Japon-Carlos Ghosn : en appel à Human Rights Watch
Il est clair que le Japon se comporte comme un État voyou en maintenant en détention Carlos Ghosn qui n’a aucune possibilité de se défendre et qui restera en prison sauf s’il avoue. C’est la procédure habituelle dans un pays qui s’assoit complètement sur les règles de droit de la défense. S’il est clair que Carlos Ghosn accusé de malversations financières doit être jugé, il est tout aussi évident qu’il doit l’être en respectant les règles de droit international. En fait le Japon vise derrière Carlos Ghosn aussi Renault afin de rejaponiser Nissan. La complicité entre les dirigeants japonais de Nissan et du gouvernement est évidente. Pour preuve Nissan refuse même de réunir l’assemblée générale seule susceptible de désigner ou de démettre les dirigeants de l’entreprise ou Renault possèdent la majorité du capital ! La rigueur japonaise est une illusion, elle sert uniquement des intérêts nationalistes. Pour preuve le président du comité olympique japonais vient d’être accusé de corruption du fait des pots-de-vin distribués pour obtenir les JO de 2020. Autre exemple quand le Japon décide de reprendre la chasse à la baleine en contradiction avec le droit international. L’épouse de Carlos Ghosn à donc demande à l’ONG Human Rights Watch (HRW), dans une lettre que Reuters a pu consulter dimanche, de se pencher sur le cas de son mari en raison du “traitement sévère” qui serait le sien au Japon, où il est incarcéré depuis le 19 novembre pour des soupçons de malversations financières à la tête de Nissan <7201.T.L’ancien président de Nissan a été inculpé vendredi de deux chefs d’accusation supplémentaires. Et selon le journal Les Echos, le parquet japonais envisage de nouvelles accusations de malversations contre Carlos Ghosn, liées à sa rémunération à hauteur de sept millions d’euros par une structure conjointe à Nissan et Mitsubishi aux Pays-Bas.Dans une lettre de neuf pages adressée à Kanae Doi, directrice de HRW pour le Japon, Carole Ghosn demande à l’organisation de “mettre en lumière le traitement dur infligé à mon mari et les iniquités qu’il subit, sur le plan des droits de l’homme, de la part du système judiciaire japonais”.“Durant des heures, chaque jour, les procureurs l’interrogent, le brusquent, le chapitrent et le tancent, sans la présence de ses avocats, pour tenter d’obtenir de lui des aveux”, écrit Carole Ghosn, qui indique que son époux a perdu sept kilos depuis le début de sa détention et ne mange que du riz et de l’orge.“Nul ne devrait être contraint à subir ce que mon mari subit chaque jour, notamment dans un pays développé comme le Japon, la troisième économie au monde”, ajoute-t-elle.Carlos Ghosn encourt une peine maximale de 15 ans de prison, selon le parquet de Tokyo. Toujours PDG de Renault et de l’alliance Renault-Nissan, il a déjà été inculpé une première fois, le 10 décembre, pour n’avoir déclaré que la moitié de sa rémunération de 2010 à 2015. Carlos Ghosn rejette ces accusations. Il a clamé son innocence et déclaré avoir été injustement placé en détention, lors d’une audience mardi dernier devant le tribunal du district de Tokyo, sa première apparition publique depuis son arrestation.