Archive pour le Tag 'Vincent'

Vincent Bolloré, le nationaliste qui veut échapper à la fiscalité française

Vincent Bolloré, le nationaliste qui veut échapper à la fiscalité française 

Le projet de scission du groupe de médias et de communication en quatre entités séparées vise notamment  à contourner les règles financières françaises au profit de l’homme d’affaires.. Tandis que les responsables politiques débattent de l’opportunité de confier le Doliprane à un fonds d’investissement américain, un groupe du CAC 40 est en passe d’être éparpillé façon puzzle entre Londres, Amsterdam et Paris sous l’impulsion d’un financier bien français. ( papier du Monde
Le conseil de surveillance de Vivendi, dont le groupe Bolloré détient 29,9 %, a approuvé, lundi 28 octobre, un projet de scission, visant à scinder le groupe en quatre sociétés cotées dans trois pays : Havas à Amsterdam, Canal+ à Londres, Louis Hachette à Paris, ainsi que le bout restant de Vivendi, l’éditeur de jeux vidéo Gameloft et des participations dans Telecom Italia et Universal Music.Objectif, « révéler le vrai potentiel des actifs de Vivendi », affirme aux Echos Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance du groupe en instance d’éviscération, et futur président du conseil de surveillance de Canal+ et PDG d’Havas NV. Comprenez, la somme des morceaux vaudra plus cher que l’actuel fourre-tout. Pour cette raison, il est probable que les actionnaires, appelés à voter le 9 décembre, donneront leur feu vert à une chirurgie lourde, non sans conséquences pour les intérêts français.

Car une télé, ce n’est pas une entreprise comme une autre. On peut s’interroger sur l’opportunité de laisser un acteur télévisuel, premier financeur du cinéma français, pesant dans le débat démocratique à travers sa chaîne CNews, se coter à la City.

Havas, de son côté, verra non seulement ses actions négociées sur la Bourse d’Amsterdam, mais sa holding de tête deviendra à cette occasion une société néerlandaise, presque deux cent ans après la création de la célèbre agence par Charles-Louis Havas.

Médias et Vincent Bolloré: La menace démocratique

Médias  et Vincent Bolloré: La menace  démocratique

 

Ce qu’il a entrepris dans le domaine de l’information (déjà Canal +, CNews ou Prisma Media, et Europe 1, Le Journal du dimanche, Paris Match sur lesquels il a commencé d’imprimer sa « patte ») constituait déjà un gisement d’inquiétudes. Ce qu’il prépare dans le secteur de l’édition – résultant de l’OPA qu’il mène sur le groupe Lagardère propriétaire de Hachette – semble moins spectaculaire aux yeux de l’opinion ; or les effets industriels, intellectuels, éthiques, ne s’annoncent pas moins préoccupants. Le raid de Vincent Bolloré constitue une menace pour la salubrité du débat d’idées, qu’il soit public (dans le cas des médias) ou intime (dans celui de l’édition d’essais et de fiction). Et donc un risque démocratique. Au Festival du livre de Paris (22 – 24 avril), le sujet sera dans toutes les bouches.( papier de « la Tribune »)

C’est l’histoire d’un essayiste aguerri qui compose son premier roman. Nommons-le Pierre. Il le sait, dénicher un éditeur dans une discipline où il est novice ne sera pas un long fleuve tranquille, et même davantage : il s’engage dans un parcours du combattant à l’issue très incertaine, tant les embuches s’amoncellent dès la ligne de départ. Comment faire exister un manuscrit parmi les 2.000 à 4.000 réceptionnés chaque année par des maisons qui n’en sélectionnent, au final, qu’une à quelques poignées ? Et dans ces conditions, comment espérer qu’il rencontre la sensibilité d’une femme ou d’un homme qui l’aura miraculeusement pioché dans la pile avant de le transmettre au comité ad hoc chargé de lire puis d’élire ? La (petite) notoriété, les (solides) réseaux, la foi immarcescible de l’auteur suffiront-elles ? Non, il en est conscient, et le facteur chance, par nature imprévisible, devrait constituer l’arbitre final. Final, vraiment ? Pas tout à fait.

Lorsqu’il pense avoir triomphé des obstacles les plus aigus et que ses pérégrinations semblent proches d’aboutir, voilà que Pierre se confronte à d’autres écueils, ceux-là tout à fait imprévus. Chez telle prestigieuse enseigne, après avoir franchi avec succès le seuil le plus délicat, il s’entend signifier qu’il est trop âgé, la décision ultime privilégiant un « auteur plus jeune » qui générera un plus sûr retour sur investissement. Dans telle autre grande maison, le retour enthousiaste du sommet de la pyramide passant le relais à une collaboratrice promet la lumière ; peine perdue, les « équipes commerciales préfèrent renoncer, faute de savoir comment traiter cet « alien » ». Ici, la détermination de l’auteur de rester imperméable aux réseaux sociaux est jugée rédhibitoire « puisqu’aujourd’hui sans stratégie Instagram, Twitter, Facebook, impossible de lancer un livre ». Là, le comité de lecture estime le texte « trop sombre » pour être populaire. Le pire peut-être, introduit par différents interlocuteurs sans relation entre eux : « Il faudrait revoir l’organisation du texte, afin que l’intrigue surgisse dans les quinze premières pages. C’est une règle : au-delà, on perd le lecteur », synthétise, en substance, l’un d’eux. « Mais vous avez conscience que la première partie est volontairement étirée, lente, descriptive, pour donner à l’irruption puis au développement de l’intrigue conclue dans l’épilogue, sa force psychologique, son mystère, sa dramaturgie ? », se défend l’auteur. « Bien sûr. Vous avez raison. Malheureusement, ce qui tranche au final, c’est la loi du marketing ».

 

Médias et Vincent Bolloré: La dérive démocratique

Médias  et Vincent Bolloré: La dérive démocratique

 

Ce qu’il a entrepris dans le domaine de l’information (déjà Canal +, CNews ou Prisma Media, et Europe 1, Le Journal du dimanche, Paris Match sur lesquels il a commencé d’imprimer sa « patte ») constituait déjà un gisement d’inquiétudes. Ce qu’il prépare dans le secteur de l’édition – résultant de l’OPA qu’il mène sur le groupe Lagardère propriétaire de Hachette – semble moins spectaculaire aux yeux de l’opinion ; or les effets industriels, intellectuels, éthiques, ne s’annoncent pas moins préoccupants. Le raid de Vincent Bolloré constitue une menace pour la salubrité du débat d’idées, qu’il soit public (dans le cas des médias) ou intime (dans celui de l’édition d’essais et de fiction). Et donc un risque démocratique. Au Festival du livre de Paris (22 – 24 avril), le sujet sera dans toutes les bouches.( papier de « la Tribune »)

C’est l’histoire d’un essayiste aguerri qui compose son premier roman. Nommons-le Pierre. Il le sait, dénicher un éditeur dans une discipline où il est novice ne sera pas un long fleuve tranquille, et même davantage : il s’engage dans un parcours du combattant à l’issue très incertaine, tant les embuches s’amoncellent dès la ligne de départ. Comment faire exister un manuscrit parmi les 2.000 à 4.000 réceptionnés chaque année par des maisons qui n’en sélectionnent, au final, qu’une à quelques poignées ? Et dans ces conditions, comment espérer qu’il rencontre la sensibilité d’une femme ou d’un homme qui l’aura miraculeusement pioché dans la pile avant de le transmettre au comité ad hoc chargé de lire puis d’élire ? La (petite) notoriété, les (solides) réseaux, la foi immarcescible de l’auteur suffiront-elles ? Non, il en est conscient, et le facteur chance, par nature imprévisible, devrait constituer l’arbitre final. Final, vraiment ? Pas tout à fait.

Lorsqu’il pense avoir triomphé des obstacles les plus aigus et que ses pérégrinations semblent proches d’aboutir, voilà que Pierre se confronte à d’autres écueils, ceux-là tout à fait imprévus. Chez telle prestigieuse enseigne, après avoir franchi avec succès le seuil le plus délicat, il s’entend signifier qu’il est trop âgé, la décision ultime privilégiant un « auteur plus jeune » qui générera un plus sûr retour sur investissement. Dans telle autre grande maison, le retour enthousiaste du sommet de la pyramide passant le relais à une collaboratrice promet la lumière ; peine perdue, les « équipes commerciales préfèrent renoncer, faute de savoir comment traiter cet « alien » ». Ici, la détermination de l’auteur de rester imperméable aux réseaux sociaux est jugée rédhibitoire « puisqu’aujourd’hui sans stratégie Instagram, Twitter, Facebook, impossible de lancer un livre ». Là, le comité de lecture estime le texte « trop sombre » pour être populaire. Le pire peut-être, introduit par différents interlocuteurs sans relation entre eux : « Il faudrait revoir l’organisation du texte, afin que l’intrigue surgisse dans les quinze premières pages. C’est une règle : au-delà, on perd le lecteur », synthétise, en substance, l’un d’eux. « Mais vous avez conscience que la première partie est volontairement étirée, lente, descriptive, pour donner à l’irruption puis au développement de l’intrigue conclue dans l’épilogue, sa force psychologique, son mystère, sa dramaturgie ? », se défend l’auteur. « Bien sûr. Vous avez raison. Malheureusement, ce qui tranche au final, c’est la loi du marketing ».

 

Société- La liberté de pensée en danger ( Vincent Lamkin*)

Société- La liberté de pensée en danger ( Vincent Lamkin*)

 

Sous l’effet des sollicitations cognitives qui abrutissent, la liberté de pensée est en danger estime Vincent Lamkin*) ( dans l’Opinion)

 

Tribune

 

La liberté d’expression est célébrée à la mesure de la bêtise qui s’est abattue sur elle et du terrorisme qui l’a prise pour cible. L’extrême violence que l’ignorance ou le fanatisme peuvent arborer à son encontre ne doit pas nous tromper cependant : la liberté d’expression est très forte dans notre pays. Elle l’est dans l’espace public où les médias sont beaucoup plus libres et divers qu’ils ne le furent en d’autres temps. La censure d’Etat, au nom des bonnes mœurs, s’est réduite à peau de chagrin, si l’on pense à celle qui pesait sur l’art et la société au XIXe siècle.

Avec l’avènement des réseaux sociaux, chacun a gagné un droit à la parole publique, avec bien peu de limites. Elle l’est dans l’entreprise où le dialogue social et l’écoute atteignent des niveaux inédits. Elle l’est dans le cercle de la famille et à l’école où les enfants ont gagné un droit à s’exprimer qu’ils n’avaient pas jadis…

*Mais la liberté d’expression peut être un leurre et constituer un idéal bien maigre si la liberté de pensée, qui la légitime, se trouve atrophiée et pervertie par une société qui distrait et flatte plus qu’elle n’éduque, qui assujettit plus qu’elle ne forme et n’émancipe… La belle affaire qu’une société où la liberté d’expression serait totale mais où les individus auraient perdu toute capacité à forger un jugement libre et civilisé, ancré dans un champ de questionnements rationnels, de connaissances et de valeurs universelles.

Comme l’a notamment démontré dans ses travaux successifs le sociologue Gérald Bronner, nous vivons de plus en plus, par un effet d’aliénation aux écrans et aux contenus les plus racoleurs, sous l’empire et dans l’emprise de sollicitations cognitives qui captent notre attention, altèrent notre capacité de jugement et alimentent des addictions stériles. Ce constat implacable se doit d’être affiché sur les murs d’une société disneylandisée (la culture a rejoint la grande famille des loisirs : on se « vide la tête ») et hystérisée par des altercations binaires et superficielles. Société dont, last but not least, le système éducatif est en crise.

On peut craindre que notre époque, sous ses airs sympathiques, dégrade la liberté de pensée plus qu’elle ne la sert – reportant toute son attention sur la médiatique liberté d’expression, paradoxalement moins engageante. « Les gens exigent la liberté d’expression pour compenser la liberté de pensée qu’ils préfèrent éviter », déclarait, en son temps déjà, Kierkegaard.

La liberté de pensée est d’abord un devoir, une responsabilité à prendre, dans un moment de grande solitude. La censure morale et la prison n’ont pas empêché Baudelaire ou Sade de créer

Les grands artistes et les penseurs dissidents des régimes totalitaires – de Soljenitsyne à Kundera – ont prouvé que la liberté de pensée n’est pas inféodée à la liberté d’expression. C’est le sens de la fameuse phrase de Sartre : « Jamais nous n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande ». La liberté de pensée est d’abord un devoir, une responsabilité à prendre, dans un moment de grande solitude. La censure morale et la prison n’ont pas empêché Baudelaire ou Sade de créer. Dans une époque où l’État n’aime rien tant qu’à déresponsabiliser pour mieux infantiliser et où la solitude de la pensée se heurte au bruit permanent du monde, la partie n’est pas gagnée.

La liberté d’expression est la partie émergée d’un iceberg, et nous ne devons l’encenser que pour ce qu’elle permet, non pour ce qu’elle serait en soi. Sinon, elle n’est qu’une arme de plus offerte à la toute-puissance du sujet roi ! Si la liberté d’expression ne visait qu’à la cohabitation cloisonnée des contraires, la paix civile serait fragile. Dans une République digne de ce nom, chacun doit tolérer la pensée d’autrui pour construire une communauté de vie et de destin. Le problème, dans notre société d’hyper-sensibilité et de gestion étatisée des récits victimaires, est que « la tolérance n’a plus pour but d’assurer l’échange d’arguments et le brassage des modes de vie divers, comme le déplore Claude Habib. Elle devient séparatrice ».

La liberté de pensée mobilise notre entendement et notre libre arbitre. Elle est beaucoup plus qu’un droit, c’est un pouvoir, une responsabilité que chaque individu a le devoir d’apprendre à exercer, qui engage notre éducation, notre culture. Le terrorisme intellectuel contemporain, qui bipolarise et hystérise tout débat, est le symptôme d’une société où la liberté de pensée – qui a des comptes à rendre à la raison, à l’Histoire, au champ argumentaire – s’est appauvrie ; là où la liberté d’expression, revendiquée pour elle-même, débouche sur un dialogue de sourds. Or, c’est bien la capacité à dégager des jugements communs, des valeurs communes, des caps collectifs, dans le respect d’une pluralité de nuances, qui est cruellement en jeu dans le monde contemporain.

*Vincent Lamkin est co-Président d’Opinion Valley, associé-Fondateur de Comfluence.

Pour une cohérence dans la stratégie migratoire de la France ( Vincent Ledoux)

Pour une  cohérence dans la stratégie migratoire de la France ( Vincent Ledoux)

 

 

Vincent Ledoux du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat souhaite une politique migratoire cohérente dégagée des effets d’émotion médiatique. ( la Tribune)

 

 

La commission Nadot-Krimi sur les migrations , les déplacements de populations et les conditions de vie et d’accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides a dévoilé ses travaux et ses 29 recommandations, détaillés mercredi 10 novembre, devant les députés de la commission d’enquête. Seul parlementaire à m’abstenir lors du vote de ces conclusions en commission, je regrette profondément, au-delà du diagnostic sur lequel nous pourrions être d’accord, le goût d’amateurisme de certaines fausses solutions, telles que le détricotage du pilotage actuel de la politique migratoire de notre pays.

Le grand défi de notre stratégie migratoire, c’est d’allier humanisme et efficacité. L’un ne va pas sans l’autre. En particulier, cette efficacité constitue la condition d’effectivité de notre solidarité républicaine et de notre devoir de fraternité envers tous ceux qui, victimes de destins parfois cruels, se tournent vers la France. L’efficacité, c’est l’humanisme en actes

La réponse que nous apportons à la crise des migrants, les solutions que nous trouvons aux drames humains, la gestion des flux de personnes, le contrôle de nos frontières, la mise en œuvre des politiques d’intégration découlent d’une seule et unique chose : notre capacité politique et administrative à agir rapidement. C’est là tout le sujet du pilotage de notre stratégie migratoire et c’est à côté de cela qu’est passé le travail de la commission.

Mieux, en proposant un éclatement du traitement de la politique migratoire entre plusieurs administrations, le tout sous couvert d’une « meilleure décentralisation » (sic), la commission prend le risque inconsidéré de détricoter notre système administratif qui, s’il est perfectible, reste bel et bien fonctionnel.

Que veulent Mme Krimi et M. Nadot, au juste ? Fragmenter la gestion de la politique migratoire ? Pourquoi ? Parce qu’elle serait concentrée au ministère de l’intérieur, donc avec un biais « sécuritaire », expliquent-ils. C’est faire une double erreur d’analyse. D’abord, parce que le ministère de l’Intérieur n’est pas le ministère de la police : il est d’abord et surtout le ministère des libertés publiques, et donc celui qui organise l’entrée, le séjour et l’intégration des étrangers sur notre territoire. Il pilote à cet égard les grands opérateurs que sont l’Ofpra et l’Ofii, qui gèrent l’un la demande d’asile et l’autre la prise en charge des étrangers désireux de s’établir sur notre sol.

Entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin

Ensuite, parce que l’interministérialité existe déjà, et que Mme Krimi et M. Nadot ne l’ont pas inventée : n’oublions pas que se réunissent périodiquement, sous l’autorité du Premier ministre, des comités interministériels à l’immigration et à l’intégration. Le dernier a eu lieu en 2019, permettant de bonnes avancées sur la politique d’intégration, notamment par le renforcement sans précédent des cours de français dispensés aux primo-arrivants. Certes, on peut toujours aller plus vite et plus fort ; et c’est le rôle du Parlement que de contrôler l’action du gouvernement. Mais il faut pour cela que les membres du Parlement ne se trompent pas sur la manière dont fonctionne le gouvernement.

i le pilotage existe en central, y aurait-il un problème au niveau local ? En tant qu’élu local pendant plus de deux décennies, je peux témoigner du remarquable travail effectué par les préfets, au plus proche des besoins des territoires. Représentants du gouvernement, c’est-à-dire de tous les ministres, les préfets sont les garants de l’interministérialité et de la cohérence des politiques publiques. La politique migratoire n’y fait pas exception. Les préfets assurent ainsi à la fois un rôle d’animation et de liaison entre Paris et les territoires.

Pour ce qui me concerne, je pense que cette territorialisation de nos politiques migratoires doit être renforcée avec une déconcentration accrue de moyens, juridiques comme financiers. Par exemple, dans le champ de l’intégration, je souhaite que les préfets tirent toutes les conséquences de la circulaire du 17 janvier 2019 et puissent mettre en place une gouvernance étroite de la politique d’intégration. Je plaide pour qu’avec l’appui de comités de pilotage réguliers associant les services de l’Etat, les directions territoriales de l’Ofii, les acteurs du service public de l’emploi, et les représentants des collectivités territoriales, les acteurs économiques et les associations, une feuille de route départementale soit élaborée. Elle permettrait également de recenser les actions conduites pour la politique d’intégration des étrangers primo-arrivants et des bénéficiaires de la protection internationale.

Les enjeux du débat méritent donc davantage de rigueur et une meilleure appréhension du travail des remarquables fonctionnaires qui ne sont pas une « cause-racine » (sic) des maux de la politique migratoire. Ils sont bien au contraire, ceux qui au quotidien, assurent la protection et la défense des droits des migrants, dont le premier droit à leur arrivée en France reste celui à la situation régulière qui leur assure la pleine protection de la République et la jouissance de ses opportunités.

Oui, entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin. C’est celui de la raison, du réalisme et de la République.

Vincent Ledoux est député du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat.

Plaidoyer pour l’ Ena (Vincent Dedrie)

«

Déplorant l’annonce de la suppression de l’Ecole nationale d’administration par le président de la République, Vincent Dedrie, magistrat à la Cour des comptes et ancien élève, propose dans une tribune au « Monde », de se débarrasser plutôt de tout ce qui ne va pas avec elle.

 

Tribune. Les Allemands disent « Ohrwurm », littéralement « ver d’oreille ». L’image est claire : c’est une musique sans fin, dont on n’arrive pas à se défaire. Cette chanson joue depuis des années, et finit par nous casser les tympans. Son refrain : « il faut supprimer l’ENA ». Comprenez : se débarrasser de celle qu’on appelle l’école du pouvoir, de l’entre-soi et du mépris du peuple. Eh bien supprimez-la, s’il vous plaît. Mais supprimez-la bien. Parce qu’il est bien gentil de vouloir s’en débarrasser ; encore faut-il veiller à bien le faire. Ni aux mêmes maux porter les mêmes remèdes, ni « jeter le bébé avec l’eau du bain ».

Ne nous y trompons pas, il y a du bon dans l’Ecole nationale d’administration (ENA). La diversité d’origine et de parcours y est réelle. D’anciens attachés d’administration, venus de toute la France, côtoient des recrues auparavant architectes ou avocats ; de jeunes étudiants, sortis des bancs des études supérieures, y parlent avec d’anciens professeurs, comme moi, venu du Loir-et-Cher, et qui ai enseigné en Seine-Saint-Denis ; des militaires y nouent des amitiés avec des élèves étrangers. Tout cela fait une promotion, avec un seul nom, rassemblée dans un même lieu, et avec un même objectif : servir les autres, en servant l’Etat.

L’envie d’être utile

Car l’envie d’être utile est bien là. Les futurs « énarques » fourmillent d’idées innovantes pour les citoyens – des applications pour aider les femmes victimes de violences conjugales ou pour « traduire » le jargon administratif. Ils s’engagent, à Strasbourg, dans des associations d’aide aux devoirs ou d’accompagnement de jeunes homosexuels rejetés de leur foyer. Pendant le premier confinement, la moitié des élèves de la promotion « Hannah Arendt » a très vite rejoint les administrations débordées – préfectures, ARS, cellules de crise – pour prêter main-forte.

Ne nous y trompons pas, il y a du bon dans l’Ecole nationale d’administration (ENA). La diversité d’origine et de parcours y est réelle

Le parcours proposé, enfin, est de haute tenue. L’année terrain, soit l’essentiel de la scolarité, est le moment-clé : celui de l’apprentissage des responsabilités, dans des environnements inattendus, auprès de hauts fonctionnaires chevronnés – préfets, ambassadeurs, directeurs d’administration –, mais aussi de chefs d’entreprise. Je garde de mon stage « territoires » à Lyon le souvenir impérissable d’un Etat présent, concret, modeste, au service du département, de son tissu économique et de ses habitants.

République : reconquérir le terrain perdu (Vincent Ledoux)

République : reconquérir le terrain perdu (Vincent Ledoux)

 

 

Vincent Ledoux, enseignant, député Agir du Nord estime nécessaire de reconquérir le terrain perdu de la république dans une chronique à l’Opinion.

 

Tribune

 

 

« Dieu en ligne ! C’est le titre donné par Isabelle Jonveaux à son ouvrage sur « les expériences et pratiques religieuses sur internet ». Car sur la toile comme sur les réseaux sociaux, on peut rencontrer l’âme sœur tout aussi bien que Dieu lui-même à travers de nombreuses offres spirituelles virtuelles ! Les autorités religieuses ont très vite témoigné un grand intérêt à ces nouveaux canaux et moyens d’expression, à commencer par le pape François lui-même, qui est le dirigeant le plus retweeté au monde. Benoît, son prédécesseur, avait lui aussi compris que les réseaux numériques pouvaient être de nouveaux et puissants espaces d’évangélisation et de partage de la foi. Un prosélytisme numérique totalement compatible avec les deux autres religions du Livre, le judaïsme et l’islam.

La sociologue des religions Isabelle Jonveaux a montré comment et combien les réseaux sociaux participaient de la construction identitaire, en renforçant le sentiment d’appartenance religieuse et en le rendant visible. Tout ce que l’on partage, publie — photos et textes —, les groupes auxquels on appartient, témoignent de notre identité en ligne, renforçant par là même notre appartenance à une communauté. Les réseaux sociaux sont ainsi très vite devenus de nouveaux chemins de Damas, pour le meilleur comme pour le pire. Un web religieux, immensément vaste et aux lisières ténébreuses.

Depuis plus d’un siècle en France, les religions ont reflué de l’espace public, où elles se donnaient à voir et exerçaient pouvoir, autorité et influence, vers la sphère privée. Cette sécularisation se trouve aujourd’hui contournée par Internet, qui offre aux expressions religieuses un espace discret mais visible. Paradoxalement, cette visibilité hors l’espace public offre une large dimension à ses utilisateurs et usagers et la possibilité de messages démultipliés en direction d’un public plus large que celui que la place publique offrait naguère.

« Il est devenu urgent d’améliorer et de renforcer la coopération avec les hébergeurs pour la rendre réellement efficace »

. Pour les tenants du mal, Internet est une énorme caisse de résonance, un porte-voix géant pour leurs discours haineux et leurs appels aux pires méfaits sous couvert de religion. Expulsé de France en 2012 pour avoir prêché l’antisémitisme, le port du voile intégral, le rejet de l’Occident et l’envoi dans des écoles coraniques à l’étranger des adolescents jugés difficiles ou en rupture avec le système éducatif français, l’imam d’origine malienne Almany Baradji compte aujourd’hui plus de 12 000 abonnés, une véritable petite ville ! Au passage, on peut s’interroger sur les « allers et retours au bled » de ces jeunes déscolarisés. Comment peuvent-ils réintégrer notre univers laïc et y adhérer sans réserve et sans doute, quand l’école coranique de leur pays d’origine familiale leur a inculqué la supériorité, en tout lieu et en tout temps, de la loi de Dieu sur celle des hommes ?

A l’instar de l’institution islamique sociale, plusieurs écoles coraniques (dont certaines ont été fermées administrativement) et mosquées ont créé des groupes WhatsApp pour partager les informations religieuses, les rassemblements, les avis de décès. Il suffit juste d’envoyer un message mentionnant votre identité à partir de votre compte WhatsApp pour intégrer le groupe en question. Ainsi, tout jeune disposant d’un smartphone peut intégrer un tel groupe afin d’appartenir à cette communauté, apprendre l’islam auprès d’imams sur lesquels l’Etat dispose de peu de moyens de contrôle. Après leurs cours au collège André Malraux, Djeneba, Leïla, Fatima et Ousmane se retrouvent virtuellement entre les mains de prédicateurs en totale opposition avec la laïcité à la française !

Pour Baradji et tant d’autres hélas, Internet offre un redoutable minbar (chaire d’une mosquée) à toile ouverte. Les Français l’ont si bien compris qu’ils jugent aujourd’hui efficace la création d’un délit de « prédication subversive et séditieuse » qui ciblerait, y compris en ligne, « toute prédication visant à imposer la loi religieuse au-dessus de la loi de la République ». Pour ce faire, ils demandent le renforcement des moyens dans le renseignement. Il est donc devenu urgent d’améliorer et de renforcer la coopération avec les hébergeurs pour la rendre réellement efficace.

Mais ces actions ne suffiront pas sans un véritable réarmement moral de la nation tout entière ! Car la situation que nous connaissons est bel et bien le résultat de notre faute collective, de nos petites lâchetés successives et de nos vils abandons. Nous ne croyons plus ou pas assez au projet des pères fondateurs de la République. Notre « foi républicaine » s’est attiédie, suivant en cela le courant de sécularisation des grandes religions, dont les éléments les plus radicaux dont l’islamisme est l’avatar le plus funeste trouvaient dans l’émergence d’Internet un canal dédié pour leur fabrique d’endoctrinement. C’est bien notre faute collective qui est responsable de la situation dans laquelle nous nous sommes placés.

« Après trente ans d’angélisme béat, il nous faut reconquérir le terrain abandonné naguère et que n’occupe plus seulement un esprit de revanche, mais un islamisme radical mortifère »

« Terre de mission ». Jeune professeur certifié en histoire-géographie il y a trente ans à Roubaix, j’ai tout de suite compris à l’époque combien le terrain était déjà perdu. Et ce sont les enfants des jeunes qui avaient à peine mon âge et à qui j’essayais tant bien que mal d’enseigner, qui sont aujourd’hui les élèves sur les bancs de nos collèges. A l’occasion de l’anniversaire de la triste affaire Malik Oussekine, mes élèves, dont certains portaient en classe la djellaba, m’apprenaient de quelle manière leur nouvelle génération issue de l’immigration professionnelle nous coloniserait désormais comme revanche de la colonisation française dans leurs pays d’origine au nord de l’Afrique !

A l’époque déjà, j’avais renoncé à emmener mes élèves visiter la magnifique église néogothique Saint-Martin sur la grand-place de Roubaix. Tout était compliqué ! J’étais très jeune, seul (malgré un corps professoral soudé), peu préparé et « armé » pour aborder cette véritable « terre de mission » totalement inconnue pour moi ! J’ose croire que la situation s’est nettement améliorée aujourd’hui, notamment grâce aux équipes « Valeurs de la République » mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer.

Après trente ans d’angélisme béat, il nous faut reconquérir le terrain abandonné naguère et que n’occupe plus seulement un esprit de revanche, mais un islamisme radical mortifère. La puissance publique s’est considérablement dégradée et affaiblie à mesure du non-consentement d’une large partie de la population, la notion même de savoir est dévaluée et l’aliénation audiovisuelle s’est accrue, formant une mentalité très éloignée de notre tradition, contribuant à rendre problématique le maintien de la laïcité dans son format idéal. Car, comme nous le rappelle poétiquement, mais si justement Régis Debray, nous sommes tous des êtres « maisonnables ». Refonder la maison républicaine, c’est l’objet de la loi à venir, portée par notre ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin. Le chantier est vaste, le chemin sera long. Nous devons à la fois nous protéger contre les atteintes et les attaques des ennemis de la République sur le Net et aussi rebâtir les fondations de notre maison commune ! »

Coronavirus : «les inégalités explosent avec la pandémie» (Vincent Lindon )

Coronavirus : «les inégalités explosent avec la pandémie» (Vincent Lindon )

Dans une lettre lue, le comédien revient de façon critique sur les trois années de présidence Macron et la gestion de la crise sanitaire. Il propose des solutions pour rétablir une certaine équité entre privilégiés et démunis.

«Traversé par le flot incessant des commentaires, désorienté par l’addition d’analyses souvent contradictoires, j’ai tenté de réfléchir à la question la plus banale : mais comment avons-nous pu en arriver là ?», s’interroge Vincent Lindon pour introduire son propos. «Spécialiste en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant entendre une voix simplement citoyenne», souligne-t-il, en admettant que sa légitimité à analyser n’est pas supérieure à celle d’un autre.

Spécialiste en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant entendre une voix simplement citoyenne.

«Comment ce pays si riche, la France, sixième économie du monde, a-t-il pu désosser ses hôpitaux jusqu’à devoir, pour éviter l’engorgement des services de réanimation, se résigner à se voir acculé à cette seule solution, utile certes, mais moyenâgeuse, le confinement ?», questionne-t-il. Une fois ces bases posées, Vincent Lindon commence par résumer les trois premières années du quinquennat d’Emmanuel Macron, en soulevant les controverses et affaires majeures traversées depuis l’élection. Sous couvert d’un constat fixe : «des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout». Il met d’ailleurs en avant «le goût du nouveau président pour la pompe et les rites de la monarchie», démontré selon lui dès le début du mandat présidentiel.

D’abord, l’affaire Benalla, qui avait ébranlé l’Élysée à l’été 2018. Puis la crise des gilets jaunes, la réforme des retraites et, enfin, la gestion du virus. Et les contradictions qui vont avec. «Alors que l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un poulet sans tête. Sur quoi s’interroge l’exécutif aux premiers jours de mars ? Mais sur le maintien des municipales, bien sûr ! La veille du premier tour, le premier ministre joue les contorsionnistes, invitant les Français à rester chez eux, mais, en même temps, à aller voter», s’indigne Vincent Lindon.

Alors que l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un poulet sans tête.

De la «petite grippette» à l’état d’urgence sanitaire en passant par la «schizophrénie» du discours sur les millions de masques en stock. D’abord «inutiles», puis soudainement indispensables mais «volatilisés». Le comédien s’attarde ensuite sur le cas des établissements scolaires et des garderies à l’issue du confinement. «Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus». Ni plus ni moins qu’un stratagème pour permettre aux parents de retourner travailler et sauver ainsi l’économie du pays.

Vincent Lindon place les inéquations au centre de son discours. «Déjà insupportables, les inégalités ont explosé avec la pandémie. Confinés dans des logements exigus ou contraints d’affronter les périls, les plus fragiles vivent des jours terriblement difficiles. Et leurs lendemains ne chantent pas. Après la crise sanitaire, ils seront sûrement les premières victimes de l’inévitable catastrophe économique et sociale».

Après les remontrances, l’heure est aux solutions. «L’État ne pouvant pas tout, il me paraît impératif d’innover. Comment ? En demandant aux plus grosses fortunes une solidarité envers les plus démunis. Cette idée, juste et légitime, pourrait prendre la forme d’une contribution exceptionnelle, baptisée “Jean Valjean”, conçue comme une forme d’assistance à personnes en danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros, sans acrobaties, à travers une taxe progressive de 1 % à 5 %, avec une franchise pour les premiers 10 millions d’euros», propose Vincent Lindon.

«Rendre passible de longues années de prison ferme tout acte de corruption avérée d’un élu»«définir des couloirs judiciaires dédiés, pour éviter qu’on ne juge que des cadavres» et «augmenter fortement la rémunération des hommes et des femmes qui choisiront de servir la collectivité avec compétence, zèle et intégrité», telles sont les réformes «essentielles» imaginées par le comédien pour rétablir une certaine équité entre la population.

«Même si elles ne résolvent pas l’ensemble des problèmes auxquels notre époque est confrontée, elles m’apparaissent nécessaires pour rétablir l’indispensable confiance du peuple en ses représentants, enfin comptables de leurs promesses comme de leur action, et responsables de leurs erreurs», conclut-il.

«Coronavirus: drôle de guerre…» ( Vincent Lamkin ,Comfluence)

«Coronavirus: drôle de guerre…» ( Vincent Lamkin ,Comfluence)

 

« Indifférent à nos affres, le printemps tape déjà à nos fenêtres – soleil au poing. On peut à nouveau les ouvrir en grand pour le faire entrer, tel un vieil ami : c’est une façon comme une autre de prendre l’air. Pas un bruit de voiture ou presque ne vient troubler le silence alentour. À Paris, où l’on entend les oiseaux chanter, on se croirait presque à la campagne ou à Venise – qui se paie des vacances bien méritées… Dans le creux de l’après-midi, les bruits alentour résonnent comme dans une cour d’immeuble les soirs d’été : bruits de vaisselle, filets de voix, coups de feu à la télévision, traces fugaces d’un passage, etc.

Éternel retour donc. Dans l’air tiède et limpide, cependant, règne un curieux sentiment de fin du monde. Comme toujours, on aime à se gargariser de mots, à les coller aux mauvais endroits… On savait déjà que certains se croient en France en dictature ; nos gouvernants, eux, se découvrent en guerre. Drôle de guerre… Faut-il se souvenir que la dernière de ce nom a fini en débâcle… Ici, le front se joue à l’arrière, là où l’on soigne les blessés, c’est-à-dire dans les hôpitaux. Ici, les usines qui tournent à plein sont celles qui nous arment en nourriture et en papier hygiénique. Nous avons fait le plein de munitions (certains, pressés de se battre sans doute, plus que d’autres). Il faudrait désormais, dans le moindre de nos gestes, y compris ceux-là, et dans la moindre de nos responsabilités, investir un héroïsme et une fierté qui ne sont pas de mise.

Dans Alias Caracalla, son journal de guerre en quelque sorte, le merveilleux Daniel Cordier, qui fut en France occupée le secrétaire de Jean Moulin jusqu’à son arrestation, évoque le samedi 6 juillet 1940. Il est à Londres, et depuis six heures du matin L’Olympia est une ruche qui se prépare à accueillir le Général de Gaulle. Cordier ne l’a encore jamais vu… « Pendant que le colonel Magrin-Verneret ordonne “A vos rangs, fixe !”, un officier apparaît. Son corps se découpe en ombre chinoise sur le fond lumineux. Il est mince et démesuré. En franchissant la porte, il se baisse légèrement à cause de son képi. Il s’avance lentement vers nous, suivi d’un jeune gradé, puis s’immobilise dans l’alignement des sections et salue. C’est le général de Gaulle. »

Quels sont les premiers mots qu’il adresse à ces très jeunes ou moins jeunes Français, venus le rejoindre à Londres pour continuer le combat : « Je ne vous féliciterai pas d’être venus : vous avez fait votre devoir. » Qui pourrait encore prononcer de telles phrases ? Et qui pour les accueillir ? Notre devoir et nos devoirs… Comme les enfants, scolarisés à demeure, voilà pourtant ce qu’il nous reste à faire de mieux. Sans pathos, sans excès.

Nous avons tous, bien sûr, notre mot à dire sur la chose, à commencer pour lire dans les entrailles du monstre, c’est-à-dire de l’événement. Merveilleusement, chacun, en prédicateur avisé, réussit à voir là ses aspirations ou ses craintes se révéler, ou les deux à la fois : le drame favorisant la lucidité. À la valeur absolue de la liberté et à la foi dans un monde sans frontière et sans mur, répond le nécessaire rapatriement de nos capacités de production et un repli de bon sens face à une mondialisation qui nous montre, enfin, l’évidence et l’absurde de ses excès.

Aux vertus d’une décroissance heureuse, fut-elle imposée par les événements, et au bonheur d’un monde où les eaux redeviennent translucides et où les animaux, accostant de nouveau à nos rivages, nous reviennent d’un Eden perdu, répond le progrès scientifique et technologique, seul capable de nous sauver et de nous permettre par une grande solidarité planétaire, d’aller de l’avant et de vaincre tous les caprices de la nature, là où jadis nous les subissions. Etc.

Cette guerre n’est donc pas seulement celle qu’on croit – guerre de tous, contre un ennemi qui n’est visible qu’au microscope –, mais bel et bien aussi, sous cet autre visage, la poursuite de cette guerre des idées et des valeurs qui tiraille en profondeur notre époque et qui nous interroge collectivement quant à l’avenir de l’humanité et du monde et aux chemins à suivre.

Plus rien ne sera comme avant donc (une fois encore), puisqu’il faut monter d’un cran dans les leçons à tirer de l’Histoire. Mais n’avons-nous pas cependant, à l’instant présent, forts de nos éternelles contradictions, qu’une seule envie : que tout redevienne, plus ou moins, comme avant ? »

Vincent Lamkin, associé-fondateur de l’agence Comfluence et co-Président d’Opinion Valley.

«Soyons sérieux…». ( Vincent Lamkin)

«Soyons sérieux…». ( Vincent Lamkin)

 Vincent Lamkin, associé fondateur de l’agence Comfluence, co-Président d’Opinion Valley considère que la société manque de sérieux.

Un  article intéressant mais qui légitime le changement au nom d’ un « sérieux’ dont l’auteur ne définit pas grand chose. des arguments de sociologue  non sans fondement  mais trop mâtinés de philosophie publicitaire au service du matérialisme.  La  référence « littéraire  » à Frédéric Beigbeder hypothèque la pertinence  de la réflexion.  ( tribune dans l’Opinion)

Vincent Lamkin

 

« En 1963, Vladimir Jankélévitch publia une belle réflexion sur le temps et l’action, dans un essai intitulé L’aventure, l’ennui, le sérieux. Trois mots qui sonnent sans doute étrangement aux oreilles de nos contemporains, tant ils résument l’envers des aspirations qui gouvernent nos sociétés occidentales. Des garantiesdes loisirs et du fun : n’est-ce pas là en effet désormais l’essentiel du programme ? Osons voir dans ces trois « états » un utile contrepoids… Matière à formater des vœux pour l’année qui vient.

La société, au nom de la prévention, ne cesse de nous mettre en garde […]. La prudence devient l’autre nom de l’affolement », écrit Pascal Bruckner dans son dernier essai, Une brève éternité.

Peu à peu, avec les meilleures intentions du monde, nos sociétés ont pris en grippe l’inconnu, et avec lui toute forme d’incertitude. Cela ne les rend ni plus heureuses, ni plus sereines. L’avenir, qui n’est jamais écrit, semble en effet n’avoir plus que deux portes de sortie : l’apocalypse ou un futurisme technologique déshumanisé…

Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie de l’inconséquence et d’ignorer les dangers quand on les sait, mais de se souvenir que vivre c’est aussi honorer une part d’incertitude et d’inconnu, et de savoir y faire face avec courage et curiosité. La valeur de nos décisions est aussi à ce prix. En ce sens, la vie est une aventure à vivre.

Passant d’une providence extatique hasardeuse à une providence étatique escomptée infaillible, l’Homme moderne veut dormir sur ses deux oreilles. C’est un progrès certes, à la condition que nos responsabilités individuelles et nos libertés fondamentales ne soient pas réduites à quémander des droits et des garanties qui tombent dont on ne sait quel ciel. Que des adolescents se préoccupent de leur retraite, comme si elle était le cap de leur vie, doit nous interroger sur notre société.

Car doit régner désormais la programmation et la sécurisation de nos destinées. Il ne s’agit plus de partir à l’aventure mais de dérouler un programme préétabli dans lequel ne sont bienvenues que les surprises balisées. L’aventure, il y a des bouquets TV et des séries pour ça !

 

Pas plus que l’aventure, l’ennui ne saurait être une fin en soi ou un idéal. Mais c’est, là aussi, en miroir de notre époque qu’il est intéressant d’en méditer la valeur et le sens, face à la montée d’un totalitarisme de la connexion permanente.

L’enfant que je fus a une dette envers l’ennui : une dette de rêve, d’imagination, de créativité, de relation sensible au réel et au temps. Les enfants ne regardent plus beaucoup le paysage en voiture et ils ne s’ennuient plus à table : smartphones et tablettes leur tiennent lieu de réel et de possible.

Les adultes ne sont pas en reste. Les technologies, la société du spectacle et de l’information continue nous sur-sollicitent. Les stimulis sont à la mesure de nos conditionnements et de nos certitudes. Que l’on s’emporte, que l’on s’émeuve, que l’on s’engage, tout cela a le goût programmé d’un jeu de rôles, dans le champ fermé des possibles d’un jeu vidéo.

S’affranchir de ces occupations-réflexes qui banalisent nos émotions, stérilisent notre créativité, formatent nos attitudes, pour reprendre le contrôle d’un temps vierge sans savoir immédiatement qu’en faire et qu’en penser, est salubre. « L’esprit pur de la vie en fuite avec le temps » écrivit jadis Pierre Louÿs…

 On n’aime pas s’ennuyer mais l’on aime rire, peut-être pour ne pas s’ennuyer… Dans son dernier livre, où un smiley tient lieu de titre, Frédéric Beigbeder dénonce ces tribunaux populaires et médiatiques du rire institutionnalisé ainsi que le nihilisme que finit par générer le passage à la toise de la grosse blague qui tâche tout ce qui passe… Il ne s’agit pas non plus ici de condamner le rire libérateur, comme le fait Jorge de Burgos dans Le Nom de la Rose – l’humour et l’ironie sont bien sûr des armes de construction massive de notre esprit critique. Reste que la montée des populismes, la défiance généralisée envers les élites, le dégagisme et la pratique désinvolte d’un cynisme sans horizon sont aussi nourris par cette société-là.

Le sérieux ne s’oppose pas au rire mais à la perte de rationalité, de rigueur et d’intégrité intellectuelle dans l’appréhension du réel – que ce soit par crédulité, par aveuglement, par superstition, par malhonnêteté intellectuelle.

Que des vérités scientifiques soient concurrencées par des âneries qu’on croyaient reléguées dans le bazar des superstitions ou des croyances ancestrales nous invite à penser que le sérieux n’est pas une aventure ennuyeuse !

Vincent Lamkin, associé fondateur de l’agence Comfluence, co-Président d’Opinion Valley.

 

 

Industrie : le problème du recrutement (Vincent Charlet)

Industrie : le problème du recrutement (Vincent Charlet)

 

Vincent Charlet, délégué général du think tank La Fabrique de l’industrie souligne les problèmes de recrutement et de reconversion des salariés dans l’industrie (interview La Tribune)

 

 

. Comment expliquez-vous les difficultés des salariés de l’industrie à retrouver du travail ?

VINCENT CHARLET - Dans une récente étude, nous avons analysé le devenir des salariés des secteurs exposés à la mondialisation lorsqu’ils perdent leur emploi. Qu’est-ce qui se passe lorsque les salariés de l’industrie sont victimes d’un licenciement économique ? Le premier constat est que cela leur arrive moins souvent qu’à ceux qui travaillent dans des secteurs abrités de la mondialisation. Autrement dit, la compétition mondiale détruit moins d’emplois que la compétition locale.

En revanche, quand ils sont victimes de licenciement, c’est plus difficile pour eux de se reconvertir. Tant que la personne est en poste, elle améliore son employabilité en perfectionnant ses compétences métier. En revanche, en cas de pépin ou de retournement de la conjoncture, l’avenir économique du salarié à court terme dépend de sa capacité à se vendre à un nouvel employeur, éventuellement dans un autre secteur. Il est donc nécessaire pour lui de passer une partie de son temps en activité à développer des compétences transversales plutôt que des compétences métier. D’autant que les salariés sont amenés à piloter un nombre plus vaste de fonctions en étant un peu moins experts de chacune de ces fonctions. Ce faisant, la perte des compétences métier fragilise les salariés mais aussi les entreprises, parce qu’elles perdent des compétences incorporées. Il faut accompagner l’évolution des techniques en faisant des choix judicieux.

Quels peuvent être les leviers pour inciter les entreprises et les salariés à se former à l’industrie du futur ?

Un des enjeux est de savoir comment la France peut développer des filières de formation sur les nouvelles compétences de codage, de data mining, de big data. La France possède des institutions d’enseignement et de formation dans le supérieur, en particulier des écoles d’ingénieurs, qui sont dans l’ensemble assez réactives et branchées sur les besoins industriels. Et même si elles réagissent avec un peu de retard, je n’ai pas trop d’inquiétude. Ces institutions vont développer des formations qui correspondent aux besoins du marché du travail. S’il y avait un grave déficit, cela finirait par se voir.

Quels sont les enjeux pour les travailleurs du point de vue des compétences et d’organisation dans le secteur industriel ?

Le besoin en personnels sachant interagir sur une interface numérique se renforce. Certains DRH m’ont signalé que cela faisait partie des cinq ou six compétences clés qu’ils avaient repérées. En parallèle, des aspects organisationnels accompagnent cette transformation numérique. L’organisation du travail se déplace progressivement vers des schémas dans lesquels les hiérarchies sont plus plates et les équipes plus autonomes. Les gens sont plus polyvalents et échangent davantage d’informations avec leurs « voisins ».

L’opérateur de demain devra être plus qualifié, plus autonome. Parfois, cette montée en autonomie finit par se faire au détriment des compétences métier. Les employeurs sont alors confrontés à un dilemme. Certains déplorent d’avoir des apprentis chaudronniers qui ne savent pas tenir un chalumeau mais qui savent programmer un robot, et d’autres déclarent qu’ils ont besoin de chaudronniers sachant programmer mais qu’ils n’en trouvent pas.

À volume de formation constant, il est difficile de permettre aux apprentis de maîtriser les deux compétences. C’est aussi un dilemme pour la formation continue des ouvriers déjà en poste.

Du côté des dirigeants et des cadres, quels sont les principaux défis ?

L’enjeu majeur est de savoir comment les entreprises et les managers accompagnent au juste rythme l’expansion de leur périmètre d’activité et la perte de certaines compétences métier sans que cela fragilise les organisations et les individus. Le défi dans le cadre de l’industrie du futur n’est pas d’imaginer les métiers de demain. Je pense qu’au regard de la réactivité du système de formation le marché du travail répondra bien à la question.

En revanche, l’évolution des compétences des personnes est un sujet compliqué. C’est un sujet socialement et politiquement lourd. Si l’évolution des compétences des actifs se fait au même rythme que le progrès technique, on peut assister à un phénomène schumpétérien favorable. Le progrès technique peut développer de nouvelles activités qui viennent remplacer les anciennes. Si les deux évolutions ne se font pas au même rythme, les ajustements, même s’ils sont temporaires, peuvent être brutaux. Le spectre du chômage technologique peut revenir avec des gens qui ont peur que les robots et l’intelligence artificielle détruisent des emplois. À long terme et en théorie on sait qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur mais, même si ce n’est que transitoirement juste, ça peut être très problématique.

Êtes-vous optimiste sur la formation des gens à l’industrie du futur ?

Il ne faut pas être optimiste, ni pessimiste, mais volontariste. On ne peut pas nier que le progrès technique induise des changements dans l’organisation du travail. Mais nul ne peut affirmer que ces changements sont positifs ou négatifs. Les nouvelles technologies peuvent donner lieu à l’amélioration des conditions de travail et à des créations d’emploi, ou l’inverse. Tout dépend des conditions dans lesquelles les technologies sont déployées. Cela dépend du modèle économique de l’entreprise, de la qualité de son dialogue social, de sa pratique de formation.

Les études macroéconomiques sur la recherche et développement finissent par conclure que la R & D toute seule n’est pas une poule aux oeufs d’or. La création de richesse se manifeste quand il y a une politique de formation, quand on dispose d’une main-d’oeuvre suffisamment formée pour tirer parti des ressources offertes par les nouvelles technologies. On ne peut pas considérer le déploiement technologique sans penser en même temps à la formation et à l’organisation du travail. Sinon, c’est comme cela que l’on voit ressurgir le risque d’asservissement de l’opérateur au robot.

Quelles sont les difficultés rencontrées par les chefs d’entreprise pour recruter dans l’industrie en général et dans l’industrie du futur ?

Les difficultés des industriels aujourd’hui pour recruter sont assez anciennes et représentent un véritable boulet pour les entreprises. C’est une des raisons principales de la décroissance ou de la faible croissance dans certaines entreprises industrielles. Les chefs d’entreprise ne peuvent pas trouver de ressources humaines alors que leurs carnets de commandes sont pleins. La situation typique est celle d’une entreprise de taille moyenne dans un territoire peu dense qui a besoin de gens compétents et bien formés dans des métiers industriels en tension comme les chaudronniers, les soudeurs. Même des entreprises aussi prestigieuses qu’Orano (ex-Areva) ou les chantiers navals ont du mal à recruter dans ces métiers.

En outre, l’industrie souffre d’un problème d’image. Il y a beaucoup de secteurs d’activité qui ont ce sentiment. C’est un diagnostic qu’on entend souvent dans le BTP, dans l’artisanat, dans l’agriculture. Dans certains territoires, le recrutement est le problème numéro un. Les entreprises industrielles ont aujourd’hui un appareil de production qui tourne au maximum de ses capacités, elles investissent relativement peu dans des biens d’équipement. Le parc industriel s’étend peu et il a parfois des difficultés à répondre à la demande.

L’industrie du futur est encore un scénario abstrait pour un grand nombre d’employeurs industriels, notamment dans des territoires moins accessibles. Ce n’est pas dans ces zones que le récit de l’industrie du futur fait le plus d’émules. Les grands groupes ont moins de problèmes de recrutement, ils sont bien impliqués dans la transformation numérique et l’industrie du futur.

Avec les différentes vagues de la décentralisation, les régions ont vu leurs compétences économiques renforcées. Quels sont les principaux défis pour les acteurs régionaux ?

Pour la plupart des territoires, le principal enjeu de l’industrie du futur est celui de la sensibilisation et de la persuasion. Il y a encore un grand nombre de PME qui ne se sentent pas concernées. Par ailleurs, les régions ont un rôle très important à jouer en matière de formation. Il faut réduire la concurrence entre l’offre de formation professionnelle portée par les branches et celle portée par l’Éducation nationale. Certains proposent de rapprocher les deux. Je pense que c’est une réflexion qu’il faut poursuivre.

«Une approche industrielle des enjeux climatiques» !!! (Vincent Champain)

«Une approche industrielle des enjeux climatiques» !!! (Vincent Champain)

 

Une contribution intéressante de Vincent Champain, économiste  et dirigeant d’entreprise, dans un article d’Usine nouvelle 

Vincent Champain  tente d’intégrer dans la problématique climatique la logique économique et l’approche industrielle. Tout n’est pas faux dans cet argumentaire mais le renvoi permanent à l’approche industrielle discrédite un peu le discours. L’exemple des tomates dont la production à l’autre bout du monde serait  plus pertinente que la production locale dans des serres chauffées qui polluent parait en effet douteux. La question centrale est de savoir si la société a vraiment besoin de consommer des tomates en dehors des saisons locales. En clair,  le mode de consommation et de production et de distribution est insuffisamment posé même si des éléments de réflexion sont pertinents par rapport notamment au coup de l’énergie

 

« A la veille de la COP24 à Katowice, en Pologne, bien des indicateurs sont au rouge : la consommation mondiale de charbon augmente à nouveau en 2017, celle de pétrole accélère. La production d’électricité « verte » augmente, mais la demande mondiale d’électricité augmente deux fois plus. Les Etats-Unis ont annoncé leur sortie de l’accord de Paris, et le parlement australien n’a pas voulu mettre ses engagements dans la loi.

Ces difficultés tiennent en partie au coût des actions retenues pour réduire les émissions – le soutien aux énergies renouvelables, des subventions aux solutions « vertes » ou des normes d’émissions pèsent sur les prix de l’énergie ou les finances publiques, et les normes d’émission sur le prix des véhicules.

On pourrait penser qu’il n’y a pas le choix, mais c’est inexact. Ainsi, la Chine pourrait réduire ses émissions de 2 à 6 % en adoptant des « bonnes pratiques » (1) en matière de production et d’utilisation des engrais. Il en va de même pour de nombreux produits (deux-roues électriques qui peuvent remplacer des deux-roues généralement gourmands en carburant, processus industriels…), qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre à un coût par tonne d’équivalent CO2 évité très bas.

. De nombreux freins nous privent des solutions les plus performantes. D’abord, la méconnaissance des meilleures technologies disponibles dans un domaine donné. Les clients potentiels ne connaissent pas ces solutions et le « green washing » (stratégie de communication visant à mettre en avant des solutions « vertes » qui ne le sont qu’à moitié) ne leur facilite pas la tâche. Le deuxième frein tient à l’opacité des critères retenus pour favoriser ou non certaines technologies : souvent peu économiques, ils ne favorisent pas particulièrement les solutions les plus performantes.  Pour s’attaquer à ces deux freins, il suffirait de donner plus de transparence au rapport coût/impact climatique, par exemple en publiant le coût par tonne de CO2 évitée. Sinon des solutions très abordables (la reforestation a un coût d’environ 10 euros/tonne de CO²) sont difficiles à départager de projets « verts » en apparence, mais qui le sont nettement moins (certains biocarburants atteignent 1 000 €/tonne de CO² évitée).

Il subsiste par ailleurs de nombreux a priori. Par exemple, certains rejettent l’idée que le commerce puisse parfois contribuer à réduire les émissions. Or, ce qui compte, ce sont les émissions sur l’ensemble de la vie des produits, la distance séparant le lieu de production et le lieu de consommation n’étant qu’une variable parmi d’autres. Il est ainsi plus efficace du point de vue climatique de consommer des tomates acheminées par bateau et produites au Maroc que des tomates cultivées en France dans des serres chauffées puis transportées en brouette ! Et le commerce de services, de procédés de production et de technologies « vertes » permet de réduire les émissions. Or les échanges de biens et services « verts » représentent entre 10 % et 15 % de l’ensemble des exportations européennes, une proportion qui ne cesse de progresser malgré la crise. Ainsi, il existe de nombreuses voies pour réduire les émissions à un coût limité. Pour cela, il faut non pas partir du principe que l’industrie est l’ennemie du climat, mais au contraire adopter une approche « industrielle » à ces questions, en cherchant à la fois à augmenter le volume des actions mises en œuvre et à réduire leur coût. »

Vincent Champain, cadre dirigeant et président de l’Observatoire du Long Terme, think tank dédié aux enjeux de long terme.

 

Primaire de la gauche : Vincent Peillon en retard de cotisation depuis 3 ans !

Primaire de la gauche : Vincent Peillon en retard de cotisation depuis 3 ans !

Ce n’est pas la première fois qu’un haut responsable du PS est dénoncé pour n’avoir pas payé se cotisations à son parti. Ce qui démontre d’ailleurs que le PS n’est pas vraiment un vrai parti mais plutôt un club d’élus et de candidats à l’election. Cette fois c’est Peillon qui est pris la main dans le sac. Le pire c’est qu’il est aussi député européen.  Selon le Canard enchainé  Peilon doit 20 000 euros depuis 3 ans ! Une paille sans doute pour ces bobos du PS qui vivent de la politique. Il ya évidemment lieu de inquiéter sur les compétences de gestion financiere  du nouveau candidat de la primaire de la gauche et aussi de la probité de ce philosophe. Un personnage certes intelligent mais un peu hors sol qui  lui a aussi (avec bien d’autres)  contribué à mettre la pagaille dans uen éducation nationale déjà très déstabilisée. La candidature de Peillon sort une peu du chapeau elle a été largement suggérée  par ceux qui militent pour tout sauf Valls c’est à dire des responsables qui ont des comptes à régler  avec Valls comme Hollande, Ségolène Royal, Hidalgo, Taubira, Aubry et beaucoup d’autres. Vincent Peillon  a brusquement émergé pour mettre des bâtons dans les roues d’un Valls qui set fait beaucoup d’ennemis autant par ses orientations libérales que surtout par son autoritarisme et son mépris de la concurrence à la succession de François Hollande.  D’après l’hebdomadaire, le nouveau candidat à la primaire de la gauche devait donc environ 20 000 euros au Parti socialiste. Une dette dont il se serait « acquitté », selon des membres du Parti socialiste. Selon Le Canard enchaîné, Vincent Peillon avait jusque-là « superbement ignoré les relances qui lui ont été faites par mail ». Or le temps pressait : le candidat se devait de régulariser sa situation avant le 15 décembre à 18 heures, sous peine de ne pas pouvoir concourir à la primaire, affirmait un proche de Jean-

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