Macron veut-il vraiment sortir de la crise sanitaire ?
Des observateurs indiquent que Macron souhaiterait sortir du bourbier du Coronavirus pour mettre en avant son action passée et surtout dégager un projet en prévision de 2022. Le problème, c’est que le chef de l’État n’a pas grand-chose à présenter dans son bilan et l’immobilisme sera sans doute de mise jusqu’en 2022.
La question est de savoir si cela constitue un handicap un atout pour lui. En effet , si l’on examine l’évolution de sa popularité, on se rend compte que la crise du Coronavirus lui a redonné une audience même si globalement beaucoup condamnent en tout cas critiquent les contradictions et la lenteur de la politique sanitaire.
Cette crise sanitaire permet de mettre sous le boisseau beaucoup de questions justifiant des réformes structurelles. Celle des retraites bien sûr mais aussi celles concernant le séparatisme, la sécurité, le climat ou encore l’explosive question des retraites. Il n’est pas sûr que sur ces derniers sujets le Parlement soit en capacité d’aller au bout de la réflexion et d’une proposition de loi.
On s’aperçoit par ailleurs un peu tous les jours que la crise sanitaire est sans doute plus profonde qu’on ne le dit. Une crise qui devait se régler en quelques mois et qui maintenant a déjà occupé plus d’un an. Aucun expert ne prévoit d’une sortie crise encore avant le début 2022. Ce qui signifie que tous les jours ou presque le gouvernement aura l’occasion de s’exprimer sur un sujet finalement assez consensuel même si les avis divergents sur les modalités de prise en charge de cette question.
D’une certaine façon, Macron s’installe en infirmier en chef de la France malade car l’instrumentalisation de la crise sanitaire lui profite politiquement. Sur ce sujet ,il est difficile pour l’opposition de se singulariser. Encore davantage de faire émerger les grandes questions économiques et politiques qui se posent au pays. Notons enfin que le concept de conseil de défense permet en toute légalité de mettre entre parenthèses le rôle du Parlement et au-delà une bonne partie de la vie politique. Plus que jamais le pays vit dans une république qui a rarement été aussi centralisatrice et monarchique.