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La fumisterie de la ville du quart d’heure

La fumisterie de la ville du quart d’heure ?

Pour justifier le fumeux concept de « ville du quart d’heure » un papier dans la Tribune tente d’attribuer sa contestation aux réseaux d’extrême-droite et complotistes . Une manière pas forcément très habile de discréditer les arguments contre la sur-urbanisation et l’urbanisme écolo dingo.

Le caractère fumeux de la ville du quart d’heure est déjà dans son énoncé. En effet, le concept est suffisamment élastique pour définir une zone de 2 km ou de 20 km de diamètre. Tout dépend en effet des conditions de mobilité . Une mobilité qui serait dans le cadre de la ville du quart d’heure assurée essentiellement par la marche à pied et le vélo. Un vrai raisonnement de bobos! Quid du déplacement des enfants, des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées, des malades. Qui serait en capacité de résister aux conditions climatiques tous les jours. Qui a déjà fait 5 ou 10 km simplement sous la pluie en vélo. Un joli concept mais applicable seulement au printemps quand le ciel est favorable et quand on n’est pas contraint par les horaires. En fait, ces zones à à haute intensité sociale et à faible émission sont des quartiers souhaités par la bourgeoisie qui ignore sans doute que les plus défavorisés eux sont condamnés à être rejetés de plus en plus loin et parfois à 50 km d’une ville en raison en particulier du prix du foncier et du cout des loyers. NDLR

Après des années de plaidoyer inlassable pour promouvoir des quartiers plus verts et plus accessibles, où les nécessités quotidiennes peuvent être atteintes en quelques minutes à pied ou à vélo, les promoteurs de la ville du quart d’heure sont soudainement la cible de théories conspirationnistes d’extrême-droite. Leur idée a eu son moment de gloire, non pas en tant qu’espaces urbains centrés sur les personnes, mais plutôt en tant que prisons dystopiques d’un quart d’heure, ses opposants affirmant qu’elles menacent la liberté individuelle.
Pourtant, alors que la société est de plus en plus fracturée et fragmentée, ce concept pourrait être la solution pour combler nos fossés. En créant des quartiers plus ouverts, plus intégrés et plus sains, il est possible de rétablir les liens personnels, seul antidote à la polarisation.

Le concept de ville du quart d’heure est apparu dans les années 1990 comme une alternative au paradigme du zonage à usage unique qui avait dominé l’urbanisme de l’après-guerre. Certains disent qu’il trouve ses racines dans les principes d’urbanisme du XIXe siècle qui prônaient l’accessibilité piétonnière et la vie en communauté. Il s’agit de l’ultime développement à usage mixte où les résidences, les écoles, les magasins et les parcs se côtoient et sont accessibles en quelques minutes à pied ou à vélo. L’objectif n’est pas seulement de réduire la dépendance à l’égard des véhicules polluants et d’éliminer les longs trajets domicile-travail, mais aussi de réduire les déserts alimentaires et de promouvoir des modes de vie plus sains et plus durables.
Les villes du quart d’heure présentent des défauts légitimes, notamment celui de renforcer la ségrégation spatiale si elles ne sont pas correctement planifiées. Pour bien faire, il faut se concentrer sur l’équité. Cela signifie qu’il faut planifier et encourager la création de quartiers intégrés et à revenus mixtes.
Comme le montrent nos recherches avec Ed Glaeser, professeur à Harvard, les personnes à faibles revenus ont besoin de pouvoir se déplacer au-delà de leur propre quartier, vers des emplois et des opportunités dans d’autres parties de la ville.

Malgré tout, l’idée des villes du quart d’heure a reçu un coup de pouce inattendu de la pandémie de COVID-19. De nombreux maires et conseils municipaux ont profité des confinements pour repenser les espaces urbains, en verdissant les quartiers et en réduisant les espaces dédiés aux voitures. Des quartiers dits « complets » ont commencé à apparaître dans de nouveaux lotissements, de Paris, France à Cleveland, Ohio, reliant chaque partie de la ville pour en faire un tout accessible à pied et agréable à vivre.

Mais au début de cette année, ce qui était considéré comme un succès de la pandémie a été pris dans la tourmente de la polarisation politique et des théories du complot en ligne. Une initiative bien intentionnée pour désengorger les rues d’Oxford, en Angleterre, a été accueillie par une vive résistance du public et une indignation en ligne en raison des restrictions proposées à l’utilisation de l’automobile. Les critiques, qui se sont vite propagées de l’Angleterre aux États-Unis, ont décrit les mesures d’urbanisme comme une tentative de confiner les gens dans leurs quartiers et comme faisant partie d’un complot mondial néfaste pour suspendre les droits naturels au nom de l’action climatique. Un politicien conservateur local a ridiculisé la ville du quart d’heure en la qualifiant de « concept socialiste ».

Alors que les critiques farouches font partie de la guerre culturelle plus large en cours en Amérique du Nord et en Europe occidentale, elles représentent également un risque existentiel pour la refonte des villes résilientes et l’action climatique au sens large. Après tout, les villes sont les contributeurs majeurs aux émissions de gaz à effet de serre. Nombre d’entre elles souffrent d’une empreinte carbone importante, d’effets d’îlot de chaleur aggravants et d’une surutilisation des voitures. Pourtant, le contrecoup pourrait dissuader certains dirigeants politiques d’investir dans des solutions vertes, tant dans les quartiers existants que dans ceux qui sont en cours de planification.

Qu’est-ce qui a rendu la ville du quart d’heure si susceptible à cette attaque virulente de l’extrême droite? Tout d’abord, la résistance est liée à une anxiété générale, suite au COVID-19, face à un État envahissant. Lorsque les théoriciens du complot qualifient la ville du quart d’heure de « confinement climatique », ils font appel au sentiment anti-confinement qui a balayé le monde presque aussi rapidement que le virus, réclamant des libertés personnelles sans entrave et s’opposant aux confinements, aux masques et aux vaccins. Alors que la pandémie a reculé, ils ont porté leurs soupçons sur la crise climatique et sur tout changement qu’elle pourrait entraîner, de la surveillance des émissions à la micro-mobilité, en passant par les pailles en papier et les cuisinières à gaz.
Cette réaction violente est également un symptôme du préjugé anti-urbain persistant qui règne dans de vastes régions de l’Amérique du Nord et de l’Europe occidentale. Les appels à réduire l’utilisation des voitures et l’insistance sur le caractère non durable de la dépendance aux combustibles fossiles sont exaspérants pour les habitants des zones rurales et des banlieues qui ressentent déjà une certaine amertume envers le pouvoir qu’ils perçoivent comme étant disproportionné et concentré dans les villes.

Pourtant, il vaut la peine de souligner que la grande majorité de ces critiques sont fausses, voire dangereuses. Elles découlent de griefs légitimes, mais ont été cultivées et diffusées par des interprétations malveillantes et des tromperies intentionnelles. Il est vrai qu’une série d’enclaves autonomes ne constituerait pas une véritable ville, mais ce n’est pas ce à quoi cette idée aspire. Nous pourrions même la renommer « ligne de base du quart heure » pour souligner que de telles enclaves ne visent qu’à capturer l’essentiel, créant ainsi la flexibilité, et donc plus de liberté, pour sauvegarder nos longs trajets pour les déplacements importants : au stade de football, au nouveau restaurant ou chez des membres de la famille de l’autre côté de la ville. En bref, l’idée originale est que les gens devraient avoir la « liberté » d’accéder à la plupart de leurs besoins quotidiens en moins d’un quart d’heure. Les théories du complot, en revanche, prétendent à tort que les gens seront « contraints » de vivre dans cette zone. Il suffit de changer un mot pour que tout le sens soit inversé.

Il est peu probable que le changement de nom ou les polémiques suffisent à convaincre les détracteurs. Après tout, la guerre culturelle s’étend à tout, des cuisinières à gaz aux M&Ms ; les maires, les urbanistes et les passionnés de la ville n’ont tout simplement pas les outils pour gagner. C’est précisément pourquoi nous avons besoin de la ville du quart d’heure, pour faciliter les connexions en personne significatives et durables que l’Internet ne peut pas offrir. L’espace physique est doté d’une inévitabilité de rencontre ; les personnes que vous pourriez trouver désagréables ne peuvent pas être filtrées.

Nos recherches au MIT révèlent que lorsque nous n’interagissons pas en personne, nous perdons ce que les sociologues appellent les « liens faibles » avec les connaissances occasionnelles qui peuvent nous sortir de nos chambres d’écho.

Que pourrions-nous faire pour sauver la ville du quart d’heure de ses détracteurs? Il faut que nous montrions nos idées de façon plus directe. Avec des interventions peu coûteuses et légères – comme la piétonisation des rues avec de la peinture jaune – nous pouvons montrer aux gens à quoi ressemblent nos idées en pratique et attirer une participation et un soutien publics organiques. Il vaut également la peine de rendre cela amusant. Les discours sur la durabilité de la crise climatique et l’austérité ne fonctionnent pas, les festivals de rue et les terrains de jeux oui.
Au lieu d’être un champ de bataille, la ville du quart d’heure peut devenir un terrain d’entente, pour une société qui en a beaucoup trop peu.

Carlo Ratti est professeur de technologies urbaines au Département d’études urbaines et de planification du MIT, où il dirige le Senseable City Lab et est cofondateur de Carlo Ratti Associati.
Robert Muggah est cofondateur et directeur principal du SecDev Group et cofondateur de l’Institut Igarapé. Il est conseiller du Global Risk Report.
Par Carlo Ratti et Robert Muggah (*)

Société– » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

Société– » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

 

par Emmanuel Desmaizières, Icade Promotion)

 

 

C’est le dilemme de l’urbanisation: faut-il faire entrer la campagne dans les villes où comme le disait l’humoriste Alphonse Allais transporter les villes à la campagne ? La contribution d’Emmanuel Desmaizières peine à convaincre surtout avec la proposition « d’un arbre par habitant »  y compris sur le balcon. La vraie question non abordée est celle de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. 

Inter view

Les promoteurs ne peuvent plus faire comme avant et doivent adopter une stratégie bas-carbone pour réduire leur empreinte environnementale. Illustration avec le groupe Icade. (Cet article est extrait de T La Revue n°12 – « Climat : Et si on changeait nous aussi ? », actuellement en kiosque).

 

 

Lors de la présentation de votre stratégie bas-carbone en septembre 2021, Icade a lancé une filiale baptisée « Urbain des bois » et s’est engagée à faire certifier 100 % de ses programmes de bureaux neufs de plus de 5 000 m2, ainsi que 50 % de ses logements par le label d’État « Énergie positive et réduction carbone ». Un an après, où en êtes-vous dans vos démarches ?

Emmanuel Desmaizières Nous avons atteint nos objectifs, et avons même accéléré ! En effet, nous avons décidé d’aligner nos trois métiers sur une trajectoire 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris. Pour ce faire, nous nous sommes fixé, pour le pôle Promotion, de réduire nos émissions carbone de nos activités de 41 % entre 2019 et 2030. D’ores et déjà, la majorité de nos projets sont bas-carbone et, pour la plupart, dépassent largement les exigences de la Réglementation Environnementale (RE2020). Chez Icade Promotion, nous avons par exemple plus de 475 000 m2 de projets en construction bois, en cours ou livrés. Par exemple, le Village des athlètes à Saint-Ouen-sur-Seine, en construction mixte bois/béton bas-carbone et éco-conçu avec du réemploi, n’émettra que 740 kg de CO2 par mètre carré, soit 50 % de moins par rapport à un programme traditionnel.

L’économie circulaire va-t-elle devenir la norme dans le BTP ?

E.D. Nous avons été précurseurs en la matière en créant avec Egis, dès 2017, Cycle Up, une plateforme de réemploi pour mettre à disposition des matériaux d’un chantier A à un chantier B. Nous récupérons ainsi des cloisons, des portes, des sanitaires ou encore des faux planchers que nous réinstallons dans des projets neufs. Force est de constater que l’ensemble du secteur s’est saisi de ce levier et que le réemploi fait désormais partie du cahier des charges des grandes opérations qui sont menées. À titre d’exemple, sur le Village des athlètes, 75 % des matériaux mis en œuvre de façon temporaire pour la phase Jeux seront réemployés dans la phase héritage.

Début 2022, le groupe a pris l’engagement de faire certifier sa trajectoire « zéro émission nette » alignée 1,5 °C par l’organisme international SBTi (Science Based Targets initiative). Où en êtes-vous ?

E.D. C’est chose faite, depuis le 6 octobre dernier : l’initiative Science Based Targets (SBTi) a validé nos objectifs de décarbonation à l’horizon 2030 et 2050 pour chacun de nos trois métiers, conformément aux attentes du Net-Zero Standard. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance par un organisme indépendant de référence. En amont de cela, nous avions proposé au vote de nos actionnaires nos stratégies climat & biodiversité lors de notre assemblée générale d’avril dernier. La résolution (« Say on climate & biodiversity ») a été approuvée à plus de 99 % ! Tous les ans, nous mesurerons notre empreinte carbone et l’atteinte de nos objectifs.

Et qu’en est-il en matière de consommations d’énergie ? Avant même les politiques de sobriété, le directeur général d’Icade, Olivier Wigniolle, expliquait à La Tribune que vous pouviez les diminuer de 20 % grâce aux outils de modélisation pour analyser les cycles de vie des bâtiments…

E.D. Nous devons être au rendez-vous de ce niveau de performance énergétique et bas-carbone, que ce soit en termes d’isolation et de performance thermique, ou en termes de biodiversité. Par exemple, à Versailles, nous développons sur une friche militaire de 19 hectares les « Jardins de Gally » qui mêlent 12 hectares de pleine terre et 50 000 m2 : 550 logements, 5 000 m² d’activités professionnelles, 5 000 m² d’hôtels, une halle, une crèche ou encore une école. Nous avons renaturé 20 % du terrain initial avec de lourdes étapes de dépollution de désartificialisation et de désimperméabilisation. Cette cité-jardin, où nous avons planté 4 000 arbres, sera ouverte sur l’espace public.

Est-ce la déclinaison de votre programme « Un arbre, Un habitant » ?

E.D. Pour tous les logements familiaux que nous produisons, soit 6 000 à 7 000 par an, nous nous engageons à planter un arbre par habitant. Sachant qu’un appartement compte en moyenne 2,5 personnes, cela en fait 15 000 au total. Par exemple, sur chaque balcon ou terrasse, nous planterons un arbre mono-tige grâce à « Symbiose by Icade », nouvelle offre lancée par un de nos collaborateurs, qui permet d’alimenter en eau les espaces extérieurs sans être relié au réseau. À l’heure de la non-artificialisation des sols, nous devons faire entrer la nature en ville.

Justement, comment abordez-vous le sujet de la non-artificialisation des sols ?

E.D. Nous nous appuyons sur les règlements d’urbanisme, comme PLU ou PLU intercommunal. En parallèle, afin d’évaluer la biodiversité positive de nos opérations, nous mesurons le coefficient de biotope par surface (CBS) entre la phase d’avant- et d’après-projet, grâce à un outil de diagnostic de biodiversité. En 2021, 46 % de nos nouvelles constructions affichaient une biodiversité positive. Enfin, au travers de nos projets d’aménagement urbain portés par nos équipes

 » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

 » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

par Emmanuel Desmaizières, Icade Promotion)

C’est le dilemme de l’urbanisation: faut-il faire entrer la campagne dans les villes où comme le disait l’humoriste Alphonse Allais transporter les villes à la campagne ? La contribution d’Emmanuel Desmaizières peine à convaincre surtout avec la proposition « d’un arbre par habitant »  y compris sur le balcon. la vraie question non abordée est celle de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. 

Intreview

Les promoteurs ne peuvent plus faire comme avant et doivent adopter une stratégie bas-carbone pour réduire leur empreinte environnementale. Illustration avec le groupe Icade. (Cet article est extrait de T La Revue n°12 – « Climat : Et si on changeait nous aussi ? », actuellement en kiosque).

 

 

Lors de la présentation de votre stratégie bas-carbone en septembre 2021, Icade a lancé une filiale baptisée « Urbain des bois » et s’est engagée à faire certifier 100 % de ses programmes de bureaux neufs de plus de 5 000 m2, ainsi que 50 % de ses logements par le label d’État « Énergie positive et réduction carbone ». Un an après, où en êtes-vous dans vos démarches ?

Emmanuel Desmaizières Nous avons atteint nos objectifs, et avons même accéléré ! En effet, nous avons décidé d’aligner nos trois métiers sur une trajectoire 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris. Pour ce faire, nous nous sommes fixé, pour le pôle Promotion, de réduire nos émissions carbone de nos activités de 41 % entre 2019 et 2030. D’ores et déjà, la majorité de nos projets sont bas-carbone et, pour la plupart, dépassent largement les exigences de la Réglementation Environnementale (RE2020). Chez Icade Promotion, nous avons par exemple plus de 475 000 m2 de projets en construction bois, en cours ou livrés. Par exemple, le Village des athlètes à Saint-Ouen-sur-Seine, en construction mixte bois/béton bas-carbone et éco-conçu avec du réemploi, n’émettra que 740 kg de CO2 par mètre carré, soit 50 % de moins par rapport à un programme traditionnel.

L’économie circulaire va-t-elle devenir la norme dans le BTP ?

E.D. Nous avons été précurseurs en la matière en créant avec Egis, dès 2017, Cycle Up, une plateforme de réemploi pour mettre à disposition des matériaux d’un chantier A à un chantier B. Nous récupérons ainsi des cloisons, des portes, des sanitaires ou encore des faux planchers que nous réinstallons dans des projets neufs. Force est de constater que l’ensemble du secteur s’est saisi de ce levier et que le réemploi fait désormais partie du cahier des charges des grandes opérations qui sont menées. À titre d’exemple, sur le Village des athlètes, 75 % des matériaux mis en œuvre de façon temporaire pour la phase Jeux seront réemployés dans la phase héritage.

Début 2022, le groupe a pris l’engagement de faire certifier sa trajectoire « zéro émission nette » alignée 1,5 °C par l’organisme international SBTi (Science Based Targets initiative). Où en êtes-vous ?

E.D. C’est chose faite, depuis le 6 octobre dernier : l’initiative Science Based Targets (SBTi) a validé nos objectifs de décarbonation à l’horizon 2030 et 2050 pour chacun de nos trois métiers, conformément aux attentes du Net-Zero Standard. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance par un organisme indépendant de référence. En amont de cela, nous avions proposé au vote de nos actionnaires nos stratégies climat & biodiversité lors de notre assemblée générale d’avril dernier. La résolution (« Say on climate & biodiversity ») a été approuvée à plus de 99 % ! Tous les ans, nous mesurerons notre empreinte carbone et l’atteinte de nos objectifs.

Et qu’en est-il en matière de consommations d’énergie ? Avant même les politiques de sobriété, le directeur général d’Icade, Olivier Wigniolle, expliquait à La Tribune que vous pouviez les diminuer de 20 % grâce aux outils de modélisation pour analyser les cycles de vie des bâtiments…

E.D. Nous devons être au rendez-vous de ce niveau de performance énergétique et bas-carbone, que ce soit en termes d’isolation et de performance thermique, ou en termes de biodiversité. Par exemple, à Versailles, nous développons sur une friche militaire de 19 hectares les « Jardins de Gally » qui mêlent 12 hectares de pleine terre et 50 000 m2 : 550 logements, 5 000 m² d’activités professionnelles, 5 000 m² d’hôtels, une halle, une crèche ou encore une école. Nous avons renaturé 20 % du terrain initial avec de lourdes étapes de dépollution de désartificialisation et de désimperméabilisation. Cette cité-jardin, où nous avons planté 4 000 arbres, sera ouverte sur l’espace public.

Est-ce la déclinaison de votre programme « Un arbre, Un habitant » ?

E.D. Pour tous les logements familiaux que nous produisons, soit 6 000 à 7 000 par an, nous nous engageons à planter un arbre par habitant. Sachant qu’un appartement compte en moyenne 2,5 personnes, cela en fait 15 000 au total. Par exemple, sur chaque balcon ou terrasse, nous planterons un arbre mono-tige grâce à « Symbiose by Icade », nouvelle offre lancée par un de nos collaborateurs, qui permet d’alimenter en eau les espaces extérieurs sans être relié au réseau. À l’heure de la non-artificialisation des sols, nous devons faire entrer la nature en ville.

Justement, comment abordez-vous le sujet de la non-artificialisation des sols ?

E.D. Nous nous appuyons sur les règlements d’urbanisme, comme PLU ou PLU intercommunal. En parallèle, afin d’évaluer la biodiversité positive de nos opérations, nous mesurons le coefficient de biotope par surface (CBS) entre la phase d’avant- et d’après-projet, grâce à un outil de diagnostic de biodiversité. En 2021, 46 % de nos nouvelles constructions affichaient une biodiversité positive. Enfin, au travers de nos projets d’aménagement urbain portés par nos équipes Synergies Urbaines, et de notre nouvelle offre AfterWork dédiée à la restructuration et à la transformation des bureaux, nous construisons la ville sur la ville et participons à l’atteinte de l’objectif de zéro artificialisation nette de la France.

Degré zéro de la politique : La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Degré zéro de la politique : La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Sans rire et même très sérieux, le socialiste Bertrand Kern a décidé de changer le nom de sa commune. Pantin s’appellera donc désormais « Pantine » pour satisfaire aux lubies féministes a annoncé lundi sur Twitter qu’il ajoutait en 2023 «un E au nom de la ville» pour interpeller l’opinion publique.

Ridicule évidemment . Il faut dire que les derniers crocodiles du parti socialiste ont bien du mal à se singulariser écartelés entre les charmes du macronisme, la drogue gauchiste et le parfum écolo.

Du coup on plonge directement dans la culture woke.

Le maire de Pantin se montre ainsi beaucoup plus disruptif que Macron ou Sandrine Rousseau. On se demande d’ailleurs pourquoi on ne prendrait pas l’initiative de changer le nom du pays. Par exemple en choisissant le nom de « France avenir », un nom bien creux comme celui de la plupart des partis politiques mais qui aurait le mérite de demeurer dans les livres d’histoire Ou encore « France métropole » Pour bien affirmer le caractère centraliste du régime.

Mieux encore » France business and Co » pour faire croire au renouveau industriel du pays. Comme le nom du pays est déjà féminisé, on pourrait imaginer de prendre le nom de « Franck » comme un clin d’œil au mouvement LGBT.

Cette année, j’ai décidé de placer les vœux de la municipalité sous l’égide de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes», a déclaré Bertrand Kern, dans une vidéo diffusée lundi sur le compte Twitter de la commune. «Nous rajouterons un E au nom de la ville parce qu’ainsi, nous voulons interpeller. Nous voulons qu’il y ait une prise de conscience sur cette égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas encore parfaite même s’il y a eu des améliorations ces dernières années», a-t-il détaillé. Les femmes restent «moins payées que les hommes», «s’interdisent certains métiers» et leur place dans l’espace public «n’est pas toujours bien acceptée par les hommes», a-t-il également souligné.

Dans les faits, ce changement d’identité temporaire reste symbolique. Il n’y aura pas de nouveaux panneaux d’entrée de ville ni de modification dans les courriers officiels, a assuré le service communication. Un tel changement demanderait en outre d’établir un dossier auprès du ministère des Collectivités territoriales, soumis ensuite à examen par des experts de la toponymie française.
Seules les lettres géantes formant le nom «Pantin», positionnées place de la Pointe le long du canal de l’Ourcq, se verront affublées d’un E supplémentaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que l’initiative visait surtout à «porter un message».

Lubie Féministe: La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Lubie Féministe: La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Sans rire et même très sérieux, le socialiste Bertrand Kern a décidé de changer le nom de sa commune. Pantin s’appellera donc désormais « Pantine » pour satisfaire aux lubies féministes a annoncé lundi sur Twitter qu’il ajoutait en 2023 «un E au nom de la ville» pour interpeller l’opinion publique.

Ridicule évidemment . Il faut dire que les derniers crocodiles du parti socialiste ont bien du mal à se singulariser écartelés entre les charmes du macronisme, la drogue gauchiste et le parfum écolo.

Du coup on plonge directement dans la culture woke.

Le maire de Pantin se montre ainsi beaucoup plus disruptif que Macron ou Sandrine Rousseau. On se demande d’ailleurs pourquoi on ne prendrait pas l’initiative de changer le nom du pays. Par exemple en choisissant le nom de « France avenir », un nom bien creux comme celui de la plupart des partis politiques mais qui aurait le mérite de demeurer dans les livres d’histoire Ou encore « France métropole » Pour bien affirmer le caractère centraliste du régime.

Mieux encore » France business and Co » pour faire croire au renouveau industriel du pays. Comme le nom du pays est déjà féminisé, on pourrait imaginer de prendre le nom de « Franck » comme un clin d’œil au mouvement LGBT.

Cette année, j’ai décidé de placer les vœux de la municipalité sous l’égide de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes», a déclaré Bertrand Kern, dans une vidéo diffusée lundi sur le compte Twitter de la commune. «Nous rajouterons un E au nom de la ville parce qu’ainsi, nous voulons interpeller. Nous voulons qu’il y ait une prise de conscience sur cette égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas encore parfaite même s’il y a eu des améliorations ces dernières années», a-t-il détaillé. Les femmes restent «moins payées que les hommes», «s’interdisent certains métiers» et leur place dans l’espace public «n’est pas toujours bien acceptée par les hommes», a-t-il également souligné.

Dans les faits, ce changement d’identité temporaire reste symbolique. Il n’y aura pas de nouveaux panneaux d’entrée de ville ni de modification dans les courriers officiels, a assuré le service communication. Un tel changement demanderait en outre d’établir un dossier auprès du ministère des Collectivités territoriales, soumis ensuite à examen par des experts de la toponymie française.
Seules les lettres géantes formant le nom «Pantin», positionnées place de la Pointe le long du canal de l’Ourcq, se verront affublées d’un E supplémentaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que l’initiative visait surtout à «porter un message».

Urbanisme: de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire

Urbanisme: de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire (Jean Viard)

par Jean Viard est directeur de recherche au CNRS et au CEVIPOF. Il est l’un des plus grands connaisseurs du territoire français et a publié une dizaine d’ouvrages sur la question. Dans son dernier en date, « La France telle que je la connais » (éditions de l’Aube), il s’intéresse notamment à la façon d’habiter le pays et aux modifications survenues et amplifiées par la pandémie. Parmi celles-ci, l’envie de maison, de piscine, et d’une plus grande liberté grâce à la maison individuelle. (Cet article est issu de T La Revue n°11 – « Habitat : Sommes-nous prêts à (dé)construire ? », actuellement en kiosque).

Un article intéressant mais qui d’un certain point de vue constitue une redécouverte de l’évidence quant à l’aménagement du territoire , à l’urbanisme et aux souhaits des Français. Par ailleurs un article justement qui fait pratiquement l’impasse sur l’aménagement du territoire et la dimension économique qui contraint les ménages à construire et-ou résider assez loin de leur lieu de travail.

Quel état des lieux des différents types d’habitation pouvons-nous dresser ?
Jean Viard En France, il y a 16 millions de maisons individuelles et 12 millions d’appartements. Sur les 12 millions d’appartements, presque la moitié est occupée par des personnes seules. À Paris, c’est le ratio. Le développement des études a bouleversé les villes qui deviennent le grand lieu de la jeunesse et des touristes. C’est cela le modèle qui prédomine aujourd’hui pour les villes. À l’opposé, le modèle d’habitat idéal des familles est celui de la maison individuelle avec jardin ou un appartement urbain avec résidence secondaire. La France est le grand pays des résidences secondaires puisqu’il en existe environ 3 millions sur le territoire et 1,5 million à l’étranger. Tout cela veut dire que sur les 12 millions d’appartements, la moitié est occupée par des gens seuls et qu’un quart de cette population possède une résidence secondaire. Il existe donc deux modes d’habitation majoritaires en France : la maison individuelle ou la bi-résidence et au bout de la rangée des gens qui n’habitent que dans des tours et des banlieues. Cela permet de comprendre la volonté profonde des gens quand ils ont le choix : ils veulent des maisons. Cela s’inscrit complètement à contre-courant de tous les discours des urbanistes depuis la Guerre qui expliquent qu’il convient de densifier la ville, notamment en hauteur. Or, ce n’est pas ce que veulent les gens.

Ce qui renforce l’idée selon laquelle la place de la maison individuelle est aujourd’hui centrale dans l’imaginaire des Français ?
J.V. Elle est en effet centrale. Mais cela répond à plusieurs logiques et différentes envies. En France, il y a environ 50 % de la population qui habite dans son département de naissance. Ces gens sont donc restés dans leurs petites villes et vont tous les jours travailler à la grande ville aux alentours. Le Massif central est un bon exemple de cela. Ceux qui sont restés en campagne ont fourni le gros des bataillons des Gilets jaunes. À cela vient s’ajouter l’arrivée d’une nouvelle population dans les 3,5 millions de fermes qui n’en sont plus mais qui attirent l’habitant qui rêve justement d’espace et de jardin. Soit pour un habitat périurbain, soit pour une résidence secondaire. Reste la question des lotissements, et du périurbain qui est le modèle de la ville moderne aux États-Unis, en France, en Angleterre. Cela s’accompagne de supermarchés, des ronds-points, etc. Cela correspond à l’accession des enfants de milieux populaires à la propriété alors que les parents vivaient dans l’habitat collectif des villes. Souvent, le fait de ces familles qui ont accédé à la propriété au tournant des années 1970 coïncidait avec la généralisation du bi-salariat, avec l’homme et la femme qui travaillent. Il n’est pas étonnant que ces populations aient été au cœur des mouvements des Gilets jaunes. C’est le symbole de Saint-Dizier où l’on ne vit pas mal dans un lotissement avec maison individuelle, mais où l’on est loin de tout et où cela ne suffit pas et où on a l’impression d’être abandonné. D’où les rassemblements sur les ronds-points.
Ce que la pandémie a accéléré – projetant ainsi une nouvelle lumière sur la maison individuelle – c’est le modèle « bobo-travailleur ». Eux, ils vont dans la France patrimoniale des résidences secondaires, là où il y a de l’architecture, de l’histoire, des forêts, etc. Ils vivent généralement dans les appartements urbains, et se sont mis en quête d’une résidence secondaire, ou pis, d’une autre vie. Ailleurs. En 2021, 800 000 maisons avec jardin ont été vendues en France. Et Paris a perdu 6 000 enfants dans les écoles en 2020 et 2021, amplification d’une tendance qui préexistait puisque depuis cinq ans, la capitale enregistrait le départ de 3 000 enfants par an. Ainsi, la pandémie a créé un mouvement de population dont il est difficile de percevoir encore les effets structurels mais qui d’ores et déjà modifie les regards et les perceptions. Auparavant, quelqu’un qui vivait à Tours se demandait sans cesse s’il devait ou non aller habiter à Paris. Désormais, c’est l’inverse, Tours devient attractif et les Parisiens la plébiscitent car elle n’est qu’à une heure de Paris et mêle patrimoine, histoire, et espaces. Cela redessine la France du désir, ce qui est très intéressant pour la revalorisation des territoires. Le modèle de cette population est d’aller à Paris ou à Lyon une à deux fois par semaine.
Ce que sous-tend cette nouvelle donne peut amener aussi à une profonde rénovation démocratique. Pourquoi ne pas imaginer un double droit de vote ? L’un pour le lieu où l’on habite, l’autre pour le lieu où l’on travaille. À Paris, un million de personnes viennent chaque jour pour travailler.
Dans les grandes métropoles comme Paris, aujourd’hui, il reste les jeunes, les touristes, les hauts fonctionnaires et aussi les gens du Care et du service qui vivent en bordures car ils n’ont pas les moyens d’habiter dans la grande ville.

Tout semble traduire un profond changement de modèle de société, non ?
J.V. Complètement, du moins dans la façon de concevoir le lieu d’habitation. Nous sommes en train de passer du modèle de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire. Sur l’esplanade de la Défense, alors que les gens ont moins envie de venir au bureau, une réflexion révolutionnaire est en cours. L’idée est de créer, sur la dalle, une résidence en bois avec des trois pièces, où l’on pourrait louer un appartement pour deux jours par semaine avec des affaires et des effets personnels. Quand la personne s’en va, tout est retiré et stocké ailleurs pour faire la place à quelqu’un d’autre, et tout est remis la semaine suivante quand le travailleur du lundi/mardi revient. L’idée est de faire en sorte que les individus soient réellement chez eux quand ils sont là, mais puissent habiter ailleurs le reste de la semaine. Le voyageur se déplace sans valise. C’est une conciergerie d’habitation au sein des villes où le travail est présent.
On ne pourra pas aller contre ce mouvement de fond. Les gens ont envie d’avoir une maison, un jardin, un barbecue, un chien, et de pouvoir planter des arbres. Ils ont envie d’un lieu où recevoir les copains, où l’on peut se garer, où l’on peut faire du bruit, avec un mode de sociabilité relativement festif. Comme si l’imaginaire du Club Med était réduit au logement individuel et à la villa. Cela sera la tendance majoritaire des prochaines années. La densification du périurbain et donc son évolution est au cœur des enjeux.

Densifier le périurbain, c’est-à-dire ?
J.V. Il faut partir du désir des gens, qui rêvent tous d’une maison avec jardin, plutôt à côté de la grande ville, dans une aire urbaine dynamique. Le modèle urbain de demain aura deux moteurs : la métropole, là où la toile numérique croise les pouvoirs économiques, culturels et politiques, et la base agroforestière, nourricière et récréative. Il s’agira d’habiter entre les deux, en protégeant les terres arables. Comment densifier ce périurbain ? Je crois que la ville écologique de demain sera une ville étalée et dense.
Attention, densifier cela ne veut pas dire construire des immeubles dans le périurbain, c’est multiplier les maisons. En gros, au début, les lotissements, c’étaient des terrains de 2 500 mètres carrés. Maintenant, on fait des lotissements avec des terrains de 300 mètres carrés, et 300 mètres carrés, en réalité, ça vous suffit, vous permet d’aller dehors, même d’avoir une petite piscine, etc. D’être protégé par la végétation, d’avoir la vue, d’avoir le soleil. Moi, je crois beaucoup à la densification du périurbain, à sa réorganisation en archipel, entre la forêt, les fermes et le patrimoine. Cela permet une densification du lien social, donc il y a énormément d’avantages. Au premier rang de ceux-là : une culture écologique de la mobilité, une réorganisation démocratique aussi. C’est-à-dire qu’il convient de créer de grandes communes, et retoucher le territoire. De Gaulle aurait pris un avion, aurait survolé le territoire et aurait décidé la création de cent communes pour lutter contre justement les enclavements, et la densité phénoménale des quartiers. L’idée, c’est aussi de voir la nature. On en a encore plus besoin après la pandémie. Il y a des villes comme Rennes qui ont fait un boulot fantastique de « ville archipel » en montant tous les logements autour des fermes, pour que tout le monde voie soit une exploitation agricole, soit une forêt, soit une partie du patrimoine urbain. Réinstaller les gens dans un territoire de citoyenneté est capital. Les gens veulent du proche géographique. Il faut revenir aussi au précepte de Jules Ferry selon lequel les serviteurs de l’État devaient habiter à côté de leur lieu de travail. La hiérarchie de l’habitat ne doit plus être fonction des revenus, mais du point d’exercice du travail.

La maison individuelle écologique existe-t-elle déjà ?
J.V. Pas réellement et c’est un sujet. Car cela permet aux urbanistes d’expliquer en permanence que l’étalement périurbain est une catastrophe. Tout dépend de la façon où on le fait. Par ailleurs, l’étalement périurbain a aussi la capacité de faire baisser le bilan mobilité des gens en général. Les personnes qui ont une maison avec jardin statistiquement circulent moins le week-end et prennent moins l’avion pour aller à Marrakech.
Croyez-vous à l’avènement d’une société des piscines ?
J.V. Sur ce sujet, il faut savoir raison garder. Il y a eu environ 300 000 piscines de plus en 2021 et il y a environ 3 millions de piscines dans tout le pays. Cela reste donc quelque chose de marginal, au sens où cela ne concerne pas tout le monde. Cela dit, cette vague traduit là encore l’envie d’un mode de vie plus festif.

Environnement: « La ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total »

Environnement: « La ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total »

 

La clé de la transition énergétique ne peut être laissée aux seules mains des maires, même si la ville est aujourd’hui la principale émettrice des gaz à effet de serre, analyse dans une tribune au « Monde » Albert Levy, architecte urbaniste. Il souligne la nécessité d’une politique relevant du pouvoir central.

 

Un article intéressant mais qui aborde bout des lèvres la question de l’aménagement du territoire comme si la super concentration était une donnée incontournable. La vraie question est en effet celle de la répartition harmonieuse de la population sur l’ensemble du territoire et de l’équilibre homme nature NDLR

 

Dans son dernier rapport annuel, en 2021, l’Autorité environnementale (AE) a livré un diagnostic accablant en concluant que la transition écologique n’a pas encore été vraiment amorcée en France. Après le Haut Conseil pour le climat, l’AE a rappelé qu’à côté des politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) l’adaptation au dérèglement climatique est également un impératif majeur pour les villes. A ce sévère constat au niveau national s’ajoute celui de la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France pour la région parisienne, notamment le bilan de l’action de la Ville de Paris en matière de climat depuis 2004, qui montre l’écart entre les objectifs annoncés et les résultats obtenus. Le plan climat de 2004 visait la réduction de 75 % des émissions de GES en 2050, par rapport à 2004, avec un objectif intermédiaire de 25 % en 2020. Le chiffre de 20 % a été atteint. Sur 25 % d’énergies renouvelables prévus pour 2020 (10 % en 2004), seuls 18 % ont été obtenus, et pour la sobriété énergétique, sur 25 % d’économie visés, 5 % seulement ont été atteints. Les services de la Mairie ont eux-mêmes été peu exemplaires : les émissions de GES, dont la baisse programmée était de 30 %, n’ont reculé que de 9 %, de même l’éclairage public de 3,5 % au lieu des 30 % pronostiqués. On est loin de la trajectoire vers la ville neutre en carbone avec 100 % d’énergies renouvelables pour 2050, conclut le rapport de la Chambre régionale, qui reste pessimiste sur la possibilité d’atteindre cet objectif.

Cette politique vers une économie « zéro pétrole », vers une « ville postcarbone », implique de repenser totalement la ville existante et son fonctionnement, voire l’aménagement du territoire, et une planification écologique qui doit articuler différentes échelles dans sa mise en œuvre. Se passer du « pétrole énergie » pour se chauffer, s’éclairer, cuisiner, communiquer, travailler… en le remplaçant par une électricité 100 % d’origine renouvelable (sans énergie nucléaire ?), se déplacer autrement (sans voiture thermique), transporter voyageurs et marchandises en utilisant des carburants non fossiles (batterie électrique, biocarburant, hydrogène « vert »…), réduire la facture énergétique en isolant/rénovant tout le parc immobilier, résidentiel et tertiaire pour atteindre la neutralité carbone restent, en effet, un énorme défi écologique. Energie, transport, pétrochimie… la ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total. Dans ce cadre, il faudra une planification qui coordonne les différentes politiques sectorielles indispensables pour sortir, progressivement et sans choc, des énergies fossiles (voir, par exemple, les travaux du think tank The Shift Project).

Marioupol :Ville martyre mais Zelensky refuse de céder

Marioupol :Ville martyre mais Zelensky  refuse de céder

 

le ministre russe de la Défense a proposé de «baisser les armes» Marioupol à condition de «céder» la ville. Kiev s’y est formellement opposé.

 

Zelensky , Le président ukrainien, refuse de capituler et de céder la ville martyre de Marioupol  aux trois quarts détruite. «Marioupol fera partie de la liste des villes dans le monde qui ont été complètement détruites par la guerre, comme Guernica, Stalingrad, Grozny, Alep…», a le consul général de Grèce à Marioupol, Manolis Androulakis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un nouvel «acte de terreur» après le bombardement d’une école de Marioupol, ville au Sud-Est du pays, devenu un effroyable théâtre de guerre. 

«Je suis prêt à des négociations avec Vladimir Poutine. Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un entretien diffusé par CNN.

Dans la foulée, le ministre russe de la Défense a proposé de «baisser les armes» Marioupol à condition de «céder» la ville. Kiev s’y est formellement opposé. «Une solution pourra être trouvée mais elle ne peut pas entraver la souveraineté de l’Ukraine», a poursuivi le président ukrainien.

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La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville  la principale source d’émissions de gaz à effet de serre impactant le climat, rappelle, dans une tribune au « Monde », l’architecte urbaniste Albert Lévy pour qui « l’éco-urbanisme à construire devra faire avec et non contre la nature ».

 

 

Tribune.
 La COP26 vient de se terminer avec des résultats, de nouveau, décevants : si le « ne pas dépasser les 1,5 °C » est réaffirmé, l’ONU annonçait, en même temps, un réchauffement catastrophique de 2,7 °C pour la fin du siècle ; pas d’engagement de compensation financière pour les pays pauvres ; accords thématiques de principe sur la déforestation, le méthane, la fin du financement des énergies fossiles, les véhicules zéro émission… Dans ce grand débat sur le climat, la ville et l’urbanisation de la planète, induite par les énergies fossiles, semblent être l’angle mort de la réflexion. Ces énergies (charbon, pétrole, gaz) ont pourtant été à la base de la création de l’urbanisme moderne et de l’explosion planétaire de l’urbanisation qui a accompagné la croissance économique mondiale.

C ette urbanisation galopante, conséquence et condition de la croissance, renforcée par la mondialisation, est devenue, aujourd’hui, insoutenable. Le seuil des 50 % de la population mondiale urbanisée a été atteint en 2007, 60 % aujourd’hui, de 75 % à 80 % en 2050 : avec huit milliards d’urbains dans trente ans, l’urbanisation devra logiquement doubler pour accueillir cette population nouvelle.

La ville principale source d’émission des GES

En France, l’artificialisation des sols avale, tous les sept ans, la surface d’un département, 60 000 hectares environ disparaissent chaque année. Si rien n’est fait contre cet étalement urbain, favorisé par les énergies fossiles, on prévoit la disparition de 2,5 millions d’hectares de terres agricoles en 2060.

Artificialisation des sols signifie destruction écologique irréversible des terres. Le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament une action à la hauteur des périls, un big bang urbanistique : refonte totale de l’urbanisme pratiqué, révision du mode d’occupation du territoire, rapports nouveaux avec l’environnement et une véritable politique de transition énergétique et urbaine.

Par sa forme, son organisation, son fonctionnement, la ville actuelle, qui consomme, pour ses besoins, plus de 75 % des énergies fossiles, est la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) (80 %), impactant le climat. Le dernier rapport 2021 du Haut Conseil pour le climat avait pour titre « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation ».

Atténuation, par une politique à long terme, de réduction des émissions de GES dans tous les secteurs urbains et de transition vers les énergies renouvelables, à développer par des investissements massifs, pour aller vers une décarbonation de l’économie en 2050. Les contours de la future ville postcarbone qui en découlera, sa forme, son fonctionnement (sur les énergies vertes), son organisation territoriale, restent à imaginer (voir les travaux d’Alberto Magnaghi sur la biorégion urbaine, 2014).

En ville, pour une sobriété de l’éclairage nocturne

 En ville, pour une sobriété de l’éclairage nocturne

 

Un collectif de scientifiques, de journalistes et de militants associatifs réclame, dans une tribune au « Monde », une sobriété de l’éclairage nocturne dans les agglomérations et demande aux Etats et organisations internationales de reconnaître le ciel étoilé comme Patrimoine mondial de l’humanité.

 

Tribune.

 

Avec plus de 11 millions de points lumineux pour l’éclairage public et 3,5 millions d’enseignes publicitaires irradiant de mille feux le ciel hexagonal, le nouveau « siècle des lumières » est en passe d’éteindre la nuit et son chatoiement de lumières astronomiques. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, l’homme fut de tout temps attiré par ce mystère nocturne fait non seulement d’étoiles et de planètes, mais aussi des volutes de la voie lactée, d’alignements et de conjonctions suggestives et d’étoiles filantes. La nuit noire et les astres qui la peuplent, sources d’émerveillement, disparaissent sans coup férir et dans un silence assourdissant.

Cette explosion de lumières artificielles, qui a crû de 84 % ces vingt dernières années en France, induit une pollution lumineuse qui ne semble pas près d’être endiguée. Or ce feu d’artifice a des conséquences concrètes sur la biodiversité, le climat, notre santé et l’observation du ciel.

Avec la destruction des milieux et l’épandage des pesticides, la pollution lumineuse est une cause majeure de l’effondrement des populations d’insectes et de la biodiversité dans son ensemble. Rappelons que 28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés sont exclusivement ou partiellement nocturnes et donc directement exposés à l’éclairage artificiel. Le constat est accablant : 38 % des chauves-souris ont disparu en France hexagonale ces dix dernières années. Une étude de la revue britannique Science Advances du 25 août montre l’impact de l’éclairage public sur les chenilles de nuit, moins nombreuses dans les haies et herbes éclairées. Une autre a montré que des prairies soumises à la pollution lumineuse enregistrent une baisse de 62 % de visites des pollinisateurs comparativement à une prairie non éclairée.

Eclairage public et publicités lumineuses

En outre, une très grande partie des animaux nocturnes se repèrent habituellement avec les astres et perdent leurs repères. La lumière artificielle modifie substantiellement les cycles biologiques du vivant, les interactions et le comportement des espèces. Elle supprime et fragmente les habitats naturels la nuit, justifiant la mise en place de trames noires à préserver et à restaurer.

Parallèlement, les appels répétés au civisme climatique semblent éviter soigneusement d’aborder les émissions de gaz à effet de serre liées à l’éclairage public et aux publicités lumineuses. L’électricité nécessaire à cet éclairage représente pourtant 41 % de la consommation des collectivités.

De surcroît, un récent rapport de l’Académie nationale de médecine propose de classer l’exposition à la lumière la nuit dans la catégorie des perturbateurs endocriniens, eu égard aux effets sanitaires associés à un cycle biologique perturbé par la lumière artificielle.

La Chine pour une éthique algorithmique

La Chine pour une éthique algorithmique

Officiellement il s’agit pour les autorités chinoises de protéger les utilisateurs. En fait il se pourrait que les autorités soient surtout inquiètes de l’immense source de données dans disposent les grandes entreprises de la tech pour modeler les mentalités et les comportements. L’enjeu est économique mais aussi politique et culturel.

Depuis plusieurs mois, la Chine s’attaque frontalement à ses champions nationaux de la Tech. Elle régule lourdement les activités d’entreprises dont le modèle repose sur la collecte et l’exploitation de données personnelles grâce à l’intelligence artificielle. Sur cette question, la Chine s’est récemment dotée d’un règlement pour la protection des données sur internet, l’équivalent du RGPD européen.

 

L’objectif chinois à moyen termesearait de réguler les algorithmes qui constituent une menace pour «la sécurité intérieure, l’ordre social et l’ordre économique», comme le présentait l’autorité chargée du cyberespace cet été. Le régulateur veut supprimer tout algorithme nuisible pour les individus comme ceux poussant le consommateur à dépenser davantage sur les sites d’e-commerce. Les plateformes devront expliquer aux consommateurs le fonctionnement de leurs outils de recommandations et permettre aux internautes de les refuser. Côté réseaux sociaux, les systèmes pouvant influencer l’opinion publique sont contraints d’obtenir une autorisation administrative.

 

La ville nourricière autosuffisante !

La ville nourricière autosuffisante !

Des villes qui pourraient être autosuffisantes sur le plan alimentaire, le rêve de demain  ( article de la tribune extrait)

Une sorte d’utopie que ce rapprochement de la ville et de la campagne qui se traduit souvent d’ailleurs par l’absorption de cette campagne par des métropoles parfois de plusieurs dizaines de kilomètres de large. Ce qui est en cause c’est peut-être davantage la maîtrise de la taille de la ville que d’un illusoire rapprochement de la campagne.

 

Article

C’est l’une des dernières frontières des utopies de la cité : le rêve d’une ville assurant l’accès à des aliments frais et sains à l’ensemble de sa population. La vision de villes idéales car nourricières, capables de répondre à leurs propres besoins alimentaires, est de plus en plus présente dans l’imaginaire de leurs élus comme de leurs habitants. Elle prend la forme d’un nombre croissant d’initiatives, souvent chapeautées en France par des « projets alimentaires territoriaux » (PAT) : des contrats entre partenaires publics et privés visant à coordonner une multitude d’actions pour construire des systèmes alimentaires locaux plus durables. Sur les toits, dans des hangars, parfois dans des caves ou des espaces souterrains, des fermes verticales plus ou moins technologiques voient ainsi le jour, construites par des start-up qui vendent leurs produits aux supermarchés ou aux restaurateurs locaux. Au sol, de Seattle à Budapest en passant par Paris, des espaces de « forêts urbaines comestibles », fournissant bois et aliments végétaux aux visiteurs, se développent.

L’utopie est toutefois surtout incarnée par un nouveau mode de distribution de la nourriture, visant à rapprocher producteurs et consommateurs, campagnes et villes : les « circuits courts ». Leur définition officielle, élaborée en 2009 par un groupe de travail qui avait réuni, à l’initiative du gouvernement, l’ensemble des acteurs concernés par ce mouvement naissant, fait référence à l’existence d’un intermédiaire maximum dans le chemin de l’aliment du champ à l’assiette. Mais une notion de proximité géographique y est souvent associée, qui n’a pas été intégrée à la définition car son rayon varie inévitablement selon que le territoire soit rural ou urbain. À Paris, par exemple, où la municipalité s’est fixé l’objectif d’approvisionner à 50 % ses services de restauration collective en circuits courts, l’étendue de cette « ceinture nourricière » de la ville, qui en assure l’ancrage dans son territoire, a été fixée à 250 kilomètres.

En Île-de-France, 16 % des exploitations agricoles de la région sont adeptes de ce mode de distribution, qui peut prendre diverses formes commerciales : vente à la ferme, dans des marchés de plein vent, à la restauration commerciale ou collective mais aussi, de plus en plus, prévente sur Internet et livraison dans des points de collecte gérés directement ou par des intermédiaires, notait lors d’un webinaire organisé par l’Institut Paris Région l’ingénieur agronome Laure de Biasi. En France, il s’agit en réalité d’un retour à un modèle pas si ancien. Il existait encore au début du xixe siècle lorsque, rappelait lors de la même conférence Jean-Pierre Williot, professeur d’histoire économique à Sorbonne Université, le 15e arrondissement de la capitale comptait encore plus d’une centaine de maraîchers, assurant une production de légumes très variée et de qualité, alors que les champignons de Paris poussaient dans les carrières.

2022 : Eric Piolle, candidat écolo, maire d’une ville polluée et dangereuse

2022 : Eric Piolle, candidat écolo, maire d’une ville polluée et dangereuse

 

Tant sur le plan écologique que sécuritaire, la ville de Grenoble ne constitue pas un modèle. La ville est en effet très pollué et le taux d’insécurité parmi les plus importants de France. Ce qui n’empêche pas le maire, Éric Piolle d’être candidat pour la gestion du pays à la fonction suprême. Pire, la ville de Grenoble externalise ses atteintes à l’environnement en allant construire des éoliennes n’importe où en France.( Via sa société de production d’énergie). Ne parlons pas des orientations gauchistes de l’intéressé. Il y a longtemps en effet qu’Europe écologie les Verts a pris la place de l’ancien parti communiste français avec la même idéologie, la même dialectique et les mêmes résultats économiques et sociaux.

 « Éric Piolle va à la rencontre de celles et ceux qui sont inquiets de la situation, de celles et ceux qui font bouger les choses et de celles et de ceux qui ne partent pas en vacances. Ces rencontres de terrain font mûrir ses réflexions et lui permettent de décliner son programme selon les déplacements », explique son entourage à La Tribune.

« Il veut faire valoir une alternative au développement des territoires, car il s’agit d’un modèle dépassé et du passé. On continue à artificialiser des bonnes terres alors qu’il faudrait reconnecter les cultures et l’alimentation, et produire à proximité de quoi nourrir la population plutôt que d’importer d’autres régions voire d’autres pays », précise son équipe qui entretient des liens relativement ésotériques avec la problématique agricole mais réels avec la démagogie. 

 Le maire de Grenoble s’est même exprimé sur l’architecture politique de l’Île-de-France, affirmant la nécessité d’une réforme du cadre institutionnel de la métropole du Grand Paris. Ce qui confirme le caractère centraliste de l’idéologie de l’intéressé.

Pour la ville bas carbone ?

Pour la  ville bas carbone ?

 

Un collectif de près de 150 personnalités publiques, privées et scientifiques, réuni en une « Université de la Ville de Demain » par la Fondation Palladio avec l’appui de la Fabrique de la Cité propose une nouvelle méthode de coopération pour rendre nos villes à la fois bas carbone et inclusives. ((Le Monde extrait)  (Un article intéressant mais qui n’en constitue pas un hymne à l’urbanisation démentielle NDLR)

 

Tribune.

Les villes sont les lieux incontournables du XXIe siècle. Une part grandissante de l’humanité y vit ou cherche à y vivre, par attraction ou par nécessité. Or, en concentrant les populations, les activités, les richesses et les infrastructures, les villes sont en première ligne face aux défis du changement climatique, de la crise de la biodiversité, ou de la fragmentation du vivre ensemble. La crise sanitaire de 2020 et ses conséquences socio-économiques ont encore accru l’urgence à agir.

En réalité, les villes constituent une partie essentielle de la réponse à ces défis, justement parce qu’elles concentrent les moyens humains, financiers et technologiques permettant de construire leur résilience. A condition toutefois de surmonter trois obstacles : les réticences face aux projets urbains, exacerbées par un déficit de dialogue entre sphère publique et privée ; la sédimentation et la complexification du droit ; des analyses souvent partielles, sectorielles ou obsolètes.


Des bases encourageantes sont déjà posées, avec l’affirmation d’un objectif de neutralité carbone par la France et l’Europe en 2050, une prise de conscience collective des enjeux, l’expérimentation de solutions nouvelles, et la mobilisation des acteurs sur le terrain. Il faut à présent se fixer un horizon ambitieux : celui d’une ville durable, bas carbone, mais aussi plus juste, plus sûre, plus inclusive, pour tous.

Pour y réfléchir et initier une mobilisation commune, nous fondons aujourd’hui l’Université de la Ville de Demain. Depuis les cités médiévales jusqu’aux mégapoles contemporaines, l’université est le lieu par excellence de la production, du partage et de la transmission des savoirs, mais aussi de l’innovation et des débats libres, ouverts et constructifs, pour imaginer des solutions nouvelles.

Une action commune sera en effet nécessaire entre les acteurs de la ville : l’Etat, les collectivités locales, les entreprises de l’industrie urbaine mais aussi la société civile, embarquée de façon responsable notamment via des moyens numériques novateurs. Car la transformation de la ville passe par de nouvelles formes de démocraties locales, associant plus étroitement les citoyens.


Il s’agit ainsi de créer un espace de collaboration pérenne, et d’orienter ce travail vers des actions concrètes, évaluables, en favorisant la gouvernance multi-échelles et multi-acteurs, en soutenant l’évolution de l’offre et les changements de comportements.

Le fantasme de la ville numérisée !

Un plaidoyer pour la métropolisolation et le fantasme de la numérisation comme projet de civilisation urbaine

par David Lacombled président de la Villa numéris

Alors que des périodes plus ou moins confinées imposent, depuis plus d’an, à rester près de chez soi, les habitants des villes redécouvrent leur environnement. De nombreux parisiens en partagent actuellement des photos en l’assortissant d’un hashtag #saccageaparis sur les réseaux sociaux. Au point d’apparaître comme « un frein au destin national d’Anne Hidalgo ». Dès lors, il serait en effet difficile de promettre « ce que j’ai fait pour la capitale, je le ferai pour la France ».

Nous avons déjà regretté ici être dans un pays, la France, où la propreté est l’affaire de personne. Là où c’est l’affaire de tous chez la plupart de nos voisins. Détourner le regard ne suffit pas à régler les problèmes. La technologie pourrait être d’un grand secours à l’affirmation d’une volonté politique.

Bien-être. L’ambition d’amener la nature en centre urbain a succédé à l’utopie de construire des villes à la campagne. Dans un contexte d’inexorable métropolisation, elle reflète l’aspiration des citoyens à une meilleure qualité de vie, d’une écologie de soi-même et de son environnement.

Comme le relèvent Eric Verdeil et l’atelier de cartographie de Sciences Po dans leur Atlas des mondes urbains, « par leur concentration d’activités et de rejets domestiques et industriels, les villes sont des sites majeurs d’une pollution de l’atmosphère, de l’eau et des sols qui pèsent lourdement sur la santé de leurs habitants ​». C’est dire s’il est urgent d’y prêter attention.

Pour Carlos Moreno, auteur du très remarqué Droit de Cité, de la ville-monde à la ville du quart d’heure, « ​le monde n’évolue pas en douceur, il bascule d’une culture étatique, selon les sources idéologiques du XIXe siècle, vers une culture du XXIe siècle, urbaine, servicielle, numérique et ubiquitaire, sur laquelle il faut construire d’autres repères ​».

Promesse. L’annonce d’un accord entre Veolia et Suez porte la promesse d’un champion tricolore de la transition écologique. Bien que numéro 1 et numéro 2 mondiaux, la part de marché mondiale reste relativement faible tant le marché est morcelé. Alors que le recours à la technologie et à l’exploitation des données s’accroît, l’effet de taille pourrait s’avérer important.

Charge aux acteurs privés et publics d’œuvrer ensemble pour proposer un nouveau contrat de vie urbaine

Aujourd’hui, la collecte et le tri des déchets ménagers, le ramassage des encombrants et le nettoyage de la voirie, le traitement et la distribution de l’eau sont optimisés à la faveur d’une gestion toujours plus automatisée. Charge aux acteurs privés et publics d’œuvrer ensemble pour proposer un nouveau contrat de vie urbaine.

Ainsi, une métropole comme Dijon a créé un poste de commandement unique pour optimiser et mutualiser les équipements urbains, OnDijon, avec pour ambition d’améliorer le quotidien des habitants tout en maîtrisant les coûts. Les entreprises et les collectivités y coopèrent. Les citoyens interagissent. Les informations sont accessibles.

Dans notre monde numérisé, les données ouvertes permettent en outre de se mesurer et de se comparer. C’est bien sur une mine de données disponibles que l’association Villes et villages où il fait bon vivre établit son palmarès annuel de près de 35 000 communes françaises, dont l’édition 2021 vient d’être révélée, croisant des critères objectifs – plus de 180 – provenant principalement de l’INSEE et d’organismes publics officiels.

Pour être toujours plus attractives, les communes doivent faire montre de leur capacité à maîtriser les technologies pour toujours mieux répondre aux exigences de leurs habitants.

David Lacombled est président de la Villa numéris

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