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Le niveau de vie des Français médian : 1691 euros par mois

Le niveau de vie des Français médian : 1691 euros par mois

 

 

Ce que révèle une étude qui constate par ailleurs que ce niveau est encore légèrement inférieur à celui de 2008. Il s’agit du niveau de vie intégrant tous les revenus et les prestations sociales. Ce n’est pas le revenu moyen mais en quelque sorte le revenu du milieu, une moitié se situant au-dessus une autre moitié en dessous. Un   revenu moyen masquerait l’écart autour de la moyenne puisqu’il s’agit de l’agrégation de tous les revenus divisés par le nombre de Français. Enfin il s’agit du revenu par individu et non par ménage. Pour  ‘l’INSEE,   le niveau de vie des Français avait progressé avant la crise de 2008, il est entré ensuite dans une longue phase de stagnation. Malgré une très légère hausse en 2015 (+ 0,4 %), à 20.300 euros annuels, le niveau de vie médian reste toujours en deçà de son niveau de 2008, révèle une étude de l’Insee. Pour une famille composée d’un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 42.630 euros par an, soit 3553 euros par mois. Mais la situation n’est pas uniforme. Le niveau de vie des plus aisés repart à la hausse après plusieurs années de baisse, marquées notamment par les mesures fiscales du quinquennat de François Hollande. Pour les ménages modestes, en revanche, le niveau de vie continue à stagner. Sauf pour les plus pauvres, qui ont enregistré en 2015 un léger mieux (+ 0,3 %), lié à des hausses de prestations sociales (APL, minima sociaux, etc.), ces dernières représentant la moitié du revenu disponible des plus modestes. En  2015, les 10 % les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.860 euros, soit 905 euros alors que les 10 % les plus aisés sont au-delà de 37.510 euros par individu soit 3126. Après une forte baisse en 2013, les inégalités restent stables depuis 2014, avec un seuil de pauvreté qui s’établit à 1 015 euros mensuels et touche 14,2 % de la population. Ce revenu médian de 1691 euros est à rapprocher du salaire net moyen cette fois de 1730 euros environ. Bien que la comparaison soit discutable.

 

Moralisation de la vie politique : un flop

Moralisation de la vie politique : un flop

Dans l’indifférence presque générale de l’opinion, la loi de moralisation a été votée le 9 août. Une loi dite fondamentale mais qui accouche d’une souris. La vraie question est celle du nombre d’élus, de la professionnalisation de la politique, des liens avec les lobbies, de  la corruption passive ou active et du contrôle démocratique des élus. L’examen du texte avait engendré de vifs débats au sein de l’hémicycle. Après plusieurs semaines d’échanges houleux entre les députés, la loi de moralisation de la vie politique a donc définitivement été adoptée pour pas grand chose. Par ailleurs le départ de Bayrou, pris la main dans le sac du détournement de fonds européens à fait perdre de la crédibilité à l’intention de départ.  Ce mercredi 9 août, le Parlement a voté à une large majorité le second projet de loi pour la moralisation de la vie politique. Le premier projet de loi avait quant à lui été adopté jeudi 3 août. Cet ultime vote de l’Assemblée a mis un point final à une intense session extraordinaire.   Parmi les 548 votants, on compte 412 voix pour, 74 voix contre et 62 abstentions. Les députés de la majorité présidentielle ont voté à une nette majorité pour avec 308 voix pour. La Nouvelle Gauche a également voté en faveur de ce texte avec 30 voix pour. Les députés de La France insoumise et les communistes se sont tous abstenus, tout comme les députés du Front national. Le groupe Les Républicains est le seul à avoir voté contre avec 73 voix contre. Son président Christian Jacob avait d’ores-et-déjà communiqué la position du groupe politique en juillet dernier. « Dans la mesure où la réserve parlementaire est remise en cause, nous voterons contre », avait-il déclaré lors d’un point presse.  Le texte de loi comprend notamment la suppression controversée de la réserve parlementaire, à l’issue d’un scrutin organisé dans les salons attenants à l’hémicycle. Cette enveloppe qui s’élève environ à 130.000 euros permettait à un parlementaire de financer des projets dans sa circonscription. Largement controversée, le Parlement a finalement opté pour sa suppression, mettant ainsi fin aux « dérives clientélistes ». Cette loi prévoit également l’interdiction pour les ministres, parlementaires et exécutifs locaux d’employer leur « famille proche », sous peine d’être condamnés à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.   Certaines promesses faites par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale ont toutefois été revues, comme l’interdiction pour les parlementaires d’exercer des activités de conseil, qui ne sera pas absolue. La réduction d’un tiers du nombre de parlementaires et leur limitation à trois mandats dans le temps devraient intervenir dans le cadre d’une révision constitutionnelle, « parachevée d’ici un an ».

La VIe République pour sauver la France ?

La VIe République pour sauver la France ?

 

Après Mélenchon, Montebourg, Cécile Duflot, Benoît Hamon et c’est le sarkosyste  Guillaume Larrivé  qui veut une VI ème république. Pour sauver la démocratie. En fait pour instaurer un régime parlementaire. Au motif que le président  serait  trop puissant ou en donnerait l’illusion, au choix ! Larrivé veut cependant se distinguer de Mélenchon.  Au-delà du numéro de la République, il faut parler du contenu. Le modèle de Jean-Luc Mélenchon c’est le modèle de la dictature vénézuélienne, donc ce n’est pas vraiment mon genre de beauté.» Bref pour d’autres motifs, du bricolage démocratique qui nous ramènerait à la IV ème avec ses sulfureuses et éphémères alliances. Pas vraiment la priorité du moment. Sans doute Macron en fait-il un peu trop en matière de com. mais on l’attend surtout sur l’enjeu la période : la croissance et l’emploi en plus de assainissement des équilibres financiers. La vérité sans doute c’est que le parti Les Républicains ne parvient pas à se mettre d’accord sur une vision et un projet  économique et qu’il se réfugie dans une remise en cause du rôle du président de la république, remise en cause bien peu gaulliste. «Au-delà du numéro de la République, il faut parler du contenu.  Si Guillaume Larrivé préconise, lui, l’émergence d’une VIe république, c’est pour gommer «les inconvénients du système présidentialiste français». L’un des points qui gêne le plus Guillaume Larrivé dans la Ve république est l’élection, tous les cinq ans, du président au suffrage universel direct. Cette «rencontre d’un homme et d’un peuple», décidée en 1962 est pourtant l’un des ferments du gaullisme-héritage politique que revendiquent logiquement les troupes de droite. Guillaume Larrivé s’est rallié à la fronde anti Ve République après avoir médité sur le déroulement de la présidentielle. Le député ne digère pas l’élection d’Emmanuel Macron qui a été porté au second tour par seulement 24% des voix. «Il a été élu par défaut, sur une base assez réduite», dénonce Guillaume Larrivé qui fustige également le calendrier électoral du système actuel. Curieux car nombre de présidents précédents ont été élus dans les mêmes conditions et même pires que Macron.

Loi Moralisation de la vie politique : pas des textes majeurs ( Dosière)

Loi Moralisation de la vie politique : pas des textes majeurs ( Dosière)

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L’ex-député socialiste René Dosière explique au JDD pourquoi « ce ne sont pas des textes majeurs ». Cet élu milite depuis longtemps pour la transparence de la vie publique. Il avait remis en mai dernier des propositions à François Bayrou quand ce dernier, alors ministre de la Justice, rédigeait ses projets de loi.

. Ces lois sont-elles historiques?
Ce ne sont pas des textes majeurs, mais une série de dispositifs utiles qui permettent de compenser des vides juridiques. Ces lois marquent un progrès, mais elles n’auraient pas pu être majeures car les délais à tenir étaient difficiles. Il aurait aussi fallu un peu plus d’expérience tant au niveau législatif qu’exécutif. Reste maintenant à voir ce qu’il y aura dans le texte définitif et ce que le Conseil constitutionnel en dira. En effet, la version adoptée dans la nuit de vendredi à samedi est très différente de celle votée par le Sénat. Il y aura donc en début de semaine prochaine une commission mixte paritaire [qui réunit députés et sénateurs, NDLR] et je doute qu’ils parviennent à un accord. Les deux assemblées devront donc redébattre rapidement.

Les débats, confus ces derniers jours au Palais Bourbon, vous ont-ils déçu? 
Cette situation était un peu inévitable. Les responsables de La République en marche ont fait l’erreur de nommer des néophytes à la vice-présidence de l’Assemblée. Quelqu’un qui n’a pas d’expérience politique ne peut diriger un débat à l’Assemblée. On n’envoie pas lutter contre un feu de forêt un pompier volontaire qui vient tout juste de s’engager! Mais je n’attaque pas l’amateurisme des nouveaux parlementaires. Sans eux, la réserve parlementaire n’aurait pas forcément pu être supprimée, car les élus plus expérimentés avaient beaucoup de réserve. En revanche, côté exécutif, le remplacement de François Bayrou au poste de garde des Sceaux n’a pas facilité les choses. La nouvelle ministre [Nicole Belloubet] a, elle aussi, sa part d’inexpérience. 

Les élus ont retoqué la promesse d’Emmanuel Macron selon laquelle tout parlementaire doit avoir un casier vierge. Qu’en pensez-vous?
L’Assemblée avait voté cette disposition à l’unanimité au mois de février. En commission des Lois, les députés d’En marche l’avaient repris. Mais le gouvernement a privilégié la vision juridique plutôt que politique des choses et, par prudence, la majorité a reculé. D’une manière générale, les députés ont suivi leur gouvernement qui s’en est tenu à la version initiale de son texte [celle présentée par Nicole Belloubet début juillet, NDLR].

Le volet concernant le financement des partis politiques a été largement remanié depuis la présentation du projet, début juin, par François Bayrou. Aurait-on dû aller plus loin? 
Le texte a été très très prudent sur cet aspect. On aurait pu mettre fin à une vraie dérive qui est la multiplication des candidatures aux élections législatives. Il y a aujourd’hui des pseudos-formations qui présentent des candidats pour obtenir une part de financement public [un parti dont chaque candidat obtient au moins 1% dans plus de 50 circonscriptions en bénéficie, NDLR]. Il n’est pas moral que des associations captent par ce biais de l’argent public pour des activités qui n’ont rien à voir à la vie politique. Autre regret : le financement des micro-partis politiques. Avec ce texte, Marine Le Pen va pouvoir continuer à faire fonctionner sa petite entreprise commerciale sans être contrôlée. Cela montre que l’absence de François Bayrou a jouée dans ce débat.

Un nouveau régime de frais de mandat a été mise en place. Ne met-il pas en danger l’indépendance du Parlement? 
Le Sénat a mené une bonne réflexion reprise par l’Assemblée. Désormais, les frais de mandat seront transparents, via leur remboursement sur justificatifs. Le fait que chaque assemblée détermine les modalités de ce dispositif préserve l’indépendance du Parlement. C’est un bon équilibre : d’un côté le public aura la démonstration qu’il n’y a pas d’enrichissement personnel, de l’autre le travail des parlementaires est protégé.

La question du statut de Brigitte Macron a ressurgi dans les débats. Faut-il créer une fonction de Première dame au nom de la moralisation?
La question à se poser est en fait politique : quel rôle veut-on faire jouer à l’épouse du chef de l’Etat? Il n’y a pas un problème d’argent public, puisque les moyens dévolus à Brigitte Macron sont issus du budget de la présidence de la République, lequel est transparent et déjà contrôlé par la Cour des comptes.

Loi Moralisation vie publique: surtout de la com.

Loi Moralisation vie publique: surtout de la com.

 

Les députés français ont voté  les deux projets de loi s sur la moralisation de la vie publique, projets qui ont peu impactés l’opinion car ces textes relèvent surtout de la com. pour répondre en particulier aux affaires qui se sont déroulées notamment leur la campagne électorale. À part l’interdiction des emplois familiaux des dispositions retenues sont assez anecdotiques. En outre ce qui a surtout plombé l’écho de cette loi c’est que le principal animateur du débat sur ce terrain, à savoir François Bayrou, est tombé précisément pour non-respect des règles de financement des partis politiques. La réforme est composée de deux textes : un projet de loi ordinaire et un projet de loi organique dont l’examen devait se terminer dans la nuit de vendredi à samedi. Le gouvernement ayant décidé d’utiliser la procédure accélérée, qui permet de réduire le nombre des navettes entre les deux chambres, une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera convoquée pour lundi afin de tenter de mettre au point des textes communs aux deux assemblées. Les deux textes devraient être définitivement adoptés jeudi prochain par le Parlement, l’Assemblée ayant le dernier mot. Ils font suite notamment à l’affaire des emplois fictifs présumés dont l’ex-Premier ministre Les Républicains François Fillon, candidat malheureux de la droite à la présidentielle, aurait fait profiter sa famille. Finalement les principales mesures dont certaines apparaissent cependant nécessaires demeure assez accessoires : l’Inéligibilité des candidats et élus en cas de crimes ou d’infractions traduisant un manquement à la probité. les frais de mandat parlementaire, la suppression de la réserve parlementaire,  enfin  la Banque De La Démocratie ;  une dénomination ronflante pour pas grand-chose. Ces différents aspects auraient pu par ailleurs être gérés sans nécessairement une loi dite de moralisation.

Un plan pour moraliser la vie politique

Un plan pour moraliser la vie politique

Bayrou, a présenté jeudi un  projet « pour la confiance dans notre vie démocratique », car « il ne s’agit pas de laisser penser qu’on va régler les problèmes de morale individuelle ». Il s’agit d’éviter que les « faiblesses humaines contaminent le corps social » en mettant en place des pratiques et des règles qui « préservent les citoyens des abus », a-t-il expliqué. « Le véritable enjeu est d’adopter une démarche globale de nature à restaurer la confiance des citoyens dans l’action publique », a ajouté François Bayrou. Un des objectifs est de faire en sorte qu’élus et ministres ne soient plus traités différemment des autres citoyens, par exemple en supprimant la Cour de justice de la République. Il prévoit l’interdiction des recrutements de collaborateurs familiaux par les parlementaires, l’exercice de plus de trois mandats identiques et successifs de député, sénateur ou responsable d’exécutif local, sauf dans les petites communes. Quant à la réserve parlementaire, système de subventions très contesté à la discrétion des députés et sénateurs, elle sera transformée en fonds d’action pour les territoires et les projets d’intérêt général, soumis à des critères précis.il il y a aussi la création d’une « banque de la démocratie » pour assurer un financement équitable des partis et de leurs candidats.

Moralisation de la vie politique : la France en retard (Transparency International)

Moralisation de la vie politique : la France en retard (Transparency International)

 

Des réflexions intéressantes de la section française de l’ONG Transparency International qui fait des propositions pour la moralisation de la politique française. Mais des propositions cependant bien insuffisantes qui ne posent pas les questions fondamentales relatives par exemple à la sociologie des élus, au rôle des partis, à la présence écrasante de fonctionnaires dans le système politique et au manque dramatique de démocratie participative qui fait qu’une fois élus les responsables font à peu près ce qu’ils veulent.  Enfin pas sûr que Daniel Lebègue (président de Transparency International ) ancien énarque, ancien haut fonctionnaire soit le mieux placé pour philosopher sur la réforme du système politique.

 

Daniel Lebègue, répond cependant aux questions de franceinfo.

 

Franceinfo : Les débats sur la transparence de la vie publique sont-ils sains à l’approche d’échéances électorales importantes ?

Daniel Lebègue : On peut se réjouir que la question de la transparence et de l’intégrité de la vie politique, de ses acteurs et de ses institutions, émerge comme une question de première importance à la veille de l’élection présidentielle, qui est le grand rendez-vous des citoyens en France avec la démocratie. Il est tout à fait naturel qu’au moment où les citoyens sont appelés à désigner le premier des décideurs publics, la clé de voûte de notre système politique, on puisse interroger les candidats pour s’assurer de leur intégrité, de leur sens de l’intérêt public, examiner leur situation, notamment financière, mais aussi leur poser des questions sur ce qu’il faudrait faire pour améliorer la transparence et l’éthique de la vie publique. Car il reste du chemin à parcourir.

L’affaire Fillon jette à nouveau la suspicion sur la classe politique. Ce scandale traduit-il un échec des tentatives de moralisation de la vie politique ?

Je ne le pense pas. Beaucoup de chemin a été fait. Il y a encore quelques années, la France était très en retard par rapport aux autres démocraties européennes, que ce soit en matière de lutte contre la délinquance financière (corruption, fraude fiscale, etc.), ou en matière de cumul des mandats, dont elle était championne du monde. L’affaire Cahuzac, en 2013, a été un électrochoc salutaire qui a permis de revoir en profondeur les règles sur la transparence et les moyens pour lutter contre la délinquance financière, avec la création de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et du parquet national financier. Il y a aussi eu la loi sur le non-cumul des mandats, puis, en 2016, le vote de la loi Sapin II : pour la première fois, des règles sur le lobbying ont été édictées, un statut a été créé pour protéger les lanceurs d’alerte, et une agence anticorruption a été mise en place. Ce sont des avancées incontestables que nous, Transparency International, avons saluées.

Nous avons réalisé, en décembre, un état des lieux du quinquennat de François Hollande, que nous avons jugé plutôt positif en la matière. En cinq ans, nous avons parcouru plus de chemin que lors des vingt années qui ont précédé. Est-ce que cela suffit ? Non, on le voit chaque jour.

 

Quelles sont les améliorations encore possibles ?

Il faut surtout changer les pratiques des acteurs. Nous adressons 11 recommandations aux candidats à l’élection présidentielle, en leur demandant de se positionner. Nous rendrons publiques toutes leurs réponses et surveilleront si leurs engagements ont été respectés.

Nous recommandons, par exemple, de rendre plus transparente l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) des députés et sénateurs. Quel type de dépenses peut-on engager avec cette indemnité ? Comment contrôler son utilisation ? Plutôt que de passer par une loi organique, dont l’adoption serait longue et incertaine, il serait possible d’inclure ces règles dans les codes de déontologie de l’Assemblée nationale et du Sénat. Une décision du bureau de chaque chambre suffirait, cela peut être fait en huit jours !

Autre recommandation : que tout candidat à une élection au suffrage universel produise un extrait de casier judiciaire. C’est incroyable qu’on n’y ait pas pensé avant ! En France, on peut, aujourd’hui, avoir été condamné pour des atteintes graves à la probité et être candidat à l’exercice d’un mandat public sans que les électeurs en soient informés. C’est une anomalie.

Un dernier exemple d’amélioration possible : pour éviter une nouvelle affaire Bygmalion et assurer le respect du plafonnement des dépenses de campagne, nous proposons qu’en période de campagne, chaque candidat adresse, tous les mois, l’état de ses dépenses effectives à la Commission des comptes de campagne, mais aussi que cette règle concerne tous les partis politiques, y compris les quelque 200 micro-partis recensés. Cela permettrait une double vérification.

 

Malgré les avancées, de nouvelles affaires éclatent et la défiance des Français envers le personnel politique semble toujours aussi forte. Comment l’expliquer ?

Les règles nouvelles (déclarations d’intérêts, de patrimoine, transparence des revenus, etc.) ne peuvent pas changer les comportements du jour au lendemain. Cela commence à évoluer, mais nous ne sommes qu’au début du processus. Il est normal que les citoyens attendent pour s’en convaincre, mais les choses changent réellement.

En 2010, nous avions réalisé une comparaison européenne, qui plaçait la France en 26e position sur 27 en termes de transparence. Aujourd’hui, je n’hésite pas à dire qu’elle est au niveau des meilleurs pays en Europe.

 

Jusqu’où peut-on aller dans la moralisation de la vie publique ? Certains dénoncent une « demande totalitaire de transparence »…

La transparence est indispensable à la démocratie. « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration », dispose l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le principe de redevabilité de ceux qui exercent un mandat public ou une charge publique est un principe fondamental de toute démocratie.

Il y a, bien sûr, des limites à la transparence. Tout citoyen a droit à protéger sa vie privée ou au secret de ses correspondances avec son avocat, par exemple. Mais ces limites ne se situent pas au même niveau pour le citoyen ordinaire et pour celui qui exerce un mandat public. Ce dernier doit accepter d’être soumis à une exigence de transparence plus forte que le citoyen ordinaire. Personne n’est obligé d’être candidat à une élection !

 

En imposant une transparence accrue, ne risque-t-on pas de jeter encore davantage l’opprobre sur la classe politique ? Cette exigence n’est-elle pas finalement contre-productive ?

Quand on passe de l’opacité à un monde plus transparent, il y a un effet de dévoilement. On révèle ce qui était caché, ce qui peut produire un choc. Mais ce choc ne pèse pas grand chose par rapport à ce qu’apporte la transparence.

La transparence impose de chasser les mauvais comportements et d’adopter les bons. A chacune de leur action, les acteurs publics sont ainsi poussés à s’interroger sur ce qui se produirait si elle venait à être rendue publique : « Est-elle susceptible de susciter des réactions négatives ? Est-elle assumable ? » Grâce au regard de l’opinion, la transparence est donc le levier principal pour faire évoluer les pratiques et les comportements.

Dans la société surinformée et éduquée qui est la nôtre, les citoyens ont le droit de savoir. C’est à partir du moment où ils savent qu’ils peuvent manifester leur confiance ou leur défiance. C’est aussi pour cela que des choses qu’on acceptait il y a encore dix ans sont devenues intolérables aujourd’hui. Depuis la crise financière de 2008, le niveau d’exigence s’est accru partout dans le monde. Il ne suffit plus de respecter la loi pour être quitte et être considéré comme irréprochable.

 

On entend souvent dire que les pays anglo-saxons ou scandinaves seraient plus vertueux. Y a-t-il un modèle à suivre ?

Depuis des années, ce sont les pays du nord de l’Europe qui sont les plus transparents et vertueux (Danemark, Suède, Finlande, Pays-Bas, Allemagne…). Les pays du Sud et de l’Est, hélas, ne sont pas toujours exemplaires.

Il y a cependant de bonnes pratiques dans plusieurs pays dans le monde. Le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont mis en place de nombreuses choses intéressantes dont on pourrait s’inspirer. En matière de lobbying, par exemple, le modèle à suivre est le Canada, qui a institué un commissaire au lobbyisme chargé de surveiller les relations entre les groupes d’intérêts et les décideurs publics. La France, elle, a aujourd’hui le meilleur système du monde pour protéger les lanceurs d’alerte.

 

Comment expliquer ces efforts de transparence à géométrie variable entre le nord et le sud de l’Europe ?

Dans les pays du Nord, la culture de la collectivité et le sens de la responsabilité des dirigeants sont historiquement plus importants. Souvenez-vous des guildes du Moyen-âge et de la Renaissance. Il y a aussi une approche protestante de l’éthique, qui implique une rigueur, voire une austérité dans leur mode de vie. A l’inverse, la France est le pays où un monarque a osé dire « L’Etat, c’est moi ». Il en reste sans doute quelque chose.

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Dopage sport: suspendre à vie pour 73% des Français

Dopage  sport: suspendre à vie pour 73% des Français

L’image du sport et largement affectée par les soupçons de dopage notamment concernant le cyclisme, l’athlétisme, le rugby, le football et le tennis. Du coup 73 % des Français souhaiterait que les sportifs dopés soient suspendus à vie dans un sondage Odoxa.  près de trois personnes interrogées sur quatre affirment qu’elles doutent de l’honnêteté des performances des sportifs. Une perte de confiance qui peut s’expliquer par les nombreux grands champions ayant été impliqués dans ce genre d’affaires. Le cyclisme a beaucoup fait parler de lui en termes de dopage ces dernières années. L’affaire « Festina » et le retrait de nombreux titres dont a été sanctionné Lance Armstrong ont terni l’image du vélo. Ainsi, 94% des Français pensent que ce domaine est touché par le dopage. Il serait le premier sport à en souffrir.  En deuxième lieu, l’athlétisme85% des Français affirment que cette discipline est gangrenée par le dopage. Suivent le football (65%) et le tennis (59%). Enfin de nombreuses affaires de dopage sont expliquées par des prises de médicaments considérés comme produits interdits. Ainsi, la question des Autorisations à usage thérapeutique divise les Français. Seule une personne interrogée sur deux considère qu’il ne faut pas les interdire.

 

 

Niveau de vie : 1.679 euros par mois

Niveau de vie : 1.679 euros par mois

 

Le niveau de vie médian (précision méthodologique : différent du revenu moyen qui agglomère tous les revenus divisés par le nombre d’habitants) a quasiment stagné en 2014, atteignant 1.679 euros mensuels selon l’Insee. Les 10% des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.770 euros annuels, alors que, pour les 10% les plus aisés, il dépasse 37.260 euros. Le taux de pauvreté est quasi stable par rapport à 2013, soit 14,1% de la population qui vit avec moins de 1.008 euros par mois. Ça stagne. Selon la dernière étude de l’Insee sur « les niveaux de vie en 2014″, le niveau de vie médian s’élevait à 20.150 euros annuels (1.679 euros par mois) contre 20.000 euros en 2013, soit une très légère progression de 0,2%. Sous l’effet de la crise économique de 2008, le niveau de vie médian poursuit donc sa longue stagnation. Et si l’on découpe la population en 10 déciles égaux, toujours en 2014, les 10% des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.770 euros annuels, alors que, à l’autre bout de l’échelle, les 10% les plus aisés disposent d’au moins 37.260 euros, soit 3,5 fois plus, exactement le même rapport qu’en 2013. Mais si, cette fois, on se concentre sur les 5% les plus aisés (la moitié supérieure du dernier décile), on constate que leur niveau de vie moyen a progressé de 2,7% par rapport à 2013. A l’inverse, à la différence de 2013 où le niveau des 10% les plus modestes avait progressé de 1,1%, en 2014, en revanche, il baisse de 0,2% en raison du recul du revenu d’activité. Pour bien comprendre de quoi il s’agit, il convient de préciser que, selon l’Insee, le niveau de vie s’entend comme le revenu disponible du ménage – revenus d’activité, retraites, indemnités de chômage, assurance-vie, PEA, livret d’épargne populaire, épargne logement, prestations sociales, etc., le tout net des principaux impôts directs – divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Ces UC correspondent aux personnes qui composent le ménage. Elles sont calculées selon une échelle qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Le niveau de vie médian partage donc la population en deux : celle qui dispose d’un niveau de vie inférieur et l’autre moitié qui a un niveau de vie supérieur. Selon l’Insee, depuis la crise de 2008, les inégalités se sont d’abord creusées avant de diminuer. C’est en 2011 que les inégalités atteignent leur niveau le plus élevé, portées par une très forte augmentation des très hauts revenus. Ainsi, entre 2008 et 2011, le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20% des personnes les plus aisées et celle détenue par les 20% les plus modestes est passée de 4,3 à 4,6. Puis, entre 2011 et 2013, on a assisté au phénomène exactement inverse. Le rapport entre les 20% les plus riches et les 20% les plus modestes revenant de 4,6 à 4,3… L’Insee expliquait cela notamment par le fait que la part des revenus du patrimoine (revenus financiers, loyers perçus, etc.) dans le revenu disponible des ménages a nettement baissé, passant de 11,9% à 10,9% entre 2012 et 2013. Nouveau renversement de tendance en 2014 où le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20% les plus aisés et les 20% les plus modestes repart très légèrement à la hausse, passant de 4,3 à 4,4.

Par ailleurs, en 2014, le seuil de pauvreté, qui correspond à 60% du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1.008 euros mensuels. Ce sont 8,8 millions de personnes qui vivent sous ce seuil de pauvreté, soit… 14,1% de la population. Cette proportion augmente très légèrement de 0,1 point par rapport à 2013. Cette évolution s’accompagne d’un maintien du niveau de vie médian des personnes pauvres qui atteint 805 euros par mois en 2014, contre 806 euros en 2013.  A noter qu’au sein de la population « pauvre », l’Insee constate quelques évolutions : le taux de pauvreté des retraités diminue. Il s’établit à 7,6% en 2014 contre 7,9% en 2013. Quant au taux de pauvreté des actifs occupés, il reste stable d’une année sur l’autre à 7,7%. Enfin, triste constat, le taux de pauvreté des jeunes de moins de 18 ans augmente, s’établissant à 19,8% en 2014 contre 19,6% en 2013.

(Avec BFM et Reuters)

Niveau de vie : Baisse moins sensible en France

Niveau de vie : Baisse moins sensible  en France

D’après l’INSEE la baisse du niveau de vie depuis 2008 a été plus modérée en France qu’ailleurs sans doute en raison  des amortisseurs sociaux. – Le niveau de vie médian des Français (qui sépare les effectifs de la population en deux) qui se situe à 1667 € a connu un recul modéré sous l’effet de la crise économique de 2008, qui s’est soldée en France métropolitaine par une hausse de la pauvreté moins marquée que dans d’autres pays d’Europe, d’après des données présentées mardi par l’Insee.( À noter qu’il ne s’agit pas du revenu des salariés et autres travailleurs mais de l’ensemble des Français incluant y compris ceux qui n’ont aucun revenu ;  le revenu moyen par travailleur Français est supérieur à 2000 €)  Entre 2008 et 2013, les inégalités en matière de niveau de vie calculée sur ce revenu médian sont restées relativement stables, même si les écarts ce sont accentués dans les premières années suivant la crise avant de se réduire à nouveau à partir de 2011, selon cette étude sur les revenus et le patrimoine des ménages français. Sur cette même période de cinq ans, le niveau de vie médian d’une famille composée d’un couple avec deux enfants de moins de 14 ans a reculé de 1,1% pour atteindre 20.000 euros annuel, soit 1.667 euros par mois, en 2013. « Ce n’est pas la première fois que (ce niveau de vie médian) diminue, c’était déjà le cas entre 2002 et 2004, mais c’est la première fois que cela dure aussi longtemps », a précisé Julie Labarthe, chef de la division revenus et patrimoine des ménages de l’Insee, lors d’une conférence de presse. Ce recul de 1,1% en cinq ans, qui correspond à une baisse de 0,2% en moyenne annuelle, représente « une diminution limitée, qui est très pondérée par rapport à ce qu’on peut observer dans d’autres pays européens », a-t-elle précisé. Alors que les écarts se sont creusés en Europe, les inégalités de niveau de vie ont connu une quasi-stabilité en France sur la période 2008-2013, mais cette évolution recouvre deux phases distinctes. Les trois premières années post-crise ont été marquées par une accentuation des écarts, avec un repli plus marqué des revenus les plus modestes, pénalisés par la hausse du chômage et une forte augmentation des très hauts revenus, la reprise de 2010-2011 ayant davantage profité aux revenus du patrimoine, aux revenus des indépendants et aux salaires. Même si cette tendance à l’accroissement des inégalités a été atténuée par les transferts fiscaux et sociaux (prestations sociales et assurance chômage), les écarts ont atteint en 2011 le niveau le plus élevé observé sur la période 1996-2011. Après cette date, les déséquilibres se sont réduits du fait d’une forte diminution du niveau de vie des ménages les plus aisés entre 2011 et 2013. Outre un net repli des revenus du patrimoine, entre 2012 et 2013, ces ménages ont également vu leurs revenus d’activité diminuer en 2012 et ils ont été les plus concernés par la hausse de la fiscalité entre 2011 et 2013. Malgré tout « ce sont les plus modestes qui ont le plus été impactés par la crise, avec une baisse sur cinq ans de 3,5%, ce qui correspond à une baisse du niveau de vie mensuel de 30 euros », a souligné Julie Labarthe. En 2013, 8,6 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté monétaire, défini comme un niveau de vie inférieur ou égal à 60% du niveau de vie médian, soit 1.000 euros par mois pour une personne seule ou 2.100 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Sur les cinq années ayant suivi la crise, le taux de pauvreté monétaire a augmenté de 0,7 point malgré un abaissement de 1,1% du seuil de pauvreté et a atteint 14,0% en 2013. Chômeurs, ouvriers et familles monoparentales ou nombreuses ont été les premiers concernés par cette hausse de la pauvreté monétaire liée à la progression du chômage alimentée par la crise et cela s’est directement répercuté sur les plus jeunes : en 2013, près d’un enfant sur cinq (19,6%) vivait sous le seuil de pauvreté monétaire. « La crise n’a pas changé le profil de la pauvreté mais en a accentué certains traits », observe l’Insee.

(Avec Reuters)

Le CDI à vie c’est fini ! (Macron)

Le CDI à vie c’est fini !  (Macron)

Une interview intéressante d’Emmanuel Macron  qui justifie la loi travail. Nombre d’arguments sont pertinents, d’autres le sont moins. Des insuffisances d’abord le manque d’analyse de la situation actuelle concernant la précarité, aussi le manque de vision globale relatif à l’équilibre entre la flexibilité dont doivent disposer les entreprises et les garanties dont doivent bénéficier les salariés. Sur le constat il y a longtemps que le CDI à vie  dans la même entreprise n’est plus d’actualité. Ce n’est donc pas un élément de prospective mais une réalité sociale pour beaucoup de salariés. Selon Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, « la responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945″.Dans cet entretien à La Tribune, le ministre de l’Economie s’explique sur la loi qui ne porte pas son nom, mais reprend pour l’essentiel l’inspiration de ce qui aurait pu être la loi Macron II sur les Nouvelles opportunités économiques.(Interview dans la tribune)

 

La loi El Khomri soulève une bronca à gauche. Martine Aubry et d’autres frondeurs critiquent ce virage libéral pour lequel ils n’ont pas voté. Les syndicats la jugent trop déséquilibrée. Les étudiants de l’Unef appellent à manifester, alors que plus de 800 .000 personnes ont signé une pétition sur les réseaux sociaux. Avez-vous employé la bonne méthode pour aborder un sujet aussi sensible en fin de quinquennat ? Pensez-vous encore possible de trouver 
une majorité, comme l’a demandé le président de la République ?

EMMANUEL MACRON - Oui, c’est possible et nécessaire, à condition de clarifier, de donner l’explication qui va avec pour dépassionner le débat. L’idée n’est pas de détricoter cette loi et de ne rien changer à un moment où nous avons décrété un état d’urgence économique et social pour inverser la courbe du chômage. Tout n’a pas été essayé pour y parvenir et la réforme du marché du travail fait partie de la panoplie des mesures à prendre, comme l’ont fait certains de nos voisins européens – l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Espagne.

Essayons de parvenir à un diagnostic partagé. C’est peu de dire que la situation actuelle sur le marché de l’emploi est inefficace et injuste. Nous sommes l’un des rares pays européens où le chômage ne baisse pas. Nous avons depuis trente ans dans notre pays plus de 18 % des jeunes au chômage en moyenne. Aujourd’hui, il touche plus de 10 % de la population active et 25 % des jeunes de moins de 25 ans. Parmi les gens qui ont un travail, 80 % sont en CDI, c’est bien. Mais 90 % des gens qui rentrent sur le marché de l’emploi passent par des CDD ou de l’intérim de manière durable. Et cela dans un système qui est ainsi fait que quand vous êtes en situation de précarité, vous ne pouvez pas construire votre vie, car vous n’avez pas accès au crédit, vous ne pouvez pas vous projeter dans l’avenir.

De quoi a-t-on besoin ? D’abord et avant tout d’adaptabilité. On a besoin de faire confiance aux acteurs de terrain, de leur donner de la souplesse. Pas pour tout flexibiliser, mais pour pouvoir absorber les chocs. En 2009, on a subi une crise en Europe. Elle a été deux fois plus violente en Allemagne qu’en France et, pourtant, elle a détruit sept fois moins d’emplois. Pourquoi ? Il serait irresponsable de ne pas se poser la question. Parce qu’ils ont un modèle adaptable, parce qu’ils ont su négocier au niveau de l’entreprise, des baisses de salaires ici, du chômage partiel là… Ce faisant, ils ont préservé leurs salariés et leur savoir-faire, et leur capital productif.

La bonne réponse à notre situation, c’est donc de donner plus de flexibilité au niveau de l’entreprise. On a commencé à le faire avec les accords de maintien dans l’emploi, notamment dans la loi Croissance et activité, que j’ai portée. Quand ça va mal, une entreprise peut désormais négocier par le biais d’un accord majoritaire des dérogations à la loi pour une durée qui peut aller jusqu’à cinq ans. C’est l’équivalent du Kurtzarbeit allemand, mais défensif.

Ce que propose la loi sur le travail, c’est d’étendre cette souplesse dans un sens plus offensif. Il y a en effet une hiérarchie des normes en France, qui prend la forme de ce que l’on appelle la crémaillère sociale. La loi définit un ordre public minimal qui peut être amélioré au niveau de la branche ou de l’entreprise : ce qui veut dire qu’à chaque fois qu’on descend d’un niveau de normes, on ne peut pas déroger à celles du dessus, ce qui ne permet pas de prendre en compte les spécificités des entreprises. Dans un environnement de compétition économique ouvert, ce système est trop rigide. Redonner de la souplesse aux acteurs de terrain, c’est leur dire qu’ils peuvent définir de nouvelles règles du jeu par accord d’entreprise majoritaire ou par consultation, si des syndicats représentant plus de 30 % des voix aux élections le demandent pour sortir de situations de blocage. La consultation des salariés peut être utile dans certaines situations spécifiques.

Beaucoup d’opposants voient dans ces mesures un « permis de licencier ».

Si l’on veut lutter contre ce que l’on appelle le dualisme du marché du travail et l’injustice qu’il y a entre le CDD et le CDI, il faut avoir pour objectif que tout le monde puisse avoir un CDI. Il faut se demander pourquoi ce n’est pas plus le cas aujourd’hui. Qui n’accède pas au CDI ? Les gens les moins bien formés, les jeunes, les plus fragiles. La cause, selon les chefs d’entreprise eux-mêmes, ce sont les conditions de rupture de ce contrat. On a majoré le coût du CDD et malgré cela, à peine 10 % des nouvelles embauches se font en CDI. Le blocage majeur, c’est l’incertitude liée au coût de la rupture d’un CDI, si les choses devaient mal se passer. Il faut donc redonner de la visibilité aux acteurs, leur permettre d’anticiper.

Il y a deux fois plus d’entrées à Pôle emploi à la suite d’une rupture conventionnelle qu’à la suite d’un licenciement économique. C’est une sorte de divorce à l’amiable créé par la précédente majorité, qui est assez cher, mais ce n’est qu’un dérivatif qui ne s’attaque pas au cœur du problème. Ensuite, il y a le licenciement économique, qui comporte des garanties pour les salariés et qui ne représente que 2,5 % seulement des entrées à Pole emploi, car c’est un dispositif assez rigide. Personne ne fait du licenciement économique par plaisir. Ce que nous proposons, c’est de permettre à une entreprise d’agir pour sauvegarder sa compétitivité, comme la Cour de cassation l’autorise : quand cela commence à aller mal, et que le chef d’entreprise considère qu’il faut agir pour assurer la pérennité, il faut qu’il puisse anticiper.

Or, la jurisprudence actuelle est complexe et source d’incertitude : elle reconnaît la compétitivité comme motif de licenciement économique, mais pour une branche d’activité et pas pour une entreprise. Donc on a des cas ubuesques où, si vous êtes une entreprise qui va mal dans une branche d’activité d’un groupe qui va bien, le chef d’entreprise ne peut pas agir. Nous proposons également que les difficultés économiques soient appréciées de façon objective, c’est-à-dire que quatre trimestres d’affilée de baisse du chiffre d’affaires ou deux trimestres consécutifs de pertes d’exploitation, ce qui n’est pas rien, seront reconnus par la loi comme caractérisant un motif de licenciement économique. Ce n’est pas un cadeau aux patrons qui est fait. La procédure demeure protectrice des salariés, avec des obligations de reclassement et des contraintes pour réembaucher. Sinon, ce que l’on constate, c’est que le chef d’entreprise, confronté à une période difficile, n’embauche pas en CDI.

Autre sujet de désaccord, le plafonnement des indemnités prud’homales. Il prépare un licenciement au rabais, disent ceux qui s’y opposent…

La troisième façon de mettre fin à une relation de travail, c’est le licenciement individuel. Dans la loi Croissance et activité, j’ai voulu, contre l’avis de tous, du Medef aux syndicats les moins réformistes, réformer les prud’hommes dont les délais étaient trop longs et les jugements trop incertains. Cela dure en moyenne vingt-sept mois, quatre ans à Paris, on ne concilie que dans 6 % des cas, et on observe une dispersion colossale des dommages et intérêts. Notre réforme réduit les délais, oblige à mettre en état le dossier au début de la procédure et à essayer vraiment de concilier les parties. Elle propose un plafond comme cela existe chez nos voisins en cas de cause non réelle et sérieuse.

Ce plafonnement ne vaut pas pour les cas abusifs, de licenciements nuls, de discrimination ou de harcèlement au travail. On a été censuré parce qu’on avait essayé de moduler en fonction de la taille de l’entreprise. Nous le proposons à nouveau, dans un cadre général, afin de sécuriser, pour chacune des parties, la rupture par le licenciement individuel.

Finalement, la loi El Khomri porte essentiellement votre inspiration,
celle qui aurait pu figurer dans la loi Macron II sur les nouvelles opportunités économiques ?

La réforme du licenciement économique, je l’avais défendue dans la loi Croissance et activité puisqu’elle a figuré en première lecture au Sénat, puis a été retirée. Mais je l’assume, car ces changements me semblent justes et efficaces pour l’emploi. Cette disposition fait partie de celles envisagées dans le cadre de la stratégie pour les nouvelles opportunités économiques, dans la continuité de la première loi, dans une perspective d’ouverture et de mobilité sociale.

La cohérence d’ensemble manque. Est-ce qu’en découpant en deux votre deuxième loi, le gouvernement ne passe pas à côté de la pédagogie nécessaire… et de l’occasion d’expliquer pourquoi la révolution numérique, la mondialisation, imposent de faire bouger les lignes, de briser certains tabous ?

Donner plus d’adaptabilité aux entreprises, plus de sécurité aux contrats et de visibilité en cas de rupture va de pair avec notre volonté de donner plus d’options aux gens : si on veut vraiment protéger les Français dans ce nouveau monde plus volatil, où tout va plus vite, il faut leur donner de l’autonomie. Protéger les gens, ce n’est pas leur promettre une société qui n’existe plus, un modèle qui est fragilisé. Ce n’est pas de mettre des digues face à la mer. C’est d’abord d’expliquer ce monde nouveau, qui est plus incertain, avec des changements très brutaux qui peuvent être aussi des opportunités, par exemple pour entreprendre plus facilement pour soi-même. Si nous voulons agir maintenant, ce n’est pas par volonté de briser les tabous par principe, ni pour casser l’ordre social, mais pour nous permettre de nous préparer à ces mutations.

La responsabilité d’un homme politique, c’est de donner aux individus la possibilité de réussir, dans un environnement où le modèle ne sera plus un CDI toute la vie dans la même entreprise, modèle sur lequel est fondé notre droit du travail depuis 1945. Ce sera de plus en plus une exception, mais ce n’est pas forcément grave. L’avenir sera même plus favorable aux individus, parce que cette révolution numérique porte aussi en elle moins de pénibilité, plus d’autonomie dans la relation au travail. Elle atténue le caractère roboratif et sans intérêt, parfois insupportable, du travail tel qu’on l’a conçu jusqu’ici. Demandez-vous pourquoi, lorsqu’il y a un plan de départs, même dans les très belles entreprises publiques, ceux qui ont plus de 55 ans veulent trop souvent prendre leur chèque et partir. C’est parce que souvent ils ne s’épanouissent plus dans leur métier, parce qu’on les a trop peu formés pour faire autre chose.

En fait, on a un peu l’impression que cette réforme oppose deux camps : celui des salariés et celui des chômeurs…

En France, on a longtemps vécu sur un accord implicite échangeant hyper-protection pour les insiders et hyper-précarité pour les outsiders, souvent livrés à eux-mêmes. Dans des modèles plus adaptés aux disruptions que nous connaissons, à une économie qui va vite, il y a certes plus de flexibilité, parfois plus de risques, mais dans le même temps, il y a beaucoup plus d’exigences vis-à-vis des employeurs, sur la formation notamment. On parle souvent du modèle californien comme d’un enfer social, très instable. Contrairement à ce que l’on dit, dans la Silicon Valley, on fait plus attention aux salariés, qui changent plus souvent d’entreprise.

Que contiendra la partie II de feu la loi Noé sur l’ouverture de l’accès aux métiers et sur la micro-entreprise, qui sera reprise dans la loi Sapin au printemps ?

Cette nouvelle « nouvelle » économie implique des changements très rapides, elle fragilise la création d’emplois à qualification moyenne, ceux qui sont plus facilement automatisables. Elle développe des emplois plus qualifiés, donc il faut mieux former celles et ceux qui font des tâches réplicables. Demain, ils devront programmer et assurer la maintenance des robots dans les usines. C’est cela qui est en train de se passer et donc mieux vaut préempter cette révolution que de la subir.

Ensuite, cette révolution crée des opportunités nouvelles pour des emplois peu qualifiés, des emplois de services et d’aide à la personne. Pourquoi ? Parce que dans cette économie, on va de moins en moins souvent vendre un objet et de plus en plus vendre une solution. Il faut donc libérer le potentiel de création d’emplois peu qualifiés dans notre économie. Et en fait, l’accès en est assez fermé, paradoxalement.

Tout ce qui dépend du registre du commerce, tout le monde peut le faire. Demain, je peux ouvrir une pizzeria, un magasin de photocopie, mais pas un salon de coiffure ou tout ce qui relève des chambres de métiers. Il y a bien sûr un ordre public sanitaire, environnemental, social, à respecter, sous le contrôle de l’État. Mais il y a aussi beaucoup trop de barrières à l’entrée. Il est beaucoup plus souhaitable pour un jeune qui est en échec dans son parcours scolaire ou universitaire d’entrer dans un métier par un CAP et de se former tout au long de sa vie, que de l’enfermer dans un cadre qui ne lui convient pas. Il n’y a aucune raison par exemple qu’un coiffeur qui n’aurait que le CAP et dix ans d’expérience ne puisse pas ouvrir son salon parce qu’il n’a pas passé le brevet professionnel. C’est devenu injustifié.

L’objectif n’est pas ici de dévaloriser les formations, mais de reconnaître la multiplicité des choix possibles dans une société. Il ne faut pas réduire les opportunités, mais les multiplier. Le diplôme ne doit pas être la seule voie royale pour rentrer dans la vie active. Il y a aussi l’alternance, l’apprentissage et l’entrepreneuriat pour soi-même. Il y a également des pratiques de discrimination qui existent malheureusement encore dans notre pays : pour certains jeunes, il est plus facile de trouver des clients que des employeurs. Et, parce qu’à certains moments de la vie, le contrat du salariat, protection contre subordination, devient insupportable, beaucoup veulent s’installer à leur compte. Or, on n’a pas forcément l’argent ni le temps pour faire une formation et passer un brevet professionnel. Il faut donc que l’on puisse alléger ces barrières, mais aussi aider ces jeunes entreprises à croître plus vite, en simplifiant les règles fiscales et juridiques, par exemple quand vous embauchez votre premier salarié. Il faut que cela soit beaucoup souple et plus fluide.

Présidence assemblée nationale : augmentation du train de vie

Présidence assemblée nationale : augmentation du train de vie

 

 

D’une certaine manière c’est un peu une habitude chez les socialistes en général et chez Bartolone en particulier à savoir, augmenter le coût des superstructures notamment en embauchant. Ce qui a encore été le cas pour la présidence de l’assemblée dans les dépenses ont augmenté de 6 % en 2014.  Au total, c’est 240.000 euros supplémentaires qui ont été engagés par le cabinet de Claude Bartolone selon un rapport de la Cour des comptes cité par Marianne. Le personnel contractuel de l’hôtel de Lassay (19 personnes) pèserait pour près de 2,86 millions d’euros en 2014. Un montant auquel il faut ajouter les cotisations sociales, qui représentent 50% de la rémunération des contractuels. Ce qui porte l’addition finale à 4,3 millions d’euros en 2014 contre « seulement » 4,05 en 2013. Au petit jeu cruel des comparaisons, le prédécesseur de Claude Bartolone au perchoir, l’élu LR Bernard Accoyer, ne disposait en 2011 que de 13 collaborateurs pour des dépenses évaluées à 3,15 millions d’euros. Soit une augmentation de près de 36% du budget de l’Hôtel de Lassay en 3 ans. Pour autant, le cabinet du président de l’Assemblée nationale se refuse à comparer ce qui n’est pas comparable. « Nous avons régularisé certaines situations. Des personnels étaient payés par d’autres administrations. C’était le cas de mon prédécesseur par exemple », justifie le directeur de cabinet de Claude Bartolone à Marianne.

 

Retraités : baisse du niveau de vie après 2020

Retraités : baisse du niveau de vie après 2020

 

Le niveau de vie des retraités en France n’est sans doute pas exceptionnel puisque la pension moyenne tourne autour de 1500 € (avec toutefois des écarts autour de cette moyenne). Pour autant la situation des retraités s’est améliorée au cours des 20 dernières années. Mais cette situation pourrait se détériorer d’ici une dizaine d’années. En cause d’abord la situation du chômage et le rapport actif retraité. Une situation du chômage qui prive les organismes de retraite de précieuses rentrées et qui sur la tendance n’ont d’autre solution que de progressivement allonger l’âge de départ en retraite et de diminuer le pouvoir d’achat des retraités. À cela s’ajoute aussi l’évolution démographique caractérisée par une modification du rapport entre jeunes anciens et par l’allongement de la durée de vie. En d’autres termes si rien ne change notamment en ce qui concerne le niveau de croissance et donc le nombre d’actifs, les retraites sont condamnées à se réduire progressivement. Faute de reprise significative de l’activité économique la problématique de l’éclatement des caisses de retraite pourrait se poser ici 10 ou 15 ans. À juste titre les jeunes générations pourront se trouver défavorisées par rapport aux anciennes en matière de retraite. À l’inverse il faut cependant observer que les anciennes générations n’effectuaient pas en moyenne 35 heures de travail hebdomadaire mais plutôt près le double. En matière économique il n’y a pas de secret on ne peut redistribuer la richesse nationale que si elle est produite en quantité suffisante. Si le sort des retraités s’est amélioré en vingt ans, leur niveau de vie devrait diminuer après le milieu des années 2020. Le niveau de vie des retraités comparé à celui du reste de la population devrait diminuer après le milieu des années 2020, alors qu’il est légèrement supérieur depuis une vingtaine d’années, prédit dans un rapport le Conseil d’orientation des retraites (COR). «Les ménages retraités ont en moyenne, actuellement, un niveau de vie légèrement supérieur aux autres ménages, un niveau de consommation à peu près égal, et un niveau de patrimoine supérieur», écrit le Conseil d’orientation des retraites dans un rapport qu’il présentera mercredi à ses membres, obtenu par l’AFP.

Platini : radié à vie par la mafia de la FIFA ?

Platini : radié à vie par la mafia de la FIFA ?

 

Cette fois la Fifa n’a pas fait dans la dentelle pour écarter définitivement Platini. Elle propose tout simplement sa radiation à vie. Une sentence rendue mardi par le sulfureux comité d’ « éthique » de l’organisation. Sulfureux parce que ce comité s’est souvent livré à de drôles de manœuvres en couvrant des faits   de corruption et qu’il est composé de membres qui militent en faveur d’autres candidats pour la présidence de la Fifa. Bref ce comité n’a d’éthique que le nom et la plupart des dirigeants de la Fifa sont impliqués dans des affaires de corruption. D’une certaine manière c’est un peu le tribunal de la mafia qui juge la mafia. Pourquoi aussi ne pas condamner Platini à la peine de mort ? Certes Platini n’est pas complètement blanc, il a aussi couvert certaines pratiques douteuses pour l’attribution de la coupe du monde. Les conditions de sa rémunération par la Fifa manquent  aussi sérieusement de clarté. Pour autant la proposition du comité d’éthique de la Fifa est complètement disproportionnée par rapport au fait reproché. Le comité d’éthique de la Fifa a donc requis mardi la radiation à vie contre Michel Platini. Jacques Vendroux, le directeur des sports de Radio France, a eu l’ancien joueur des Bleus au téléphone. Sa priorité désormais, c’est de « sauver son honneur ». L’avocat du président de l’UEFA. Me Thibaud d’Alès, avocat de Michel Platini, dénonce un « pur scandale » et la « démesure » d’une telle peine demandée. Le verdict final sera rendu en décembre. Il est reproché à Michel Platini d’avoir touché 1,8 million d’euros de la part de Joseph Blatter, président démissionnaire de la Fifa, pour un travail de conseiller achevé en 2002. Joint au téléphone par Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France, l’ancien joueur des Bleus veut désormais « sauver son honneur« , c’est sa priorité. Selon Jacques Vendroux, proche du président de l’UEFA, la première des préoccupations de l’ancien meneur des Bleus n’est plus la présidence du foot mondial, « il est dans un autre film« , explique-t-il : « Il ne parle plus d’être candidat à la présidence, il veut sauver son honneur, c’est sa priorité parce qu’on est en train de l’accuser d’un certain nombre de malversations qu’il assure n’avoir jamais commises« .   »Ce bannissement requis est conditionné à la preuve d’une corruption« , explique Me d’Alès, l’avocat de Michel Platini. « Mais il y a clairement une démesure de la peine requise. Elle ne repose sur rien dans le dossier« , poursuit-il. D’après lui, « la personne chargée de l’enquête » est plutôt une personne « chargée d’éliminer Michel Platini en vue de la présidence de la Fifa« . « En rendant public cela, il y a clairement une volonté de nuire. Les masques tombent les uns après les autres à la Fifa, il y a une instrumentalisation du calendrier électoral et une stratégie d’élimination du candidat Platini« , a ajouté l’avocat de l’ex-triple Ballon d’Or.

La fin de vie : l’assemblée refuse la légalisation de l’euthanasie

La fin de vie : l’assemblée refuse la légalisation de l’euthanasie

Il ne s’agit pas d’un véritable refus de la légalisation de l’euthanasie mais d’une position intermédiaire concernant le droit de mourir dans la dignité. Le suicide médicalement assisté n’est pas reconnu mais des dispositions contraignantes seront prises à l’égard des médecins pour qu’ils tiennent compte des dernières volontés des s’intéressés pour gérer leur fin de vie. Les députés français ont entamé lundi l’examen, en deuxième lecture, d’une proposition de loi qui permettrait de plonger dans une sédation irréversible les patients en phase terminale sans aller toutefois jusqu’à légaliser l’euthanasie. Le Sénat, où la droite est majoritaire, avait rejeté le 23 juin cette proposition de loi qui avait été massivement votée par l’Assemblée nationale en première lecture. La proposition de loi présentée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (les Républicains, LR) prévoit une « sédation profonde et continue » et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades. « Ce texte marque des avancées importantes », a dit Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui lui a apporté son soutien et a plaidé pour le maintien de son équilibre. Seuls les élus radicaux de gauche, une partie des écologistes ainsi que quelques socialistes ont décidé de s’abstenir ou de se prononcer à nouveau contre. Ils vont tenter, sans espoir de succès, de présenter des amendements proposant de légaliser le suicide médicalement assisté. A l’appel de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), que préside Jean-Luc Romero, une manifestation a eu lieu lundi après-midi près de l’Assemblée. Les manifestants ont réclamé la légalisation de l’euthanasie et ont demandé le vote d’un amendement « en faveur d’une aide active à mourir ». A l’opposé, une vingtaine de députés LR membres de l’Entente parlementaire, l’aile droitière du principal groupe de l’opposition, entendent voter contre ce texte qu’ils considèrent comme « un droit à la mort ». Le Sénat devrait procéder à une seconde lecture de ce texte avant la fin de l’année et devrait à nouveau le rejeter. Une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera ensuite convoquée afin de tenter de déboucher sur un texte commun. L’Assemblée, qui a constitutionnellement le dernier mot, procédera ensuite à son adoption définitive.

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