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« L’État n’a tiré aucun enseignement de la première vague du virus (Frédéric Valletoux -FHF)

 

 

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France FHF et maire (Agir) de Fontainebleau, estime que l’État n’a tiré aucun enseignement de la première vague du virus dans une interview à la Tribune.

Les annonces d’Emmanuel Macron de reconfinement nocturne avec le couvre-feu en Île-de-France et 8 métropoles vont-elles dans le bon sens pour les hôpitaux ?

Frédéric Valletoux : Ces annonces reflètent l’inquiétude face aux indicateurs de contamination qui repartent à la hausse. Elles ont l’avantage de mettre en œuvre des mesures graduées selon l’intensité des situations dans chaque métropole et territoire, contrairement aux mesures prises au printemps. Les nouvelles mesures annoncées par Emmanuel Macron ont pour objectif d’endiguer cette deuxième vague mais il faudra qu’elles soient appliquées de manière cohérente et responsable. Dès la fin de la première vague, la FHF avait pourtant proposé des pré-requis pour éviter d’en revenir à une telle situation : nous demandions notamment une plus grande transparence sur les projections épidémiologiques afin de poser une règle générale sur les capacités de réanimation. Nous avions également préconisé la mise en place de circuits COVID / non-COVID dans l’ensemble des établissements afin de garantir la continuité des soins hors coronavirus. Il nous semblait enfin essentiel de prendre en compte les besoins des professionnels de santé et l’organisation de renforts pour garantir congés et reprise d’activité. Alors oui, ces mesures vont dans le bon sens. Elles arrivent sans doute un peu tard et ne se substituent pas à aux mesures que je viens de citer qui auraient dû être prises dès l’été par les autorités sanitaires.

Les hôpitaux sont-ils bien préparés à l’arrivée de cette deuxième vague de contamination ?

Oui, car la question cruciale du manque d’équipements de protection est résolue, les stocks ont été reconstitués. Mais l’État n’a pas été assez vigilant pour tirer toutes les leçons de la première séquence, peut-être par manque de retour d’expérience. Aujourd’hui, beaucoup de questions sur lesquelles on aurait pu avancer en préparation de cette rentrée n’ont pas été traitées. Je pense à la coordination entre la médecine de ville et la médecine hospitalière, ou entre les hôpitaux et les cliniques.

Grande pauvreté : 100 millions de personnes en plus à cause du virus

Grande pauvreté : 100 millions de personnes en plus à cause du virus

 

La grande pauvreté progresse du fait des conséquences de la crise sanitaire mais aussi du ralentissement économique général. Selon le rapport de la Banque mondiale, entre 88 et 115 millions de personnes supplémentaires ne vivront bientôt plus qu’avec 1,90 dollar (1,61 euro) par jour. Ce chiffre devrait continuer à augmenter pour s’élever à 150 millions d’ici la fin 2021. L’extrême pauvreté devrait ainsi toucher entre 9,1 % et 9,4 % de la population mondiale en 2020, la première hausse en pourcentage depuis une vingtaine d’années.

Selon le rapport, un grand nombre des nouvelles personnes extrêmement pauvres sera issu des pays présentant des taux de pauvreté déjà élevés, indiquant toutefois qu’environ 82% d’entre elles se trouveront dans des pays à revenu intermédiaire.

Trump touché par le virus : » il a trop joué au dur » (Joe Biden)

Trump touché par le virus : » il a trop joué au dur » (Joe Biden)

 

Le coup de pied de l’âne adressé par Joe Biden à Trump touché par le virus. Trump  qui au départ avait voulu minimiser l’importance voir l’existence de la pandémie et qui se retrouve aujourd’hui hospitalisé. Trump  qui avait aussi mis en cause l’état de santé de Joe Biden ( il avait même réclamé un contrôle médical pour son adversaire avant et après débat !). Évidemment Joe Biden se régale et retourne comme un boomerang l’argument de santé en déclarant  » Il ne s’agit pas de jouer au dur. Il s’agit de prendre part à l’effort collectif. Porter un masque ne vous protégera pas seulement vous mais aussi ceux qui sont autour de vous.»

«Il ne s’agit pas d’une question de politique», a martelé Joe Biden, 77 ans, en répétant qu’il «priait» pour le «rétablissement prompt et complet» de Donald et Melania Trump. «C’est un rappel criant pour nous tous que nous devons prendre ce type de virus sérieusement. Il ne va pas disparaître automatiquement. Nous devons prendre part à l’effort en étant responsable», a-t-il ajouté.

Face à la remontée du virus, le gouvernement doit prendre ses responsabilités ( Conseil scientifique)

Face à la remontée du virus, le gouvernement doit prendre ses responsabilités ( Conseil scientifique)

Même s’il n’a  n’atteint pas encore atteint les pics de mars, le virus enregistre une très forte remontée qui pourrait se conjuguer avec l’arrivée de la grippe traditionnelle et constituer un danger sanitaire difficile à gérer. De ce fait, le conseil scientifique estime que le gouvernement doit prendre des mesures courageuses pour éviter une vraie deuxième vague du Coronavirus. Le gouvernement est encore très partagé quant aux mesures à imposer car il craint par-dessus tout que l’économie déjà affaiblie ne subisse aussi un second choc. Un second choc qui serait sans doute fatal au chômage dont on prévoit déjà l’augmentation d’environ 1,5 millions début 2021.

En outre, contrairement aux attentes, le dernier trimestre n’enregistrera qu’une croissance insignifiante. En effet l’effet de rattrapage et des achats affectés par la crise est maintenant terminé et les ménages se réfugie dans l’attentisme en attendant l’inévitable vague de chômage. Le reconfinement généralisé est une hypothèse complètement exclue mais il conviendra cependant de prendre des mesures plus radicales qu’actuellement même si elles sont ciblées.

Le gouvernement «va donc être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles»,«dans les huit à dix jours maximum», a estimé mercredi le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy, qualifiant d’«inquiétant» le niveau de l’épidémie de Covid-19 en France. «On peut être faussement rassuré» parce que l’augmentation de la circulation du virus a «peu de retentissement actuel» sur le système de soins, mais il peut y avoir «une augmentation très rapide, exponentielle, dans un deuxième temps», a-t-il averti, pointant «en particulier» la situation en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

«La France se situe à un niveau maintenant qui est inquiétant, qui n’est pas celui de l’Espagne mais qui n’est pas loin, avec un décalage peut-être d’une quinzaine de jours et qui est beaucoup plus sévère que celui de l’Italie», a-t-il estimé au cours d’une conférence de presse en ligne, consacrée aux modalités d’isolement des personnes infectées et des cas contacts.

Le pastis plombé par le virus !

Le pastis plombé par le virus !

Pernod Ricard subit aussi les conséquences de la crise du fait de l’écroulement de la clientèle dans les restaurants, le bars ou encore les aéroports via aussi évidemment les  exportations Le pastis n’est pas forcément en cause, sa baisse de consommation dans les lieux publics est compensée par la consommation à domicile. C’est surtout le alcool fort comme la vodka qui font plonger le résultat Le géant des spiritueux Pernod Ricard a vu son bénéfice net chuter de 77% lors de l’exercice décalé 2019/20, à 329 millions d’euros, en raison d’une dépréciation de la marque de vodka Absolut liée à la crise sanitaire du Covid-19.

Le résultat opérationnel a en revanche subi un recul moindre que prévu, tandis que les ventes pour l’année, en retrait de 8%, sont proches des consensus de FactSet et Bloomberg, à 8,45 milliards d’euros.

Malgré la vente de plus de 10 millions de caisses, la célèbre vodka a vu son chiffre d’affaires reculer de 11% sur l’exercice.

Principale victime de la pandémie de Covid-19 : l’Asie, et notamment la Chine et l’Inde, les deux marchés les plus importants du groupe derrière les Etats-Unis, et qui ont souffert des mesures de confinement, tout comme le « travel retail », la vente de spiritueux dans les sites de transports, en premier lieu les aéroports, désertés pendant la crise.

L’activité du groupe français en Asie et dans le reste du monde, hors Amérique et Europe donc, a ainsi reculé de « 14%, principalement dû à la Chine, l’Inde et le travel retail, avec une base de comparaison élevée », a indiqué le groupe.

 

Le virus circule lentement, mais plus largement

Le virus circule lentement, mais plus largement

 

 

Si le nombre de morts et d’infectés graves continue de diminuer par contre le risque d’une diffusion plus large du Coronavirus commence à inquiéter sérieusement. En cause évidemment la mobilité accrue à l’occasion des vacances aussi un certain laxisme sur les lieux de villégiature voire ailleurs depuis le déconfinement. En clair,  le virus circule plus lentement mais plus largement. Des régions nouvelles notamment touristiques où nombre de clusters augmente dangereusement. Un recours au confinement généralisé n’est pas envisagé mais les experts n’excluent pas hypothèse de confinement ciblés par exemple vis-à-vis de populations à risque. De même les autorités pensent aussi à une fermeture de frontières en cas de risque de deuxième vague. Sur RTL, le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a prévenu que si ce frémissement épidémique ne signifie l’arrivée d’une seconde vague, il montre que «si on ne respecte pas les mesures de distanciation, on peut laisser échapper ce virus». Ajoutant que les dispositifs de dépistage devaient être améliorés: «J’ai moi-même demandé, sans donner mon nom, la semaine dernière, un rendez-vous dans mon quartier et on m’a donné rendez-vous à cinq jours.» «Les délais d’attente pour les tests PCR sont à mon avis le principal point faible du dispositif de surveillance, juge Pierrick Tranouez, ingénieur de recherche au laboratoire Litis à l’université de Rouen-Normandie. Pendant ce délai, il peut y avoir un grand nombre de contaminations. Mais la situation n’est pas comparable avec celle que nous avions connue en mars. Le taux de positivité des tests reste très faible (0,8 % la semaine du 10 juillet selon Santé Publique France), ce qui montre que l’on réalise assez de tests pour le moment.»

À l’étranger, l’épidémie continue sa progression. Toujours sur RTL, le président du Conseil scientifique a d’ailleurs expliqué que le danger d’une deuxième vague serait plus fort à la rentrée, avec un retour épidémique en provenance des pays du Sud. «Le virus ne connaît pas les frontières. Il les passe d’une façon ou d’une autre. Je suis pour qu’il y ait un certain nombre de précautions en provenance de certains pays (…) et qu’on puisse avoir une attitude sanitaire plus cohérente.» Une problématique qui se pose déjà à la frontière espagnole: plusieurs villes de Catalogne ont demandé à leur population de rester à domicile durant les 15 prochains jours, plus d’un millier de cas ayant été détecté dans la région depuis jeudi dernier, et le premier ministre français Jean Castex a évoqué l’idée d’une fermeture de la frontière.

Retour de la vague du virus pour l’hiver?

Retour de la vague du virus pour  l’hiver?

D’après France Info les épidémiologistes observent ce qu’il se passe actuellement dans les pays de l’hémisphère sud. « C’est extrêmement inquiétant », résume Arnaud Fontanet épidémiologistes membres du comité scientifique qui constate « une montée de l’épidémie très forte dans les pays qui sont aujourd’hui en période hivernale ». Face à la flambée des cas de coronavirus, plusieurs régions ont en effet dû procéder à un reconfinement partiel. C’est le cas à Melbourne, deuxième ville d’Australie, où plus de cinq millions de personnes ont reçu l’ordre des autorités locales, mardi 7 juillet, de rester chez elles pendant au moins six semaines.

 

Même décision à Madagascar où, deux mois après son déconfinement, la capitale Antananarivo est de nouveau placée à l’isolement depuis lundi. Ou encore en Afrique du Sud où des médecins militaires ont été déployés dans la province du Cap oriental pour aider le personnel médical à faire face à la recrudescence de la pandémie, alors même qu’un déconfinement progressif a débuté en juin…

Si cette saisonnalité se confirme, la surveillance de la résurgence de la maladie dans l’hémisphère sud entre juin et septembre pourra aider à préparer l’hémisphère nord aux éventuelles prochaines vagues de Covid-19. « Dit autrement, si l’Australie arrive à contrer la flambée hivernale du coronavirus, ça doit nous alerter », résume le professeur Antoine Flahault, interrogé par franceinfo. Et le directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève de rappeler que c’est « en hiver » et  »en Chine continentale » que le virus a émergé fin 2019. Ensuite, « il a entraîné de fortes épidémies dans les zones tempérées de l’hémisphère nord entre janvier et mai » alors que  »son activité était moindre dans les zones tempérées de l’hémisphère sud », décrit encore cet expert.

Par ailleurs, tous les scientifiques ne s’accordent pas sur la question du timing d’une éventuelle deuxième vague. Interrogé dans Le Parisien, le professeur Eric Caumes émet l’idée d’un retour en force de l’épidémie en France dès cet été, en raison notamment du manque de précautions et du non-respect des gestes barrières, observés au sein de la population.

Coronavirus : L’efficacité du Remdesivir contre le virus ou la féroce bataille de fric des labos

Coronavirus : L’efficacité du Remdesivir contre le virus ou la féroce bataille de fric  des labos

 

Indéniablement les chercheurs sont lancés dans une guerre de recherche à la fois pour traiter le Coronavirus et au-delà trouver un vaccin. Parallèlement,  une guerre est engagée  entre les industries pharmaceutiques qui souhaitent imposer que coûte leur remède y compris en faisant fi des études épidémiologiques et des procédures de validation. Ainsi en est-il du remdesivir produit de l’industrie américaine (Gilead) . Mais ce remède miracle revendiqué par l’industrie américaine ne semble pas plus efficace qu’un placebo.

Pour l’instant, pour les résultats positifs, il faut s’en remettre à un communiqué de Gilead. Les Instituts de santé américains ont indiqué à l’AFP qu’une « annonce » serait faite dans la journée de mercredi, peut-être lors d’un briefing sur le nouveau coronavirus à la Maison Blanche.

« Gilead Sciences a connaissance de données positives émanant de l’étude conduite par l’Institut national des allergies et maladies infectieuses sur son médicament antiviral remdesivir pour le traitement du Covid-19″, a indiqué la société.

« Positif » signifie que les malades traités se sont rétablis plus vite, selon les objectifs déclarés de l’étude, mais on ignore encore les chiffres.

Le directeur de l’Institut des maladies infectieuses, Anthony Fauci, s’est montré prudemment optimiste mercredi. Ce n’est pas une victoire par K.-O., a-t-il dit dans le Bureau ovale à côté du président Donald Trump, mais c’est une « importante preuve de concept ».

La mortalité du groupe témoin serait de 11%, contre 8% dans le groupe remdesivir, selon Anthony Fauci.

« C’est très positif », a résumé Donald Trump.

Cet essai clinique américain avait commencé le 21 février et devait inclure 800 malades du Covid-19 aux Etats-Unis et dans d’autres pays.

Ni les patients, ni les médecins ne savaient si la solution injectée par intraveineuse était le remdesivir ou le placebo, qui ressemblait au médicament mais ne contenait que des ingrédients inactifs.

De multiples essais cliniques sont en cours en Europe, en Asie et aux Etats-Unis pour trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Le remdesivir est l’une des thérapies testées, aux côtés d’autres antiviraux ou encore de l’hydroxychloroquine.

Pour l’instant, seule l’étude chinoise, menée du 6 février au 12 mars dans dix hôpitaux de Wuhan, a été dûment évaluée et publiée. Ses résultats avaient fuité le 23 avril brièvement sur le site de l’Organisation mondiale de la Santé.

237 malades avaient participé, dont deux tiers traités par le remdesivir. Les médecins voulaient plus de 450 participants, mais la pandémie s’est arrêtée à Wuhan avant d’avoir pu atteindre ce nombre.

« Le traitement par remdesivir n’accélère pas la guérison ni ne réduit la mortalité liée au Covid-19 par rapport à un placebo », selon un résumé de l’étude, publiée par The Lancet.

« Malheureusement, notre essai a montré que bien que sûr et bien toléré, le remdesivir n’a pas montré de bénéfice significatif par rapport au placebo », a commenté l’auteur principal de l’étude, le professeur Bin Cao, cité dans un communiqué du Lancet.

Pour trouver une thérapie efficace, il faut aussi s’intéresser au dosage.

Gilead a à ce sujet rendu publics mercredi des résultats d’un essai clinique appelé SIMPLE, qui visait à comparer deux différentes doses de remdesivir.

Coronavirus : le remdesivir, premier traitement anti-Covid autorisé en Europe

 

Pour mieux comprendre la concurrence que se livre le traitement remdesivir de l’industriel pharmaceutique américain Gilead, il faut intégrer le prix. Le fameux   remdesivir  qui n’a pas fait davantage la preuve de son efficacité que la chloroquine a un prix d’environ 2200 $ alors que la chloroquine ( vieille molécule)  ne coûte que quelques dollars à peine . Après les autorités américaines, et un travail intensif lieu de lobbying de l’Américain Gilead( et des experts proches de Gilead,)    c’était au tour de la Commission européenne d’autoriser « la mise sur le marché conditionnelle » du remdesivir (nom commercial Veklury) pour traiter les patients de plus de 12 ans atteints de coronavirus nécessitant le recours à l’oxygène.

Le feu vert de la Commission intervient moins d’un mois après le dépôt de la demande et une semaine après la recommandation du CHMP (Comité évaluant les médicaments) et l’aval des Etats membres, contre 67 jours normalement. Le remdesivir est ainsi le « premier médicament autorisé dans l’Union européenne contre le Covid-19 », précise l’exécutif européen.

La mise sur le marché conditionnelle est un mécanisme réglementaire européen permettant la commercialisation accélérée de médicaments sur la base de données moins complètes, si les bénéfices l’emportent sur les risques dans un contexte de menace pour la santé publique, et lorsqu’il n’y a pas d’alternative. Le laboratoire n’est pas pour autant dispensé d’études complémentaires.

Le remdesivir devrait ainsi théoriquement être disponible dès samedi mais, dans la plupart des pays, un délai supplémentaire est nécessaire pour fixer le prix. Gilead a annoncé en début de semaine qu’il le mettait à disposition de tous les pays développés au même prix de 2.340 dollars, soit 2.081 euros.

En France, le remdesivir va être soumis à la procédure habituelle, qui comporte une évaluation du médicament par la Haute Autorité de Santé, puis une négociation avec le Comité Economique des Produits de Santé pour tenter d’obtenir un prix inférieur à celui affiché par Gilead.

 

Cette procédure, souvent longue (parfois plus d’un an) retarde l’arrivée sur le marché des médicaments dans l’Hexagone. Toutefois, compte tenu de la nature du besoin et de l’absence d’alternative, le processus pourrait être accéléré pour le remdesivir. Jusqu’à présent, les patients qui avaient pu être traités avec ce médicament l’ont été dans le cadre d’essai cliniques ou de protocole compassionnels (avant validation par un essai clinique, en cas d’urgence).

De son côté, Gilead veut exploiter tout le potentiel de sa molécule. Il vient d’obtenir le feu vert des autorités américaines pour commencer un essai clinique avec une version inhalée du médicament, jusque-là injectable. Si cette formulation se montrait efficace, cela permettrait une utilisation hors de l’hôpital et à des stades plus précoces de la maladie. Gilead prévoit ainsi de commencer en août un essai incluant 50 enfants et adolescents présentant des formes modérées à sévère de la maladie, dans plus de trente lieux aux Etats-Unis et en Europe.

Si les cas graves de la maladie chez les moins de 21 ans sont rares, ils peuvent entraîner chez 2 pour 100.000 d’entre eux, une maladie inflammatoire appelée « syndrome multi-inflammatoire chez les enfants » ou « Kawasaki like ». D’où l’intérêt de prévenir les formes graves. Enfin, Gilead prévoit également de tester le remdesivir en combinaison avec des médicaments anti inflammatoires tels que l’Olumiant de Lilly ou l’Actemra de Roche, mais aussi la dexamethasone.

 

Virus Technologie «Un risque de corona numérique»

Virus Technologie «Un risque de  corona numérique»

Pierre Bessé , expert en cyberséurité, spécialisé dans le pilotage des risques pour les ETI et les grands groupes notamment du domaine de l’énergie, de l’agroalimentaire ou de l’automobile attire l’attention dans l’Opinion sur les risque d’une cyberattaques d’envergure

Nous sortons à peine d’une période de confinement causée par une pandémie. Et selon vous, nous devons déjà être en alerte sur d’autres risques.

Le contexte de la pandémie a amplifié le risque de cyberattaques préexistant. Ce risque n’est pas né avec le Covid-19 et le confinement, il est présent depuis des années, mais il s’est accru avec le travail à distance et sa mise en œuvre dans la précipitation. Les entreprises se sont organisées dans l’urgence. Cela a fonctionné, mais a aussi fragilisé leurs infrastructures tech. Avec la pandémie, le monde a découvert et affronté un péril nouveau. On a dû arrêter l’économie planétaire, créer des pertes financières colossales dont on maîtrise mal encore le chiffrage. Et pourtant, des alertes existaient, que personne n’a vraiment écoutées et prises en compte. Pour les cyberattaques, on est exactement dans le même schéma. Les experts alertent, mais personne n’écoute.

Quelle est la réalité de la cybermenace sur nos économies ?

Le risque numérique, cela fait une dizaine d’années qu’il plane. Il s’est accéléré depuis 2017 et le surgissement de Wanna Cry et Petya, des malware qui ont infecté des régions entières. Ils ont, par exemple, causé 240 millions de pertes chez Saint-Gobain, paralysé Renault pendant plusieurs jours et bloqué le système informatique d’hôpitaux en Angleterre. Puis, la vie est revenue à la normale, le temps est passé. Et d’autres attaques ont eu lieu : depuis janvier 2019, on en a dénombré des dizaines, de tous ordres. L’attaque du réseau hydraulique en Israël. Celle de la société de services informatiques Altran qui a été arrêté 28 jours dans 34 pays, son système d’information bloqué, verrouillé de l’extérieur. La société Eurofins a enregistré 70 millions d’euros de pertes après une attaque ciblée par malware. Fleury Michon a vu son cloud pris d’assaut. Bouygues construction a subi une attaque en janvier dernier, elle a laissé 3 200 collaborateurs sans accès aux ressources numériques de l’entreprise. En avril, c’est la chaîne hôtelière Mariott qui a été piratée : 5,2 millions de données clients ont été volées, c’était la deuxième vague d’attaque sur le groupe. La semaine passée, chez Easyjet, des hackers ont siphonné les données de 9 millions de clients, ce qui va probablement valoir au groupe une class action à 20 milliards de dollars aux Etats Unis. Tous ces événements, qui se répètent, s’accélèrent, restent traités par les entreprises comme l’équivalent de la grippe saisonnière chez les humains, avec fatalisme. Pas plus que les gens qui en ont été malades ne se vaccinent préventivement l’année suivante en France contre la grippe qui fait pourtant des morts chaque année, les entreprises ne changent leurs pratiques après une attaque. Elles s’en sortent en dépensant beaucoup mais ne réagissent pas. Le quotidien reprend ses droits. En 2018, nous avons sondé les ETI : 70 % des entreprises reconnaissaient avoir été attaquées, mais seules 30 % en ont tiré des conséquences en investissant pour renforcer la robustesse de leur système ou la formation des équipes. Elles sont à la merci de la menace, bien plus sévère, d’une pandémie numérique.

« Les entreprises et les pouvoirs publics doivent acculturer tous les collaborateurs, et globalement toute la population, afin qu’ils adoptent la posture adaptée »

De quelle nature est la menace ?

Elle pourrait être globale, ou locale, cibler par exemple les réseaux d’eau ou d’électricité, ce sont des scénarios envisagés par les autorités. Elle pourrait venir d’un groupe terroriste, d’un Etat malfaisant. Une cyberattaque ne durerait sans doute pas deux mois et demi, comme le Covid-19, mais dix jours. On s’en sortirait sans doute… Mais les conséquences économiques et sociales pourraient être bien plus violentes que le Covid. Nous n’échapperons pas à un équivalent numérique du Covid-19 et nous devons vite nous servir de ce que nous avons appris pour y faire face. La 5G va accélérer sa survenue. Il y aura 25 milliards objets connectés en 2021 et, en 2029, probablement 150 milliards. Ce sont autant de portes d’entrées et de failles pour la propagation d’un virus.

Face à ce risque cyber, que faut-il faire ? Comment se préparer ?

Beaucoup de choses se font déjà, au niveau des Etats, mais il faut faire plus, accélérer la mise en place des procédures de réponse et de réaction. Il faut travailler sur des scénarios pour ne pas être démunis lorsque l’attaque surviendra. L’Etat doit vite construire des systèmes de protection et de résilience, comme c’est le cas pour les pandémies, les attentats terroristes. Des process à déployer en cas d’attaque. En France, l’Ansii, l’agence de sécurité informatique, mobilise de cercles de travail et de réflexion au niveau européen. L’écosystème maritime a créé des cellules, des initiatives multiples face à ce risque émergent. Mais les entreprises et les particuliers ne sont pas du tout dans le coup. Ils ignorent jusqu’à l’existence de la menace. Ils doivent apprendre à se protéger, à protéger leur écosystème numérique. Les entreprises et les pouvoirs publics doivent acculturer tous les collaborateurs, et globalement toute la population, afin qu’ils adoptent la posture adaptée. On a implanté dans notre culture, rapidement, la nécessité du port des masques et l’usage du gel hydroalcoolique ! La cybermenace doit être traitée de la même façon, d’autant que les failles sont, pour beaucoup identifiables (phishing, malware, ransomware). On pourrait mieux prévenir si on formait les populations à la prophylaxie numérique. Il faut ancrer des habitudes sanitaires face aux ordinateurs et aux objets connectés. Même les jeunes générations les ignorent.

 

Le Coronavirus se développe fortement en Amérique latine

Le Coronavirus se développe fortement en Amérique latine

En France, où 29.065 personnes ont succombé au Covid-19, « le virus continue à circuler, en particulier dans certaines régions (…) mais il circule à une petite vitesse. Là où on avait à peu près plusieurs dizaines de milliers de cas, autour de 80.000 nouveaux cas par jour début mars avant le confinement, on estime qu’on est maintenant autour de 1.000 cas à peu près« , a déclaré vendredi le président du Conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy.

Le président Donald Trump a assuré vendredi que les Etats-Unis avaient « largement surmonté » la crise, se basant sur les bons chiffres du chômage, même si la pandémie continue de faire près d’un millier de morts chaque jour dans le pays et poursuit sa progression galopante en Amérique latine.

Commentant les chiffres du chômage aux Etats-Unis (13,3% en mai, alors que les analystes les plus pessimistes le voyaient frôler les 20%), Donald Trump a vanté la « force » de l’économie américaine.

« Cette force nous a permis de surmonter cette horrible pandémie, nous l’avons largement surmontée », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. « Nous avons pris toutes les décisions qu’il fallait », a-t-il encore assuré, alors que sa gestion de la crise sanitaire a été souvent critiquée.

 

Le Brésil, qui compte 212 millions d’habitants, est devenu derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni, le troisième pays le plus endeuillé. Plus de 34.000 personnes y sont mortes du coronavirus, avec un nouveau record journalier de décès (1.473), selon le ministère de la Santé. Et pour les spécialistes, les chiffres officiels sont largement sous-évalués.

 

Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro reste partisan d’un retour à une activité économique normale, au mépris des mesures de confinement prises par les gouverneurs des Etats.

La maladie continue sa progression galopante dans le reste de l’Amérique latine, mettant sous pression les systèmes de santé.

Face aux graves pénuries d’oxygène nécessaire pour maintenir en vie les patients, le Pérou, pays où la barre des 5.000 morts a été franchie, a déclaré jeudi qu’il était considéré comme une « ressource stratégique ».

Coronavirus Etats-Unis: 1.297 décès en 24 heures

Coronavirus Etats-Unis: 1.297 décès en 24 heures

101.573 le nombre total de morts déplorés dans le pays, de loin le plus endeuillé par la pandémie, la barre symbolique des 100.000 morts ayant été franchie la veille.

Depuis le premier mort du Covid-19 annoncé fin février, les Etats-Unis ont enregistré plus de 1,7 million de cas, selon le comptage actualisé en continu de l’université Johns Hopkins. Les experts, dont l’immunologiste Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche, s’accordent toutefois pour dire que ces bilans officiels sont vraisemblablement en dessous de la réalité.

Après la crise sanitaire, le prochain virus sera cyber». (Alain Bauer)

Après la crise sanitaire, le prochain virus sera cyber». (Alain Bauer)

Après la crise sanitaire prochain virus pourrait bien être cyber d’après Alain Bauer, spécialiste en gestion de crise et criminologue.( Chronique dans l’Opinion )

 

« Philip K. Dick, le grand auteur américain de science-fiction, est revenu à la mode. Le Maître du haut château, en version web-série, nous fait vivre un monde dystopique en nous proposant une réalité alternative, du dernier conflit mondial à nos jours. Les vainqueurs remplaçant les vaincus, ce qu’on pourrait appeler une « vérité alternative » selon Fox News.

Ce que nous vivons dans notre réalité ressemble de plus en plus à une nouvelle version de Blade runner, du même auteur, dessinant une sombre réalité confortant les effets de la théorie du chaos et d’un « effet papillon » démultiplié en myriade de conséquences sanitaires, sociales, économiques, industrielles.

Choisir la vie ou l’économie ? Refonder le monde ? Casser la croissance ? Ces questions vitales ne sont pas nouvelles. Souvent le conservatisme, qui n’est pas seulement une idéologie mais aussi une pulsion naturelle plus ou moins contrariée, résiste au changement des modèles.

La tradition gouvernementale du mensonge plus ou moins relatif, l’incapacité à répondre clairement à une question précise par peur de la panique ou d’avouer son ignorance, ce bouclier de la parole qui enfume plutôt qu’elle n’éclaire, ont réduit la capacité de conviction des appareils d’État. Le confondant spectacle des messages sur le port du masque ou l’utilité des tests restera gravé dans les mémoires physiques et informatiques de la population.

 

En même temps, l’outil internet a produit des milliers de citoyens enquêteurs allant du meilleur (Bellingcat) au pire (les innombrables trolls déchaînés, solitaires ou mercenaires qui inondent l’espace virtuel). C’est aussi dans ce monde-là que le prochain virus se prépare, s’élabore, se teste.

Outre les innombrables attaques informatiques contre des particuliers, des entreprises ou des institutions, pour vendre de faux produits, de faux médicaments, de faux masques, qui relèvent de l’escroquerie traditionnelle et nécessitent une participation active de la victime trop confiante ou trop insouciante, on assiste à une diffusion exponentielle – virale donc – des rançongiciels et prise de contrôle des équipements informatiques et des stocks de données.

Après des tests menés depuis la fin d’année dernière par des hackers déterminés et coordonnés, des opérations massives ont commencé début 2020 contre de nombreuses cibles privées ou publiques (notamment Bouygues Construction ou les services de Marseille Métropole). Récemment, des attaques ciblées ont touché des institutions médicales, des hôpitaux en première ligne contre le Covid-19. Erreur de débutant, nouveau test de solidité des défenses de sécurité, opération de « profiteurs de guerre » utilisant des technologies modernes ?

«Nous sortirons de la crise sanitaire. Nous allons entrer dans la crise cyber, ce monde dont notre niveau de dépendance croit exponentiellement et qui ne s’y est guère préparé»

En tout état de cause, Interpol, Europol et la Global initiative against transnational organized crime ont sonné l’alarme sur ce qui est en train de se produire. Mais qui n’est rien au regard de ce qui se prépare.

Outre les effets criminels, la révolution qui s’amorce sur la gouvernance d’internet, l’apparition d’un nouveau monde mieux contrôlé par les Etats (New IP), défendu notamment par Huaweï et qui ne l’est pas seulement par la Chine et ses alliés naturels.

La guerre d’internet continue pendant la crise épidémique. Non seulement sur la 5G, sur le traçage des individus, sur la neutralité du net, sur le contrôle des données, mais aussi sur la gouvernance de l’outil. Certains fonctionnent déjà en mode dégradé et pourraient se passer du réseau mondial. D’autres n’ont pas encore pris la mesure de leur dépendance. La prochaine épreuve de souveraineté dépassera en ampleur celle des masques, des respirateurs ou des réactifs.

Nous sortirons de la crise sanitaire, à un prix humain hélas élevé mais en ayant sauvé l’essentiel et préservé la vie de nombreux citoyens, plus ou moins jeunes.

Nous allons entrer dans la crise cyber, ce monde dont notre niveau de dépendance croit exponentiellement et qui ne s’y est guère préparé. En tout cas pas plus que pour la crise sanitaire et pandémique. On en voit les effets.

Il est plus que temps d’éviter la prochaine. Contre tous les virus. »

Alain Bauer, spécialiste des gestions de crise, est professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers (équipe en émergence sécurité défense), à New York et à Shanghai.

Un virus qui va circuler pendant deux ans (Yves Gaudin, virologue)

  • Un virus qui va circuler pendant deux ans (Yves Gaudin, virologue)

La crise sanitaire est loin d’être terminée d’après Yves Gaudin, virologue, directeur de recherche au CNRS. Il pourrait encore circuler pendant deux ans. (Interview le Figaro

Que se passera-t-il à la fin du confinement en France?

Yves GAUDIN. - Il est certain que la fin du confinement ne sera pas la fin de la pandémie. Vers début ou mi-mai, le développement de l’épidémie en France ne sera pas au même stade que dans les autres grands pays. Si les mesures prises ici ont eu l’effet attendu, il risque d’y avoir, à la même période, toujours de nombreux cas aux États-Unis et peut être en Grande-Bretagne. Tandis que dans les pays d’Europe du Nord, l’évolution pourrait être plus contenue, car les populations y sont plus raisonnables, notamment pour se soumettre au confinement.

  • Le virus circulera-t-il encore en France?
  • En France, il restera des personnes malades ou asymptomatiques, et il y aura des risques d’importations d’autres pays européens quand les frontières seront rouvertes.

( Sans parler évidemment des risques de contamination en provenance d’autres continents comme l’Afrique qui vont affronter la vague de la pandémie avec six mois de retard)

La pollution de l’air, Cheval de Troie pour les virus ?

La pollution de l’air, Cheval de Troie pour les virus ?

Pour un collectif *la crise du Coronavirus n’est pas uniquement une crise sanitaire mais une crise systémique urbaine multi factorielle avec des co- éléments environnement et sociaux dont il faut absolument tenir en compte, en particulier la pollution de l’air.

 

 

« Airparif vient de publier un bilan historique qui indique une amélioration d’environ 30% de la qualité de l’air suite à la chute du trafic routier en Ile-de-France avec plus de 60% de réduction des oxydes d’azote. Moins de voitures équivaut donc, à moins de pollution. Toutefois, les particules fines provenant du chauffage résidentiel et de l’épandage agricole subsistent encore. Nous aurions ainsi connu le pic de pollution devenu saisonnier, le mercredi 18 mars, si le trafic n’avait été drastiquement réduit à cause du confinement.

Nous savons que partout dans le monde un souci commun est devenu prioritaire, retrouver une qualité de l’air perdue par un mode de vie urbain, au cœur de sa dégradation. Paris, Londres, Bruxelles, Madrid, Milan, à la pointe de ce combat, ont fédéré les villes européennes pour se battre contre ce fléau dont une de leurs causes est les particules fines générées par le diesel. Les maires de ces capitales ont pris à bras-le-cœur ce combat. On a vu les maires de Paris, Bruxelles et Madrid, mener auprès de l’Europe une action en justice pour obtenir gain de cause. On a vu aussi le « dieselgate » émerger au grand jour en 2015, confirmant des agissements scandaleux attentatoires contre la santé des urbains

Oui, la lutte contre le diesel et la pollution urbaine est devenue l’un des principaux combats de ces prochaines années. Depuis, beaucoup d’autres villes sont venues rejoindre ce mouvement vertueux irréversible, tant la qualité de l’air a pris de l’importance aux yeux des citadins.

A Paris, nous avons encouragé le déploiement de systèmes innovants de suivi fin de la qualité de l’air à hauteur de respiration, tel Pollutrack lancé à l’occasion de la COP21 et qui depuis lors traque les particules fines de moins de 2.5 microns.

Ces fameuses PM2.5 reconnues par le corps médical comme particulièrement dangereuses sont depuis bientôt trois ans comptées en temps réel grâce aux 500 véhicules électriques apportés par des partenaires qui se sont portés volontaires pour aider la Ville, tels Enedis, les VTC Marcel (Renault) et plus récemment DPD (groupe La Poste).

Cette flotte unique au monde a permis d’établir la carte la plus précise qui soit de répartition de la pollution aux particules fines à travers les rues de la Capitale.

L’hétérogénéité entre arrondissements et au cœur même d’un quartier de cette pollution nous a interpellés, et la meilleure connaissance de cette répartition avec l’accumulation de dizaines de millions de données fournit l’outil qui nous permettra de nous occuper en priorité par exemple des écoles, des crèches, des rues et ruelles les plus exposées, en nous dirigeant vers un concept de zones à très basses émissions autour des points les plus sensibles, comme Londres, Madrid et Lisbonne ont su le faire en pionnier de manière intuitive.

Les épisodes de pollution, mettant en jeu les particules fines se succédant, les interrogations se sont peu à peu tournées vers le lien possible existant avec les « pics de grippes saisonnières ». Des « coïncidences » ont été observée à plusieurs reprises au cours de notre apprentissage de la connaissance fine de la qualité de l’air, avec le « pic de grippe saisonnière » suivant souvent un pic de pollution aux PM2.5.

Cette période d’explosion mondiale du Coronavirus par la propagation exponentielle du COVID-19 a été la source des travaux scientifiques dans différentes villes travaillant sur la corrélation de ces deux facteurs : Virus et Pollution par les particules fines

En effet, la pandémie de coronavirus est partie de Wuhan, une ville qui a subi fin 2019 près de deux mois d’un niveau exceptionnel aux particules fines PM2.5.

Par la suite, les foyers ardents qui ont suivi cette première explosion du virus ont été respectivement Séoul, également très exposée aux particules fines, puis Téhéran dont la pollution chronique est un problème majeur depuis des années, et enfin la Lombardie, lieu de « croisement » des émissions gazeuses des diesel de Milan avec l’ammoniac des nombreux élevages porcins de la région de Parme. La recombinaison chimique de ces différents gaz donne par nucléation puis polymérisation naissance à des particules fines secondaires. La Lombardie est l’un des « Réacteurs à PM2.5 » les plus actifs d’Europe, et l’on en connait l’origine…

Les collègues chercheurs italiens des Universités de Bologne, Bari, Milan avec la Société Italienne de médecine environnementale (SIMIA),  ont publié une étude le 16 mars, précisant que « la vitesse fulgurante à laquelle s’est propagée l’épidémie de coronavirus en Italie pourrait s’expliquer en partie par la pollution ».

Ce n’est pas la première fois que cette hypothèse a été émise. Déjà en 2003, lors de la crise du SARS, des chercheurs chinois avaient également alerté sur cette possible situation. Par contre, pour la première fois, la mise à l’arrêt de tout forme de circulation et d’une grande partie des activités quotidiennes a permis de mettre en lumière les pratiques agricoles, génératrices également des particules fines. En Lombardie, où les citoyens étaient confinés, il n’y a eu que les activités industrielles c’est le puissant redémarrage fin février de ce réacteur à particules secondaires, qui est une autre activité de la Plaine de Pô en Lombardie, l’un de trois greniers européens avec la Beauce et l’Ukraine, qui a pu ainsi être suivi de très près. D’une part en raison d’une météo particulièrement favorable avec l’installation d’un anticyclone stationnaire empêchant la dispersion des particules, d’autre part en raison des épandages de printemps d’ammonitrate la fertilisant, alors que, printemps oblige, les batteries d’élevage porcin tournaient également de leur côté à fond… Tout ce qu’il fallait pour générer des PM2.5 en quantité, sans le moindre vent dispersif…

Et malheureusement, du fait des activités industrielles qui continuaient, des celles agricoles et du chauffage domestique, les chercheurs ont vu leur hypothèse prendre forme dans la réalité. Alors que selon les prévisions expertes en raison du confinement, la courbe des nouveaux cas devait continuer à suivre la trajectoire de la Chine et amorcer une première inflexion, ce nombre s’est vu repartir à la hausse, déjouant les pronostics les plus documentés, mais qui ne prenaient pas en compte le paramètre Pollution.

Il est trop tôt pour conclure, et un vent dispersif qui souffle dorénavant sur toute l’Europe vient heureusement mettre un terme à cet épisode de PM2.5 qui a également sévi sur l’Île de France, mais en intensité et durée plus limitées qu’en Lombardie.

Mais sans aucun doute, ce n’est plus un « cygne noir » mais une réelle piste à suivre et à surveiller de près : ce petit virus de 130 nanomètres, soit l’équivalent de 0,13 micron, se servirait des PM2.5 comme d’un Transporteur Balistique, lui permettant d’atteindre les couches les plus profondes de nos alvéoles, où il provoque une réponse inflammatoire dévastant, de destruction des alvéoles.

La pollution de l’air, Cheval de Troie pour les virus

La pollution de l’air servant de Cheval de Troie aux virus, comme les chercheurs italiens l’ont manifesté, il s’agirait alors d’un tournant qui concerne toutes les villes. De la voiture thermique aux incinérateurs urbains, du chauffage au fioul aux palettes de bois, tout ce qui risque de fragiliser nos poumons et transporter le Coronavirus devrait faire place à des mesures fortes pour écarter ce risque.  Ce qui est aujourd’hui une réalité, même à ce stade de la recherche est que la crise du Coronavirus n’est pas uniquement une crise sanitaire mais une crise systémique urbaine multi factorielle avec des co- éléments environnement et sociaux dont il faut absolument tenir en compte. Les chercheurs chinois ont alerté aussi par une autre possible voie de transmission du COVID-19, les matières fécales et les urines. Ce phénomène fut aussi constaté lors de la crise du SRAS en 2003.

Nous voilà en train d’assister à la convergence probable d’un problème environnemental avec une urgence sanitaire absolue, quand nos poumons irrités lors d’un pic aux PM2.5 rendent vulnérables aux virus…

De la première publication dans le New England Journal of Medicine montrant que le coronavirus pouvait « chevaucher » des particules en suspension à aujourd’hui, le signal devient de plus en plus fort. Il y a urgence à traiter cette approche socio – environnementale pour sortir d’une analyse strictement clinique, qui ne peut que conduire à des solutions partielles.

En attendant « Restez chez vous » et ouvrez vos fenêtres régulièrement, la pollution aux PM2.5 est redevenue historiquement basse et c’est une très bonne nouvelle ! »

* Par Dr Gilles Dixsaut, Président du Comité Francilien contre les Maladies Respiratoires, Olivier Blond, Directeur de l’Association « Respire », Isabella Annesi-Maesano, Directrice de Recherche INSERM, Serge Orru, Environnementaliste, Carlos Moreno, Directeur scientifique Chaire ETI, IAE Paris Panthéon Sorbonne, Arnaud Molinié, Chef d’entreprise.

 

Coronavirus : redémarrage du virus après le confinement ?

Coronavirus : redémarrage du virus après le confinement ?

C’est une hypothèse que n’exclut pas Simon Cauchemez, épidémiologiste modélisateur à l’Institut Pasteur et membre du comité scientifique qui conseille le chef d’Etat . Il rappelle qu’un des scénarios envisage la possibilité d’une catastrophe entraînant jusqu’à 500 000 morts en France.

« On doit avoir une réflexion dès aujourd’hui sur les stratégies alternatives viables à mettre en place par la suite », estime Simon Cauchemez. « Nous voulons faire en sorte que l’épidémie s’éteigne pour stopper la saturation des systèmes de soin. La stratégie de tests est considérée sérieusement par tous, mais en soi multiplier les tests ne suffira pas pour endiguer cette épidémie. C’est ce sur quoi nous travaillons en ce moment au conseil scientifique. »

La solution du dépistage massif a fait ses preuves en Corée du Sud. Près de 60.000 tests y sont réalisés chaque jour alors que le pays compte 50 millions d’habitants, contre seulement 2.500 en France. Sans recourir à des mesures de confinement de la population, la Corée du Sud a ainsi réussi à renverser la tendance et dès la mi-mars, le taux de guérison y dépassait le taux de contamination.  »Ces pays sont passés par l’expérience du SRAS en 2011″, explique Simon Cauchemez. « Ils ont donc complètement redistribué leur façon de procéder dans ce type de situation.

Le conseil scientifique s’active d’autant plus que ses recherches l’ont conduit à produire des projections particulièrement sombres, avec des hypothèses de mortalité très élevées, ne prenant pas en compte des mesures radicales de prévention. Selon lui, l’épidémie de Covid-19 pourrait provoquer dans l’Hexagone jusqu’à 500.000 morts. « Le scénario est très grave mais nous avons encore beaucoup d’incertitudes », nuance l’épidémiologiste.

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