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Projet de budget 2025: très long virage ?

Projet de budget 2025: très long virage ?

 

Le premier ministre Michel Barnier a présenté jeudi 10 octobre le projet de loi de finances pour 2025. 60 milliards d’économies sont attendues, via des hausses de taxes et d’impôts et des réductions de dépenses. Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), décrypte les enjeux de ce budget exceptionnel, par son contexte et son ampleur. Le budget 2025 présenté le 10 octobre par le premier ministre affiche l’ambition de passer d’un déficit public de 6,1 % à 5 % du PIB. Qu’est-ce qui dans la situation économique actuelle le justifie ? Le point principal est la forte dégradation des comptes publics observée depuis quelques mois et qui est complètement inédite. L’erreur de prévision est historique, puisque l’écart est de 1,7 point de PIB entre la loi de finances prise à la fin de 2023 et l’actuelle ! Cet écart représente plus de 50 milliards d’euros, soit à peu de choses près l’effort budgétaire demandé pour l’année prochaine. Cette erreur gigantesque de prévision budgétaire est d’autant plus troublante que la croissance n’a pas été révisée à la baisse entre temps.

 

par Mathieu Plane Economiste – Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision OFCE, Sciences Po dans The Conversation
Parallèlement et en lien avec ces mauvaises nouvelles budgétaires, mais aussi la crise politique consécutive à la dissolution, la prime de risque sur la dette de la France a augmenté ces derniers mois. Par prime de risque, on désigne l’écart du taux d’intérêt à payer sur la dette publique française par rapport à celui de l’Allemagne. La France se trouve donc dans une situation beaucoup moins confortable qu’il y a quelques mois vis-à-vis des investisseurs étrangers et des prêteurs. Car, même en réalisant les efforts budgétaires prévus en 2025, la France devrait se retrouver lanterne rouge des pays de l’Union européenne en matière de déficit. C’est aussi quelque chose de nouveau, la France était plutôt dans la moyenne jusqu’ici. Pour le dire autrement, la crise budgétaire actuelle est davantage française qu’européenne. La dernière crise qu’on ait connue de ce type était au tournant des années 2010, où les mauvais élèves étaient clairement les pays d’Europe du Sud. Aujourd’hui, Italie à part, ce n’est plus le cas et les regards inquiets se tournent désormais beaucoup plus vers la France. Le budget est un acte financier, mais aussi politique. Que dit le budget des orientations prises par le gouvernement Barnier ? C’est un acte politique certes, mais dans un contexte politique très particulier et d’urgence inédite. L’élaboration du budget a été un exercice d’équilibriste pour ce nouveau gouvernement, dans un délai très court, où il fallait à la fois rassurer les partenaires européens de la France, rassurer les investisseurs et trouver une voie de passage pour qu’il soit adopté par l’assemblée nationale actuelle. Ce n’est pas la situation standard dans laquelle on élabore un budget.

Ceci rappelé, les choix faits par le gouvernement révèle un virage sur la politique fiscale.

Il est annoncé comme temporaire, mais il pourrait bien durer tant que la France ne sera pas revenue sous la barre des 3 %. Il y a un choix de cibler les plus grosses entreprises et les ménages les plus aisés. Les hausses annoncées concernent les 0,2 % de foyers fiscaux aux revenus les plus hauts, et les entreprises qui font un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard. Ajoutez à cela les mesures sur EDF ou sur les armateurs. En revanche, les autres entreprises pourraient être plus concernées par la réduction des exonérations de cotisations patronales.

C’est une remise en cause, au moins temporaire, sur son volet fiscal, de la politique de l’offre qui était menée depuis plusieurs années. En outre, la flat tax sur les revenus financiers est maintenue dans ce budget, mais avec l’instauration d’un taux d’imposition minimum sur les plus hauts revenus, cela revient implicitement à augmenter l’imposition des revenus sur le patrimoine sans dire directement que l’on a touché à la flat tax.

Un gouvernement de gauche aurait pu avoir une politique fiscale assez proche. Mais ce n’est qu’une partie des actions envisagées. La partie réduction des dépenses va toucher toutes les entreprises, même les plus petites ou tous les ménages, y compris les classes moyennes et les plus modestes. Ce type de mesures est beaucoup moins ciblé. Par exemple, le report de six mois de l’augmentation des pensions de retraites devrait toucher tous les retraités quel que soit le montant versé. Idem pour la réduction des dépenses de santé ou le recalibrage des aides écologiques.

Côté entreprises, le recentrage des dépenses liées à l’apprentissage concerne aussi les PME, de la même façon, à priori, que tout ce qui est annoncé en matière de révision des aides.

Le débat a largement porté et continue de porter sur l’arbitrage entre baisse des dépenses ou hausses des impôts ? Cette distinction est-elle fondée scientifiquement ? Si je reprends l’exemple du moindre remboursement des dépenses médicales, cela va augmenter les mutuelles et réduire le revenu des ménages. Ce n’est pas une hausse d’impôt, mais le résultat est assez proche ?

En économie, des effets de vases communicants sont souvent observés. Si je reprends votre exemple, la baisse de la prise en charge publique des dépenses de santé permet de limiter la hausse des dépenses publiques de santé, et c’est ce qui est recherché. Mais un désengagement de la Sécu, même limité, peut avoir pour effet une augmentation des prélèvements privés si la charge de remboursement est reportée sur les complémentaires. Plus globalement le débat entre augmenter les impôts ou baisser la dépense n’est pas très fondé d’un point de vue économique. C’est davantage un débat politique. La frontière entre les deux est assez floue quand on creuse le sujet au-delà des slogans. Par exemple, les exonérations de cotisations payées par les entreprises sont compensées, si bien que cela est considéré comme une baisse des dépenses. Pour l’entreprise qui n’en bénéficiera plus, ce sera surtout une augmentation des prélèvements !

Il est plus intéressant d’étudier qui va être touché par les mesures : quels ménages ? quelles entreprises qu’il s’agisse de hausse des impôts ou de réduction des dépenses. Là il peut y avoir de vraies différences.

En est-il de même pour la distinction entre les dépenses de l’État et celles des collectivités locales ?

Cette distinction a une vraie pertinence car on ne parle pas des mêmes compétences. L’État central s’occupe de régalien, de l’éducation nationale, de l’Économie et des finances. En termes d’effectifs, les trois quarts de la fonction publique d’État sont dans des ministères régaliens ou à l’éducation nationale.

Le problème des collectivités locales est qu’elles ont perdu de l’autonomie budgétaire, avec la suppression de la taxe d’habitation, alors qu’elles doivent remplir un certain nombre de missions et respecter des règles budgétaires strictes, comme l’impossibilité d’avoir un budget en déficit hors investissement. L’État n’a pas vraiment la main sur ce que font les collectivités, mis à part le vote des dotations qu’il leur verse, le plus souvent pour compenser des suppressions de ressources, comme la fin de la taxe d’habitation. Les collectivités voient du coup d’un très mauvais œil les choix imposés par l’État.

Dans ce budget on a l’impression que le choix a été fait de réduire un peu partout. N’aurait-il pas mieux valu définir des priorités (par exemple l’avenir, en misant sur la formation, la transition écologique ou l’investissement en faveur de la compétitivité) plutôt que de donner un coup de rabot général ?

Il y a incontestablement un côté “fonds de tiroir dans ce budget”. Il est difficile de voir une stratégie de long terme sur l’innovation, la transition écologie ou une vision sur l’école quand on demande de faire plus avec moins. A cela s’ajoute le fait que de nombreuses mesures sont présentées comme étant exceptionnelles, de court terme. Il manque clairement une vision globale et de long terme. Mais il ne faut pas oublier que ce budget a été finalisé en quelques jours. Une politique de long terme ne se décide pas aussi rapidement, car elle nécessite une réflexion longue, un diagnostic fin et une stratégie. Michel Barnier est davantage dans la posture d’un pompier qui essaie d’éteindre un incendie. S’il est difficile de voir la logique économique d’ensemble, c’est que la priorité est d’abord et essentiellement budgétaire.

Budget 2025 : un virage….long ?

Budget 2025 :  un virage….long  ?

Le premier ministre Michel Barnier a présenté jeudi 10 octobre le projet de loi de finances pour 2025. 60 milliards d’économies sont attendues, via des hausses de taxes et d’impôts et des réductions de dépenses. Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), décrypte les enjeux de ce budget exceptionnel, par son contexte et son ampleur. Le budget 2025 présenté le 10 octobre par le premier ministre affiche l’ambition de passer d’un déficit public de 6,1 % à 5 % du PIB. Qu’est-ce qui dans la situation économique actuelle le justifie ? Le point principal est la forte dégradation des comptes publics observée depuis quelques mois et qui est complètement inédite. L’erreur de prévision est historique, puisque l’écart est de 1,7 point de PIB entre la loi de finances prise à la fin de 2023 et l’actuelle ! Cet écart représente plus de 50 milliards d’euros, soit à peu de choses près l’effort budgétaire demandé pour l’année prochaine. Cette erreur gigantesque de prévision budgétaire est d’autant plus troublante que la croissance n’a pas été révisée à la baisse entre temps.

 

par  Economiste – Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision OFCE, Sciences Po dans The Conversation 

Parallèlement et en lien avec ces mauvaises nouvelles budgétaires, mais aussi la crise politique consécutive à la dissolution, la prime de risque sur la dette de la France a augmenté ces derniers mois. Par prime de risque, on désigne l’écart du taux d’intérêt à payer sur la dette publique française par rapport à celui de l’Allemagne. La France se trouve donc dans une situation beaucoup moins confortable qu’il y a quelques mois vis-à-vis des investisseurs étrangers et des prêteurs. Car, même en réalisant les efforts budgétaires prévus en 2025, la France devrait se retrouver lanterne rouge des pays de l’Union européenne en matière de déficit. C’est aussi quelque chose de nouveau, la France était plutôt dans la moyenne jusqu’ici. Pour le dire autrement, la crise budgétaire actuelle est davantage française qu’européenne. La dernière crise qu’on ait connue de ce type était au tournant des années 2010, où les mauvais élèves étaient clairement les pays d’Europe du Sud. Aujourd’hui, Italie à part, ce n’est plus le cas et les regards inquiets se tournent désormais beaucoup plus vers la France. Le budget est un acte financier, mais aussi politique. Que dit le budget des orientations prises par le gouvernement Barnier ? C’est un acte politique certes, mais dans un contexte politique très particulier et d’urgence inédite. L’élaboration du budget a été un exercice d’équilibriste pour ce nouveau gouvernement, dans un délai très court, où il fallait à la fois rassurer les partenaires européens de la France, rassurer les investisseurs et trouver une voie de passage pour qu’il soit adopté par l’assemblée nationale actuelle. Ce n’est pas la situation standard dans laquelle on élabore un budget.

Ceci rappelé, les choix faits par le gouvernement révèle un virage sur la politique fiscale.

Il est annoncé comme temporaire, mais il pourrait bien durer tant que la France ne sera pas revenue sous la barre des 3 %. Il y a un choix de cibler les plus grosses entreprises et les ménages les plus aisés. Les hausses annoncées concernent les 0,2 % de foyers fiscaux aux revenus les plus hauts, et les entreprises qui font un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard. Ajoutez à cela les mesures sur EDF ou sur les armateurs. En revanche, les autres entreprises pourraient être plus concernées par la réduction des exonérations de cotisations patronales.

C’est une remise en cause, au moins temporaire, sur son volet fiscal, de la politique de l’offre qui était menée depuis plusieurs années. En outre, la flat tax sur les revenus financiers est maintenue dans ce budget, mais avec l’instauration d’un taux d’imposition minimum sur les plus hauts revenus, cela revient implicitement à augmenter l’imposition des revenus sur le patrimoine sans dire directement que l’on a touché à la flat tax.

Un gouvernement de gauche aurait pu avoir une politique fiscale assez proche. Mais ce n’est qu’une partie des actions envisagées. La partie réduction des dépenses va toucher toutes les entreprises, même les plus petites ou tous les ménages, y compris les classes moyennes et les plus modestes. Ce type de mesures est beaucoup moins ciblé. Par exemple, le report de six mois de l’augmentation des pensions de retraites devrait toucher tous les retraités quel que soit le montant versé. Idem pour la réduction des dépenses de santé ou le recalibrage des aides écologiques.

Côté entreprises, le recentrage des dépenses liées à l’apprentissage concerne aussi les PME, de la même façon, à priori, que tout ce qui est annoncé en matière de révision des aides.

Le débat a largement porté et continue de porter sur l’arbitrage entre baisse des dépenses ou hausses des impôts ? Cette distinction est-elle fondée scientifiquement ? Si je reprends l’exemple du moindre remboursement des dépenses médicales, cela va augmenter les mutuelles et réduire le revenu des ménages. Ce n’est pas une hausse d’impôt, mais le résultat est assez proche ?

En économie, des effets de vases communicants sont souvent observés. Si je reprends votre exemple, la baisse de la prise en charge publique des dépenses de santé permet de limiter la hausse des dépenses publiques de santé, et c’est ce qui est recherché. Mais un désengagement de la Sécu, même limité, peut avoir pour effet une augmentation des prélèvements privés si la charge de remboursement est reportée sur les complémentaires. Plus globalement le débat entre augmenter les impôts ou baisser la dépense n’est pas très fondé d’un point de vue économique. C’est davantage un débat politique. La frontière entre les deux est assez floue quand on creuse le sujet au-delà des slogans. Par exemple, les exonérations de cotisations payées par les entreprises sont compensées, si bien que cela est considéré comme une baisse des dépenses. Pour l’entreprise qui n’en bénéficiera plus, ce sera surtout une augmentation des prélèvements !

Il est plus intéressant d’étudier qui va être touché par les mesures : quels ménages ? quelles entreprises qu’il s’agisse de hausse des impôts ou de réduction des dépenses. Là il peut y avoir de vraies différences.

En est-il de même pour la distinction entre les dépenses de l’État et celles des collectivités locales ?

Cette distinction a une vraie pertinence car on ne parle pas des mêmes compétences. L’État central s’occupe de régalien, de l’éducation nationale, de l’Économie et des finances. En termes d’effectifs, les trois quarts de la fonction publique d’État sont dans des ministères régaliens ou à l’éducation nationale.

Le problème des collectivités locales est qu’elles ont perdu de l’autonomie budgétaire, avec la suppression de la taxe d’habitation, alors qu’elles doivent remplir un certain nombre de missions et respecter des règles budgétaires strictes, comme l’impossibilité d’avoir un budget en déficit hors investissement. L’État n’a pas vraiment la main sur ce que font les collectivités, mis à part le vote des dotations qu’il leur verse, le plus souvent pour compenser des suppressions de ressources, comme la fin de la taxe d’habitation. Les collectivités voient du coup d’un très mauvais œil les choix imposés par l’État.

Dans ce budget on a l’impression que le choix a été fait de réduire un peu partout. N’aurait-il pas mieux valu définir des priorités (par exemple l’avenir, en misant sur la formation, la transition écologique ou l’investissement en faveur de la compétitivité) plutôt que de donner un coup de rabot général ?

Il y a incontestablement un côté “fonds de tiroir dans ce budget”. Il est difficile de voir une stratégie de long terme sur l’innovation, la transition écologie ou une vision sur l’école quand on demande de faire plus avec moins. A cela s’ajoute le fait que de nombreuses mesures sont présentées comme étant exceptionnelles, de court terme. Il manque clairement une vision globale et de long terme. Mais il ne faut pas oublier que ce budget a été finalisé en quelques jours. Une politique de long terme ne se décide pas aussi rapidement, car elle nécessite une réflexion longue, un diagnostic fin et une stratégie. Michel Barnier est davantage dans la posture d’un pompier qui essaie d’éteindre un incendie. S’il est difficile de voir la logique économique d’ensemble, c’est que la priorité est d’abord et essentiellement budgétaire.

Législatives Royaume-Uni : virage à gauche !

Législatives Royaume-Uni : virage à gauche toute  !

Décidément les Britanniques ne font rien comme les autres. Alors qu’un peu partout en Europe et ailleurs  monte la vague de droite notamment en France, les Britanniques font en quelque sorte cavalier seul pour opérer un total virage à gauche, enfin une gauche réformiste qui n’a pas grand-chose à voir avec la gauche révolutionnaire française. Selon ces projections des télévisions britanniques, le Labour remporterait 410 sièges sur les 650 de la Chambre des Communes.

Alors que la droite nationaliste est susceptible d’accéder au pouvoir en France et que Donald Trump semble bien placé pour retourner à la Maison-Blanche, les Britanniques ont choisi massivement un dirigeant modéré de centre gauche. Keir Starmer, un ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, doit être chargé vendredi par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. «À tous ceux qui ont fait campagne pour le parti travailliste lors de ces élections, à tous ceux qui ont voté pour nous et qui ont fait confiance à notre nouveau parti travailliste, merci», a sobrement réagi Keir Starmer sur X.
Une sobriété britannique qui contraste avec les envolées utiles utopiques et lyriques françaises. On fera cependant objecter que les conservateurs ont nourri eux-aussi des discours complètement fous qui ont conduit au dramatique brexit qui a tellement affaibli le pays.

 

Macron : nouveau gouvernement, nouveau virage politique

Macron : nouveau gouvernement, nouveau virage politique

Avant de s’adresser aux Français, Emmanuel Macron a donc décidé de changer de gouvernement : c’était, avec la dissolution, l’une des deux seules solutions dont il disposait pour tenter de sortir de la nasse où l’enfermaient ses adversaires. En effet, l’exécutif, pris dans les déboires procéduraux de l’examen de la loi sur l’immigration se trouvait dans une impasse. Emmanuel Macron devait dissiper l’atmosphère délétère de fin de partie entretenue par l’opposition, ainsi que les doutes apparus dans sa propre majorité, notamment sur la gauche, avec la loi Immigration. Resserrer les rangs de ses troupes, resserrer le gouvernement autour de quelques grands ministères incarnant les projets, restaurer la confiance dans l’action, s’entourer étroitement de proches totalement dévoués. En deux mots : rajeunir pour réagir, tel est le message qu’on tente d’impulser depuis l’Élysée.

par Claude Patriat
Professeur émérite de Science politique Université de Bourgogne, Université de Bourgogne – UBFC dans the Conversation

Sur les dossiers névralgiques, il se voyait systématiquement entravé à l’Assemblée nationale, du fait d’un refus total du compromis par la tacite coalition des minorités d’opposition. Au mépris du vote de juin 2022 par lequel les Français avait constitué une assemblée de type proportionnel ouvrant nécessairement la voie à des compromis politiques, la minorité plurielle s’est affirmée avant tout comme une majorité d’empêchements en refusant toute les mains tendues. La gauche emmenée par la Nupes, bloquant la majorité des propositions ; la droite tentant d’amener Renaissance à résipiscence en imposant son seul programme politique.

2023, an VII de la Présidence Macron, marque un double échec. C’est la fin de sa stratégie du « en même temps » de droite et de gauche, et plus profondément, celui de la réforme du fonctionnement politique et institutionnel. Or, c’est pourtant bien cette dernière qui aurait permis d’avancer sur le terrain des compromis politiques et qui aurait dû être entamée préalablement.

Emmanuel Macron a visiblement renoncé à toute ambition réformatrice de ce côté. Au moins pour l’instant, gardant peut-être cette idée pour un bouquet final de son quinquennat.

Pour l’heure, à moins de la moitié du second mandat, il y avait, à peine de torpeur, urgence à tourner la page de ce redémarrage difficile et à tirer les conséquences de l’obstination de ses opposants. À la dissolution, Emmanuel Macron a cru préférable de sacrifier le gouvernement Borne, dans la plus pure logique de la Ve République, comme le rappelle très justement Arnaud Mercier.
Il s’agit donc d’un changement de gouvernement et non d’un remaniement ministériel. Étrange (et peut-être délibérée) confusion entre ces deux opérations que le droit constitutionnel ne confond pas car les incidences politiques et les conséquences juridiques ne sont pas les mêmes. L’article 8 de la Constitution ne connaît que la démission du Premier ministre qui entraîne celle du gouvernement, donc son remplacement.

Or, quasi tous les commentateurs s’en tiennent, à tort, au terme de remaniement, c’est-à-dire à une procédure de départ et de remplacement de quelques ministres au sein d’un même gouvernement (comme ce fut le cas en juillet 2023 par exemple). Ce qui, on le voit, aboutit à réduire la perception de la dimension de l’évènement. Il y a changement de gouvernement lorsqu’il y a démission (volontaire ou imposée) du premier ministre, lequel peut, éventuellement, être renommé. Cette démission implique qu’il y ait un nouveau décret de nomination du premier ministre et de l’ensemble d’un nouveau gouvernement par le président de la République. Puis d’une présentation au Parlement du programme de celui-ci, éventuellement sous la forme d’une déclaration de politique générale. Cette dernière, dans la logique de présidentialisme qui prédomine toujours, sera précédée ou accompagnée d’une prise de parole présidentielle. Il s’agit donc d’abord d’une rupture ouvrant une nouvelle période de la vie politique, alors qu’un remaniement s’inscrit dans la continuité.

Surtout, lorsque l’ancien titulaire du poste est remercié, la dimension symbolique et politique s’affiche fortement. Tel est bien le cas ici avec le départ d’Elisabeth Borne qui a poussé jusqu’au bout deux réformes emblématiques et qui, toute à surmonter les obstacles, les traquenards voire les quolibets qu’on lui opposait, avait érodé son image de combattante.

Pour échapper à l’engourdissement politique et à moins de six mois des élections européennes, où les nuages populistes s’amoncellent au dessus de Strasbourg, Emmanuel Macron a désigné son ennemi principal : le Rassemblement national. Le parti est pronostiqué à 30 % au scrutin européen.

Pour le combattre, il en a signalé l’allié essentiel : l’immobilisme. Il a désigné son chef d’état-major : Gabriel Attal.

Le choix s’imposait presque naturellement : l’extrême jeunesse, synonyme d’audace qui n’attend pas le nombre des années, le sens de l’action et de la communication, le brio et l’énergie, tous éléments qui en quelques mois l’ont propulsé en tête des responsables politiques préférés des Français. Si l’on y ajoute son total dévouement à la personne du Chef de l’État, on aura le portrait idéal d’un Premier ministre pour Président voulant prendre les choses directement en main.

Nous voilà dans le style devenu classique de la Ve République présidentialisée. Rien ne manque : la formation dans l’éxécutif d’une garde rapprochée en sus de Gabriel Attal, avec Prisca Thevenot au renouveau démocratique et au porte-parolat, Stéphane Séjourné à l’Europe et aux Affaires étrangères, Marie Lebec aux relations avec le Parlement. Voilà la génération Macron en marche gouvernementale. Classique également, le congédiement des ministres ayant franchi la ligne jaune de l’espace présidentiel ou s’étant montré critiques, comme la ministre de la Culture, ou celle des Affaires étrangères.

Le cas de Stéphane Séjourné relève de la lecture hypertexte : promu en tant qu’européaniste et fidèle d’Emmanuel Macron, sa nomination s’interprète aussi comme une exfiltration du Parlement européen. Le voici dispensé d’être le leader naturel de la liste de la majorité présidentielle, son départ libérant la place pour une personnalité plus marquante et plus rassembleuse pour combattre le RN.

La priorité n’est plus aux mains tendues et aux négociations, dont l’Exécutif a pu mesurer la vanité. Par sa composition, ce gouvernement indique un changement profond de stratégie. L’heure est désormais à rendre l’action et le travail de terrain plus visibles. Emmenés par Gabriel Attal, les ministres doivent multiplier les lieux d’intervention, prendre à rebours voire devancer les partis d’opposition. Et par cette tactique de contournement, saper leurs arrières en les plaçant en contradiction avec l’opinion publique.

Cette stratégie tout terrain de l’offensive s’accompagne d’un efficace travail d’approche individuelle des membres de l’opposition. Particulièrement à droite car du côté de la gauche, tant que rôdera la tentation de la Nupes et la nostalgie des anciens responsables, il y a peu à glaner.

On observe naturellement que sur les 15 ministres déjà désignés, huit viennent de la droite : c’est que celle-ci, déchirée et inquiétée par les prélèvements du RN dans son électorat, a un urgent besoin de retrouver son centre de gravité.

L’interconnexion avec les réseaux sarkozistes a permis l’enrôlement d’une Rachida Dati, « nouvelle Madone » de la rue de Valois qui trouble profondément des Républicains en pleine incertitude.

Si le changement de gouvernement peut offrir un moment de ciel bleu au président, le fossé est encore profond qui sépare les Français de leurs gouvernants. Si l’on voit clairement l’écueil que le président Macron veut contourner, on mesure aussi la fragilité des moyens d’y parvenir, avec une majorité de plus en plus relative. Dans ce climat de doute profond quant à l’efficience des dirigeants, il est effectivement essentiel de fixer un cap pour la Nation. Cap sans lequel on s’exposerait au risque dévastateur d’un orage à sec.

Macron : nouveau gouvernement, nouveau virage

Macron : nouveau gouvernement, nouveau virage

Avant de s’adresser aux Français, Emmanuel Macron a donc décidé de changer de gouvernement : c’était, avec la dissolution, l’une des deux seules solutions dont il disposait pour tenter de sortir de la nasse où l’enfermaient ses adversaires. En effet, l’exécutif, pris dans les déboires procéduraux de l’examen de la loi sur l’immigration se trouvait dans une impasse. Emmanuel Macron devait dissiper l’atmosphère délétère de fin de partie entretenue par l’opposition, ainsi que les doutes apparus dans sa propre majorité, notamment sur la gauche, avec la loi Immigration. Resserrer les rangs de ses troupes, resserrer le gouvernement autour de quelques grands ministères incarnant les projets, restaurer la confiance dans l’action, s’entourer étroitement de proches totalement dévoués. En deux mots : rajeunir pour réagir, tel est le message qu’on tente d’impulser depuis l’Élysée.

par Claude Patriat
Professeur émérite de Science politique Université de Bourgogne, Université de Bourgogne – UBFC dans the Conversation

Sur les dossiers névralgiques, il se voyait systématiquement entravé à l’Assemblée nationale, du fait d’un refus total du compromis par la tacite coalition des minorités d’opposition. Au mépris du vote de juin 2022 par lequel les Français avait constitué une assemblée de type proportionnel ouvrant nécessairement la voie à des compromis politiques, la minorité plurielle s’est affirmée avant tout comme une majorité d’empêchements en refusant toute les mains tendues. La gauche emmenée par la Nupes, bloquant la majorité des propositions ; la droite tentant d’amener Renaissance à résipiscence en imposant son seul programme politique.

2023, an VII de la Présidence Macron, marque un double échec. C’est la fin de sa stratégie du « en même temps » de droite et de gauche, et plus profondément, celui de la réforme du fonctionnement politique et institutionnel. Or, c’est pourtant bien cette dernière qui aurait permis d’avancer sur le terrain des compromis politiques et qui aurait dû être entamée préalablement.

Emmanuel Macron a visiblement renoncé à toute ambition réformatrice de ce côté. Au moins pour l’instant, gardant peut-être cette idée pour un bouquet final de son quinquennat.

Pour l’heure, à moins de la moitié du second mandat, il y avait, à peine de torpeur, urgence à tourner la page de ce redémarrage difficile et à tirer les conséquences de l’obstination de ses opposants. À la dissolution, Emmanuel Macron a cru préférable de sacrifier le gouvernement Borne, dans la plus pure logique de la Ve République, comme le rappelle très justement Arnaud Mercier.
Il s’agit donc d’un changement de gouvernement et non d’un remaniement ministériel. Étrange (et peut-être délibérée) confusion entre ces deux opérations que le droit constitutionnel ne confond pas car les incidences politiques et les conséquences juridiques ne sont pas les mêmes. L’article 8 de la Constitution ne connaît que la démission du Premier ministre qui entraîne celle du gouvernement, donc son remplacement.

Or, quasi tous les commentateurs s’en tiennent, à tort, au terme de remaniement, c’est-à-dire à une procédure de départ et de remplacement de quelques ministres au sein d’un même gouvernement (comme ce fut le cas en juillet 2023 par exemple). Ce qui, on le voit, aboutit à réduire la perception de la dimension de l’évènement. Il y a changement de gouvernement lorsqu’il y a démission (volontaire ou imposée) du premier ministre, lequel peut, éventuellement, être renommé. Cette démission implique qu’il y ait un nouveau décret de nomination du premier ministre et de l’ensemble d’un nouveau gouvernement par le président de la République. Puis d’une présentation au Parlement du programme de celui-ci, éventuellement sous la forme d’une déclaration de politique générale. Cette dernière, dans la logique de présidentialisme qui prédomine toujours, sera précédée ou accompagnée d’une prise de parole présidentielle. Il s’agit donc d’abord d’une rupture ouvrant une nouvelle période de la vie politique, alors qu’un remaniement s’inscrit dans la continuité.

Surtout, lorsque l’ancien titulaire du poste est remercié, la dimension symbolique et politique s’affiche fortement. Tel est bien le cas ici avec le départ d’Elisabeth Borne qui a poussé jusqu’au bout deux réformes emblématiques et qui, toute à surmonter les obstacles, les traquenards voire les quolibets qu’on lui opposait, avait érodé son image de combattante.

Pour échapper à l’engourdissement politique et à moins de six mois des élections européennes, où les nuages populistes s’amoncellent au dessus de Strasbourg, Emmanuel Macron a désigné son ennemi principal : le Rassemblement national. Le parti est pronostiqué à 30 % au scrutin européen.

Pour le combattre, il en a signalé l’allié essentiel : l’immobilisme. Il a désigné son chef d’état-major : Gabriel Attal.

Le choix s’imposait presque naturellement : l’extrême jeunesse, synonyme d’audace qui n’attend pas le nombre des années, le sens de l’action et de la communication, le brio et l’énergie, tous éléments qui en quelques mois l’ont propulsé en tête des responsables politiques préférés des Français. Si l’on y ajoute son total dévouement à la personne du Chef de l’État, on aura le portrait idéal d’un Premier ministre pour Président voulant prendre les choses directement en main.

Nous voilà dans le style devenu classique de la Ve République présidentialisée. Rien ne manque : la formation dans l’éxécutif d’une garde rapprochée en sus de Gabriel Attal, avec Prisca Thevenot au renouveau démocratique et au porte-parolat, Stéphane Séjourné à l’Europe et aux Affaires étrangères, Marie Lebec aux relations avec le Parlement. Voilà la génération Macron en marche gouvernementale. Classique également, le congédiement des ministres ayant franchi la ligne jaune de l’espace présidentiel ou s’étant montré critiques, comme la ministre de la Culture, ou celle des Affaires étrangères.

Le cas de Stéphane Séjourné relève de la lecture hypertexte : promu en tant qu’européaniste et fidèle d’Emmanuel Macron, sa nomination s’interprète aussi comme une exfiltration du Parlement européen. Le voici dispensé d’être le leader naturel de la liste de la majorité présidentielle, son départ libérant la place pour une personnalité plus marquante et plus rassembleuse pour combattre le RN.

La priorité n’est plus aux mains tendues et aux négociations, dont l’Exécutif a pu mesurer la vanité. Par sa composition, ce gouvernement indique un changement profond de stratégie. L’heure est désormais à rendre l’action et le travail de terrain plus visibles. Emmenés par Gabriel Attal, les ministres doivent multiplier les lieux d’intervention, prendre à rebours voire devancer les partis d’opposition. Et par cette tactique de contournement, saper leurs arrières en les plaçant en contradiction avec l’opinion publique.

Cette stratégie tout terrain de l’offensive s’accompagne d’un efficace travail d’approche individuelle des membres de l’opposition. Particulièrement à droite car du côté de la gauche, tant que rôdera la tentation de la Nupes et la nostalgie des anciens responsables, il y a peu à glaner.

On observe naturellement que sur les 15 ministres déjà désignés, huit viennent de la droite : c’est que celle-ci, déchirée et inquiétée par les prélèvements du RN dans son électorat, a un urgent besoin de retrouver son centre de gravité.

L’interconnexion avec les réseaux sarkozistes a permis l’enrôlement d’une Rachida Dati, « nouvelle Madone » de la rue de Valois qui trouble profondément des Républicains en pleine incertitude.

Si le changement de gouvernement peut offrir un moment de ciel bleu au président, le fossé est encore profond qui sépare les Français de leurs gouvernants. Si l’on voit clairement l’écueil que le président Macron veut contourner, on mesure aussi la fragilité des moyens d’y parvenir, avec une majorité de plus en plus relative. Dans ce climat de doute profond quant à l’efficience des dirigeants, il est effectivement essentiel de fixer un cap pour la Nation. Cap sans lequel on s’exposerait au risque dévastateur d’un orage à sec.

Budget : le faux virage de la rigueur

Budget : le faux virage de la rigueur

D’un côté le gouvernement et le président de la république ne cessent d’augmenter les dépenses pour telle ou telle catégorie ou tel ou tel objectif. De son côté, le ministre de l’économie qui veut rassurer les agences de notation internationale déclare que le « quoi qu’il en coûte « est terminé et que la France est un à un euro près! La vérité, c’est qu’on continue de dépenser sans bien identifier les cibles et les résultats. Ainsi le budget 2024 sera encore largement déficitaire et la dette va augmenter. Pour 2023 on va encore creuser le déficit budgétaire, la dette va atteindre 113 % du PIB soit plus de 3000 milliards et une charge financière de 57 milliards sur une année. Les résultats seront aussi catastrophiques en 2024 compte tenu du ralentissement de la croissance et des rentrées fiscales. Le directeur du journal la Tribune, Bruno Jeudy , alerte sur la situation.


Emmanuel Macron restera-t-il comme le président le plus dépensier de la Ve République ? Gérard Larcher fut le premier à poser la question. Cette fois, ce sont deux ministres – et pas n’importe lesquels, ceux de Bercy, Bruno Le Maire et Thomas Cazenave – qui sonnent l’alarme. Bien sûr, ils y mettent les formes. Mais leur inquiétude est à la hauteur de la montagne des déficits accumulés par la France depuis un demi-siècle. Et cet endettement s’est emballé ces dernières années. Voilà pourquoi les ministres de l’Économie et des Comptes publics prennent la parole ensemble pour s’inquiéter d’un « quoi qu’il en coûte » toujours ancré dans les têtes, y compris dans celles des ministres, voire celle du chef de l’État… « Le moment de vérité du quinquennat est arrivé », avertissent les deux argentiers, conscients que la France court vers une possible dégradation de sa note par les agences de notation et donc d’une perte de contrôle de sa dette. Avec en perspective un scénario à l’italienne avant la fin du mandat. À vrai dire, c’est le cauchemar de Bruno Le Maire, seul ou presque à réclamer à cor et à cri des économies qui ne viennent pas ou si peu.

En privé, il faut l’entendre soupirer : « Je me sens bien seul dans ce combat. Tout le monde s’en fiche. » Il ne cache plus son exaspération quand la Première ministre concède au PS et aux députés du groupe Liot deux énièmes dépenses sociales pour un total de quelque 300 millions. Rasons gratis, une fois encore, avec des chèques en bois… Car l’addition est lourde depuis 2017. Pour acheter la paix sociale, décrocher un deal politique ou faire face à l’inattendue crise du Covid ou au retour de l’inflation, les gouvernements successifs ont fait exploser les comptes : 18 milliards pour financer en 2018 la prime Macron après la crise des Gilets jaunes ; 142 milliards pour payer entre 2020 et 2022 le confinement pendant le Covid et, enfin 36 milliards pour régler les boucliers anti-inflation.

Résultat : une dette publique qui atteint les 111,9 % du PIB ! Sous pression des marchés, notre pays ne va plus pouvoir vivre bien longtemps à crédit. Les seuls intérêts annuels de notre dette vont passer, d’ici à 2027, de 40 à plus de 74 milliards, c’est-à-dire plus que les dépenses pour nos écoles, jusqu’à présent premier budget du pays. En clair, des temps nouveaux et rigoureux pour les dépenses des ministères s’imposent. Pas sûr que vendre les bijoux de famille (25 % de l’immobilier de l’État) et réduire le chômage des seniors suffisent. Mais le temps des sacrifices est venu. Il n’attendra pas la fin du quinquennat.

JDD: Journal bâclé et virage à droite

JDD: Journal bâclé et virage à droite


Le nouveau JDD commence mal avec une ligne éditoriale recentré à droite comme Europe 1, C8 ou CNews, les medias de Bolloré. Bref plus proche de discussion de bistrot que d’un hebdo pertinent.

On objectera sans doute que cette édition d’ailleurs réduite a été réalisée en grande vitesse mais elle témoigne bien de la ligne populiste développée déjà dans les médias de Bolloré avec des propos très orientés, simplistes voire caricaturaux. En plus comme le signale France Info avec une grave erreur d’illustration en page une. La preuve caractéristique du caractère bâclé du nouveau journal

En effet, la photo choisie pour figurer à la une du journal n’est pas la bonne. Celle-ci, en effet, a été prise par Sud Ouest lors d’une marche blanche organisée en mémoire d’un autre adolescent prénommé Enzo. Les proches de cet adolescent, mort à 16 ans après avoir été percuté par une voiture, lui avaient rendu hommage le 21 janvier dernier à Hinx (Landes).

Cette erreur iconographique manifeste a été relevée par plusieurs observateurs, dont le député socialiste Philippe Brun. « J’étais à la marche blanche pour Enzo. La photo ne correspond pas à notre marche blanche, a commenté l’élu. Le JDD s’est trompé d’Enzo et a mis une photo concernant un jeune renversé par une voiture dans les Landes en janvier ! » L’hebdomadaire s’est également trompé en page 3, puisqu’il utilise de nouveau la marche blanche de janvier pour illustrer son sujet.

Ce numéro du Journal du dimanche a été réalisé en toute hâte, essentiellement par des journalistes extérieurs, avec peu de membres de la rédaction sortante impliqués. On y retrouve les signatures de Charlotte d’Ornellas (ancienne de Valeurs actuelles, comme Geoffroy Lejeune), de Pascal Praud, journaliste à Europe 1 et CNews, ou encore de Jacques Vendroux, pour le sport, Bref pas vraiment des fabricant de dentelles.

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Grève au JDD: Un virage à droite de plus du journal

Grève au JDD: Un virage à droite de plus du journal

Le JDD déjà nettement marqué par sa ligne éditoriale populiste à droite opère un virage de plus avec la nomination d’un nouveau directeur de rédaction en provenance de valeurs actuelles.

D’une certaine manière, une évolution conforme à la pensée politique réactionnaire de Bolloré.

En réaction à la nouvelle, une assemblée générale s’est tenue cet après-midi à l’initiative de la Société des journalistes (SDJ). Pour exprimer leur opposition à ce probable recrutement, la rédaction du JDD a voté à 93% (77 pour, 1 non, 5 non réponses) une grève reconductible à compter de ce jeudi 17h30. «Nous nous opposons avec force à cette nomination», martèle la SDJ dans un communiqué. «Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, exprime des idées à l’opposé des valeurs que porte le JDD depuis soixante-quinze ans», abonde-t-elle.

Le JDD déjà nettement marqué par sa ligne éditoriale populiste à droite opère un virage de plus avec la nomination d’un nouveau directeur de rédaction en provenance de valeurs actuelles.

D’une certaine manière, une évolution conforme à la banque à la pensée politique réactionnaire de Bolloré.

En réaction à la nouvelle, une assemblée générale s’est tenue cet après-midi à l’initiative de la Société des journalistes (SDJ). Pour exprimer leur opposition à ce probable recrutement, la rédaction du JDD a voté à 93% (77 pour, 1 non, 5 non réponses) une grève reconductible à compter de ce jeudi 17h30. «Nous nous opposons avec force à cette nomination», martèle la SDJ dans un communiqué. «Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, exprime des idées à l’opposé des valeurs que porte le JDD depuis soixante-quinze ans», abonde-t-elle.

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

La fin du moteur à essence: , un virage nécessaire mais dangereux

Un papier du Monde conforte les caractères indispensables virage concernant la fin du moteur à essence mais souligne que cela ne se fera pas sans conséquences. 

Le jour même où le Parlement européen a décidé de mettre fin à la voiture à moteur thermique, le prix de l’essence a battu son record en France. Cette concomitance marque la fin d’une époque, celle d’un mode de transport individuel qui pendant plus d’un siècle a reposé sur un pétrole bon marché, sans rapport avec son coût environnemental.

En votant cette mesure, mercredi 8 juin, les députés européens ont pris une décision qui va réclamer un gigantesque effort d’adaptation de la part de l’industrie, entraîner des changements des usages de l’automobile, mais qui reste essentielle pour lutter contre le changement climatique.

Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 dans le cadre de son Pacte vert, l’UE interdira la commercialisation de véhicules neufs à essence ou diesel à partir de 2035, cent cinquante ans après l’invention du moteur à combustion. Celui-ci ne disparaîtra pas des routes instantanément : en France, sur les 40 millions d’automobiles qui circulent, 99 % fonctionnent encore à l’essence ou au diesel. Il faudra plusieurs décennies pour que le parc soit entièrement électrifié, le temps que les anciens modèles arrivent en fin de vie. Raison de plus pour accélérer le calendrier.

Le basculement ne se fera pas sans douleur. Les constructeurs doivent déjà respecter une trajectoire de réduction des émissions de CO2 de leur gamme, sous peine de lourdes amendes. La perspective d’une interdiction totale des moteurs thermiques rend le défi encore plus compliqué.

Rien qu’en France, l’extinction de la filière devrait aboutir à la disparition d’une centaine de milliers d’emplois, qui, non seulement ne seront pas entièrement compensés par les postes créés grâce au développement du véhicule électrique, mais qui feront aussi appel à des compétences différentes. Il sera indispensable d’accompagner cette transition par un ambitieux plan de formation et de reconversion.

Pour les acheteurs, le passage à l’électrique ne sera pas plus évident. Prix plus élevés malgré les subventions, autonomie des batteries encore limitée, lenteur du développement du réseau de bornes de recharges : les obstacles à une adoption généralisée restent nombreux. Constructeurs et pouvoirs publics vont devoir rassurer, convaincre, innover et soutenir financièrement la demande pour éviter son effondrement. Treize ans pour y parvenir reste court.

Sur le plan de la souveraineté industrielle, la généralisation de l’électrique va également nécessiter une accélération de la localisation européenne de la fabrication des batteries. Pour optimiser l’impact environnemental, il faudra aussi disposer d’une production d’énergie décarbonée plus importante qu’aujourd’hui. Quant à la massification de l’offre électrique, elle provoque déjà des tensions sur le prix des matières premières. Celles-ci vont renchérir les coûts de fabrication et placent l’Europe dans une situation de dépendance qu’elle devra surmonter. Enfin, reste à résoudre la question du recyclage des batteries. La voiture électrique n’a donc rien d’une panacée.

Pour autant, négocier ce virage le plus rapidement possible demeure impératif. Le transport est le seul secteur dans lequel les émissions de CO2 ont continué à augmenter au cours des trois dernières décennies, la route représentant un cinquième des volumes dégagés par l’UE. Quoi qu’en disent les industriels de l’automobile, sans pression politique, la décarbonation du secteur serait encore dans les limbes. L’impulsion donnée par le Parlement européen doit être maintenant confirmée par les Etats membres de l’UE, pour que l’ère de l’après-pétrole débute enfin.

Europe 1: grève contre le virage à droite

Europe 1: grève contre le virage à droite

Encore un licenciement et surtout la menace d’un net virage à droite avec le rapprochement avec les chaînes et radios de Bolloré.  À l’issue d’une assemblée générale, les salariés ont menacé de se mettre en grève si la direction ne revient pas sur une procédure de sanction disciplinaire visant un journaliste. Point une action sur fond de départs volontaires engagés au printemps concernant une quarantaine de postes. Les journalistes sont particulièrement inquiets de la droitisation de la radio.

Dans une tribune publiée jeudi sur le site du Monde, la société des rédacteurs d’Europe 1 et l’intersyndicale ont exprimé leurs inquiétudes, refusant «de devenir un média d’opinion» à «l’aube d’une année électorale»«En liant son sort à une chaîne qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux: son capital de crédibilité auprès des auditeurs», estiment-ils.

Il y avait déjà «une dérive sur le fond, avec la très forte droitisation de la ligne éditoriale qui se profile», «Cela ressemble aux méthodes qu’on a vues à l’oeuvre dernièrement au service des sports de Canal+», où une vingtaine de personnes ont été poussées vers la sortie, abonde Olivier Samain.

Macron : virage à droite confirmé

Macron : virage à droite confirmé

 

D’une certaine manière c’est un coup de massue pour nombre d’électeurs de gauche ayant voté Macron qui espéraient un virage de Macron, un rééquilibrage de sa politique. Pas de virage au contraire, une confirmation avec un habillage verbal creux, confus et contradictoire. En clair Macron veut réduire l’ampleur de la protection sociale et responsabiliser les bénéficiaires (en clair payer davantage). L’exemple le plus significatif concerne les pensions de réversion dont la suppression est une  rumeur pour Macron. Pourtant, le chef de l’Etat a indiqué que la réforme ne concernerait pas les bénéficiaires de demain. Sous entendu la reforme concernera les bénéficiaires de demain (notamment les jeunes veuves  85% des veufs) qui auront la malchance perdre leur époux dès 2019.  Avec une dialectique aussi floue que celle de français Hollande, Macron en fait a confirmé son virage à droite en tentant d’apaiser les mécontentements et les colères qui se traduisent pas des sondages de popularité en berne.  Macron a surtout souligné redressement de l’économie française par rapport à sa situation un an plus tôt. Un redressement d’uen part très fragile et dû pour la plus grande part à l’environnement international.  “Les Français en voient les premiers fruits (…). Mais ce sont seulement les premiers fruits, je suis parfaitement conscient du décalage entre l’ampleur des réformes engagées et le résultat ressenti”, a-t-il expliqué, alors que les sondages montrent une nette érosion de sa popularité. Justement parce que les fruits sont particulièrement rares et que le chois a été de favoriser les plus riches.  Le président a déclaré qu’il continuerait à creuser le même sillon libéral, en privilégiant le renforcement de l’économie. “La force de notre économie, quand nous l’aurons pleinement retrouvée, c’est le socle même de notre projet de société. Bref le businesse comme valeurs premières de la république.  Emmanuel Macron a donc défendu des premiers choix fiscaux diversement appréciés dans l’opinion – la réforme de la fiscalité du capital et de l’ISF – en répétant qu’ils visaient à renforcer la capacité productive en soutenant les entreprises. “Une politique pour les entreprises, ce n’est pas une politique pour les riches !”, a-t-il dit. “La création de richesses, la prospérité d’une nation, sont le socle de tout projet de justice et d’équité.” “Si l’on veut partager le gâteau, la première condition c’est qu’il y ait un gâteau, et ce sont les entreprises (…) les producteurs, qui font ce gâteau et personne d’autre.” Il a annoncé que l’Etat ferait “des choix forts et courageux” pour maîtriser la dépense publique et soutenir la politique de baisse de la fiscalité. Macron a aussi annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage et confirmé  “Le projet de loi ‘Avenir professionnel’ sera modifié en ce sens dans les prochains jours. (…) Ces règles seront négociées dans les prochains mois par les partenaires sociaux afin qu’une telle réforme puisse entrer en vigueur au printemps 2019.” Pour Emmanuel Macron, “la priorité de l’année qui vient est simple : nous devons construire l’Etat-providence du XXIe siècle”. “Un Etat-providence émancipateur, universel, efficace, responsabilisant.”

Virage vers le solaire

 

Virage vers le solaire

 

Sous la pression du ministre de l’écologie, Nicolas Hulot, EDF a annoncé un plan de 25 milliards d’ici 2035 pour le solaire. L’objectif est bien entendu de développer les énergies renouvelables non polluantes mais sans doute tout autant de faire oublier que la France a renoncé à ramener la production d’électricité d’origine nucléaire à 50 % d’ici 2025 au lieu de 75 % actuellement. En outre compte tenu des innombrables obstacles juridiques au développement des éoliennes, la croissance du solaire est politiquement plus réaliste et sans doute plus rentable aussi. Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF, n’hésite pas aujourd’hui à en vanter les mérites: «Il n’y aura pas de transition énergétique s’il n’y a pas de solaire en France», a-t-il martelé devant les journalistes ce matin. Pour y parvenir, un long chemin reste à parcourir en France. Le pays est très en retard: le photovoltaïque en France représente 1,6% de la production totale d‘électricité. Il pèse déjà 3,5% en Grande Bretagne, 6,2% en Allemagne, 7,8% en Espagne… La raison? «Le prix de l’électricité n’est pas cher en France, il n’était donc pas compétitif de le développer tant que le coût de production de l’énergie solaire était élevé, explique Jean-Bernard Levy. Et puis en France, l’énergie est par nature décarbonnée, réduisant ainsi les velléités d’incitation au développement du renouvelable», dit-il. Reste à savoir trouver les financements. En effet ce plan solaire viendra augmenter les besoins de financement d’EDF. Des besoins de financement de l’ordre de 200 milliards d’ici une vingtaine d’années,  Il faut d’abord apurer une énorme dette de 40 milliards, ensuite trouver 50 milliards (100 milliards pour la Cour des comptes)  pour les travaux permettant de prolonger la durée de vie du parc nucléaire actuel. Financer aussi au moins en partie les 25 à 50 milliards du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure en Moselle ; un site d’enfouissement qui va permettre de participer au démantèlement du parc nucléaire actuel. Un démantèlement dont le coût est fixé autour de 15 milliards et qui pourrait être plus proche de 100 milliards.

 

Sondage -Virage de Hollande : les français approuvent les mots

Sondage -Virage de  François Hollande : les français approuvent les mots

 

 

Les français en majorité approuvent les mots du Président et souhaitent même une collaboration droite gauche-droite ; Hormis pour les extrême ces mots découlent de l’ évidence sur les entreprisse, les reformes structurelles, la fiscalité, les économies. Ce que pensent depuis longtemps les français et bien avant que Hollande ne le découvre. Mais la grande question est de savoir si au delà des mots Hollande est convaincu et surtout capable de faire les réformes annoncées. Sans doute pas si on en juge déjà par son recul sur les départements .Le tournant « social-démocrate » prôné par François Hollande lors de sa conférence de presse à l’Élysée, le 14 janvier, remporte l’adhésion des Français, selon un sondage CQFD/i-Télé/Le Parisien. Ils sont en effet 62% à estimer que l’UMP doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement pour mettre en place le Pacte de responsabilité », rapporte Le Parisien. A l’inverse, 31% des Français aimeraient que la droite s’oppose à ce Pacte de responsabilité passé avec les entreprises, qui vise à ce que ces dernières créent des emplois en échange d’un abaissement de charges.  Chez les sympathisants de droite, quelque 52% souhaitent souligner leur désaccord avec le chef de l’État, tandis que 45% des sondés se disent prêts à coopérer, selon le quotidien.  Environ 36% des Français jugent le positionnement politique du président de la République « juste comme il faut », et un tiers « pas assez à gauche », un regret partagé par 80% des sympathisants d’extrême-gauche. Quant au projet de refonte des régions évoqué par François Hollande, le sondage révèle que 69% des Français l’approuvent, contre 29% qui n’en veulent pas.

 

Hollande un virage économique virtuel ?

Hollande un virage économique  virtuel ?

 

Si l’on se fie aux mots prononcés par Hollande, c’est une évolution complète de sa politique. D’abord, il reconnait  l’ampleur des impôts et la nécessité de réduire les dépenses publiques. Il reconnait aussi ses échecs et les difficultés. Par exemple exit le changement et l’inversion du chômage. « Il faudra du temps ». L’Etat doit d’après lui faire mieux avec moins, se repositionner sur les grandes tâches régaliennes, envisager même de réformes des collectivités. Donner aussi la priorité à la réduction des charges des entreprises contre l’emploi. Bref le contraire de ce qu’il adit et fait jusqu’à maintenant. En fait il reprend tout simplement ce que disent les experts et même l’opinion depuis des mois et des années ; Trop d’Etat, trop de fiscalité, trop de contraintes et finalemenet des impôts qui tuent  la compétitivité et l’emploi. Reste à savoir si le virage est réel ou virtuel. Faire des réformes structurelles n’est pas simple quand on ne bénéficie plus de la légitimité populaire (mais seulement de la légitimité institutionnelle), Hollande risque de se heurter à  l’opposition de son propres camp. II n’est pas certain non plus qu’i l perçoive bien la stratégie à mettre en œuvre si l’on s’en tient aux exemples d’économies très marginales évoquées par son gouvernement (Cazeneuve par exemple parlant dimanches des dépenses de santé et citant la chirurgie ambulatoire). Hollande veut gouverner par ordonnance et décrets mais cela se limitera à des questions accessoires tant que le parlement n’en a pas décidé autrement, sur les finances par exemple. Le laxisme de 2012 n’a pas été récompensé ni par de résultats, ni par l’opinion, l’austérité de 2013 (et 2014) non plus alors pourquoi pas finalement se rabattre sur l‘évidence, celle qu’il niait et qu’il avoue «  nous avons sous-estimé la crise ». Il faudra des mois voire des années pour réaliser des reformes structurelles significatives, pas sûr que Hollande les réalisent mais au moins s’il n’y a pas inversion sur le chômage, il y a bien inversion du discours.




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