Discours à l’assemblée Attal veut une France « pleinement souveraine » !
Comme d’habitude, les médias auront trouvé un certain talent après un grand discours de responsables politiques comme le premier ministre. Il s’agissait là du premier de Gabriel Attal devant l’assemblée nationale. Une double difficulté pour lui d’abord ce discours avait été préempté par Macron lui-même dans sa conférence de presse fleuve récente. En outre, il est apparu clairement que Gabriel Attal s’inscrivait mais de manière détaillée dans les pas du président de la république en déroulant un énorme tapis de mesures en forme d’auberge espagnole et souvent contradictoires. Un discours cependant brillant sur la forme parfois, sportif mais assez vide sur le fond. Exemple quand il termine en disant la nécessité « de regarder vers l’avenir « en fin d’allocution. Exemple encore quand il réaffirme la nécessité aussi de la souveraineté nationale partout. Un vœu pieux qui n’a évidemment aucune chance d’aboutir dans un pays qui se nourrit des échanges internationaux (A qui par exemple va-t-on vendre les avions de Dassault ou les avions d’Airbus ?) dans les deux sens y compris concernant l’agriculture. De grands manques enfin celui concernant la géopolitique, le risque de guerre, la politique industrielle à peine amorcée, la crise du logement et l’islamisme rampant qui menace l’unité du pays
Gabriel Attal a également glissé un mot pour les agriculteurs « qui travaillent matin, midi et soir pour nous nourrir ». Il a mis l’accent sur la nécessité de « reconquérir notre souveraineté française et européenne », vantant notamment la politique de réindustrialisation, puis s’adressant au milieu agricole :
« Nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales : le travail, l’effort et la liberté d’entreprendre. Notre agriculture est une force et notre fierté. Il doit y avoir une exception agricole française », a-t-il défendu.
Outre le dossier agricole, Gabriel Attal a tenu à répondre aux attentes des classes moyennes, « ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour », à l’heure où l’inflation reste supérieure à 3%.
Le Premier ministre a profité de son discours pour cibler les branches professionnelles, dont le salaire minimum est inférieur au Smic.
« Je n’exclus aucune mesure pour y parvenir », a averti le locataire de Matignon. Gabriel Attal a également fait part de son intention de valoriser la « promotion salariale » :
« Je l’assume, il faut désmicardiser la France ! », a-t-il lancé.
« Dès le prochain projet de loi de finances (…) nous commencerons à réformer ce système », a-t-il poursuivi. Plus concrètement, « aujourd’hui, pour augmenter de 100 euros le revenu d’un employé au Smic, l’employeur devra débourser 238 euros de plus », a explicité l’ancien ministre de l’Education nationale.
« Quant au salarié, il perdra 39 euros de prime d’activité, verra sa CSG et ses cotisations sociales augmenter de 26 euros et pourrait payer l’impôt sur le revenu », a-t-il poursuivi.
En bref, « il n’y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque à augmenter un salarié au Smic », a-t-il déploré.
Dans la foulée, Gabriel Attal a, également, rappelé la promesse du chef de l’Etat en janvier de baisser l’impôt sur le revenu pour les classes moyennes, à hauteur de 2 milliards d’euros dès 2025.
La réforme de l’assurance chômage a, elle aussi, été citée « pour inciter à la reprise d’emploi sans tabou ».
« Nous combattrons également toutes les trappes à inactivité », a ajouté le chef du gouvernement, qui a rappelé que l’exécutif maintenait son « objectif de plein-emploi ».
Une nouvelle étape de la réforme du droit du travail a été actée à l’été, « dans un élan de simplification » a-t-il complété. Toujours dans cette « logique », le Premier ministre a promis de « simplifier les normes » administratives de manière globale.
« Tous les organes et organismes qui ne se seront pas réunis dans les douze derniers mois seront supprimés », a-t-il averti, annonçant par la même occasion le dépôt d’une deuxième loi industrie verte dans les prochains mois.
L’épineuse question du logement n’a pas non plus été oubliée. Au total, cinq mesures ont été rappelées, parfois, sans précisions : la simplification du diagnostic de performance énergétique (DPE) ; simplifier l’accès à Ma Prime Rénov’ ; faciliter la densification ; lever les contraintes sur le zonage ; accélérer les procédures.
« Nous répondrons à cette crise du logement en créant un choc d’offre », a-t-il asséné.
Pour inciter les maires à développer du logement social, « nous allons [leur] donner la main pour la première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur commune », a-t-il poursuivi. Pour ce faire, l’exécutif prévoit de revoir le décompte des logements sociaux que les communes doivent respecter au titre de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU).
« Vous le savez, d’ici 2025, toutes les communes soumises à la loi SRU doivent posséder au moins un quart de logements sociaux sur leur territoire. Nous proposerons d’ajouter pour une part les logements intermédiaires, accessibles à la classe moyenne, dans ce calcul », a détaillé le Premier ministre, qui entend « procéder à des réquisitions pour des bâtiments vides, notamment des bâtiments de bureaux ».
Aux deux-tiers de son discours, Gabriel Attal a mis l’accent sur la tenue des finances publiques, fustigeant les mesures fiscales régulièrement dégainées par l’opposition.
« Nous tiendrons le même cap : repasser sous les 3% de déficit public d’ici 2027, grâce à plus de croissance, plus d’activité et à la maîtrise de nos dépenses ; pas grâce à trop d’impôts », a-t-il soutenu.
« Le préalable du réarmement de la France, c’est la responsabilité budgétaire », a estimé le jeune Premier ministre.
Comme un clin d’œil à la récente décision du Conseil constitutionnel sur la loi immigration, le Premier ministre a réaffirmé la position ferme de l’exécutif sur ce dossier. Dans le même temps, il a promis la « régularisation des médecins étrangers » exerçant en France, pour répondre à la crise du milieu médical, sous pression. Il a annoncé la nomination d’un émissaire, destiné à capter les talents dans ce domaine au-delà des frontières hexagonales.
Au cours de son discours, Gabriel Attal a opté pour une posture sécuritaire, mettant l’accent sur la réinstauration d’une forme d’autorité, notamment pour ceux versant dans la délinquance, au plus jeune âge. « Nous allons geler les avoirs des trafiquants de drogues qui sont identifiés », a-t-il, en outre, ajouté.
Enfin, au terme de son discours, le locataire de Matignon est revenu sur la question écologique. « Je crois que nous ne ferons pas l’écologie contre le peuple, a-t-il jugé, citant les agriculteurs et automobilistes. Nous allons continuer à bâtir ensemble une écologie populaire, à la française. »
Après s’être félicité de la politique de décarbonation de l’industrie – visant les 50 sites les plus polluants -, il a annoncé une mesure équivalente pour les cinquante sites rejetant le plus de plastiques dans les mois à venir. Il a également vanté l’utilisation du nucléaire, tout en développant les énergies renouvelables.
« Nous lancerons un service civique écologique », a-t-il complété, à destination des plus jeunes, souhaitant s’engager pour la planète.
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