Budget 2014 : Les assurés sociaux vont payer plus
Ce ne sont pas des impôts mais des contributions ou des non remboursements, une subtile dialectique pour le budget 2014 ; Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici ont bien insisté en présentant, mercredi 11 septembre, le projet de budget 2014 : hormis la TVA, il n’y aura pas de hausse générale des prélèvements obligatoires. Ce qui ne signifie pas que les Français ne vont pas être mis à contribution. Sur les 15 milliards d’euros d’économies annoncées par le Premier ministre pour l’an prochain, 6 milliards vont concerner les budgets sociaux: famille (avec la réforme de certaines allocations), vieillesse (avec la mise en oeuvre de la réforme Ayrault) et surtout santé. En effet, les dépenses d’assurance-maladie ne devraient pas augmenter de plus de 2,4% l’an prochain, ce qui représenterait un peu plus de 2,5 milliards d’économies avec, une énième fois, la mise en place de nouvelles taxes. Elles viendront s’ajouter pour les salariés à la suppression de l’avantage fiscal pour leur complémentaire santé prévue dans le budget 2014. Ces nouvelles économies devraient être annoncées par Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, le 26 septembre, lors de la présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Selon Le Parisien de ce 12 septembre, le gouvernement aurait déjà acté ces mesures. Elles sont finalement assez classiques et reviennent chaque année. C’est le cas de la baisse du prix de certains médicaments, ce qui ne concerne pas les assurés. Les fumeurs devraient être à nouveau mis à contribution. Si le gouvernement a différé la hausse des taxes prévues au 1er octobre, au grand dam de Marisol Touraine, celle-ci devrait se « vanger » dans le PLFSS : une taxe sur les buralistes devrait être instaurée, qui pourrait être répercutée sur les consommateurs. Les cigarettes électroniques pourraient également faire l’objet d’une taxation spéciale. Le gouvernement a d’autres pistes de taxation au nom bien sûr de la santé des Français. Les vins transformés, l’aspartam, ou encore les boissons énergisantes (comme le Red Bull) devraient être taxés. Concernant directement la santé, le remboursement des transports sanitaires (ambulances, VSL) devrait à nouveau être encadré. L’indemnisation des arrêts de travail pourrait aussi être moins généreux. Mais surtout, le gouvernement devrait instaurer un forfait de 5 euros par an versé par le patient à son médecin traitant. Une contrepartie à l’absence de hausse du prix de la consultation. Ce forfait rapporterait 150 millions mais les complémentaires santé pourraient le prendre en charge.