Énergie :« Éolien : modèle pas durable «
Serge Savasta, Associé gérant du fonds d’investissement Omnes Capital, estime que le modèle éolien n’est pas durable ni économiquement ni écologiquement.(Chronique dans le Monde, extraits)
L’investisseur Serge Savasta affirme, dans une tribune au « Monde », que la production d’énergie éolienne ne peut être rentable que si les parcs atteignent une taille critique, au final moins préjudiciable à l’environnement que la multiplication de petits équipements.
Tribune. Aujourd’hui, de l’Espagne au Danemark, du Portugal à la Finlande, des PME construisent des centrales solaires et éoliennes terrestres qui produisent, sans aucune aide d’Etat, une des électricités les plus compétitives du monde, vendue entre 30 et 40 euros du mégawattheure à long terme à des clients privés.
Les retombées économiques sont excellentes : une énergie propre, bon marché et utile à la performance économique des entreprises, des revenus fonciers locaux, le financement de la mise à niveau des réseaux électriques, des taxes de toutes sortes…
Mais en France, nous n’en profitons pas.
Nous bénéficions pourtant d’un des meilleurs potentiels éoliens terrestre et solaire d’Europe. Mais nous persistons à pérenniser un système basé sur l’obligation d’EDF de racheter l’électricité d’origine solaire ou éolienne à un prix subventionné.
Bien sûr, ce système a été la clé de voûte du développement de la filière lorsque ces technologies n’étaient pas matures, mais nous pouvons dès aujourd’hui décider de nous en affranchir pour développer de grands projets sans aides d’Etat et ainsi permettre l’accélération de la transition énergétique de notre pays sans coût pour la collectivité.
Les subventions actuelles ne sont en effet que la contrepartie de contraintes imposées au nom de l’acceptabilité des énergies renouvelables. On peut s’en passer en construisant des éoliennes plus hautes et des centrales solaires plus grandes, car sur ces deux technologies, les effets d’échelle sont un facteur-clé de succès.
Or, il est aujourd’hui impossible d’obtenir des autorisations administratives qui le permettent. Et cela conduit à voir des projets de taille sous-optimale s’agglutiner dans les zones les plus ventées ou les plus ensoleillées, ce qui crée logiquement des oppositions locales exacerbées.
Naturellement, accepter de réduire les contraintes auxquelles sont exposées les centrales solaires et éoliennes, c’est prendre le risque politique de subir un peu plus, pour un temps en tout cas, la fronde de lobbies locaux et nationaux. Mais ce serait surtout décider de mettre enfin en œuvre une véritable stratégie de transition énergétique rentable. Et cela permettrait aussi de ne pas avoir à chercher des économies en remettant injustement en question des subventions accordées dans le passé à des centrales solaires qui en avaient pourtant besoin.
D’ailleurs, le risque politique lié à la réduction des contraintes est loin d’être insurmontable : un parc équipé de turbines hautes et puissantes nécessitera deux à trois fois moins d’éoliennes, ce qui réduira son impact visuel. Il pourra même être implanté dans des zones peu ventées, ce qui permettra de mieux répartir les capacités de production.
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