Carrefour : suppression de 1.229 postes

Carrefour : suppression de  1.229 postes

D’après Michel Engels, représentant du syndicat Force ouvrière (FO) carrefour va supprimer plus de 1200 emplois. “C’est un coup de massue (…) au-delà de ces suppressions d’effectifs, se pose la question de l’avenir à terme du modèle de l’hypermarché”, a-t-il encore dit. Un modèle qui pourrait bien être fragilisé par l’évolution structurelle de la sommation caractérisée par une diversification des circuits et de la taille des magasins. « On entre dans une nouvelle ère de consommation, où cohabitent divers circuits et formats de magasins », explique Alexandre Bres, expert au cabinet de conseil Accenture. « Longtemps ultra-puissantes, voire omnipotentes, jamais les enseignes classiques de la grande distribution n’ont été à ce point fragilisées », constate Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. Les hypers sont particulièrement touchés. Ces gros magasins de plus de 2 500 m2, parfois jusqu’à 20 000 m2, restent les champions de la grande distribution. Ils accaparent « encore 50 % des parts de marché », affirme Alexandre Bres. Mais ils s’essoufflent, particulièrement les parties non alimentaires (culture, vêtement, etc.), qui subissent de plein fouet la concurrence de sites Internet spécialisés. Développement de la cave à vin, de la zone « marché », de la parfumerie… Chacun cherche sa voie. D’autres font le choix de réduire leur surface de vente, explique Olivier Dauvers. Casino, par exemple, a réduit celle de ses hypers de 2 %.L’arrivée d’Internet et de « pure players », comme l’ogre américain Amazon ou le chinois Alibaba, ont bouleversé la donne et hystérisé la concurrence en faisant naître une foultitude de nouveaux services. Fin septembre, la rumeur prêtait même à Amazon l’intention de racheter Carrefour. Rien de concret, mais cela avait suffit à doper les titres Casino et Carrefour. Les enseignes traditionnelles ont été contraintes de se transformer. « Aucune enseigne, aujourd’hui, ne peut faire l’économie d’une offre sur le Web », dit Olivier Dauvers. C’est bien intégré. Le nombre de drive est passé d’une centaine, en 2010, à plus de 4 000 aujourd’hui. « Amazon a le leadership sur l’offre non alimentaire. Mais le leader français de l’alimentaire sur le Web, c’est Leclerc, devant Auchan. » La vente en ligne ainsi que la livraison à domicile deviennent des services incontournables. Amazon avance à grands pas. Il fait trembler ses concurrents avec ses livraisons en un jour, voire en une heure à Paris, ou avec sa livraison de produits frais Amazon Fresh, lancée à Londres, Tokyo ou Berlin. Il place la barre haut. Cela impose aux distributeurs d’implanter des entrepôts dans de nouveaux lieux stratégiques, pour pouvoir livrer au plus vite. Des supermarchés de produits locaux, des réseaux comme La Ruche qui dit oui, des magasins bios… Et le géant Costco qui débarque. Le secteur de la distribution voit arriver des offres alternatives, qui correspondent aux envies d’un consommateur en mutation, qui a « accès à tout, partout, tout le temps » et qui mixe de plus en plus achats physiques et en ligne. Il butine davantage, fait un bout de courses ici, un autre là. « Sa consommation est plus fractionnée », analyse Alexandre Bres. En ville, les magasins de proximité pullulent : ils sont une aubaine pour les courses « de dépannage ». Mais à force de mailler le territoire, les distributeurs l’ont « saturé », constate le spécialiste. Enfin il y a le phénomène de des consommations qui fait relativement stagné le prix du panier sans parler évidemment des questions de pouvoir d’achat.

 

 

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