Environnement-Énergie renouvelable : la France devant l’Allemagne !
Il y a les discours sur fond idéologique mais il y a aussi les réalités. L’Allemagne qui ne cesse de critiquer la France pour sa politique énergétique en réalité a eu moins recours aux énergies renouvelables que la France. Notons par parenthèse le revirement de certains responsables allemands vis-à-vis des perspectives du nucléaire.
Selon de nouvelles données d’Eurostat, les énergies renouvelables ont représenté 22,3% de la consommation énergétique finale de la France en 2023, contre 21,5% pour l’Allemagne. Si l’on se concentre sur l’électricité, l’Hexagone reste sur le podium des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre.
Selon EDF, puisqu’en 2023, l’atome participait à plus de 65% de la production d’électricité du pays.
Énergie renouvelable : la France devant l’Allemagne !
Il y a les discours sur fond idéologique mais il y a aussi les réalités. L’Allemagne qui ne cesse de critiquer la France pour sa politique énergétique en réalité a eu moins recours aux énergies renouvelables que la France. Notons par parenthèse le revirement de certains responsables allemands vis-à-vis des perspectives du nucléaire.
Selon de nouvelles données d’Eurostat, les énergies renouvelables ont représenté 22,3% de la consommation énergétique finale de la France en 2023, contre 21,5% pour l’Allemagne. Si l’on se concentre sur l’électricité, l’Hexagone reste sur le podium des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre.
Selon EDF, puisqu’en 2023, l’atome participait à plus de 65% de la production d’électricité du pays.
Énergie : trop de consommation globale en France ?
La consommation globale d’énergie tend à diminuer mais insuffisamment pour atteindre des objectifs environnementaux. Prévoir une réduction de 50 % en 2050 paraît assez peu réaliste en raison de l’évolution des usages et du mode de développement.
Dans son avis consultatif, l’Autorité gouvernementale rappelle que pour la consommation d’énergie finale à usage énergétique, «l’ambition est de passer de 1.545 TWh en 2022 à 1.060 TWh en 2050 avec deux jalons en 2030 et 2035». « Le gouvernement a présenté début novembre la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ainsi que la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), avec une réduction de 30% en 2030 de la consommation d’énergie par rapport à 2012 et de 50% en 2050. Une version révisée de la SNBC devrait être arrêtée au premier trimestre 2025, selon l’Autorité environnementale.
Le 5 décembre sera une journée de grève pour les fonctionnaires mais aussi dans le secteur énergétique dont EDF. De quoi renforcer l’expression du mécontentement concernant en particulier les salaires.
L’ intersyndicale de l’énergie a appelé à la grève pour les salaires jeudi 5 décembre dans «l’ensemble des entreprises du secteur électrique et gazier», a-t-on appris vendredi de sources syndicales. Cet appel intervient alors que les négociations salariales ont débuté dans les entreprises et ne sont «pas au niveau» des revendications de l’intersyndicale (CGT/CFE-CGC/CFDT/FO), a indiqué une source syndicale.
Dans le secteur des industries électriques et gazières, les augmentations générales sont décidées au niveau de la branche et s’appliquent dans l’ensemble des entreprises, qui négocient ensuite une enveloppe d’augmentations individuelles, l’addition des deux donnant l’augmentation globale des salariés. «En augmentation générale, on est à +0,8% (…). En entreprises, l’ensemble des quatre organisations syndicales représentatives de la branche ont demandé 2,3% en mesures individuelles», a déclaré à l’AFP Laurent Koessler, chargé du dialogue social à la CFE-Energies, deuxième organisation du secteur, qui compte un peu moins de 140.000 salariés. Or, «les négociations en entreprises ont commencé et on n’est pas à ce niveau», a-t-il ajouté.
EDF a annoncé lundi une augmentation de la production nucléaire en France pour l’année 2024 estimée – entre 340 et 360 TWh, contre une fourchette de 315 à 345 TWh prévue initialement -, cette augmentation n’incluant pas l’EPR de Flamanville, qui est entré en production ce lundi soir. L’électricité nucléaire pourrait représenter 70 % au moins de la production électrique française, l’hydraulique 6 à 7 % et 6 % pour les autres énergies.
«Les 56 autres réacteurs performent mieux que ce qu’on avait intégré», a déclaré Régis Clément, directeur adjoint de la division production nucléaire du groupe français lors d’un point presse, si bien que la production de «l’EPR arrivera en supplément».
«Le dossier “corrosion” a été moins sensible que prévu», a-t-il ajouté. «Cette révision de l’estimation de production nucléaire pour 2024 s’appuie sur l’amélioration de la performance des arrêts de tranche, la maîtrise industrielle des contrôles et des chantiers de réparations liés au dossier de la corrosion sous contrainte, et l’absence d’aléa climatique majeur pendant l’été», selon le communiqué d’EDF.
Energie: Les voitures gaspillent de la moitié du carburant
Au moment des départs en vacances et avec des prix des carburants élevés, il est légitime de se poser la question : nos voitures consomment-elles trop ? Même si l’Europe a décidé d’interdire la production de véhicule à moteur thermique à partir de 2035, la majorité des véhicules de tourisme en circulation en France et sur la planète fonctionne avec un moteur thermique, c’est-à-dire avec un moteur utilisant un carburant de type essence ou gas-oil. Ces moteurs ont pour fonction de transformer l’énergie thermique résultant de la combustion du carburant en énergie mécanique qui servira à mettre en mouvement le véhicule. Environ 40 à 50 % de l’énergie fournie par le carburant est transformée en énergie mécanique, le reste étant dissipé en chaleur. L’énergie mécanique n’est pas entièrement restituée aux roues du véhicule et près de 30 % seraient perdus par frottement. Au final, l’énergie utilisée pour faire effectivement avancer le véhicule ne représente qu’environ 30 % de l’énergie totale fournie par le carburant. D’où viennent ces pertes ? Peut-on les réduire ? Quel gain peut-on espérer sur la consommation des véhicules ?
Directeur de recherche CNRS, Université de Poitiers dans the Conversation
Un moteur thermique est constitué d’une chambre de combustion dans laquelle le carburant est brûlé avec de l’air. Ceci conduit à une augmentation du volume de gaz dans la chambre de combustion qui va pousser un piston vers le bas. Ce dernier est lié à une bielle, elle-même connectée à un vilebrequin qui va transformer le mouvement vertical du piston en rotation. Cette rotation est transmise via la transmission mécanique (notamment la boîte de vitesse) aux roues du véhicule.
Des soupapes vont s’ouvrir et se fermer pour laisser entrer l’air et le carburant et permettre aux gaz brûlés de sortir via le tuyau d’échappement. Seule une partie (40 à 50 %) de l’énergie thermique de la combustion est transformée en énergie mécanique. Le reste de cette énergie est perdue et évacuée par les gaz chauds qui sortent de l’échappement et par le radiateur qui assure le refroidissement du moteur. Une amélioration de la combustion associée à des systèmes de récupération d’énergie peut permettre d’augmenter le pourcentage d’énergie transformée et réduire la consommation de carburant de près de 30 %.
Il est maintenant utile de définir ce qu’on entend par frottement. Lorsque l’on met deux objets en contact, le frottement qui apparaît dans les zones de contact entre ces deux objets va s’opposer au glissement de l’un par rapport à l’autre. Par exemple, le frottement entre nos chaussures et le sol nous permet de nous déplacer sans glisser. Si le frottement est trop faible, par exemple lorsque le sol est verglacé, le glissement sera facilité entre nos chaussures et le sol et il devient très difficile de se déplacer en marchant. En revanche, on peut alors opter pour des patins qui vont utiliser le faible frottement avec le sol pour permettre un déplacement par glissement. Lorsque l’on fait glisser (ou frotter) deux objets l’un sur l’autre, il va donc y avoir une résistance due au frottement. Ceci conduit à une perte d’énergie sous forme de chaleur qui est perceptible lorsque l’on se frotte les mains par exemple. C’est exactement ce qui va se produire entre les éléments en mouvement dans le moteur et dans la transmission mécanique et dont nous allons évaluer l’impact.
La tribologie est la science qui s’intéresse aux problèmes de contact et de frottement et sur la façon de les contrôler. Des études récentes de tribologie, ont permis d’estimer les pertes par frottement dans les moteurs thermiques et les transmissions vers les roues du véhicule. La figure ci-dessus présente en jaune les zones de contact où se produisent les pertes par frottement dans un moteur. Les pertes les plus importantes se produisent en périphérie du piston (environ 45 % des pertes), dans les liaisons entre la bielle, le vilebrequin et le bloc moteur (environ 30 % des pertes) et autour des soupapes et de leur système d’actionnement (pour environ 10 % des pertes). Les 10 % restant correspondent à des pertes dans les accessoires du moteur.
L’énergie mécanique qui sort du moteur est à nouveau réduiteà nouveau réduite par les pertes dans la transmission mécanique notamment à cause du frottement dans les engrenages de la boîte de vitesse. L’énergie mécanique fournie par la combustion au sein du moteur thermique est finalement amputée, dans les conditions moyennes d’utilisation du véhicule, d’environ 30 % en raison de l’ensemble de ces pertes.
Environ 30 % du carburant est donc utilisé pour vaincre le frottement entre les pièces mécaniques en mouvement. Une réduction de ces pertes laisse entrevoir un gain substantiel de la consommation. Il faut maintenant se focaliser sur les éléments en frottement pour discuter des améliorations possibles. Les pièces du moteur et de la transmission sont lubrifiées par une huile qui s’insère entre les surfaces et permet de limiter le frottement et l’usure de ces surfaces.
Pour réduire encore les pertes par frottement, les recherches en tribologie concernent deux axes. Le premier est l’amélioration des lubrifiants. Ces travaux visent à un meilleur contrôle de la variation des propriétés du lubrifiant telle que la viscosité avec la température. En effet, le frottement est globalement réduit lorsque la viscosité est plus faible, mais le film d’huile peut devenir trop mince et conduire aux contacts des aspérités des surfaces et à une usure plus rapide. Pour cela, le développement de nouveaux additifs ajoutés au lubrifiant qui permettent la création de couches protectrices à faible frottement sur les surfaces est aussi un sujet de recherche.
Le second volet concerne l’amélioration des surfaces elles-mêmes grâce à la réalisation de revêtements notamment à base de carbone qui assurent la protection des surfaces en contact et un plus faible frottement. Une autre façon de limiter le frottement passe par l’utilisation de surfaces texturées par un réseau de cavités dont les dimensions sont optimisées pour permettre une lubrification plus efficace.
Des travaux que nous avons récemment menés à l’Institut Pprime de Poitiers (CNRS, Université de Poitiers, ISAE Ensma) ont montré qu’il est possible de réduire le frottement de 50 % dans certains types de contact grâce à la texturation de surface.
Dans le cas des véhicules à moteur thermique, différentes études confirment que ces nouvelles technologies peuvent permettre à moyen terme de réduire les pertes par frottement de 50 à 60 % pour un gain en consommation de carburant de l’ordre de 15 %. Ce gain peut sembler faible, mais s’il est combiné avec une amélioration des moteurs et surtout une réduction de la taille et la masse des véhicules et par conséquent de la largeur des pneumatiques, des économies de consommation de carburant de l’ordre de 50 % sont atteignables. L’accroissement du segment des SUV sur le marché automobile, montre que ce n’est malheureusement pas une voie qui a été retenue par les fabricants de véhicules automobiles ces dernières années.
À très court terme quelles sont les solutions pour réduire la facture ? Si on exclut l’achat d’un nouveau véhicule, l’utilisation de lubrifiants plus performants peut réduire la consommation de quelques pourcents, ce qui reste faible et ne compense pas l’augmentation du prix des carburants à la pompe. De plus le choix d’un nouveau lubrifiant reste compliqué pour un particulier, car les études comparatives ne sont, pour l’heure, disponibles que dans la littérature scientifique et technique et donc réservées à un public averti.
En revanche, n’oublions pas que les véhicules sont conçus pour transporter plusieurs passagers. Le covoiturage autorise, si on rapporte la consommation aux nombre de passagers, à diviser la consommation par 2, 3, 4 ou plus. Une utilisation rationnelle des véhicules reste la solution la plus efficace et la plus simple pour réduire la facture énergétique.
À plus long terme, la voiture électrique, qui est maintenant plébiscitée par l’Union européenne et de nombreux constructeurs, est-elle une solution plus efficace du point de vue des pertes par frottement ? La réponse est oui. Le nombre de pièces mécaniques en frottement étant très limité, ces pertes sont évaluées à moins de 5 %. Il reste cependant de nombreux verrous à lever pour en faire la solution idéale : le poids et le prix des batteries, l’extraction des matériaux nécessaires à leur fabrication et leur recyclage.
Energie et «Nouveau Front populaire»: Le nucléaire sous le tapis !
Comme nombre de questions économiques, le nouveau Front populaire compte tenu de ses contradictions sur le nucléaire a mis la question sous le tapis. Pas un mot sur ce domaine stratégique comme sur beaucoup d’autres aspects économiques.
Divisés sur la question, les partis de gauche ont consensuellement occulté le sujet de l’atome pour éviter toute fission. Le programme du nouveau Front populaire évoque seulement une vague «loi énergie climat» chargée de «jeter les bases de la planification écologique» est promise, tout comme la fusion entre l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de recherche sur la sûreté nucléaire (IRSN).
Seulement, les ambitions vertes du «Nouveau Front populaire» sont grandes: arriver à la neutralité carbone en 2050. L’union projette ainsi de « faire de la France le leader européen des énergies… ! Comment ? La question n’est pas développée !
Faut-il rappeler que le nucléaire fournit de l’ordre de 70 % de l’électricité.
Il se confirme que comme pour d’autres secteurs d’activité d’ailleurs, les distributeurs et autres intermédiaires se sont gavés pendant la crise de l’inflation concernant l’énergie. D’après un rapport de la Cour des Comptes, en dépit du bouclier tarifaire à l’effet partiel, des fournisseurs et intermédiaires ont pu vendre des mégawattheures aux prix mirobolants du marché.. Les négociants, producteurs et fournisseurs d’électricité ont ainsi enregistré « plus de 30 milliards d’euros de marges bénéficiaires nettes » (avant impôt sur les sociétés) en 2022 et 2023.
Ce qui a conduit « à faire supporter aux consommateurs des prix de plus en plus éloignés des coûts de production » : près de la moitié du tarif payé par les entreprises, et près d’un quart du prix payé par les ménages couvrirait ainsi une rémunération de la production nationale « au-delà de ces coûts » complets, peut-on lire. Globalement, la facture a excédé « de 37 milliards les coûts de production sur 2022 et 2023 », a ainsi précisé vendredi matin Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes. Contre un rendement prévisionnel de 6 milliards d’euros « au plus » pour le prélèvement des rentes susnommées.
La Cour relève ainsi « l’incapacité des mesures exceptionnelles, et en particulier de la contribution sur les rentes infra-marginales », qui consistaient, donc, à ponctionner les profits des électriciens au-delà d’un certain seuil prédéfini, « à corriger suffisamment les effets de transferts entre les consommateurs et les acteurs du marché de gros ».
Concrètement, cela pourrait s’expliquer par des seuils trop élevés retenus par l’Etat pour la captation des rentes, « supérieurs » aux coûts de production pour certaines filières, en
Au global, la juridiction se montre d’ailleurs très critique envers le cadre de régulation du marché de l’électricité, constatant « l’échec, en pratique, de la loi NOME [qui oblige EDF à vendre une partie de sa production à vil prix à ses concurrents va l'ARENH, ndlr] à contenir les effets d’une flambée des prix de gros de l’électricité ».
Et cela n’augure rien de bon pour la suite. Car le schéma de régulation qui devrait succéder à la loi NOME après 2025, dévoilé en novembre par l’Etat, « s’inspire fortement de la combinaison, mise en œuvre lors de la crise, d’une taxation du revenu des producteurs et d’une baisse administrée des prix de détail ». Autrement dit, du mécanisme de prélèvement des rentes infra-marginales, lequel, donc, n’aurait pas fonctionné. Annoncé en novembre par l’exécutif, ce dispositif consistera, en effet, à capter 50% des revenus d’EDF lorsque l’entreprise vendra sa production nucléaire au-delà de 78-80 euros/MWh, puis ponctionner 90% au-delà de 110 euros/MWh.
Par conséquent, la juridiction financière invite à être « particulièrement vigilant » sur le sujet d’établissement de l’assiette des revenus de la production nucléaire soumis à taxation, mais aussi à « assurer la plus grande transparence possible sur le lien entre la fixation des seuils et taux de taxation et le niveau des coûts complets du parc de production ».
Inflation énergie : des opérateurs qui se sont gavés
Un opérateur du marché de l’électricité s’est-il volontairement débarrassé de la moitié de ses clients pour spéculer sur les prix et maximiser ses profits au détriment des consommateurs ? En partenariat avec Revue21.fr, « Complément d’enquête » révèle un incroyable scénario qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du marché. ( article de franceinfo)
Si la plupart des acteurs du marché de l’électricité se battent pour recruter des clients, parfois au prix de méthodes contestables, d’autres auraient au contraire intérêt à s’en séparer pour gagner des millions… C’est en tout cas ce que décrit Adrien Barral, un ancien responsable financier de la société Ohm Energie. Dans cet extrait de « Complément d’enquête » du 7 mars 2024, réalisé en partenariat avec Revue21.fr qui publie son enquête ce même jour, il raconte pour la première fois une opération secrète à laquelle il aurait participé pour maximiser les profits du fournisseur.
« Complément d’enquête » s’est procuré des documents internes d’Ohm Energie, notamment des présentations à destination des investisseurs, et a demandé à l’ex-salarié du fournisseur alternatif de les commenter. Selon lui, en octobre 2021, alors que les investisseurs s’inquiètent de la très forte augmentation des prix de l’électricité, ces documents avaient notamment pour objectif de leur expliquer pourquoi cette augmentation, loin d’être un problème pour Ohm Energie, représentait en réalité une opportunité… de réaliser une belle plus-value.
Rien n’empêche en effet l’opérateur de revendre au prix fort sur le marché l’électricité qu’il a en stock – rien, si ce n’est les consommateurs, explique Adrien Barral…. il faut donc s’en débarrasser. Comment ? Dans l’un des documents, on peut lire cette indication, en anglais : « Augmenter les tarifs des clients (…), et revendre les positions correspondantes s’ils résilient. »
« Ohm Energie s’en est pris plein la gueule juridiquement, mais les gains sont absolument gigantesques. »
Au 1er septembre 2022, alors que les prix de l’énergie flambent, Ohm Energie augmente donc ses tarifs (en toute légalité si le préavis d’un mois pour avertir le consommateur est respecté), parfois jusqu’à les doubler. Une façon, selon Adrien Barral, de décourager un maximum de clients. Au pire, s’ils ne résilient pas leur abonnement, le fournisseur leur vendra de l’électricité très cher…
Et lorsque le directeur des relations clients rapporte au PDG d’Ohm Energie les appels d’abonnés furieux, voici sa réaction telle que l’on peut l’entendre dans un enregistrement audio jamais diffusé, datant d’août 2022 : « Si vraiment les gens leur rentrent dedans, il faut qu’ils (au service client) répondent : ‘Vous avez bénéficié d’un prix très bas jusqu’à présent, donc vous pouvez partir si vous n’êtes pas content’. »
En quatre mois, Ohm Energie se serait délesté de la moitié de ses clients. L’électricité que le fournisseur avait en stock a donc pu être revendue sur les marchés, à des prix multipliés par 5 ou 6, voire 7 ou 8… avec une marge allant jusqu’à 700%, affirme Adrien Barral.
« La seule façon pour un fournisseur d’électricité de faire de l’argent, c’est de nuire à l’intérêt général. C’est un jeu à somme nulle : 1 euro gagné par un fournisseur, c’est 1 euro perdu pour l’intérêt général, soit le consommateur, soit le contribuable. »
Depuis, l’ancien responsable financier a démissionné. Quant aux pratiques d’Ohm Energie, elles font aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du secteur, la Commission de régulation de l’énergie. Selon de premières conclusions inédites, que « Complément d’enquête » a pu consulter, elles auraient généré un bénéfice net de 44,3 millions d’euros… « au détriment des consommateurs, confrontés à des hausses brutales des prix ».
Par mail, Ohm Energie conteste ces bénéfices, et réfute toute intention de spéculer au détriment de ses clients. Elle affirme avoir augmenté ses tarifs uniquement en raison de la flambée des prix de l’énergie.
Sous couvert souvent de fourniture d’électricité alternative, s’est développée dans une véritable anarchie sur le marché. D’abord beaucoup se réclament d’énergies alternatives et promettent de l’électricité verte, ce qui constitue un mensonge car évidemment c’est exactement la même électricité que celle d’EDF pour l’essentiel. Une électricité produite par EDF dans les centrales nucléaires, qui passe dans le réseau de transport RTE pour finir dans les compteurs Enedis. L’argument essentiel de ses multiples intervenants est de proposer des tarifs exceptionnellement concurrentiels au départ. Le problème c’est que les conditions générales de vente sont tellement tordues que le client se retrouvent un jour sans énergie ou alors à des prix démentiels.
Cette concurrence anarchique nuit évidemment à EDF contraint en plus de fournir à bas prix ces opérateurs alternatifs et surtout aux clients.
Il y a donc un besoin urgent de structurer les contrats de fourniture d’électricité pour limiter ces abus en direction des ménages mais aussi des petites entreprises
La présidente de la commission de régulation de l’énergie (CRE) veut «resserrer» le droit d’autorisation de fourniture d’électricité des opérateurs, en plus de formater les types de contrats proposés aux consommateurs.
La gendarme en chef de l’Énergie tape du poing sur la table pour mettre un terme aux «abus inacceptables, mais très minoritaires» des fournisseurs d’électricité alternatifs. Dans une interview accordée à nos confrères de la Tribune Dimanche, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie milite pour raffermir le contrôle de ce marché afin de protéger les consommateurs et d’éviter les abus, comme ceux dont sont soupçonnés Ohm Énergie et Mint. «Il n’est pas normal que ces entreprises n’aient aucune obligation prudentielle. Il faut qu’on progresse là-dessus. Aujourd’hui c’est la jungle», constate l’ex-ministre déléguée au Logement.
Pour mettre de l’ordre dans cette jungle, Emmanuelle Wargon compte «resserrer le droit d’autorisation de fourniture» car «aujourd’hui, si vous souhaitez pénétrer ce marché, il y a peu d’obligations économiques ou financières qui vous incombent». «Un vrai problème» permettant la libre naissance de petits fournisseurs d’électricité venant concurrencer EDF au péril du consommateur.
Dépenses énergie des PME: Hausse de 75 % en trois ans
Le conseil d’analyse économique qui dépend du Premier ministre souligne la hausse des dépenses d’énergie des PME. Cependant il tente de les relativiser en indiquant que cette augmentation est souvent intégrée dans les prix. Le seul problème c’est que au final c’est le consommateur qui absorbe cette hausse. Du coup c’est la consommation qui est en berne et derrière la croissance
Dans une note consultée par La Tribune, le Conseil d’analyse économique (CAE) a passé au crible des données bancaires inédites et anonymisées du Crédit mutuel de plus de 100.000 entreprises. Résultat, les dépenses énergétiques ont bondi de 73% entre 2020 et 2023. « Les dépenses énergétiques ont beaucoup augmenté depuis 2020. ( avec beaucoup d’écarts autour de la moyenne)
En Europe, l’indice des prix a certes ralenti depuis 2023 avec l’essoufflement des prix du gaz, du pétrole et de l’électricité. Mais la pression reste importante pour beaucoup de petites entreprises. Depuis le premier février, le gouvernement a enclenché une hausse de 10% des tarifs de l’électricité avant une prochaine hausse des prix du gaz. Ces nouvelles augmentations pourraient mettre à mal certaines entreprises déjà fragilisées par les années de pandémie, de guerre en Ukraine et le débranchement du bouclier tarifaire.
Adieu la projection des chiffres officiels de production énergétique. La limitation du nucléaire a bien entendu disparu également comme celle du renouvelable. En outre le nucléaire est repris en main par le ministre de l’économie et le ministère de l’écologie encore un peu plus marginalisé
Il n’y a plus de chiffres l’avant-projet de loi « souveraineté énergétique » ? Alors que ce texte, qui devra être présenté en Conseil des ministres « fin janvier-début février » Ne restent donc, dans la dernière version, que les volets régulation des prix, protection des consommateurs et régime des barrages hydroélectriques. On a connu une époque où le nucléaire était visé avec l’ambition d’en limiter la production ( Hollande et Macron). Une erreur stratégique et énergétique centrale qui a affecté la compétitivité du pays. Le ridicule allant jusqu’à la fermeture de la centrale de Fessenheim. Aujourd’hui on réaffirme au contraire la primauté du nucléaire avec le renforcement et la prolongation du parc existant, au moins 14 centrales EPR nouvelles voire d’autres.
Ainsi un projet de loi relatif à la souveraineté énergétique acte ce changement stratégique fondamental. Si effectivement on fixe des objectifs quantitatifs au nucléaire par contre, c’est la pédale douce sur les derniers les énergies renouvelables certes utiles mais forcément anecdotiques et intermittentes.
Le texte mentionne bien le rôle des énergies renouvelables pour la sécurité d’approvisionnement du pays sans pour autant assigner d’objectifs précis à leur déploiement… contrairement au nucléaire.
L’objectif politique et bien entendu de recueillir le soutien de la droite et notamment du parti des « Républicains ».
Dans une interview accordée dimanche 7 janvier , la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a présenté les grandes lignes d’un avant projet de loi visant à assurer la souveraineté énergétique de la France à l’horizon 2035. Le texte fait la part belle à l’atome civil en lui assignant plusieurs objectifs précis. Il est ainsi question de « maintenir une puissance installée d’au moins 63 GW et une disponibilité d’au moins 66 %, avec l’objectif d’atteindre une disponibilité de 75 % à partir de 2030, assurant un socle de sécurité d’approvisionnement jusqu’en 2035 »
Economie et Souveraineté énergie : Pédale douce sur le renouvelable
On a connu une époque où le nucléaire était visé avec l’ambition d’en limiter la production ( Hollande et Macron). Une erreur stratégique et énergétique centrale qui a affecté la compétitivité du pays. Le ridicule allant jusqu’à la fermeture de la centrale de Fessenheim. Aujourd’hui on réaffirme au contraire la primauté du nucléaire avec le renforcement et la prolongation du parc existant, au moins 14 centrales EPR nouvelles voire d’autres.
Ainsi un projet de loi relatif à la souveraineté énergétique acte ce changement stratégique fondamental. Si effectivement on fixe des objectifs quantitatifs au nucléaire par compte, c’est la pédale douce sur les derniers les énergies renouvelables certes utiles mais forcément anecdotiques et intermittentes.
Le texte mentionne bien le rôle des énergies renouvelables pour la sécurité d’approvisionnement du pays sans pour autant assigner d’objectifs précis à leur déploiement… contrairement au nucléaire.
L’objectif politique et bien entendu de recueillir le soutien de la droite et notamment du parti des « Républicains ».
Dans une interview accordée dimanche 7 janvier dans nos colonnes, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a présenté les grandes lignes d’un avant projet de loi visant à assurer la souveraineté énergétique de la France à l’horizon 2035. Le texte fait la part belle à l’atome civil en lui assignant plusieurs objectifs précis. Il est ainsi question de « maintenir une puissance installée d’au moins 63 GW et une disponibilité d’au moins 66 %, avec l’objectif d’atteindre une disponibilité de 75 % à partir de 2030, assurant un socle de sécurité d’approvisionnement jusqu’en 2035 ».
Energie- Nucléaire : urgent de construire 20 EPR ?
Le président-directeur général de Vinci s’est prononcé pour davantage de réacteurs nucléaires ( comme récemment aussi la ministre de l’écologie). « L’électricité représente 25% du mix énergétique et en 2050, il n’y aura plus d’énergies fossiles. Le mix sera exclusivement électrique avec de l’hydrogène. Ce qui veut dire qu’il faut multiplier par quatre notre production d’électricité, moins ce que l’on va économiser. Mais même pour multiplier par 2 ou par 3, nous n’y arriverons jamais avec les seules énergies renouvelables. C’est pourquoi il est urgent de faire 20 EPR », a déclaré le patron du géant du BTP dans la Tribune.
Vinci préconise également de miser sur une autre technologie, les petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, ou SMR), ces installations à la puissance généralement comprise entre 0,2 et 0,3 GW par unité (contre 1,6 GW pour un EPR).
Là-dessus, Xavier Huillard appelle à aller « à fond la caisse » dans les SMR, même si « il va se passer quinze ans avant qu’il n’y en ait de disponible ». Cette filière n’est en effet pas encore mature, loin de là : l’objectif est de mettre en service le premier modèle de SMR d’EDF, Nuward, autour de 2038-2040.
Par ailleurs, évoquant le projet Iter à Cadarache, il croit beaucoup en la fusion nucléaire et rappelle que des premiers tests se tiendront à horizon 2035. « Il faut donner de l’espoir aux nouvelles générations », a poursuivi le PDG de Vinci. « Le sommet n’écoute pas beaucoup alors que tout est en train de s’électrifier : l’industrie, le chauffage, la mobilité… Il faut renverser l’ordre des facteurs. L’Etat doit demander à EDF ce qu’il peut faire pour sortir quelque chose en 2032. En réalité, l’Etat sait se bouger que dans l’urgence, dans le dernier quart d’heure ».
Souveraineté énergie : Pédale douce sur le renouvelable
On a connu une époque où le nucléaire était visé avec l’ambition d’en limiter la production ( Hollande et mMacron). Une erreur stratégique et énergétique centrale qui a affecté la compétitivité du pays. Le ridicule allant jusqu’à la fermeture de la centrale de Fessenheim. Aujourd’hui on réaffirme au contraire la primauté du nucléaire avec le renforcement et la prolongation du parc existant, au moins 14 centrales EPR nouvelles voire d’autres.
Ainsi un projet de loi relatif à la souveraineté énergétique acte ce changement stratégique fondamental. Si effectivement on fixe des objectifs quantitatifs au nucléaire par compte, c’est la pédale douce sur les derniers les énergies renouvelables certes utiles mais forcément anecdotiques et intermittentes.
Le texte mentionne bien le rôle des énergies renouvelables pour la sécurité d’approvisionnement du pays sans pour autant assigner d’objectifs précis à leur déploiement… contrairement au nucléaire.
L’objectif politique et bien entendu de recueillir le soutien de la droite et notamment du parti des « Républicains ».
Dans une interview accordée dimanche 7 janvier dans nos colonnes, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a présenté les grandes lignes d’un avant projet de loi visant à assurer la souveraineté énergétique de la France à l’horizon 2035. Le texte fait la part belle à l’atome civil en lui assignant plusieurs objectifs précis. Il est ainsi question de « maintenir une puissance installée d’au moins 63 GW et une disponibilité d’au moins 66 %, avec l’objectif d’atteindre une disponibilité de 75 % à partir de 2030, assurant un socle de sécurité d’approvisionnement jusqu’en 2035 ».