Archive pour le Tag 'vitesses'

Vers un système de santé à deux vitesses

Vers un système de santé à deux vitesses

 

 

Si la centralisation par les réseaux des groupements hospitaliers de territoires peut permettre de mieux aiguiller les patients et de mutualiser des moyens, elle risque d’accentuer les inégalités d’accès aux soins, analyse Carine Milcent, économiste spécialiste des systèmes de santé, dans une tribune au « Monde ».

 

Les structures hospitalières s’éloignent des zones rurales. Les hôpitaux se regroupent en réseaux et sont en train de changer notre paysage hospitalier, de modifier notre accès aux soins et de territorialiser l’offre. En quoi ces réseaux de groupements hospitaliers de territoires (GHT) répondent-ils aux besoins de soins de la population, de la qualité attendue au service d’urgence ?

Depuis 2016, les établissements du secteur public ont l’obligation de se regrouper. Au sein de ces réseaux, les structures doivent coopérer et se coordonner autour de la prise en charge du patient et de son accompagnement. Le patient n’est plus aujourd’hui pris en charge par un établissement, mais par l’un des 135 réseaux d’établissements découpant le territoire français. Il s’agit de désenclaver le patient grâce à une offre de proximité. Quelle que soit la porte d’entrée dans le GHT, le patient est aiguillé vers l’établissement le plus adapté pour sa prise en charge. Cela peut également conduire à une diminution des délais d’attente. Les patients sont orientés, limitant ainsi les inadéquations de prise en charge.

Dans le même temps, la concentration des plateaux techniques, des équipements de haute technologie en un nombre limité d’établissements permet une amélioration de la qualité grâce à l’apprentissage par la pratique. L’innovation devient alors accessible à tous en fonction des besoins.

La convergence des systèmes d’information et de son partage est un avantage certain des GHT. Piloter des soins implique de pouvoir transmettre en temps réel l’ensemble de l’information nécessaire à chacun des acteurs concernés. On pourrait même envisager que cette convergence des systèmes d’information s’étende à l’ensemble des professionnels soignants, donc à la médecine de ville. L’inclusion de la santé numérique en serait facilitée. Un système d’information performant permettrait partiellement de répondre au vieillissement de la démographie médicale et aux déserts médicaux.

Cette centralisation suppose néanmoins des contreparties. La mise en réseau des établissements alourdit les prises de décision, notamment logistiques comme les achats de matériels. La mise en place des pôles, si celle-ci est bien pensée, peut atténuer ces difficultés de fonctionnement.

Ce système vertueux implique un certain nombre de prérequis. Le premier est de repenser l’attribution des budgets hospitaliers. Le financement actuel (T2A) se fait par établissement hospitalier, ce qui a pour conséquence de les mettre en concurrence les uns avec les autres pour la prise en charge du patient : un système contradictoire avec la volonté affichée de faire coopérer les établissements entre eux. Plus encore, ces derniers peuvent être incités à garder le patient inutilement longtemps dans leur service pour optimiser leur budget. Ainsi, le parcours du patient ne serait pas forcément coordonné par les besoins de soins de ce dernier, mais afin de maximiser le budget de chacune des structures du GHT. Ce comportement conduirait à une multiplication artificielle des séjours à des fins d’optimisation budgétaire. Ce n’est pas la T2A qui est pointée ici, mais son mode d’attribution.

Pour une Europe à plusieurs vitesses

Pour une Europe à plusieurs vitesses

 

L’élargissement potentiel à l’Ukraine, à la Géorgie et à la Moldavie, puis à d’autres, contraindra l’UE à adopter, progressivement, un schéma d’organisation étagé selon le degré d’intégration voulu, plaide, dans une tribune au « Monde », l’eurodéputé Bernard Guetta.

 

Tribune.

En trois jours, l’Union européenne s’est engagée à ouvrir ses portes à trois nouveaux pays, dont l’Ukraine. La tâche n’aura rien d’aisé. Il y a même là un tel défi que l’Union ne pourra pas le relever sans entièrement se réinventer, mais ce tournant majeur reste pratiquement inaperçu. Dans le fracas de la guerre, c’est tout juste si l’on a entendu la présidente de la Commission annoncer la nouvelle, à Kiev, le 8 avril. « L’Ukraine marche vers un avenir européen », a alors dit Ursula von der Leyen et, le lundi suivant, la percée de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle française a totalement éclipsé la remise des questionnaires d’adhésion à la Moldavie et à la Géorgie.

 

En disant « oui » aux Ukrainiens, l’Union a pourtant pris le risque d’accepter en son sein un pays de 44 millions d’habitants, totalement détruit par les pilonnages russes et dont les frontières resteront longtemps aussi disputées que fragiles. Nous avons pris l’énorme risque d’importer dans l’Union un conflit non résolu et d’en devenir ainsi partie prenante. Mais ce n’est pas tout.

Nous nous sommes obligés à prendre le même risque avec la Géorgie et la Moldavie parce que nous ne pouvions pas sembler les abandonner aux nostalgies impériales de Vladimir Poutine, et ce n’est encore pas tout. En trois jours, nous nous sommes ainsi contraints à faire sans doute aboutir autrement plus vite que nous ne le souhaitions les négociations en cours avec la Serbie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine et même le Kosovo, soit six pays de plus. Nous courons, en un mot, à la paralysie, car nos institutions, conçues pour six Etats, alors que l’Union en compte aujourd’hui vingt-sept, sont déjà tellement essoufflées qu’elles ne pourraient plus du tout fonctionner avec quelque trente-cinq Etats membres aux niveaux de développement économique et politique si profondément différents.

 

Nous mettons, oui, le doigt dans un engrenage suicidaire mais, sauf à jouer les autruches, à fuir nos responsabilités et à renoncer à défendre la démocratie, nous ne pouvions pas tourner le dos aux Ukrainiens. Nous pouvions encore moins nous dérober que nous ne l’avions pu lorsque la Pologne, les pays baltes et l’Europe centrale frappaient à nos portes. Mais comment relever maintenant le défi que nous nous sommes lancé ?

Eh bien, c’est simple. Nous n’y parviendrons qu’en cessant de penser que nous pourrions tous avancer du même pas, tout le temps et dans tous les domaines. C’est impossible. Cela le restera pour de nombreuses décennies, mais nous pouvons, en revanche, constituer des ensembles de pays désireux d’aller plus loin et plus vite vers des objectifs communs, et cette Europe à plusieurs vitesses pourrait prendre corps de deux manières.

Retour de l’Europe à trois vitesses (Macron)

Retour de l’Europe à trois vitesses (Macron)

Macron se réapproprie la théorie des cercles pour la réforme de l’Europe. Il constate sans doute que l’Europe est aujourd’hui paralysée par les contradictions des pays qui la composent avec notamment la montée des populismes un peu partout et des replis nationalistes. Du coup,  on n’imagine un groupe de cinq ou six pays dont la France et l’Allemagne avec une intégration économique et sociale très avancée et de grands projets d’investissement. Le second cercle  comprendrait la totalité des pays de la zone euro. Le dernier certes regrouperait tous les membres de l’union économique (et d’autres)  et constituerait une sorte de sas d’entrée dans les deux autres cercles. Reste à savoir cette réforme a des chances d’aboutir car pour le premier cercle qui conviendrait d’abord de convaincre l’Allemagne, c’est encore loin d’être évident concernant notamment une éventuelle solidarité financière des membres de l’avant-garde européenne.  A Lisbonne, le président de la République est donc  revenu sur son projet européen. Il participait à une consultation citoyenne, des rencontres européennes qu’il souhaite multiplier sur tout le continent, en compagnie du Premier ministre socialiste portugais Antonio Costa. Interrogé lors de son voyage au  Portugal sur sa vision de la construction européenne, Emmanuel Macron a détaillé sa proposition d’une Europe à plusieurs vitesses annoncée dès son discours de la Sorbonne. Le Président a dit envisager une Europe construite en trois cercles d’ici 10 à 15 ans.

« Je vois un cercle large qui est peut-être au-delà des 27, quelque chose entre l’Union européenne et le Conseil de l’Europe actuel », qui formera « une Europe large, moins intégrée que l’UE mais très exigeante sur ses valeurs », a-t-il déclaré devant un public d’environ 500 personnes. Il comptera « soit en son sein, soit avec des accords d’association étroite, la Turquie et la Russie », car « si on veut la paix on doit stabiliser ces deux puissances ».

Le deuxième cercle sera « sans doute quelque part entre l’Union européenne actuelle et la zone euro », selon lui. Elle représentera « un marché unique fort, avec une politique de souveraineté, commerciale, de recherche, d’innovation » et « une vraie liberté de circulation en son sein ». Le troisième cercle sera « le cœur du réacteur », avec « une monnaie commune, un marché du travail beaucoup plus intégré » et « une vraie convergence sociale ». Ça te vision de Macron a notamment aussi pour objet de contourner les vives oppositions de certains pays de l’Est qui bloque intégration européenne.

Internet : plusieurs vitesses inévitables avec la 5 G ?

Internet : plusieurs vitesses inévitables avec la 5 G ?

 

D’après Nathalie Chiche, présidente de Data Expert, la 5G sera le premier réseau mobile non-neutre.

 

« La neutralité d’internet est un des principes fondateurs de l’Internet car il repose sur son architecture originale. Dès le départ, Internet a été conçu pour être décentralisé, fiable, et ayant recours à un langage commun. Pour les non-spécialistes, Internet peut être représenté sous la forme d’une superposition de trois couches indépendantes, qui remplissent chacune une fonction différente. Cette distinction présente l’avantage de faciliter la compréhension des enjeux de la gouvernance d’internet qui révèlent d’une pluralité des acteurs et des problématiques dont celle de la neutralité.

  • la première couche est celle des infrastructures physiques (câbles sous-marins, fibre optique, …) qui permet le transport de l’information ;
  • la deuxième couche, la couche « logique », comprend les normes, langages communs, indispensable à une « interopérabilité » qui fait la cohérence et l’unicité du réseau ;
  • la troisième couche correspond aux contenus numériques produits et échangés sur internet.

En lui-même, l’internet est neutre

L’étanchéité entre ces différentes couches a pour effet de séparer les fonctions de transport et de traitement des informations (contenus). De fait, chaque entité connectée est placée sur un pied d’égalité. Car en lui-même, l’internet est neutre : il se contente de transporter les informations et les applications sans les modifier! Cette neutralité est essentielle car elle explique la solidité et le succès d’internet! Mais également la difficulté de la gouvernance de l’internet ou chaque intervenant doit théoriquement peser du même poids!

Le mobile comme nouvelle norme

Depuis 2016, c’est l’internet mobile qui est devenu la norme dans le monde. L’essor de la future la 5G ouvre un nouveau champ à l’expansion des usages de l’internet ce qui déclenche une discorde entre intervenants sur le réseau.

  • D’un côté, les opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès à l’internet – les FAI- qui acheminent des données toujours plus volumineuses avec les innovations (IoT, IA, …) ; ils mettent l’accent sur la saturation de leurs infrastructures existantes, qui les obligent à prévoir une extension des infrastructures qui nécessitent de très lourds investissements comme la 5G.
  • De l’autre, les fournisseurs de contenus et d’applications, qui invoquent la nécessité de préserver la neutralité du net au nom des grands principes (rejoints par les associations de défense d’un internet « libre ») ; leur démarche est de conserver leurs positions financières et commerciales.

Ce débat n’est évidemment pas nouveau (Litige entre Free et Google) et pose à nouveau la question « qui paie quoi? » pour chaque intervenant :

  • Est-ce aux opérateurs (comme Orange) d’assumer l’intégralité des coûts d’acheminement du trafic vers les fournisseurs de services?
  • Est-ce aux fournisseurs de contenus, les fameux « GAFA», qui sont de très gros consommateurs de bande passante, de mettre la main au portefeuille?
  • Est-ce aux internautes d’en supporter pour partie le coût au travers d’une large gamme d’abonnements possibles et suivre l’exemple présent des FAI américains?

La question vient d’être tranchée par Stéphane Richard [PDG d'Orange], à la tête du plus important opérateur fixe et mobile de France qui admet que « la fin de la neutralité de l’internet est une obligation » et évoque dans un futur proche un internet à plusieurs vitesses…

Même si le principe de neutralité est inscrit dans la loi Lemaire du 7 octobre 2016, force est de constater que le réseau 5G disponible en 2022 pourra s’adapter en fonction des besoins de chaque application; la 5G sera par nature le premier réseau mobile non-neutre.

Ainsi, si nous voulons que notre fleuron Orange soit LE champion européen de la 5G (qui est en cours de standardisation), il faudra sans doute se résoudre à accepter que ce nouveau réseau mobile 5G sera difficilement compatible avec notre réglementation française et européenne… »

 

Vers un internet à plusieurs vitesses

Vers un internet à plusieurs vitesses

 

Un changement fondamental aux États-Unis et qui risque de contaminer le monde entier à savoir l’inégalité de traitement de l’information sur Internet. Il n’y aurait plus ce qu’on appelle la  neutralité du net qui contraint les fournisseurs d’accès Internet (FAI) à traiter tous les contenus en ligne à la même vitesse. Désormais les États-Unis proposent de faire évoluer la vitesse de débit en fonction de la nature des contenus. Le problème c’est que les fournisseurs d’accès à Internet constituent des oligopoles qui imposent leur stratégie au monde entier. La différenciation des contenus va constituer une inégalité scandaleuse. Les fournisseurs d’accès vont évidemment privilégier des contenus politiquement corrects et surtout qui rapporte le plus tandis que d’autres sources ne seront que difficilement accessibles. Ou alors il faudra payer avoir accès à la plus haute vitesse certains experts pensent  qu’on s’oriente vers un Internet à deux vitesses. En réalité ce pourrait être pire à savoir un Internet à plusieurs vitesses qui en faites va constituer un mode de régulation de l’accès aux contenus. Un moyen pour les GAFA d’imposer encore plus leur hégémonie. Les partisans de la « neutralité » craignent de leur coté que les FAI soient tentés de faire payer plus cher pour un débit plus rapide, ou bloquent certains services leur faisant concurrence, comme la vidéo à la demande, la téléphonie par internet ou les moteurs de recherche. Avec cette décision, « nous restaurons la liberté d’internet » et « nous aidons les consommateurs et la concurrence », a déclaré le président de la FCC Ajit Pai devant la commission, juste avant le vote. Cette décision « ne va pas tuer la démocratie » ni signifier « la fin de l’internet tel que nous le connaissons », a-t-il ajouté, faisant allusion aux arguments des tenants de la neutralité. La FCC « donne les clés de l’internet » à « une poignée d’entreprises multimilliardaires », a regretté pour sa part Mignon Clyburn, membre de la FCC qui a voté contre la décision. Le débat sur la « neutralité du net », très vif, dure depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis. Une centaine de défenseurs de ce principe ont manifesté jeudi matin devant le siège de la FCC, installant un mini-mausolée à la mémoire de l’internet « comme on l’a toujours connu ».

 

 

Une Europe à plusieurs vitesses ( Macron)

Une Europe à plusieurs vitesses  ( Macron)

 

D’uen certaine  manière,  Macron  reprend la théorie des cercles pour avancer vers davantage d’intégration européenne. Pour cela,  la France proposera dans quelques semaines à ses partenaires de travailler sur une dizaine de sujets pour réformer l’Union européenne et la zone euro, a déclaré mardi Emmanuel Macron. Le président de république avait déjà préposé uen budget pour la zone euro et un ministre commun des finances. En fait il s’agit d’une Europe à plusieurs vitesses. Il y a bien sûr d’abord la zone euro qui ne concerne pas par exemple le Royaume-Uni mais au-delà de la zone euro des statuts différents selon les pays avec des modes de coopération de plus en plus différenciés.  c’est  la reconnaissances de la théorie des cercles avec un premier groupe de pays aux coopérations renforcées, un autre groupe de pays moins intégrés et moins contraints enfin un troisième pour les pays plus récemment accueillis au sein de l’union économique et ou qui ne souhaitent comme la Pologne ou la Hongrie  qu’une intégration légère. Ce sera aussi le moyen   de ne pas  empêcher ceux qui veulent aller plus loin. Mais ce sera quand même le moyen d’isoler un peu ceux  qui n’ont cessé de mettre des bâtons dans les roues de l’union européenne comme le Royaume-Uni par exemple  Le socle des principes et des valeurs fondatrices de l’Union demeure. Chacun doit accepter une Europe différenciée dans laquelle ceux qui veulent plus d’Europe pourront avancer et ceux qui ne veulent pas aller plus loin n’y feront pas obstacle. En outre, l’Europe doit être un espace de projets ambitieux qui soit en mesure de peser davantage dans les réponses aux problèmes du monde.  Dans ce sens  des propositions seront faites après les législatives allemandes du 24 septembre. L’objectif est de rédiger d’ici la fin de l’année une feuille de route négociée en particulier entre Paris et Berlin et associant les Européens qui le souhaitent. Ces propositions viseront à renforcer l’Union économique et monétaire, renforcer la convergence sociale et fiscale, agir pour la jeunesse, approfondir l’Europe de la Défense, renforcer la politique migratoire et créer “une véritable Europe du climat et de l’énergie”, a dit le président français devant les ambassadeurs de France réunis à l’Elysée. “Nous devons penser une Europe à plusieurs formats. Aller plus loin avec tous ceux qui souhaitent avancer”, a-t-il ajouté. En visite au Luxembourg, il a ensuite précisé qu’il proposerait en matières sociale et fiscale “un vrai mécanisme de convergence” et que certaines propositions porteraient sur le numérique, l’enseignement supérieur et la recherche. Il s’agit de “construire ce qui sera l’ensemble des critères qui permettront une plus grande intégration d’un cœur d’Europe”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec les Premiers ministres luxembourgeois et belge, Xavier Bettel et Charles Michel. Lors d‘une conférence de presse à Berlin, la chancelière allemande s’est quant à elle positionnée mardi en faveur d‘un renforcement de l’intégration de la zone euro. Angela Merkel a ainsi apporté son soutien à l’idée d’un Fonds monétaire européen sur la base du Mécanisme européen de stabilité (MES) et s’est dite prête à envisager la création, souhaitée par Emmanuel Macron, d’un poste de ministre des Finances à l’échelle du bloc. Il a ajouté mardi que des “conventions démocratiques” seraient lancées dans les prochains mois en France et les pays volontaires pour associer les citoyens à ces réformes. Le président français a de nouveau critiqué devant les ambassadeurs les dirigeants polonais, qu’il avait accusés la semaine dernière de trahir les idéaux européens, recevant en retour de cinglantes attaques.

Europe à plusieurs vitesses ou la théorie des cercles

Europe à plusieurs vitesses ou la théorie des cercles

 

Finalement les quatre grands pays de l’Europe, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne rejoignent  enfin les positions de Delors qui  proposait  notamment dès 2012 une Europe  à plusieurs vitesses ou la théorie des cercles. Delors qui considérait que ceux qui veulent davantage d’intégration et aller plus loin doivent pouvoir  le faire. C’est la théorie des cercles ou de l’Europe à plusieurs niveaux. De fait, avec l’élargissement forcené qui continue, c’est ce qui risque de se produire sinon c’est l’anarchie assurée avec notamment des distorsions mortelles de  conditions de concurrence L’ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors s’était dit « favorable à une plus grande autonomie de la zone euro, ce qu’on appelle une coopération renforcée », « Je prône depuis longtemps la différenciation. Si certains pays veulent aller plus loin tout en respectant les règles de l’ensemble, il faut le leur permettre », Pour Jacques Delors: « Il faut une gouvernance économique et monétaire de caractère fédéral, donner à la zone euro un budget propre et un instrument d’intervention économique pour régler le développement ». « Ce nouveau dynamisme de la zone euro redonnerait confiance à l’ensemble, c’est à dire à l’Europe des 27″ avait assuré Jacques Delors pour qui: « Le projet définitif de l’euro doit être clair et accessible, donner de la confiance et un sentiment de stabilité. » Dans une déclaration commune avant un dîner de travail, François Hollande, Angela Merkel, Paolo Gentiloni et Mariano Rajoy ont donc rejoint enfin  Jacques Delors et  se sont tous inquiétés du sentiment de « défiance, de fatigue » selon les termes du président du Conseil italien, qui nourrit les populismes en Europe. « Je plaide pour qu’il y ait de nouvelles formes de coopération, des coopérations différenciées », a dit François Hollande, soulignant l’importance de « montrer de la solidarité à 27 mais également la capacité à avancer à un rythme différent ». La chancelière allemande a plaidé dans les mêmes termes pour l’Europe à plusieurs vitesses » proposée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un Livre blanc publié la semaine dernière. « Nous devons avoir le courage d’accepter que certains pays aillent de l’avant et avancent un peu plus rapidement que d’autres », a-t-elle expliqué, évoquant des « coopérations différenciées » mais pas hermétiques, ouvertes « à ceux qui sont un peu plus en retard ». S’ils sont allés dans le même sens que le couple franco-allemand, les dirigeants italien et espagnol ont nuancé leur expression en préférant le terme « d’intégration » à celui de « coopération ». « L’Espagne est disposée à aller plus loin dans l’intégration avec tous ceux qui voudront la poursuivre », a dit Mariano Rajoy, citant la politique extérieure et de défense, l’immigration, la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme puis, à moyen terme, l’union économique, monétaire et bancaire. Paolo Gentiloni a décrit « différents niveaux d’intégration », de manière à fournir « des réponses différentes » à des « ambitions différentes ». « L’Union reprend sa route, son chemin et elle le fait avec une boussole tout à fait claire », a souligné celui qui sera l’hôte du sommet du 25 mars marquant le 60e anniversaire du Traité de Rome. François Hollande a répondu aux critiques exprimées par certains des Vingt-Sept sur la tenue de ce sommet en petit comité en rappelant l’importance des nations choisies. Par leur histoire, leur démographie et l’importance de leurs économies, France, Allemagne, Italie et Espagne « ont la responsabilité de tracer la voie, non pas pour l’imposer aux autres mais pour être une force au service de l’Europe pour impulser les mouvements indispensables », a-t-il dit.

Vers une Europe à deux vitesses

Vers une Europe à deux vitesses

 

« L’Europe à 27 ne peut plus être l’Europe uniforme à 27. Longtemps, cette idée d’une Europe différenciée, avec des vitesses différentes, des rythmes distincts pour progresser, a suscité beaucoup de résistance. Mais aujourd’hui, c’est une idée qui s’impose. Sinon, c’est l’Europe qui explose », déclare François Hollande.  Une piste exposée notamment par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un « livre blanc » sur l’avenir de l’Union européenne à l’heure du Brexit. Prié de dire s’il n’y avait pas d’alternative à cette Europe à plusieurs vitesses, François Hollande répond : « Non. Ou bien on fait différemment, ou bien on ne fera plus ensemble. » « A l’avenir, il y aura un pacte commun, un marché intérieur avec, pour certains une monnaie unique. Mais sur ce socle il sera possible, pour les Etats membres qui le voudraient, d’aller plus loin dans la Défense, plus loin dans l’harmonisation fiscale ou sociale, plus loin sur la recherche, la culture, la jeunesse. Notons que  ce que proposait  Macron  une   Europe qui avance de manière différente ; d’ailleurs pas seulement à deux vitesses (théorie des cercles). De ce point de vue l’organisation actuelle (19 pour la zone euro), 28 (et encore davantage) pour la totalité de l’Union est  ingérable. Il conviendrait donc de revenir à uen Europe de 4 ou 5 pays avec une  intégration plus rapide (politique étrangère, défense, investissement, fiscalité, politique industrielle, énergie, immigration etc.). Un deuxième cercle avec moins de contraintes mais moins d’avantages et d’intégration enfin un troisième pour les pays qui socialement, écologiquement,  fiscalement notamment sont très éloignés de la moyenne.»Il faut accepter l’idée que l’Europe se fasse à deux vitesses, qu’il y ait une union solidaire et différenciée. Il y a une histoire à 28 [l’Union] et une histoire à 19 « L’Europe à 28 doit être plus simple, plus claire, plus efficace et continuer à avancer sur le numérique et l’énergie. L’avant-garde de la zone euro doit, elle, aller vers plus de solidarité et d’intégration un budget commun, une capacité d’endettement commune et une convergence fiscale.  Les régimes sociaux seraient aussi harmonisés, avec la création d’une assurance-chômage commune.

Une Europe à plusieurs vitesses (Jean-Marc Ayrault) .

Une Europe à plusieurs vitesses (Jean-Marc Ayrault)

 

Suite aux nouvelles concessions faites au Royaume-Uni pour son maintien dans l’union européenne, Jean-Marc Ayrault, le nouveau ministre des Affaires étrangères reconnaît de fait une Europe à plusieurs vitesses. Il y a bien sûr d’abord la zone euro qui ne concerne pas par exemple le Royaume-Uni mais au-delà de la zone euro des statuts différents selon les pays avec des modes de coopération de plus en plus différenciés. D’une certaine manière c’est  la reconnaissances de la théorie des cercles avec un premier groupe de pays aux coopérations renforcées, un autre groupe de pays moins intégrés et moins contraints enfin un troisième pour les pays plus récemment accueillis au sein de l’union économique et ou qui ne souhaitent comme le Royaume-Uni qu’une intégration légère. Il restera toutefois à clarifier juridiquement cette théorie car les traités actuels ne rendent pas compte de cette évolution. L’ouverture de l’union économique à de nouveaux pays des Balkans devrait de ce point de vue précipiter des réformes nécessaires notamment pour maîtriser les flux d’immigration. (Interview de Jean-Marc Ayrault dans le JDD)

Une semaine après votre arrivée à la tête de la diplomatie, le Conseil européen a fini, au bout de deux jours de négociation, par un accord qui va permettre au Premier ministre David Cameron de faire campagne pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE. La France affirme qu’elle n’a rien cédé, mais l’Allemagne parle d’un compromis équitable. Qu’en est-il?

 
David Cameron avait demandé à l’Europe qu’elle l’aide à gagner son référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. C’est ce que nous avons fait samedi, à Bruxelles, tout en prenant une décision aussi dans l’intérêt de tous les Européens. Il n’y aura pas de révision des traités, pas de veto du Royaume-Uni sur un renforcement de la zone euro, pas de remise en cause du principe de libre-circulation. Le Royaume-Uni a obtenu des réponses à ses préoccupations et j’espère, sur cette base, que les Britanniques choisiront de rester dans l’Union européenne. C’est dans l’intérêt du Royaume-Uni, c’est dans l’intérêt de l’Europe, c’est dans l’intérêt de la France.

Mais est-ce que cela ne revient pas à défaire un peu plus l’Union européenne?
Il ne s’agit pas de défaire ce qui a été fait ni d’empêcher ceux qui veulent aller plus loin. Le socle des principes et des valeurs fondatrices de l’Union demeure. Avant de faire mon discours au moment de la passation de pouvoirs avec Laurent Fabius, je me suis arrêté un instant devant la photo de Robert Schuman* dans le salon de l’Horloge au Quai d’Orsay. C’est ici que le 9 mai 1950, l’année de ma naissance, cet homme a lancé la Communauté Européenne du charbon et de l’acier. C’est de cette histoire dont nous sommes comptables. Chacun doit accepter une Europe différenciée dans laquelle ceux qui veulent plus d’Europe pourront avancer et ceux qui ne veulent pas aller plus loin n’y feront pas obstacle. En outre, l’Europe doit être un espace de projets ambitieux qui soit en mesure de peser davantage dans les réponses aux problèmes du monde. On en a vu un très bon exemple lors de la COP21 sur le climat.

Cette Europe différenciée, c’est donc une Europe à deux vitesses?
Le Royaume-Uni a toujours eu une position particulière au sein de l’Union européenne et certains Etats membres ont déjà décidé d’aller plus loin, dans le cadre de la zone euro ou de l’espace Schengen. L’accord avec les Britanniques ne fait qu’admettre qu’il y a une Europe différenciée. Ce qui compte, c’est que ceux qui veulent aller vers plus d’intégration ne soient pas entravés, car il faut faire mouvement et redonner à l’Union européenne toute son ambition. Si l’Europe ne bouge pas, on verra les nationalismes et les populismes prospérer, ce qui est d’ailleurs le cas. Il faut donc recréer une envie d’Europe et redonner à tout le monde des raisons d’aimer l’Europe, surtout à la jeunesse.

Pour une Europe à deux vitesses ( Macron)

Pour  une Europe à deux vitesses ( Macron)

Une Europe à deux vitesses, c’est le souhait de Macron qui découvre sans doute avec un peu de retard les vertus d’une  Europe qui avance de manière différente ; d’ailleurs pas seulement à deux vitesses ( théorie des cercles). De ce point de vue l’organisation actuelle ( 19 pour la zone euro), 28 ( et encore davantage) pour la totalité de l’Union est  ingérable. Il conviendrait donc de revenir à uen Europe de 4 ou 5 pays avec une  intégration plus rapide ( politique étrangère, défense, investissement, fiscalité, politique industrielle, énergie, immigration etc). Un deuxième cercle avec moins de contraintes mais moins d’avantages et d’intégration enfin un troisième pour les pays qui socialement, écologiquement,  fiscalement notamment sont très éloignés de la moyenne. Bref Macron a encore des progrès à faire sur sa vision de l’Europe mais il progresse.  Cependant Macron entend aller plus loin que François Hollande et Angela Merkel. Emmanuel Macron défend une Europe à deux vitesses ainsi qu’une réforme, à terme, des traités de l’Union. Le ministre de l’Économie prend position dans le JDD, après que le chef de l’État et la chancelière allemande ont rédigé, eux, en termes diplomatiques un texte préconisant un gouvernement économique, en prévision du prochain sommet fin juin. »Il faut accepter l’idée que l’Europe se fasse à deux vitesses, qu’il y ait une union solidaire et différenciée. Il y a une histoire à 28 [l’Union] et une histoire à 19 [la zone euro]« , explique-t-il. Et de détailler?: « L’Europe à 28 doit être plus simple, plus claire, plus efficace et continuer à avancer sur le numérique et l’énergie. L’avant-garde de la zone euro doit, elle, aller vers plus de solidarité et d’intégration?: un budget commun, une capacité d’endettement commune et une convergence fiscale. » Les régimes sociaux seraient aussi harmonisés, avec la création d’une assurance-chômage commune. À dix jours du retour de son projet de loi à l’Assemblée, en deuxième lecture, Emmanuel Macron investit un champ d’ordinaire occupé par l’Élysée. « C’est un sujet générationnel, je ne suis pas en train de porter la parole du gouvernement. La France s’exprime par la voix du président de la République. Si je m’exprime sur le sujet, c’est pour faire avancer le débat collectif. C’est une responsabilité indépendante de mon poste », dit-il.




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