Activité économique France: Vers la croissance zéro( INSEE)
La deuxième partie de l’année devrait être assez catastrophique sur le plan de la croissance et de ce fait, la France devrait enregistrer la stagnation en 2024. Cette tendance baissière met évidemment en cause les prévisions du gouvernement qui comptait sur une hausse du PIB de 1,4 % et sur les ressources fiscales équivalentes bien entendu. Sur l’ensemble de l’année, l’Insee table désormais sur une croissance du PIB de 0,8% contre 0,9% précédemment. Or l’exécutif table toujours sur une croissance du PIB de 1% cette année pour boucler son budget 2023 voté définitivement ce jeudi et 1,4% pour l’année prochaine.
Du coup, le projet de budget 2024 est d’ores et déjà obsolète et les promesses faites à Bruxelles ne seront pas tenues. En effet, les recettes fiscales attendues seront inférieures aux prévisions et par ailleurs les dépenses ont été sous-estimées. Conclusion, la promesse d’un retour à un déficit qui serait limité à 3 % du pipe en 2027 est une illusion.
Sans surprise, la demande a flanché au quatrième trimestre sous l’effet des taux d’intérêt élevés. Aucune baisse de ceux de la Banque centrale européenne (BCE) n’est d’ailleurs prévue pour l’instant. Ce jeudi, l’institution de Francfort a, en effet, annoncé qu’elle laissait ses taux inchangés. En conséquence, du côté des ménages, les dépenses de consommation ont fait du surplace (0%). L’inflation a bien ralenti ces derniers mois, mais continuent de miner le pouvoir d’achat des Français ayant la plus forte propension à consommer, c’est-à-dire les plus modestes.
L’investissement est également en berne avec encore un repli (-1%) entre octobre et décembre. Depuis la guerre en Ukraine, les dépenses d’investissement des Français sont, en effet, en recul trimestre après trimestre. Résultat, elles plongent de près de 5% sur l’ensemble de l’année 2023. S’agissant des entreprises, les dépenses d’investissement sont également dans le rouge en fin d’année (-0,4%), mais restent relativement dynamiques en 2023 (+3,8%). Seules les administrations publiques enregistrent une hausse de leurs dépenses d’investissement entre octobre et décembre (+0,3%). En 2023, les dépenses d’investissement montent à 1,1%, En fait en euros constants elles diminuent. La tendance baissière des investissements ajoutait également au tassement de la consommation entraîne inexorablement un affaiblissement global de la croissance d’autant que les exportations sont toujours aussi peu dynamiques.
Pour l’inflation, l’INSEE table sur 2,4% au printemps et 4,9% sur l’ensemble de l’année 2023 contre 5,2% en 2022.
L’Insee table sur une croissance du PIB de 0,2% sur les deux premiers trimestres. L’économie française serait principalement portée par le redémarrage de la consommation des ménages sur les six premiers mois de l’année, à la faveur d’un coup de frein de l’inflation.
En revanche, l’investissement des ménages et des entreprises ne devrait pas vraiment repartir. Compte tenu du contexte d’incertitudes, les Français épargnent encore une grande partie de leurs revenus (autour de 18% contre 15% avant la crise sanitaire). Ce qui peut être révélateur de l’existence de fortes craintes des Français sur l’avenir.