Archive pour le Tag 'victimes'

Eboulement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2000 victimes

Eboulement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 2000 victimes

Un vaste glissement de terrain survenu vendredi a déjà enseveli plus de 2.000 personnes dans les hautes terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont annoncé lundi les autorités de ce pays du Pacifique. «Le glissement de terrain a enterré vivantes plus de 2.000 personnes et a causé d’importantes destructions», a déclaré le centre de gestion des catastrophes de cet archipel au bureau de l’ONU dans la capitale Port Moresby, selon une copie d’une lettre obtenue par l’AFP.

 Un village à flanc de montagne de la province d’Enga, dans le centre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été presque totalement anéanti lorsqu’un pan du mont Mungalo s’est effondré vendredi vers 03h00 (17h00 GMT jeudi), engloutissant des dizaines de maisons et surprenant leurs habitants dans leur sommeil.

 

Les proviseurs d’écoles parisiennes dénoncent les menaces dont ils sont victimes

Les proviseurs d’écoles parisiennes dénoncent les menaces dont ils sont victimes

Des proviseurs de lycée et des principaux de collège à Paris lancent un cri d’alarme. Plus de 170 d’entre eux, sur 380 à Paris, se sont rassemblés place de la Sorbonne ce lundi 4 mars pour dénoncer leurs situations, rapporte Le Figaro et le JDD. Ils disent être de plus en plus menacés lorsqu’ils font face à des atteintes à la laïcité. Ces fonctionnaires sont nombreux à avoir fait les frais d’insultes, d’intimidations voire de harcèlement et de menaces de mort, notamment après avoir rappelé à un élève de respecter la laïcité à l’école.

Beaucoup ont déposé des mains courantes ou ont porté plainte. Ces proviseurs parisiens se sont également rendus place de la Sorbonne en soutien au directeur du lycée Ravel qui a été menacé de mort après avoir demandé à une élève de retirer son voile dans l’enceinte de l’école.

Le week-end dernier, des représentants syndicaux parisiens des chefs d’établissement, tels que SNPDEN-Unsa, ID-FO et Sgen-CFDT, ont lancé un appel à la solidarité, relate Le Figaro. « Une fois encore, des collègues chefs d’établissement sont menacés de mort dans le cadre de leur fonction pour avoir fait respecter les valeurs de l’école publique et en particulier, le principe de laïcité », ont-ils déploré dans un communiqué commun, rappelant que les informations se déforment et se propagent rapidement en ligne.

 

Ce mercredi 7 février: hommage aux victimes du Hamas

Ce mercredi 7 février: hommage aux victimes du Hamas

Une cérémonie aura lieu à Paris, en l’honneur des victimes françaises de l’attaque menée le samedi 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël. Ce jour-là, l’offensive du mouvement islamiste a entraîné la mort de plus d’un millier de personnes présentes dans l’État hébreu, en majorité des civils, dont 42 Français.
L’hommage national qui sera rendu par Emmanuel Macron concernera aussi les six autres Français blessés le jour de l’attaque, les quatre otages français du Hamas libérés et les trois autres concitoyens « toujours disparus et présumés otages ».

Le discours d’Emmanuel Macron sera « placé sous le signe universel de la lutte contre l’antisémitisme et à travers lui (…) toutes les formes de haine, de racisme et d’oppression envers des minorités », selon l’entourage du locataire de l’Élysée.

Se pose cependant la question de l’hommage à toutes les victimes notamment du terrorisme.

Un temps mémoriel mériterait d’être décidé mais d’une autre ampleur et de manière plus solennelle.

Blocage Céréales russe : des millions de victimes à prévoir

Blocage Céréales russe : des millions de victimes à prévoir

Avec le retrait de la Russie de l’accord sur les exportations des céréales ukrainiennes, L’ONU alerte sur la perspective de crise et de famine dans les pays pauvres. La conséquence sera notamment une réduction de l’offre et une montée conséquente des prix.

Après la décision lundi de la Russie de suspendre l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire au motif que ses propres livraisons de produits agricoles et d’engrais sont entravées par les sanctions, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur le risque de catastrophe alimentaire mondiale que la flambée des prix qui a suivi cette décision fait planner sur des millions de personnes à l’échelle de la planète. L’Ukraine et la Russie sont en effet d’importants exportateurs de céréales.

« La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, ajoutant qu’à l’heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d’une aide humanitaire.

Pour lui, la fin de l’accord « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ».

« Certaines personnes souffriront de la faim, d’autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions », a-t-il ajouté,

Céréales : des millions de victimes avec le blocage russe

Céréales : des millions de victimes avec le blocage russe

Avec le retrait de la Russie de l’accord sur les exportations des céréales ukrainiennes, L’ONU alerte sur la perspective de crise et de famine dans les pays pauvres. La conséquence sera notamment une réduction de l’offre et une montée conséquente des prix.

Après la décision lundi de la Russie de suspendre l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire au motif que ses propres livraisons de produits agricoles et d’engrais sont entravées par les sanctions, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur le risque de catastrophe alimentaire mondiale que la flambée des prix qui a suivi cette décision fait planner sur des millions de personnes à l’échelle de la planète. L’Ukraine et la Russie sont en effet d’importants exportateurs de céréales.

« La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, ajoutant qu’à l’heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d’une aide humanitaire.

Pour lui, la fin de l’accord « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ».

« Certaines personnes souffriront de la faim, d’autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions », a-t-il ajouté,

Violences: au moins 700 commerces victimes

Violences: au moins 700 commerces victimes

Plus de 700 commerces on France ont été victimes d’attaques et de dégradations depuis le début des violences urbaines mardi soir, a annoncé samedi le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Lors d’une conférence de presse, il a précisé que 200 points de vente de la grande distribution, 250 bureaux de tabac et 250 agences bancaires avaient été attaqués, pillés et pour certains intégralement brulés, auxquels viennent s’ajouter beaucoup de magasins de mode et d’articles de sport, ainsi que des enseignes de restauration rapide. Il faudra y ajouter les pillages qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche

« Vous voyez que ça concerne tout le territoire, toutes les enseignes et tous les commerces », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était trop tôt pour établir une évaluation chiffrée des dégâts.

Bruno Le Maire a ajouté que la première réponse à apporter était d’assurer la sécurité des biens et des personnes ainsi que « le retour à l’ordre le plus vite possible. »

Il a également proposé plusieurs mesures pour aider les commerçants , demande aux assureur d’accélérer les indemnisations et de réduire les franchises, demande aux banques de faire preuve d’une plus grande souplesse lors des échéances de paiement, possible report du versement des charges sociales et fiscales et prolongation d’une semaine des soldes dont le coup d’envoi a été donné il y a seulement quelques jours.

Violences-Policiers tués: hommage aux victimes … et après ?

Violences-Policiers tués: hommage aux victimes … et après ?

Après le drame de Roubaix, le président de la république a tweeté

« Ils étaient engagés pour les autres. Je leur rends hommage. »

Inutile de tourner autour du pot, le véritable responsable du drame de Roubaix qui a tué trois jeunes policiers et la coupable bienveillance des pouvoirs publics vis-à-vis de la consommation de drogues en France.( Autre exemple la bienveillance coupable des pouvoirs publics vis-à-vis de Teknival ou des centaines de participants ont été verbalisées pour consommation de drogues). En effet le conducteur de l’Alfa Roméo, âgé de 24 ans et tué dans la collision, « présente un taux d’alcool dans le sang de 2,08g par litre de sang et il est par ailleurs positif au cannabis », a annoncé La procureure.

Cet hommage a eu lieu lieu jeudi .

Un hommage évidemment mérité mais qui pose la question de l’après compte tenu de la déferlante de la drogue en France.

Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France. En 2021, 47,3 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie.

En France, en l’an 2000, 0,3 % de la population était consommatrice régulière de cocaïne, selon l’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Aujourd’hui, c’est 1,6 % de la population française qui consomme au moins une fois par mois de la cocaïne. Pour toutes ces raisons, les cartels mexicains et colombiens se détournent actuellement des États-Unis pour s’attaquer à un marché en plein essor : l’Europe. Dans le premier port européen, Anvers, les saisies sont passées de 16 tonnes en 2015 à 110 en 2022, battant des records d’années en années. À Orly, les vols depuis la Guyane sont devenus le premier point d’entrée aérien de cette drogue. Et pour toutes ces raisons, plusieurs pressentent que l’Europe est en train de ravir sa place de premier marché mondial de la cocaïne aux États-Unis, une première historique.

Policiers tués: hommage aux victimes … et après ?

Policiers tués: hommage aux victimes … et après ?

AprèsNotamment le drame de Roubaix, le président de la république a tweeté
« Ils étaient engagés pour les autres. Je leur rends hommage. »

Inutile de tourner autour du pot, le véritable responsable du drame de Roubaix qui a tué trois jeunes policiers et la coupable bienveillance des pouvoirs publics vis-à-vis de la consommation de drogues en France.( Autre exemple la bienveillance coupable des pouvoirs publics vis-à-vis de Teknival ou des centaines de participants ont été verbalisées pour consommation de drogues). En effet le conducteur de l’Alfa Roméo, âgé de 24 ans et tué dans la collision, « présente un taux d’alcool dans le sang de 2,08g par litre de sang et il est par ailleurs positif au cannabis », a annoncé La procureure.

Gérald Darmanin a annoncé qu’un hommage leur serait rendu d’ici la fin de la semaine. Ce mardi, BFMTV a appris de sources concordantes que cet hommage aurait lieu jeudi à partir de 15h.

Un hommage évidemment mérité mais qui pose la question de l’après compte tenu de la déferlante de la drogue en France.

Le cannabis est de loin la substance illicite la plus consommée en France. En 2021, 47,3 % des adultes âgés de 18 à 64 ans déclarent avoir déjà consommé du cannabis au cours de leur vie.

En France, en l’an 2000, 0,3 % de la population était consommatrice régulière de cocaïne, selon l’observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Aujourd’hui, c’est 1,6 % de la population française qui consomme au moins une fois par mois de la cocaïne. Pour toutes ces raisons, les cartels mexicains et colombiens se détournent actuellement des États-Unis pour s’attaquer à un marché en plein essor : l’Europe. Dans le premier port européen, Anvers, les saisies sont passées de 16 tonnes en 2015 à 110 en 2022, battant des records d’années en années. À Orly, les vols depuis la Guyane sont devenus le premier point d’entrée aérien de cette drogue. Et pour toutes ces raisons, plusieurs pressentent que l’Europe est en train de ravir sa place de premier marché mondial de la cocaïne aux États-Unis, une première historique.

Réforme des retraites : les citoyens victimes de leurs émotions ?

Réforme des retraites : les citoyens victimes de leurs émotions ?

Par
Alain Faure
Directeur de recherche CNRS en science politique, Université Grenoble Alpes (UGA) dans the Conversation.

Un article de nature psycho sociologique et finalement assez peu politique par ailleurs assez flou qui brasse en vrac pas mal de concepts . NDLR

La spontanéité et l’intensité avec lesquelles les opposants à la réforme des retraites expriment leur mécontentement ont-elles une influence sur la structuration de leurs argumentaires ?

Les termes utilisés pour décrire le phénomène parlent d’eux-mêmes : révolte, déni de démocratie, honte, scandale, humiliation, trahison…

Dans tous les témoignages, la perception des enjeux semble indexée à des ressentis personnalisés, comme si le contexte de la réforme libérait la parole sur des sentiments enfouis.

Les avis mettent volontiers en scène des souffrances personnalisées. Des situations de mal-être, qui semblaient jusqu’alors contenues ou indicibles, sont avancées pour commenter les effets de la réforme. On est presque sur le registre de la révélation : les colères contre la réforme mettent des mots inédits sur des fragilités et des impuissances.

Ces émotions influencent-elles la formation et l’expression des opinions politiques ? La question n’a pas toujours été prise au sérieux dans les sciences sociales mais elle suscite un renouveau pluridisciplinaire depuis deux décennies. En France par exemple, des philosophes et des historiens suggèrent un tournant émotionnel qui serait lié à la fois à la mondialisation, à la montée de l’individualisme, au développement des réseaux sociaux et à la crise écologique.

Ils mobilisent des données comme la haine, la peur, le doute, la foi et le désir pour proposer une relecture de la vie en société autour de ces dimensions sensibles. Mais dans le champ de la science politique et chez les sociologues, l’équation reste surtout abordée sous l’angle des émotions exprimées et apparentes qui reflètent ou accentuent des rapports de domination.

Certains travaux s’intéressent par exemple aux passions qui caractérisent les manifestations dans la rue. D’autres analysent la façon dont la compassion et l’empathie sont convoquées dans des procès ou pour résoudre des conflits. D’autres encore montrent comment l’authenticité des larmes en direct peut nourrir la stratégie d’un leader politique.

Qu’ils soient individuels ou inscrits dans un cadre collectif, qu’ils expriment des actes de résistance ou de conquête, ces dispositifs émotionnels caractérisent ce que Machiavel nommait la comédie du pouvoir et que Guy Debord a plus tard nommé la société du spectacle. Pour reprendre la principale thèse de Norbert Elias, ces émotions visibles légitiment la société de cour sans qu’il n’y ait jamais de réelle remise en cause de l’ordre établi et des codes du pouvoir en place.

Avec la réforme des retraites, les coups de sang ont une portée émotionnelle particulière dans la mesure où leur caractère viscéral déborde les ressorts classiques de la violence symbolique théorisés par Pierre Bourdieu.

Alors que ces questionnements existentiels s’exprimaient jusqu’alors essentiellement dans le cadre privé de confidences ou de confessions, ce dernier saute sous la pression de la charge émotionnelle.

Dans une perspective psychanalytique, on pourrait dire que les prises de parole sur la réforme ressemblent à un passage à l’acte. En évoquant publiquement des traumatismes jusque-là refoulés, les individus font preuve de résilience.

Et ce travail d’introspection révèle des fêlures, viscérales et parfois narcissiques, dans leur rapport aux institutions et à l’autorité. Ces ressentiments viennent de loin.

Le mouvement actuel fait ainsi penser aux découvertes de l’anthropologue Pierre Clastres lorsque ce dernier s’intéressait à la façon dont les membres des tribus amazoniennes dites pré-étatiques concevaient le vivre ensemble en rejetant explicitement toute forme organisée coercitive et tout leadership autoritaire. On peut faire le parallèle avec les opposants à la réforme qui la réfutent d’abord au nom de leur dignité et de leur liberté menacées.

Les blessures enfouies qui surgissent en premier dans les témoignages concernent le sentiment aigu, et tout particulièrement pour les populations les plus fragiles, d’un désaveu : avec la réforme, leur dignité est bafouée et leur fierté est atteinte.

La retraite touche frontalement aux questions de l’utilité sociale, du destin individuel et du rapport à la mort. Les calculs sur l’âge légal et sur les annuités fonctionnent comme un miroir grossissant qui interpelle chacun sur la reconnaissance de la place qu’il occupe dans la société. La réforme rappelle les inégalités de salaires, elle souligne les problèmes rencontrés en matière de santé, les capacités d’adaptation au marché du travail, le rôle de la famille dans les moments difficiles, les itinéraires professionnels chaotiques, la perte d’estime de soi dans les périodes de crise…

Le gouvernement a certes construit son raisonnement à l’aune de formules budgétaires pour sauver le système des retraites par répartition. Mais la méthode possède un vice de forme qui est souvent perçu comme insupportable : le temps de cotisation procède d’une équation comptable où les individus sont considérés comme de simples pions sur un vaste échiquier. Leur contribution n’est évaluée qu’à l’aune de critères quantifiés, planifiés et indicés de façon indifférenciée sans prêter aucune attention aux aléas et aux échecs propres à chaque trajectoire de vie.

C’est à ce stade que les blessures deviennent politiques. Le manque de reconnaissance, qui vient du monde politique, est perçu comme une preuve d’arrogance, de mépris, parfois même de morgue.

Emmanuel Macron devient le héraut de la verticalité et du parlementarisme rationalisé, il symbolise avec le 49.3 une conception autoritaire et surplombante du pouvoir. Il amplifie malgré lui les bouffées de détestation du politique car il a échoué pour l’instant dans sa tentative à incarner simultanément les deux corps du Roi.

Les passions tristes de la citoyenneté du nombril
C’est sur ce malentendu et ce dilemme que les émotions brouillent peut-être les voies classiques de politisation des opinions. Les indignations ne se limitent pas à des cris et des larmes.

Au fil des épreuves affrontées, elles orientent peut-être l’apprentissage de la citoyenneté. De manifestation en manifestation, les blessures intimes de chaque histoire de vie deviennent la boussole des raisonnements. Les discours cristallisent des souffrances et des fragilités. Et chaque ressenti gagne en légitimité… Un peu comme pour le mouvement des « gilets jaunes » sur les ronds-points, les cris du cœur deviennent des motifs de ralliement et les refus du changement des arguments politiques.

En superposition à ces réactions personnalisées de dignité et fierté, la réforme provoque aussi un cocktail émotionnel moins vertueux à base de violence et d’intolérance. La violence provient du sentiment que les libertés premières sont gravement menacées par la réforme. L’intolérance se diffuse sur l’idée qu’il y a, dans cette réforme, une immense majorité de victimes impuissantes et quelques coupables manipulateurs. Juste après la séquence traumatique du confinement sanitaire, la période est particulièrement anxiogène. Le débat sur l’âge de la retraite fait office d’accélérateur : les passions tristes du dégoût et du repli y trouvent soudainement matière à toutes les formes d’expression et de propagation, comme en témoignent certains discours de haine qui prennent parfois une ampleur inquiétante. La violence et le repli reflètent aussi une forme d’épuisement ou d’incapacité à discuter avec l’autre.

Cette panne d’altérité pourrait profiter – comme le souligne une étude de la Fondation Jean-Jaurès – au parti du Rassemblement national qui sait si bien agréger les frustrations et les peurs.

Et les appels au référendum, qu’ils soient de droite ou de gauche, favorisent l’illusion dangereuse d’une vox populi souveraine et salvatrice.

En combinant la dignité et la fureur, la fierté et le repli, les journées de mobilisation nationale font converger les émotions. Elles donnent du crédit, de la lumière et donc de la légitimité à une citoyenneté du nombril pour le moins équivoque sur le plan démocratique.

Comment faire de la politique et des politiques publiques à l’aune de cette confusion émotionnelle que les réseaux sociaux sans cesse décuplent ? La question reste en suspens, d’autant plus quand les médiateurs traditionnels semblent céder, eux aussi, aux aveuglements de leurs propres blessures émotionnelles.

Retraites: Les jeunes surtout victimes

Retraites: Les jeunes surtout victimes

Directeur au sein du cabinet international de conseil Brunswick, Maxime Sbaihi a travaillé comme économiste dans le secteur financier à Paris et à Londres. Il a dirigé le think-tank libéral GenerationLibre de 2018 à 2021. Il vient de publier Le Grand Vieillissement aux Éditions de l’Observatoire.intreview dans l’Opinion

Quel est le problème fondamental de notre système de retraite ?
Le problème fondamental, en réalité, est très simple, il est démographique. Le système de retraite à la française marche par répartition, c’est-à-dire que ce sont ceux qui travaillent aujourd’hui qui paient pour ceux qui ont travaillé hier. Ça marche très bien quand il y a beaucoup d’actifs et très peu de retraités. Or, aujourd’hui, c’est de moins en moins le cas.

On a de moins en moins d’actifs pour de plus en plus de retraités. A peu près 18 millions de retraités aujourd’hui en France, 23 millions en 2060. Ce sont des chiffres qu’on n’a jamais connus. C’est un problème qui n’a pas été préparé et qui va aller grandissant puisque le vieillissement de la population va continuer, va s’accélérer.

Le problème c’est qu’on accumule aujourd’hui les déficits par le système de retraite, c’est-à-dire qu’on engrange des dettes pour payer nos retraites. Quitte à créer de la dette, je préfère que ce soit un investissement dans l’avenir, dans les écoles, la formation, les universités, plutôt que pour payer des retraites. Là, c’est vraiment tout l’inverse.

On hypothèque l’avenir au nom du présent parce qu’on est incapable d’équilibrer nos comptes. Et c’est un problème, d’ailleurs, qui n’est pas que limité aux retraites puisque le vieillissement de la population va aussi engranger des dépenses croissantes notamment sur la santé, la dépendance, le grand âge, la perte d’autonomie.

Donc les retraites ne sont, quelque part, que la première étape de ce grand problème démographique auquel la France est confrontée.

Pourquoi la réforme des retraites pénalise-t-elle les jeunes générations ?

Ce qui pénaliserait aujourd’hui les jeunes générations c’est de ne rien faire, de ne surtout rien toucher au système de retraite actuel. Aujourd’hui, ces jeunes générations sont confrontées à des taux de cotisation records, qu’aucune génération auparavant n’a connus.

Et puis elles vont devoir partir beaucoup plus tard à la retraite qu’aujourd’hui, avec des conditions beaucoup moins intéressantes que celles dont bénéficient les retraités d’aujourd’hui. Donc c’est un peu la triple peine pour ces nouveaux arrivants.

Une des solutions pour régler le problème financier et démographique, c’est de faire travailler un peu plus ceux qui sont proches de la sortie du marché du travail pour qu’ils cotisent aussi un petit peu plus. Donc repousser l’âge de départ à la retraite, pour moi c’est une mesure nécessaire pour mettre à contribution ceux qui partent bientôt à la retraite et pas seulement ceux qui rentrent sur le marché du travail.

Le problème, néanmoins, c’est qu’on demande des efforts uniquement aux actifs, ce sont eux qui doivent travailler plus, cotiser plus. Et je pense qu’il faut demander des efforts à toutes les générations, pas seulement celles qui travaillent aujourd’hui.

Que préconisez-vous donc pour rééquilibrer les efforts entre actifs et retraités ?
Ce qui faut bien comprendre c’est que la démographie a un coût et qu’il n’y a aucune raison que ce coût soit uniquement porté par les nouvelles générations. Toutes les générations doivent faire des efforts, les retraités aussi. C’est une question de solidarité intergénérationnelle.

Collectivement, les retraités ont les moyens de contribuer à cet effort. Je rappelle que la France est un des rares pays où les retraités sont en moyenne plus riches que les actifs. Je pense aussi qu’ils en ont la responsabilité puisqu’il faut bien comprendre que beaucoup de retraités, et notamment la première vague de baby-boomers, n’a pas assez cotisé. Elle touche aujourd’hui en pension, deux fois ce qu’elle a cotisé pendant sa vie active. Donc là il y a clairement un décalage de financement qu’il faut combler.

Enfin, je pense que les retraités ont aussi la responsabilité de contribuer à cet effort. C’est une forme de devoir, le devoir multiséculaire, d’aider les nouvelles générations, en tout cas de ne pas leur laisser une dette de financement.

Il y a aussi, d’une certaine façon, un renvoi d’ascenseur après le Covid qui a coûté très cher d’un point de vue économique pour lequel tout un pays c’est quand même confiné, mobilisé dans un formidable élan de solidarité entre les générations pour protéger les personnes âgées.

Il est normal aujourd’hui qu’elles soient aussi mises à contribution pour rétablir nos comptes sociaux. Alors comment faire pour les mettre à contribution ?

Il y a deux manières très simples : premièrement, la CSG, qui aujourd’hui est à un taux inférieur pour les retraités. Ce qui est quand même assez anormal étant donné que la CSG sert justement à financer la sécurité sociale au-delà des cotisations. Aligner les taux de CSG entre les retraités et les actifs, ce serait une première manière de rétablir une sorte de justice sociale et de faire rentrer de l’argent, plusieurs milliards d’euros.

Il y a aussi un abattement de 10% sur l’impôt sur le revenu au titre des frais professionnels, qui n’est pas que réservé aux actifs, qui est aussi disponible pour les retraités. Or, on peut estimer que cet abattement est injustifié étant donné que les retraités n’ont plus de frais professionnels.

Enfin, une dernière piste, peut-être la moins évidente, c’est de ne pas indexer totalement les pensions sur les retraites, là aussi dans un effort d’alléger la facture pour les actifs. En tout cas ce sont des pistes qu’il faut, je pense, envisager. Encore faut-il avoir le courage de les porter politiquement.

Guerre Ukraine : 180.000 victimes russes, 100.000 côté ukrainiennes

Ukraine : vers une boucherie avec déjà 180.000 victimes russes, 100.000 côté ukrainien

La guerre en Ukraine s’oriente de plus en plus vers une boucherie type 14-18 , ele a déjà fait fait près de 180.000 morts ou blessés dans les rangs de l’armée russe, et 100.000 côté ukrainien sans compter 30.000 civils tués, selon des estimations données dimanche par le chef de l’armée norvégienne. «Les pertes russes commencent à approcher environ 180.000 soldats morts ou blessés», a affirmé le chef d’état-major norvégien Eirik Kristoffersen dans une interview à la chaîne TV2.

«Les pertes ukrainiennes sont probablement au-delà des 100.000 morts ou blessés. De plus l’Ukraine a environ 30.000 civils qui sont morts dans cette guerre affreuse», a indiqué le général norvégien. La Russie et l’Ukraine n’ont pas donné de bilans fiables de leurs pertes depuis des mois. En novembre, le chef de l’armée américaine Mark Milley avait affirmé que l’armée russe avait subi des pertes de plus de 100.000 morts ou blessés, avec un bilan «probablement» similaire côté ukrainien. Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés de source indépendante.

Malgré ses lourdes pertes, «la Russie est en mesure de continuer pendant pas mal de temps», a également affirmé le chef d’état-major norvégien dimanche, citant les capacités de mobilisation et de production d’armement de Moscou. «Ce qui inquiète le plus, c’est si l’Ukraine va être capable de maintenir l’armée de l’air russe hors de la guerre», alors qu’elle a jusqu’ici pu être largement tenue à l’écart «grâce aux défenses antiaériennes ukrainiennes».

L’essentiel des frappes russes ces derniers mois a été mené par des missiles à longue portée. Le général norvégien a également appelé à livrer rapidement des chars de combat à l’Ukraine, un dossier freiné jusqu’ici principalement par l’Allemagne. «S’ils doivent passer à l’offensive durant l’hiver, ils en ont besoin rapidement», a affirmé Eirik Kristoffersen à TV2. Malgré des appels pressants de l’Ukraine et de plusieurs pays européens, Berlin a refusé vendredi de fournir ses tanks Leopard à Kiev.

Ces chars lourds sont présents dans les rangs de plusieurs autres nations européennes, dont la Norvège, mais leur livraison à l’Ukraine est en théorie soumise au feu vert allemand.

Climat : « Les Africains premières victimes

Climat : « Les Africains premières victimes

 

Les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient sur le continent sans que les pays industrialisés honorent toutes leurs promesses de financements pour le climat, alerte Marie de Vergès, journaliste au « Monde Afrique », dans sa chronique.

 

Des avions qui « ensemencent » les nuages. Ou comment provoquer les pluies en introduisant des produits chimiques (argent, sodium, acétone) dans les cumulus. Telle est l’étrange technique dévoilée fin août par les services de météorologie du Niger pour lutter contre la sécheresse. La fin justifierait les moyens : dans ce pays enclavé du Sahel, l’aridité prolongée met en péril les cultures et l’élevage, aggrave l’insécurité alimentaire et accroît la pauvreté. Ironie tragique, certaines régions du Niger sont, elles, soumises depuis début juin à des précipitations torrentielles qui ont déjà fait plus de 100 morts et près de 150 000 sinistrés.

Comme partout à travers le monde, le continent africain subit des aléas climatiques de plus en plus sévères et rapprochés. Avec un bilan particulièrement catastrophique. Depuis des mois, dans la Corne de l’Afrique, une sécheresse historique affame les hommes et les bêtes. Au Soudan du Sud, au Tchad, et dans toute l’Afrique de l’Ouest, des pluies diluviennes font des morts et ruinent des vies.

On le sait, un fléau climatique touche d’autant plus durement une population que son niveau de revenu est faible. Or, l’Afrique subsaharienne concentre plus de la moitié (55 %) des personnes vivant à la fois dans l’extrême pauvreté et dans des zones à haut risque d’inondations, selon un rapport publié fin 2020 par la Banque mondiale. A l’indice ND-GAIN, qui mesure la résilience face au dérèglement climatique, neuf des dix pays classés comme les plus vulnérables sont africains. Un constat amer pour un continent qui émet moins de 4 % des émissions mondiales de CO2 tout en abritant presque 17 % de la population du globe.

Les dirigeants africains arriveront-ils enfin à capter pleinement l’attention des pays industrialisés ? « Puisque ce sont les principaux pollueurs de cette planète, ce sont eux qui doivent financer l’adaptation », a insisté le président sénégalais, Macky Sall, lundi 5 septembre, à l’occasion d’un sommet, à Rotterdam (Pays-Bas), consacré aux défis de l’Afrique face au changement climatique. Président en exercice de l’Union africaine, il n’a pas manqué de noter avec aigreur l’absence de ses homologues des pays riches à cette conférence pourtant organisée sur le sol européen et à laquelle ils étaient conviés. De quoi nourrir le procès en injustice climatique instruit par les Africains, qui disposent déjà de solides arguments.

De fait, les économies avancées ne prennent toujours pas le taureau par les cornes en matière de baisse des émissions. Pis, les Etats-Unis ou l’Allemagne ont beau accroître chez eux leur production de pétrole ou de charbon, ils ont décrété – avec une quarantaine d’autres grands donateurs dont la France –, en 2021, qu’ils ne soutiendraient plus de projets d’investissement dans les énergies fossiles à l’étranger. Un coup de massue pour les Africains, avides de développer leurs importants gisements de gaz et de fournir de l’électricité aux 600 millions d’habitants du continent qui en sont toujours privés.

De plus, les promesses faites aux pays en développement tardent à être honorées. Fin juillet, l’OCDE indiquait que les financements climatiques mobilisés par les pays riches avaient atteint 83,3 milliards de dollars (73 milliards d’euros cette année-là) en 2020. En deçà, donc, des 100 milliards par an qu’ils se sont pourtant engagés à fournir aux nations vulnérables. Un montant qui, de surcroît, semble déjà insuffisant face à l’ampleur de la tâche.

Rendez-vous est pris pour la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) qui doit se tenir en novembre à Charm El-Cheikh (Egypte). En Afrique, justement. L’occasion de faire valoir que le continent ne demande pas la charité alors même qu’il détient certaines des clés du problème. Ses gigantesques réserves de minéraux (cobalt, bauxite, lithium, uranium…) sont un maillon essentiel dans la mise au point des technologies bas carbone. Mais qu’il s’agisse de développer ce potentiel ou de forger des stratégies d’adaptation, rien ne pourra se faire sans un cap clair et des financements appropriés.

Les politiques climatiques victimes de Poutine

Les politiques climatiques victimes  de Poutine 

 

Les sanctions contre la Russie ont un impact sur la politique climatique de Vladimir Poutine mais aussi sur la science du climat nationale. Par Katja Doose, University of Fribourg et Alexander Vorbrugg, Universide Berne

 

Alors que l’Union européenne vient de conclure un accord sur l’embargo du pétrole russe, l’impact des sanctions liées à la guerre sur la transition énergétique de l’Europe et sur les efforts de décarbonation du monde est intensément discuté.

Mais les sanctions ont également de fortes implications pour la transition écologique de la Russie, déjà lente et plutôt incertaine, qu’il s’agisse de la modernisation de son secteur énergétique ou de la science du climat. Ce que la Russie fait ou ne fait pas a une importance certaine pour le reste d’entre nous : la onzième économie mondiale est également le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, le deuxième plus grand exportateur de pétrole brut, et le plus grand exportateur de gaz. L’économie russe est fortement tributaire de l’exploitation des industries à forte intensité énergétique et des énergies fossiles, le pétrole et le gaz représentant à eux seuls 35-40 % des recettes du budget fédéral ces dernières années. Les hydrocarbures alimentent la richesse et le pouvoir de l’élite russe, mais sont également présentés comme une source de sécurité énergétique et de bien-être pour les citoyens russes.

Jusqu’à récemment, la Russie a longtemps été considérée comme un pays dont la position dans les négociations internationales sur le climat est peu reluisante ; au mieux, elle est un acteur passif, au pire un saboteur actif des ambitions internationales. Toutefois, les choses ont changé ces dernières années, notamment à partir de novembre 2021, lorsque son gouvernement a adopté une loi-cadre sur le climat avec un objectif de zéro émission nette d’ici 2060. L’année 2021 seule a également vu l’introduction d’un système de déclaration des émissions de gaz à effet de serre pour les grands émetteurs, l’adoption de son premier plan national d’adaptation au climat et le lancement d’une expérience d’échange de carbone dans sa région éloignée d’Extrême-Orient visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2025.

Certains diront que l’impulsion de ces initiatives vient de l’extérieur du pays. Par exemple, dans le cadre du paquet « Green Deal » de l’Union européenne, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) doit imposer un prix du carbone sur les importations entrant sur le marché unique européen en provenance de pays non membres de l’UE, comme la Russie, à partir de 2026. Ce tarif frontalier, qui permettrait de couvrir les importations par une tarification du carbone équivalente à celle du marché européen (le système d’échange de quotas d’émission), a été crédité pour avoir incité le gouvernement et l’industrie russes à prendre enfin le changement climatique au sérieux.

Cependant, pour chaque jour de guerre qui passe, ces incitations extérieures perdent encore de leur force, rendant la politique climatique interne de la Russie plus incertaine que jamais.

D’une part, il serait incorrect de dire qu’il ne reste rien de la politique climatique russe. En réalité, les programmes politiques et les stratégies commerciales « vertes » d’aujourd’hui ne dépendent pas entièrement de la pression étrangère. Bien que le parlement russe, la Douma, ait débattu de la sortie de l’Accord de Paris en mai 2022, la volonté politique de le maintenir demeure. Le président de la commission de l’écologie, des ressources naturelles et de la protection de l’environnement de la Douma, Viatcheslav Fetisov, a par exemple déclaré :

« La Russie n’a pas l’intention de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat et ne va pas renoncer à la mise en œuvre du plus important instrument juridique international en matière d’environnement. »

Les agences d’État, les entreprises, les groupes de réflexion et autres institutions qui ont développé des stratégies « vertes » au cours des dernières années insistent sur leur pertinence durable pour la lutte mondiale contre le changement climatique, mais aussi les impacts climatiques sur la Russie et les perspectives commerciales futures. Le responsable du programme climat du WWF Russie, Alexeï Kokorine, a même exprimé son optimisme quant au fait que les excédents de gaz liés aux sanctions pourraient être utilisés pour remplacer le charbon du pays et de ce fait, permettre aux émissions de gaz à effet de serre du pays de baisser.

Pourtant, il est indéniable que la crise économique, les sanctions et le renforcement de la rhétorique anti-occidentale engendrée par la guerre ont rendu plus difficile la poursuite les objectifs de décarbonation. Les politiciens et les lobbyistes qui s’étaient déjà opposés aux efforts climatiques ont saisi l’occasion pour demander le retrait de l’accord de Paris.

De nombreuses entreprises profitent de la situation pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il réduise la réglementation environnementale dans le but de les aider à faire face à des circonstances économiques plus difficiles, des projets de loi récents allant déjà dans ce sens. Plus précisément, le gouvernement s’est récemment entretenu auprès des entreprises du secteur de l’énergie sur la possibilité d’assouplir la déclaration et la vérification des émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, l’un des plus grands fournisseurs de pétrole du pays, Lukoil, a fait pression sur le gouvernement pour qu’il supprime une législation obligeant les grandes entreprises énergétiques à vérifier leurs rapports sur les émissions de gaz à effet de serre auprès d’une société indépendante à partir du 1er janvier 2023.

Les restrictions sur l’importation de technologies, la diminution des sources de capitaux étrangers et le gel des programmes internationaux ont encore freiné les plans de modernisation des vieilles industries du pays. Le jeune secteur russe des énergies renouvelables a également été touché, certains investisseurs internationaux (dont Vestas, Fortum et ENEL) interrompent leurs projets en Russie ou se retirent même complètement du pays.

Cette situation a incité les politiciens, les hommes d’affaires et les scientifiques à discuter des alternatives aux technologies étrangères et des options nationales pour financer la transition énergétique.

En outre, les sanctions ont fait payer un lourd tribut à la science du climat en Russie, ce qui pose problème tant à ceux qui mettent en œuvre des mesures concrètes de décarbonation en Russie qu’à la communauté scientifique mondiale. Cette situation est particulièrement choquante par rapport à d’autres exemples dans l’histoire de la Russie où les scientifiques ont réussi à surmonter les tensions politiques avec l’Occident. Malgré la guerre froide, les climatologues sont parvenus à faire progresser la science du climat mondiale dans le cadre de l’accord environnemental conclu en 1972 entre les États-Unis et l’URSS, permettant l’échange de données, d’équipements et de publications conjointes.

En revanche, les gouvernements et les organismes scientifiques du monde entier ont désormais sanctionné les institutions de recherche russes. Entre-temps, l’UE a suspendu la participation de la Russie à son programme de recherche phare Horizon Europe et les conseils nationaux de recherche de plusieurs États européens ont mis en pause les collaborations avec la Russie.

Les domaines de recherche qui dépendent des équipements étrangers sont particulièrement touchés. Par exemple, l’Institut Max Planck (MPI) en Allemagne a reçu une liste de 64 pages contenant des appareils électroniques que l’UE interdit aux scientifiques de partager avec leurs collègues russes au motif qu’ils pourraient être utilisés à des fins militaires. Début février, le gouvernement russe a annoncé (au moment de la rédaction de cet article, environ 92 millions de dollars) dans la recherche sur le climat et la décarbonation, et créer un système russe de suivi des émissions de carbone.

Cependant, Alexandre Tchernokoulski, un climatologue de l’Institut de physique atmosphérique à l’Académie des Sciences russe, nous a dit que le futur du projet demeure incertain en l’absence de cet équipement étranger. De la même manière, depuis plusieurs années, des scientifiques russes et allemands mesurent les changements de concentration de CO2 dans l’atmosphère depuis l’observatoire ZOTTO, situé dans une grande tour de la région de Krasnoïarsk, dans le sud-ouest de la Sibérie.

Cette région est considérée comme un endroit sensible en vertu de son potentiel de stockage – et par conséquent, fuite – de grandes quantités de carbone. Là encore, lors d’un échange d’e-mails, la scientifique du MPI Sönke Zaehle a mis en garde quant au futur de la station dans un avenir relativement proche, dû au manque d’entretien du côté germanique.

La recherche dans la zone arctique est cruciale afin de comprendre le changement climatique. Ici aussi, au moins une douzaine de collaborations internationales avec la Russie ont été retardées. La maintenance des systèmes de mesure à long terme, cruciaux pour la modélisation des changements climatiques, pose des problèmes particuliers. « Il y a cette crainte d’un angle mort, quel que soit le sujet de recherche dans l’Arctique que vous abordez, » nous a confié Anne Morgenstern, coordinatrice de la coopération scientifique de l’Institut allemand Alfred Wegener avec la Russie.

Les climatologues russes ont également perdu l’accès au Climate Data Store, qui fournit un point d’accès unique à un large éventail de données climatiques pour les climats passés, présents et futurs, notamment des observations par satellite, des mesures in situ, des projections de modèles climatiques et des prévisions saisonnières. Ils ne peuvent plus non plus accéder aux superordinateurs basés dans d’autres pays, et le départ d’entreprises technologiques telles que Intel entraînera à terme une détérioration des capacités de calcul en général, selon Evguéni Volodine, modélisateur climatique à l’Institut de mathématiques computationnelles de l’Académie des Sciences de Russie.

Les préoccupations environnementales risquent d’être mises de côté en temps de guerre. Cependant, à un moment de l’histoire du monde où les possibilités d’atténuer la catastrophe climatique s’amenuisent, nous pensons que subordonner les questions climatiques aux diktats et aux temporalités de la guerre n’est pas une option. Les tentatives d’arrêter la guerre doivent s’accompagner d’efforts pour faire avancer la coopération et l’action climatique transnationale, malgré les dommages et les dilemmes causés par la guerre de la Russie. Des objectifs climatiques internationaux ambitieux, y compris l’élimination progressive de la production de pétrole et de gaz aussi rapidement que possible, sont essentiels pour accroître la pression sur l’industrie des combustibles fossiles et la machine de guerre, et pour soutenir les forces qui, en Russie, s’accrochent encore à la décarbonation.

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Par Katja Doose, Senior researcher, University of Fribourg et Alexander Vorbrugg, Geographer, Université de Berne

Cet article a été écrit en collaboration avec Angelina Davydova, journaliste spécialisée dans l’environnement et le climat. Elle est actuellement membre du programme Media in Cooperation and Transition (MICT) basé à Berlin et coordinatrice de N-ost, un réseau de journalisme transfrontalier.

La version originale de cet article a été publiée en anglais.

Combien de victimes Covid dans le Monde ?

Combien de victimes Covid dans le Monde ?

 

 

Le JDD ente d’évaluer le nombre de victimes de la crise sanitaire. En réalité on ne connaîtra jamais le nombre précis en raison de problèmes méthodologiques mais aussi de la censure politique sur un élément central de la vie sociétale

 

 

Alors que la France, l’Italie et l’Espagne subissaient une déferlante épidémique, nos voisins allemands semblaient avoir trouvé la formule miracle pour résister au Covid-19 . On admirait leur volume de tests, on louait les vertus organisationnelles de leur système décentralisé et on s’ébahissait de leur nombre de lits de réanimation. En miroir, le système sanitaire français paraissait totalement archaïque.

Et puis, progressivement, on va découvrir l’imposture de toutes ces conclusions : les Allemands testent finalement beaucoup moins que les Français, la cohabitation entre la chancellerie et les Länder paralyse toute décision et les lits de réa manquent singulièrement de bras. Au bilan, les vagues suivantes en Allemagne seront aussi fulgurantes, sinon plus, qu’en France. Durant cette crise sanitaire, se comparer aux autres pays aura été un sport national, mais sûrement pas une science exacte.

 

Si le « modèle allemand » n’en était pas un, se pourrait-il que la France apparaisse finalement comme un modèle de gestion de la pandémie ? C’est l’étonnante conclusion d’une étude de l’OMS sur l’excès de mortalité associé au Covid-19, destinée à trancher une bonne fois pour toutes le bilan humain de la pandémie, pays par pays. La France apparaît parmi les meilleurs pays européens, avec un bilan de 125 décès pour 100 000 habitants pour les années 2020 et 2021, contre 266 pour l’Italie, 222 pour l’Espagne… ou 233 pour l’Allemagne. Autrement dit, la France aurait eu deux fois moins de morts Covid que ses voisins proches. Encore plus surprenant, deux pays honnis des défenseurs de la rigueur sanitaire obtiennent un bilan plus favorable que l’Allemagne : le Royaume-Uni (219 décès pour 100 000 habitants) et la Suède (111 décès). Comme s’il fallait jeter au rebut l’héritage d’Angela Merkel et réhabiliter en urgence Boris Johnson.

Si le rapport est passé presque inaperçu en France, ces résultats ont été abondamment repris en Angleterre – pour des raisons éminemment politiques. « Nous savons désormais que nos ministres se sont bien débrouillés contre Covid, mais je n’entends aucune excuse »,rage un chroniqueur du Times , trop content de pouvoir taper sur cette « gauche » qui vilipendait le gouvernement Johnson pour sa politique sanitaire parfois taxée d’ « eugéniste ». Les résultats flatteurs de la Suède n’ont pas échappé à l’opportuniste Florian Philippot, jamais avare d’une critique sur les mesures sanitaires : « La Suède a eu 100% raison ! Après 2 ans de covid ‘l’un des taux de mortalité les plus bas d’Europe’ ! Sans jamais confiner, fermer, sans masque, sans pass. Ceux qui n’ont pas suivi la Suède devront rendre des comptes ! ».

 

Pour appréhender cette étude de l’OMS – et ses limites – il faut bien comprendre ce qu’elle mesure. Il existe deux manières de comptabiliser les décès liés à la pandémie : la mortalité « attribuable » au Covid-19 et l’excès de mortalité. Les décès « attribuables » sont les chiffres les plus communs, ceux qui sont publiés chaque soir par Santé Publique France et repris ensuite dans les médias. Problème : cet indicateur ne permet pas une judicieuse comparaison internationale car il est largement dépendant de la politique de dépistage des différents pays. Plus un pays teste ses habitants, plus il y a de chance que les décès Covid soient reconnus comme tels. En revanche, les pays qui testent peu, tels l’Inde ou le Brésil, vont fortement sous-évaluer leur mortalité Covid : de nombreuses personnes décèdent sans avoir été testé positif au SARS-CoV-2 et ne sont donc pas intégrés dans les statistiques nationales.

Pour contrer ce problème, les chercheurs préfèrent l’excès de mortalité utiliser pour les comparaisons internationales. Il s’agit de comparer le nombre de décès, toutes causes confondues, sur 2020 ou 2021 au nombre de décès attendus sur cette même année en suivant la tendance des années pré-pandémie. L’idée est que ce différentiel correspond au bilan de la crise sanitaire, que ce soit des décès directement liés au Covid-19 ou des pertes de chances pour d’autres patients liées à la surcharge hospitalière.

C’est à travers ce mode de calcul que l’OMS estime que la pandémie a causé en 2020 et 2021 près de 15 millions de décès dans le monde. Soit beaucoup plus que l’addition des chiffres officiels qui place la barre à 5,4 millions. Pour certains pays, la différence entre décès officiels et excès de mortalité est saisissante : l’Inde a ainsi déclaré 480 000 morts alors que l’OMS estime que 4,7 millions de personnes seraient décédés du Covid-19 dans le pays, soit près de dix fois plus. Sur l’ensemble du continent africain, l’OMS estime le nombre de décès à 1,24 million, soit cinq fois et demi plus que le bilan officiel qui s’élève à 229.000.

Toutefois, l’excès de mortalité n’est pas lui-même un indicateur infaillible. D’abord parce que cela tend à minorer dans certains pays le bilan réel du Covid-19. Les mesures sanitaires prises contre le SARS-CoV-2 ont pu faire baisser le nombre de décès d’autres causes, à l’image des accidents de la route ou des morts liés à la grippe. Ensuite, il est délicat de s’entendre sur la manière la plus adéquate de calculer le nombre de décès attendus pour une année donnée. Avec le vieillissement de la population, en France, ce nombre augmente mécaniquement chaque année. Une mauvaise appréciation de la courbe naturelle des décès peut venir totalement fausser le calcul de la mortalité Covid. C’est le principal écueil de l’étude de l’OMS.

Surpris par les chiffres attribués à la Suède et à l’Allemagne, plusieurs analystes ont refait les calculs et arrivent à des conclusions diamétralement différentes. Le modèle mathématique utilisé par l’OMS pour calculer la mortalité attendue (une spline, pour les spécialistes) diffère fortement d’un modèle linéaire – qui serait plus logique – et sous-estime fortement le nombre de décès prévus pour 2020 et 2021 en Allemagne. En conséquence, l’excès de mortalité allemand est artificiellement gonflé. Pour les mêmes raisons, le chiffre d’excès de mortalité pour la Suède est jugé anormalement bas. « Les comparaisons entre pays sont susceptibles d’éclairer la politique gouvernementale et la perception par le public des mesures prises pour faire face à cette pandémie ou à de futures pandémies. Il est donc important que les calculs soient fiables », écrit le Covid-19 Actuaries Response Group.

 

D’autres équipes de chercheurs avaient déjà calculé l’excès de mortalité dans les différents pays. Un article publié dans la revue The Lancet en avril donne la France et l’Allemagne à un niveau pratiquement égal, respectivement 124 et 120 morts pour 100 000 habitants. Un match nul entre les deux pays, qui correspond sans doute mieux à la réalité. Le Royaume-Uni est un peu au-dessus avec 126, tandis que la Suède dénombre 91 morts pour 100.000 habitants. Si l’OMS a surévalué l’excès de mortalité allemand, il semble que la Suède ait effectivement un meilleur bilan que les pays de l’Ouest de l’Europe – si tant est que la comparaison ait un sens.

Loin de trancher la question définitivement, le rapport de l’OMS n’a fait que relancer les sempiternels débats. « Les taux de mortalité Covid sont, inévitablement, politiques. Comment pourraient-ils ne pas l’être lorsqu’ils sont considérés comme la preuve d’un bon ou d’un mauvais travail gouvernemental sur des questions de vie ou de mort ? »,écrit dans le Guardian François Balloux, directeur de l’Institut de génétique de l’University College London. Ces chiffres sont si politiques que la publication du rapport de l’OMS a été retardé de près de cinq mois. En cause : l’Inde qui protestait vivement contre le mode de calcul. Les chiffres ne mentent pas, dit-on. Il est en tout cas possible de les négocier.

30 000 personnes victimes de chauffards sans assurance

30 000 personnes victimes de chauffards sans assurance

 

En France, le nombre de conducteurs qui roulent sans assurance est estimé à 800 000 par la délégation à la sécurité routière. Selon un baromètre du fonds de garantie des victimes, ces personnes seraient en majorité de jeunes hommes, rapporte BFMTV.

Afin d’établir un portrait de ces conducteurs sans assurance, l’organisme d’indemnisation a croisé les données recueillies par les assureurs lors d’accidents avec celles des forces de l’ordre pendant les contrôles routiers. Ainsi, 60 % des automobilistes qui roulent sans assurance ont moins de 35 ans et 80 % sont des hommes.

Si une minorité conduit sans assurance en raison d’un non-renouvellement, un grand nombre décide de ne pas souscrire de contrat d’assurance automobile pour des raisons économiques. En effet, 31,3 % des non-assurés sont sans emploi et environ 24 % sont ouvriers.

Selon le Fonds de garantie des victimes (FGAO) à France Info  mercredi 4 août : quelque 30.000 personnes ont été victimes d’un accident de la route causé par un conducteur en défaut d’assurance sur les routes de France au cours de l’année 2020.

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