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Législatives et marchés financiers, « on n’a encore rien vu »

Législatives et marchés financiers, « on n’a encore rien vu »

À juste titre la Tribune titre que les législatives pourraient provoquer des bouleversements sur les marchés financiers et qu’on a sans doute encore rien vu. En effet pour l’essentiel, la plupart des programmes politiques celui du Front National, celui du Front populaire ou même celui d’Attal sont essentiellement marqués de préoccupations sociales. Les aspects économiques, technologiques et financiers sont largement absents. Bref des programmes à usage essentiellement de campagnes électorales mais qu’il s’ils étaient appliqués pourraient créer une crise financière grave.

Le plongeon a démarré dès lundi, après l’annonce de la dissolution. Le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, a chuté de 6,48 % en cinq jours (-2,66 % pour la seule journée de vendredi). Près de 160 milliards d’euros de capitalisation se sont évaporés, dans la pire semaine boursière enregistrée depuis mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Si toutes les entreprises du CAC 40 ont subi les dégâts de cette tempête, ce sont les banques (qui détiennent 7,7 % de la dette publique nationale), BNP Paribas, Crédit Agricole, Société générale et BPCE, qui en ont été les premières victimes. La Société générale (-14,87 %), déjà fragilisée avant le scrutin européen, a été davantage sanctionnée que ses concurrentes. Les groupes spécialisés dans les infrastructures – plus exposés à leur marché domestique – ont également encaissé de fortes baisses, à l’image de Veolia (-9,89 %).

Législatives et marchés financiers, « on n’a encore rien vu »

Législatives et marchés financiers, « on n’a encore rien vu »

À juste titre la Tribune titre que les législatives pourraient provoquer des bouleversements sur les marchés financiers et qu’on a sans doute encore rien vu. En effet pour l’essentiel, la plupart des programmes politiques celui du Front National, celui du Front populaire ou même celui d’Attal sont essentiellement marqués de préoccupations sociales. Les aspects économiques, technologiques et financiers sont largement absents. Bref des programmes à usage essentiellement de campagnes électorales mais qu’il s’ils étaient appliqués pourraient créer une crise financière grave.

Le plongeon a démarré dès lundi, après l’annonce de la dissolution. Le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, a chuté de 6,48 % en cinq jours (-2,66 % pour la seule journée de vendredi). Près de 160 milliards d’euros de capitalisation se sont évaporés, dans la pire semaine boursière enregistrée depuis mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Si toutes les entreprises du CAC 40 ont subi les dégâts de cette tempête, ce sont les banques (qui détiennent 7,7 % de la dette publique nationale), BNP Paribas, Crédit Agricole, Société générale et BPCE, qui en ont été les premières victimes. La Société générale (-14,87 %), déjà fragilisée avant le scrutin européen, a été davantage sanctionnée que ses concurrentes. Les groupes spécialisés dans les infrastructures – plus exposés à leur marché domestique – ont également encaissé de fortes baisses, à l’image de Veolia (-9,89 %).

Politique monétaire: les économistes n’ont rien vu venir depuis quinze ans

Politique monétaire:  les économistes n’ont rien vu venir depuis quinze ans

 

Lauréat du prix du meilleur jeune économiste en 2022, Eric Monnet, spécialiste des politiques monétaires, pointe les risques d’un manque de dialogue entre la Banque centrale européenne (BCE) et les gouvernements du Vieux continent face à la multiplication des crises (guerre en Ukraine, inflation, transition écologique, pandémie). Il fait plusieurs propositions pour recréer des liens entre les citoyens et les banques centrales. Dans son dernier ouvrage «La Banque Providence» , cet historien et économiste à l’EHESS adopte une approche originale en soulignant le rôle prépondérant des banques centrales dans la reconstruction après la Seconde guerre mondiale. ( la Tribune)

Eric Monnet est professeur à l’Ecole d’économie de Paris. Son travail porte sur l’histoire des politiques monétaires et des systèmes financiers au xxe siècle. Le prix du meilleur jeune économiste est décerné par le cercle des Economistes et le journal Le Monde. 

- Face à la hausse des prix, la plupart des banques centrales ont annoncé un durcissement de leur politique monétaire dernièrement. Certains ont estimé que la banque centrale européenne (BCE) avait réagi trop tardivement. Quel regard portez-vous sur toutes ces annonces ?

ERIC MONNET - Je pense surtout que le grand problème est le manque de coordination entre la Banque centrale et les politiques budgétaires des gouvernements. Chaque gouvernement est en train de prendre des mesures budgétaires ou des dispositifs de contrôle des prix pour arrêter l’inflation.

Les États-Unis sont confrontés à une inflation plus forte. Elle est en partie due à un marché du travail différent. On sous-estime à quel point les salaires étaient bas par rapport à la productivité. Il y a un rattrapage. Cette inflation est moins provoquée par l’énergie qu’en Europe. De ce point de vue, la BCE avait de bonnes raisons de ne pas réagir aussi vite que la FED. Par rapport aux États-Unis, la BCE pouvait attendre mais là, l’Europe va devoir présenter un plan de coordination clair entre les politiques monétaire et budgétaire. Je pense que l’Europe est à la traîne sur ce point.

 

Comment améliorer la coordination entre politique monétaire et politique budgétaire ?

Dans mon ouvrage « La Banque-Providence » , j’évoque l’idée du conseil européen du crédit. D’un point de vue juridique, cette coordination ne va pas se jouer là car la politique budgétaire est déterminée par les ministres des Finances. Cette amélioration peut passer par l’Eurogroupe. Sa légitimité n’est pour l’instant pas assez importante par rapport au parlement. Il faudrait un mécanisme pour que le parlement puisse participer à ces négociations.

Après la dernière réunion d’urgence convoquée il y a quelques semaines, la Banque centrale européenne a-t-elle bien réagi ?

La question était: « est ce que les annonces de la Banque centrale vont faire augmenter les spread ? » Sur ce point, la BCE a assez bien joué sur l’utilisation des fonds. Sans annonce de politiques budgétaires et de politiques énergétiques coordonnées, cela ne va pas suffire. Si l’Europe n’a aucun plan pour stabiliser les prix de l’énergie, la Banque centrale ne va pas pouvoir agir seule.

Dans votre dernier ouvrage (*) « La Banque-Providence » , vous avez eu une approche originale du rôle des banques centrales en rappelant qu’elles constituent un pilier de l’Etat-providence. Pourquoi avez-vous choisi cette approche ?

La thèse de l’ouvrage n’est pas de dire que la banque centrale joue un rôle de subvention ou de prestation sociale. Il s’agit d’adopter un point de vue historique en rappelant qu’il y a eu une mutation très importante à la sortie de la Seconde guerre mondiale. Il fallait que les banques centrales deviennent publiques et soient intégrées à l’appareil de l’État. Avant 1945, les banques centrales étaient des organisations privées.

Ce mouvement intervient au moment où l’Etat est reconnu comme un filet de sécurité indispensable pour la population. L’histoire des banques centrales est liée à l’histoire de l’État providence. Mon objectif était de refaire la genèse du rôle des banques centrales depuis 1945. Cela permet de mieux appréhender comment leur rôle depuis une dizaine d’années s’explique par le lien particulier qu’elles ont tissé depuis longtemps avec l’Etat et les marchés financiers.

Elles ont pourtant été très critiquées ces dernières années pour leur opacité et leur fonctionnement technocratique. Comment faire pour améliorer les débats sur le rôle des banques centrales et des politiques monétaires ?

La politique monétaire est un domaine très technique mais cela ne doit pas justifier le manque de débat dans la sphère publique, au parlement ou dans les médias. Il faut renforcer le rôle du parlement à l’échelle nationale et au niveau européen pour permettre des discussions sur le rôle des banques centrales.

Il faut également recréer un lien direct entre la banque centrale et les citoyens. La majorité des citoyens ne savent pas ce qu’est vraiment une banque centrale. Dans l’histoire, il y avait cette idée que les gens allaient à la banque centrale pour convertir de l’argent. Ils pouvaient se rendre compte que la banque centrale était un garant de la stabilité. Ce lien s’est évanoui. L’un des moyens de recréer du lien est de mettre en place des monnaies digitales de banque centrale.

Depuis la crise de 2008 et aussi la pandémie, les banques centrales ont acquis un rôle prépondérant dans l’économie mondiale. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Ce rôle peut s’expliquer par les différentes missions des banques centrales, dont l’une est de soutenir l’État de diverses manières. Cela peut passer par l’achat de titres de dette publique, comme souvent dans l’histoire.

Les banques centrales ont joué un rôle prépondérant depuis 2008 car les gouvernements étaient relativement faibles pour des raisons politiques ou conjoncturelles. En Europe, il n’y pas d’union politique aussi forte que l’union monétaire. Aux États-Unis, Barack Obama n’avait pas une majorité assez claire au Sénat pour faire voter ses budgets. Sous le mandat de Trump, l’administration centrale était dysfonctionnelle. Au Royaume-Uni, il y a eu le Brexit. En raison de toutes ces instabilités politiques, les banques centrales sont presque devenues une branche de l’État garantes de la stabilité.

Après la libéralisation financière des années 90, les États ont perdu beaucoup de pouvoirs face aux marchés financiers. Les gouvernements étaient très peu armés pour réguler les marchés financiers. Le seul bras armé des États pour calmer les marchés financiers était la banque centrale. Les banques centrales sont devenues les seules institutions publiques suffisamment puissantes pour rentrer dans le jeu de la régulation.

Face à l’urgence écologique, quels rôles les banques centrales peuvent-elles jouer ?

Elles peuvent d’abord jouer un rôle de régulation et de supervision. Les critères environnementaux utilisés par les institutions financières ne sont pas vraiment solides. Les banques centrales peuvent passer par des interventions sous la forme de prêts ou d’achats de titres. Je suis partisan des prêts ciblés verts, les Green TLTRO. Cela peut être plus utile qu’un assouplissement quantitatif vert (Quantitative easing). Aujourd’hui, on ne voit pas de problème de financement sur des green bond. Pour les petites banques qui ont un rôle de financement des petites entreprises, on voit qu’elles ont plus de mal à prêter sur des critères écologiques.

Dans un contexte inflationniste, les prêts ciblés de long terme sont une bonne manière de remonter les taux d’intérêt sur l’ensemble des prêts mais en maintenant des conditions plus favorables sur des prêts écologiques. Certaines banques centrales comme au Japon le font déjà. Il faut toutefois un contrôle démocratique fort dans le cadre d’un dialogue avec le Parlement et la Commission européenne, pour que les critères utilisés par la BCE soient cohérents avec la politique générale de l’Union en la matière.

Les banques centrales peuvent-elle contribuer à la planification écologique ?

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les banques centrales ont participé à la reconstruction en faisant des prêts ciblés et en refinançant les grandes banques publiques. La Banque centrale européenne peut contribuer à cette planification par le biais d’une politique de crédit européenne. En clair, toutes les institutions européennes qui ont un lien avec la finance comme les banques centrales, la banque publique d’investissement doivent faire en sorte que le financement de la transition écologique se fasse.

Cette planification peut permettre de construire une véritable cohérence entre les différentes parties prenantes comme les fonds structurels, la banque centrale ou la banque européenne d’investissement pour faciliter le financement de la transition. Je propose de mettre en place un conseil européen du crédit pour permettre cette planification. Son but serait de construire cette coordination pour avoir une politique du crédit unique et cohérente à l’échelle européenne.

 

Aux Etats-Unis, les débats sur la théorie monétaire moderne sont vifs. Quel regard portez-vous sur la monnaie hélicoptère très critiquée par certains courants d’économistes ?

Je pense que la monnaie hélicoptère peut permettre à la politique monétaire d’opérer sans trop augmenter les prix des actifs et donc éviter des effets inégalitaires. C’est un outil de politique monétaire sous-estimé à des moments où il y avait des besoins de relance monétaire. Il y a eu beaucoup d’achats d’actifs qui ont entraîné des inégalités. Je pense que les banques centrales ont été trop loin dans certaines politiques accommodantes qui passaient surtout par les marchés financiers. Actuellement, il est clair qu’il ne faut pas faire de monnaie hélicoptère aux ménages en période d’inflation.

En Europe, la monnaie hélicoptère existe déjà à travers un taux différencié, entre le taux d’emprunt des banques et le taux de dépôt. A partir du moment où le taux LTRO est fixé sous le taux de dépôt, cela devient une pure subvention aux banques. Est-ce qu’il faut continuer dans ce type de monnaie hélicoptère pour faire du green LTRO ? C’est un vrai débat. Je pense que cette politique doit être plus ciblée sur des prêts environnementaux. Le tabou en Europe est de ne pas passer par les banques.

Les cryptomonnaies dégringolent depuis plusieurs mois et montrent leur très grande fragilité. Quels sont les risques associés à ce type de monnaie ?

Il existe plusieurs types de risques. Le premier concerne d’abord les investisseurs. Il faut faire de la prévention pour que les investisseurs ne se fassent pas avoir. Les banques centrales doivent réagir en créant leur propre monnaie numérique. Le risque surtout est que les gens n’utilisent plus que de la monnaie électronique bancaire. On perd de l’anonymat et de l’universalité. Tout le monde n’a pas forcément accès à un compte bancaire. Les gens pourraient passer uniquement par des systèmes de paiement privés adossés à des « stablecoin » (un type de cryptomonnaie dont le cours est adossé à une devise, le plus souvent le dollar).

Ce type de pratique pose des questions importantes pour les banques centrales  en termes de stabilité financière. Dans certains pays en développement, plus de la moitié de la population utilise parfois ce type de  »stablecoin » sans régulation derrière. Les cryptomonnaies posent également des questions fondamentales sur la pratique des politiques monétaires. C’est essentiel de garder une vraie souveraineté monétaire. Un monde où les Etats n’auraient plus le contrôle sur la monnaie pourrait être très dangereux.

 

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’histoire des politiques monétaires et à l’histoire financière ?

J’ai fait une partie de mes études pendant la grande crise financière de 2008. Dans les modèles, les politiques monétaires fonctionnaient par les taux d’intérêt avec les anticipations des agents mais cela me paraissait trop simple.

Pour mon sujet de thèse, j’ai voulu comprendre comment les choses avaient pu être autrement et ainsi choisi de travailler sur le sujet « Politique monétaire et politique du crédit en France pendant les Trente Glorieuses ».

En tant que professeur à l’EHESS, qu’est-ce que l’histoire peut apporter aux économistes ?

L’histoire peut permettre de prendre du recul sur certains événements actuels. Dans les discours des économistes revient souvent l’idée qu’il y a une solution normative dans les modèles théoriques. Or, dans une perspective historique, on remarque souvent que les économistes n’ont pas forcément de meilleures solutions que les autres. L’histoire permet d’être moins naïf face à certains problèmes.

L’histoire peut également permettre d’avoir une boîte à outils face à des chocs. Sur la politique monétaire, les économistes n’ont rien vu venir depuis quinze ans. Ce sont les économistes qui s’adaptent aux pratiques des banques centrales, et pas le contraire. Dans les banques centrales, il y a une meilleure reconnaissance de l’histoire. Le gouverneur de la banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a une formation d’historien. A la Banque centrale européenne, Isabel Schnabel a beaucoup écrit sur la crise des années 30.

Propos recueillis par Grégoire Normand

(*) La Banque Providence, démocratiser les banques centrales et la monnaie. Editions du Seuil, collection La République des idées. 128 pages. 11,80 euros. 2021.

Inflation :Un phénomène qu’on n’a pas vu venir

Inflation :Un phénomène qu’on n’a pas vu venir

 

L’économiste Jean-Marc Siroën revient, dans une tribune au « Monde », sur les raisons qui ont conduit la majeure partie des banquiers centraux et ministres de l’économie à ne pas vouloir voir venir l’inflation, qui s’est imposée comme un phénomène planétaire.

 

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré, le 1er juin, sur CNN : « Je me suis trompée à l’époque sur la trajectoire que prendrait l’inflation. » Si on se reporte au début de la pandémie, l’erreur de la majorité des économistes et des banquiers centraux a été bien plus grave qu’une erreur de trajectoire. Le risque d’inflation a d’abord été nié, puis, une fois la hausse des prix avérée, elle a été relativisée.

Comme elle ne concernait que certains produits, il ne s’agissait pas vraiment d’inflation mais simplement d’un ajustement des prix relatifs. Puis l’inflation finit par être reconnue mais du bout des lèvres, sans affolement. Elle ne serait que limitée, à peine au-dessus des 2 % c’est-à-dire justement la cible des banques centrales. Elle serait d’ailleurs transitoire, juste le temps de résorber le choc. Le fait est pourtant qu’elle bat aujourd’hui des records, qu’une boucle prix-salaires se met en place et que personne n’ose plus en prédire la fin.

Pourtant, dès le début de la pandémie, le risque d’inflation était évident tellement les données étaient, pour une fois, excessivement simples. Les confinements allaient provoquer une chute de la production plus importante que celle de la demande et il n’est nullement nécessaire d’être docteur en économie pour comprendre qu’il s’agit là de ce que les experts appellent un écart inflationniste.

Une définition imparfaite de l’inflation

Certes, dans un premier temps, les confinements ont conduit à un autorationnement qui masquait le déséquilibre entre l’offre et la demande mais au prix d’une accumulation explosive d’épargne forcée par les contraintes sanitaires. Lorsque celle-ci sortirait, comme elle sort après les guerres, la demande exploserait avant même que la production ait retrouvé ses pleines capacités.

Cette erreur a plusieurs origines. La première est la définition même de l’inflation retenue par les banquiers centraux et les économistes : la hausse de l’indice des prix à la consommation. Comme depuis trente ans, il était à peu près stable, souvent même en dessous de la hausse annuelle des sacro-saints 2 %, l’inflation pouvait être considérée comme enterrée. Elle ne renaîtrait jamais de ses cendres.

Si une inquiétude persistait, elle concernait la déflation, pire encore pour l’économie que l’inflation vaincue depuis les années 1980. Pourtant, les biens de consommation ne sont pas les seuls à afficher des prix. Quid des actifs (actions, immobilier…) ? Eux, ils n’ont pas oublié l’inflation. Mais comme ils avaient le bon goût d’absorber l’excès de liquidités dû à une épargne surabondante et aux largesses des banques centrales, on n’allait pas en faire un drame !

«Sur TF1, j’ai vu le Président se dévoiler aux yeux des Français» ou le sommet de la complaisance servile (Sarah El Haïry)

«Sur TF1, j’ai vu le Président se dévoiler aux yeux des Français» ou le sommet de la complaisance servile (Sarah El Haïry)


Le chef de l’Etat a défendu son bilan au cours d’un entretien préenregistré diffusé sur TF1 et LCI. Etions-nous face à un Président-candidat  a -t-on demandé à la secrétaire d’État? « J’ai vu un Président, un homme d’Etat, combatif, qui prend le temps d’expliquer pourquoi on recherche cette efficacité, pourquoi on peut être juste et pragmatique à la fois », répond la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement qui ajoute: « Sur TF1, j’ai vu le Président se dévoiler aux yeux des Français »Un modèle de complaisance servile !

Pourtant peu de Français ont apprécié la dernière intervention du chef de l’État Une étude Odoxa Backbone Consulting réalisée pour Le Figaro indique que peu de personnes ont regardé l’entretien présidentiel diffusé sur TF1 et LCI.

Sans doute une intervention de trop pour Macron, très peu suivie et en plus raté sur le fond. En effet Selon un sondage Odoxa Backbone Consulting réalisé pour Le Figaro, ils sont seulement 9% à l’avoir suivie en entier, et 16% à l’avoir vue en partie. «Des indicateurs très faibles par rapport aux standards habituels», relève Emile Leclerc, directeur d’études de l’institut.
D’autant plus faibles que les précédentes apparitions du chef de l’État ont suscité un vif intérêt. Le 9 novembre dernier, son allocution présidentielle avait été suivie par 64% des citoyens. Quant à celle du 12 juillet dernier, ils étaient 71% à s’y être arrêtés. Les deux prises de parole étaient toutefois consacrées à la situation sanitaire, et de nouvelles annonces étaient attendues.

« Seuls 37% des Français ont trouvé le locataire de l’Élysée «convaincant», soit «le plus bas niveau enregistré sur toutes ses interventions depuis le début de la crise sanitaire», souligne Odoxa. Sa clarté en a également pris un coup, puisque la moitié des Français seulement estime qu’Emmanuel Macron a montré «qu’il savait où il allait», et 40% l’ont trouvé rassurant.

Finalement, cette interview semble donc avoir produit l’effet inverse de celui recherché. Si le chef de l’État a cherché à valoriser son bilan en défendant ses choix, 6 Français sur 10 estiment que ce dernier est mauvais. Y compris sur des thèmes comme l’immigration (79%), le pouvoir d’achat (76%) ou le chômage (61%). «Dans notre baromètre politique réalisé une semaine auparavant, 44% d’entre eux le qualifiaient de ‘bon président’. Non seulement il n’a pas amélioré la proportion de Français qui le jugent positivement mais il l’a dégradée», analyse Emile Leclerc.

 

Le jugement est également sévère sur la posture adoptée par Emmanuel Macron, puisque deux-tiers de l’opinion estiment qu’il s’est «davantage exprimé comme un candidat que comme un président» et qu’il «profite de sa fonction de président pour faire campagne dans les médias en vue de sa réélection».

 

Que cette interview ait modifié ou non l’avis des Français, le résultat n’est pas bon : 63% d’entre eux ne souhaitent pas qu’Emmanuel Macron se présente en 2022.

« La fragmentation de la société » vue par un maire

« La fragmentation de la société » vue par un maire

Vice-président du parti Les Républicains, le maire de Saint-Etienne s’alarme, dans une tribune au « Monde », des dégâts provoqués par la fragmentation de la société française et plaide pour un nouveau « projet républicain partagé ».

Tribune. Fragmentée, ainsi nous apparaît, tous les jours, la société française après plus de trente années de crise de la parole publique. L’apparition progressive de toutes les formes de populisme, se prétendant porteur de solutions que les « élites infidèles à la France » s’obstineraient à refuser, n’est qu’une synthèse de l’ensemble des divisions traversant le corps social et politique de la France. Le pseudo-volontarisme de ces « marchands de haine », fiers de porter une vision moisie de la France, n’est que l’habillage « élégant » de leur soif de pouvoir visant à créer une société homogène, rejetant toutes les différences, désormais accusées d’être la source de toutes nos divisions.

 

En tant que maire et président d’une métropole, comme tous mes collègues en France, je vois, tous les jours, les ravages provoqués par cette fragmentation à l’œuvre dans toutes les sphères de la société. Pas un jour sans que nous découvrions des conflits, réels, en gestation ou imaginaires, qu’ils soient sociaux, économiques, culturels, religieux ou sociétaux. D’une société des citoyens libres et égaux nous avons glissé, imperceptiblement, vers une société d’ennemis. D’une société républicaine faite d’hommes raisonnables et fraternels nous naviguons vers une société juxtaposant des intérêts particuliers agrégés qui forment des féodalités. Le sens de l’intérêt général disparaît au fur et à mesure que la parole publique, obnubilée par les courbes de popularité, recherche d’avantage le mot à la mode plutôt que celui censé apporter des réponses concrètes aux défis de notre temps.

Cette parole s’étiolant devient impuissante à résoudre les conflits naturels que traverse toute société. Une impuissance d’autant plus grande qu’elle prospère sur une seule et unique perspective, celle d’une mondialisation uniformisante ne poursuivant qu’un seul objectif : réduire l’homme à sa seule dimension de producteur et consommateur de richesses. Nous ressentons, spontanément, le viol des consciences ainsi imposé à tous ceux qui se sentent dépouillés de leur culture et se voient réduits à devenir les spectateurs d’une mondialisation heureuse uniquement pour des élites préparées à la recevoir. Des consciences, par ailleurs, ramenées à un sentiment, injuste, d’« inutilité coupable », puisqu’elles échouent à trouver leur juste place dans cette société émergente. Lorsque la parole publique devient une « impuissance » mise en scène, la violence devient le seul moyen de régulation des conflits.

Sarkozy à la télé : déjà trop vu et trop entendu

Sarkozy à la télé : déjà trop vu et trop entendu

 

L’émission  de télévision des paroles et des actes consacrée à Sarkozy a été relativement suivie mais  il n’est pas certain que l’ancien président de la république ait réussi à convaincre au-delà de ses partisans habituels. tant sur la forme comme sur le fond cela a donné l’impression du déjà trop vu et trop entendu en 2012 bien sûr comme en 2007 comme en 2002. Sarkozy a fait du Sarkozy avec toutes les apparences du volontarisme mais enveloppé dans le plus grand flou sur le fond. D’une certaine manière Sarkozy fait du Hollande mais avec la fougue du tribun en plus ; exemple le plus significatif : celui des 35 heures. En fait il ne les remet pas en cause et propose  comme les socialistes de renvoyer  à une discussion au sein des deux entreprises. Pire il prévoit que les heures entre 35 et 39 seront rémunérées. Le contraire de ce que veulent Macron  et nombre d’experts économiques qui eux souhaitent le retour aux 39 heures sans aucune compensation salariale. Pourquoi ce flou, pourquoi cet attentisme ? Simplement pour ne pas déplaire à certaines couches moyennes et notamment aux cadres qui apprécient particulièrement la culture RTT. Une culture qui pourtant a fini de tuer la compétitivité française et qui est largement responsable de la très forte augmentation du chômage dans le pays. Pas étonnant, on à augmenter brutalement les coûts de 10 % pour une économie qui n’était déjà pas très compétitive. Certains objectent que cette augmentation de 10 % a été compensée par des efforts de productivité, ce qui n’est pas faux mais de toute façon ces efforts de compétitivité auraient été nécessaires sans les 35 heures compte tenu de l’environnement concurrentiel international. Les socialistes affirment que les 35 heures ont créé 400 000 emplois ils oublient de dire que la réduction du temps de travail a sans doute empêché la création de 2 millions d’emplois  ultérieurement. Dans de nombreux autres domaines Sarkozy a entretenu le même flou concernant par exemple la réduction des dépenses publiques. L’économie française a effectivement besoin d’un choc mais ce n’est sans doute pas avec du réchauffé qu’on le provoquera.

 




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