Economie-
Les écolos on réussit à faire voter par l’Assemblée nationale- très clairsemée, le principe de prix plancher. D’ores et déjà on peut prévoir que cette disposition ne pourra pas être appliquée puisque ces prix plancher seraient arrêtés par des conférences publiques ! On confond ainsi les concepts de coûts et de prix. Ou le retour de la régulation administrative des prix dans des marchés internationaux.
La proposition de loi qui doit être examiné par le Sénat avant de revenir à l’assemblée relève davantage d’un affichage politique que d’une proposition économique crédible.
Un texte d’une grande confusion qui mélange un peu tout y compris l’introduction de rémunérations. Un texte qui pourrait se retourner complètement contre l’agriculture avec par exemple des coopératives d’achat étrangères, une envolée des importations et des produits français plombés par une tarification théorique.
Dernière observation, la négociation ne serait être d’ordre public à moins d’administrer le secteur ou le retour du système socialiste.
Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur les conditions de concurrence notamment en assurant le contrôle scientifique des coûts et en laissant la profession négocier librement les prix. Ce concept de conférence publique sur les prix apparaît surtout démagogique et illusoire.
Certes Macron avait curieusement évoqué l’idée de prix plancher en surprenant d’ailleurs toute sa majorité mais c’était au moment le plus chaud de la contestation des agriculteurs.
La proposition de loi de Marie Pochon a été approuvée par 89 voix contre 66. La gauche a voté pour, la majorité présidentielle contre, le RN s’est abstenu et Les Républicains n’étaient pas présents au moment du scrutin.
Seulement si une majorité de producteurs d’une filière s’accordent pour convoquer cette conférence, elle aura alors lieu chaque année, avant le 31 décembre, sous l’égide du médiateur des relations commerciales agricoles, nommé par le gouvernement.
Les prix ainsi déterminés permettront de rémunérer les agriculteurs à hauteur de deux fois le Smic, le prix minimum pouvant être revu tous les quatre mois. « La conférence publique de filière détermine un prix minimal d’achat des produits agricoles, qui ne peut être inférieur aux coûts de production », précise la proposition de loi.
« En cas de présomption de forte hausse ou forte baisse des coûts de production agricoles », une nouvelle conférence publique de filière est réunie pour déterminer un nouveau prix minimal d’achat. Enfin, si aucun accord n’est trouvé lors des négociations, un compte-rendu des discussions est remis au gouvernement qui pourra arrêter un prix minimal. Bref le retour au prix administré.
Au banc pour le gouvernement, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher a rejeté avec vigueur le dispositif proposé par Marie Pochon, le jugeant « inopérant » même si le gouvernement « partage pleinement (sa) préoccupation » quant au revenu des agriculteurs.
« La piste conduisant à des prix administrés doit être écartée » car ce n’est pas le gouvernement qui « peut déterminer le prix pour un secteur économique », a-t-elle dit.
Le Sénat doit maintenant se prononcer sur la proposition de loi, le texte suivant la navette parlementaire. Mais son adoption est loin d’être garantie. Fin février, le chef des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau dénonçait « une très mauvaise idée, promue notamment par LFI ».
« Il s’agira d’un revenu minimum universel agricole, idée socialiste! Le prix plancher deviendra un prix de marché dans Egalim. Dans la diversité des régions et des exploitations, les écarts vont s’agrandir. On marche sur la tête! » écrivait le sénateur de Vendée sur X.
Européennes : comment les votes sont influencés
Européennes : comment les votes sont influencés
À l’approche des élections européennes de 2024, il apparaît que les enjeux géopolitiques mondiaux ainsi que les sondages pré-électoraux influencent significativement les orientations politiques des partis et les décisions des électeurs. Cette tribune explore comment les crises internationales, les sondages et les stratégies réactives des partis politiques s’entremêlent, avec un accent particulier sur les risques de renforcement des partis extrêmes par les stratégies actuellement menées, tout en soulignant comment ces facteurs convergent pour redéfinir le paysage politique de l’Union européenne. Par Véronique Chabourine, membre du bureau de l’association Renew Europe France Paris, déléguée chargée de la communication dans La Tribune.
En 2024, décrite par l’agrégateur de sondage Europe Elects comme « l’année des élections », la moitié de la population mondiale vit dans des pays ayant voté ou devant voter.
Cependant, le récent rapport d’indice des démocraties, V-Dem, révèle que 56% de cette population est sous le joug d’autocraties électorales ou fermées, une hausse de 8% depuis 10 ans, soulignant un déclin démocratique notable puisque seulement 16% de la population mondiale bénéficient d’une démocratie électorale, niveau le plus bas depuis 1998.
D’après l’indice de démocratie 2023 de l’Economist Intelligence Unit, 15 États membres de l’Union européenne sont classés en « pleine démocratie », les autres, dont la France, se trouvent en « démocratie imparfaite ». Selon ce classement, être en « démocratie imparfaite » est souvent le signe d’une défiance politique, et d’un niveau de participation électorale faible malgré une gouvernance électorale libre. Dans le contexte actuel, marqué par des crises, économiques post-pandémiques, environnementales et géopolitiques, les électeurs se tournent de plus en plus vers des solutions radicales.
L’incertitude économique, les défis climatiques et les tensions internationales alimentent les discours populistes, comme celui de Donald Trump, qui en prévision de l’élection présidentielle américaine utilisent des rhétoriques de protectionnisme économique, anti-immigration, anti-avortement et anti-OTAN pour polariser. De même en Europe, ces mêmes crises alimentent la montée des partis d’extrême droite, qui capitalisent sur une défiance croissante envers les institutions, sur les diverses crises avec une sensibilité accrue aux questions de souveraineté et d’identité nationale, le dernier sondage du laboratoire d’opinion Cluster17 montre que pour 26% des Français, c’est la sécurité suivie de l’immigration pour 15% (choix unique) qui motive leur vote le 9 juin.
En troisième position, 10% se déplaceront aux urnes pour le pouvoir d’achat. Depuis le début du mois de mai, plus de 83 études d’opinion en France ont été recensées par l’agrégateur de sondage Toute l’Europe permettant de dessiner les intentions de vote du 9 juin, et plaçant le Rassemblement national avec Jordan Bardella en tête des sondages, avec plus de 30%, soit un score deux fois plus important que celui de la liste Besoin d’Europe menée par Valérie Hayer.
Tous les sondages s’accordent à publier les mêmes tendances, dessinant ainsi la popularité d’un candidat par l’effet bandwagon, processus par lequel un candidat en tête des sondages devient plus populaire et augmente ses chances d’obtenir des voix ; les sondages peuvent influencer les électeurs ; les médias tendent à se concentrer sur les candidats qui mènent dans les sondages, ce qui peut également influencer l’opinion publique. Une étude publiée dans la revue PLOS ONE révèle que l’exposition répétée aux noms de politiciens a un effet mesurable sur les préférences des individus.
La couverture médiatique qu’elle soit neutre, positive ou négative peut rendre les candidats plus familiers. Si les sondages participent à influencer les électeurs, ils participent également à façonner les programmes de campagne des partis. Ainsi les partis incluent davantage dans leurs projets européens, la défense, la sécurité et l’immigration, qui sont traditionnellement les axes de campagne des partis d’extrême droite, c’est le cas de la liste Besoin d’Europe avec pour « premier combat » : la défense et la diplomatie, la sécurité intérieure et la maîtrise des frontières, la liste Place Publique, elle, oriente sa première ligne de programme sur la défense européenne. Au-delà des programmes politiques et des conditions contextuelles, les qualités personnelles des candidats, leur résonance sociologique et leur visibilité sur les réseaux sociaux ont un impact direct sur les résultats électoraux.
Selon des recherches publiées par le Multidisciplinary Digital Publishing Institute (MDPI), les traits de caractère et la communication personnelle des candidats influencent fortement le choix des électeurs, qui recherchent une résonance personnelle avec les candidats. Cette dynamique peut apporter des éléments de réponse au leader dans les sondages, Jordan Bardella, malgré un relativement maigre bilan de son parti au parlement européen.
Les stratégies des deux partis donnés en tête des sondages, après le Rassemblement national respectivement, Besoin d’Europe (incluant Renaissance) et Place Publique peuvent risquer en cherchant à apaiser les thèmes traditionnels de l’extrême droite, comme la sécurité intérieure, la défense ou l’immigration renforcer ces mêmes partis. De même qu’en mettant l’accent sur les crises ou l’opinion publique est plus encline à soutenir l’extrême droite.
Lors des élections européennes, les électeurs ont tendance à privilégier les enjeux nationaux plutôt que les questions spécifiquement européennes, ainsi les questions économiques et sociales nationales devraient dominer l’agenda électoral même lors d’un scrutin européen.