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Les trains autonomes : Plus sérieux que la voiture

Les trains autonomes : Plus sérieux que la voiture

Un article du Wall Street JournalQui vante les mérites du train autonome (dont la technologie existe depuis longtemps; La SNCF par exemple il y a une quarantaine d’années a renoncé au TGV autonome par crainte des réactions des passagers)

Au moment où les Etats-Unis sont confrontés à une pénurie de chauffeurs routiers et que les entreprises se demandent comment atteindre leurs objectifs de réduction d’​émissions de carbone, les trains — qui consomment quatre à cinq fois moins d’énergie que les camions par kilomètre — pourraient revenir sur le devant de la scène deux siècles après leur apparition

Les trains peuvent sembler être une technologie mature, sans véritable place pour les innovations ou la croissance : la création de nouvelles lignes ferroviaires a, en effet, un coût prohibitif, comme l’ont montré les querelles sur le prix du développement du réseau Amtrak (NDLR : entreprise ferroviaire publique). Mais les chercheurs qui étudient la question affirment que rendre les trains totalement autonomes pourrait améliorer leur sécurité et augmenter considérablement la quantité de marchandises pouvant être transportées sur le réseau ferroviaire américain, en l’exploitant plus efficacement.

Au moment où les Etats-Unis sont confrontés à une pénurie de chauffeurs routiers et que les entreprises se demandent comment atteindre leurs objectifs de réduction d’​émissions de carbone, les trains — qui consomment quatre à cinq fois moins d’énergie que les camions par kilomètre — pourraient revenir sur le devant de la scène deux siècles après leur apparition.

J’ai écrit sur les obstacles qui freinent les grandes ambitions des voitures autonomes. Mais les trains ont des caractéristiques qui leur permettent de contourner ces difficultés. Leur plus grand atout est qu’ils roulent sur des rails. Cela signifie qu’un conducteur d’un train équipé d’une intelligence artificielle n’a pas à se préoccuper des problèmes auxquels sont confrontés les conducteurs de voitures ou de camions — pas de véhicule trop collant, de changement de voie, de bifurcation à gauche en contresens de la circulation, etc.

« Nous pensons que les trains vont acquérir l’autonomie complète plus rapidement que les véhicules », déclare Maxim A. Dulebenets, professeur adjoint de génie civil à l’université A&M de Floride, qui a récemment publié une vaste recension de la littérature sur le sujet. L’une des raisons est que des centaines de trains de passagers fonctionnent déjà de manière autonome dans le monde sur les réseaux urbains de métros.

La première rame de métro complètement autonome a été inaugurée à Kobe, au Japon, en 1981, et la technologie n’a cessé de se propager depuis, se déployant de Paris à New Delhi, et de Sao Paulo à Vancouver. Le premier train de marchandises entièrement autonome au monde, qui traverse l’outback australien, a été mis en service sur des trajets réguliers en 2019 par la compagnie minière Rio Tinto. En janvier 2020, la Chine a commencé à exploiter un train à grande vitesse entièrement autonome entre Pékin et Zhangjiakou, la ville hôte des Jeux olympiques d’hiver 2022.

Un certain nombre d’autres essais de trains autonomes de passagers et de marchandises sont en cours. Les premiers tests d’une locomotive germano-néerlandais dédiée au fret desservant le port de Rotterdam ont commencé ce mois-ci. En France, la SNCF expérimente actuellement un train qui pourrait commencer à transporter des passagers dès 2023. Et aux Etats-Unis, un modèle de train de marchandises autonome, construit par New York Air Brake, a été testé dans le désert du Colorado en 2019.

Un futur incluant des trains autonomes pourrait permettre d’acheminer beaucoup plus de marchandises sur le réseau ferroviaire américain existant sans ajouter de nouvelles lignes, explique Nalin Jain, président groupe de la division électronique numérique chez Wabtec, un fabricant de trains basé à Pittsburgh, dont les origines remontent à plus de 150 ans. La technologie actuelle et celle à venir permettront aux trains d’être plus longs, de circuler avec moins de distance entre eux, et d’être démontés et remontés plus facilement dans les ports et les gares de triage, ajoute-t-il.

Une étude financée par l’Union européenne et publiée en 2020 a montré que le passage à des solutions plus récentes pour la gestion des trains pourrait accroître la capacité des réseaux ferroviaires existants dans des proportions allant jusqu’à 44 %. Une analyse interne de Wabtec indique qu’aux Etats-Unis, le gain pourrait être encore plus important — jusqu’à 50 %. Une hausse de cette ampleur des tonnes-kilomètres transportées par le réseau ferroviaire américain équivaudrait à faire voler chaque année d’une côte des Etats-Unis à l’autre un million de Boeing 747-10 en pleine charge.

Selon Jean-François Beaudoin, senior vice-président pour les solutions digitales chez Alstom, il est beaucoup plus difficile de faire rouler des trains autonomes sur des réseaux ferroviaires ouverts et partagés que sur des réseaux de métro en circuit fermé. Pour ce faire, il faut doter ces trains « d’yeux et d’oreilles », comme il les appelle, c’est-à-dire de capteurs capables de détecter les obstacles inattendus sur la voie

Malgré tous les progrès réalisés par les ingénieurs, les trains à conduite automatique ne sont pas prêts à être déployés n’importe où, avertit le docteur Dulebenets. La plupart des trains autonomes sont construits pour circuler sur de nouvelles voies dédiées qu’ils n’ont pas à partager avec d’autres, contrôlés par des humains. Ces réseaux plus modernes ne comportent généralement pas de zones à risque comme les passages à niveau, où la grande majorité des accidents impliquant des trains et des véhicules motorisés se produisent chaque année aux Etats-Unis.

Selon Jean-François Beaudoin, senior vice-président pour les solutions digitales chez Alstom, il est beaucoup plus difficile de faire rouler des trains autonomes sur des réseaux ferroviaires ouverts et partagés que sur des réseaux de métro en circuit fermé. Pour ce faire, il faut doter ces trains « d’yeux et d’oreilles », comme il les appelle, c’est-à-dire de capteurs capables de détecter les obstacles inattendus sur la voie.

La complexité du réseau ferroviaire américain, où de nombreuses lignes sont exploitées par plusieurs compagnies ferroviaires privées, a pour conséquence que l’automatisation de notre réseau pourrait être laborieuse — le processus « pourrait prendre des décennies », prévient le docteur Dulebenets. Faire en sorte que les trains autonomes cohabitent harmonieusement avec ceux conduits par des humains s’apparente aux problèmes posés par la technologie de conduite autonome partielle, dans laquelle l’homme et l’IA doivent être coordonnés de manière à ne pas se provoquer de désordre pour l’un et l’autre.

En matière de sécurité, note M. Beaudoin, « nous sommes beaucoup plus exigeants avec les machines qu’avec les humains, car nous avons beaucoup plus d’empathie pour un humain qui commet une erreur que pour une machine qui en fait une ». Un système de métro automatisé doit être conçu pour faire un million de fois moins d’erreurs qu’un technicien humain n’en ferait, résume-t-il.

La cybersécurité est un autre immense problème potentiel. Les trains peuvent peser entre 4 000 et 20 000 tonnes, transporter des matières dangereuses et mettre des kilomètres à freiner. Les télécommander, c’est exposer une telle masse au risque d’une prise de contrôle par des hackers, si les systèmes qui les pilotent ne sont pas d’une sécurité absolue.

Une des autres questions soulevées par les trains autonomes est d’ordre juridique : qui est responsable lorsque, de manière inévitable, un accident se produit ? Comme pour les voitures autonomes, le problème est que même si un système automatisé est plus sûr que la conduite humaine, il peut, en cas de défaillance, aboutir à un transfert de la responsabilité dans l’accident. Une vieille hypothèse en philosophie morale sur la prise de décision éthique — le fameux dilemme du tramway — pourrait devenir tout à fait concrète une fois que l’IA contrôlera entièrement un train.

En Australie, le premier train de marchandises autonome au monde — toujours le seul à l’heure actuelle —, intègre des capteurs et des systèmes de traitement à bord et à l’échelle du réseau, indique un porte-parole de Rio Tinto. Le train lui-même est doté de caméras, de radars et d’un système de détection des collisions, et la ligne qu’il emprunte est équipée de vidéosurveillance couvrant tous les passages à niveau ouverts à la circulation

Ces sujets mis à part, les trains américains sont déjà, à certains égards, étonnamment automatisés, rappelle Eric Gebhardt, directeur de la technologie chez Wabtec. La loi fédérale américaine exige, depuis décembre 2020, que tous les trains américains soient équipés d’un système de commande intégrale des trains (Positive Train Control, PTC), qui rappelle un peu les dispositifs de freinage d’urgence automatiques des voitures. Ce système empêche les trains d’entrer en collision entre eux, de rouler trop vite dans les virages ou de franchir des aiguillages mal paramétrés.

Comme cela s’est produit dans d’autres types d’infrastructures de transport, comme les ports, le passage aux systèmes autonomes pourrait se dérouler parallèlement à d’autres améliorations. La logique est la suivante : si l’on doit acheter une nouvelle locomotive ou apporter des améliorations importantes à un réseau ferroviaire, autant procéder à toutes les adaptations disponibles et économiquement rentables en même temps.

La prochaine étape de l’automatisation consistera à remplacer le block-système à voie fermée actuellement utilisé pour le maintien des distances de sécurité entre les trains — une conception dans laquelle les lignes ferroviaires sont divisées en bloc de longueur déterminée où un seul train à la fois est autorisé à circuler à la fois, poursuit M. Gebhardt. Un block-système à voie ouverte permet, en revanche, aux trains de se rapprocher les uns des autres, car le périmètre de sécurité situé devant et derrière se déplace avec le train. Le passage à cette solution nécessite toutefois de maintenir une communication constante entre les trains et un système central de régulation. Plusieurs entreprises clientes de Wabtec la testent déjà, ajoute M. Gebhardt.

L’étude de l’UE qui a montré que la capacité du réseau ferroviaire pourrait augmenter de moitié grâce à l’application de nouvelles technologies suppose également que ces trains utilisent un block-système à voie ouverte, géré par des ordinateurs embarqués dans les locomotives. Cela permettrait au train de communiquer avec celui qui le précède, de connaître son poids, la météo, ce qu’il fait et quand il va freiner. Un des avantages des réseaux ferroviaires est qu’ils sont déjà truffés de signaux et de capteurs, de sorte qu’une partie de l’« intelligence » nécessaire au contrôle d’un train peut être intégrée à la voie elle-même, et que les décisions concernant leur vitesse peuvent être prises à distance.

En Australie, le premier train de marchandises autonome au monde — toujours le seul à l’heure actuelle —, intègre des capteurs et des systèmes de traitement à bord et à l’échelle du réseau, indique un porte-parole de Rio Tinto. Le train lui-même est doté de caméras, de radars et d’un système de détection des collisions, et la ligne qu’il emprunte est équipée de vidéosurveillance couvrant tous les passages à niveau ouverts à la circulation.

Rio Tinto surnomme son train automatisé « le plus grand robot du monde », une description qui semble correspondre à la réalité. Selon le professeur Dulebenets, les problèmes à résoudre pour créer et déployer des trains automatisés à travers le monde sont les mêmes que ceux auxquels les robots sont confrontés dans tous les autres domaines. Qu’il s’agisse de leur acceptation par le public, de la communication entre eux et avec les conducteurs d’autres véhicules ou de la recherche de nouveaux rôles pour les employés qu’ils pourraient évincer de leurs postes actuels, le principal obstacle à l’adoption des trains autonomes, c’est nous.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Grégoire Arnould)

Energie-Voiture à Hydrogène : quelles perspectives ?

Energie-Voiture à  Hydrogène : quelles perspectives ?

Le handicap des voitures électriques c’est évidemment l’énorme poids mort des batteries aussi la question de la performance sans parler  de la problématique écologique.( Extraction des métaux et Recyclage). D’où l’idée d’utiliser l’hydrogène via des piles à combustible. Un article des Échos rappelle la problématique.

La pile à combustible va désormais concurrencer les batteries dans les véhicules électriques. Reste à faire baisser les coûts, produire de l’hydrogène propre et mailler le territoire de stations.

Le véhicule électrique à batteries rechargeables pourrait-il être envoyé à la retraite de façon prématurée ? Certes, il s’en est vendu quelque 2,2 millions l’an dernier, mais malgré les énormes investissements des constructeurs, les ventes ne décollent pas vraiment et les batteries sont toujours pointées du doigt : coût environnemental élevé, autonomie trop limitée et temps de recharge trop long. En face, le véhicule fonctionnant avec une pile à combustible alimentée en hydrogène sort à peine des limbes mais présente de sérieux atouts. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), longtemps réservée sur l’hydrogène, a publié en juin dernier un rapport qui lui est très favorable, notamment dans le domaine des transports : « Le moment est venu d’exploiter le potentiel de l’hydrogène pour jouer un rôle clef dans un environnement énergétique propre, sûr et sécurisé. »

La Californie vise un million de véhicules électriques à hydrogène à l’horizon 2030. Même objectif pour la Chine, qui possède pourtant la moitié du parc mondial de véhicules électriques mais met désormais le cap sur l’hydrogène. C’est aussi une priorité nationale au Japon et en Corée. Car après une vingtaine d’années pour mettre au point la technologie, les premiers véhicules commerciaux, ceux de Toyota et de Hyundai, ont été lancés en 2014. Aujourd’hui la réglementation s’est adaptée et les arguments écologiques de la pile à combustible font mouche. Elle produit de l’électricité à partir de l’hydrogène embarqué dans un réservoir et de l’oxygène de l’air. Si bien que le véhicule ne produit ni gaz à effet de serre ni particule et ne rejette que de l’eau. En outre, faire un plein d’hydrogène prend 3 minutes au plus.

Encore faut-il avoir une station sous la main. C’est le point crucial. Le Japon et l’Allemagne ont déjà installé plusieurs dizaines de stations, tout comme la Californie et la Chine, qui prévoient d’en avoir un millier à l’horizon 2030. La France est plus timide et ne voit aujourd’hui circuler que 400 véhicules. Lancé par Nicolas Hulot, le plan national de déploiement de l’hydrogène pour la transition écologique privilégie les projets de transports en commun et de flotte captive. A l’image de Versailles, des Hauts-de-France ou de Pau où des bus fonctionnant à hydrogène entrent en service. « L’usage du véhicule hydrogène par les particuliers n’est pas prioritaire à cause du maillage de stations qu’il exige. Mieux vaut se concentrer sur les applications spécifiques comme les flottes, les professionnels ou les bus », justifie Maxime Pasquier, spécialiste du sujet à l’Ademe. Une approche trop timide pour les partisans de l’hydrogène au premier rang desquels l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac). « L’hydrogène règle le problème de la voiture électrique et des problèmes posés par les batteries. Avec 2 milliards d’euros, soit le tiers du coût d’une ligne TGV, on construit un réseau d’un millier de stations. C’est d’abord un choix politique », s’agace Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie chez Air Liquide.

 Pas si simple, réplique Maxime Pasquier : « Les énergéticiens ont évidemment intérêt à distribuer de l’hydrogène. Encore faut-il le faire dans de bonnes conditions environnementales. Il faut avoir une vision globale depuis la production de l’énergie primaire jusqu’à la consommation. » En effet l’hydrogène, essentiellement produit à partir de gaz naturel, ne constitue pas encore la panacée écologique. Sans parler du rendement de la pile à combustible qui est inférieur à celui d’une batterie. Conséquence, en intégrant les émissions liées à la production d’hydrogène, une voiture à pile à combustible dégage autant de CO2 qu’une automobile à moteur thermique.

Cependant, les choses pourraient évoluer très vite puisque l’on sait produire un hydrogène « vert », certes plus cher, grâce à l’électrolyse. « Il n’y a pas de verrou technologique et les coûts vont baisser avec le passage à l’échelle industrielle », assure Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. D’autant que les scientifiques travaillent déjà sur la technologie suivante, l’électrolyse à haute température. Dans son projet Zero Emission Valley, qui porte sur 20 stations et un millier de véhicules, la région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit ainsi de produire l’hydrogène grâce à 15 électrolyseurs répartis sur le territoire.

L’autre atout majeur de la voiture à hydrogène, c’est l’absence de particules. « Cela permet de résoudre immédiatement un gros problème de santé publique dans une ville comme Paris », insiste Mathieu Gardies, cofondateur de Hype. La jeune entreprise, soutenue par Air Liquide et qui a passé un partenariat avec Toyota, possède une flotte de 120 taxis à hydrogène Mirai et devrait en faire rouler 600 dès l’année prochaine . « L’hydrogène, c’est le pétrole de demain sans l’inconvénient de la géopolitique. La France a un véritable savoir-faire industriel avec beaucoup de brevets au CEA mais aussi au CNRS. Il faut y aller car le monde ne va pas attendre », analyse Florence Lambert.

L’hydrogène vert pourrait aussi devenir plus abondant et moins cher de 30 % d’ici à 2030 grâce aux énergies renouvelables, estime l’AIE. « Les prix de l’électricité solaire ou éolienne ont tellement baissé que des pays pourraient en consacrer une partie à produire de l’hydrogène », prédit Paul Lucchese, pionnier du secteur au sein du CEA et président de l’Hydrogen Implementing Agreement (HIA) au sein de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Le Japon passe déjà des accords avec la Nouvelle-Zélande, le Chili ou Brunei. »

L’intérêt des pays émergents

Quant à la pile à combustible, elle devrait aussi voir ses coûts baisser, estime Pierre Forté, fondateur de la société Pragma Industries, spécialiste du vélo à hydrogène (voir ci-dessous) : « Le coût d’une batterie est lié pour 70 % au prix de ses matériaux quand celui d’une pile à combustible dépend pour 90 % de son processus de fabrication. Sous réserve qu’une rupture intervienne dans le monde des batteries, je suis donc persuadé que les piles à combustible seront à terme beaucoup moins chères. »

L’avenir de l’hydrogène dans la mobilité dépendra pourtant d’abord des infrastructures. « Je ne crois pas à un développement massif dans le véhicule léger à un horizon visible, en raison des coûts de déploiement pour assurer un réseau dense de stations de recharge. Il faudrait pour cela des volontés politiques coordonnées à un niveau international », estime Patrice Geoffron, professeur au Laboratoire d’économie de Dauphine et spécialiste de l’énergie. On pourrait voir une répartition des rôles : au véhicule à batterie la mobilité urbaine et à celui à hydrogène les trajets longue distance.

A moins que les réseaux électriques finissent par jouer les arbitres. « Dans bien des pays émergents on pousse l’hydrogène en avant car les réseaux électriques ne sont pas suffisamment stables pour assurer la recharge des batteries », observe Fabio Ferrari, président de Symbio, un fabricant de piles à combustible créé à partir de recherches menées aux CEA, filiale de Michelin et dont Faurecia devrait devenir coactionnaire d’ici la fin de l’année. Un problème qui pourrait à long terme s’étendre aux pays européens, estime Paul Lucchese : « C’est un aspect qu’on oublie, mais qu’adviendra-t-il lorsque des millions de véhicules électriques auront besoin d’une recharge rapide ? »

Il fut l’une des vedettes du G7 de Biarritz au mois d’août dernier. Développé et fabriqué parPragma Industries, une jeune entreprise locale, Alpha est le premier vélo fonctionnant grâce à l’hydrogène. Le système est logé dans le cadre. La bonbonne de gaz alimente la pile à combustible qui fournit l’électricité au petit moteur placé au niveau du moyeu, comme sur n’importe quel vélo électrique. Pragma,mis en avant par la région Nouvelle-Aquitaine, a profité de l’événement pour mettre 200 vélos à disposition des participants. Un succès puisqu’ils ont parcouru près de 4.500 kilomètres en quatre jours. Avec une autonomie de 150 kilomètres et bientôt 200 kilomètres pour un prix de 7.000 euros, qui va descendre à 4.000 euros l’an prochain, ils ne sont pas destinés aux particuliers. « Nous ne vendons pas seulement un vélo mais un écosystème complet de mobilité durable », résume Pierre Forté, le fondateur de l’entreprise. Pragma Industries a ainsi déjà vendu une centaine de vélos et des bornes de rechargement à plusieurs municipalités comme Bayonne, Saint-Lô, Cherbourg ou Chambéry. Quant aux 200 vélos présentés à Biarritz, ils ont été acquis par le groupe Engie Cofely. « Grâce au coup de projecteur du G7, nous avons beaucoup de contacts provenant du Kazakhstan, d’Inde, de Chine ou du Mexique, dans lesquels le réseau est insuffisant pour recharger les vélos électriques classiques », assure Pierre Forté.

Voiture à Hydrogène : quelles perspectives ?

Voiture à  Hydrogène : quelles perspectives ?

Le handicap des voitures électriques c’est évidemment l’énorme poids mort des batteries aussi la question de la performance sans parler  de la problématique écologique.( Extraction des métaux et Recyclage). D’où l’idée d’utiliser l’hydrogène via des piles à combustible. Un article des Échos rappelle la problématique.

La pile à combustible va désormais concurrencer les batteries dans les véhicules électriques. Reste à faire baisser les coûts, produire de l’hydrogène propre et mailler le territoire de stations.

Le véhicule électrique à batteries rechargeables pourrait-il être envoyé à la retraite de façon prématurée ? Certes, il s’en est vendu quelque 2,2 millions l’an dernier, mais malgré les énormes investissements des constructeurs, les ventes ne décollent pas vraiment et les batteries sont toujours pointées du doigt : coût environnemental élevé, autonomie trop limitée et temps de recharge trop long. En face, le véhicule fonctionnant avec une pile à combustible alimentée en hydrogène sort à peine des limbes mais présente de sérieux atouts. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), longtemps réservée sur l’hydrogène, a publié en juin dernier un rapport qui lui est très favorable, notamment dans le domaine des transports : « Le moment est venu d’exploiter le potentiel de l’hydrogène pour jouer un rôle clef dans un environnement énergétique propre, sûr et sécurisé. »

La Californie vise un million de véhicules électriques à hydrogène à l’horizon 2030. Même objectif pour la Chine, qui possède pourtant la moitié du parc mondial de véhicules électriques mais met désormais le cap sur l’hydrogène. C’est aussi une priorité nationale au Japon et en Corée. Car après une vingtaine d’années pour mettre au point la technologie, les premiers véhicules commerciaux, ceux de Toyota et de Hyundai, ont été lancés en 2014. Aujourd’hui la réglementation s’est adaptée et les arguments écologiques de la pile à combustible font mouche. Elle produit de l’électricité à partir de l’hydrogène embarqué dans un réservoir et de l’oxygène de l’air. Si bien que le véhicule ne produit ni gaz à effet de serre ni particule et ne rejette que de l’eau. En outre, faire un plein d’hydrogène prend 3 minutes au plus.

Encore faut-il avoir une station sous la main. C’est le point crucial. Le Japon et l’Allemagne ont déjà installé plusieurs dizaines de stations, tout comme la Californie et la Chine, qui prévoient d’en avoir un millier à l’horizon 2030. La France est plus timide et ne voit aujourd’hui circuler que 400 véhicules. Lancé par Nicolas Hulot, le plan national de déploiement de l’hydrogène pour la transition écologique privilégie les projets de transports en commun et de flotte captive. A l’image de Versailles, des Hauts-de-France ou de Pau où des bus fonctionnant à hydrogène entrent en service. « L’usage du véhicule hydrogène par les particuliers n’est pas prioritaire à cause du maillage de stations qu’il exige. Mieux vaut se concentrer sur les applications spécifiques comme les flottes, les professionnels ou les bus », justifie Maxime Pasquier, spécialiste du sujet à l’Ademe. Une approche trop timide pour les partisans de l’hydrogène au premier rang desquels l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac). « L’hydrogène règle le problème de la voiture électrique et des problèmes posés par les batteries. Avec 2 milliards d’euros, soit le tiers du coût d’une ligne TGV, on construit un réseau d’un millier de stations. C’est d’abord un choix politique », s’agace Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie chez Air Liquide.

 Pas si simple, réplique Maxime Pasquier : « Les énergéticiens ont évidemment intérêt à distribuer de l’hydrogène. Encore faut-il le faire dans de bonnes conditions environnementales. Il faut avoir une vision globale depuis la production de l’énergie primaire jusqu’à la consommation. » En effet l’hydrogène, essentiellement produit à partir de gaz naturel, ne constitue pas encore la panacée écologique. Sans parler du rendement de la pile à combustible qui est inférieur à celui d’une batterie. Conséquence, en intégrant les émissions liées à la production d’hydrogène, une voiture à pile à combustible dégage autant de CO2 qu’une automobile à moteur thermique.

Cependant, les choses pourraient évoluer très vite puisque l’on sait produire un hydrogène « vert », certes plus cher, grâce à l’électrolyse. « Il n’y a pas de verrou technologique et les coûts vont baisser avec le passage à l’échelle industrielle », assure Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. D’autant que les scientifiques travaillent déjà sur la technologie suivante, l’électrolyse à haute température. Dans son projet Zero Emission Valley, qui porte sur 20 stations et un millier de véhicules, la région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit ainsi de produire l’hydrogène grâce à 15 électrolyseurs répartis sur le territoire.

L’autre atout majeur de la voiture à hydrogène, c’est l’absence de particules. « Cela permet de résoudre immédiatement un gros problème de santé publique dans une ville comme Paris », insiste Mathieu Gardies, cofondateur de Hype. La jeune entreprise, soutenue par Air Liquide et qui a passé un partenariat avec Toyota, possède une flotte de 120 taxis à hydrogène Mirai et devrait en faire rouler 600 dès l’année prochaine . « L’hydrogène, c’est le pétrole de demain sans l’inconvénient de la géopolitique. La France a un véritable savoir-faire industriel avec beaucoup de brevets au CEA mais aussi au CNRS. Il faut y aller car le monde ne va pas attendre », analyse Florence Lambert.

L’hydrogène vert pourrait aussi devenir plus abondant et moins cher de 30 % d’ici à 2030 grâce aux énergies renouvelables, estime l’AIE. « Les prix de l’électricité solaire ou éolienne ont tellement baissé que des pays pourraient en consacrer une partie à produire de l’hydrogène », prédit Paul Lucchese, pionnier du secteur au sein du CEA et président de l’Hydrogen Implementing Agreement (HIA) au sein de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Le Japon passe déjà des accords avec la Nouvelle-Zélande, le Chili ou Brunei. »

L’intérêt des pays émergents

Quant à la pile à combustible, elle devrait aussi voir ses coûts baisser, estime Pierre Forté, fondateur de la société Pragma Industries, spécialiste du vélo à hydrogène (voir ci-dessous) : « Le coût d’une batterie est lié pour 70 % au prix de ses matériaux quand celui d’une pile à combustible dépend pour 90 % de son processus de fabrication. Sous réserve qu’une rupture intervienne dans le monde des batteries, je suis donc persuadé que les piles à combustible seront à terme beaucoup moins chères. »

L’avenir de l’hydrogène dans la mobilité dépendra pourtant d’abord des infrastructures. « Je ne crois pas à un développement massif dans le véhicule léger à un horizon visible, en raison des coûts de déploiement pour assurer un réseau dense de stations de recharge. Il faudrait pour cela des volontés politiques coordonnées à un niveau international », estime Patrice Geoffron, professeur au Laboratoire d’économie de Dauphine et spécialiste de l’énergie. On pourrait voir une répartition des rôles : au véhicule à batterie la mobilité urbaine et à celui à hydrogène les trajets longue distance.

A moins que les réseaux électriques finissent par jouer les arbitres. « Dans bien des pays émergents on pousse l’hydrogène en avant car les réseaux électriques ne sont pas suffisamment stables pour assurer la recharge des batteries », observe Fabio Ferrari, président de Symbio, un fabricant de piles à combustible créé à partir de recherches menées aux CEA, filiale de Michelin et dont Faurecia devrait devenir coactionnaire d’ici la fin de l’année. Un problème qui pourrait à long terme s’étendre aux pays européens, estime Paul Lucchese : « C’est un aspect qu’on oublie, mais qu’adviendra-t-il lorsque des millions de véhicules électriques auront besoin d’une recharge rapide ? »

Il fut l’une des vedettes du G7 de Biarritz au mois d’août dernier. Développé et fabriqué parPragma Industries, une jeune entreprise locale, Alpha est le premier vélo fonctionnant grâce à l’hydrogène. Le système est logé dans le cadre. La bonbonne de gaz alimente la pile à combustible qui fournit l’électricité au petit moteur placé au niveau du moyeu, comme sur n’importe quel vélo électrique. Pragma,mis en avant par la région Nouvelle-Aquitaine, a profité de l’événement pour mettre 200 vélos à disposition des participants. Un succès puisqu’ils ont parcouru près de 4.500 kilomètres en quatre jours. Avec une autonomie de 150 kilomètres et bientôt 200 kilomètres pour un prix de 7.000 euros, qui va descendre à 4.000 euros l’an prochain, ils ne sont pas destinés aux particuliers. « Nous ne vendons pas seulement un vélo mais un écosystème complet de mobilité durable », résume Pierre Forté, le fondateur de l’entreprise. Pragma Industries a ainsi déjà vendu une centaine de vélos et des bornes de rechargement à plusieurs municipalités comme Bayonne, Saint-Lô, Cherbourg ou Chambéry. Quant aux 200 vélos présentés à Biarritz, ils ont été acquis par le groupe Engie Cofely. « Grâce au coup de projecteur du G7, nous avons beaucoup de contacts provenant du Kazakhstan, d’Inde, de Chine ou du Mexique, dans lesquels le réseau est insuffisant pour recharger les vélos électriques classiques », assure Pierre Forté.

Energie Hydrogène : quelle perspectives pour la voiture électrique ?

Energie Hydrogène : quelle perspectives pour la voiture électrique ?

Le handicap des voitures électriques c’est évidemment l’énorme poêle mort des batteries aussi la question de la performance sans de la problématique écologique.( Extraction des métaux et Recyclage). D’où l’idée d’utiliser l’hydrogène via des piles à combustible. Un article des Échos rappelle la problématique.

La pile à combustible va désormais concurrencer les batteries dans les véhicules électriques. Reste à faire baisser les coûts, produire de l’hydrogène propre et mailler le territoire de stations.

Le véhicule électrique à batteries rechargeables pourrait-il être envoyé à la retraite de façon prématurée ? Certes, il s’en est vendu quelque 2,2 millions l’an dernier, mais malgré les énormes investissements des constructeurs, les ventes ne décollent pas vraiment et les batteries sont toujours pointées du doigt : coût environnemental élevé, autonomie trop limitée et temps de recharge trop long. En face, le véhicule fonctionnant avec une pile à combustible alimentée en hydrogène sort à peine des limbes mais présente de sérieux atouts. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), longtemps réservée sur l’hydrogène, a publié en juin dernier un rapport qui lui est très favorable, notamment dans le domaine des transports : « Le moment est venu d’exploiter le potentiel de l’hydrogène pour jouer un rôle clef dans un environnement énergétique propre, sûr et sécurisé. »

La Californie vise un million de véhicules électriques à hydrogène à l’horizon 2030. Même objectif pour la Chine, qui possède pourtant la moitié du parc mondial de véhicules électriques mais met désormais le cap sur l’hydrogène. C’est aussi une priorité nationale au Japon et en Corée. Car après une vingtaine d’années pour mettre au point la technologie, les premiers véhicules commerciaux, ceux de Toyota et de Hyundai, ont été lancés en 2014. Aujourd’hui la réglementation s’est adaptée et les arguments écologiques de la pile à combustible font mouche. Elle produit de l’électricité à partir de l’hydrogène embarqué dans un réservoir et de l’oxygène de l’air. Si bien que le véhicule ne produit ni gaz à effet de serre ni particule et ne rejette que de l’eau. En outre, faire un plein d’hydrogène prend 3 minutes au plus.

Encore faut-il avoir une station sous la main. C’est le point crucial. Le Japon et l’Allemagne ont déjà installé plusieurs dizaines de stations, tout comme la Californie et la Chine, qui prévoient d’en avoir un millier à l’horizon 2030. La France est plus timide et ne voit aujourd’hui circuler que 400 véhicules. Lancé par Nicolas Hulot, le plan national de déploiement de l’hydrogène pour la transition écologique privilégie les projets de transports en commun et de flotte captive. A l’image de Versailles, des Hauts-de-France ou de Pau où des bus fonctionnant à hydrogène entrent en service. « L’usage du véhicule hydrogène par les particuliers n’est pas prioritaire à cause du maillage de stations qu’il exige. Mieux vaut se concentrer sur les applications spécifiques comme les flottes, les professionnels ou les bus », justifie Maxime Pasquier, spécialiste du sujet à l’Ademe. Une approche trop timide pour les partisans de l’hydrogène au premier rang desquels l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac). « L’hydrogène règle le problème de la voiture électrique et des problèmes posés par les batteries. Avec 2 milliards d’euros, soit le tiers du coût d’une ligne TGV, on construit un réseau d’un millier de stations. C’est d’abord un choix politique », s’agace Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie chez Air Liquide.

 Pas si simple, réplique Maxime Pasquier : « Les énergéticiens ont évidemment intérêt à distribuer de l’hydrogène. Encore faut-il le faire dans de bonnes conditions environnementales. Il faut avoir une vision globale depuis la production de l’énergie primaire jusqu’à la consommation. » En effet l’hydrogène, essentiellement produit à partir de gaz naturel, ne constitue pas encore la panacée écologique. Sans parler du rendement de la pile à combustible qui est inférieur à celui d’une batterie. Conséquence, en intégrant les émissions liées à la production d’hydrogène, une voiture à pile à combustible dégage autant de CO2 qu’une automobile à moteur thermique.

Cependant, les choses pourraient évoluer très vite puisque l’on sait produire un hydrogène « vert », certes plus cher, grâce à l’électrolyse. « Il n’y a pas de verrou technologique et les coûts vont baisser avec le passage à l’échelle industrielle », assure Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. D’autant que les scientifiques travaillent déjà sur la technologie suivante, l’électrolyse à haute température. Dans son projet Zero Emission Valley, qui porte sur 20 stations et un millier de véhicules, la région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit ainsi de produire l’hydrogène grâce à 15 électrolyseurs répartis sur le territoire.

L’autre atout majeur de la voiture à hydrogène, c’est l’absence de particules. « Cela permet de résoudre immédiatement un gros problème de santé publique dans une ville comme Paris », insiste Mathieu Gardies, cofondateur de Hype. La jeune entreprise, soutenue par Air Liquide et qui a passé un partenariat avec Toyota, possède une flotte de 120 taxis à hydrogène Mirai et devrait en faire rouler 600 dès l’année prochaine . « L’hydrogène, c’est le pétrole de demain sans l’inconvénient de la géopolitique. La France a un véritable savoir-faire industriel avec beaucoup de brevets au CEA mais aussi au CNRS. Il faut y aller car le monde ne va pas attendre », analyse Florence Lambert.

L’hydrogène vert pourrait aussi devenir plus abondant et moins cher de 30 % d’ici à 2030 grâce aux énergies renouvelables, estime l’AIE. « Les prix de l’électricité solaire ou éolienne ont tellement baissé que des pays pourraient en consacrer une partie à produire de l’hydrogène », prédit Paul Lucchese, pionnier du secteur au sein du CEA et président de l’Hydrogen Implementing Agreement (HIA) au sein de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Le Japon passe déjà des accords avec la Nouvelle-Zélande, le Chili ou Brunei. »

L’intérêt des pays émergents

Quant à la pile à combustible, elle devrait aussi voir ses coûts baisser, estime Pierre Forté, fondateur de la société Pragma Industries, spécialiste du vélo à hydrogène (voir ci-dessous) : « Le coût d’une batterie est lié pour 70 % au prix de ses matériaux quand celui d’une pile à combustible dépend pour 90 % de son processus de fabrication. Sous réserve qu’une rupture intervienne dans le monde des batteries, je suis donc persuadé que les piles à combustible seront à terme beaucoup moins chères. »

L’avenir de l’hydrogène dans la mobilité dépendra pourtant d’abord des infrastructures. « Je ne crois pas à un développement massif dans le véhicule léger à un horizon visible, en raison des coûts de déploiement pour assurer un réseau dense de stations de recharge. Il faudrait pour cela des volontés politiques coordonnées à un niveau international », estime Patrice Geoffron, professeur au Laboratoire d’économie de Dauphine et spécialiste de l’énergie. On pourrait voir une répartition des rôles : au véhicule à batterie la mobilité urbaine et à celui à hydrogène les trajets longue distance.

A moins que les réseaux électriques finissent par jouer les arbitres. « Dans bien des pays émergents on pousse l’hydrogène en avant car les réseaux électriques ne sont pas suffisamment stables pour assurer la recharge des batteries », observe Fabio Ferrari, président de Symbio, un fabricant de piles à combustible créé à partir de recherches menées aux CEA, filiale de Michelin et dont Faurecia devrait devenir coactionnaire d’ici la fin de l’année. Un problème qui pourrait à long terme s’étendre aux pays européens, estime Paul Lucchese : « C’est un aspect qu’on oublie, mais qu’adviendra-t-il lorsque des millions de véhicules électriques auront besoin d’une recharge rapide ? »

Il fut l’une des vedettes du G7 de Biarritz au mois d’août dernier. Développé et fabriqué parPragma Industries, une jeune entreprise locale, Alpha est le premier vélo fonctionnant grâce à l’hydrogène. Le système est logé dans le cadre. La bonbonne de gaz alimente la pile à combustible qui fournit l’électricité au petit moteur placé au niveau du moyeu, comme sur n’importe quel vélo électrique. Pragma,mis en avant par la région Nouvelle-Aquitaine, a profité de l’événement pour mettre 200 vélos à disposition des participants. Un succès puisqu’ils ont parcouru près de 4.500 kilomètres en quatre jours. Avec une autonomie de 150 kilomètres et bientôt 200 kilomètres pour un prix de 7.000 euros, qui va descendre à 4.000 euros l’an prochain, ils ne sont pas destinés aux particuliers. « Nous ne vendons pas seulement un vélo mais un écosystème complet de mobilité durable », résume Pierre Forté, le fondateur de l’entreprise. Pragma Industries a ainsi déjà vendu une centaine de vélos et des bornes de rechargement à plusieurs municipalités comme Bayonne, Saint-Lô, Cherbourg ou Chambéry. Quant aux 200 vélos présentés à Biarritz, ils ont été acquis par le groupe Engie Cofely. « Grâce au coup de projecteur du G7, nous avons beaucoup de contacts provenant du Kazakhstan, d’Inde, de Chine ou du Mexique, dans lesquels le réseau est insuffisant pour recharger les vélos électriques classiques », assure Pierre Forté.

Hydrogène : quelle perspectives pour la voiture électrique ?

Hydrogène : quelle perspectives pour la voiture électrique ?

Le handicap des voitures électriques c’est évidemment l’énorme poêle mort des batteries aussi la question de la performance sans de la problématique écologique.( Extraction des métaux et Recyclage). D’où l’idée d’utiliser l’hydrogène via des piles à combustible. Un article des Échos rappelle la problématique.

La pile à combustible va désormais concurrencer les batteries dans les véhicules électriques. Reste à faire baisser les coûts, produire de l’hydrogène propre et mailler le territoire de stations.

Le véhicule électrique à batteries rechargeables pourrait-il être envoyé à la retraite de façon prématurée ? Certes, il s’en est vendu quelque 2,2 millions l’an dernier, mais malgré les énormes investissements des constructeurs, les ventes ne décollent pas vraiment et les batteries sont toujours pointées du doigt : coût environnemental élevé, autonomie trop limitée et temps de recharge trop long. En face, le véhicule fonctionnant avec une pile à combustible alimentée en hydrogène sort à peine des limbes mais présente de sérieux atouts. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), longtemps réservée sur l’hydrogène, a publié en juin dernier un rapport qui lui est très favorable, notamment dans le domaine des transports : « Le moment est venu d’exploiter le potentiel de l’hydrogène pour jouer un rôle clef dans un environnement énergétique propre, sûr et sécurisé. »

La Californie vise un million de véhicules électriques à hydrogène à l’horizon 2030. Même objectif pour la Chine, qui possède pourtant la moitié du parc mondial de véhicules électriques mais met désormais le cap sur l’hydrogène. C’est aussi une priorité nationale au Japon et en Corée. Car après une vingtaine d’années pour mettre au point la technologie, les premiers véhicules commerciaux, ceux de Toyota et de Hyundai, ont été lancés en 2014. Aujourd’hui la réglementation s’est adaptée et les arguments écologiques de la pile à combustible font mouche. Elle produit de l’électricité à partir de l’hydrogène embarqué dans un réservoir et de l’oxygène de l’air. Si bien que le véhicule ne produit ni gaz à effet de serre ni particule et ne rejette que de l’eau. En outre, faire un plein d’hydrogène prend 3 minutes au plus.

Encore faut-il avoir une station sous la main. C’est le point crucial. Le Japon et l’Allemagne ont déjà installé plusieurs dizaines de stations, tout comme la Californie et la Chine, qui prévoient d’en avoir un millier à l’horizon 2030. La France est plus timide et ne voit aujourd’hui circuler que 400 véhicules. Lancé par Nicolas Hulot, le plan national de déploiement de l’hydrogène pour la transition écologique privilégie les projets de transports en commun et de flotte captive. A l’image de Versailles, des Hauts-de-France ou de Pau où des bus fonctionnant à hydrogène entrent en service. « L’usage du véhicule hydrogène par les particuliers n’est pas prioritaire à cause du maillage de stations qu’il exige. Mieux vaut se concentrer sur les applications spécifiques comme les flottes, les professionnels ou les bus », justifie Maxime Pasquier, spécialiste du sujet à l’Ademe. Une approche trop timide pour les partisans de l’hydrogène au premier rang desquels l’Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible (Afhypac). « L’hydrogène règle le problème de la voiture électrique et des problèmes posés par les batteries. Avec 2 milliards d’euros, soit le tiers du coût d’une ligne TGV, on construit un réseau d’un millier de stations. C’est d’abord un choix politique », s’agace Pierre-Etienne Franc, vice-président hydrogène énergie chez Air Liquide.

 Pas si simple, réplique Maxime Pasquier : « Les énergéticiens ont évidemment intérêt à distribuer de l’hydrogène. Encore faut-il le faire dans de bonnes conditions environnementales. Il faut avoir une vision globale depuis la production de l’énergie primaire jusqu’à la consommation. » En effet l’hydrogène, essentiellement produit à partir de gaz naturel, ne constitue pas encore la panacée écologique. Sans parler du rendement de la pile à combustible qui est inférieur à celui d’une batterie. Conséquence, en intégrant les émissions liées à la production d’hydrogène, une voiture à pile à combustible dégage autant de CO2 qu’une automobile à moteur thermique.

Cependant, les choses pourraient évoluer très vite puisque l’on sait produire un hydrogène « vert », certes plus cher, grâce à l’électrolyse. « Il n’y a pas de verrou technologique et les coûts vont baisser avec le passage à l’échelle industrielle », assure Florence Lambert, directrice du CEA-Liten. D’autant que les scientifiques travaillent déjà sur la technologie suivante, l’électrolyse à haute température. Dans son projet Zero Emission Valley, qui porte sur 20 stations et un millier de véhicules, la région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit ainsi de produire l’hydrogène grâce à 15 électrolyseurs répartis sur le territoire.

L’autre atout majeur de la voiture à hydrogène, c’est l’absence de particules. « Cela permet de résoudre immédiatement un gros problème de santé publique dans une ville comme Paris », insiste Mathieu Gardies, cofondateur de Hype. La jeune entreprise, soutenue par Air Liquide et qui a passé un partenariat avec Toyota, possède une flotte de 120 taxis à hydrogène Mirai et devrait en faire rouler 600 dès l’année prochaine . « L’hydrogène, c’est le pétrole de demain sans l’inconvénient de la géopolitique. La France a un véritable savoir-faire industriel avec beaucoup de brevets au CEA mais aussi au CNRS. Il faut y aller car le monde ne va pas attendre », analyse Florence Lambert.

L’hydrogène vert pourrait aussi devenir plus abondant et moins cher de 30 % d’ici à 2030 grâce aux énergies renouvelables, estime l’AIE. « Les prix de l’électricité solaire ou éolienne ont tellement baissé que des pays pourraient en consacrer une partie à produire de l’hydrogène », prédit Paul Lucchese, pionnier du secteur au sein du CEA et président de l’Hydrogen Implementing Agreement (HIA) au sein de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Le Japon passe déjà des accords avec la Nouvelle-Zélande, le Chili ou Brunei. »

L’intérêt des pays émergents

Quant à la pile à combustible, elle devrait aussi voir ses coûts baisser, estime Pierre Forté, fondateur de la société Pragma Industries, spécialiste du vélo à hydrogène (voir ci-dessous) : « Le coût d’une batterie est lié pour 70 % au prix de ses matériaux quand celui d’une pile à combustible dépend pour 90 % de son processus de fabrication. Sous réserve qu’une rupture intervienne dans le monde des batteries, je suis donc persuadé que les piles à combustible seront à terme beaucoup moins chères. »

L’avenir de l’hydrogène dans la mobilité dépendra pourtant d’abord des infrastructures. « Je ne crois pas à un développement massif dans le véhicule léger à un horizon visible, en raison des coûts de déploiement pour assurer un réseau dense de stations de recharge. Il faudrait pour cela des volontés politiques coordonnées à un niveau international », estime Patrice Geoffron, professeur au Laboratoire d’économie de Dauphine et spécialiste de l’énergie. On pourrait voir une répartition des rôles : au véhicule à batterie la mobilité urbaine et à celui à hydrogène les trajets longue distance.

A moins que les réseaux électriques finissent par jouer les arbitres. « Dans bien des pays émergents on pousse l’hydrogène en avant car les réseaux électriques ne sont pas suffisamment stables pour assurer la recharge des batteries », observe Fabio Ferrari, président de Symbio, un fabricant de piles à combustible créé à partir de recherches menées aux CEA, filiale de Michelin et dont Faurecia devrait devenir coactionnaire d’ici la fin de l’année. Un problème qui pourrait à long terme s’étendre aux pays européens, estime Paul Lucchese : « C’est un aspect qu’on oublie, mais qu’adviendra-t-il lorsque des millions de véhicules électriques auront besoin d’une recharge rapide ? »

Il fut l’une des vedettes du G7 de Biarritz au mois d’août dernier. Développé et fabriqué parPragma Industries, une jeune entreprise locale, Alpha est le premier vélo fonctionnant grâce à l’hydrogène. Le système est logé dans le cadre. La bonbonne de gaz alimente la pile à combustible qui fournit l’électricité au petit moteur placé au niveau du moyeu, comme sur n’importe quel vélo électrique. Pragma,mis en avant par la région Nouvelle-Aquitaine, a profité de l’événement pour mettre 200 vélos à disposition des participants. Un succès puisqu’ils ont parcouru près de 4.500 kilomètres en quatre jours. Avec une autonomie de 150 kilomètres et bientôt 200 kilomètres pour un prix de 7.000 euros, qui va descendre à 4.000 euros l’an prochain, ils ne sont pas destinés aux particuliers. « Nous ne vendons pas seulement un vélo mais un écosystème complet de mobilité durable », résume Pierre Forté, le fondateur de l’entreprise. Pragma Industries a ainsi déjà vendu une centaine de vélos et des bornes de rechargement à plusieurs municipalités comme Bayonne, Saint-Lô, Cherbourg ou Chambéry. Quant aux 200 vélos présentés à Biarritz, ils ont été acquis par le groupe Engie Cofely. « Grâce au coup de projecteur du G7, nous avons beaucoup de contacts provenant du Kazakhstan, d’Inde, de Chine ou du Mexique, dans lesquels le réseau est insuffisant pour recharger les vélos électriques classiques », assure Pierre Forté.

La voiture électrique: défi économique et sociétal

La voiture électrique: défi économique et sociétal

 

Editorial du « Monde ».Extraits

 

 Invention française, fierté allemande, l’automobile est dans le collimateur de Bruxelles. Le 14 juillet, la Commission européenne a présenté sa feuille de route pour révolutionner ce secteur plus que centenaire. Dans le cadre du pacte vert, les véhicules à moteur thermique seront interdits de commercialisation dès 2035. Cette accélération de plus de cinq ans du calendrier a peu de chances d’être contestée politiquement, y compris en Allemagne, où les inondations ont tragiquement mis l’accent sur les dégâts du dérèglement climatique.

 

L’offensive de la Commission est justifiée. Si l’on admet l’urgence, alors il faut s’attaquer sérieusement aux deux principales sources d’émissions de gaz à effet de serre en Europe : les transports et la production d’électricité (sauf en France, du fait du nucléaire). Les voitures particulières sont responsables de près des deux tiers des émissions de CO2 du secteur des transports.

Le virage paraît d’autant plus logique que, avec la voiture électrique, la solution existe. La plupart des constructeurs ont déjà pris les devants. Ils vont dépenser des dizaines de milliards d’euros pour se passer en dix ans du moteur à essence inventé en 1886 par Carl Benz.

Cette révolution, cependant, va avoir un impact considérable sur un grand nombre d’activités et sur l’emploi. Par la sophistication et la large diffusion de ses produits, l’industrie automobile est au sommet de la chaîne de valeur industrielle. Sa production et son usage nécessitent le concours de myriades d’entreprises de toutes tailles, aussi bien dans la mécanique que dans les services. En France, selon le Comité des constructeurs d’automobiles, la filière fait travailler plus de 2 millions de personnes, du garagiste au fabricant d’acier, dont 200 000 dans l’industrie automobile. Tous vont être affectés – en premier lieu ceux qui participent à la fabrication des moteurs. On le voit déjà avec les disparitions ou les restructurations de fonderies et fabricants de composants, comme la fonderie du Poitou.

 

Les pouvoirs publics minimisent le choc en mettant en avant, et en subventionnant, l’installation d’usines de fabrication de batteries. Mais, à la différence du moteur thermique, l’Europe n’est pas en avance dans ce domaine. Elle est même en retard sur les Asiatiques, Chinois en tête, qui captent les deux tiers du marché. Le rattrapage à coût compétitif ne sera pas évident. De plus, les emplois de remplacement, qui ne seront pas aussi nombreux, requièrent d’autres qualifications.

L’autre défi est sociétal. La voiture, symbole de l’émancipation des classes moyennes et populaires des « trente glorieuses », va redevenir un produit cher, avec un coût supérieur de près de 10 000 euros à celui de son équivalent thermique. La place de l’automobile dans la société est remise en question. Rejetée par les écologistes depuis plus de quarante ans, elle est aussi un instrument de liberté incomparable, voire indispensable pour la moitié des Français, qui vivent en zone rurale ou dans des villes de moins de 50 000 habitants

Le pari de la mobilité propre ne concerne donc pas seulement les industriels. Depuis deux siècles, l’idée selon laquelle le progrès technique est source d’émancipation est la base du développement de nos sociétés. L’automobile y a largement participé. Sa remise en cause bouleverse les équilibres sociaux. Seul un large débat de société, assorti de solutions concrètes pour ceux qui ne peuvent s’en passer, permettra de reconfigurer l’usage de ce bien à forte valeur symbolique.

Fin de la voiture thermique : 2035 pour la commission européenne ou plus tard pour la France

Fin de la voiture thermique : 2035 pour la commission européenne ou plus tard  pour la France

 

La France commence à prendre conscience que l’Europe est engagée dans la voie d’une démolition sans précédent de son industrie automobile avec des objectifs beaucoup trop précipités voir même hasardeux. Ainsi la commission européenne souhaiterait  que les véhicules thermiques soient interdits dès 2035. La France préférerait plus trad avec une transition plus douce incluant la prise en compte des véhicules hybrides. La France ne voit pas les choses du même œil et opte de son côté pour une transition plus lente. « Les hybrides rechargeables sont une bonne solution de transition, il faut qu’ils soient une option de transition dans la durée », a indiqué l’Elysée. « On n’a pas acté la fin du moteur thermique en 2035, ça fermerait la porte à l’hybride également ».

Pour 2030, le gouvernement français et la filière militent pour « un objectif réaliste »« autour de 55% de baisse des émissions maximum », soit moins que ce que devrait proposer la Commission européenne.

Le problème majeur c’est que ici 2035 l’industrie européenne notamment française n’aura pas eu le temps de s’assurer de la maîtrise d’un certain nombre de technologies du véhicule électrique notamment concernant les batteries. Du coup les normes européennes pourraient constituer une sorte de porte ouverte à la Chine en Europe pour ses technologies

Le gouvernement prépare d’ailleurs dans ce sens, pour la fin de l’été, un plan d’investissements pour soutenir la transition du marché automobile, selon l’Elysée, un an après la mise en œuvre d’un plan de relance de la filière en mai 2020, doté de huit milliards d’euros. Une « cartographie détaillée de l’impact de cette transition et des moyens de l’Etat qui peuvent être mis en place », filière par filière, doit également être présentée au Premier ministre.

La Plateforme automobile (PFA), qui représente la filière, estime à 17 milliards d’euros l’enveloppe nécessaire pour localiser en France « dans les cinq ans les technologies clés de l’automobile du 21ème siècle ». La plateforme estime à 30% le niveau d’aide publique requis. PFA, qui se fonde sur un rapport du cabinet McKinsey, indique par ailleurs que 6,6 milliards d’euros devront être débloqués pour être investis dans l’installation de bornes de recharges publiques, nécessaires pour les deux millions de véhicules électriques attendus en 2025.

Dans un marché globalement en recul à cause de la pandémie de Covid-19, les voitures électriques progressent mais bien insuffisamment pour compenser la baisse des immatriculation. En cause notamment la fiabilité de la technique électrique et surtout son cout. Nombre de ménages ne sont pas prêts à dépenser 40 à 50 000 € pour changer leur véhicule.

 

Mutation vers la voiture électrique : un impact important sur l’emploi

 

 Mutation vers la voiture électrique : un impact important sur l’emploi

 

Quand vous abandonnez une technologie pour une autre [le thermique pour l'électrique], qui utilise sept fois moins de composants que pour la fabrication d’un moteur et qui nécessite trois fois moins d’ouvriers, évidemment ça a des conséquences sur l’emploi », détaille sur notre antenne Luc Chatel, président de la PFA. ( Organisation qui regroupe l’ensemble des constructeurs ) : de ce faite 100 000 emplois seraient menacés dans la filière

Certains métiers « vont disparaître dans la forge, dans la fonderie, dans la mécanique. D’autres vont se transformer et émerger », assure Luc Chatel. Concrètement, il souhaite que l’Etat aide les « entreprises qui vont rencontrer de grandes difficultés, dans la sous-traitance notamment ».

Selon celui qui fut porte-parole du gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy, « ce ne sont pas les industriels de l’automobile qui ont décidé du jour au lendemain de faire des batteries« .

La France « a un rôle à jouer dans l’automobile du futur », croit l’ancien politique. Pour cela, le pays doit attirer de grands projets industriels pour revenir dans la course, plaide le président de la PFA. A l’heure actuelle, l’Europe compte 25 projets de giga factories dont dix en Allemagne et « seulement un en France », selon Luc Chatel.

Tesla : accident mortel dans une voiture sans conducteur

Tesla : accident mortel dans une voiture sans conducteur

 

Il est de plus en plus évident que l’utopie de la voiture sans conducteur constitue un danger mortel non seulement pour les utilisateurs de ce type de véhicule mais aussi pour tous les usagers de la route ce que confirme un accident au Texas ou un véhicule autonome s’est écrasé contre un arbre avec deux passagers à bord.

Le concept de voiture autonome va demeurer une utopie dangereuse tant que l’espace Viaire sera utilisé par différentes catégories d’usagers. C’est seulement dans des espaces protégés affectés à un seul usage comme le train ou le métro que la sécurité peut-être ment totalement assurée.

La voiture autonome -comme d’ailleurs tous les autres modes de transport- pour être presque entièrement sécurisée exige des sites propres. Lacirculation sur des voies sur lesquelles se trouvent différentes catégories d’utilisateurs est porteuse de danger mortel sans parler évidemment des problèmes complexes de responsabilité.

De ce point de vue il y a un mélange douteux entre voiture électrique et voiture autonome. Le mirage de la voiture conduite automatiquement sert de passeport pour renforcer la modernité de la voiture électrique dont d’ailleurs le bilan environnemental est loin d’être aussi favorable qu’on le dit. Le transport le plus efficace et le plus écologique et de loin le transport collectif en site propre. Pour les zones moins denses il est évident que le voiture individuelle aura encore sa place mais sûrement pas en conduite autonome.

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Loi climat : la voiture thermique interdite en 2040

Loi climat : la voiture thermique interdite en 2040

 

 

La loi climat prévoit nombre de dispositions pour tenter de peser sur l’environnement notamment les émissions polluantes. Pour cela il y aurra notamment des orientations assez restrictives concernant l’artificialisation des sols notamment l’implantation de nouvelles usines et le logement. Notons par parenthèses que l’artificialisation  des sols  n’est pas nouvelle . Elle est  née avec l’homme car précédemment le véritable état de notre environnement était la forêt. C’est l’homme qui a petit à petit créé l’espace rural est évidemment urbain.

Par ailleurs,  une des principales orientations consistera à interdire l’automobile à moteur thermique en 2040 .

Avec une première étape dès 2030 où la vente des voitures thermiques dépassant les 123 g/km de CO2 sera interdite. Le gouvernement précise son ambition que dès 1er janvier 2030, les ventes de voitures particulières neuves seront à 95 % des voitures propres. Pour le diesel la fiscalisation sera placée au niveau de l’essence. Notons que France est le pays le plus taxé (59,4 €/hl) après la Belgique (61,6€/hl), l’Italie (61,7 €/hl) et le Royaume-Uni (65,1 €/hl). Mais en plus s’y ajoute le recyclage de l’écotaxe poids lourd qui avait déclenché les bonnets rouges. Elle pourrait être mise en place par les régions mais aussi par les départements (afin d’éviter des effets de déports) pour financer l’entretien du réseau routier.

Le fameux délit d’écocide  a été renvoyé à une sorte de simple contravention parce que juridiquement inapplicable
En faite, la loi climat reprend de façon très délayée et peu volontariste certaines propositions de la convention citoyenne. Le gouvernement justifie le manque d’ambition du texte par sa volonté de ne pas bousculer le fonctionnement territorial en pleine crise sanitaire et économique.

Cette loi 4D, si elle est adoptée, va amener chaque département à avoir des attributions différentes .

Par exemple 11.500 kilomètres de routes nationales verront leur gestion transmise aux départements et aux métropoles, notamment celle de Lyon mais 9.000 km de routes seront réservées à une expérimentation de 5 ans dans laquelle les régions exploiteront et entretiendront ces routes. Résultat : les anciennes routes nationales seront gérées par des départements, des métropoles ou des régions…

Les embouteillages comme moyen de régulation de la voiture ?

Les embouteillages comme moyen de régulation de la voiture ?

De plus en plus de municipalités utilisent les bouchons comme un moyen de promouvoir des circulations plus douces, explique dans le monde le professeur Nicolas Chiabaut dans ce nouvel épisode de « L’Abécédaire de la ville », à la lettre E, comme « embouteillages ».

 

En fait il ne s’agit pas vraiment d’une stratégie d’embouteillage mais d’une autre répartition et d’une autre régulation de l’espace viaire au profit non seulement de transport moins agressif mais aussi d’autres activités NDLR

Tribune.

 

Les embouteillages, comme le prix du mètre carré, reviennent inlassablement dans les conversations des citadins. Le sujet n’est pas nouveau. Apparue en même temps que la voiture, au début du XXe siècle, la question des bouchons, et plus largement de la gestion des déplacements urbains, s’est progressivement imposée comme un incontournable de la vie politique. A Paris, la fermeture des voies sur berges, décidée par la maire Anne Hidalgo, est régulièrement dénoncée par ses opposants. Et dans toutes les grandes villes, la guerre vélo-voiture a été l’un des thèmes centraux des dernières municipales, qui a pesé lourd dans le changement de majorité à Lyon ou à Annecy, par exemple.

Pendant des années, les exploitants de réseaux routiers se sont ingéniés à fluidifier la circulation automobile en milieu urbain en augmentant le nombre de voies ou en créant de nouvelles infrastructures routières. Non seulement ces mesures se sont traduites par une place encore plus importante laissée à la voiture, mais en plus elles ont échoué à diminuer la congestion : en 2019, un automobiliste parisien passait ainsi en moyenne 163 heures par an dans les bouchons.

Cet échec, combiné à la montée progressive des préoccupations environnementales et sanitaires, a poussé les décideurs, il y a une vingtaine d’années, à redéfinir ce qu’est un système de transport urbain vertueux : non plus celui qui cherche à réduire toujours plus les temps de parcours individuels, mais plutôt celui qui favorise une utilisation raisonnée de la voiture particulière, et un maximum de déplacements en transports en commun, à pied et en vélo notamment.

Les recherches conduites ces dernières années ont montré que les bouchons, en décourageant les automobilistes, pouvaient contribuer à cet objectif. Certaines villes en France et à l’étranger l’ont bien compris et s’en servent comme d’une arme puissante pour inciter au report sur les autres modes de transport.

Les avantages de la voiture sont déjà considérables : choix de son heure de départ, de ses passagers, de son itinéraire… Si en plus, elle est le moyen le plus rapide de rejoindre sa destination, il n’y a aucune chance que les citadins changent leurs habitudes. Certaines études ont calculé qu’il faut des alternatives au moins 20 % plus rapides pour que les usagers soient vraiment incités à abandonner leur voiture.

Mais, ces embouteillages sont aussi une source de pollution, d’accidents, de stress qu’on ne peut ignorer. L’équilibre passe alors par un niveau de congestion « acceptable » fixé par décision publique. Une notion forcément subjective.

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Voiture à essence interdite d’ici 2030 et 2035 au Japon

Voiture à essence interdite d’ici 2030 et 2035 au Japon

La production de voitures à moteur thermique sera prohibée d’ici 2030. La totalité du parc à essence en circulation sera, elle, interdite d’ici 2035. Cette décision du Japon d’interdire la production des véhicules à essence d’ici 2030 aura des conséquences sur l’ensemble du monde. Le Japon est en effet l’un des plus grands producteurs d’automobiles. Le basculement vers des véhicules propres au moins 10 ans avant les autres va constituer un avantage compétitif considérable. Par ailleurs, le Japon mise sur le développement prioritaire de l’hydrogène.  Cette “stratégie de croissance verte”, centrée sur les secteurs de l’automobile et de l’hydrogène, s’inscrit dans le cadre du plan présenté en octobre dernier part le Premier ministre Yoshihide Suga, qui souhaite aligner le Japon sur les critères ambitieux de l’Union européenne et la Chine notamment en matière de réduction des émissions polluantes.

L’Etat, qui offrira des allègements fiscaux et d’autres incitations financières aux entreprises, entend générer 90.000 milliards de yens (870 milliards de dollars) de croissance économique supplémentaire par an d’ici 2030 à travers les investissements dans la croissance verte et 190.000 milliards ($1.800 milliards) d’ici 2050.

Un fonds “vert” de 2.000 milliards de yens soutiendra les investissements des entreprises dans les technologies vertes. Ce plan prévoit de remplacer la vente de nouveaux véhicules à moteur thermique par celle de véhicules électriques, notamment des véhicules hybrides et à pile à combustible, d’ici mi-2030.

Le Japon vise également à utiliser “autant que possible” les énergies renouvelables d’ici 2050, principalement par le biais de parcs éoliens en mer. L’objectif centrale vise à ce que les sources d’énergie renouvelables représentent 50 à 60% des sources d’énergie du pays d’ici 2050, contre moins de 20% aujourd’hui, tout en réduisant la dépendance à l’égard de l’énergie nucléaire.

 

Essonne : encore une policière renversée par une voiture

Essonne : encore une policière renversée par une voiture

D’une certaine façon on pourrait presque considérer que c’est une mode de renverser les policiers en France avec une voiture. Un constat évidemment outrancier mais force est de constater le nombre croissant d’agressions de ce type et d’autres contre la police. Les incidents de ce type sont tellement récurrents que même les médias n’en rendent compte que de façon marginale.

 

Pourtant Une policière a été grièvement blessée, durant la nuit du samedi 14 novembre au dimanche 15 novembre, aux Ulis, dans l’Essonne, rapporte le parquet confirmant Le Parisien. Le chauffard est actuellement en fuite.

Les faits se sont déroulés vers 1h20 du matin, lors d’une opération de contrôle dans un camp de gens du voyage, où des individus armés avaient été signalés. Une vingtaine d’agents venus des commissariats de l’agglomération ont été mobilisés. Une fois sur place, trois voitures ont aussitôt pris la fuite, et l’une d’elles a renversé la policière. La voiture a volontairement percuté l’agent, a affirmé une source policière. Les trois personnes se trouvant dans les deux autres voitures ont été interpellées et placées en garde à vue.

Bordeaux : « vers une interdiction » de la voiture

Bordeaux : « vers une interdiction » de la voiture

 

« On va y aller calmement. » L’écologiste Pierre Hurmic, élu nouveau maire de Bordeaux (Gironde) dimanche 28 juin, assure dans une interview à 20 Minutes qu’il pense « à terme », aller vers  »une interdiction de la voiture », mais prévoit plusieurs mesures désincitatives dans l’intervalleExemple : mettre  »tout le secteur intra-boulevard en ‘zone 20′, [où] le piéton et les cyclistes sont prioritaires » afin de  »dégoûter progressivement l’automobiliste d’emprunter ces chaussées ».

Je ne veux pas interdire la voiture (…) même si à terme je pense qu’on ira vers une interdiction. Pierre Hurmic, le nouveau maire de Bordeaux 20 Minutes

En cause, selon l’élu Europe Ecologie – Les Verts (EELV) : la nécessité de « rééquilibrer les choses »« Dans les aménagements urbains, 70% de la voirie est consacrée à la voiture, or elle représente 29% des déplacements dans Bordeaux », détaille-t-il au quotidien. Parmi ses autres propositions relatives aux transports, le nouvel édile promet d’« augmenter » le nombre de pistes cyclables, en conservant celles créées en raison de l’épidémie de Covid-19« Sur les boulevards, je propose une piste sur toute la longueur, pas par petits bouts. Il faut des pistes continues et sécurisées », assure-t-il.

« La voiture autonome ,l’alibi voiture tout court »

« La voiture autonome ,l’alibi voiture tout court »

 

Il est probable que le « véhicule du futur » sous couvert d’écologie,(la voiture dite ( renforce surtout les dynamiques d’extension urbaine, la bétonisation et ralentisse en réalité l’indispensable transition, analyse l’historien Jean-Baptiste Fressoz dans sa chronique.

Chronique.

Les vols spatiaux habités, les avions supersoniques ou les robots humanoïdes appartiennent à un futur qui, à force d’avoir été annoncé, paraît aujourd’hui terriblement démodé. Les critiques d’art ont un mot pour désigner cette nostalgie du futur des années 1950-1960 : le « rétrofuturisme ».

A voir l’enthousiasme déclenché par la fusée Space X — révolutionnaire au sens où elle réédite un exploit soviétique remontant à plus d’un demi-siècle —, ce genre est très en vogue aux Etats-Unis. Mais si les rêves de colonisation spatiale d’Elon Musk ou ceux de « Space Force » chers à Donald Trump prêtent à sourire, le rétrofuturisme a une influence plus insidieuse en France. Il suffit d’écouter le récent discours d’Emmanuel Macron sur le « véhicule du futur » pour s’en convaincre.

La voiture autonome, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, appartient pleinement à l’imaginaire rétrofuturiste : les industriels annoncent son arrivée à l’horizon d’une ou deux décennies depuis bientôt cent ans. Dans les années 1930, les couvertures des magazines américains de science populaire montrent déjà des familles heureuses filant dans des voitures sans pilote.

Plus qu’un objet de fantasme enfantin, la voiture autonome fut au départ un argument défensif dans une grande bataille qui visait à imposer la voiture en ville. Aux Etats-Unis, l’automobile, qui devient un moyen de transport de masse, commence aussi à tuer massivement : pas moins de 200 000 victimes entre 1920 et 1930, surtout des piétons et, parmi eux, beaucoup d’enfants. Des défilés gigantesques dans les grandes villes américaines réclament le bannissement de « l’écraseuse ». A Baltimore, on inaugure un monument aux enfants écrasés (Peter Norton, Fighting Traffic. The Dawn of Motor Age in the American City, MIT Press, 2008).

Au même moment, l’industrie automobile et celle du pétrole font miroiter à la population une solution : ce sera la voiture autonome. Des prototypes sont développés avec des systèmes de guidage par ondes radio ou par signaux électromagnétiques. Parallèlement à ces essais, le battage médiatique commence : films, articles, livres sur le sujet se multiplient.

L’un des points d’orgue de cette campagne fut l’exposition universelle de Chicago de 1939. On pouvait y admirer le « Futurama » : une maquette de 3 000 m 2 mettant en scène la ville du futur, dont les artères larges de quatorze voies, vides d’humains, étaient parcourues par des voitures autonomes. (Fabian Kröger, « Automated Driving in Its Social, Historical and Cultural Contexts », Springer, 2016).

 

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