avec un taux de 0,5 %), les recettes fiscales annuelles seraient de 29 milliards d’euros pour l’UE-27, 44 milliards pour l’Europe, 143 milliards pour l’Amérique du Nord, 80 milliards pour l’Asie-Pacifique, pour un total au niveau mondial de 270 milliards d’euros. Les estimations sont ici très prudentes et ne posent guère de problème, puisqu’il s’agit juste de connaître le montant des transactions, les autres paramètres étant bien connus.

Scénario 2. Si on étendait la TTF aux transactions intrajournalières, en supposant une baisse des volumes de 50 %, les recettes fiscales pourraient s’élever entre 243 et 405 milliards d’euros par an (pour un taux de 0,3 % et de 0,5 %, respectivement). L’estimation est ici beaucoup plus délicate puisqu’on ignore quel serait l’effet d’une taxe sur le volume du trading haute-fréquence.

Depuis 2012, chaque année ou presque, l’élargissement de la TTF fait l’objet de débats au parlement. Pour rappel, elle ne s’applique qu’au transfert de propriété et les opérations intrajournalières, qui recouvrent notamment les activités de trading haute fréquence, sont exclues de l’assiette. L’entrée en vigueur de cette extension aux transactions intrajournalières avait été adoptée puis reportée, du 1er janvier 2017 au 1er janvier 2018. Entre-temps, le gouvernement issu des élections présidentielles de 2017 a préféré revenir sur cet élargissement autant, semble-t-il, pour favoriser la compétitivité de la place financière de Paris post-Brexit, que pour éviter tout risque juridique.

La TTF a également du mal à s’imposer dans d’autres pays. La Commission européenne avait présenté un ambitieux projet en 2011. Celui-ci avait suscité pas mal d’enthousiasme, mais, après des années d’âpres débats il n’a toujours pas abouti. Ce projet a été conçu pour s’adapter efficacement à la mondialisation financière et limiter les délocalisations, mais il se heurte au manque de coopération des États en matière fiscale.

Dans leur ensemble, les économistes se sont plutôt réticents à l’idée d’imposer une taxe sur les transactions, que ce soit sur les changes ou les actions, la jugeant bien souvent contre-productive. L’argument le plus souvent avancé est qu’en augmentant les coûts de transaction, la TTF pourrait nuire à la liquidité des marchés, et ainsi provoquer une augmentation de la volatilité. Or, les études d’impact menées dans les pays où une TTF existe (ou a existé) révèlent que la taxe est sans conséquence sur la liquidité des actions ou la volatilité ; au mieux, les effets ne sont pas robustes. En France, l’augmentation du taux d’imposition en 2017 (de 0,2 % à 0,3 %) n’a pas eu, non plus, d’impact significatif.

Surtout, la taxe doit être mise en perspective avec l’essor considérable des transactions que l’on observe avec la libéralisation financière depuis la fin des années 1970. Au niveau mondial, tandis que le PIB a été multiplié par 15 et la capitalisation boursière par 50, le montant des transactions boursières a été multiplié par plus de 500 ! En cinquante ans, le rapport du montant total des transactions boursières sur le PIB est passé de 5 % à 200 %. Ces ratios sont des ordres de grandeur car il est devenu très difficile aujourd’hui, avec le développement des multiples plates-formes de trading de mesurer le montant total des transactions.

À l’heure où les gouvernements cherchent à financer la lutte contre le changement climatique ou à l’aide au développement, la TTF apparaît donc comme un levier fiscal de choix. La TTF est aujourd’hui une source de revenus non négligeable pour de nombreux pays : 1,5 milliard d’euros en Suisse, près de 5 milliards d’euros au Royaume-Uni, et plus de 7 milliards d’euros en Corée du Sud, à Hongkong, ou à Taïwan ! En France, les recettes fiscales sont de près de 2 milliards d’euros.

En Europe, les débats sur le projet de TTF portent justement aujourd’hui sur la prise en compte des transactions intrajournalières, qui représentent la très grande majorité des volumes aujourd’hui, mais qui sont exemptées par les taxes en vigueur. Et non sans raison, quand on considère la manne fiscale qu’elles représentent. Toutefois, au-delà de la somme, il s’agit aussi, avec les avancées de la TTF, de réaffirmer la volonté de réformer le système financier, d’abandonner le dogme de l’efficience des marchés, et de donner un nouveau souffle à la fiscalité dans un monde globalisé.

Dussopt « envisage » des sanctions financières, pas pour lui … pour les entreprises

Dussopt « envisage » des sanctions financières, pas pour lui … pour les entreprises


Juste avant que ne soit dénoncé le scandale du favoritisme dont il est accusé par la justice , le ministre du travail a déclaré qu’il envisageait des sanctions financières pour les entreprises qui n’embaucheraient pas assez de séniors.

Première observation, le ministre du travail sort du chapeau la proposition d’un index qui n’a jamais été discuté entre partenaires et que le Medef refuse catégoriquement. En outre, on notera la subtilité du langage qui témoigne du peu de crédibilité de la déclaration : le ministre du travail « envisage ». En clair c’est une hypothèse encore très fumeuse.

Notons que cette déclaration du ministre du travail a été faite juste avant la révélation de favoritisme dont il est accusé par la justice et qui la mériterait aussi sans doute des sanctions financières et même au-delà. Pourtant les entreprises pourraient encourir des sanctions financières si elles ne progressent pas concrètement sur l’emploi des salariés plus âgés, a prévenu samedi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, alors que le gouvernement prévoit déjà de leur imposer la publication d’un «index». «On peut avoir en tête que (…) quelques entreprises ne joueraient tellement pas le jeu qu’il faudrait être plus coercitif», a jugé Olivier Dussopt, qui porte l’actuel projet de réforme des retraites.

Les deux principales organisations patronales françaises ne l’entendent pas de cette oreille. «Quand une entreprise embauchera des apprentis, elle sera sanctionnée parce que son pourcentage de seniors baissera ? Est-ce une mauvaise pratique ?» s’est interrogé dans un tweet le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, dont l’organisation est opposée à la mise en place d’un index obligatoire sur le pourcentage de seniors dans chaque entreprise.

«Oui, les entreprises doivent faire des efforts, mais l’index ne fonctionne pas !», affirme Geoffroy Roux de Bézieux. «Placer les PME sous surveillance en brandissant la menace de sanctions ne résoudrait en rien le problème» d’un taux d’emploi des seniors moins élevé en France que dans d’autres pays européens, estime de son côté la Confédération des PME (CPME) dans un communiqué.

Coût de l’Énergie : difficultés financières pour 40 % des Français

Coût de l’Énergie : difficultés financières pour 40 % des Français

Selon une étude réalisée par Intrum raportée par la Tribune, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir.

Avec un taux d’inflation de 5,8 % en 2022 selon la Banque de France, la hausse des prix n’a jamais été aussi élevée en France depuis les années 1970. Une conjoncture qui pèse lourdement sur le moral des Français. Selon la 10ème édition 2022 de l’étude sur les dépenses et les habitudes de Français et des Européens (ECPR) réalisée chaque année par Intrum, spécialiste du crédit management, 81% des Français affirment que la hausse des prix a fortement impacté les finances de leur ménage. Et si 16% indiquent qu’ils n’en ont pas encore subi les conséquences, ils s’attendent à ce que cela soit le cas dans les mois à venir.

Des difficultés qui se matérialisent particulièrement au moment de régler leurs factures. Ainsi, au cours des 12 derniers mois, 17% des consommateurs interrogés n’ont pas honoré le paiement d’une facture. Pour 41 % d’entre eux, la raison principale est le manque de moyens. Par ailleurs, 30 % confient qu’ils seront contraints de prioriser le règlement de certaines factures au détriment d’autres jugées moins prioritaires, pour faire face aux dépenses essentielles de leur ménage. Enfin, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir. 35% indiquent également qu’ils vont solliciter leurs créanciers pour obtenir un échelonnement de leurs paiements, ou avoir recours à un délai supplémentaire.

Énergie : difficultés financières pour 40 % des Français de 40% des Français

Énergie : difficultés financières pour 40 % des Français

Selon une étude réalisée par Intrum raportée par la Tribune, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir.

Avec un taux d’inflation de 5,8 % en 2022 selon la Banque de France, la hausse des prix n’a jamais été aussi élevée en France depuis les années 1970. Une conjoncture qui pèse lourdement sur le moral des Français. Selon la 10ème édition 2022 de l’étude sur les dépenses et les habitudes de Français et des Européens (ECPR) réalisée chaque année par Intrum, spécialiste du crédit management, 81% des Français affirment que la hausse des prix a fortement impacté les finances de leur ménage. Et si 16% indiquent qu’ils n’en ont pas encore subi les conséquences, ils s’attendent à ce que cela soit le cas dans les mois à venir.

Des difficultés qui se matérialisent particulièrement au moment de régler leurs factures. Ainsi, au cours des 12 derniers mois, 17% des consommateurs interrogés n’ont pas honoré le paiement d’une facture. Pour 41 % d’entre eux, la raison principale est le manque de moyens. Par ailleurs, 30 % confient qu’ils seront contraints de prioriser le règlement de certaines factures au détriment d’autres jugées moins prioritaires, pour faire face aux dépenses essentielles de leur ménage. Enfin, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir. 35% indiquent également qu’ils vont solliciter leurs créanciers pour obtenir un échelonnement de leurs paiements, ou avoir recours à un délai supplémentaire.

Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

 

Des  députés de Renaissance veulent une enquête sur d’éventuels financements russes au sein de partis français. Parallèlement, le parti de Marine Lepen demande une enquête sur les liens entre les géants américains et le parti du pouvoir en France

Pour la majorité il s’agit de « savoir si des partis politiques avaient bénéficié de financements russes » et ils ont notamment pointé « des prises de position en faveur de la Russie de plusieurs dirigeants politiques français de premier plan ». D’après ces  députés, « la gravité des faits » impose une enquête. Une autre de leurs accusations porte sur « des prêts contractés pour financer des campagnes électorales et dont les sommes sont toujours dues bien des années plus tard ». Ils visent ici le Rassemblement national .

Le parti de Marine Le Pen avait de son côté annoncé ce vendredi qu’il allait bientôt déposer une résolution afin de créer une commission d’enquête à l’Assemblée qui aurait pour rôle d’éluder les rapports de la majorité avec différentes puissances étrangères. Ils espèrent que cette commission pourra « préciser la nature des liens entre certains élus de la majorité présidentielle et le Qatar » et « enquêter sur ce qui s’apparente à une véritable coproduction législative entre le parti présidentiel et les géants américains Amazon, Microsoft, Google ou encore Uber ». De possibles liens entre la Chine et la majorité sont aussi évoqués par le Rassemblement national.

Russie : des sanctions surtout financières

Russie : des sanctions surtout financières

Les sanctions concernant la Russie pour l’instant essentiellement financières;  il s’agit de l’exclure des dispositifs de financement internationaux occidentaux.

Des sanctions aussi pour frapper au porte-monnaie des oligarques qui bien entendu ont mis à l’abri leurs fortunes à l’étranger et en particulier au Royaume-Uni.. Le secteur bancaire est également visé: «nous mettons en place des sanctions de blocage total contre deux grandes institutions financières russes, VEB (la banque publique de développement Vnesheconombank) et leur banque militaire», déclaré Biden.

 De  nouvelles attaques contre l’Ukraine pourraient entraîner des sanctions contre les grandes banques Sberbank et VTB. Des contrôles à l’exportation qui arrêteraient le flux de composants high-tech vers la Russie sont également un «élément-clé de nos potentielles sanctions», a-t-il dit, qualifiant les mesures de «vraiment puissantes, parce que nous parlons d’une technologie cruciale, dont la Russie a besoin pour diversifier son économie».

 Enfin, l’hôte de la Maison-Blanche a assuré avoir «travaillé avec l’Allemagne pour (s’)assurer que Nord Stream 2 n’avancera pas, comme je l’ai promis». L’Allemagne a en effet annoncé mardi la suspension du projet de gazoduc Nord Stream 2 reliant les deux pays, et qui n’avait pas encore été mis en service.

Plaidoyer pour une taxe sur les transactions financières

 

Un collectif de 124 économistes internationaux dont Jeffrey Sachs et Gabriel Zucman demande dans une tribune au « Monde » aux ministres des finances du G20, réunis les 9 et 10 juillet à Venise, la mise à contribution du « marché le plus riche du monde »

 

Tribune.

 

Nous, économistes et experts financiers, constatant les conséquences sans précédent de la pandémie du Covid-19, demandons au G20 de mettre en œuvre au plus vite des taxes sur les transactions financières (TTF), pour lutter contre la volatilité de l’économie et générer des investissements publics nécessaires de toute urgence, pour sauver des vies en renforçant les systèmes de soins de santé, et pour couvrir une partie des coûts causés par le réchauffement climatique.

Les TTF encouragent les investissements à plus long terme dans l’économie réelle, fournissant une base plus solide pour un renouveau économique, particulièrement important à l’heure où les pays se reconstruisent après la pandémie. Les TTF découragent les excès d’activités spéculatives, dont le trading à haute fréquence, qui a déjà entraîné des krachs éclairs par le passé. Elles donnent également aux autorités financières un meilleur contrôle sur les activités financières, les aidant ainsi à collecter les recettes fiscales et à lutter contre la corruption.


Même si les pays riches ont dû faire face à des épreuves lors de la crise du Covid-19, les pays pauvres, dont beaucoup étaient déjà accablés de dettes avant la crise sanitaire, se retrouvent maintenant dans une situation économique réellement désespérée. Ils se voient obligés de choisir entre le remboursement du service de leur dette et le financement de leur système de santé.

Pour soutenir les biens essentiels : santé, enseignement

C’est pourquoi nous demandons au G20 de se tourner d’urgence vers les secteurs les plus riches. Ils pourraient générer des recettes supplémentaires inestimables en taxant des transactions financières à ce jour bien trop peu imposées, comme celles qui concernent les obligations, les actions en Bourse, les produits dérivés et les devises. Si des TTF limitées existent déjà dans neuf des pays du G20 (Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Chine, Etats-Unis, France, Inde, Italie, Royaume-Uni), il s’agit généralement d’impositions à taux très bas sur les transactions en Bourse.

Nous proposons que les pays sans TTF en introduisent immédiatement et que ceux qui en ont déjà augmentent le taux d’imposition et étendent l’assiette fiscale à d’autres actifs. Cela pourrait générer des rentrées supplémentaires estimées à 100 milliards de dollars par an (84,7 milliards d’euros), dont au moins 50 % devraient être consacrés aux pays en développement. Ces fonds permettraient d’y soutenir les services essentiels comme les soins de santé et l’enseignement et leur capacité de résister aux pandémies futures.

Les bulles financières qui se dégonflent

Les secteurs à la mode des énergies propres, des voitures électriques, des actions dans le cannabis et des Spac ont chuté cette année, ce qui n’est pas sans rappeler la période de la bulle Internet

Un article de James Mackintosh  Dans le Wall Street Journal

 

 

L’éclatement de la bulle Internet est-elle en train de se reproduire sous notre nez ? Cette proposition peut sembler étrange, mais il y une ressemblance frappante entre le boom spéculatif de fin 1999-début 2000 et ce qui se passe depuis neuf mois dans les secteurs à la mode des énergies propres, des voitures électriques, des actions dans le cannabis et des Spac.

Si le parallèle se poursuit, cela présage du pire pour les investisseurs qui se sont positionnés sur le tard. Les titres à la mode, l’action Tesla en tête, ont déjà perdu entre un quart et un tiers de leur valeur des pics de cette année. Mais il y a des raisons d’espérer que, contrairement à ce qui s’est passé au changement de millénaire, le malaise ne se propage pas au reste du marché.

Les similarités concernent aussi bien la performance des titres que le comportement des investisseurs. Fin 1999, la peur de manquer le train des valeurs Internet a fait gonfler le Nasdaq Composite de 83 % entre fin septembre et mars 2000. Entre septembre dernier et les plus hauts de cette année, l’ETF solaire d’Invesco a bondi de 88 %, L’ETF mondial énergie propre de Blackrock a grimpé de 81 % et l’ETF innovation d’Ark a pris 70 %.

A l’époque, l’action menant la bulle, Cisco, avait gagné 133 %, tandis que la valeur menant la bulle actuelle, Tesla, a grimpé de 110 % entre septembre et son pic. Les titres Internet avaient globalement triplé, tout comme les actions des entreprises du secteur du cannabis cette fois.

Même le moment de l’année est identique, avec un pic des actions ayant le vent en poupe en février et mars de cette année, tandis que le sommet des valeurs Internet avait été atteint le 10 mars 2000. Après l’éclatement de la bulle, la performance à la mi-juin a suivi le même cours, avec des pertes d’un quart à un tiers par rapport aux sommets de cette année, comparables à une perte d’un quart pour le Nasdaq en 2000 (Cisco a tenu un peu plus longtemps).

Le comportement sur les marchés est similaire également. Fin 1999, la peur de passer à côté d’une affaire a conduit les investisseurs sceptiques sur les valeurs Internet, y compris des investisseurs institutionnels et des hedge funds, à en acheter malgré tout, tandis que les day traders contribuaient à des gains exceptionnels sur une journée pour les introductions en Bourse d’entreprises Internet.

Le dernier trimestre de 2020 correspond au moment où on a finalement pris Tesla au sérieux, après son inclusion au S&P 500 ; le solaire et les énergies propres sont devenues incontournables sans considération de prix pour beaucoup de grandes institutions soucieuses d’afficher leur bonne volonté en matière d’environnement et les Spac ont pris la place des introductions en Bourse de 2000 comme nouveau moyen d’infuser des fonds à des start-up en perte.

Avec le recul, ce que j’avais oublié de la bulle Internet, c’est à quel point le S&P 500 était ennuyeux dans les derniers mois du boom du Nasdaq et de l’éclatement de la bulle. Le S&P a perdu 4 % entre son pic de mars et la mi-juin 2000. Ce n’est pas très différent aujourd’hui où le S&P continue d’atteindre de nouveaux plus-hauts malgré l’effondrement des actions à la mode.

En 2000, il était facile de croire que le reste du marché serait protégé par un abandon des valeurs de forte croissance pour un retour aux actions industrielles stables et bon marché qui avaient été négligées. Et cela a fonctionné, pour un temps. Le S&P a presque atteint son pic de mars 2000 six mois plus tard, avant qu’il n’apparaisse clairement que la fin du boom du Nasdaq donnait un coup de frein à l’économie. Au point bas de 2002, le S&P avait quasiment diminué à la moitié de sa valeur.

Il y a de bonnes raisons de penser que cette fois le marché peut mieux résister à la chute des secteurs en effervescence. Certes, le S&P est presque aussi cher qu’il l’était à l’époque, à 21,2 fois les résultats attendus, selon Refinitiv, contre 22,6 fois en juin 2000. Là encore, il est facile de croire à un changement de cycle avec un passage des actions de croissance aux actions value.

Mais le plongeon du cours des actions de l’énergie propre, des voiture électriques et du cannabis et même la réduction de moitié du bitcoin appauvrissent beaucoup moins les ménages que ne l’avait fait l’éclatement de la bulle Internet à l’époque. En effet, la bulle actuelle est moins généralisée. La bulle du Nasdaq a donné à l’indice une valeur d’environ la moitié de celle du S&P à son pic de 2000. Même avec Tesla, les secteurs en effervescence des neuf derniers mois n’ont accompli qu’une fraction de cela.

Les parties du marché qui ont augmenté puis éclaté ont par ailleurs levé et dépensé moins d’argent que les entreprises Internet et elles emploient moins de salariés. Si les entreprises font faillite avec la chute du cours des actions, cela aura moins d’impact sur l’économie. Moins de grandes entreprises investissent dans une « nouvelle économie » imaginaire et dans les cas où elles investissent, comme pour le passage à la voiture électrique, elles continueront sans doute de le faire pour d’autres raisons, même si les actionnaires se retirent.

De plus, les bons du Trésor apportent plus de soutien aux actions cette fois. En 2000, les investisseurs que le marché actions rendaient nerveux pouvaient obtenir près de 7 % de l’emprunt du Trésor à 10 ans, ce qui rendait un transfert séduisant, particulièrement alors que le consensus sur les résultats attendus du S&P s’établissait à seulement 4% du cours. Cette fois, le rendement du S&P est similaire, mais les emprunts d’Etat n’offrent que 1,5 %.

Bien sûr d’autres menaces pèsent sur l’économie et les actions, mais j’ai bon espoir que la répétition de la bulle Internet au cours des neuf derniers mois ne soit rien de plus qu’une des mini-bulles qui sont apparues avant de disparaître à plusieurs reprises depuis l’instauration d’un marché haussier après 2009. Elle aura simplement été plus grosse que les autres.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

La fin des bulles financières !

La suppression des bulles financières !

 

L’économiste Patrick Artus  décrypte, dans sa chroniqueu u monde, la différence entre une « bulle financière », c’est-à-dire l’écart entre le prix d’un actif et sa valeur fondamentale, et la hausse des prix causée par le seul accroissement de la masse monétaire.

( Une prévision très hasardeuse qui fait l’impasse sur la reprise de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt NDLR)

 

 

Chronique. Quand on commente la hausse très forte des prix de l’immobilier (+ 11 % sur un an aux Etats-Unis malgré la crise), des cours boursiers des sociétés technologiques (hausse de 67 % en un an de l’indice Nasdaq, de 491 % pour l’action Tesla), du prix du bitcoin (+ 710 % en un an), on parle souvent de « bulle ». Mais en réalité, il faut être beaucoup plus précis et distinguer ce qui est effectivement une bulle sur les prix des actifs de ce qui est l’effet de la politique monétaire expansionniste, des taux d’intérêt très bas et de l’excès de liquidité.

 

Rappelons d’abord ce qu’est, en théorie et en réalité, une bulle. Chaque actif (financier, immobilier, action d’entreprise) a une valeur fondamentale, qui est la somme actualisée des revenus futurs (loyers, dividendes…) que procure la détention de l’actif. Mais le prix d’équilibre de l’actif est égal à la somme entre la valeur fondamentale de l’actif et une bulle : toute bulle est en effet acceptable du moment que sa valeur anticipée est égale à sa valeur présente accrue d’un pourcentage égal au taux d’intérêt. Le rendement de la détention d’un actif est en effet égal au taux d’intérêt : à l’équilibre, tous les actifs financiers doivent avoir le même rendement anticipé, qui est le taux d’intérêt sur les obligations.

On peut alors avoir des profils de bulles très étranges. Si, aujourd’hui, la bulle vaut 100 et si le taux d’intérêt est de 2 % par an, la bulle anticipée l’année prochaine doit être de 102. Mais cette bulle peut valoir 1 020 avec une probabilité de 10 %, ou 0 parce qu’elle a éclaté, avec une probabilité de 90 %. Tant que les bulles n’éclatent pas, elles peuvent augmenter de manière exponentielle (comme dans l’exemple ci-dessus, on parle de « bulle stochastique ») et le prix de l’actif (cours boursier, prix de l’immobilier, valeur des entreprises…) peut alors s’écarter considérablement de sa valeur fondamentale.

Rééquilibrage de portefeuille

Même si on parle de bulle pour décrire la forte hausse des prix de certains actifs, il ne s’agit pas de bulle au sens décrit ci-dessus. Pourquoi ? Parce qu’il est de plus en plus difficile de calculer la valeur fondamentale d’un actif. Les politiques monétaires expansionnistes ont en effet conduit à des taux d’intérêt à long terme beaucoup plus faibles que les taux de croissance à long terme.

Dans la zone euro, le taux d’intérêt à dix ans est à peine supérieur à 0, alors que la croissance nominale à long terme est de l’ordre de 3,5 %. La somme actualisée des loyers ou des dividendes futurs n’existe donc pas (elle est arithmétiquement infinie), puisque les loyers ou les dividendes ont un taux de croissance supérieur au taux d’actualisation.

Des risques d’éclatement de bulles financières de plus en plus nombreuses

Des risques d’éclatement de bulles financières de plus en plus nombreuses

Inondés par des masses de liquidités les marchés financiers constituent des champs de spéculation qui pourrait se transformer en catastrophe. David Bourghelle, maître de conférences à l’université de Lille, et Jacques Ninet, professeur associé à IAE de Poitiers, estiment dans le JDD qu’on peut redouter un plongeon généralisé de l’ensemble des places boursières américaines, européennes et asiatiques, consécutif à un scénario d’éclatement de bulles localisées.

 

Depuis leur chute impressionnante de février-mars 2020, provoquée par l’irruption de la pandémie, tous les marchés boursiers ont réagi de manière positive mais avec des dynamiques de rebond diverses. Si les places européennes ont tout juste regagné le terrain perdu, certaines bourses asiatiques (Japon, Taiwan, Inde) et les marchés américains sont entrés dans une phase que l’on peut qualifier d’euphorique ou exubérante, au point que la question de la formation de bulles peut légitimement se poser.

D’autant plus légitimement que le NYSE et le Nasdaq, qui viennent de terminer en fanfare leur douzième année de hausse depuis le trou consécutif à la crise des subprimes et qui ne semblent pas vouloir en rester là, demeurent les marchés directeurs de la planète. Bien qu’il n’existe aucune définition d’une bulle financière – et que la théorie financière moderne se refuse à en dresser le constat avant son éclatement – on peut se risquer à en dessiner quelques aspects caractéristiques.

Une bulle d’actif apparaît le plus souvent comme la phase terminale d’une longue séquence haussière, phase pendant laquelle les cours de bourse s’affranchissent nettement de leurs relations habituelles avec les données économiques (micro et macro), selon une métrique bien connue (ratios de capitalisation boursière sur profits, chiffre d’affaires ou actif net d’une part, et capitalisation boursière/PIB d’autre part).

C’est aussi une période pendant laquelle les rendements attendus des actifs sont de plus en plus déterminés par la plus-value escomptée à la revente et de moins en moins par les revenus courants (loyers, dividendes et coupons), dont le taux de rendement diminue à mesure que les prix s’élèvent. En conséquence, les multiples de capitalisation (PE ratio) se haussent très au-dessus de leurs moyennes historiques.

Il est généralement objecté à cette analyse que les conditions monétaires qui prévalent (taux zéro ; quantitative easing), rendent les comparaisons avec les moyennes/médianes historiques non significatives.

Et, surtout, que les montants gigantesques apportés par la puissance publique à l’ensemble des agents non financiers – à travers les plans de relance successifs – expliquent à la fois la résilience surprenante de l’économie américaine (par effet retour de la richesse créée par la hausse du prix des actifs) et l’engouement des (nouveaux) épargnants pour les placements à risque dans une optique de recovery (récupération) générale.

Face à ces arguments, avancés à chaque fois que l’on prétend que « this time is different », une brève revue des conditions de notre époque s’impose pour vérifier leur adéquation aux six caractéristiques communes à tous les cycles bulles/krachs de l’histoire, tels qu’identifiés par Minsky et décrits par Kindelberger (1978), tous deux économistes américains ayant étudiés les crises financières.

  • Le changement d’état : l’achèvement de la mondialisation et de la numérisation de l’économie, le monopole des GAFAM.
  • Le progrès technique à portée universelle : l’IA, les biotechnologies, la voiture propre.
  • La propagation de l’euphorie : les « licornes », les nouveaux « boursicoteurs », la bulle « internautes » ; comme le montre l’affaire GameStop, dont la valeur a subi une spéculation effrénée, facilitée par les plates-formes de trading sans frais et les chats boursiers du type WallStreetBets (fin 2020, aux États-Unis, les investisseurs particuliers représentaient 25% du volume traité sur les marchés, soit une croissance de 150% en un an).
  • Le crédit et l’expansion monétaire : les politiques monétaires non conventionnelles, le traitement des conséquences de la pandémie par l’hyperliquidité et les plans de relance.
  • La complaisance générale : elle aurait été plutôt remplacée par une dichotomie entre exubérance et scepticisme (le niveau de la volatilité implicite des options restant plus élevé que dans les phases de hausse habituelles).
  • Le prêteur en dernier ressort : l’omniprésence des banques centrales et leur soumission aux humeurs des marchés, à l’image de la volte-face de la Réserve fédérale américaine fin 2018 sur la baisse des taux.

Si un certain nombre de caractéristiques communes à toutes les bulles financières semblent bien présentes aujourd’hui, quel cadre théorique faut-il pour autant mobiliser si l’on veut tenter d’appréhender les dynamiques à venir? La théorie financière dominante pense l’évaluation des actifs dans un cadre conceptuel, où le futur est probabilisable (on parle alors d’un monde risqué). Dans ce cadre conceptuel, les bulles d’actifs (divergence entre prix et valeur intrinsèque) sont possibles mais irrationnelles, et leur éclatement, qui marque le retour aux fondamentaux, est imprévisible.

Il en va tout autrement en situation d’incertitude radicale sur l’avenir. Ici, en l’absence d’une connaissance objective du futur, les valeurs fondamentales des actifs sont indéterminées. Elles ne peuvent préexister à l’échange. Les dynamiques boursières sont alors régies par des croyances collectives, produits d’investissements affectifs collectifs. Dans ces conditions, une crise financière ne peut plus être analysée comme le retour des prix de marché à leur hypothétique « vraie » valeur, mais comme une bifurcation brutale du régime collectif des affects de la finance.

Considérant ce cadre théorique, il est possible, lors d’un épisode de bulle, d’identifier une succession de régimes d’affects collectifs. En effet, ceux-ci se traduisent par des séquences émotionnelles distinctes qui déterminent les comportements des investisseurs.

L’émergence d’une bulle et l’atteinte de son paroxysme, puis, son éclatement sont alors associés respectivement :

  • à la naissance et au développement d’une croyance partagée en l’existence d’une catégorie d’actifs (« phantastic object ») dont l’attractivité est telle qu’une proportion grandissante d’investisseurs veulent progressivement en faire l’acquisition (par exemple, les bulbes de tulipe, les valeurs Internet, les actifs titrisés, les biens immobiliers, les dérivés de crédits, les biotechs, les technos…) ;
  • au renversement soudain et inattendu de cette croyance collective, et ce, en l’absence même d’information nouvelle significative, susceptible d’affecter objectivement les valorisations de marché.

À la suite des travaux de Kindelberger, le chercheur canadien Rodrigue propose un scénario standard de cycle bull/krach, distinguant les trois phases ascendantes par leurs acteurs dominants et les thématiques fédératrices mobilisées pour justifier la croissance vigoureuse des cours (par exemple, le discours sur l’état de l’Union de Bill Clinton en janvier 2000 « nous avons créé une nouvelle économie »).

Il résulte de cette analyse que les bulles financières qui sont en train de gonfler depuis quelques mois, voire, quelques années, sont donc soit sur le point de crever (Tesla, bitcoin, Nasdaq, marchés boursiers indien ou taiwanais…), soit en phase de maturation avec pour conséquence inévitable – les mêmes causes provoquant les mêmes effets – leur explosion à venir.
Le scénario qui se dessine serait donc celui de l’éclatement probable, dans un premier temps, de bulles localisées et parvenues à maturité. Toutefois, en raison de la disparition de la croyance partagée en une croissance infinie des cours boursiers qui en résulterait et du processus de contagion mimétique qui s’ensuivrait, c’est probablement un plongeon généralisé de l’ensemble des places boursières américaines, européennes et asiatiques qu’il faudra redouter.

Brexit: accord très provisoire des transactions financières swap

Brexit: accord très provisoire des transactions financières swap

En raison du brexit,  on a craint une interruption au moins partielle des transactions sur les swaps entre les deux rives de la Manche, qui représentent des milliards d’euros chaque jour. Les filiales des banques de l’UE basées à Londres étaient les plus menacées.

Le swap est une sorte de contrat d’échange de flux financiers qui concernent essentiellement les banques et autres institutions financières

  • le swap peut concerner des devises, des taux d’intérêt des risques de crédit des matières premières et d’autres opérations complexes. Concernant des indices, des obligations ou encore des actions.
  • Un swap de taux est un contrat dans lequel deux contreparties s’engagent mutuellement à se verser des flux financiers (les « jambes » du swap). La contrepartie « jambe fixe » paye les intérêts à taux fixe pour recevoir un taux variable. À l’inverse, la « jambe variable » paye un taux variable et reçoit un taux fixe.

Le swap (de l’anglais to swap : échanger) ou contrat d’échange financier (J.O. du 21 septembre 2017 / 31 janvier 1990 ) est un produit dérivé financier. Il s’agit d’un contrat d’échange de flux financiers entre deux parties, qui sont généralement des banques ou des institutions financières.

Le swap est le deuxième marché financier après les emprunts d’État

Pour ne pas bloquer les swaps, les autorités britanniques ont autorisé le marché commun a utilisé les plates-formes britanniques pour une période de trois mois. “Nous verrons, d’ici au 31 mars 2021, si l’évolution des marchés ou de la réglementation justifie de reconsidérer notre approche”, ajoute la FCA dans un communiqué.

Cette décision implique qu’une partie des transactions réalisées jusqu’à présent à la City de Londres devraient migrer à partir de lundi vers des plates-formes de transactions de l’Union européenne.

La Banque d’Angleterre avait dit craindre que des perturbations affectent des swaps de taux d’intérêt représentant quelque 200 milliards de dollars (163 milliards d’euros) en l’absence d’accord entre le Royaume-Uni et l’Union. L’accord commercial n’a pas traité les relations financières entre l’ombre et l’union européenne. Une discussion sur ce sujet va être engagée.

Paris pour des sanctions financières à l’égard de la démocratie de certains pays de l’Est

Paris pour des sanctions financières à l’égard de la démocratie de certains pays de l’Est

 

 

Pour parvenir à un accord le plan de développement européen de 750 milliards, beaucoup d’Etats ont dû mettre de l’eau dans leur vin en matière d’exigence démocratique. Cependant pour l’application , la France serait favorable à un système de sanctions financières à l’encontre des pays qui ne respectent pas l’Etat de droit et les valeurs fondamentales de l’Union européenne, déclare dans un entretien le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

« (Nous ne pouvons pas dire) aux citoyens français, polonais, hongrois et européens que (nous) pouvons avoir une solidarité financière en Europe sans nous soucier de la manière dont les règles fondamentales de la démocratie, de la liberté des médias et de l’égalité des droits sont respectées », a déclaré Clément Beaune dans une interview publiée dimanche soir sur le site du Financial Times on.ft.com/33iEmzj.

 

L’Union européenne estime que la Hongrie et la Pologne en particulier ne respectent pas suffisamment ces valeurs et droits fondamentaux.

Renaissance d’une taxe sur les transactions financières ?

Renaissance d’une taxe sur les transactions financières

 

Comme d’autres taxes(  taxes carbone, taxe numérique  etc.) , la taxe sur les transactions financières enterrées en 2016 remonte à la surface à l’occasion financement du plan de relance européen. On sait que le plan de relance européen a tout prévu sauf le moindre financement ! Plusieurs chefs d’État notamment Macron en France ont évoqué des hypothèses de taxation sur les importations, sur le carbone, sur le plastique ou encore sur les Gafam. Mais strictement aucune orientation même vague n’a été décidée. Du coup au parlement européen, on  se réveille pour ressortir le vieux projet concernant les transactions financières. 69 eurodéputés – principalement de gauche et écologistes – ont signé une pétition le 16 juillet visant à ressusciter le projet de taxe sur les transactions financières et demandant que celle-ci soit à la hauteur des enjeux posés par la crise sanitaire. L’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne depuis le 1er juillet, s’est pour sa part engagée à mettre en place cette TTF européenne.

Ce soutien de Berlin n’est pas nouveau. Déjà, en décembre 2019, une initiative franco allemande portée par Olaf Scholz – le ministre allemand des Finances – avait tenté de relancer le processus . Mais seuls 10 Etats européens (Allemagne, France, Italie, Autriche, Belgique, Grèce, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne) auraient été concernés.

Cette idée peut resurgir aujourd’hui, car les Britanniques, férocement opposés à cette taxe, sont désormais absents des débats. Mais le nouveau projet affiche des objectifs bien moins ambitieux qu’en 2011.

Seuls les achats d’actions de grandes sociétés, affichant une capitalisation boursière de 1 milliard d’euros et plus, seraient imposés, à hauteur de 0,2 %. Les transactions sur les obligations ou sur les produits dérivés ne seraient pas concernées, et d’autres opérations financières pourraient y échapper. Ainsi calibrée, la TTF pourrait rapporter 3,5 milliards d’euros, bien loin des 35 milliards envisagés en 2011. Ce serait évidemment bien insuffisant pour financer  même de façon partielle le plan de développement de 750 milliards décidés par l’union européenne !

 

12



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol