Biélorussie : condamnée par plusieurs pays européens
Environ une dizaine de pays européens souhaiteraient que l’Union économique prenne des sanctions économiques contre la Biélorussie pour protester contre les conditions d’élection du président. Un président élu grâce au bourrage des urnes avec 80 % des voix et qui exerce le pouvoir déjà depuis plus de 25 ans. Surtout l’union européenne entend ainsi protester contre la répression des manifestations en Biélorussie où les forces de l’ordre tirent à balles réelles et emprisonnent des milliers de personnes.
Toute décision de l’union européenne sur l’instauration de sanctions nécessite l’unanimité. La réunion de ce vendredi à 13h00 GMT sera l’occasion de débattre de cette possibilité mais il faudra attendre plusieurs jours avant d’éventuelles décisions.
La Pologne, la République tchèque, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Danemark ont appelé dans une lettre commune à l’adoption de “mesures restrictives contre les dirigeants” responsables de la tenue du scrutin présidentiel biélorusse et de la répression des manifestations.
“Nous devons aboutir à un équilibre prudent entre la pression contre et l’engagement avec le président biélorusse Loukachenko. Nous croyons que l’UE doit assumer dès que possible un rôle de médiateur”, ajoute la lettre, dont Reuters a pris connaissance.
L’Allemagne, l’Autriche et la Suède s’étaient déjà prononcées en faveur de sanctions.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, a toutefois prévenu qu’il était peu probable que des sanctions soient décidées dès ce vendredi.
De sources diplomatiques, on explique que la Hongrie est l’Etat membre le plus sceptique. Budapest avait déjà appelé l’UE à lever des sanctions contre Minsk.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réclamé pour sa part des sanctions, expliquant sur Twitter que “nous avons besoin de mesures supplémentaires contre ceux qui ont violé les valeurs démocratiques ou commis des abus contre les droits de l’homme en Biélorussie”.
“Je suis persuadée que la discussion d’aujourd’hui entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE démontrera un soutien fort pour les droits du peuple de Biélorussie, les libertés fondamentales et la démocratie”, a-t-elle ajouté.*
Les premières sanctions de l’UE contre la Biélorussie remontent à 2004. Elles ont été renforcées en 2011, une décision que l’Union avait justifiée par des violations des droits humains et des règles démocratiques, parmi lesquelles la fraude électorale.
Une part importante de ces sanctions ont été levées en 2016 après la libération de prisonniers politiques par le régime Loukachenko. Restent en vigueur, entre autres, un embargo sur les armes et des sanctions visant quatre personnes liées à la disparition de deux responsables d’opposition, d’un homme d’affaires et d’un journaliste.
De nouvelles sanctions pourraient porter sur des interdictions de voyages et des gels d’actifs financiers.
Alexandre Loukachenko, qui nie tout fraude électorale, a ordonné la libération vendredi des manifestants arrêtés ces derniers jours. Jeudi, son gouvernement a présenté des excuses publiques.
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