Volaillers français : entente sur les prix
Cette semaine, le gendarme de la concurrence doit épingler 35 volaillers, dont le plus important est LDC (Loué, le Gaulois…), et quatre associations professionnelles pour une entente sur les prix entre 2000 et 2007, révèle Le Journal du Dimanche. L’information a été confirmée par différentes sources auprès du Figaro, mais l’Autorité, contactée, refuse de s’exprimer avant l’annonce de la sanction prévue dans les prochains jours. L’Autorité a examiné les comptes-rendus d’une centaine de réunions organisées notamment par la Fédération interprofessionnelle de l’aviculture (FIA). «Ces réunions auxquelles une trentaine de volaillers participaient avaient pour but d’échanger sur les façons de faire face à la baisse de 30 % des ventes liée à la grippe aviaire, cumulée à une forte hausse des céréales», explique une source proche des industriels. Les céréales sont la composante majeure du prix de vente du poulet. Or, si la hausse de cette matière première est immédiatement répercutée par l’abattoir auprès de l’éleveur, les entreprises transformatrices négocient, elles, avec la grande distribution des prix de vente annuels, qui ne tiennent pas compte des fluctuations. Pour plaider leur cause auprès de l’Autorité de la concurrence, les industriels ont mis en avant la situation fragile de leur profession. Plusieurs entreprises, initialement visées, ont disparu depuis le début de l’enquête. C’est le cas d’une filiale de Doux. Une dizaine de volaillers parmi la trentaine interrogée auraient indiqué risquer la liquidation en cas d’amende importante. Celle-ci peut, en théorie, atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires, mais est minorée en cas de reconnaissance des faits, comme la plupart des entreprises semblent l’avoir fait. Les volaillers ont également expliqué que les pratiques ont cessé depuis 2007 et surtout que le consommateur n’a pas souffert de l’entente. Ce sont les distributeurs qui ont pris en charge la surfacturation et ce sont eux qui semblent être à l’origine de l’enquête.