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Mobilité- Les pauvres interdits d’automobiles en ville

Mobilité- Les pauvres interdits d’automobiles en ville

 

 La plupart de temps ce sont les pauvres qui ne peuvent avoir les moyens de changer leurs  automobiles qui vont être victimes des interdictions de rouler en ville. C’est la conséquence de la vision technocratique des écolos et de l’instauration des zones à faible émission (ZFE). D’une certaine manière, cette vision écolo techno a pour objet de vider les villes des habitants les moins favorisés par exemple avec des prix et des critères inabordables pour le logement dans les grands centres urbains. Maintenant c’est la mobilité qui va créer une forme de ségrégation.

Depuis le 1er janvier 2025, la circulation des véhicules les plus polluants doit être régulée dans une trentaine de métropoles en France. Une mesure qui complique la vie de certains conducteurs.

Resquiller ou s’aligner? Pour de nombreux automobilistes, l’instauration des Zones à faible émission (ZFE) se transforme peu à peu en dilemme. Depuis le 1er janvier 2025, 30 nouvelles agglomérations françaises de plus de 150.000 habitants ont l’obligation de limiter la circulation des véhicules les plus polluants. Et dans les métropoles ayant déjà pris des mesures comme Lyon, Grenoble, Paris ou Montpellier, les règles ont évolué. Depuis le début d’année, les voitures qui arborent une vignette Crit’Air 3 sont priées d’éviter les centres-villes. Sont concernés les propriétaires de véhicules diesel immatriculés entre 2006 et 2010, des voitures essence immatriculées entre 1997 et 2005, et des deux-roues motorisés immatriculés entre 2004 et 2006. Une dizaine de jours après l’entrée en vigueur de cette nouvelle contrainte, chacun s’adapte, entre débrouille, résignation et rébellion.

Les pauvres surtout interdits d’automobiles en ville

Les pauvres surtout interdits d’automobiles en ville

 

 La plupart de temps ce sont les pauvres qui ne peuvent avoir les moyens de changer leurs  automobiles qui vont être victimes des interdictions de rouler en ville. C’est la conséquence de la vision technocratique des écolos et de l’instauration des zones à faible émission (ZFE). D’une certaine manière, cette vision écolo techno a pour objet de vider les villes des habitants les moins favorisés par exemple avec des prix et des critères inabordables pour le logement dans les grands centres urbains. Maintenant c’est la mobilité qui va créer une forme de ségrégation.

Depuis le 1er janvier 2025, la circulation des véhicules les plus polluants doit être régulée dans une trentaine de métropoles en France. Une mesure qui complique la vie de certains conducteurs.

Resquiller ou s’aligner? Pour de nombreux automobilistes, l’instauration des Zones à faible émission (ZFE) se transforme peu à peu en dilemme. Depuis le 1er janvier 2025, 30 nouvelles agglomérations françaises de plus de 150.000 habitants ont l’obligation de limiter la circulation des véhicules les plus polluants. Et dans les métropoles ayant déjà pris des mesures comme Lyon, Grenoble, Paris ou Montpellier, les règles ont évolué. Depuis le début d’année, les voitures qui arborent une vignette Crit’Air 3 sont priées d’éviter les centres-villes. Sont concernés les propriétaires de véhicules diesel immatriculés entre 2006 et 2010, des voitures essence immatriculées entre 1997 et 2005, et des deux-roues motorisés immatriculés entre 2004 et 2006. Une dizaine de jours après l’entrée en vigueur de cette nouvelle contrainte, chacun s’adapte, entre débrouille, résignation et rébellion.

Urbanisme : la place du « vide » dans la ville

 Vous avez dit porosité ? Dans le langage scientifique, nous parlons de porosité pour définir un matériau ou un corps qui contient des pores, c’est-à-dire des espaces vides dans sa structure, des interstices entre ses molécules. En urbanisme, la notion de porosité amène à se questionner sur la place du vide dans la ville, ces espaces libres et indispensables qui constituent les interstices de l’urbain et de l’humain. Par Olivia Cuir, Fondatrice et Directrice Générale Esprit des Sens et Fondatrice SenCité et Thierry Picq, Professeur à emlyon et fondateur Act4 Talents dans La Tribune

 

Dans une ville poreuse, les lieux et usages se côtoient et s’imbriquent, sans être parfaitement délimités. Œuvrons à faire de l’espace public le prolongement d’un chez soi, à modifier les configurations urbaines classiques par de nouvelles pratiques !

La chaise par exemple, placée dans l’espace public, agit comme un lien social, une couture poreuse entre le public et le privé. Symbole de l’hospitalité en ville, elle invite au repos, à l’échange, à la contemplation. Multiplions donc les « aires de repos » où l’on peut se poser, se rassembler et dialoguer, et ainsi ralentir le flux de circulation.

Nous sommes convaincus que les décideurs politiques et les acteurs publics peuvent décider de favoriser la porosité des interstices urbains par des programmes d’animation. Par exemple, les projets d’urbanisme transitoire, qui accompagnent le changement d’image, d’usage ou de statut d’un site, le plus souvent par le biais d’une vie sociale intensifiée, constituent une opportunité capable de créer les conditions pour que les citadins s’approprient l’espace public et en deviennent acteurs.
Animer les interstices urbains permet d’en faire des espaces apprenants, des lieux d’expérimentations et donc d’innovation sociale. La porosité peut être synonyme de partage, de continuité entre le bien individuel et le bien commun.

Un lien ténu entre porosité et ville sensible
La démarche SenCité, dont l’acronyme vient du latin « sensa », les sentiments et « civitas », la ville, fait des expériences émotionnelles la clé du mieux-vivre en ville. SenCité, c’est la ville du bon sens, à la fois intelligente (smart) et sensible (sensorielle), qui révèle les émotions, les sensations.

La porosité urbaine favorise la ville sensible, puisqu’elle incite à l’ouverture. Elle créé du lien entre habitants, et, ainsi, du mieux-être. Renforcer le collectif permet de développer les solidarités, en particulier au niveau local, à l’échelle du quartier. A cette échelle, il est possible de trouver dans l’espace public comme un prolongement de l’intime, de son cocon et du confort qu’il permet, lorsque les proximités aux lieux et aux autres sont renforcées.

Il faut travailler les continuités entre les dimensions urbaines en considérant le corps dans l’espace. Partir du corps et de ses sens permet de saisir les expériences sensorielles urbaines et de les augmenter. En encourageant la marche en ville, par exemple, les piétons peuvent prendre davantage conscience de leurs sens, de leurs perceptions et des émotions qui y sont associées. La porosité urbaine s’écrit (ou se définit) à la fois par et pour l’humain, qui dessine la ville sensible au creux de sa déambulation.

L’approche sensible d’un territoire peut aussi devenir un facteur d’attachement, puisqu’elle permet d’identifier ce qui fait la « qualité de ville » d’un territoire, ses atouts sensoriels. Mettre en avant ce qui constitue la singularité d’une ville, d’un lieu, permet à ses habitants de se l’approprier et d’en prendre soin.

Sortons les émotions du cercle de l’intime ! L’émotion collective permet le projet collectif, pour faire de la ville un lieu de partage, de réflexion et d’expériences urbaines positives.

Les conditions de la réussite de la porosité
Mais comment créer les conditions de réussite de la porosité urbaine ?

Les déclinaisons de celle-ci ne sont pas les mêmes selon les villes, les régions, les pays, car intimement liées aux particularités sociales et sensibles d’un territoire et à son histoire.

Les immeubles de centre-ville des pays nordiques, par exemple, sont dotés de larges fenêtres qui laissent passer la lumière lors des courtes journées d’hiver, mais qui permettent également d’entrevoir le quotidien des habitants lorsque la nuit tombe, participant à flouter les limites entre espace public et privé.

Ouvrons nos habitats et nos lieux de travail pour entrer en connexion avec notre environnement !

Les lieux peuvent être « hybrides », au sens de la philosophe Gabrielle Halpern qui appelle à hybrider maisons de retraite, musées, restaurants… pour que ces espaces accueillent d’autres types de publics et deviennent à la fois des lieux de vie, des terrains d’apprentissage et des leviers de rencontres et de croisements. L’installation de pianos dans les halls de gares illustrent ce phénomène : ils invitent la musique et l’échange au cœur d’un espace dédié au voyage, provoquant des situations inattendues vécues de façon très positives.

Les espaces doivent proposer une continuité dans l’expérience de l’individu qui y circule. Le dehors peut-être une extension du dedans, pour des cheminements et ressentis vécus sans rupture à travers les lieux. La ville sensible faite de porosité permet une accessibilité et donc une inclusivité plus grande, puisqu’elle remet l’humain au cœur du processus urbain.

Le maire, vecteur de lien social
Nous sommes convaincus que les maires ou les élus de proximité, au sens large, parce qu’ils sont proches des habitants de leur commune, peuvent jouer un rôle déterminant pour favoriser la porosité urbaine et permettre aux villes de révéler leur sensibilité. A l’image d’un directeur artistique ou d’un chef d’orchestre, qui s’appuie sur sa vision d’ensemble pour créer l’harmonie, ils doivent permettre le mieux-vivre ensemble et être de véritables vecteurs de lien social, pour une société résiliente tournée vers la ville de demain.

Un nouveau rôle et un nouveau défi pour nos élus susceptible de les réconcilier avec les citoyens !

l’Icon of the Seas, nouveau paquebot Usine avec 10 000 personnes à bord

 l’Icon of the Seas, nouveau paquebot ville  avec 10 000 personnes à bord !

Le nouveau paquebot américain est une sorte de ville flottante complètement démesurée confirmant que les individus mêmesen vacances ont besoin de cette concentration incohérente pour exister. Ce paquebot, ville flottante, peut accueillir un maximum de 7600 passagers et 2350 membres d’équipage, il est le nouveau roi des superlatifs où les vacanciers du monde entier (mais surtout Américains) vont embarquer en famille. Certains y voient un monstre des océans, d’autres une prouesse technologique mais sûrement pas écologique: . 250.000 tonnes, sept piscines, six toboggans aquatiques, 40 points de restauration, un immense dôme en verre surplombant la passerelle et -unique au monde – une chute d’eau haute de 16 mètres. Une longueur totale de 365 mètres de long et plus haut que la tour Eiffel !

 

Notons aussi qu’on peut discuter l’intérêt réellement touristique de cet immeuble sur l’eau dans la mesure où la plupart des passagers ne quitteront pas le navire et passeront leur temps à jouer aux jeux d’argent et surtout à acheter des produits inutiles et coûteux dans les centaines de boutiques présentes sur place.

 

Ville et ZFE: « la collectivité doit savoir construire le récit de la ville de demain » !!! ( Pompili)

Ville et ZFE: « la collectivité doit savoir construire le récit de la ville de demain » !!! ( Pompili)

Il est clair que les ZFE qui limitent l’accession des automobiles aux véhicules plus anciens suscite un sentiment d’injustice et de colère. Barbara Pompidou y ancienne ministre avait été chargée par le ministère de l’écologie d’un rapport sur le sujet qui n’apporte rien de nouveau en reprenant façon auberge espagnole à peu près les différentes mesures déjà en cours. C’est tout juste si on fait le lien avec la nécessité d’offres alternatives comme les transports collectifs alors que c’est la solution majeure comme à Paris ou l’usage de la voiture est minoritaire dans la population. Bref un rapport techno bobo de plus avec une phraséologie de sociologues de gauche (néologisme) ! qui fait sourire : »la collectivité doit savoir construire le récit de la ville de demain.

Pollution : les recettes européennes de Barbara Pompili pour faire accepter les ZFE en France
L’ex-députée Renaissance de la Somme, Barbara Pompili, qui avait étendu les zones à faibles émissions-mobilité (ZFE-m) à l’ensemble des agglomérations de plus de 150.000 habitants lors de son passage au ministère de la Transition écologique, vient de remettre au gouvernement son rapport sur les enseignements à tirer de l’expérience des pays européens.

Barbara Pompili relève ainsi que les zones à faibles émission restent « un outil efficace pour améliorer la qualité de l’air dans les villes ». L’Ultra Low Emission Zone (ULEZ) londonienne a obtenu une diminution de 23% des concentrations de particules fines.

Pour être bien acceptée, poursuit l’ex-députée samarienne, une ZFE doit « tout d’abord être perçue comme utile ». Cela passe notamment par l’information du public et la participation de ce dernier à son élaboration. Par exemple, l’Ademe, l’agence d’Etat de financement de la transition écologique, vient tout juste de lancer, cette semaine, une campagne « Changeons d’air, changeons de mobilités » dont un visuel «

Barbara Pompili recommande qunad même d’accompagner les zones à faibles émissions d’une politique de développement des transports publics, du vélo, de la mobilité partagée, des parkings-relais et d’une politique pour la logistique urbaine.

Elle propose un guichet unique et un service de conseil en mobilité pour les ménages et une assistance personnalisée pour les entreprises, poursuit-elle.

Sinon, l’ex-parlementaire insiste, comme toutes les autres études avant la sienne, d’encourager la solution du rétrofit, c’est-à-dire de convertir les véhicules thermiques en hybride rechargeable voire en électrique.

Enfin, elle affirme que la collectivité doit savoir construire le récit de la ville de demain, e. Une histoire où il doit être question de dérèglement climatique ou encore de préservation de la biodiversité. Amen !

La fumisterie de la ville du quart d’heure

La fumisterie de la ville du quart d’heure ?

Pour justifier le fumeux concept de « ville du quart d’heure » un papier dans la Tribune tente d’attribuer sa contestation aux réseaux d’extrême-droite et complotistes . Une manière pas forcément très habile de discréditer les arguments contre la sur-urbanisation et l’urbanisme écolo dingo.

Le caractère fumeux de la ville du quart d’heure est déjà dans son énoncé. En effet, le concept est suffisamment élastique pour définir une zone de 2 km ou de 20 km de diamètre. Tout dépend en effet des conditions de mobilité . Une mobilité qui serait dans le cadre de la ville du quart d’heure assurée essentiellement par la marche à pied et le vélo. Un vrai raisonnement de bobos! Quid du déplacement des enfants, des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées, des malades. Qui serait en capacité de résister aux conditions climatiques tous les jours. Qui a déjà fait 5 ou 10 km simplement sous la pluie en vélo. Un joli concept mais applicable seulement au printemps quand le ciel est favorable et quand on n’est pas contraint par les horaires. En fait, ces zones à à haute intensité sociale et à faible émission sont des quartiers souhaités par la bourgeoisie qui ignore sans doute que les plus défavorisés eux sont condamnés à être rejetés de plus en plus loin et parfois à 50 km d’une ville en raison en particulier du prix du foncier et du cout des loyers. NDLR

Après des années de plaidoyer inlassable pour promouvoir des quartiers plus verts et plus accessibles, où les nécessités quotidiennes peuvent être atteintes en quelques minutes à pied ou à vélo, les promoteurs de la ville du quart d’heure sont soudainement la cible de théories conspirationnistes d’extrême-droite. Leur idée a eu son moment de gloire, non pas en tant qu’espaces urbains centrés sur les personnes, mais plutôt en tant que prisons dystopiques d’un quart d’heure, ses opposants affirmant qu’elles menacent la liberté individuelle.
Pourtant, alors que la société est de plus en plus fracturée et fragmentée, ce concept pourrait être la solution pour combler nos fossés. En créant des quartiers plus ouverts, plus intégrés et plus sains, il est possible de rétablir les liens personnels, seul antidote à la polarisation.

Le concept de ville du quart d’heure est apparu dans les années 1990 comme une alternative au paradigme du zonage à usage unique qui avait dominé l’urbanisme de l’après-guerre. Certains disent qu’il trouve ses racines dans les principes d’urbanisme du XIXe siècle qui prônaient l’accessibilité piétonnière et la vie en communauté. Il s’agit de l’ultime développement à usage mixte où les résidences, les écoles, les magasins et les parcs se côtoient et sont accessibles en quelques minutes à pied ou à vélo. L’objectif n’est pas seulement de réduire la dépendance à l’égard des véhicules polluants et d’éliminer les longs trajets domicile-travail, mais aussi de réduire les déserts alimentaires et de promouvoir des modes de vie plus sains et plus durables.
Les villes du quart d’heure présentent des défauts légitimes, notamment celui de renforcer la ségrégation spatiale si elles ne sont pas correctement planifiées. Pour bien faire, il faut se concentrer sur l’équité. Cela signifie qu’il faut planifier et encourager la création de quartiers intégrés et à revenus mixtes.
Comme le montrent nos recherches avec Ed Glaeser, professeur à Harvard, les personnes à faibles revenus ont besoin de pouvoir se déplacer au-delà de leur propre quartier, vers des emplois et des opportunités dans d’autres parties de la ville.

Malgré tout, l’idée des villes du quart d’heure a reçu un coup de pouce inattendu de la pandémie de COVID-19. De nombreux maires et conseils municipaux ont profité des confinements pour repenser les espaces urbains, en verdissant les quartiers et en réduisant les espaces dédiés aux voitures. Des quartiers dits « complets » ont commencé à apparaître dans de nouveaux lotissements, de Paris, France à Cleveland, Ohio, reliant chaque partie de la ville pour en faire un tout accessible à pied et agréable à vivre.

Mais au début de cette année, ce qui était considéré comme un succès de la pandémie a été pris dans la tourmente de la polarisation politique et des théories du complot en ligne. Une initiative bien intentionnée pour désengorger les rues d’Oxford, en Angleterre, a été accueillie par une vive résistance du public et une indignation en ligne en raison des restrictions proposées à l’utilisation de l’automobile. Les critiques, qui se sont vite propagées de l’Angleterre aux États-Unis, ont décrit les mesures d’urbanisme comme une tentative de confiner les gens dans leurs quartiers et comme faisant partie d’un complot mondial néfaste pour suspendre les droits naturels au nom de l’action climatique. Un politicien conservateur local a ridiculisé la ville du quart d’heure en la qualifiant de « concept socialiste ».

Alors que les critiques farouches font partie de la guerre culturelle plus large en cours en Amérique du Nord et en Europe occidentale, elles représentent également un risque existentiel pour la refonte des villes résilientes et l’action climatique au sens large. Après tout, les villes sont les contributeurs majeurs aux émissions de gaz à effet de serre. Nombre d’entre elles souffrent d’une empreinte carbone importante, d’effets d’îlot de chaleur aggravants et d’une surutilisation des voitures. Pourtant, le contrecoup pourrait dissuader certains dirigeants politiques d’investir dans des solutions vertes, tant dans les quartiers existants que dans ceux qui sont en cours de planification.

Qu’est-ce qui a rendu la ville du quart d’heure si susceptible à cette attaque virulente de l’extrême droite? Tout d’abord, la résistance est liée à une anxiété générale, suite au COVID-19, face à un État envahissant. Lorsque les théoriciens du complot qualifient la ville du quart d’heure de « confinement climatique », ils font appel au sentiment anti-confinement qui a balayé le monde presque aussi rapidement que le virus, réclamant des libertés personnelles sans entrave et s’opposant aux confinements, aux masques et aux vaccins. Alors que la pandémie a reculé, ils ont porté leurs soupçons sur la crise climatique et sur tout changement qu’elle pourrait entraîner, de la surveillance des émissions à la micro-mobilité, en passant par les pailles en papier et les cuisinières à gaz.
Cette réaction violente est également un symptôme du préjugé anti-urbain persistant qui règne dans de vastes régions de l’Amérique du Nord et de l’Europe occidentale. Les appels à réduire l’utilisation des voitures et l’insistance sur le caractère non durable de la dépendance aux combustibles fossiles sont exaspérants pour les habitants des zones rurales et des banlieues qui ressentent déjà une certaine amertume envers le pouvoir qu’ils perçoivent comme étant disproportionné et concentré dans les villes.

Pourtant, il vaut la peine de souligner que la grande majorité de ces critiques sont fausses, voire dangereuses. Elles découlent de griefs légitimes, mais ont été cultivées et diffusées par des interprétations malveillantes et des tromperies intentionnelles. Il est vrai qu’une série d’enclaves autonomes ne constituerait pas une véritable ville, mais ce n’est pas ce à quoi cette idée aspire. Nous pourrions même la renommer « ligne de base du quart heure » pour souligner que de telles enclaves ne visent qu’à capturer l’essentiel, créant ainsi la flexibilité, et donc plus de liberté, pour sauvegarder nos longs trajets pour les déplacements importants : au stade de football, au nouveau restaurant ou chez des membres de la famille de l’autre côté de la ville. En bref, l’idée originale est que les gens devraient avoir la « liberté » d’accéder à la plupart de leurs besoins quotidiens en moins d’un quart d’heure. Les théories du complot, en revanche, prétendent à tort que les gens seront « contraints » de vivre dans cette zone. Il suffit de changer un mot pour que tout le sens soit inversé.

Il est peu probable que le changement de nom ou les polémiques suffisent à convaincre les détracteurs. Après tout, la guerre culturelle s’étend à tout, des cuisinières à gaz aux M&Ms ; les maires, les urbanistes et les passionnés de la ville n’ont tout simplement pas les outils pour gagner. C’est précisément pourquoi nous avons besoin de la ville du quart d’heure, pour faciliter les connexions en personne significatives et durables que l’Internet ne peut pas offrir. L’espace physique est doté d’une inévitabilité de rencontre ; les personnes que vous pourriez trouver désagréables ne peuvent pas être filtrées.

Nos recherches au MIT révèlent que lorsque nous n’interagissons pas en personne, nous perdons ce que les sociologues appellent les « liens faibles » avec les connaissances occasionnelles qui peuvent nous sortir de nos chambres d’écho.

Que pourrions-nous faire pour sauver la ville du quart d’heure de ses détracteurs? Il faut que nous montrions nos idées de façon plus directe. Avec des interventions peu coûteuses et légères – comme la piétonisation des rues avec de la peinture jaune – nous pouvons montrer aux gens à quoi ressemblent nos idées en pratique et attirer une participation et un soutien publics organiques. Il vaut également la peine de rendre cela amusant. Les discours sur la durabilité de la crise climatique et l’austérité ne fonctionnent pas, les festivals de rue et les terrains de jeux oui.
Au lieu d’être un champ de bataille, la ville du quart d’heure peut devenir un terrain d’entente, pour une société qui en a beaucoup trop peu.

Carlo Ratti est professeur de technologies urbaines au Département d’études urbaines et de planification du MIT, où il dirige le Senseable City Lab et est cofondateur de Carlo Ratti Associati.
Robert Muggah est cofondateur et directeur principal du SecDev Group et cofondateur de l’Institut Igarapé. Il est conseiller du Global Risk Report.
Par Carlo Ratti et Robert Muggah (*)

Société– » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

Société– » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

 

par Emmanuel Desmaizières, Icade Promotion)

 

 

C’est le dilemme de l’urbanisation: faut-il faire entrer la campagne dans les villes où comme le disait l’humoriste Alphonse Allais transporter les villes à la campagne ? La contribution d’Emmanuel Desmaizières peine à convaincre surtout avec la proposition « d’un arbre par habitant »  y compris sur le balcon. La vraie question non abordée est celle de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. 

Inter view

Les promoteurs ne peuvent plus faire comme avant et doivent adopter une stratégie bas-carbone pour réduire leur empreinte environnementale. Illustration avec le groupe Icade. (Cet article est extrait de T La Revue n°12 – « Climat : Et si on changeait nous aussi ? », actuellement en kiosque).

 

 

Lors de la présentation de votre stratégie bas-carbone en septembre 2021, Icade a lancé une filiale baptisée « Urbain des bois » et s’est engagée à faire certifier 100 % de ses programmes de bureaux neufs de plus de 5 000 m2, ainsi que 50 % de ses logements par le label d’État « Énergie positive et réduction carbone ». Un an après, où en êtes-vous dans vos démarches ?

Emmanuel Desmaizières Nous avons atteint nos objectifs, et avons même accéléré ! En effet, nous avons décidé d’aligner nos trois métiers sur une trajectoire 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris. Pour ce faire, nous nous sommes fixé, pour le pôle Promotion, de réduire nos émissions carbone de nos activités de 41 % entre 2019 et 2030. D’ores et déjà, la majorité de nos projets sont bas-carbone et, pour la plupart, dépassent largement les exigences de la Réglementation Environnementale (RE2020). Chez Icade Promotion, nous avons par exemple plus de 475 000 m2 de projets en construction bois, en cours ou livrés. Par exemple, le Village des athlètes à Saint-Ouen-sur-Seine, en construction mixte bois/béton bas-carbone et éco-conçu avec du réemploi, n’émettra que 740 kg de CO2 par mètre carré, soit 50 % de moins par rapport à un programme traditionnel.

L’économie circulaire va-t-elle devenir la norme dans le BTP ?

E.D. Nous avons été précurseurs en la matière en créant avec Egis, dès 2017, Cycle Up, une plateforme de réemploi pour mettre à disposition des matériaux d’un chantier A à un chantier B. Nous récupérons ainsi des cloisons, des portes, des sanitaires ou encore des faux planchers que nous réinstallons dans des projets neufs. Force est de constater que l’ensemble du secteur s’est saisi de ce levier et que le réemploi fait désormais partie du cahier des charges des grandes opérations qui sont menées. À titre d’exemple, sur le Village des athlètes, 75 % des matériaux mis en œuvre de façon temporaire pour la phase Jeux seront réemployés dans la phase héritage.

Début 2022, le groupe a pris l’engagement de faire certifier sa trajectoire « zéro émission nette » alignée 1,5 °C par l’organisme international SBTi (Science Based Targets initiative). Où en êtes-vous ?

E.D. C’est chose faite, depuis le 6 octobre dernier : l’initiative Science Based Targets (SBTi) a validé nos objectifs de décarbonation à l’horizon 2030 et 2050 pour chacun de nos trois métiers, conformément aux attentes du Net-Zero Standard. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance par un organisme indépendant de référence. En amont de cela, nous avions proposé au vote de nos actionnaires nos stratégies climat & biodiversité lors de notre assemblée générale d’avril dernier. La résolution (« Say on climate & biodiversity ») a été approuvée à plus de 99 % ! Tous les ans, nous mesurerons notre empreinte carbone et l’atteinte de nos objectifs.

Et qu’en est-il en matière de consommations d’énergie ? Avant même les politiques de sobriété, le directeur général d’Icade, Olivier Wigniolle, expliquait à La Tribune que vous pouviez les diminuer de 20 % grâce aux outils de modélisation pour analyser les cycles de vie des bâtiments…

E.D. Nous devons être au rendez-vous de ce niveau de performance énergétique et bas-carbone, que ce soit en termes d’isolation et de performance thermique, ou en termes de biodiversité. Par exemple, à Versailles, nous développons sur une friche militaire de 19 hectares les « Jardins de Gally » qui mêlent 12 hectares de pleine terre et 50 000 m2 : 550 logements, 5 000 m² d’activités professionnelles, 5 000 m² d’hôtels, une halle, une crèche ou encore une école. Nous avons renaturé 20 % du terrain initial avec de lourdes étapes de dépollution de désartificialisation et de désimperméabilisation. Cette cité-jardin, où nous avons planté 4 000 arbres, sera ouverte sur l’espace public.

Est-ce la déclinaison de votre programme « Un arbre, Un habitant » ?

E.D. Pour tous les logements familiaux que nous produisons, soit 6 000 à 7 000 par an, nous nous engageons à planter un arbre par habitant. Sachant qu’un appartement compte en moyenne 2,5 personnes, cela en fait 15 000 au total. Par exemple, sur chaque balcon ou terrasse, nous planterons un arbre mono-tige grâce à « Symbiose by Icade », nouvelle offre lancée par un de nos collaborateurs, qui permet d’alimenter en eau les espaces extérieurs sans être relié au réseau. À l’heure de la non-artificialisation des sols, nous devons faire entrer la nature en ville.

Justement, comment abordez-vous le sujet de la non-artificialisation des sols ?

E.D. Nous nous appuyons sur les règlements d’urbanisme, comme PLU ou PLU intercommunal. En parallèle, afin d’évaluer la biodiversité positive de nos opérations, nous mesurons le coefficient de biotope par surface (CBS) entre la phase d’avant- et d’après-projet, grâce à un outil de diagnostic de biodiversité. En 2021, 46 % de nos nouvelles constructions affichaient une biodiversité positive. Enfin, au travers de nos projets d’aménagement urbain portés par nos équipes

 » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

 » La nature en ville » ou les villes à la campagne !

par Emmanuel Desmaizières, Icade Promotion)

C’est le dilemme de l’urbanisation: faut-il faire entrer la campagne dans les villes où comme le disait l’humoriste Alphonse Allais transporter les villes à la campagne ? La contribution d’Emmanuel Desmaizières peine à convaincre surtout avec la proposition « d’un arbre par habitant »  y compris sur le balcon. la vraie question non abordée est celle de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. 

Intreview

Les promoteurs ne peuvent plus faire comme avant et doivent adopter une stratégie bas-carbone pour réduire leur empreinte environnementale. Illustration avec le groupe Icade. (Cet article est extrait de T La Revue n°12 – « Climat : Et si on changeait nous aussi ? », actuellement en kiosque).

 

 

Lors de la présentation de votre stratégie bas-carbone en septembre 2021, Icade a lancé une filiale baptisée « Urbain des bois » et s’est engagée à faire certifier 100 % de ses programmes de bureaux neufs de plus de 5 000 m2, ainsi que 50 % de ses logements par le label d’État « Énergie positive et réduction carbone ». Un an après, où en êtes-vous dans vos démarches ?

Emmanuel Desmaizières Nous avons atteint nos objectifs, et avons même accéléré ! En effet, nous avons décidé d’aligner nos trois métiers sur une trajectoire 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris. Pour ce faire, nous nous sommes fixé, pour le pôle Promotion, de réduire nos émissions carbone de nos activités de 41 % entre 2019 et 2030. D’ores et déjà, la majorité de nos projets sont bas-carbone et, pour la plupart, dépassent largement les exigences de la Réglementation Environnementale (RE2020). Chez Icade Promotion, nous avons par exemple plus de 475 000 m2 de projets en construction bois, en cours ou livrés. Par exemple, le Village des athlètes à Saint-Ouen-sur-Seine, en construction mixte bois/béton bas-carbone et éco-conçu avec du réemploi, n’émettra que 740 kg de CO2 par mètre carré, soit 50 % de moins par rapport à un programme traditionnel.

L’économie circulaire va-t-elle devenir la norme dans le BTP ?

E.D. Nous avons été précurseurs en la matière en créant avec Egis, dès 2017, Cycle Up, une plateforme de réemploi pour mettre à disposition des matériaux d’un chantier A à un chantier B. Nous récupérons ainsi des cloisons, des portes, des sanitaires ou encore des faux planchers que nous réinstallons dans des projets neufs. Force est de constater que l’ensemble du secteur s’est saisi de ce levier et que le réemploi fait désormais partie du cahier des charges des grandes opérations qui sont menées. À titre d’exemple, sur le Village des athlètes, 75 % des matériaux mis en œuvre de façon temporaire pour la phase Jeux seront réemployés dans la phase héritage.

Début 2022, le groupe a pris l’engagement de faire certifier sa trajectoire « zéro émission nette » alignée 1,5 °C par l’organisme international SBTi (Science Based Targets initiative). Où en êtes-vous ?

E.D. C’est chose faite, depuis le 6 octobre dernier : l’initiative Science Based Targets (SBTi) a validé nos objectifs de décarbonation à l’horizon 2030 et 2050 pour chacun de nos trois métiers, conformément aux attentes du Net-Zero Standard. Nous sommes très fiers de cette reconnaissance par un organisme indépendant de référence. En amont de cela, nous avions proposé au vote de nos actionnaires nos stratégies climat & biodiversité lors de notre assemblée générale d’avril dernier. La résolution (« Say on climate & biodiversity ») a été approuvée à plus de 99 % ! Tous les ans, nous mesurerons notre empreinte carbone et l’atteinte de nos objectifs.

Et qu’en est-il en matière de consommations d’énergie ? Avant même les politiques de sobriété, le directeur général d’Icade, Olivier Wigniolle, expliquait à La Tribune que vous pouviez les diminuer de 20 % grâce aux outils de modélisation pour analyser les cycles de vie des bâtiments…

E.D. Nous devons être au rendez-vous de ce niveau de performance énergétique et bas-carbone, que ce soit en termes d’isolation et de performance thermique, ou en termes de biodiversité. Par exemple, à Versailles, nous développons sur une friche militaire de 19 hectares les « Jardins de Gally » qui mêlent 12 hectares de pleine terre et 50 000 m2 : 550 logements, 5 000 m² d’activités professionnelles, 5 000 m² d’hôtels, une halle, une crèche ou encore une école. Nous avons renaturé 20 % du terrain initial avec de lourdes étapes de dépollution de désartificialisation et de désimperméabilisation. Cette cité-jardin, où nous avons planté 4 000 arbres, sera ouverte sur l’espace public.

Est-ce la déclinaison de votre programme « Un arbre, Un habitant » ?

E.D. Pour tous les logements familiaux que nous produisons, soit 6 000 à 7 000 par an, nous nous engageons à planter un arbre par habitant. Sachant qu’un appartement compte en moyenne 2,5 personnes, cela en fait 15 000 au total. Par exemple, sur chaque balcon ou terrasse, nous planterons un arbre mono-tige grâce à « Symbiose by Icade », nouvelle offre lancée par un de nos collaborateurs, qui permet d’alimenter en eau les espaces extérieurs sans être relié au réseau. À l’heure de la non-artificialisation des sols, nous devons faire entrer la nature en ville.

Justement, comment abordez-vous le sujet de la non-artificialisation des sols ?

E.D. Nous nous appuyons sur les règlements d’urbanisme, comme PLU ou PLU intercommunal. En parallèle, afin d’évaluer la biodiversité positive de nos opérations, nous mesurons le coefficient de biotope par surface (CBS) entre la phase d’avant- et d’après-projet, grâce à un outil de diagnostic de biodiversité. En 2021, 46 % de nos nouvelles constructions affichaient une biodiversité positive. Enfin, au travers de nos projets d’aménagement urbain portés par nos équipes Synergies Urbaines, et de notre nouvelle offre AfterWork dédiée à la restructuration et à la transformation des bureaux, nous construisons la ville sur la ville et participons à l’atteinte de l’objectif de zéro artificialisation nette de la France.

Degré zéro de la politique : La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Degré zéro de la politique : La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Sans rire et même très sérieux, le socialiste Bertrand Kern a décidé de changer le nom de sa commune. Pantin s’appellera donc désormais « Pantine » pour satisfaire aux lubies féministes a annoncé lundi sur Twitter qu’il ajoutait en 2023 «un E au nom de la ville» pour interpeller l’opinion publique.

Ridicule évidemment . Il faut dire que les derniers crocodiles du parti socialiste ont bien du mal à se singulariser écartelés entre les charmes du macronisme, la drogue gauchiste et le parfum écolo.

Du coup on plonge directement dans la culture woke.

Le maire de Pantin se montre ainsi beaucoup plus disruptif que Macron ou Sandrine Rousseau. On se demande d’ailleurs pourquoi on ne prendrait pas l’initiative de changer le nom du pays. Par exemple en choisissant le nom de « France avenir », un nom bien creux comme celui de la plupart des partis politiques mais qui aurait le mérite de demeurer dans les livres d’histoire Ou encore « France métropole » Pour bien affirmer le caractère centraliste du régime.

Mieux encore » France business and Co » pour faire croire au renouveau industriel du pays. Comme le nom du pays est déjà féminisé, on pourrait imaginer de prendre le nom de « Franck » comme un clin d’œil au mouvement LGBT.

Cette année, j’ai décidé de placer les vœux de la municipalité sous l’égide de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes», a déclaré Bertrand Kern, dans une vidéo diffusée lundi sur le compte Twitter de la commune. «Nous rajouterons un E au nom de la ville parce qu’ainsi, nous voulons interpeller. Nous voulons qu’il y ait une prise de conscience sur cette égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas encore parfaite même s’il y a eu des améliorations ces dernières années», a-t-il détaillé. Les femmes restent «moins payées que les hommes», «s’interdisent certains métiers» et leur place dans l’espace public «n’est pas toujours bien acceptée par les hommes», a-t-il également souligné.

Dans les faits, ce changement d’identité temporaire reste symbolique. Il n’y aura pas de nouveaux panneaux d’entrée de ville ni de modification dans les courriers officiels, a assuré le service communication. Un tel changement demanderait en outre d’établir un dossier auprès du ministère des Collectivités territoriales, soumis ensuite à examen par des experts de la toponymie française.
Seules les lettres géantes formant le nom «Pantin», positionnées place de la Pointe le long du canal de l’Ourcq, se verront affublées d’un E supplémentaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que l’initiative visait surtout à «porter un message».

Lubie Féministe: La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Lubie Féministe: La ville de Pantin transformée en « Pantine »

Sans rire et même très sérieux, le socialiste Bertrand Kern a décidé de changer le nom de sa commune. Pantin s’appellera donc désormais « Pantine » pour satisfaire aux lubies féministes a annoncé lundi sur Twitter qu’il ajoutait en 2023 «un E au nom de la ville» pour interpeller l’opinion publique.

Ridicule évidemment . Il faut dire que les derniers crocodiles du parti socialiste ont bien du mal à se singulariser écartelés entre les charmes du macronisme, la drogue gauchiste et le parfum écolo.

Du coup on plonge directement dans la culture woke.

Le maire de Pantin se montre ainsi beaucoup plus disruptif que Macron ou Sandrine Rousseau. On se demande d’ailleurs pourquoi on ne prendrait pas l’initiative de changer le nom du pays. Par exemple en choisissant le nom de « France avenir », un nom bien creux comme celui de la plupart des partis politiques mais qui aurait le mérite de demeurer dans les livres d’histoire Ou encore « France métropole » Pour bien affirmer le caractère centraliste du régime.

Mieux encore » France business and Co » pour faire croire au renouveau industriel du pays. Comme le nom du pays est déjà féminisé, on pourrait imaginer de prendre le nom de « Franck » comme un clin d’œil au mouvement LGBT.

Cette année, j’ai décidé de placer les vœux de la municipalité sous l’égide de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes», a déclaré Bertrand Kern, dans une vidéo diffusée lundi sur le compte Twitter de la commune. «Nous rajouterons un E au nom de la ville parce qu’ainsi, nous voulons interpeller. Nous voulons qu’il y ait une prise de conscience sur cette égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas encore parfaite même s’il y a eu des améliorations ces dernières années», a-t-il détaillé. Les femmes restent «moins payées que les hommes», «s’interdisent certains métiers» et leur place dans l’espace public «n’est pas toujours bien acceptée par les hommes», a-t-il également souligné.

Dans les faits, ce changement d’identité temporaire reste symbolique. Il n’y aura pas de nouveaux panneaux d’entrée de ville ni de modification dans les courriers officiels, a assuré le service communication. Un tel changement demanderait en outre d’établir un dossier auprès du ministère des Collectivités territoriales, soumis ensuite à examen par des experts de la toponymie française.
Seules les lettres géantes formant le nom «Pantin», positionnées place de la Pointe le long du canal de l’Ourcq, se verront affublées d’un E supplémentaire, a-t-on indiqué de même source, précisant que l’initiative visait surtout à «porter un message».

Urbanisme: de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire

Urbanisme: de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire (Jean Viard)

par Jean Viard est directeur de recherche au CNRS et au CEVIPOF. Il est l’un des plus grands connaisseurs du territoire français et a publié une dizaine d’ouvrages sur la question. Dans son dernier en date, « La France telle que je la connais » (éditions de l’Aube), il s’intéresse notamment à la façon d’habiter le pays et aux modifications survenues et amplifiées par la pandémie. Parmi celles-ci, l’envie de maison, de piscine, et d’une plus grande liberté grâce à la maison individuelle. (Cet article est issu de T La Revue n°11 – « Habitat : Sommes-nous prêts à (dé)construire ? », actuellement en kiosque).

Un article intéressant mais qui d’un certain point de vue constitue une redécouverte de l’évidence quant à l’aménagement du territoire , à l’urbanisme et aux souhaits des Français. Par ailleurs un article justement qui fait pratiquement l’impasse sur l’aménagement du territoire et la dimension économique qui contraint les ménages à construire et-ou résider assez loin de leur lieu de travail.

Quel état des lieux des différents types d’habitation pouvons-nous dresser ?
Jean Viard En France, il y a 16 millions de maisons individuelles et 12 millions d’appartements. Sur les 12 millions d’appartements, presque la moitié est occupée par des personnes seules. À Paris, c’est le ratio. Le développement des études a bouleversé les villes qui deviennent le grand lieu de la jeunesse et des touristes. C’est cela le modèle qui prédomine aujourd’hui pour les villes. À l’opposé, le modèle d’habitat idéal des familles est celui de la maison individuelle avec jardin ou un appartement urbain avec résidence secondaire. La France est le grand pays des résidences secondaires puisqu’il en existe environ 3 millions sur le territoire et 1,5 million à l’étranger. Tout cela veut dire que sur les 12 millions d’appartements, la moitié est occupée par des gens seuls et qu’un quart de cette population possède une résidence secondaire. Il existe donc deux modes d’habitation majoritaires en France : la maison individuelle ou la bi-résidence et au bout de la rangée des gens qui n’habitent que dans des tours et des banlieues. Cela permet de comprendre la volonté profonde des gens quand ils ont le choix : ils veulent des maisons. Cela s’inscrit complètement à contre-courant de tous les discours des urbanistes depuis la Guerre qui expliquent qu’il convient de densifier la ville, notamment en hauteur. Or, ce n’est pas ce que veulent les gens.

Ce qui renforce l’idée selon laquelle la place de la maison individuelle est aujourd’hui centrale dans l’imaginaire des Français ?
J.V. Elle est en effet centrale. Mais cela répond à plusieurs logiques et différentes envies. En France, il y a environ 50 % de la population qui habite dans son département de naissance. Ces gens sont donc restés dans leurs petites villes et vont tous les jours travailler à la grande ville aux alentours. Le Massif central est un bon exemple de cela. Ceux qui sont restés en campagne ont fourni le gros des bataillons des Gilets jaunes. À cela vient s’ajouter l’arrivée d’une nouvelle population dans les 3,5 millions de fermes qui n’en sont plus mais qui attirent l’habitant qui rêve justement d’espace et de jardin. Soit pour un habitat périurbain, soit pour une résidence secondaire. Reste la question des lotissements, et du périurbain qui est le modèle de la ville moderne aux États-Unis, en France, en Angleterre. Cela s’accompagne de supermarchés, des ronds-points, etc. Cela correspond à l’accession des enfants de milieux populaires à la propriété alors que les parents vivaient dans l’habitat collectif des villes. Souvent, le fait de ces familles qui ont accédé à la propriété au tournant des années 1970 coïncidait avec la généralisation du bi-salariat, avec l’homme et la femme qui travaillent. Il n’est pas étonnant que ces populations aient été au cœur des mouvements des Gilets jaunes. C’est le symbole de Saint-Dizier où l’on ne vit pas mal dans un lotissement avec maison individuelle, mais où l’on est loin de tout et où cela ne suffit pas et où on a l’impression d’être abandonné. D’où les rassemblements sur les ronds-points.
Ce que la pandémie a accéléré – projetant ainsi une nouvelle lumière sur la maison individuelle – c’est le modèle « bobo-travailleur ». Eux, ils vont dans la France patrimoniale des résidences secondaires, là où il y a de l’architecture, de l’histoire, des forêts, etc. Ils vivent généralement dans les appartements urbains, et se sont mis en quête d’une résidence secondaire, ou pis, d’une autre vie. Ailleurs. En 2021, 800 000 maisons avec jardin ont été vendues en France. Et Paris a perdu 6 000 enfants dans les écoles en 2020 et 2021, amplification d’une tendance qui préexistait puisque depuis cinq ans, la capitale enregistrait le départ de 3 000 enfants par an. Ainsi, la pandémie a créé un mouvement de population dont il est difficile de percevoir encore les effets structurels mais qui d’ores et déjà modifie les regards et les perceptions. Auparavant, quelqu’un qui vivait à Tours se demandait sans cesse s’il devait ou non aller habiter à Paris. Désormais, c’est l’inverse, Tours devient attractif et les Parisiens la plébiscitent car elle n’est qu’à une heure de Paris et mêle patrimoine, histoire, et espaces. Cela redessine la France du désir, ce qui est très intéressant pour la revalorisation des territoires. Le modèle de cette population est d’aller à Paris ou à Lyon une à deux fois par semaine.
Ce que sous-tend cette nouvelle donne peut amener aussi à une profonde rénovation démocratique. Pourquoi ne pas imaginer un double droit de vote ? L’un pour le lieu où l’on habite, l’autre pour le lieu où l’on travaille. À Paris, un million de personnes viennent chaque jour pour travailler.
Dans les grandes métropoles comme Paris, aujourd’hui, il reste les jeunes, les touristes, les hauts fonctionnaires et aussi les gens du Care et du service qui vivent en bordures car ils n’ont pas les moyens d’habiter dans la grande ville.

Tout semble traduire un profond changement de modèle de société, non ?
J.V. Complètement, du moins dans la façon de concevoir le lieu d’habitation. Nous sommes en train de passer du modèle de la résidence secondaire, à celui de la ville secondaire. Sur l’esplanade de la Défense, alors que les gens ont moins envie de venir au bureau, une réflexion révolutionnaire est en cours. L’idée est de créer, sur la dalle, une résidence en bois avec des trois pièces, où l’on pourrait louer un appartement pour deux jours par semaine avec des affaires et des effets personnels. Quand la personne s’en va, tout est retiré et stocké ailleurs pour faire la place à quelqu’un d’autre, et tout est remis la semaine suivante quand le travailleur du lundi/mardi revient. L’idée est de faire en sorte que les individus soient réellement chez eux quand ils sont là, mais puissent habiter ailleurs le reste de la semaine. Le voyageur se déplace sans valise. C’est une conciergerie d’habitation au sein des villes où le travail est présent.
On ne pourra pas aller contre ce mouvement de fond. Les gens ont envie d’avoir une maison, un jardin, un barbecue, un chien, et de pouvoir planter des arbres. Ils ont envie d’un lieu où recevoir les copains, où l’on peut se garer, où l’on peut faire du bruit, avec un mode de sociabilité relativement festif. Comme si l’imaginaire du Club Med était réduit au logement individuel et à la villa. Cela sera la tendance majoritaire des prochaines années. La densification du périurbain et donc son évolution est au cœur des enjeux.

Densifier le périurbain, c’est-à-dire ?
J.V. Il faut partir du désir des gens, qui rêvent tous d’une maison avec jardin, plutôt à côté de la grande ville, dans une aire urbaine dynamique. Le modèle urbain de demain aura deux moteurs : la métropole, là où la toile numérique croise les pouvoirs économiques, culturels et politiques, et la base agroforestière, nourricière et récréative. Il s’agira d’habiter entre les deux, en protégeant les terres arables. Comment densifier ce périurbain ? Je crois que la ville écologique de demain sera une ville étalée et dense.
Attention, densifier cela ne veut pas dire construire des immeubles dans le périurbain, c’est multiplier les maisons. En gros, au début, les lotissements, c’étaient des terrains de 2 500 mètres carrés. Maintenant, on fait des lotissements avec des terrains de 300 mètres carrés, et 300 mètres carrés, en réalité, ça vous suffit, vous permet d’aller dehors, même d’avoir une petite piscine, etc. D’être protégé par la végétation, d’avoir la vue, d’avoir le soleil. Moi, je crois beaucoup à la densification du périurbain, à sa réorganisation en archipel, entre la forêt, les fermes et le patrimoine. Cela permet une densification du lien social, donc il y a énormément d’avantages. Au premier rang de ceux-là : une culture écologique de la mobilité, une réorganisation démocratique aussi. C’est-à-dire qu’il convient de créer de grandes communes, et retoucher le territoire. De Gaulle aurait pris un avion, aurait survolé le territoire et aurait décidé la création de cent communes pour lutter contre justement les enclavements, et la densité phénoménale des quartiers. L’idée, c’est aussi de voir la nature. On en a encore plus besoin après la pandémie. Il y a des villes comme Rennes qui ont fait un boulot fantastique de « ville archipel » en montant tous les logements autour des fermes, pour que tout le monde voie soit une exploitation agricole, soit une forêt, soit une partie du patrimoine urbain. Réinstaller les gens dans un territoire de citoyenneté est capital. Les gens veulent du proche géographique. Il faut revenir aussi au précepte de Jules Ferry selon lequel les serviteurs de l’État devaient habiter à côté de leur lieu de travail. La hiérarchie de l’habitat ne doit plus être fonction des revenus, mais du point d’exercice du travail.

La maison individuelle écologique existe-t-elle déjà ?
J.V. Pas réellement et c’est un sujet. Car cela permet aux urbanistes d’expliquer en permanence que l’étalement périurbain est une catastrophe. Tout dépend de la façon où on le fait. Par ailleurs, l’étalement périurbain a aussi la capacité de faire baisser le bilan mobilité des gens en général. Les personnes qui ont une maison avec jardin statistiquement circulent moins le week-end et prennent moins l’avion pour aller à Marrakech.
Croyez-vous à l’avènement d’une société des piscines ?
J.V. Sur ce sujet, il faut savoir raison garder. Il y a eu environ 300 000 piscines de plus en 2021 et il y a environ 3 millions de piscines dans tout le pays. Cela reste donc quelque chose de marginal, au sens où cela ne concerne pas tout le monde. Cela dit, cette vague traduit là encore l’envie d’un mode de vie plus festif.

Environnement: « La ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total »

Environnement: « La ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total »

 

La clé de la transition énergétique ne peut être laissée aux seules mains des maires, même si la ville est aujourd’hui la principale émettrice des gaz à effet de serre, analyse dans une tribune au « Monde » Albert Levy, architecte urbaniste. Il souligne la nécessité d’une politique relevant du pouvoir central.

 

Un article intéressant mais qui aborde bout des lèvres la question de l’aménagement du territoire comme si la super concentration était une donnée incontournable. La vraie question est en effet celle de la répartition harmonieuse de la population sur l’ensemble du territoire et de l’équilibre homme nature NDLR

 

Dans son dernier rapport annuel, en 2021, l’Autorité environnementale (AE) a livré un diagnostic accablant en concluant que la transition écologique n’a pas encore été vraiment amorcée en France. Après le Haut Conseil pour le climat, l’AE a rappelé qu’à côté des politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) l’adaptation au dérèglement climatique est également un impératif majeur pour les villes. A ce sévère constat au niveau national s’ajoute celui de la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France pour la région parisienne, notamment le bilan de l’action de la Ville de Paris en matière de climat depuis 2004, qui montre l’écart entre les objectifs annoncés et les résultats obtenus. Le plan climat de 2004 visait la réduction de 75 % des émissions de GES en 2050, par rapport à 2004, avec un objectif intermédiaire de 25 % en 2020. Le chiffre de 20 % a été atteint. Sur 25 % d’énergies renouvelables prévus pour 2020 (10 % en 2004), seuls 18 % ont été obtenus, et pour la sobriété énergétique, sur 25 % d’économie visés, 5 % seulement ont été atteints. Les services de la Mairie ont eux-mêmes été peu exemplaires : les émissions de GES, dont la baisse programmée était de 30 %, n’ont reculé que de 9 %, de même l’éclairage public de 3,5 % au lieu des 30 % pronostiqués. On est loin de la trajectoire vers la ville neutre en carbone avec 100 % d’énergies renouvelables pour 2050, conclut le rapport de la Chambre régionale, qui reste pessimiste sur la possibilité d’atteindre cet objectif.

Cette politique vers une économie « zéro pétrole », vers une « ville postcarbone », implique de repenser totalement la ville existante et son fonctionnement, voire l’aménagement du territoire, et une planification écologique qui doit articuler différentes échelles dans sa mise en œuvre. Se passer du « pétrole énergie » pour se chauffer, s’éclairer, cuisiner, communiquer, travailler… en le remplaçant par une électricité 100 % d’origine renouvelable (sans énergie nucléaire ?), se déplacer autrement (sans voiture thermique), transporter voyageurs et marchandises en utilisant des carburants non fossiles (batterie électrique, biocarburant, hydrogène « vert »…), réduire la facture énergétique en isolant/rénovant tout le parc immobilier, résidentiel et tertiaire pour atteindre la neutralité carbone restent, en effet, un énorme défi écologique. Energie, transport, pétrochimie… la ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total. Dans ce cadre, il faudra une planification qui coordonne les différentes politiques sectorielles indispensables pour sortir, progressivement et sans choc, des énergies fossiles (voir, par exemple, les travaux du think tank The Shift Project).

Marioupol :Ville martyre mais Zelensky refuse de céder

Marioupol :Ville martyre mais Zelensky  refuse de céder

 

le ministre russe de la Défense a proposé de «baisser les armes» Marioupol à condition de «céder» la ville. Kiev s’y est formellement opposé.

 

Zelensky , Le président ukrainien, refuse de capituler et de céder la ville martyre de Marioupol  aux trois quarts détruite. «Marioupol fera partie de la liste des villes dans le monde qui ont été complètement détruites par la guerre, comme Guernica, Stalingrad, Grozny, Alep…», a le consul général de Grèce à Marioupol, Manolis Androulakis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un nouvel «acte de terreur» après le bombardement d’une école de Marioupol, ville au Sud-Est du pays, devenu un effroyable théâtre de guerre. 

«Je suis prêt à des négociations avec Vladimir Poutine. Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un entretien diffusé par CNN.

Dans la foulée, le ministre russe de la Défense a proposé de «baisser les armes» Marioupol à condition de «céder» la ville. Kiev s’y est formellement opposé. «Une solution pourra être trouvée mais elle ne peut pas entraver la souveraineté de l’Ukraine», a poursuivi le président ukrainien.

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La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville principale source d’émission des GES reste à imaginer

La ville  la principale source d’émissions de gaz à effet de serre impactant le climat, rappelle, dans une tribune au « Monde », l’architecte urbaniste Albert Lévy pour qui « l’éco-urbanisme à construire devra faire avec et non contre la nature ».

 

 

Tribune.
 La COP26 vient de se terminer avec des résultats, de nouveau, décevants : si le « ne pas dépasser les 1,5 °C » est réaffirmé, l’ONU annonçait, en même temps, un réchauffement catastrophique de 2,7 °C pour la fin du siècle ; pas d’engagement de compensation financière pour les pays pauvres ; accords thématiques de principe sur la déforestation, le méthane, la fin du financement des énergies fossiles, les véhicules zéro émission… Dans ce grand débat sur le climat, la ville et l’urbanisation de la planète, induite par les énergies fossiles, semblent être l’angle mort de la réflexion. Ces énergies (charbon, pétrole, gaz) ont pourtant été à la base de la création de l’urbanisme moderne et de l’explosion planétaire de l’urbanisation qui a accompagné la croissance économique mondiale.

C ette urbanisation galopante, conséquence et condition de la croissance, renforcée par la mondialisation, est devenue, aujourd’hui, insoutenable. Le seuil des 50 % de la population mondiale urbanisée a été atteint en 2007, 60 % aujourd’hui, de 75 % à 80 % en 2050 : avec huit milliards d’urbains dans trente ans, l’urbanisation devra logiquement doubler pour accueillir cette population nouvelle.

La ville principale source d’émission des GES

En France, l’artificialisation des sols avale, tous les sept ans, la surface d’un département, 60 000 hectares environ disparaissent chaque année. Si rien n’est fait contre cet étalement urbain, favorisé par les énergies fossiles, on prévoit la disparition de 2,5 millions d’hectares de terres agricoles en 2060.

Artificialisation des sols signifie destruction écologique irréversible des terres. Le réchauffement climatique et ses conséquences catastrophiques réclament une action à la hauteur des périls, un big bang urbanistique : refonte totale de l’urbanisme pratiqué, révision du mode d’occupation du territoire, rapports nouveaux avec l’environnement et une véritable politique de transition énergétique et urbaine.

Par sa forme, son organisation, son fonctionnement, la ville actuelle, qui consomme, pour ses besoins, plus de 75 % des énergies fossiles, est la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) (80 %), impactant le climat. Le dernier rapport 2021 du Haut Conseil pour le climat avait pour titre « Renforcer l’atténuation, engager l’adaptation ».

Atténuation, par une politique à long terme, de réduction des émissions de GES dans tous les secteurs urbains et de transition vers les énergies renouvelables, à développer par des investissements massifs, pour aller vers une décarbonation de l’économie en 2050. Les contours de la future ville postcarbone qui en découlera, sa forme, son fonctionnement (sur les énergies vertes), son organisation territoriale, restent à imaginer (voir les travaux d’Alberto Magnaghi sur la biorégion urbaine, 2014).

En ville, pour une sobriété de l’éclairage nocturne

 En ville, pour une sobriété de l’éclairage nocturne

 

Un collectif de scientifiques, de journalistes et de militants associatifs réclame, dans une tribune au « Monde », une sobriété de l’éclairage nocturne dans les agglomérations et demande aux Etats et organisations internationales de reconnaître le ciel étoilé comme Patrimoine mondial de l’humanité.

 

Tribune.

 

Avec plus de 11 millions de points lumineux pour l’éclairage public et 3,5 millions d’enseignes publicitaires irradiant de mille feux le ciel hexagonal, le nouveau « siècle des lumières » est en passe d’éteindre la nuit et son chatoiement de lumières astronomiques. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, l’homme fut de tout temps attiré par ce mystère nocturne fait non seulement d’étoiles et de planètes, mais aussi des volutes de la voie lactée, d’alignements et de conjonctions suggestives et d’étoiles filantes. La nuit noire et les astres qui la peuplent, sources d’émerveillement, disparaissent sans coup férir et dans un silence assourdissant.

Cette explosion de lumières artificielles, qui a crû de 84 % ces vingt dernières années en France, induit une pollution lumineuse qui ne semble pas près d’être endiguée. Or ce feu d’artifice a des conséquences concrètes sur la biodiversité, le climat, notre santé et l’observation du ciel.

Avec la destruction des milieux et l’épandage des pesticides, la pollution lumineuse est une cause majeure de l’effondrement des populations d’insectes et de la biodiversité dans son ensemble. Rappelons que 28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés sont exclusivement ou partiellement nocturnes et donc directement exposés à l’éclairage artificiel. Le constat est accablant : 38 % des chauves-souris ont disparu en France hexagonale ces dix dernières années. Une étude de la revue britannique Science Advances du 25 août montre l’impact de l’éclairage public sur les chenilles de nuit, moins nombreuses dans les haies et herbes éclairées. Une autre a montré que des prairies soumises à la pollution lumineuse enregistrent une baisse de 62 % de visites des pollinisateurs comparativement à une prairie non éclairée.

Eclairage public et publicités lumineuses

En outre, une très grande partie des animaux nocturnes se repèrent habituellement avec les astres et perdent leurs repères. La lumière artificielle modifie substantiellement les cycles biologiques du vivant, les interactions et le comportement des espèces. Elle supprime et fragmente les habitats naturels la nuit, justifiant la mise en place de trames noires à préserver et à restaurer.

Parallèlement, les appels répétés au civisme climatique semblent éviter soigneusement d’aborder les émissions de gaz à effet de serre liées à l’éclairage public et aux publicités lumineuses. L’électricité nécessaire à cet éclairage représente pourtant 41 % de la consommation des collectivités.

De surcroît, un récent rapport de l’Académie nationale de médecine propose de classer l’exposition à la lumière la nuit dans la catégorie des perturbateurs endocriniens, eu égard aux effets sanitaires associés à un cycle biologique perturbé par la lumière artificielle.

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