Le réchauffement climatique menace les vertébrés ( WWF)
L’association WWF s’inquiète d’une « baisse dévastatrice » des populations de vertébrés – poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles – à travers le monde.
Arguant que « les déclins d’abondance sont des indicateurs d’alerte précoce de la santé globale de l’écosystème », l’ONG appelle les gouvernements à adopter « un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages », à l’occasion de la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15), à Montréal, en décembre.
69% des populations d’animaux vertébrés ont disparu entre 1970 et 2018 d’après WWF.
C’est un « chiffre alarmant », a commenté le directeur des programmes de l’ONG, Arnaud Gauffier, à l’occasion de la présentation du rapport à la presse, lundi : entre 1970 et 2018, les populations de vertébrés ont chuté de 69%. Dans son édition précédente, publiée en 2020, l’ONG chiffrait ce déclin moyen des populations – à travers son indice Planète vivante, ou « IPV » – à 68%, contre 50% en 2012. Cet indice, calculé à partir de données scientifiques collectées sur 32 000 populations de plus de 5 230 espèces de vertébrés, résume les variations de populations d’animaux suivis dans le monde. Plus il est élevé, plus l’espèce est menacée. Passer d’un IPV de 68% à 69% en deux ans, « c’est colossal », a remarqué Arnaud Gauffier. « Le fait que cet indice ne s’améliore pas est catastrophique en soi. »
La destruction des habitats liée à la conversion de sols au profit de l’agriculture et de l’alimentation, la surexploitation des espèces et des ressources, les pollutions, l’introduction d’espèces étrangères invasives et le réchauffement climatique sont les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité. Si le changement d’utilisation des terres demeure le principal facteur de perte de biodiversité, le réchauffement climatique joue un rôle de plus en plus important dans l’effondrement d’espèces de vertébrés, alerte le rapport.
En guise d’exemple, le document cite notamment les coraux d’eau chaude. Environ la moitié d’entre eux « ont disparu pour diverses raisons », explique le WWF, qui craint que le réchauffement climatique n’assène le coup de grâce. « Un réchauffement de 1,5°C entraînera une perte de 70 à 90% des coraux d’eau chaude et un réchauffement de 2°C entraînera une perte de plus de 99%. »
Pour expliquer cette situation, l’ONG cite entre autres les pollutions – comme les pesticides, les plastiques ou encore les rejets industriels et agricoles –, les prélèvements d’eau ou la modification des débits, la surexploitation des espèces, ainsi que l’introduction d’espèces envahissantes. « Les milieux d’eau douce étant fortement connectés, les menaces peuvent facilement se déplacer d’un endroit à l’autre », explique-t-elle dans ce rapport, qui rapporte que l’IPV des poissons d’eau douce migrateurs montre un déclin moyen de 76% entre 1970 et 2016.