Présidentielle 2022 : Zemmour à 18 % en deuxième position
De toute évidence médias et experts politiques sont déboussolés par la montée de Zemmour qui selon la dernière enquête serait maintenant deuxième position et atteindrait entre 17 et 18 pour cent.
Les experts, les médias et les partis politiques sont complètement désarçonnées par ce phénomène. Pour se rassurer, il ne cesse d’accumuler les faux arguments. Ainsi au début on a considéré que le phénomène Zemmour constituait une bulle médiatique qui allait rapidement éclater. Ensuite que la montée dans les sondages serait contredite dès que Zemmour passerait à autre chose que son obsession sur les questions migratoires. Enfin que Zemmour était incapable de faire la moindre proposition dans d’autres champs que l’immigration notamment en matière économique.
Le problème c’est que Zemmour n’est pas plus mauvais que d’autres dans ce domaine. Par exemple concernant la politique énergétique, il a plutôt remis les pendules à l’heure face aux élucubrations de certains écolos bobos. Dans beaucoup d’autres domaines économiques notamment en matière de réindustrialisation, il propose de développer des politiques garantissant une meilleure souveraineté et soutenant l’emploi.
Certes certaines propositions peuvent paraître encore floues voire contradictoires ( quelles conséquences par exemple sur la quasi sortie de l’Europe en matière de monnaie, de pouvoir d’achat et de dette). Le problèm, e c’est que les adversaires de Zemmour ne sont guère plus clairs sur ces questions et pour l’instant aucun des candidats n’a été capable de faire une analyse à la hauteur des faiblesses structurelles de la France et encore moins de dégager une vision pour le redressement du pays dans les domaines économiques.
Pour l’essentiel, les candidats se limitent à faire des promesses à toutes les catégories sociales se comportant ainsi davantage ensyndicaliste qu’en gérant des intérêts supérieurs de la nation. C’est sur la grande nullité des candidats à la présidentielle que prospère Zemmour. En outre et peut-être surtout Zemmour rompt avec le discours stéréotypé de type ENA adopté par toute la classe politique. Un discours abscons, scientiste qui masque une double incompétence technique et culturelle.
Zemmour n’obtiendra peut-être pas le Nobel de l’économie mais ses concurrents sont d’une nullité crasse qui offre un chemin royal au polémiste. Zemmour n’est sans doute pas un canon de beauté politique, loin s’en faut, mais il soutient la comparaison dans ce domaine avec les autres leaders politiques tellement peu sexy.
Harris Interactive, dans une enquête exclusive pour le magazine Challenges*, estime qu’il arriverait deuxième du premier tour. Éric Zemmour obtiendrait en effet 17% des suffrages (18 si le candidat de la droite est Michel Barnier), derrière Emmanuel Macron (entre 24 et 27% selon le candidat de droite) mais devant Marine Le Pen (entre 15 et 16%).
Vient ensuite Marine Le Pen, puis Xavier Bertrand, dans l’hypothèse où il serait le candidat de la droite (là aussi, LR n’ayant pas encore désigné son candidat officiel, il ne s’agit que de suppositions).
Jean-Luc Mélenchon recueillerait 11% des voix, contre 6% pour Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EELV). Dans l’hypothèse où le candidat de la droite serait Valérie Pécresse ou Michel Barnier, il ou elle arriverait au même niveau ou derrière Jean-Luc Mélenchon. Dans l’hypothèse où Eric Zemmour se hisserait au second tour, Emmanuel Macron l’emporterait à 55% des suffrages.
Si on s’intéresse au profil des sondés qui répondent voter pour Éric Zemmour, 30% d’entre eux avaient voté Marine Le Pen au premier tour en 2017, 31% François Fillon, 6% Emmanuel Macron et 3% Jean-Luc Mélenchon. Les hommes sont sur-représentés dans l’électorat potentiel du polémiste à la droite de la droite (21%), tout comme les plus de 50 ans (20%), les catégories aisées (18%) et les inactifs (18%). Par ailleurs, les sondés qui penchent pour Éric Zemmour sont 75% à se dire « sûrs » de leur choix.
*Enquête réalisée en ligne du 1er au 4 octobre 2021, sur un échantillon de 1.310 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 1.062 personnes inscrites sur les listes électorales. La méthode des quotas et le redressement ont été appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur