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Le PS toujours le cul entre deux chaises vis-à-vis de Cazeneuve

Le PS toujours le cul entre deux chaises vis-à-vis de Cazeneuve

 

Nouvelle manœuvre de la direction du parti socialiste pour éviter d’avoir à voter vis-à-vis de l’attitude du parti concernant l’hypothèse de Bernard Cazeneuve comme Premier ministre. En évitant un vote sur la question, le PS fait semblant de maintenir son unité de façade. Non seulement évidemment les contradictions au sein du NFP sont importantes mais s’y rajoutent les oppositions au sein même du parti socialiste qui opposent  en gros marxistes et sociaux-démocrates.

 

La direction a préféré soumettre au vote une résolution présentant les 10 points sur lesquels le PS ne transigera pas et demandera au futur premier ministre de s’engager, comme l’abrogation de la réforme des retraites, de la réforme de l’assurance chômage et de la loi immigration, la hausse du Smic, l’ISF vert, la taxation des super-profits, des mesures pour l’école et la santé, le logement, etc. Un vote qui ne mange pas de pain mais qui n’éclaire pas la question quant à l’attitude à avoir vis-à-vis de Bernard Cazeneuve.

Les opposants internes à Olivier Faure avaient réclamé dans l’après-midi un vote du bureau national pour que le PS «annonce clairement qu’il ne censurera pas un gouvernement de cohabitation mené par Bernard Cazeneuve», si son programme s’appuie sur celui du Nouveau Front populaire.

 

Le crime de lèse-majesté vis-à-vis de Mélenchon par Raquel Garrido sanctionné

Le crime de lèse-majesté vis-à-vis de Mélenchon par Raquel Garrido sanctionné

Comme dans les théocraties et autres dictatures, à LFI le pouvoir est très centralisé et la critique condamnable. Ainsi la mise à l’écart de Raquel Garrido qui avait critiqué Mélenchon révèle en définitive la nature même de l’idéologie de LFI. Le centralisme est consubstantiel à ce parti plus proche d’un parti communiste des années 50 que d’un parti démocratique.

Raquel Garrido, vient de faire les frais de ce centralisme  » démocratique ». Pendant quatre mois elle ne pourra « plus être oratrice » pour LFI à l’Assemblée nationale mais juge cette sanction « sévère », « humiliante » et déplore l’actuelle « concentration des pouvoirs » au sein de son parti.
« Il ne peut y avoir dans une société démocratique, ni au niveau de l’État, ni dans les partis, de crime de lèse-majesté ». La députée, Raquel Garrido réagit ce mardi 7 novembre, sur le plateau de C à Vous, à sa sanction par le bureau de LFI pour avoir « nuit au bon fonctionnement collectif du groupe parlementaire ». Et notamment pour avoir « dénigré » Jean-Luc Mélenchon. Elle, parle plutôt de « critiques » qui l’ont « exposé à des procédures disciplinaires ».

« La France Insoumise c’est un programme, pas un homme. On ne pourrait donc être Insoumis que si l’on est d’accord avec Jean-Luc Mélenchon? Non. Il faut revoir notre stratégie », déclare la députée Seine-saint-denis auprès du Parisien.

Raquel Garrido reproche au sein de son parti « une concentration des pouvoirs » telle que prévue dans la Ve République et que LFI « reproche aux macronistes ».

Elle déplore qu’il y ait autour de l’ancien candidat à la présidentielle, « une tentation de la scission, de l’exclusion ».

« Aujourd’hui, notre travail est de fédérer, pas de cliver », souligne-t-elle. « Et certainement pas à gauche. Quel intérêt avons-nous à quereller avec le PS et le PCF ou encore avec le monde syndical ? Ou entre Insoumis ? Aucun ».

continuera de défendre le programme de La France insoumise, qu’elle a aidé à co-fonder, et tient à « l’unité du parti ».

« Nous n’avons pas un désaccord sur le programme de LFI, mais sur la stratégie », affirme-t-elle. [...] « J’ai l’intention de me battre pour améliorer mon mouvement. »

Celle – qui a été sommée de ne « plus être oratrice » de La France insoumise à l’Assemblée pour quatre mois soit « la moitié de la session parlementaire ordinaire » – dit « avoir le coeur brisé » face à cette décision.

Elle juge la sanction « sévère » et « humiliante ». D’autant plus, que sa durée est égale à celle infligée en décembre 2022 à Adrien Quatennens après sa condamnation pour violences conjugales. « Je le prends comme une infamie supplémentaire », assure-t-elle.

Elle déplore également la manière dont sa sanction a été prise et parle d’une « justice expéditive ».

Société-Une crise de confiance vis-à-vis de la justice

Société-Une crise de confiance vis-à-vis de la justice


Seulement 40 ans environ des Français feraient confiance à la justice alors qu’ils sont 61 % à être inquiets pour leur sécurité. Cette défiance envers la justice est majoritaire dans tous les pans de la société, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron (56% confiance) et chez les cadres (50%). Mais cette défiance semble se généraliser, car selon Elabe, elle augmente depuis juillet essentiellement chez ces deux populations: les électeurs d’Emmanuel Macron (44% disent ne pas avoir confiance, +13 points) et les cadres (50%, +11 points).

Selon un nouveau sondage Elabe publié ce mercredi pour BFMTV, 61% des Français déclarent être de temps en temps (41%) ou souvent (20%) inquiets pour leur sécurité physique et celle de leurs biens.

Par ailleurs, aucune des principales personnalités politiques du pays n’obtient la confiance d’une majorité de Français sur les questions de sécurité, selon ce sondage Elabe. Marine Le Pen (40%, dont 15% tout à fait confiance) devance Gérald Darmanin (32%) et Emmanuel Macron (31%). Viennent ensuite les dirigeants des Républicains (28%, dont 25% plutôt confiance) et Fabien Roussel, député communiste, avec 23% de confiance.

Une crise de confiance vis-à-vis de la justice

Une crise de confiance vis-à-vis de la justice


Seulement 40 ans environ des Français feraient confiance à la justice alors qu’ils sont 61 % à être inquiets pour leur sécurité. Cette défiance envers la justice est majoritaire dans tous les pans de la société, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron (56% confiance) et chez les cadres (50%). Mais cette défiance semble se généraliser, car selon Elabe, elle augmente depuis juillet essentiellement chez ces deux populations: les électeurs d’Emmanuel Macron (44% disent ne pas avoir confiance, +13 points) et les cadres (50%, +11 points).

Selon un nouveau sondage Elabe publié ce mercredi pour BFMTV, 61% des Français déclarent être de temps en temps (41%) ou souvent (20%) inquiets pour leur sécurité physique et celle de leurs biens.

Par ailleurs, aucune des principales personnalités politiques du pays n’obtient la confiance d’une majorité de Français sur les questions de sécurité, selon ce sondage Elabe. Marine Le Pen (40%, dont 15% tout à fait confiance) devance Gérald Darmanin (32%) et Emmanuel Macron (31%). Viennent ensuite les dirigeants des Républicains (28%, dont 25% plutôt confiance) et Fabien Roussel, député communiste, avec 23% de confiance.

La bienveillance criminelle du pouvoir vis-à-vis de la drogue

La bienveillance criminelle du pouvoir vis-à-vis de la drogue

La drogue est en train de pénétrer toute la société française avec la bienveillance du pouvoir. Au moins la moitié la population aurait déjà touché la drogue. 5 millions seraient deseoccasionnels. 1 million seraient des consommateurs assez réguliers.

Pour preuve suite au drame de l’affaire Palmade , le seul ministre qui se soit exprimé est Darmanin et encore uniquement dans le champ de la sécurité routière où il prévoit la suspension du permis.
Cela alors que la problématique est beaucoup plus large et qu’ elle doit prendre en charge tous les aspects: sanitaires, sécuritaires, sociaux et sociétaux dont sont responsables les différents stupéfiants.

Plus de 4 milliards, selon les derniers calculs de l’Insee, le montant qu’ont dépensé les Français en 2020 pour s’approvisionner en cannabis, cocaïne, héroïne, crack et autres produits stupéfiants. C’est en tout cas 7% de plus que l’année précédente et surtout deux fois davantage qu’en 2009 (2,08 milliards).

Entre les importateurs, les grossistes, les logisticiens, les revendeurs, les « choufs » (guetteurs) et les « nourrices » (ceux qui cachent les produits chez eux), le marché de la came fait travailler beaucoup de monde en France. « Un nombre important d’intermédiaires dont le trafic de drogue n’est pas la principale source de revenus », précise l’Insee qui évalue cette activité à 21 000 équivalents temps plein. Soit 0,08% de la main d’oeuvre nationale. Mais sans déclaration à l’Ursaff, ni charges sociales. Il y a aussi l’aspect sociétal avec des banlieues en état de pourrissement et de ghettoïsation désormaamis hors la république.

En décembre 2020, le ministère de l’Intérieur dénombrait 4000 supermarchés de la drogue, ou « fours » dans le jargon des trafiquants. Les points de deal se concentrent dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au coeur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations. Mais le phénomène atteint maintenant les très petites villes.

Environ 1 million, c’est le nombre de personnes qui, chaque jour en France, vapotent, fument ou mangent du cannabis, sous l’une ou l’autre de ses différentes formes – herbe, résine ou huile. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, le nombre d’amateurs réguliers, s’adonnant en moyenne dix fois par mois à leur goût du cannabis, s’élèverait à 1,4 million. Les adeptes plus occasionnels seraient, eux, 5 millions. Près de la moitié des adultes y aurait déjà goûté. Ces chiffres placent l’Hexagone en tête du classement européen des pays consommateurs, devant le Danemark et l’Espagne.

France, une dépendance alarmante vis-à-vis des grandes plates-formes numériques

France, une dépendance alarmante vis-à-vis des grandes plates-formes numériques

Il devient urgent de remettre en question le modèle de la Startup Nation et de construire une Infrastructure Nation, c’est-à-dire une stratégie de résilience numérique. Par Tariq Krim, entrepreneur, pionnier du Web et ancien vice-président du Conseil national du numérique.

Risques de Splinternet, cet Internet divisé et coupé d’une grande partie du monde à l’image de ce qui existe en Chine ; capacités d’innovation européenne en sous régime pour cause de difficultés d’approvisionnement en puces ; coûts insurmontables pour les datacenters européens qui subissent les effets conjugués de l’explosion du prix de l’énergie, des restrictions d’eau et de la parité euro/dollar. La guerre en Ukraine met la France et l’Europe face à de nouveaux scénarios aux antipodes du discours un peu naïf de la Startup Nation. Trouver des solutions à ces défis ne sera possible que si l’on comprend que nous sommes pris en tenailles entre deux risques majeurs qui n’ont pas été anticipés : l’un économique et l’autre géopolitique.
Risque économique.

Qui aurait cru que la hausse soudaine du prix de l’énergie et la parité euro/dollar, monnaie d’achat des composants dans cette industrie, rendent désormais le secteur du cloud largement plus compétitif aux États-Unis ? La pénurie de puces, et notamment de puces pour l’intelligence artificielle, a obligé les États-Unis à sécuriser pour dix ans au moins leur approvisionnement. La signature par Biden du Chip Act et le soutien renouvelé à Taïwan les fait passer en priorité. Finie l’époque où des pays comme l’Allemagne pouvaient négocier directement des Vaccins contre des Puces. Désormais l’Europe passe après et certains constructeurs automobiles se voient obligés de racheter des stocks de machines à laver pour y récupérer les puces nécessaires à la commercialisation de leurs modèles.

L’échange Gaz contre Données, signé entre la présidente de l’Union Européenne et Biden, qui veut rétablir le flux d’absorption des données personnelles des Européens vers les États-Unis, redonne un avantage décisif aux GAFAM car il revient sur la décision d’illégalité de ces transferts par la Cour de Justice de l’union Européenne (arrêt Schrems 2)
Enfin, l’inflation, la hausse des taux, et donc la fin de l’argent facile, provoque un très fort ralentissement des financements des startups et risquent de transformer de nombreuses licornes en « zombiecorns ».

Un scénario où une partie de la tech européenne pourrait s’écrouler est désormais plausible. Toutefois, dans les faits, c’est plutôt une délocalisation énergétique de l’activité numérique au profit des Etats-Unis qui semble se profiler. En Europe, grâce à un « Ruban énergétique », les Big Tech seront capables d’opérer à des coûts connus pour 2024, alors que les opérateurs de cloud européens, qui subissent dès cette année un doublement de leur facture énergétique, n’ont aucune visibilité pour l’instant.

Si le débat sur nos besoins en souveraineté numérique n’avait pas été caricaturé et infantilisé, notamment par le précédent secrétaire d’Etat au numérique, nous aurions pu avoir collectivement une réflexion approfondie sur ces questions, et ce bien avant le conflit en Ukraine. Parce qu’une grande partie du conflit se déroule dans le cyberespace, l’impensable devient plausible. Et c’est donc totalement impréparé, sans aucun plan B, que le gouvernement aborde ce qui est peut-être aussi la première cyberguerre mondiale.
Face à la violence des attaques logicielles qui visent nos infrastructures physiques ou notre modèle de démocratie à travers la manipulation des réseaux sociaux, la boîte à outils à notre disposition est très limitée.
Deux options s’ouvrent à nous. La première consiste à nicher notre informatique à l’intérieur des grandes plateformes américaines pour y sous traiter notre sécurité numérique. Une sorte d’OTAN numérique privatisé. Une solution qui plaît à l’Allemagne car elle offre une protection immédiate de leurs appareils industriels contre des cyberattaques de grande envergure. Cette solution est aussi poussée par le gouvernement français et nos grandes entreprises avec l’offre de « Cloud de confiance », les services des GAFAM vendus sous licence par de grandes marques françaises : Thalès avec Google, Orange et Capgemini avec Microsoft. Une solution qui permet d’aller plus vite mais avec une faible valeur économique. Elle amplifie notre déficit du commerce extérieur puisqu’une grande partie des profits du cloud repartent aux États-Unis.

Mais la solidité d’un tel accord repose sur une confiance aveugle dans les contrats signés. Ces accords seront-ils respectés ? Seront-ils être modifiés à tout moment en fonction de l’évolution des rapports de force géopolitiques ? Rappelons que l’accord sur les sous-marins australiens AUKUS avait été contractualisé avant d’être dénoncé et annulé. Le Cloud US, qu’il soit de confiance ou pas, est désormais le gaz de Poutine de l’innovation européenne. Dans ces conditions, la Startup Nation passe du coup politique au coût politique.
L’effet long terme d’une telle solution transformerait notre modèle social. Il n’est plus possible de créer des services sur mesure quand on devient locataire à vie de briques numériques prémâchées pour nos entreprises et nos administrations. Notre inventivité industrielle, culturelle et militaire n’y survivrait pas.
Ce serait aussi un sacré coup porté à tous ceux qui, en France, travaillent depuis des années à construire des alternatives parfaitement utilisables. Il faut donc un plan B, ou plutôt un plan R comme résilience.

En 2012, pour la création de la French Tech à laquelle j’avais été missionné, j’avais proposé une autre option à Fleur Pellerin, Ministre du Numérique d’alors. Cette solution consistait à s’appuyer sur notre savoir-faire national et sur nos développeurs pour créer une véritable « infrastructure nation » en développant un ensemble de briques logicielles juridiquement basées en Europe. Pour ceux qui pensent que le logiciel libre reste une solution viable, le bras de fer entre Trump et l’Iran a montré que, juridiquement dépendant des grandes fondations américaines, il pouvait être soumis à des restrictions d’exportation. Cette solution fut rejetée, et à l’époque mon rapport faillit ne pas sortir.
10 ans de retard dans la résilience numérique

Depuis 10 ans, cette « infrastructure nation » pouvait facilement être financée par la commande publique, et bénéficier d’une petite partie des fonds européens. Mais, parce que ce secteur est surtout constitué de chercheurs, d’indépendants ou de petites PME, il n’a jamais été crédible aux yeux des décideurs. Ce qui n’empêche pas les GAFAM de récupérer et d’intégrer discrètement leurs technologies dans leurs services pour les louer ensuite au prix fort aux grandes entreprises européennes.

Toutefois, les derniers discours de Bruno Le Maire marquent une inflexion remarquable. Il est sans doute conscient que, comme pour le nucléaire, toute absence de solution de résilience lui sera reprochée. Mais en l’absence de propositions concrètes, la résilience numérique de la France reste un vœu pieux.
Au moment où la French Tech demande à être renflouée, se pose aussi la question du bon usage de nos deniers publics. Surtout quand on parle dès cet hiver de la possibilité de couper l’Internet en cas de délestage. Chose que l’on pensait réservée aux pays du tiers-monde et à la Californie.

Bâtir la résilience numérique de la France ou faire perdurer le mythe des licornes ?
Une seule chose est sûre, c’est qu’en l’absence de plan B sérieux, un effondrement technologique de la France mais aussi de l’Europe devient possible.
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Entrepreneur, pionnier du Web, Tariq Krim est aussi l’auteur de « Lettre à ceux qui veulent faire tourner la France sur l’ordinateur de quelqu’un d’autre » disponible en téléchargement sur le site codesouverain.fr

Crise ukrainienne : Le rôle insuffisant des banques vis-à-vis du blanchiment d’argent

Crise ukrainienne  : Le rôle insuffisant des banques vis-à-vis du blanchiment d’argent  

Les guerres ont toujours eu un impact conséquent sur le blanchiment d’argent et ont souvent facilité le financement du terrorisme et la circulation de l’argent « sale ». Par Marine Chaldebas, Consultante, Groupe Square Management ( dans la Tribune).

 

Les établissements bancaires manquent sans doute d’éléments légaux et techniques pour s’opposer à ce blanchiment mais certains y participent  en évitant de tracasser de juteux clients notamment à Londres qui gère un gros portefeuille d’Oligraques russes ( sans parler évidemment des paradis fiscaux ) NDLR

 

L’agression de la Russie envers l’Ukraine a conduit l’Union européenne et par force des choses la France, à renforcer leur vigilance sur ces sujets de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT). Dans cette lutte, les établissements financiers ont un rôle à jouer, en particulier par la réalisation de l’évaluation de leurs tiers (Know Your Customer ou KYC) et également par la prise de décisions impactantes les concernant. Mais ces établissements rencontrent certaines difficultés, mises en lumière par la crise, pour appliquer les sanctions européennes de mise sous embargo de certaines personnes et entités.

En raison de la crise, des sanctions ont, été prises à l’encontre de la Russie par l’Union européenne qui viennent s’ajouter aux autres tiers déjà mis sous embargo avant-guerre. Ainsi, le 23 février 2022, dans un communiqué, le Conseil de l’Union européenne, a listé 555 personnes et 52 entités pour lesquelles les avoirs doivent être gelés et les fonds mis à leur disposition, bloqués. Les organismes financiers se doivent de réaliser un contrôle efficace de leurs clients et de s’assurer notamment qu’ils ne font pas parti des personnes sanctionnées. Pour se faire, les établissements évaluent leurs tiers en menant des investigations.

Mais les banques n’ont pas forcément tous les outils ou toutes les informations nécessaires à la bonne réalisation de ces contrôles. Ces difficultés viennent réduire la portée des mesures mises en place par l’Union européenne à l’encontre de la Russie, auxquels les établissements doivent faire face. Si le problème n’est pas nouveau, l’urgence de la crise ukrainienne, et la nécessité de maximiser la portée des sanctions européennes ouvrent une remise en question des dispositifs et réglementations en vigueur, au mieux insuffisant ou au pire déficients.

 

Les établissements bancaires et financiers ont dû agir dans l’urgence, avec pour objectif de limiter les risques liés à leur relation d’affaires. Les établissements doivent ainsi réaliser une analyse et une évaluation de l’actionnariat de leur client, en remontant tous les maillons de la chaine jusqu’aux personnes physiques, actionnaires de l’entité. Ils doivent également réaliser un contrôle des représentants légaux présents dans le registre d’immatriculation des personnes morales. In fine, il devient très complexe de savoir qui détient quelle entité.

L’identification des représentants légaux et les actionnaires peuvent se révéler délicates, car les dispositifs ne sont pas toujours assez efficaces. Un des premiers outils est notamment la mise à disposition aux établissements d’un registre national des bénéficiaires effectifs (RNBE). Ce registre permet de remonter la chaine capitalistique des entités dans leur intégralité et ainsi de déterminer les personnes physiques détenant la société à 25% ou plus.

En revanche, certaines entreprises étrangères ou trusts ne sont pas soumises à cette obligation de publication. Par ailleurs, certaines d’entre elles ne complètent pas ce formulaire de manière véritablement conforme à la réalité. L’une des autres problématiques est la difficulté pour ces organismes de contrôler de façon efficiente tous les tiers notamment indirects.

Les personnes physiques et morales présentes dans la liste des personnes sous sanctions peuvent également passer par l’intermédiaire de sociétés-écrans, des hommes de paille ou encore des paradis fiscaux, afin de contourner les sanctions. Ils se dissimulent ainsi derrière des montages complexes qui rendent très difficile, voire impossible pour les établissements de détecter les individus se trouvant réellement derrière ces sociétés.

L’objectif de ces manœuvres est de cacher l’identité réelle des véritables actionnaires ou représentants légaux de l’entité. Cette opacité est une des plus grandes difficultés que les établissements financiers rencontrent à la bonne connaissance de leurs clients. Il convient alors de se demander si des solutions à ces problématiques sont envisageables.

 

Face à cette volonté politique de changer et améliorer les choses, des solutions peuvent être envisagées, en mettant en place de nouveaux outils pour les établissements tout en les responsabilisant.

L’identification des bénéficiaires effectifs peut, pour les organismes, être facilitée à travers la mise en place de registres plus efficients et une collaboration européenne entre les États. Ces registres permettraient ainsi plus facilement aux établissements financiers d’investiguer. Le registre luxembourgeois en est un exemple, il a été ouvert au public depuis 2019. Il a permis de lister plusieurs biens immobiliers en France détenus par des oligarques russes qui passaient par l’intermédiaire de sociétés-écrans luxembourgeoises.

Dans la même lignée, la France pourrait rendre obligatoire la déclaration au registre des bénéficiaires pour les sociétés étrangères et trusts. Bien qu’elle ait déjà fait des progrès sur le sujet en rendant impérieux, en 2018, la complétude de ce registre pour un nombre important d’entités. Les efforts vont également continuer du côté de l’Union européenne qui aimerait étendre ces exigences en matière de déclaration de bénéficiaires effectifs. Mais ce remède reste assez insuffisant, car la détection des sociétés-écrans et autres stratagèmes restent dans l’ensemble très délicat. Pour répondre à cette problématique, les économistes Thomas Piketty et Joseph Stiglitz proposent, dans une lettre au G20, de créer un registre mondial des actifs afin de pouvoir mieux identifier ces fortunes cachées. Cette proposition pourrait être un axe d’amélioration important et permettrait une meilleure transparence et communication entre les États à plus grande échelle que l’Union européenne.

Une des autres pistes est de renforcer le contrôle des régulateurs au sein des établissements financiers en leur imposant un caractère contraignant. Ainsi les établissements seront conduits à entreprendre de meilleurs contrôles, de crainte d’être sanctionnés non seulement par des sanctions aux conséquences pécuniaires, mais également réputationnelles. Cette crainte contribuerait à l’efficacité de la mise en place des dispositifs d’évaluation des tiers. Les établissements auraient alors tout intérêt à entreprendre un contrôle suffisamment efficient, tout en assurant une amélioration constante de leurs processus d’évaluation de tiers. Pour aller plus loin, il serait pertinent d’interdire de garder un client si l’établissement financier n’est pas capable d’indiquer clairement d’où proviennent ses fonds et qui sont les personnes physiques et morales qui se cachent derrière. Mais cette disposition semble plus facile à appliquer à l’entrée en relation que pour les clients historiques des établissements. En effet, dans ce dernier cas, la relation pourrait être endommagée face à des investigations trop poussées, pouvant être mal perçue pas la clientèle.

Le chemin à parcourir reste encore long pour les établissements financiers, dans leur lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En l’état actuel, la réglementation n’est pas suffisante pour une bonne optimisation de gestion du risque notamment face à la créativité de certains clients. Toutefois il existe des initiatives internationales et nationales en cours pour armer un peu mieux les établissements et les responsabiliser sur le sujet. De plus, la création future de la nouvelle autorité européenne AMLA (nouvelle autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent) qui sera effective d’ici 2024, apportera peut-être de nouveaux axes de réflexion sur le sujet et de nouvelles opportunités de renforcer les mécanismes et dispositifs LCB-FT. Néanmoins ces processus restent long et laissent, pendant ce temps-là, tout le loisir aux oligarques russes de profiter des failles pour sécuriser tout ou partie de leur patrimoine, bien caché derrière leurs montages financiers opaques.

Guerre en Ukraine : Le résultat de l’hypocrisie des occidentaux vis-à-vis de Poutine

Guerre en Ukraine : Le résultat de l’hypocrisie des occidentaux vis-à-vis de Poutine

 

L’essayiste Jan Krauze , ancien correspondant du « Monde », fustige, dans une tribune, le choix des Occidentaux de limiter leur aide à l’Ukraine à des armes défensives et s’interroge sur leur attitude vis-à-vis du dirigeant russe.

 

Tribune.

 

L’invasion de l’Ukraine a créé un immense choc dans l’opinion, a ouvert les yeux de ceux qui refusaient depuis des décennies de voir l’évidence et a conduit les gouvernements occidentaux à réagir avec une certaine vigueur : sanctions économiques très sérieuses (mais pas aussi massives qu’annoncées) et, surtout, livraisons d’armes « défensives » en quantités importantes.

Sur tous ces points, il y a à peu près consensus, avec des nuances et un empressement plus ou moins grand à livrer effectivement ces armes – même ceux qui, tels les Allemands, s’y étaient si longtemps refusés, se sont décidés à livrer à l’Ukraine 2 700 missiles antiaériens. Ce n’est pas rien, surtout si on les compare aux 5 000 casques que Berlin a longtemps estimés parfaitement suffisants pour assurer la défense de l’Ukraine…

Les attitudes diffèrent un peu, avec des Américains en pointe, des Français très discrets, et des Israéliens qui refusent catégoriquement toute contribution. Mais ces livraisons sont vitales pour permettre aux Ukrainiens de se défendre et de durer face à l’écrasante supériorité numérique russe.

Un autre point semble également faire consensus, et celui-ci est plus étrange : des armes, oui, mais défensives, seulement défensives. Le récent sommet de l’OTAN (outre qu’il n’a accouché que d’une souris, avec quelques sanctions supplémentaires) n’a rien changé à cette posture, réaffirmée avec force par M. Macron : défensif, oui, offensif, surtout pas, ce serait trop dangereux.

Cette distinction n’est-elle pas bien étrange ? D’abord, parce qu’offensives ou défensives, les armes tuent et constituent donc de fait un engagement dans la guerre. Mais, surtout, parce qu’elle semble procéder d’une très curieuse logique : les Ukrainiens ont le droit de se défendre. Les Russes ont, eux, tous les droits, et ne courent aucun risque – puisque l’OTAN, Etats-Unis en tête, a affirmé haut et fort, alors même que l’invasion apparaissait imminente, qu’en aucun cas ils n’interviendraient. Il est donc urgent d’attendre ; un recours à l’arme chimique, en particulier, serait suivi d’une « réaction » non précisée, prudence oblige.

Le président Zelensky, de plus en plus ulcéré par cette attitude, et qui, en dépit de son courage et de son sang-froid ainsi que de son habileté à parler à chacun un langage qu’il peut comprendre, ne parvient plus à dissimuler son exaspération – et se demande à haute voix si c’est Moscou qui est aux commandes à l’OTAN.

Sans plus aucun espoir d’obtenir une zone d’exclusion aérienne, il réclame des avions et des chars. La réponse est « niet ». L’initiative, peut-être maladroite, de la Pologne, qui aurait consisté à remettre à l’OTAN ses propres MiG-29 pour être ensuite transférés à l’Ukraine, s’est heurtée à une fin de non-recevoir. Pas question non plus, M. Macron l’a répété, de livrer des chars.

I

SONDAGE : ZEMMOUR ET MÉLENCHON HANDICAPÉS PAR LEUR POSITION VIS-À-VIS DE LA RUSSIE

SONDAGE : ZEMMOUR ET MÉLENCHON HANDICAPÉS PAR LEUR POSITION VIS-À-VIS DE LA RUSSIE

Selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique, les Français estiment à 85 % que l’Union européenne doit défendre l’Ukraine contre la Russie.

Électoralement Macron profite largement de la situation conflictuelle en Ukraine avec des intentions de vote de l’ordre de 30 % ( effet drapeau). Il y a  un décalage entre la proportion de Français satisfaits (60 %) par la gestion de la crise par Emmanuel Macron et le soutien massif à l’Ukraine. Ils sont en effet 85 % à souhaiter « voir l’Union européenne défendre l’Ukraine contre la Russie ».

A l’inverse, avec seulement 14 % des Français qui s’opposent à la défense de l’Ukraine contre la Russie,  l’attitude pro-russe est très minoritaire dans le pays : c’est une des difficultés pour Eric Zemmour et pour Jean-Luc Mélenchon .

Le candidat de Reconquête, qui qualifiait encore cette semaine Vladimir Poutine de « démocrate autoritaire », est crédité de 12 % des intentions de vote. Pour La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont l’électorat est à 82 % favorable à la défense de l’Ukraine contre la Russie, et qui dans un communiqué ce vendredi matin estime que la France devrait demander à l’ONU de mandater une force d’interposition en Ukraine, après l’incendie causé par les combats à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, recueille, lui 11 % (+1) des intentions de vote.

Russie : Jadot dénonce la complaisance et même l’affairisme vis-à-vis de Poutine

Russie : Jadot dénonce la complaisance et même l’affairisme vis-à-vis de Poutine

 

C’est dramatique, un ancien premier ministre de la France et autant de complaisance, accointances, et d’intérêts avec des dictateurs», a accusé Yannick Jadot sur Radio J, en visant François Fillon, membre des conseils d’administration de Sibur, contrôlé par Leonid Mikhelson, un proche de Vladimir Poutine, ainsi que d’une autre société russe du secteur Zaroubejneft.

«Je n’ai pas entendu Valérie Pécresse dénoncer la complaisance, la complicité de François Fillon et d’autres dirigeants» envers le président russe Vladimir Poutine, a-t-il affirmé, en demandant à la candidate de «clarifier ses relations avec François Fillon», présent dimanche au grand meeting de la candidate. «Valérie Pécresse doit dire ‘je me désolidarise des activités de François Fillon auprès de Vladimir Poutine, de ses amis’ comme (le chancelier allemand) Olaf Scholz doit le faire vis-à-vis de Gerhard Schröder», ex-chancelier allemand ami de longue date de Vladimir Poutine et président du conseil d’administration de Rosneft.

 Yannick Jadot a dénoncé dimanche 13 février la «complaisance» de certains candidats envers Moscou, appelant la prétendante LR Valérie Pécresse à «clarifier ses relations» avec l’un de ses soutiens, François Fillon, membre du conseil d’administration du géant pétrochimique russe Sibur.

«C’est dramatique, un ancien premier ministre de la France et autant de complaisance, accointances, et d’intérêts avec des dictateurs», a accusé Yannick Jadot sur Radio J, en visant François Fillon, membre des conseils d’administration de Sibur, contrôlé par Leonid Mikhelson, un proche de Vladimir Poutine, ainsi que d’une autre société russe du secteur Zaroubejneft.

«Je n’ai pas entendu Valérie Pécresse dénoncer la complaisance, la complicité de François Fillon et d’autres dirigeants» envers le président russe Vladimir Poutine, a-t-il affirmé, en demandant à la candidate de «clarifier ses relations avec François Fillon», présent dimanche au grand meeting de la candidate. «Valérie Pécresse doit dire ‘je me désolidarise des activités de François Fillon auprès de Vladimir Poutine, de ses amis’ comme (le chancelier allemand) Olaf Scholz doit le faire vis-à-vis de Gerhard Schröder», ex-chancelier allemand ami de longue date de Vladimir Poutine et président du conseil d’administration de Rosneft.

Mise en garde vis-à-vis du soutien de la Russie au Mali

Mise en garde vis-à-vis du soutien de la Russie au Mali

 

La Russie qui s’immisce (comme la Chin)e dans la plupart des espaces géopolitiques dans lesquels les occidentaux éprouvent des difficultés comme au Mali a été vivement critiquée par la France l’Allemagne et plus globalement par l’union économique et l’ONU.  Une mise en garde était adressée aux putschistes du Mali qui envisagerait un recours à l’organisation mercenaire russe Wagner et au soutien implicite de la Russie.

Par ailleurs, l’Onu, qui dispose de quelque 15.000 Casques bleus au Mali, a souligné que tout partenariat d’un gouvernement avec des forces militaires étrangères devrait respecter les droits humains. Le colonel Sadio Camara, a affirmé que la réduction de la présence française au Mali «obligeait à tout envisager pour sécuriser le pays». Dans l’entourage du ministre malien de la Défense, on a confirmé toutefois à l’AFP «qu’aucun acte n’a été posé avec Wagner».

 

Anti Passe sanitaire : surtout une méfiance vis-à-vis du pouvoir

 

Anti Passe sanitaire : surtout une méfiance vis-à-vis du pouvoir

 

Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale estime, dans une tribune au « Monde », que les pouvoirs publics et au premier chef, le président de la République doivent prendre sérieux les protestations des anti passe.(Extrait)

Tribune. Les processions modernes que sont les manifestations hostiles au passe sanitaire ont réuni samedi 31 juillet 204 090 personnes. Dans une société sécularisée, la revendication des libertés publiques se substitue à l’invocation de la miséricorde divine par les pénitents au cours des grandes épidémies du passé.

L’affirmation de droits et de convictions personnelles, y compris à rebours des évidences et des contraintes imposées par la dynamique pandémique, serait le chemin du salut, sauvegardant les principes démocratiques érigés au rang de règles de foi. Ce recours au registre du religieux pour tenter d’interpréter nos croyances et nos pratiques laïques en temps de pandémie, peut s’appliquer à l’onction républicaine que représenterait la vaccination et au viatique que devient le passe sanitaire.

Le chef de l’Etat ne s’est-il pas investi d’une fonction hiératique à vouloir, dans le secret des délibérations du conseil de sécurité sanitaire, décider en tout ? Y compris en pariant contre l’expertise scientifique, estimant qu’infaillible il s’exonérait de tout jugement critique à l’égard de ses choix.

Nous n’avons pas produit une pensée et une politique à hauteur de défis inédits et complexes, dont l’issue ne dépend pas seulement des capacités biomédicales à produire un vaccin et de la résolution internationale à le rendre accessible à tous. Si les discours incantatoires n’ont aucune prise sur le réel, c’est parce qu’il leur manque une capacité d’analyse et de synthèse, et qu’établir des diagnostics immédiats ne suffit pas pour crédibiliser une stratégie et mobiliser une société qui a substitué la défiance à la foi.

Manifestants vaccinés

Manque un récit collectif qui permette de nous comprendre, de nous situer et d’être reconnus à notre juste place afin de contribuer, en responsabilité, à un engagement dans la durée. Mais ce qui semble faire tout autant défaut, c’est l’énoncé de règles de gouvernance respectueuses de notre attachement éthique à des principes que des décisions contestables sont de nature à bafouer.

L’exigence de réforme d’une méthode que réfutent ceux qui protestent dans la rue contre ce qu’ils considèrent comme une forme d’arbitraire déraisonnable, doit être prise au sérieux, respectée dans ce qu’elle exprime et considérée comme une alerte. Convient-il de rappeler que nombre de manifestants affirment être vaccinés ? Ils ne peuvent donc pas être assimilés à cette communauté informelle d’irrédentistes ou de factieux que certains stigmatisent à mauvais escient ?

La Lettonie et la Lituanie veulent renforcer la frontière vis-à-vis des migrants de Biélorussie

La Lettonie et la Lituanie veulent renforcer la frontière vis-à-vis des migrants de Biélorussie

Le régiment pleine décomposition de la Biélorussie génère une vague de migrants qui se réfugient notamment en Lettonie et en Lituanie. Ces deux pays envisagent de créer des barrières renforcées aux frontières pour limiter ces arrivées. La Lituanie envisage de construire une clôture en accordéon, accompagné d’un grillage, dont le coût est estimé à environ 152 millions d’euros. La Lituanie, qui a offert un fort soutien et un refuge à l’opposition biélorusse, a commencé semaine de refouler des migrants après que plus de 4000 personnes sont entrées dans ce pays en provenance de Biélorussie depuis le début de l’année.

Vilnius et Bruxelles accusent l’homme fort du pays Alexandre Loukachenko d’avoir délibérément encouragé de nouvelles arrivées de migrants illégaux en représailles aux sanctions contre son régime. L’union européenne semble pour l’instant très réticente pour financer le renforcement des frontières de la Lituanie et de la Lettonie.

 

Tunisie: Un ras-le-bol vis-à-vis de l’islam politique

 Tunisie: Un ras-le-bol vis-à-vis de l’islam politique

 

Pour l’écrivaine Emna Belhaj Yahia, l’accueil réservé au coup de force du président Kaïs Saïed témoigne d’un « profond ras-le-bol à l’égard de l’islam politique qui a gouverné pendant dix ans » .(Le monde, extrait)

 

Tribune.

Mon pays, lieu de vie et de fragilités. En ce moment, il est secoué et attire l’attention du monde. Lorsqu’on est sur la corde raide, on souhaite qu’il y ait le plus de lumière possible pour ne pas trébucher. Je me pose donc des questions et j’essaye de comprendre.

La veille de l’opération menée par le chef de l’Etat tunisien, le 25 juillet au soir, dans quelle situation se trouvait le pays, dans quel contexte étions-nous en train d’évoluer et que pouvions-nous entrevoir de notre futur immédiat ? Nous étions au milieu d’un long processus de dégradation qui, avec la débâcle socio-économique et sanitaire, annonçait un désastre proche dont nul ne savait le visage qu’il prendrait. De déboire en blocage, en échec recommencé, nous tournions en rond jusqu’au vertige, les aiguilles de la montre tournaient aussi et le temps jouait contre nos intérêts vitaux que des dirigeants politiques sans crédibilité ne semblaient pas pressés de défendre.

 

Enlisé dans la crise, tout le monde cherchait l’issue, imaginait les scénarios, personne ne trouvait. De la cacophonie, oui, mais de vision claire, point ! Asphyxiés, nous refusions de mourir et ne voyions pas comment faire pour survivre. Soudain, Kaïs Saïed ouvre une porte sur l’inconnu. L’inconnu et la dose d’air qui pourrait, éventuellement, s’y trouver. Seule cette éventualité-là explique la joie qui a suivi, celle d’un peuple qui n’en pouvait plus de suffoquer. Joie exprimant l’instinct de vie d’un corps social meurtri, victime de politiciens dont la médiocrité n’a d’égale que l’arrogance. Porte sur l’inconnu au sens fort, ouverte par un homme qui aime à s’entourer de mystère. Autant de chances offertes que de pièges et de gouffres. Incertitudes, attente qui dure encore

Toutefois, à mes yeux, aujourd’hui, une certitude : nous avons acquis, nous Tunisiens qui venons de traverser la décennie post-révolution, une petite expérience politique, heurtée et chaotique certes, mais expérience quand même. Acquis, entre autres, le droit de nous interroger, de choisir. Et là, je pense à ces grands choix civilisationnels vers lesquels on a pris l’habitude de s’orienter sous l’effet des rapports de forces internationaux et de l’évolution même de nos sociétés.

Je fais référence ici à l’islam politique – ou islamisme – et à la place qu’il devrait prendre dans la construction de la démocratie. C’est précisément à ce sujet que la décennie écoulée nous a ouvert les yeux sur ce que ce courant porte en lui, sur la tutelle qu’il peut exercer sur une société pour la faire marcher à contresens, la figer dans des schémas dits « identitaires », justifiant l’immixtion dans la conscience individuelle, la soumission à un diktat drapé de religiosité et de fidélité au passé ancestral.

Passe sanitaire : une méfiance vis-à-vis du pouvoir

 

Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale estime, dans une tribune au « Monde », que les pouvoirs publics et au premier chef, le président de la République doivent prendre sérieux les protestations des anti passe.(Extrait)

Tribune. Les processions modernes que sont les manifestations hostiles au passe sanitaire ont réuni samedi 31 juillet 204 090 personnes. Dans une société sécularisée, la revendication des libertés publiques se substitue à l’invocation de la miséricorde divine par les pénitents au cours des grandes épidémies du passé.

L’affirmation de droits et de convictions personnelles, y compris à rebours des évidences et des contraintes imposées par la dynamique pandémique, serait le chemin du salut, sauvegardant les principes démocratiques érigés au rang de règles de foi. Ce recours au registre du religieux pour tenter d’interpréter nos croyances et nos pratiques laïques en temps de pandémie, peut s’appliquer à l’onction républicaine que représenterait la vaccination et au viatique que devient le passe sanitaire.

Le chef de l’Etat ne s’est-il pas investi d’une fonction hiératique à vouloir, dans le secret des délibérations du conseil de sécurité sanitaire, décider en tout ? Y compris en pariant contre l’expertise scientifique, estimant qu’infaillible il s’exonérait de tout jugement critique à l’égard de ses choix.

Nous n’avons pas produit une pensée et une politique à hauteur de défis inédits et complexes, dont l’issue ne dépend pas seulement des capacités biomédicales à produire un vaccin et de la résolution internationale à le rendre accessible à tous. Si les discours incantatoires n’ont aucune prise sur le réel, c’est parce qu’il leur manque une capacité d’analyse et de synthèse, et qu’établir des diagnostics immédiats ne suffit pas pour crédibiliser une stratégie et mobiliser une société qui a substitué la défiance à la foi.

Manifestants vaccinés

Manque un récit collectif qui permette de nous comprendre, de nous situer et d’être reconnus à notre juste place afin de contribuer, en responsabilité, à un engagement dans la durée. Mais ce qui semble faire tout autant défaut, c’est l’énoncé de règles de gouvernance respectueuses de notre attachement éthique à des principes que des décisions contestables sont de nature à bafouer.

L’exigence de réforme d’une méthode que réfutent ceux qui protestent dans la rue contre ce qu’ils considèrent comme une forme d’arbitraire déraisonnable, doit être prise au sérieux, respectée dans ce qu’elle exprime et considérée comme une alerte. Convient-il de rappeler que nombre de manifestants affirment être vaccinés ? Ils ne peuvent donc pas être assimilés à cette communauté informelle d’irrédentistes ou de factieux que certains stigmatisent à mauvais escient ?

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