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Economie-Croissance Zone euro : Seulement 0,3 % au premier trimestre

Economie-Croissance Zone euro : Seulement 0,3 % au premier trimestre

La croissance en zone euro demeure faible et fragile. En effet le PIB de la zone euro a seulement progressé de 0,3% au premier trimestre  après un repli de 0,1% au quatrième trimestre 2023. La  Banque centrale européenne qui prévoit 0,6% de croissance en zone euro  a décidé de baisser ses taux directeurs pour soutenir l’activité économique.

Après un repli de 0,1% au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant l’euro a crû de 0,3% sur la période janvier-mars, par rapport aux trois mois précédents, selon l’estimation publiée ce vendredi par Eurostat. En rythme annuel, la croissance s’est même établie à 0,4%.

 La hausse des prix devrait atteindre 2,8% cette année, contre une prévision de 2,7% il y a six mois, et 2,7% en 2025, contre 2,5% précédemment. Pour 2026, la prévision reste inchangée à 2,2%.

Cette faiblesse de la croissance a d’ailleurs amené la Banque centrale européenne a effectué une première baisse de 0,25 point de pourcentage sur ses taux directeurs jeudi. Après avoir été montés de manière fulgurante entre 2022 et 2023 puis avoir été maintenus entre 4% et 4,75% depuis septembre – au plus haut depuis la création de l’euro - le taux de dépôt passe à 3,75% tandis que le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal s’établissent respectivement à 4,25% et 4,5%.

 

Zone euro : l’inflation se tasse à 2,9% en octobre

Zone euro : l’inflation se tasse à 2,9% en octobre

En zone euro, l’inflation se tasse mais évidemment pas les prix. L’inflation constatée sur un an en octobre à 2,9 % se cumule en effet avec les inflations précédentes et les prix continuent d’augmenter. Un tassement de l’inflation due essentiellement à la baisse des prix de l’énergie qui pourrait évoluer en fonction des enjeux géopolitiques au Moyen-Orient

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a chuté en octobre. À 2,9% sur un an, il s’agit d’un ralentissement très marqué après s’être établi à 4,3% en septembre et 5,2% en août. L’inflation atteint ainsi son niveau le plus bas depuis plus de deux ans, a annoncé mardi Eurostat.

Le chiffre est meilleur qu’attendu par les analystes de Factset qui tablaient en moyenne sur un ralentissement à 3%. Le taux d’inflation dans les 20 pays partageant la monnaie unique se rapproche de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), même s’il reste toujours sensiblement au-dessus.

Ce recul de l’inflation s’explique essentiellement par la dégringolade (-11,1% sur un an) des prix de l’énergie, tandis que le renchérissement des prix alimentaires (+7,5%), de services (+4,6%) ou des biens industriels hors énergie (+3,5%) ralentissait.

Zone euro : L’inflation à un pic en Europe ?

Zone euro : L’inflation à un pic en Europe ?

La banque centrale européenne affirme que l’inflation sous-jacente à atteint son pic, ce qui permettrait d’éviter de nouvelles hausses des taux. L ’inflation sous-jacente exclut les prix très volatils comme l’énergie et l’alimentation et permet ainsi de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix.

C’est la trajectoire de l’inflation sous-jacente qui dicte la politique monétaire de la BCE. Tant qu’une décrue franche n’est pas observée, la banque centrale entend poursuivre la remontée des taux.

Mais le concept même d’inflation sous-jacente dite aussi de long terme parce désaisonnalisée est discutable. Pour l’instant en effet, il évacue les hausses de l’énergie et de l’alimentation considérée comme exceptionnelle et conjoncturelle.

Toute la question est de savoir ce qui est conjoncturel et structurel. Rien n’indique que le pétrole par exemple ou l’électricité vont diminuer bien au contraire. De la même manière, que n’indique que les prix de l’alimentation vont diminuer car certaines hausses sont structurelles.

En début de semaine, alors que les spéculations se poursuivent autour d’une éventuelle pause sur la hausse des taux après septembre, Christine Lagarde, présidente de l’institution bancaire européenne, n’a pas pris position clairement. « Il y aura peut-être une nouvelle augmentation des taux directeurs, ou peut-être une pause », a-t-elle déclaré

« Une pause, quelle qu’en soit la date, en septembre ou plus tard, ne revêtirait pas nécessairement un caractère définitif », a toutefois tempéré la responsable de la BCE. Pour envisager une pause, il faudrait, selon elle, que « l’inflation soit durablement ramenée à sa cible » de 2%.

Zone euro : Inflation à 5.5%

Zone euro : Inflation à 5.5%

L’inflation dans la zone euro a ralenti en juin à 5,5% sur un an, après 6,1% le mois précédent, a confirmé ce mercredi Eurostat. Et de nouvelles hausses des taux sont à prévoir

Ces indices restent toujours bien au-dessus de l’objectif d’inflation de 2 % que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE).

Pour la France, un an, les prix à la consommation augmentent de 4,5 % en juin 2023, après +5,1 % en mai. Cette baisse de l’inflation est due au repli sur un an des prix de l’énergie (‑3,0 % après +2,0 %) et au ralentissement des prix de l’alimentation (+13,7 % après +14,3 %)

L’institution monétaire européenne pourrait donc devoir continuer à relever ses taux d’intérêt au-delà de juillet pour ramener l’inflation à son objectif. C’est d’ailleurs ce que montre le compte rendu des débats de sa dernière réunion publié le 13 juillet dernier. Pour rappel, la BCE a porté en juin son taux de dépôt à son plus haut niveau depuis 22 ans . Une nouvelle hausse des taux a été décidé en juillet et d’autres sont à prévoir.

Zone euro: l’inflation toujours à un très haut niveau sur un an, 8,5 %

Zone euro: l’inflation toujours à un très haut niveau sur un an, 8,5 %

L’inflation diminue très légèrement pour le troisième mois consécutif mais demeure un niveau très élevé à hauteur de 8,5 % en zone euro. Contrairement aux affirmations de certains experts, on est loin d’en avoir fini avec la hausse des prix. Et l’inflation ne va certainement pas disparaître à partir de l’été mais seulement peut-être se tasser compte tenu de la tendance baissière de l’économie européenne qui va tutoyer la récession dans certains pays.

Sur un mois en janvier, , l’indice des prix calculé aux normes européennes (IPCH) a baissé de 0,4%, comme en décembre, a précisé l’institut européen de la statistique. Si, sur un an, les prix de l’énergie continuent de connaître la progression la plus forte (+17,2%), ils subissent un ralentissement de plus en plus marqué puisque leur hausse avait été de 25,5% en décembre après avoir culminé à 41,5% en octobre. A l’inverse, l’inflation dans la catégorie « alimentation, alcool et tabac » accélère à 14,1% après 13,8% en décembre.

L’inflation est au cœur des préoccupations de la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi. Un nouveau relèvement de 50 points de base de son principal taux directeur, à 2,5%, est attendu pour juguler la hausse des prix alors que la banque centrale a pour objectif à moyen terme une inflation à 2%.

Taux d’intérêt : Le risque d’éclatement au sein de la zone euro

Taux d’intérêt : Le risque d’éclatement au sein de la zone euro

Le resserrement de la politique monétaire de la BCE accroît les déséquilibres économiques entre les pays de l’Union européenne, faisant resurgir le spectre de la crise des dettes souveraines de 2011. Par Valérie Mignon, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières 

 

Dans le sillage de la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) a pris la décision de relever ses taux directeurs de 25 points de base à compter du mois de juillet 2022, une première depuis la crise des dettes souveraines de la zone euro il y a onze ans. Conséquence, les taux d’intérêt des obligations d’État s’envolent et les écarts de taux entre les pays membres de la zone euro se creusent, ravivant les inquiétudes quant à une nouvelle crise de la dette et une entrée en récession.

La reprise forte et rapide de l’activité qui a suivi la mise à l’arrêt de l’économie mondiale lors des périodes de confinement durant la pandémie de Covid-19 s’est accompagnée d’une très vive hausse de la demande, nettement supérieure à l’offre dans plusieurs secteurs, entraînant d’importantes pénuries. Ce rebond économique s’est traduit, logiquement, par une forte augmentation des prix. Si un tel schéma inflationniste n’est pas surprenant dans un contexte de reprise de la consommation et a tendance à s’estomper rapidement, la situation est tout autre aujourd’hui.

À ce regain de l’activité économique s’ajoute en effet un choc d’ampleur majeure sur les prix des matières premières lié à la guerre en Ukraine. La Russie et l’Ukraine étant d’importants producteurs et exportateurs de matières premières, les prix de nombreux produits s’envolent, qu’il s’agisse des denrées alimentaires (blé, maïs, orge…), des métaux (nickel, palladium, aluminium, cuivre) ou encore de l’énergie (pétrole, gaz). La forte inflation que subit actuellement la zone euro s’inscrit ainsi dans la durée – du fait du conflit russo-ukrainien – et provient de deux sources : la reprise économique plus forte que prévue, d’une part, et le choc sur les prix des matières premières, d’autre part.

Face à cette situation, les banques centrales ont décidé de relever leurs taux afin d’enrayer l’inflation galopante, pour laquelle les projections de la BCE pour l’année 2022 s’échelonnent entre 5,1 % et 7,1 % selon les scénarios, bien au-delà de la cible des 2 %. La hausse des taux d’intérêt vise à mettre un terme à cette spirale inflationniste en ralentissant la demande et la consommation. En effet, plus les taux accordés aux banques commerciales par la BCE sont élevés, plus ceux octroyés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises le sont aussi. L’accès au crédit devient ainsi plus onéreux pour les ménages, freinant en conséquence leur consommation, mais aussi pour les entreprises et les États pour qui il devient plus coûteux de s’endetter. Le ralentissement désiré de la demande conduit dès lors à la baisse des prix recherchée.

Outre le relèvement des taux, dans sa volonté de lutter contre l’inflation, la BCE a annoncé mettre prochainement fin à son programme d’achats d’actifs classiques (APP, Asset Purchase Programme) destiné à stimuler l’économie. Rappelons que ce programme de politique monétaire non conventionnelle lancé en 2014, dont l’objectif initial était de stimuler l’inflation pour qu’elle atteigne la cible de 2 %, consiste en l’achat d’obligations d’État, c’est-à-dire de titres de dette publique, mais aussi d’obligations issues du secteur privé. Un tel programme ayant pour effet d’accroître l’inflation et de réduire les taux d’intérêt, son arrêt est ainsi programmé pour juillet 2022.

Les effets de ce resserrement de la politique monétaire – hausse des taux et fin du programme APP – ne sont pas homogènes pour tous les pays de la zone euro. Si les taux à 10 ans allemand et français ont respectivement augmenté de 2,3 et 2,7 points entre le 1er janvier 2021 et le 14 juin 2022, les taux italien et grec ont quant à eux crû de 3,7 et 4 points sur la même période, culminant à 4,22 % et 4,66 % le 14 juin 2022 (Graphique 1).

Les écarts de taux (spreads) des pays par rapport à l’Allemagne s’accentuent – 66 points de base pour la France, 248 pour l’Italie et 292 pour la Grèce en date du 14 juin 2022 -, suscitant de vives inquiétudes quant à une fragmentation potentielle de la zone euro (Graphique 2).

Expliquons le mécanisme. Pour le calcul des spreads, le taux d’intérêt à 10 ans allemand est pris comme référence dans la mesure où l’Allemagne – dont le risque de défaut est jugé le plus faible du fait de sa rigueur budgétaire – est le pays qui emprunte au taux le plus bas au sein de la zone euro. Dans un contexte économique fragile comme celui que nous connaissons aujourd’hui, les marchés s’inquiètent de la « santé financière » de certains États fortement endettés et leur imposent des hausses de taux supérieures à celles d’autres pays : les investisseurs qui achètent des obligations souveraines de pays très endettés – donc risqués – réclament une prime de risque très élevée, ce qui accroît les taux desdits pays.

En conséquence, les spreads se creusent, signe d’un accroissement des déséquilibres économiques entre les pays de l’Union faisant resurgir le spectre de la crise des dettes souveraines de 2011. En effet, les coûts d’emprunt des pays du Sud, déjà très fortement endettés, étant plus élevés que ceux du Nord de la zone, la soutenabilité budgétaire des premiers est mise en question : le relèvement des taux alourdit la dette publique et le risque de défaut souverain émerge.

Il convient toutefois de souligner que l’Italie, qui est un des principaux émetteurs de dette en zone euro, a déjà engagé une grande partie de sa dette avec des taux d’intérêt bas. La hausse des taux se répercutera à plus long terme, puisque l’Italie devra emprunter à des taux élevés, accroissant ainsi le coût de sa dette et renforçant son risque de défaut souverain.

Afin d’éviter la fragmentation de la zone euro et voir resurgir les craintes de la crise des dettes souveraines de 2011, la BCE a annoncé qu’elle fera preuve de souplesse dans le réinvestissement des remboursements des titres arrivant à échéance du programme PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) lancé en mars 2020 pour lutter contre la crise économique liée à la pandémie de Covid-19. Elle orientera ainsi les réinvestissements vers les pays les plus endettés, comme l’Italie et la Grèce, afin d’atténuer les effets de la hausse des taux sur ceux-ci en limitant leurs taux d’emprunt et « préserver le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire ».

La BCE a également indiqué réfléchir à la mise en place d’un nouvel instrument « anti-fragmentation » afin de lutter contre un creusement structurel des spreads, sans toutefois fournir plus d’informations à ce stade.

Si un resserrement de la politique monétaire est certes à même de limiter la spirale inflationniste via un ralentissement de la consommation, il n’a aucune prise sur l’inflation provenant de la flambée des cours des matières premières ; les prix de l’énergie et des denrées alimentaires étant fortement dépendants de facteurs mondiaux et, désormais, du conflit russo-ukrainien.

Par conséquent, si la hausse des taux ne permet pas de juguler suffisamment et rapidement l’inflation, mais qu’elle réduit significativement la consommation, l’investissement des entreprises et, par ricochet, accroît le chômage, le risque est grand pour les économies européennes d’entrer, à nouveau, en récession. Tout dépendra, outre la durée de la guerre en Ukraine, du niveau et de la pérennité d’une inflation au-delà du seuil de 2 %.

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Par Valérie Mignon, Professeure en économie, Chercheure à EconomiX-CNRS, Conseiller scientifique au CEPII, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Zone euro : Le danger inquiétant de l’inflation

Zone euro : Le danger inquiétant de l’inflation

 L’inflation a de nouveau surpris à la hausse au mois de mai. La BCE pourrait être incitée à aller plus vite et plus fort dans le resserrement de sa politique monétaire, avec le risque de fragiliser encore plus les économies de la zone euro. Par Clémentine Gallès, Cheffe Économiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking ( dans la Tribune)

Les pressions sur les prix restent très élevées ce mois-ci et continuent de progresser de façon généralisée sur l’ensemble des biens et services - il ne s’agit plus seulement de prix de l’énergie (graphique 1). L’inflation en Zone euro a ainsi affiché 8,1% pour le mois de mai et continue donc de progresser (après 7,4% au mois d’avril), de surprendre à la hausse (le consensus s’attendait à 7,7% d’inflation) et de largement dépasser les projections de la BCE (graphique 2). Bien que la hausse reste principalement alimentée par l’inflation énergétique et alimentaire, l’inflation sous-jacente a également augmenté pour atteindre 3,8%, un niveau de plus en plus inconfortable pour la Banque Centrale européenne. Cette situation contraste avec celle des Etats-Unis où le point haut semble en train d’être passé avec notamment un ralentissement de l’inflation sous-jacente au mois d’avril qui devrait être confirmé à la publication des chiffres de mai.

Des indicateurs d’activité toujours positifs mais des risques de plus en plus élevés sur les perspectives économiques. En effet, si les indices PMI pour le mois de mai sont en baisse, ils demeurent au-dessus du seuil de 50 points, indiquant une activité qui ralentit mais qui reste en croissance. Le secteur des services notamment continue de bénéficier de la normalisation des conditions sanitaires et apparaît particulièrement moteur. Le sous-indice de la création d’emploi reste également très favorable, faisant état d’un marché du travail solide et résilient en Zone euro. Néanmoins, cette situation relativement bonne des entreprises contraste avec une confiance des ménages au plus bas dans un environnement de contraction de leur revenu disponible réel. La question de la capacité de résistance des économies de la Zone euro à cette nouvelle surprise à la hausse sur l’inflation est bien réelle.

Une BCE qui pourrait vouloir aller plus vite dans la normalisation de sa politique monétaire. Au cours des dernières semaines, la BCE a fait évoluer sa communication, poussant les observateurs à anticiper une hausse des taux d’intérêt directeurs de 25 points de base au mois de juillet ainsi qu’au mois de septembre. Les tous derniers chiffres d’inflation alimentent même les spéculations quant à une potentielle hausse de 50 points de base (au lieu de 25 points de base) en juillet prochain. Si une normalisation de la politique monétaire semble tout à fait logique dans le contexte actuel d’inflation, la BCE devra rester très vigilante à ne pas durcir trop vite et trop fort les conditions monétaires, au risque de faire basculer définitivement en récession des économies déjà bien fragilisées.

Gestion zone euro : des pertes de temps très coûteuses

Gestion zone euro : des pertes de temps très coûteuses 

Georgios Papakonstantinou, ancien ministre grec des finances (2009-2011), revient sur le bilan des vingt ans de la zone euro. Le Monde, extrait.

Pendant des années, Georgios Papakonstantinou a eu besoin de gardes du corps pour se déplacer en Grèce. L’ancien technocrate, qui a longtemps travaillé à l’OCDE, s’est retrouvé propulsé dans l’une des pires crises économiques en devenant ministre des finances de la Grèce entre 2009 et 2011. C’est lui qui a révélé que le déficit budgétaire de son pays avait été maquillé, en octobre 2009. Lui encore qui a dû négocier le premier des trois plans de sauvetage de la Grèce, de 110 milliards d’euros, pour éviter la faillite de son pays. Les conditions imposées par les bailleurs – le Fonds monétaire international et l’Union européenne –, avec une austérité très dure, lui ont valu la rancœur des Grecs.

Vingt ans après le lancement de l’euro comme monnaie fiduciaire – les billets et pièces ont été mis en circulation le 1er janvier 2002 –, celui qui est aujourd’hui professeur à l’Institut universitaire européen tire le bilan de la monnaie unique.

Vingt ans après le lancement des billets et des pièces d’euro, quel bilan en tirez-vous ?

C’est un succès, au sens où on utilise l’euro de plus en plus et où son existence n’est pas mise en doute. Mais la crise de la monnaie unique (2010-2015) a mis en évidence ses défauts de construction. Les économistes en avaient parlé lors de sa création mais on faisait semblant jusqu’alors de les ignorer.

Quand vous révélez que le déficit grec est plus important qu’annoncé dans les statistiques, vous attendez-vous à déclencher une crise majeure ?

Absolument pas. On pensait qu’on allait avoir un ajustement de quelques années seulement. On n’avait pas compris que la crise fiscale cachait une profonde crise des institutions grecques.

La réaction du reste de l’Union européenne n’a-t-elle pas aggravé la crise ?

Il y avait des problèmes structurels en Grèce et une récession était inévitable. Mais on a été très frustrés de voir que les bailleurs ne nous laissaient pas le temps de redresser le pays et qu’ils ne voulaient pas voir la responsabilité de la zone euro. Le programme d’ajustement structurel aurait pu être étalé sur une plus longue période, pour réduire l’austérité. Notre dette aurait pu être restructurée plus rapidement, pour en réduire le coût.

Pendant les six premiers mois de la crise, l’Europe voyait ça uniquement comme un problème grec, pas comme un problème de la zone euro. Les Allemands refusaient de dire qu’ils ne nous laisseraient pas faire faillite alors qu’il aurait au contraire fallu sortir le « bazooka » en garantissant qu’il n’y aurait pas de sortie de la zone euro, afin d’enrayer la contagion de la crise. Baisser les salaires et les retraites en Grèce ne suffisait pas…

 

Economie zone euro : il faudra encore davantage de soutien financier selon le FMI

Economie  zone euro : il faudra encore davantage de soutien financier selon le FMI

Le fonds monétaire international se fondant sur la dégradation de l’économie en Europe soutient l’idée qu’il conviendra de faire des efforts encore supplémentaires tant sur le plan monétaire que budgétaire. Le fonds monétaire international a donc soutenu implicitement les déclarations récentes de la banque centrale européenne qui prévoyait une politique encore plus accommodante avec un volume supplémentaire de rachat d’actifs et où un allongement des échéances de maturité.

Le FMI encourage aussi fortement les états à engager des dépenses budgétaires supérieures à ce qui est prévu. La valeur total du soutien budgétaire et monétaire apportée, les milliards d’euros d’accès aux prêts ainsi que l’accord de plan de relance européen dépassent déjà les 10.000 milliards d’euros. Mais il est vrai qu’une grosse partie de ce plan de relance est composée de prêts dont beaucoup garantis. Des prêts qui posent problème compte tenu du risque de manque de solvabilité de certaines entreprises. Une question qui pourrait être résolue au moins pour partie par un soutien plus significatif à la croissance

Bien que la réponse européenne soit déjà impressionnante, le FMI estime qu’il faudra sans doute en faire davantage en cas de détérioration des perspectives économiques.“Les risques (…) restent clairement orientés à la baisse jusqu’au début de 2021 étant donné la deuxième vague épidémique en cours”, a déclaré le FMI lors d’un examen régulier de l’économie de la zone euro. “Avec la deuxième vague en cours, les politiques budgétaires nationales devront probablement apporter un vaste soutien plus longtemps que prévu”.

Dans une démonstration de solidarité sans précédent, les dirigeants de l’Union européenne ont accepté d’emprunter conjointement, via la Commission européenne, 750 milliards d’euros au cours des prochaines années pour financer le plan de relance.(Plan toujours bloqué à ce jour par là Hongrie et la Pologne).

Le FMI a déclaré que l’impact de ce plan dépendrait de l’ampleur, de la qualité et de l’efficacité des dépenses nationales et des réformes structurelles visant à rendre les économies plus écologiques et plus numériques.

Le Fonds a qualifié la réponse monétaire de la BCE d’audacieuse mais a ajouté qu’une aide supplémentaire serait probablement nécessaire, en incluant éventuellement davantage de facilités de crédit aux banques. “L’expansion des achats d’actifs sera la première ligne de défense mais d’autres options – y compris un assouplissement supplémentaire des conditions des opérations de refinancement ciblées à long terme (TLTRO) et une réduction des taux de dépôt – devraient également être envisagées”, a-t-il déclaré.

“Des mesures d’adaptation encore plus importantes seraient nécessaires pour contrer les risques de déflation et assurer un relais budgétaire sans heurts dans un scénario pessimiste”, selon le rapport du FMI.

Zone euro: la croissance s’écroule en mars de 40%

Zone euro: la croissance s’écroule en mars de 40%

 

Dans la zone euro., l’indice PMI composite IHS Markit de l’activité globale dans la région accuse ainsi un repli mensuel sans précédent en mars pour s’établir à 29,7, soit son plus bas niveau de l’histoire de l’enquête. Soit une baisse de 40%. (la limite de 50 sépare la récession de la croissance).  Cela semble confirmer que en moyenne chaque mois de confinement coute de 3 à 4 % au PIB annuel.  L’indice  très fortement reculé par rapport à son niveau de février (51,6), il a en outre affiché un repli marqué par rapport à son estimation flash (31,4), reflétant les répercussions sévères et croissantes de l’actuelle pandémie de Covid-19 sur l’économie de la zone euro.

Si l’activité a reculé de manière considérable dans les deux secteurs couverts par l’enquête, c’est toutefois le secteur des services qui a affiché le plus fort taux de contraction, celui-ci atteignant son plus haut niveau depuis le début de l’enquête. Dans l’industrie manufacturière, la production a diminué pour un quatorzième mois consécutif, enregistrant en outre sa plus importante baisse mensuelle depuis avril 2009. Chutant de 52,6 en février à 26,4, l’indice PMI IHS Markit de l’activité de services affiche également un repli mensuel d’ampleur inédite pour s’établir à son plus bas niveau historique en mars.

Croissance Zone euro: Baisse des ventes

Croissance Zone euro: Baisse des ventes

 

Une baisse inattendue des ventes de détail qui va peser sur la croissance ; En effet en cette période de net tassement des échanges extérieurs,  la plupart des pays comptent sur le dynamisme de la consommation intérieure pour soutenir la croissance. Or Les ventes au détail ont baissé au mois de mai par rapport au mois précédent, contrairement aux attentes des économistes  montrent les données publiées jeudi par Eurostat. L’office de la statistique de l’Union européenne a annoncé que ces ventes avaient diminué de 0,3% par rapport à avril, ce qui ramène leur progression en rythme annuel à 1,3%, alors que les économistes tablaient sur une hausse annuelle de 1,6%. Les chiffres révisés d’avril donnent une baisse de 0,1% des ventes par rapport à mars (contre -0,4% en première estimation) et une hausse de 1,8% sur un an (au lieu de +1,5%).

Zone euro: petite croissance

Zone euro: petite croissance

 

0.2%, pour la France, c’est un peu mieux pour la zone euro: +0.4% ; L’économie de la zone euro a bien enregistré au deuxième trimestre une petite croissance de 0,4%, conforme à la première estimation, a annoncé vendredi Eurostat, l’institut de la statistique de l’Union européenne, une forte augmentation de l’investissement ayant compensé l’impact négatif du commerce extérieur. En revanche, sur un an, le produit intérieur brut (PIB) des 19 pays utilisant la monnaie unique a finalement augmenté de 2,1% sur la période avril-juin, contre une hausse de 2,2% annoncée en première estimation. La formation brute de capital fixe a augmenté de 1,2% au cours du deuxième trimestre, ce qui a contribué à hauteur de 0,3 point de pourcentage à la croissance du PIB de la zone. Les variations de stocks et les dépenses des ménages et du gouvernement ont chacune apporté 0,1 point de pourcentage. En revanche, les exportations ont augmenté de 0,6% et les importations de 1,1% sur le trimestre, ce qui donne un impact négatif du commerce extérieur de 0,2 point de pourcentage. Le commerce extérieur avait eu un impact négatif aussi au premier trimestre, mais positif pour les deux derniers de 2017.Les plus faibles croissances ont été le fait de la France, de la Grèce et de l’Italie, toutes à 0,2% d’un trimestre sur l’autre, alors que les plus fortes ont été enregistrées à Malte, en Estonie et en Slovaquie, à respectivement 1,9%, 1,4% et 1,1%. La croissance de l’économie allemande a été de 0,5%.

Zone euro : Merkel salue Macron mais le soutient mollement

Zone euro : Merkel salue Macron mais le soutient mollement  

 

Macron a reçu la distinction Charlemagne mais pas l’accord de Merkel sur ses propositions de réforme européenne. Merkel salue d’autant plus l’action de Macron pour l’Europe qu’elle ne soutient pas grand-chose de ses propositions; une attitude très diplomatique pour flatter l’égo de Macron tout en s’opposant à la solidarité financière voulue par la France. Pas question d’accepter un budget européen, un vrai fonds monétaire européen (on va simplement transformer le MES), un ministre européen, un grand plan d’investissement et encore moins une solidarité financière. Les positions allemandes et françaises sont aussi très différentes vis-à-vis des Etats Unis. L’Allemagne souhaiterait bien négocier avec les Etats-Unis, bref composer pour ménager ses exportations quand la France refuse tout simplement et veut des mesures de rétorsion à l’augmentation des droits de douane sur l’alu et l’acier.   Pourtant la chancelière estime que la coopération franco-allemande fonctionne “très bien” et que le président français mérite amplement le prix Charlemagne – décerné pour services rendus à l’unification européenne –. “Depuis sa prise de fonctions, il a donné à l’Europe une dynamique considérable, avec plein d’élan et d’espoir”, a-t-elle dit. Malgré les mots chaleureux de la chancelière, Emmanuel Macron a reçu un soutien très tiède en Allemagne concernant ses propositions de réforme de la zone euro. Sur les questions commerciales, les ministres européens doivent encore surmonter leurs désaccords avant de confier à la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, un mandat clair pour les négociations avec les Etats-Unis avant la nouvelle date butoir du 1er juin fixée par Donald Trump pour imposer à l’UE ses droits de douane. Signe que Berlin maintient sa ligne face à la France, le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, appelle de ses voeux un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis, qui porterait essentiellement sur le secteur industriel et déboucherait sur une baisse générale des droits de douane. Le ministre déclare à l’édition dominicale du FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) que le TTIP (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement) s’est “révélé irréalisable”, mais ajoute : “Nous devons envisager de faire quelque chose de neuf, comme une entente sur un choix de produits industriels”, dit-il. “Je mets vivement en garde contre le risque d’être aspiré dans une spirale d’isolement”, dit Altmeier en se déclarant “fortement favorable à un accord avec les Etats-Unis”.

Chômage: baisse tendancielle en zone euro

 

En moyenne selon les derniers chiffres de l’office de statistiques européen, le taux de chômage en zone euro s’est établi à 8,8% en octobre 2017 (autour de 9.5% pour la France et 6.6% en Allemagne). , soit  une baisse par rapport au taux de 8,9% de septembre 2017 et au taux de 9,8% d’octobre 2016. Des taux de chômage par pays qui évolue de 3 à 20%. Du côté de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 7,4% en octobre 2017, en baisse par rapport au taux de 7,5% de septembre 2017 et au taux de 8,3% d’octobre 2016. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans l’UE28 depuis novembre 2008. Ce chiffre est légèrement meilleur que celui anticipé par les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur 8,9%, soit le même niveau qu’en septembre. Parmi les Etats membres, les taux de chômage les plus faibles en octobre 2017 ont été recensés en République tchèque (2,7%), à Malte (3,5%) ainsi qu’en Allemagne (3,6%). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Grèce (20,6% en août 2017) et en Espagne (16,7%). En glissement annuel, le taux de chômage a baissé dans tous les Etats membres excepté en Finlande où il est resté stable. « Les baisses les plus marquées ont été observées à Chypre (de 13,1% à 10,2%) et en Grèce (de 23,4% à 20,6% entre août 2016 et août 2017) ». En France, le chômage s’est élevé à 9,4% de la population active en légère baisse par rapport à septembre (-0,1%). Malgré plusieurs signes d’embellissement, les jeunes sont toujours frappés par un chômage important. Selon les chiffres publiés ce jeudi, le taux de chômage des jeunes s’est établi à 16,5% dans l’UE28 et à 18,6% dans la zone euro, contre respectivement 18,2% et 20,3% en octobre 2016. Les taux les plus faibles en octobre 2017 ont été observés en Allemagne (6,6%) et en République tchèque (7,2%), tandis que les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (40,2% en août 2017), en Espagne (38,2%) et en Italie (34,7%). Les jeunes des pays de l’Europe du Sud, qui ont subi la crise économique de plein fouet et des mesures d’austérité à répétition, ont ainsi été durement touchés .

L’idée d’un budget de la zone euro : courageux mais téméraire

L’idée d’un budget de la zone euro : courageux mais téméraire

Cette idée française de créer un budget de la zone euro est considérée comme courageux par le président de l’Eurogroupe mais qui implicitement la considère comme un peu téméraire au regard des réticences allemandes. L’idée française est en effet de créer à l’intérieur de la zone euro un budget, avec un ministre des finances et un parlement spécifique. Une proposition que les Allemands prennent avec des pincettes surtout inquiets de la possibilité d’une dérive vers la mutualisation des dettes. Le président de l’Eurogroupe Dijsselbloem  esquisse des pistes de réflexion pour tenter de rendre compatibles les positions françaises et allemandes mais les divergences sont  encore importantes entre les deux pays concernant l’importance de ce budget,  les conditions de sa mise en œuvre et même sur son utilité. La grande question est de savoir si ce budget aurait pour objet  d’établir une certaine solidarité financière entre les membres de la zone euro  ou bien de se limier  à des prêts visant à assainir les finances des Etats et à moderniser leur économie. De ce point de vue,   le mécanisme européen de stabilité (MES), créé pour soutenir les Etats en difficulté pendant les crises financières, et la Banque centrale européenne (BCE) jouent  déjà ce rôle qui pourrait être étendu. Mais là encore tout dépend de l’ampleur.  La chancelière allemande, Angela Merkel a mollement soutenu le concept de budget commun en se déclarant favorable à un budget “réduit”, tandis que le ministère des Finances allemand a jugé la semaine dernière que ce budget n’était pas utile.  On estime en Allemagne que le MES pourrait se transformer en fonds monétaire européen et qu’il n’est nul besoin d’autres solidarité financière. En fait  tout tourne autour de l’importance des sommes mises en jeu dans l’outil financier nouveau et sur sa finalité : ou bien un outil de prêt ou bien une mutualisation des ressources et des dettes. Maintenant que les élections allemandes sont passées il n’est pas certain que macro parvienne à convaincre les Allemands.

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