Archive pour le Tag 'vide'

Un travail vide de sens… comme les loisirs numériques

Un travail vide de sens… comme les loisirs numériques


Le consultant Jacques Marceau analyse, dans une tribune au « Monde », la transformation du temps de vacances et de repos en temps de consommation de loisirs, obéissant à la même logique de performance que le temps de travail.

Le débat sur les retraites qui a marqué le premier semestre de cette année aura mis en lumière la relation complexe et souvent conflictuelle que les Français entretiennent avec le travail et, implicitement, la place des loisirs dans leur vie. Un conflit exacerbé par les questionnements sur le sens du travail qui ont émergé à la faveur de la crise du Covid-19 et des dérèglements climatiques.

En effet, dans une société productiviste qui n’a eu de cesse d’élever le niveau de confort et de sécurité de ses citoyens, l’antonyme du travail, c’est-à-dire le repos, s’est mué en loisirs dont l’avantage est d’être un produit de consommation, donc un agent économique. Une mutation qui a conféré aux loisirs un statut d’acquis social parfaitement en ligne avec les fondamentaux de notre société consumériste en tant qu’il participe de sa prospérité.

Le droit au repos est ainsi subrepticement devenu un droit aux loisirs, la retraite apparaissant dorénavant non plus comme la jouissance d’un repos bien mérité, mais « le temps de faire ce que l’on n’a pas eu le temps de faire avant ». Et c’est en faisant de la réduction du temps de travail un marqueur du progrès social que le temps de loisir est devenu lui-même un objet de tensions, soumis aux mêmes injonctions d’efficacité et de performance que le travail : il faut « réussir » ses vacances, en « profiter » et surtout ne rien gâcher. Comme si les vacances étaient le seul moment de vie qui vaille la peine, et l’expression n’est pas anodine, « d’être vécu » !

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la fameuse « valeur travail » ait pris un sacré coup de vieux, y compris auprès de nos élites. D’autant plus que la valeur travail, traditionnellement considérée comme le ciment de la cohésion sociale et d’une unité nationale qui se réalise dans l’effort, se voit aujourd’hui ringardisée, voire entachée du péché de corruption de l’homme et de la nature. Une évolution théorisée par de nombreux philosophes au premier rang desquels André Gorz (1923-2007), l’un des pères de la décroissance qui promeut le principe d’une « civilisation du temps libéré » s’affranchissant de l’asservissement à la valeur du travail.

Cependant, la nature ayant horreur du vide, le loisir n’a pas attendu pour occuper ce temps libéré et, à l’ère du numérique, à le transformer à son tour en asservissement. Se « vider la tête » est ainsi devenu l’injonction propre à ceux que le travail a déjà lessivés : à la perte de temps passé à un travail vide de sens se substitue celle consacrée à des loisirs numériques eux-mêmes vides de sens .

Emeutes quartiers: le grand vide politique

Emeutes quartiers: le grand vide politique

« Tout se passe comme si les quartiers étaient dans un vide politique, comme si les rages et les révoltes ne débouchaient sur aucun processus politique » estime François Dubet le Professeur émérite de sociologie à l’université de Bordeaux, François Dubet qui a travaillé sur la théorie sociologique, la sociologie de l’éducation, les inégalités sociales et les sentiments d’injustice. Il est l’auteur de La préférence pour l’inégalité. Comprendre la crise des solidarités (Seuil, 2014), Le temps des passions tristes. Inégalités et populisme (Seuil, 2019) Tous inégaux, tous singuliers. Repenser la solidarité (Seuil, 2022).


Que vous inspirent la mort, à Nanterre, de Nahel M. par un policier et les émeutes qui ont éclaté ensuite dans la plupart des banlieues françaises ?

Chaque « bavure » policière, chaque révolte des banlieues est singulière mais c’est la répétition des événements qui devrait nous interroger.

Depuis les émeutes de la banlieue lyonnaise, dans les années 1980, nous avons connu plusieurs dizaines de révoltes – certaines locales, d’autres plus larges comme en 2005, certaines dans des grandes villes, d’autres dans des plus petites. Chaque fois, un ou plusieurs jeunes ont été tués ou blessés par la police et chaque fois, les jeunes ont saccagé les équipements publics de leur quartier – les mairies, les centres sociaux, les écoles… Chaque fois, la violence a débordé des cités et chaque fois, les pillages se sont mêlés à la révolte. Dans tous les cas, les parents ont compris ces jeunes qui sont leurs enfants tout en condamnant les violences qui détruisent leur quartier.

Chaque fois aussi, les uns condamnent les violences policières, la ségrégation, le racisme, la pauvreté et les ghettos urbains, alors que d’autres condamnent les immigrés et l’ensauvagement de la société. L’impuissance des acteurs politiques semble aussi se répéter .

Discours de Macon :toute l’opposition condamne le vide

Discours de Macon :toute l’opposition condamne le vide

D’une manière générale toute l’opposition de droite comme de gauche a considéré que l’intervention du président à la télévision hier soir était surtout marquée par le déni et une posture hors-sol. Un discours déjà entendu des dizaines de fois qui n’apporte rien de concret. Un président qui n’a pas été capable de manifester la moindre empathie et qui continue sa politique solitaire et brutale pouvoir.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, estime qu’il n’a « rien de concret » dans cette prise de parole. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT affirme pour sa part sur LCI qu’ »il n’y aura pas de retour à la normale tant qu’il n’y aura pas de retrait de la réforme des retraites ». Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force Ouvrière, appelle sur franceinfo à « continuer de mettre la pression » et à rester « déterminés ». « J’ai trouvé ça hallucinant », a réagi de son côté François Hommeril, le président de la CFE-CGC. Concernant les 100 jours mentionnés par Emmanuel Macron pour apaiser le pays, Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, déclare : « On a 100 jours devant nous pour de nouveau faire la démonstration que cette réforme ne passe pas, ne peut pas passer contre la volonté générale ». Les membres de la classe politique ont eux aussi réagi à cette intervention.

Le député LFI et président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, pense qu’ »Emmanuel Macron croit être sorti de la crise alors qu’il est en plein milieu ». « Cela sonnait creux et faux comme une casserole », selon Éric Coquerel. « Je me demandais s’il allait oser refaire le coup de la refondation, comme après les Gilets jaunes, comme après le Covid… ». « Pour sauver le pays, il devrait commencer à abroger une réforme dont personne ne veut.

« Tout ça pour ça », regrette Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV. Dans le camp écologiste on considère qu’Emmanuel Macron n’a pas fait d’annonces. La députée écologiste Sandrine Rousseau commente cette allocution avec un tweet laconique qui tient en trois mots : « Bon ben. Rien ». Un ton que partage aussi Marine Tondelier sur Twitter : « tout ça pour ça » écrit la secrétaire nationale d’EELV, « ceux qui ont boycotté avaient raison : ils n’ont rien raté ».

« Je suis inquiet de ce discours », déclare sur franceinfo François-Xavier Bellamy, eurodéputé Les Républicains, « en l’écoutant, on a le sentiment que le président est muré dans un déni de réalité qui touche maintenant à l’absurde ».

Emmanuel Macron « ignore les souffrances » des Français pour Marine Le Pen Du côté du Rassemblement national, la présidente du groupe RN à l’Assemblée, Marine Le Pen, estime qu’Emmanuel Macron « a choisi de nouveau de tourner le dos [aux Français] et d’ignorer leurs souffrances » en n’annonçant pas la tenue d’un référendum ou le retrait de la réforme des retraites.

Politique- Macron : la verticale qui mène au vide ?

Politique- Macron : la verticale du vide ?

Par
Michel Wieviorka
Sociologue, membre Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (CADIS, EHSS-CNRS), Auteurs historiques The Conversation France

Les mobilisations sociales, hier avec les « gilets jaunes », aujourd’hui sur les retraites et sur la question de l’eau et des mégabassines, sont de plus en plus débattues sous l’angle des affrontements entre forces de l’ordre et acteurs contestataires. Comme s’il n’y avait plus qu’à attribuer aux uns ou aux autres la responsabilité dans l’essor de la violence, et à dénoncer les CRS et les BRAV-M, ou les anarchistes, les black blocs et les autres.

En démocratie, la violence est toujours potentiellement présente, mais elle s’installe et se médiatise quand les problèmes ne sont pas traités politiquement, quand la crise ne se transforme pas en débat ou encore quand les demandes émanant du corps social ne peuvent pas déboucher sur des négociations ou des compromis.

Pour éviter la violence, la prévenir, ou en sortir, comme l’a montré le programme IPEV (International Panel on Exiting Violence) à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme dans ses travaux et rencontres organisées entre 2015 et 2020, il faut des acteurs qui s’impliquent.

On peut alors rendre possibles le débat et la négociation, en créer les conditions et les mettre en œuvre concrètement. Ce n’est pas la même chose, et ne mobilise pas nécessairement les mêmes personnes.

Le déclin des institutions et des médiations
La situation actuelle de la France appelle deux types d’analyses complémentaires. Celles-ci se chevauchent sans se juxtaposer complètement.

D’une part, il convient d’examiner les processus qui, sur la durée, ont vu progressivement s’affaiblir les acteurs susceptibles d’assurer le traitement politique des problèmes sociaux. Et d’autre part, la période récente implique de s’intéresser à l’écroulement – sinon programmé, du moins délibéré et avéré – des institutions et des médiations susceptibles de contribuer au règlement politique pacifique et constructif des tensions, des crises et des différends. Un état de fait dans lequel le locataire de l’Élysée a une claire responsabilité.

La fragmentation et le déclin des médiations du corps social avec le pouvoir remontent au milieu des années 70. La France était alors à la fois intégrée par une République sans problème en tant que telle, et structurée par le conflit du mouvement ouvrier et des maîtres du travail, typique des sociétés industrielles.

Le libéralisme ou le néo-libéralisme n’affectaient pas encore le modèle républicain du service public et des grandes entreprises publiques ou nationalisées. Déjà, mai 68 avait vu apparaître un acteur inédit, étudiant. De nouvelles contestations ont suivi, de type post-industriel, sociétales si l’on veut.

Puis, l’idée républicaine et la laïcité sont redevenues des enjeux passionnels, alors que les extrémismes de tous bords, notamment islamistes, se développaient. La désindustrialisation, les mutations de l’économie, bien des changements culturels – et pas seulement dans les entreprises – ont affaibli le syndicalisme, et les grands acteurs du système politique se sont étiolés. L’archipellisation dont parle le sondeur Jérôme Fourquet traduit la décomposition d’un ancien monde et la marque de l’entrée difficile dans un nouveau.

Les mobilisations contemporaines oscillent entre conduites de crise réactives, violentes parfois, et formation de mouvements sociaux et culturels (sur l’environnement, le genre, diverses questions éthiques touchant à la vie, à la mort ou encore à la « race », etc.)
t.
Dans un paysage fragmenté, avec une population inquiète du fait de l’inflation, épuisée après la crise sanitaire, l’archipel France peine à fonctionner, les médiations déclinent – tout le contraire de la créolisation créative chère à l’écrivain Édouard Glissant.

Dès lors, l’ensemble se désarticule : le jeu de partis politiques classiques en déclin semble sans grand rapport avec le corps social (même lorsqu’il s’agit des syndicats). Il en va de même avec les institutions que sont le Sénat et la Chambre des Députés.

L’ancrage social et territorial et la capacité de mobilisation des grandes associations à l’existence plus ou moins ancienne régressent : quand en plein confinement, le 2 juin 2020, une manifestation pourtant interdite rassemble quelque 20 000 personnes pour exiger la vérité à propos de la mort d’Adama Traoré dans un local policier, quatre ans plus tôt, ce n’est pas à l’initiative de SOS Racisme ou de la Ligue des droits de l’Homme, mais à celle d’un collectif animé par sa sœur.

Aujourd’hui, les syndicats, qui ont su s’unir face au pouvoir pour exiger le retrait de sa loi sur les retraites, n’en sont pas moins suspendus à la radicalité de la base. Des initiatives leur échappent, par exemple, la coordination des contrôleurs de la SNCF en grève du 2 au 5 décembre 2022.

Les violences qui guettent désormais toute contestation importante sont un composé indémêlable de deux logiques : elles proviennent du dehors du mouvement mobilisé, mais n’en entretiennent pas moins des liens de sens avec lui. Et les acteurs paisibles qui protestent ne persistent pas tous dans une attitude pacifique. Ils notent que la violence permet d’obtenir plus du pouvoir qu’en son absence, et parfois se laissent emportés par la colère ou la rage, en situation de manifestation par exemple.

Le chef de l’État, dès 2017, s’est engagé sur une pente claire : le pouvoir est considéré comme s’exerçant de haut en bas, et très peu de médiations semblent trouver grâce à ses yeux.

À plusieurs reprises, notamment durant la crise liée à la pandémie, il a décidé de subordonner les pouvoirs judiciaire et législatif à l’exécutif, pour, affirmait-il alors, mener la « guerre » au Covid-19. Dans la lutte contre le terrorisme, il s’est également employé à décréter des mesures d’exception. Sur le social, il ne prend pas forcément en compte les syndicats, y compris réformistes comme la CFDT – une attitude qui est une constante et ne date pas uniquement du débat sur la réforme des retraites.

Cette propension à annuler les médiations est perceptible dans de nombreux domaines : suppression du corps diplomatique parachevant une « évolution préoccupante » selon les experts ; désinvolture vis-à-vis des élus locaux ou régionaux, par exemple encore ces jours-ci en n’invitant pas la plus importante de leurs associations, celle des Maires de France, à la réunion de travail du 13 mars 2023 sur la décentralisation ; dynamitage de la gauche, puis de la droite classique dont on vient d’observer les effets à l’occasion du débat parlementaire sur les retraites (le parti Les Républicains est moribond ou presque).

Quelle est la part ici de la personnalité du chef de l’État et de l’hybris, selon le mot de son ministre de l’Intérieur d’alors Gérard Collomb, qui ont amené Emmanuel Macron à se voir régulièrement accusé de l’exercice d’un pouvoir « jupitérien » ? Au risque donc d’éliminer toute intermédiation entre le chef de l’État et le peuple, quitte à ouvrir un boulevard à l’extrême droite ? Ces questions relèvent d’une psychologie politique toujours risquée – mais on ne manque pas, aujourd’hui, d’enquêtes journalistiques et de témoignages pour documenter cette fabrication d’une verticale du vide, institutionnelle, politique et sociale.

Celle-ci doit beaucoup à la conception que le chef de l’État a de son rôle. Les institutions de la Ve République la facilitent, d’où les demandes récurrentes de passage à la VIᵉ. Mais les acteurs sociaux, politiques ou culturels font-ils tous les efforts possibles pour aller dans le sens du débat et de la négociation ? Oui, si l’on considère l’intersyndicale déterminée, conjuguant radicalité défensive et réformisme ouvert à la négociation, qui s’oppose à la réforme gouvernementale des retraites. Non, si l’on se souvient des « gilets jaunes » : l’idée intéressante du Grand Débat, où l’on peut retrouver la pensée de Paul Ricœur, n’a pas abouti finalement à une négociation, faute d’avoir mobilisé les acteurs concernés, et ce, de leur fait, et pas seulement de celui du pouvoir.

Peut-on imaginer un renversement de tendances ? Il faudrait au moins une profonde réforme institutionnelle et un personnel politique renouvelé – toutes choses qui semblent pour l’instant hors d’atteinte.

Société-Désertification du territoire : une dizaine de métropoles et le vide ailleurs

Société-Désertification du territoire : une dizaine de métropoles et le vide ailleurs

La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques.

Les créations d’emplois en effet se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie. Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013.

C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre. Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.

La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité. Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans).

L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement. Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

Présidentielle 2022 : Le grand vide démocratique ?

Présidentielle 2022 : Le grand vide démocratique ?

 

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

 

Tribune. 

Fragile à l’intérieur de notre pays, attaquée près de nos frontières, la démocratie n’est ni acquise, ni naturelle. Elle ne va pas de soi. Force est de constater, d’élection en élection, une érosion ravageuse du socle électoral et une grande fatigue démocratique. Ce constat, toutes les candidates et tous les candidats l’ont partagé à l’occasion des auditions organisées les 23 et 24 février au Conseil économique et social. Gare à la désillusion des lendemains d’élection. Le soir du deuxième tour, le président ou la présidente pourrait bien se trouver à court du carburant démocratique nécessaire à la conduite sereine d’un projet commun.

La démocratie n’est pas un simple mode de scrutin. Elle est porteuse de valeurs, ouvre un horizon de participation, d’engagement, d’émancipation. Pour que le vote ait du sens, pour que nos concitoyennes et concitoyens retrouvent l’envie de donner leurs suffrages, la démocratie doit se ressourcer.

Pour ma part, je reste optimiste. Il y a moins une crise de la démocratie qu’une crise de croissance de la démocratie. Les citoyennes et citoyens sont toujours plus émancipés, informés et exigeants ? Ils acceptent de moins en moins d’être représentés sans redevabilité ? C’est la traduction d’une conquête de la démocratie, même si cela rend la société plus réactive et complexe à déchiffrer, et le statut d’élu davantage interrogé voire contesté.

Il y a là une énergie et une légitimité nouvelles qu’il faut reconnaître. L’expérience vécue par toutes et tous doit pouvoir compléter et éclairer une expertise détenue par quelques-uns : tout comme le XXe siècle a éduqué au vote, le XXIe siècle doit éduquer à la coconstruction des politiques publiques, dans une culture du débat contradictoire et de l’implication au long cours.

Si 57 % des Français et des Françaises pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien en France, 70 % sont d’avis qu’elle fonctionnerait mieux si les citoyennes et les citoyens y étaient davantage associés (Baromètre de la confiance politique du Cevipof, en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental). Tout comme la démocratie politique doit être enrichie par la démocratie sociale, la démocratie représentative doit être revitalisée par la démocratie participative et délibérative. Le CESE entend y concourir. Avec les conférences citoyennes, panels, consultations, pétitions, une nouvelle matière démocratique est en circulation.

2022-Le grand vide politique face à Zemmour

2022-Le grand vide politique face à Zemmour

À juste titre, Raphaël Glucksmann ,député européen a souligné le grand vide politique face à Zemmour. Pour preuve notamment ce débat avec Mélenchon ce dernier en dépit de sa qualité oratoire a largement peiné face à son débat  sur BFM.
 

« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous », a lancé ce jeudi matin sur BFMTV-RMC le député européen Raphaël Glucksmann, fondateur du mouvement de gauche Place Publique. Interrogé sur la tenue du débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour ce jeudi soir sur BFMTV, il a critiqué le manque de « passion » de la classe politique actuelle.

« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous, le vide qui lui fait face, le vide qui lui fait place. Mon problème c’est que face à Zemmour il n’y a pas de contre-récit », a-t-il déclaré, ajoutant que par conséquent, « le seul récit français qui s’impose aujourd’hui c’est celui d’Éric Zemmour ».

 Si le polémiste, condamné pour provocation à la haine, prend autant de place dans le débat public ces dernières semaines, c’est parce qu’il a « quelque chose que les autres semblent avoir perdu c’est la flamme, la foi », explique Raphaël Glucksmann. Et ce alors qu’autour de lui il y a « un univers où personne n’a la foi, où tout le monde débite des éléments de langage ultra-entendus et qu’il n’y a plus de sincérité ».

 « Sa France est extrêmement rabougrie, elle est petite, xénophobe, mais il a une foi », martèle le député européen. Et c’est ce supplément qu’il possède par rapport à ses adversaires qui le rend « extrêmement dangereux ».

« Vous savez ce qu’il se passe quand tout tourne autour d’un soleil? À la fin le soleil avale les astres morts, et c’est la leçon des États-Unis, la leçon de Trump, tout le monde lui a tapé dessus, tout le monde a fait des couv’ sur sa vie, ses frasques, ses mensonges… Et à la fin c’est lui qui gagne », déplore Raphaël Glucksmann.

En ce sens, selon lui, avant de s’attaquer à Éric Zemmour, qui n’est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle, il faut que la gauche « s’interroge sur son vide », explique-t-il. « Sur le fait qu’elle a été au pouvoir pendant des années et a complètement déçu, n’a rien proposé comme transformation qui donne sens au fait d’être Français ». Il évoque également la nécessité de se questionner sur le libre-échange, la désindustrialisation du pays ou encore « le fait que le délitement civique s’imposait partout. C’est cela qui doit nous interroger ».:

France-Violences dans les stades de foot: Enfin la pénalisation ?

France-Violences dans les stades  de foot: Enfin la pénalisation ?

 

La violence dans les stades de football notamment à l’occasion des matchs professionnels a atteint un niveau inadmissible remarquédans le monde entier. En cause le laxisme des clubs vis-à-vis de leurs supporters et la paralysie des autorités sportives aussi bien de la ligue de football professionnel que de la fédération. Or les coupables peuvent être facilement repérés par les systèmes de caméras qui équipent les stades et par les chaînes de télévision.

Observons cependant que ce phénomène est plus global et qu’il affecte d’une façon générale les rassemblements dans le pays. Le signe d’un État particulièrement défaillant incapable de faire régner l’ordre et d’une justice très laxiste »Personne n’a vu arriver cette violence ». La ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu s’est dite prête à prendre des mesures pour endiguer les violences de plus en plus nombreuses entre supporters en Ligue 1. Au micro de RTL ce vendredi 24 septembre, la ministre appelle « tout le monde à se mettre autour de la table » pour trouver des solutions.

Une déclaration finalement assez molle car la seule solution est une réponse pénale mettant en cause les individus coupables de violence et non la masse de supporters pacifiques.

 

Le grand vide politique face à Zemmour

Le grand vide politique face à Zemmour

À juste titre, Raphaël Glucksmann ,député européen a souligné le grand vide politique face à Zemmour. Pour preuve notamment ce débat avec Mélenchon ce dernier en dépit de sa qualité oratoire a largement peiné face à son débat hier sur BFM.

« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous », a lancé ce jeudi matin sur BFMTV-RMC le député européen Raphaël Glucksmann, fondateur du mouvement de gauche Place Publique. Interrogé sur la tenue du débat entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour ce jeudi soir sur BFMTV, il a critiqué le manque de « passion » de la classe politique actuelle.

« Mon problème ce n’est pas Zemmour, mon problème c’est nous, le vide qui lui fait face, le vide qui lui fait place. Mon problème c’est que face à Zemmour il n’y a pas de contre-récit », a-t-il déclaré, ajoutant que par conséquent, « le seul récit français qui s’impose aujourd’hui c’est celui d’Éric Zemmour ».

Si le polémiste, condamné pour provocation à la haine, prend autant de place dans le débat public ces dernières semaines, c’est parce qu’il a « quelque chose que les autres semblent avoir perdu c’est la flamme, la foi », explique Raphaël Glucksmann. Et ce alors qu’autour de lui il y a « un univers où personne n’a la foi, où tout le monde débite des éléments de langage ultra-entendus et qu’il n’y a plus de sincérité ».

« Sa France est extrêmement rabougrie, elle est petite, xénophobe, mais il a une foi », martèle le député européen. Et c’est ce supplément qu’il possède par rapport à ses adversaires qui le rend « extrêmement dangereux ».

« Vous savez ce qu’il se passe quand tout tourne autour d’un soleil? À la fin le soleil avale les astres morts, et c’est la leçon des États-Unis, la leçon de Trump, tout le monde lui a tapé dessus, tout le monde a fait des couv’ sur sa vie, ses frasques, ses mensonges… Et à la fin c’est lui qui gagne », déplore Raphaël Glucksmann.

En ce sens, selon lui, avant de s’attaquer à Éric Zemmour, qui n’est toujours pas officiellement candidat à la présidentielle, il faut que la gauche « s’interroge sur son vide », explique-t-il. « Sur le fait qu’elle a été au pouvoir pendant des années et a complètement déçu, n’a rien proposé comme transformation qui donne sens au fait d’être Français ». Il évoque également la nécessité de se questionner sur le libre-échange, la désindustrialisation du pays ou encore « le fait que le délitement civique s’imposait partout. C’est cela qui doit nous interroger ».:

Royaume-Uni: Du fait du brexit les magasins à moitié vide

Royaume-Uni: Du fait du brexit les magasins à moitié vide

 

La théorie selon laquelle le Royaume-Uni gagnerait à quitter l’UE perd toute crédibilité alors que les faits prouvent le contraire. Il reste à voir combien de temps il faudra avant que le message ne s’intègre dans le discours politique » (par Denis MacShane , ancien ministre britannique chargé de l’Europe,dans l’Opinion,  extrait)

Tribune

Entrez dans de nombreux supermarchés britanniques, vous y trouvez des étagères souvent à moitié vides. Un jour plus tard, le mal est réparé, mais la semaine suivante, il y a de nouvelles pénuries de produits à base de viande, de poisson et de légumes.

Greggs, la chaîne populaire de sandwichs à bas prix, ou des chaînes de fast-food comme KFC et Nando ont dû fermer des succursales faute de pouvoir les livrer. Pour la première fois depuis le Brexit, de grands chefs d’entreprise, en particulier ceux des secteurs de la distribution et de l’import-export, protestent ouvertement. Le Financial Times rapporte que les hôtels de Londres et d’Edimbourg ne peuvent pas obtenir de linge propre pour leurs lits en raison du manque de personnel du fait du Brexit.

Les derniers chiffres du commerce sont dramatiques : toutes les exportations d’aliments et de boissons sont en baisse à 9,2 milliards de livres sterling au premier semestre 2021, contre 11,1 milliards de livres sterling lors de la période correspondante de 2019 ; les exportations de bœuf et de fromage vers l’UE ont chuté respectivement de 37 % et 34 % par rapport à 2019. Marks and Spencer a envoyé une lettre à ses fournisseurs en Europe pour les avertir que les installations portuaires en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse ne seront pas prêtes à temps pour les contrôles physiques des envois qui devraient commencer à la fin de l’année.

Une PME sur cinq a cessé de vendre en Europe car les règles et réglementations du Brexit rendent la tâche trop difficile ; parmi les autres 20 % envisagent de faire de même. On leur a dit que quitter l’UE ouvrirait une nouvelle ère économique florissante, mais jusqu’à présent, cela ne s’est pas traduit dans les faits. L’exode des travailleurs européens, en particulier celui des camionneurs qui faisaient la navette des deux côtés de la Manche, a durement frappé les transporteurs. Le Royaume-Uni a compté pendant des siècles sur la main-d’œuvre étrangère pour effectuer des travaux non qualifiés mais nécessaires.

« Les députés conservateurs et la presse pro-Brexit tentent de présenter la pénurie de travailleurs essentiels comme un problème lié à la pandémie. Le Brexit a cependant aggravé la situation »

 Les députés conservateurs et la presse pro-Brexit tentent de présenter la pénurie de travailleurs essentiels comme un problème lié à la pandémie. Le Brexit a cependant aggravé la situation. Le Royaume-Uni a un régime rigide et inflexible visant à empêcher les citoyens de l’UE d’entrer en Grande-Bretagne. Les employeurs qui souhaitent faire appel à eux doivent les payer au moins 2 500 € par mois et négocier avec les bureaucrates du gouvernement pour obtenir des permis.

La Covid a touché tous les pays et tous les secteurs du marché du travail. Mais il n’y a qu’au Royaume-Uni où cela s’est traduit par des étagères vides. Napoléon a qualifié la Grande-Bretagne de nation de boutiquiers. Le Brexit a rendu la gestion des magasins plus difficile que ce que l’on avait prévu pendant les années de campagne anti-européenne.

Les effets du Brexit n’épargnent personne, des mères de famille qui ne peuvent pas avoir de filles au pair polonaises aux jeunes musiciens britanniques qui ne peuvent pas jouer dans les festivals estivaux de musique sur le continent. Le gouvernement insiste pour que les enfants européens aient un passeport sanitaire complet pour visiter l’Angleterre et, dans certains cas, un visa. Cela touche 750 000 élèves allemands et français qui viennent en voyage d’études en Grande-Bretagne pour améliorer leur anglais. Souvent, ils n’ont qu’une carte d’identité. Maintenant, ils doivent payer 110 euros pour un visa sans parler du coût d’un passeport national.

Les sociétés de téléphonie mobile annoncent désormais qu’elles réimposeront des frais d’itinérance aux utilisateurs britanniques visitant le continent. Le gouvernement met en place son propre système de marquage pour remplacer le « CE » obligatoire de l’UE, qui indique notamment qu’un produit répond aux normes de sécurité. Il s’agit d’une duplication inutile, tout comme celle imposée par le gouvernement britannique d’avoir un système national de protection des données à la place des normes RGPD de l’UE. L’obsession de Boris Johnson de rejeter tout ce qui est lié à l’Europe inquiète les entreprises.

La Cour de justice européenne s’est montrée très ferme sur le respect de la réglementation européenne sur la protection des données. Si le Royaume-Uni s’en retire totalement, les entreprises devront négocier des accords pays par pays pour transmettre des données au-delà des frontières, allant du commerce électronique aux détails en matière de ressources humaines des employés que les entreprises transnationales conservent et échangent.

« Même les conservateurs les plus obstinés commencent à comprendre que placer le pays dans un isolement mondial ne peut qu’affaiblir son influence dans les affaires planétaires »

Boris Johnson et les ministres britanniques n’apparaissent plus à la télévision ou à la radio pour défendre le Brexit. Les champions de la sortie d’Europe avant 2016 dans les médias écrivent désormais sur d’autres sujets. Il n’y a aucun avantage du Brexit que quiconque puisse mettre en valeur.

L’idée d’une « Grande-Bretagne mondiale », promue comme un avantage majeur du Brexit, a disparu dans le désastre de la prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans. Le président Biden a ignoré avec mépris les appels de Boris Johnson à rester plus longtemps en Afghanistan afin d’aider à évacuer les ressortissants britanniques ou les Afghans ayant collaboré avec les Britanniques.

Même les conservateurs les plus obstinés commencent à comprendre que placer le pays dans un isolement mondial ne peut qu’affaiblir son influence dans les affaires planétaires.

On note une baisse du soutien au Brexit dans les sondages. C’est une inflexion plutôt qu’un point de basculement. Dans le dernier sondage publié en septembre par le Times, seuls 41 % des personnes interrogées pensent que le Brexit était un bon choix. Si la barre tombe en dessous de 40 %, la question de l’Europe dans la politique britannique changera car il deviendra très difficile, voire impossible, d’affirmer que le Brexit a profité à la Grande-Bretagne.

 

Comment combler le vide face à Macron ?

Comment combler le vide face à Macron ?

« Les oppositions devront proposer un projet qui ne tienne pas uniquement compte de la crise mais pense également le monde d’après », assure le sondeur Jean-Daniel Lévy.( L’opinion , extrait)

 

 

Quel est le jugement que portent aujourd’hui les Français sur la gestion de la crise sanitaire par Emmanuel Macron ?

C’est un jugement critique mais qui coexiste avec une forme d’appréciation qui peut se résumer à : « faute de mieux ». Deux sentiments se mêlent chez les Français : celui qu’il y a eu un retard à l’allumage à trois moments-clés de la crise (les masques, les tests, la vaccination) et celui qu’il n’y avait sans doute pas moyen de faire mieux. Les Français n’ont pas l’impression qu’une autre approche faite par LR, le RN, le PS ou encore La France insoumise aurait été plus efficace. D’ailleurs, ils n’en ont pas entendu. En ce qui concerne le pass sanitaire, avant la question de son efficacité pour lutter contre le virus, il ne faut pas oublier qu’un autre débat prédominait : celui du risque d’une fracture au sein de la société française entre non-vaccinés et vaccinés à qui on allait faire subir les mêmes restrictions qu’aux premiers. Le pass sanitaire a ainsi été perçu comme un instrument faisant la différence entre ceux ayant fait l’effort de se faire vacciner et ceux ne l’ayant pas fait. C’est pourquoi il a été bien accepté par les Français et qu’il le reste, et que les manifestations du samedi contre lui sont impopulaires. Le niveau de soutien aux anti-pass est comparable à la queue de comète des Gilets jaunes plutôt qu’au début.

Depuis un an et demi, cela a-t-il beaucoup évolué ?

Ce qui a beaucoup évolué, ce n’est pas tant le jugement des Français à l’égard des politiques qu’à l’égard des scientifiques. Au début de la pandémie, les Français souhaitaient que les premiers collent aux recommandations des seconds. Aujourd’hui, on note une demande d’indépendance du politique par rapport au scientifique. « Les scientifiques », en tant que tels, n’existent plus. Il n’y a plus le sentiment que la science exprime forcément la vérité. Les divisions de la communauté scientifique sont apparues au grand jour. Emmanuel Macron a su surfer sur ce phénomène. Il n’est plus «le premier épidémiologiste de France», selon la formule de Jean-Michel Blanquer, mais le premier responsable politique en charge de la gestion de la pandémie. D’un point de vue d’opinion, il ne prend plus seulement en compte la question de la santé mais l’équilibre de la société française. Et il est jugé à travers ce prisme.

«La santé n’annihile pas tous les autres sujets de préoccupation des Français: l’environnement, les questions économiques et sociales, la sécurité, l’immigration… n’ont pas disparu» 

« La crise sanitaire durera encore plusieurs mois », déclarait la semaine passée le chef de l’Etat. Quel impact cela peut-il avoir sur la présidentielle ?

Ce qu’on a vu ces derniers mois en Israël ou aux Etats-Unis, par exemple, a plutôt été le signe qu’il n’y avait pas de lien intime entre le jugement sur la gestion de la crise sanitaire et le comportement électoral. Il n’y a pas eu uniquement un regard sur la gestion de la pandémie qui s’est exprimé. Dans nos enquêtes, on peut constater que la santé n’annihile pas tous les autres sujets de préoccupation des Français : l’environnement, les questions économiques et sociales, la sécurité, l’immigration… n’ont pas disparu. Ces thèmes demeurent à peu près au même niveau qu’avant, la gestion de la pandémie venant se superposer en surplomb. C’est le même phénomène que pour la question du chômage ces dernières décennies : cette préoccupation n’anéantissait pas les autres sujets.

Qu’est-ce que cela change pour Emmanuel Macron ?

Il s’était positionné en 2017 comme le Président de la prise de risque, il ne peut plus être sur cette ligne. Il doit être désormais le Président de la réassurance. Les Français sont en effet en attente de re-sécurisation sur ce qui fait l’ADN de la société française : les services publics et notamment les services publics de santé.

Et qu’est-ce que cela peut changer pour les oppositions ?

Cela les oblige à proposer un projet qui ne tienne pas uniquement compte de la crise mais pense également le monde d’après. Il y aura une attente d’anticipation, comme au lendemain de la crise financière de 2008. Celle-ci avait été un premier coup de semonce ; le deuxième a été la pandémie. En quelque sorte, il en existe un troisième avec la prise de conscience, bien au-delà du rapport du Giec, du dérèglement climatique. Dans le débat présidentiel, la question de la dette et des déficits publics sera aussi moins présente qu’en 2017. Cela va laisser plus d’espace à des mesures qui ne s’inscriront pas nécessairement dans l’orthodoxie budgétaire, notamment venues des rangs de la gauche ou de l’extrême droite. Cela va laisser plus de marge de manœuvre en matière de propositions.

« Allégement » du baccalauréat :  » Une tête bien faite, mais pleine de vide « 

« Allégement »  du baccalauréat :  » Une tête bien faite, mais pleine de vide « 

La professeure de philosophie Hélène Péquignat a choisi le mode humoristique pour saluer, dans une tribune au « Monde », le renoncement à toute ambition intellectuelle dans la réforme du bac mise en œuvre par Jean-Michel Blanquer.

 

 

Tribune.
Trente ans, trente ans de bons et loyaux services, au service du bac. Trente ans de correction de copies de bac, à raison de 130 copies en moyenne par session, ça commence à en faire, des kilos de papier, de feuilles doubles pesantes, lestées de cette valeur symbolique de la fameuse « épreuve de philosophie », ce rite républicain dont le panache rayonne à l’international, si l’on en croit les journaux. Rien que de le savoir, je me sens pousser des ailes. 

Alors oui, j’accueille avec enthousiasme le maître-mot de cette session 2021, placée sous le signe de l’allégement : soyons légers, soyons « light » en effet, et nous ne nous en porterons que mieux ! Allégé, le poids du savoir et du travail, puisque le fait d’avoir suivi l’année permettra sans doute d’obtenir 10 d’emblée… à moins que les sous-jurys d’harmonisation (entendez ici sous-jurys d’ascension) ne fassent jouer leurs passe-droits pour que vous, pauvre élève victime du Covid, puissiez obtenir plutôt 13.

Allégé, le temps d’harmonisation, puisque vous, heureux correcteur au service de chacun, pourrez toujours interrompre votre réunion en visio pour faire le tour de votre jardin et vous aérer l’esprit, de façon à pouvoir poursuivre non-stop vos échanges entre collègues jusqu’au retour de vos copies, et ce dix jours durant, week-end compris. A défaut, un vélo elliptique de chez Décathlon fera l’affaire.

Un gain de productivité

Allégée, la lassitude de la répétition des corrections, puisque vous allez varier les plaisirs : deux jours de copies, un jour d’épreuves de Grand Oral, deux jours de copies, et hop, on y retourne.

Allégées, les interrogations métaphysiques sur la façon dont vous allez occuper vos journées du 17 juin au 9 juillet : entre les copies, le Grand Oral, les réunions d’entente, de pré-harmonisation des sous-jurys, de sous-harmonisation des sur-jurys et de concertation harmonieuse inter-jurys des premiers et seconds groupes, vous pourrez allégrement remplir toutes les pages de votre agenda et même en créer de nouvelles, charge à vous de trouver un petit moment pour les décorer, c’est si mignon. Et n’oubliez pas au passage de modifier votre rendez-vous pour la seconde injection de vaccination, il y a des créneaux le samedi !
Allégé, le temps dont vous allez disposer pour corriger tout ce fatras : de trois semaines en 1985, nous sommes passés à 8 jours tout au plus, c’est dire si les profs de 2021 sont devenus ultra-performants ! Un tel gain de productivité, mon Dieu que c’est beau !

Dette: des comités d’experts pour remplacer le vide du gouvernement et de l’administration ?

Dette: des comités d’experts pour remplacer le vide du gouvernement et de l’administration ?

 

 

On peut être vraiment surpris que le gouvernement multiplie les comités et autres groupes d’experts à propos des questions financières et notamment de la dette. En effet il ne manque pas de moyens et peut-être même de compétences au sein de l’administration pour analyser la situation presque quotidiennement et proposer des stratégies.

La preuve sans doute que le gouvernement manque cruellement de perspectives voire même de capacité d’analyse. Du coup, il externalisé sa responsabilité dans des comités d’experts peut-être pour leur faire porter le chapeau d’une éventuelle austérité.

Pourtant la question n’est pas aussi compliquée qu’il y paraît, il faut juste un peu de courage. Il est clair que la France a laissé filer plus que d’autres le déficit budgétaire en même temps que la dette qui atteint maintenant 120 % du PIB (20 points supplémentaire en un an) . La dérive qu’on attribue aux virus ne pourra être amortie  sur une période courte.

La seule manière est donc de la cantonner non pas pour l’oublier mais pour prévoir les modalités de son amortissement progressif sur 20 ,30 ou 40 ans avec une affectation précise des ressources destinées à cet amortissement. Parallèlement évidemment lorsque la reprise sera là le gouvernement pourra reprendre son travail de modernisation structurelle pour réduire les dépenses, mieux équilibrer le budget et  la dette d’avant Covid.

 

Politique–Le vide idéologique de la majorité face à l’islamisme (Francis Chouat)

 

Politique–Le vide idéologique de la majorité  face à l’islamisme (Francis Chouat)

La  république en marche officiellement s’efforce de déminer le terrain entre ceux  qui s’opposent dans la majorité  à propos de l’Islamo-gauchisme; cela pour préserver le en même temps d’Emmanuel Macron, Le député de l’Essonne (LREM), Francis Chouat,  considère que le peuple français a besoin d’espérance. Une quête de sens qui passera par la confrontation politique, selon lui. Une condamnation sans doute aussi par avance de la stratégie d’attrape tout envisagée par le président de république pour sa campagne présidentielle de 2022.

Proche de l’ex-premier ministre Manuel Valls, Francis Chouat , député de l’Essonne apparenté à La République en marche (LREM) dénonce la mollesse et la duplicité de la majorité face aux phénomènes de l’Islam au gauchisme (interview le Figaro). Il est membre de Territoires de progrès, parti de l’aile gauche de la majorité.

Dans une tribune au Monde, des ministres et députés LREM prennent leurs distances avec la polémique sur l’«islamo-gauchisme», fustigeant un «totem conceptuel». Pourquoi avez-vous jugé ce texte «insupportable» ?

 

Francis CHOUAT. - Parce qu’il est une insulte faite aux députés qui, comme moi, ont fait preuve d’un grand esprit de responsabilité en votant la loi contre le «séparatisme» islamiste. À lire ces responsables macronistes – qui ne disent pas un mot du projet de loi -, lutter contre l’«islamo-gauchisme», avatar de l’islamisme politique, reviendrait à défendre un «totem» étranger à toute réalité, voire s’adonner à un «fétichisme des termes». Leur tribune, aux allures de bouillie intellectuelle, renvoie dos à dos ceux qui combattent l’islamisme politique et ceux qui le supportent.

Macron : une énigme ou un grand vide ?

Macron  : une énigme ou un  grand vide ?

 

Beaucoup s’interrogent à propos de la philosophie et de l’idéologie de macron qui parle un peu de tout et de rien et qui souvent par opportunisme dit tout mais aussi son contraire.

« Plus il parle, et moins on l’entend. Plus il s’explique, et moins on le comprend. Plus le temps passe, et moins on y voit clair. «Le mystère s’épaissit», comme on dit dans les polars.Il y a décidément un mystère Macron. Ou mieux peut-être une énigme au grand jour, comme dans la célèbre Lettre volée d’Edgar Poe. La preuve: à peine avait-on pris connaissance dans L’Express de l’un de ces entretiens fluviatiles dont il nous régale désormais à cadence accélérée, que deux observateurs perspicaces nous faisaient part de leur appréciation. Pour Michel Wieviorka, le sociologue, pas de doute, nous avons désormais affaire à un «populisme en voie de décomposition» mâtiné de tendances nationalistes et autoritaires. « Pense Jacques Julliard.

En réalité. Il est vain  essayer de trouver une ligne directrice chez macron dont l’accès au pouvoir et son maintien constitue le seul objectif. Macron pratique l’opportunisme comme Monsieur Jourdain pratiquait la prose.

 

« Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela. » Disait Monsieur Jourdain.

Macron, lui, pratique l’immobilisme de l’action en même temps que la pensée  dite complexe mais en réalité surtout verbeuse et confuse. Une sorte d’ersatz de pensée scientifique et philosophique qui est ce que McDo est à la gastronomie. Bref un discours de représentant de commerce à coloration scientiste.

Bien entendu Macron sert les intérêts de ceux qui l’ont poussé au pouvoir notamment les financiers et les chefs de grandes entreprises. Mais il le fait bien maladroitement en plombant la richesse nationale. Notons que la France connaîtra en 2020 l’une des plus grandes dépressions mondiales avec un recul de l’ordre de 10 % du PIB.

Quelques journalistes complaisants( normal les plus grands médias appartiennent tous à des financiers et à des chefs de très grandes entreprises) pour trouver des vertus intellectuelles à ses interviews fleuves de Macron dont  l’intérêt ne résiste pas plus de quelques jours à une analyse un peu approfondie.

Témoin par exemple, cette affirmation du privilège blanc qui met dans le même panier toutes les origines étrangères qui seraient victimes de la même discrimination  ; le tout évidemment pour faire un clin d’œil aux banlieues. Or on se demande ce qu’il qui peut y avoir de commun entre par exemple la communauté d’origine chinoise et la communauté d’origine maghrébine.

Pas étonnant que Macron ait  échouée à normale Sup précisément en raison de sa faiblesse en lettres. Par contre, il a réussi l’ENA, l’école du bavardage sophiste.

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