Sondage environnement : une aspiration (77%)à changer de modèle de développement.
l’expression « transition écologique » évoque « quelque chose de positif » pour une majorité de plus en plus large de Français – 77% d’entre eux. Soit 15 points de plus que lors de notre enquête de novembre 2018 (62%)! Et nos concitoyens veulent que cette transformation se fasse dans les années à venir : ils sont 56% à préférer « un pays qui va faire le choix d’un autre modèle de développement avec comme objectif la préservation des ressources naturelles », plutôt qu’une priorité donnée à plus de croissance et à la création d’emplois.
« Le clivage social sur cette question est en train de disparaître, ajoute Pierre Giacometti, président de No Com, cabinet de conseil en stratégie de communication. Il y a une dizaine d’années, cette nécessité de la transition écologique était plus présente chez les catégories socioprofessionnelles supérieures. Aujourd’hui, la prise de conscience est présente même chez les plus défavorisés. »
Cette aspiration à « un autre modèle de transformation de la France que celui conduit actuellement » a été dopée par la crise du coronavirus : 86% le souhaitent aujourd’hui, contre 75% en décembre.
Pour autant, quand est posée la question des priorités d’un autre modèle de transformation pour la France, l’accélération de la transition écologique n’apparaît qu’en cinquième position (26%), loin derrière la relocalisation d’usines (47%), citée en premier. « Si la prise de conscience est là, on peut s’interroger sur la capacité des Français à la traduire en actes », note Giacometti. Lequel doute alors de leur adhésion aux proposition de la convention citoyenne pour le climat…
Si la prise de conscience est là, on peut s’interroger sur la capacité des Français à la traduire en actes
« C’est toute la difficulté pour Emmanuel Macron, estime le spécialiste. Sa volonté réformatrice est freinée par de la gestion de crise, pas forcément compatible avec la vision de long terme de la convention climat. »
Cette appétence pour les relocalisations s’explique par une tendance de fond observée dans nos tableaux de bord de la transformation : un « réflexe de reprise de contrôle sur le cours des événements », explique Giacometti, probablement renforcé par la crise sanitaire. D’où le rejet de la mondialisation – 71% des Français la jugent « négative », la vision majoritairement positive des nationalisations (55%), le souhait du maintien (36%) voire du renforcement (35%) du rôle de l’Etat dans l’économie.
Cette tendance s’accompagne d’une appétence renforcée pour la « protection », retrouvée partout : en tête des expressions évoquant le plus quelque chose de positif, dans la nécessité de freiner les licenciements (qui gagne 7 points par rapport à juin 2017), ou la perte de vitesse de la priorité accordée à réduire la dette « même si cela conduit à baisser certaines aides sociales » – 52% contre 58% en juin 2018.
Enquête Ifop pour No Com menée par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 8 juin 2020 auprès d’un échantillon de 1.501 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
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