Un demi milliard d’euros défiscalisé pour Vuitton
C’est la grande mode aujourd’hui pour les grandes sociétés internationales : se lancer dans le mécénat à vocation culturelle voir social. Cela avec un double objectif d’une part redorer leur image alors que souvent elle exploite la main-d’œuvre, les matières premières de pays tiers et les petits producteurs sous-traitants. Accessoirement aussi elles déduisent les sommes consacrées au mécénat de leurs impôts. Ainsi par exemple Les entreprises du groupe LVMH ont réduit leurs impôts de 518,1 millions d’euros entre 2007 et 2017 au titre de sommes versées à la Fondation Louis Vuitton, a relevé mercredi la Cour des comptes dans un rapport sur le mécénat. Cette somme « représenterait environ 8,1% de la dépense fiscale totale pour l’État au titre du mécénat des entreprises sur la période », selon la Cour qui relève aussi que de 2007 à 2014, la construction d’un bâtiment dans le bois de Boulogne à Paris « a constitué la principale activité de la Fondation ». »Les ressources de la Fondation Louis Vuitton sont d’un montant exceptionnel par rapport à celles couramment observées dans le secteur des fondations », relève la Cour. La France s’est dotée en 2003 d’un dispositif fiscal en faveur du mécénat des entreprises « parmi les plus généreux sur le plan international », selon un communiqué de la Cour, qui appelle à « mieux encadrer » ce dispositif. L’utilisation de cet avantage fiscal, qui permet de déduire directement 60% des dons de l’impôt sur les sociétés, est très concentrée puisque 24 entreprises ont représenté 44% de la dépense fiscale en 2016. Outre la Fondation Louis Vuitton, la Cour des comptes a également contrôlé la Fondation du patrimoine et la Fondation agir contre l’exclusion, créée en 1993 par 13 grands groupes français.