Archive pour le Tag 'virale »'

Sclérose en plaques : une origine virale ?

Sclérose en plaques : une origine virale ?

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Une très vaste étude épidémiologique américaine publiée cette semaine dans la revue Science montre que l’infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV) précède toujours l’apparition de la sclérose en plaques (SEP), et pointe du doigt sa responsabilité dans cette maladie auto-immune. «De nombreuses études avaient déjà observé que quasiment tous les patients de SEP sont infectés par ce virus, mais ce travail renforce l’idée que l’infection par l’EBV est nécessaire au déclenchement de la sclérose en plaques», souligne Céline Louapre, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. 100 000 personnes en France seraient concernées par cette maladie

La deuxième vague sera économique et non virale (appel de 250 intellectuels)

La deuxième vague sera économique et non virale  (appel de 250 intellectuels)

 

Dans une tribune à Marianne, 250 universitaires, scientifiques, professionnels de santé et juristes alertent sur les conséquences économiques et psychosociales de la gestion politico-sanitaire de la crise du Covid. Ils estiment que la prochaine catastrophe ne sera pas virale mais économique et sociale, et qu’elle ne concernera pas les élites privilégiées mais d’autres catégories sociales beaucoup plus vulnérables.

Dans son avis du 22 septembre 2020 sur le « contrôle renforcé de l’épidémie », le Conseil scientifique Covid-19 s’interrogeait sur les mesures politiques à prendre. Il précisait qu’il « aborde ces questionnements en privilégiant un point de vue sanitaire », reconnaissait que « des aspects économiques plus généraux sont signalés en raison de leur importance », mais estimait que cela « ne relève pas de ses compétences » (page 26-27). On se demande alors à quoi servent l’anthropologue et le sociologue qui font partie de ses membres. Quatre jours plus tard, les deux prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee et Esther Duflo appelaient dans le journal Le Monde à un reconfinement général de la population pour « sauver Noël ». Le lendemain (27 septembre), le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, déclarait dans les médias que « il ne faut pas avoir peur du télétravail ». Enfin, certains  journalistes (ici Libération, là L’Express) ont inventé ces derniers jours une nouvelle étiquette à coller sur le tiroir dans lequel ils voudraient enfermer ceux qui ne partagent pas l’opinion qu’ils défendent avec le gouvernement : les « rassuristes », opposés benoitement aux « responsables ».

UN RECUL INÉDIT DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE

Tous ces propos témoignent de la vision du monde des élites françaises, du moins de celles et ceux qui contrôlent la parole publique. Las, pendant ce temps-là, d’autres réalités leur sont invisibles. Au risque de ne pas « rassurer », il faut en effet avertir que la prochaine catastrophe ne sera pas virale mais économique et sociale, et qu’elle ne concernera pas ces élites privilégiées mais d’autres catégories sociales bien plus vulnérables.

Selon les calculs de l’INSEE, la gestion de la pandémie aura fait perdre à la France une dizaine de points de Produit Intérieur Brut (PIB), un recul inédit depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour comparaison, la crise de 2008 avait entrainé l’année suivante un recul de moins de 3% du PIB. Le taux de chômage devrait également dépasser les 10% à la fin de l’année où plus d’un million de chômeurs sont attendus selon le directeur de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE). Ceci implique une hausse globale des inégalités et de la pauvreté, prévient le directeur de l’Observatoire des inégalités, qui note également que « un grand nombre de départements observent fin août une augmentation de l’ordre de 10% des allocataires du RSA par rapport au début de l’année 2020″. Ce n’est pas un hasard si, ce 30 septembre, le Secours populaire alertait sur la forte augmentation des demandes d’aides alimentaires depuis le confinement.

Ce recul historique ne concerne pas toutes les professions ; tandis que certaines n’ont pas senti passer la crise, il touche au contraire massivement les secteurs du commerce et de l’artisanat, des services aux entreprises et aux ménages, ainsi que les artistes. Cibles privilégiées des mesures contraignantes du gouvernement, le secteur événementiel, l’hôtellerie et la restauration payent un lourd tribut, surtout les franges les plus précaires de leurs salariés : intérimaires et saisonniers.

Ce sont les entreprises et les salariés les plus vulnérables qui sont les plus impactées par la gestion de la crise

La France étant le pays le plus touristique du monde, ce secteur représentait en 2018 près de 3 millions d’emplois et environ 7,5% du PIB. Ceci a particulièrement affecté la capitale ainsi que les régions méditerranéennes dépendantes du tourisme estival. Grâce au chômage partiel de leurs employés et aux aides de l’Etat, ces sociétés dépendant du tourisme ont survécu lorsque leur trésorerie leur permettait une année à perte. Les autres (beaucoup de petites entreprises familiales) ont déjà fermé boutique. Et la plupart disparaitront si 2021 ressemble à 2020.

Au final, ce sont les entreprises et les salariés les plus vulnérables qui sont les plus impactées par la gestion de la crise. Ce n’est pas un hasard si l’INSEE comptabilise nettement plus de morts du Covid parmi les étrangers et les immigrés et constate que le département ayant connu la plus forte hausse de mortalité en mars-avril 2020 est la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine. Comme l’écrit la DREES dans son dossier du mois de juillet« le cumul des inégalités face à l’épidémie et face au confinement font ainsi de la crise sanitaire actuelle un fort révélateur d’inégalités sociales ».

LA SANTÉ NE SE RÉDUIT PAS À L’ABSENCE DE MALADIE

Par ailleurs, la combinaison de la détresse économique et sociale objective et de la peur ressentie par les personnes les plus fragiles du fait d’une communication politique et médiatique particulièrement anxiogène a déjà et aura encore longtemps des conséquences sur la santé physique et mentale : augmentation des consommations de tabac, d’alcool et probablement d’autres drogues et médicaments psychotropes, anxiété, insomnie et autres troubles du sommeil, dépression, suicide, syndrome de glissement des personnes âgées, etc.

Sans parler des effets de la peur de la mort, de la culpabilité et des éventuels syndromes post-traumatiques et symptômes obsessionnels chez les personnes infectées et autres « cas positifs » dépistés. Quant aux enfants et aux adolescents, on ignore encore comment ils vivent tout cela et les traces que cela laissera en eux. On n’a pas non plus mesuré précisément l’impact de la fermeture des établissements scolaires au printemps dernier sur le décrochage et l’échec scolaires. Qui ne comprend que tout cela est pourtant extrêmement important ?

Nous réclamons que l’on en finisse avec les décisions prises dans l’entre-soi.

Chacun s’accorde à dire que le premier devoir du gouvernement comme de chaque citoyen est de protéger les personnes « à risque », mais il est temps de considérer que la vulnérabilité est tout autant psychosociale que physiologique. Il est temps de rappeler que l’OMS elle-même, dans le préambule de sa constitution, définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». A négliger les gens fragiles autres que les personnes âgées, on risque fort de provoquer d’autres maladies dont les effets se feront sentir pendant de longues années.

Enfin, c’est à nouveau la constitution de l’OMS qui déclare qu’« une opinion publique éclairée et une coopération active de la part du public sont d’une importance capitale pour l’amélioration de la santé des populations ». C’est pourquoi nous réclamons que l’on en finisse avec les décisions prises dans l’entre-soi d’un « Conseil scientifique » ou d’un cabinet ministériel, pour ouvrir en retour un vrai débat démocratique sur la politique sanitaire.

« La tempête virale » ((Slavoj Zizek))

 « La tempête virale » : (Slavoj Zizek)

Pour le Slovène, l’enjeu de la « révolution philosophique » qui nous incombe est fondamentalement politique – mais « loin de tout ­avenir radieux ».

« Dans la tempête virale » (Pandemic !), de Slavoj Zizek, traduit de l’anglais par Frédéric Joly, Actes Sud, « Questions de société », 158 p., 16 €, numérique 12 €.( papier du Monde)

Le Covid-19 n’est pas un ­ennemi qui veut nous détruire. Un virus n’a pas de plan d’invasion, il ne fait que s’autoreproduire. Déclarer la guerre à cette « sous-strate du vivant », cette « caricature biologique » (pour ne citer que quelques appellations propres à enrichir le lexique du capitaine Haddock), n’a donc aucun sens, sinon celui de nous conforter dans l’idée que nous serions au centre de l’univers, comme si la nature nous envoyait un message, « comme si nous importions profondément », explique Slavoj Zizek au début de Dans la tempête virale.

Au contraire, selon le philosophe slovène, « les épidémies virales viennent rappeler à notre bon souvenir la contingence absolue et l’insignifiance de nos existences ». Il faut partir d’une autre position pour comprendre ce qui nous arrive : celle de vivants qui se découvrent fragiles, pris dans la tempête. Dans le fourmillement des pensées de l’auteur, telle une tempête dans un crâne, entre réaction à un article de journal et remémoration de scènes de films dystopiques, c’est cette attitude qui émerge comme idée centrale. Elle est philosophique au sens d’une « orientation fondamentale dans l’existence ».

Comment, donc, nous orienter ? D’un point de vue éthique, Zizek en appelle à l’avènement d’une forme de frugalité et de modestie. Mais, attention, il ne s’agit pas ici d’une « méditation spiritualiste new age » sur « ce qui est réellement important dans nos existences ». Car l’enjeu de la « révolution philosophique » qui nous incombe est fondamentalement politique. Contrairement à Giorgio Agamben, pour qui la crise sanitaire ne fait que renforcer la surveillance généralisée, Zizek identifie des effets bénéfiques dans le fait de « tourner le dos au libre marché qui ne permet pas de résoudre les crises » et voit apparaître « une nouvelle forme de ce qui était appelé jadis communisme ». Mais « loin de tout ­avenir radieux », précise-t-il, il s’agit d’un « com­munisme du désastre » en tant qu’antidote au ­ « capitalisme du désastre » dont parlait l’essayiste Naomi Klein.

Revenu minimum, solidarité inconditionnelle, réaffectation des ressources au bénéfice du bien commun… si les idées sont comme des virus, suggère le philosophe en relisant Tolstoï, « la seule lutte est celle qui oppose les bonnes et les mauvaises contagions ».




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