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Covid-19 : le remdesivir de Gilead vaut-il vraiment à 2000 euros ?

 Covid-19 : le remdesivir de Gilead vaut-il vraiment à 2000 euros  ?

 
Le  remdesivir de Gilead  est le premier à obtenir une homologation officielle. En mai, la Food and Drug Administration (FDA) américaine lui a délivré une approbation Le 25 juin, l’agence européenne du médicament a recommandé son autorisation, en attendant l’accord final de la Commission européenne. Il ne faut pas pour autant crier victoire. Au vu des résultats de ses essais cliniques, ce médicament semble accélérer la guérison des patients gravement atteints. Selon une étude internationale financée par l’Institut national américain des maladies infectieuses (NIAID) et publiée dans le New England Journal of Medicine, le remdesivir permet aux malades hospitalisés de se rétablir en 11 jours, contre 15 jours dans le groupe placebo. Mais il présente une faible réduction du taux de mortalité (avec 3%) et reste loin d’une solution fiable contre la maladie.

Ce que confirme Wikipédia » « Dès janvier 2020, cet antiviral est identifié comme option médicamenteuse à évaluer contre le COVID-192, sur la base de données sur son activité in vitro et in vivo sur les coronavirus MERS-CoV et SARS-CoV5,10.

Il a notamment fait l’objet de recherches contre le SARS-CoV-2, à la suite d’un résultat prometteur sur un patient11. Avec la chloroquine et le lopinavir/ritonavir, il faisait partie début mars 2020 des trois médicaments jugés les plus prometteurs contre le SARS-CoV-2, suite notamment à une étude chinoise publiée le 4 février 2020 dans laquelle il était associé à la chloroquine avec des résultats significatifs, mais in vitro12.

Début mars aux États-Unis, faute de données d’études cliniques randomisées en double aveugle, Zhang Zuofeng, professeur d’épidémiologie et doyen associé à la recherche à l’Ecole de santé publique de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) juge que les effets du médicament ne sont pas scientifiquement convaincants in vivo13.

En France, le 11 mars 2020 le Haut Conseil de la santé publique le recommande « à titre compassionnel » pour les cas graves de Covid-1914, rappelant dans un avis complémentaire (du 23 mars) qu’à ce jour « les données de sécurité disponibles pour ce médicament sont principalement issues à ce stade des données publiées sur son développement clinique dans la prise en charge des patients infectés par le virus Ebola »15. En mars 2020 le remdésivir fait en France l’objet de plusieurs essais cliniques randomisés chez des patients infectés par le virus SARS-CoV-2, notamment dans les cas graves2.

Ces patients sont mis sous surveillance clinique étroite, compte tenu des effets possibles de l’injection (hypotension artérielle notamment), de même pour leur fonctions rénale et hépatique, « en lien avec son profil de risque. En effet, le rein a été identifié comme organe cible de la toxicité dans les études non cliniques et dans les études cliniques des augmentations transitoires des ALAT et/ou des ASAT ont été rapportées »2. « À ce stade, la posologie évaluée dans la majorité des essais cliniques pour le traitement de l’infection sévère par le virus SARS-CoV-2 est similaire à celle utilisée dans la prise en charge de l’infection à virus Ebola, à savoir chez les sujets ≥ 40 kg : 200 mg à J1, puis 100 mg/j de J2 à J10 »2.

Le 29 avril 2020, The Lancet publie les résultats complets d’un premier essai16 multicentrique randomisé fait en Chine sur 237 adultes volontaires, de plus de 18 ans, en double aveugle et contrôlé par placebo duquel il n’est pas possible de conclure à des effets bénéfiques du remdésivir17. L’étude était prévue sur un plus grand nombre de cas, mais ce nombre n’a pas été atteint en raison de l’arrêt de l’épidémie dans cette région17. D’autres études, sur un plus grand nombre de patients sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces résultats 17.

Le laboratoire Gilead, qui est propriétaire des brevets du remdésivir, a indiqué dans un communiqué avoir réussi à ramener le cycle de production de la molécule d’un an à six mois. Néanmoins, pour augmenter la disponibilité, le laboratoire est en discussion pour accorder une licence gratuite aux entreprises prêtes à se lancer dans cette production. Actuellement, Gilead dispose d’un stock d’un million et demi de doses, elles seront fournies gratuitement pour soigner les patients présentant des symptômes graves du Covid-1918.

Le 22 mai, les résultats préliminaires d’un essai randomisé contrôlé sur 1 063 malades, publiés dans le The New England Journal of Medicine, montrent que les malades qui ont reçu le traitement ont cliniquement guéri en moyenne en 11 jours contre 15 jours pour le groupe « placebo ». En revanche, la différence de mortalité entre les deux groupes est trop faible pour écarter le facteur du hasard dans l’analyse des résultats (7,1 % dans le groupe traité contre 11,9 % dans le groupe placebo)19. Les résultats du médicament sont meilleurs chez les patients les moins sévèrement atteints 20. L’étude a été stoppée prématurément, ce qui a suscité des critiques car cela empêche de savoir si le médicament a un effet fiable sur la mortalité20. Sur la base de ces résultats préliminaires la FDA a accordé une autorisation d’utilisation, permettant aux hôpitaux américains de prescrire le remdésivir aux malades en réanimation21.

Le 25 juin, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé l’autorisation d’une mise sur le marché conditionnelle22 de l’antiviral remdesivir au sein de l’Union européenne pour les patients atteints du Covid-19, ce qui en fait le premier médicament contre le Covid-19 à être recommandé pour autorisation dans l’UE.2« 

 

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