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Écolos allemands et français : pas le même vert !

Écolos allemands et français : pas le même vert !

Un papier du Monde met en évidence la grande différence entre des écolos allemands prêts à gouverner et des écolos français prêts surtout à contester

 

Edito du « Monde ». Une chancelière Verte à Berlin ? A cinq mois des élections législatives du 26 septembre, l’hypothèse n’est pas exclue. Certes sans expérience gouvernementale mais réputée pour sa pugnacité et sa connaissance précise des dossiers, Annalena Baerbock, que les écologistes ont désignée candidate en faisant montre d’une unité peu commune, lundi 19 avril, pourrait, à seulement 40 ans, succéder à Angela Merkel à la tête de l’Allemagne.

Deux facteurs pourraient conduire à un tel scénario. Le premier est lié aux difficultés des deux grands partis allemands, les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), usés par de longues années d’exercice du pouvoir et portés par des candidats qui peinent à susciter l’enthousiasme. A l’issue d’un processus laborieux et fratricide, la CDU-CSU a désigné mardi Armin Laschet comme candidat à la succession de la chancelière.

Face à ces représentants du monde politique d’avant, les Verts allemands – et c’est le deuxième point – incarnent aujourd’hui le changement, sans pour autant représenter l’aventure. Présents au gouvernement dans onze des seize Länder, tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite, ils ont fait la preuve de leur capacité à gouverner, comme l’a montré la récente réélection triomphale de Winfried Kretschmann pour un troisième mandat à la tête du Bade-Wurtemberg ; ils savent aussi pratiquer le compromis dans un pays où, mode de scrutin oblige, l’exercice du pouvoir suppose de bâtir des coalitions.

Contradictions surmontées

Le contraste avec les écologistes français est saisissant. A un an de la prochaine élection présidentielle, ces derniers n’ont toujours pas de réponse précise à trois questions pourtant essentielles. Celle du rapport aux institutions, d’abord, dans une Ve République qui, par sa verticalité, entre en contradiction avec leur sensibilité politique, allergique à la culture du chef. Celle du projet politique, ensuite, dans un mouvement divisé entre partisans d’une écologie pragmatique, conduits par le député européen Yannick Jadot, et adeptes d’une rupture avec le libéralisme, à l’instar du maire de Grenoble, Eric Piolle. Celle de la stratégie de conquête du pouvoir, enfin, alors que ni l’hypothèse d’une primaire du pôle écologiste ni celle d’une candidature commune avec les socialistes ne font l’unanimité.

 

Dans un pays comme l’Allemagne, où il n’est pas nécessaire d’avoir la majorité absolue pour accéder au pouvoir, il est vrai que la situation est plus facile pour un parti comme les Verts qui, avec un peu plus de 20 % des voix, leur niveau actuel dans les divers sondages, peut prétendre entrer au gouvernement, voire le diriger si les conservateurs, qui les devancent aujourd’hui de quelques points, continuent de baisser.

Si les Verts allemands ont également leurs contradictions, entre « Realos » (pragmatiques), dont fait partie leur candidate, Annalena Baerbock, et « Fundis » (radicaux), dont l’influence a reculé mais qui continuent de peser, ils ont toutefois réussi à les surmonter. En témoigne leur « programme fondamental », adopté en novembre 2020 et qui, en 84 pages, s’efforce sur les grands débats du moment – réchauffement climatique, politique d’investissements, défense européenne, OTAN, sécurité – de concilier ambition et crédibilité. Un équilibre fragile, certes, mais sur lequel les Verts allemands ont compris qu’ils devaient s’accorder pour partir unis à la conquête d’un pouvoir qu’ils assument pleinement de vouloir exercer.

Hydrogène « vert »: Des dizaines de projets en France

Hydrogène « vert ».:Des dizaines de projets en France

L’hydrogène est sans doute l’une des pistes les plus sérieuses en matière énergétique. L’hydrogène est utilisé depuis longtemps dans des travaux spécifiques mais aussi pour la traction de navires, de trains de bus et de cars expérimentaux.

Pour le développer, la France a mis au point un plan de développement de 7 milliards. Le problème c’est qu’évidemment on a affublé la production d’hydrogène du qualificatif vert comme pour l’électricité. Or l’hydrogène peut être produit par toute source d’énergie verte ou pas.

Un peu la même embrouille que pour l’électricité dite verte que pourrait acheter le consommateur lambda. Or il n’y a qu’un réseau celui d’EDF électricité dite verte ne constitue qu’une infime partie et elle est intégrée à l’électricité d’origine nucléaire. Ce sera évidemment la même chose pour l’hydrogène. En effet ce sont les surplus d’électricité y compris et surtout nucléaire qui  pourront favoriser la production d’hydrogène..

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Alliance Total et Engie pour l’hydrogène vert

Jusqu’à maintenant pour la fabrication de l’hydrogène dit  gris on utilise souvent des carburants fossiles et dont la production est très émettrice de CO2. Le projet Masshylia d’Engie et Total, hébergé au sein de la raffinerie, consiste à produire de l’hydrogène à partir d’eau et d’électricité, avec un électrolyseur d’une puissance industrielle de 40 mégawatts. Il fournira dans un premier temps 5 tonnes d’hydrogène vert par jour. De quoi éviter l’émission de 15.000 tonnes de COpar an, calculent les promoteurs du projet.

L’électricité sera fournie par un parc photovoltaïque . Notons cependant qu’on peut aussi utiliser les excédents d’électricité de tous les types d’énergie renouvelable ou non.

Le mythe de l’éden vert africain

Le mythe de l’éden vert africain

 

Pas moins de 21 millions de personnes vivent dans les réserves de l’Unesco, rappelle dans le monde son sous-directeur, Ernesto Ottone Ramirez, faisant pièce au mythe de la perpétuation d’un « éden vert ».

 

Tribune. 

Dans son dernier ouvrage, L’Invention du colonialisme vert, l’historien Guillaume Blanc accuse plusieurs organisations internationales de perpétuer en Afrique une forme de néocolonialisme, en imposant la préservation d’une nature vierge et sauvage, vidée de ses populations pour le plaisir des touristes du Nord.

Il n’est pas dans les habitudes de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) de réagir à ce genre d’attaque. Celle-ci est néanmoins révélatrice d’un certain état du débat actuel sur la protection et la conservation de la nature et mérite qu’on s’y attarde.

Passons rapidement sur l’accusation fantaisiste faite aux organisations internationales de perpétuer le mythe d’un « éden vert ». Les communautés locales sont au cœur des pratiques de conservation modernes depuis plus d’un demi-siècle. Dès 1971, le programme de l’Unesco sur les biosphères s’est justement développé contre la tentation de « mettre la nature sous cloche » pour, au contraire, développer des activités économiques, agricoles et touristiques durables, en harmonie avec la nature.

Les sites de l’Unesco abritent plus de 250 millions d’habitants dans le monde. Uniquement en Afrique, 21 millions de personnes vivent dans près de 80 réserves de biosphères dans 29 pays.

La conscience d’une relation indivisible entre la diversité culturelle et la diversité biologique est un principe que l’Unesco a réussi à inscrire dans le droit international. Présenter le travail de l’Unesco comme visant à vider la nature de ses habitants a ainsi suscité l’étonnement et la consternation de la communauté scientifique concernée.

Résurgence significative

Cette accusation d’un prétendu « colonialisme vert » n’est d’ailleurs pas nouvelle, c’est plutôt sa résurgence qui est significative. Le livre Myth of Wild Africa présentait des points de vue similaires il y a vingt-cinq ans. Quiconque travaille dans ce domaine connaît parfaitement les erreurs, les violences et parfois les crimes qui ont accompagné la création de certaines des zones protégées au cours de l’histoire.

Quelques minutes dans un colloque de spécialistes de l’environnement suffisent d’ailleurs pour y apprécier la vigueur des débats et des interrogations des experts sur leurs propres pratiques. Faire l’impasse sur les évolutions et les réflexions de la communauté scientifique, c’est avoir un demi-siècle de retard. Aucun pays ne crée aujourd’hui de réserve naturelle sans impliquer sa population. Le processus de nomination établi par la Convention du patrimoine mondial de 1972 l’exige d’ailleurs explicitement.

Au-delà de fausses nouvelles et des approximations qui sont le lot quotidien du traitement de l’action de l’ONU, ces accusations sont préoccupantes pour l’état du débat public. D’abord, elles insinuent que les Africains ne sauraient pas ce qu’ils font, ce qui est une insulte. Pensons aux gardes forestiers qui se font régulièrement attaquer et parfois tuer par des braconniers, comme tout récemment dans le parc des Virunga, en République démocratique du Congo (RDC).

C’est aussi passer sous silence les programmes de développement les plus novateurs, comme par exemple celui du site iSimangaliso, en Afrique du Sud. Créé à l’origine comme une réserve par le gouvernement de l’apartheid par l’expulsion brutale des populations qui y vivaient, le site a été rendu aux communautés qui en assurent la conservation, au titre de patrimoine mondial de l’Unesco.

Ensuite, et surtout, ces attaques s’évertuent à discréditer la coopération internationale – tantôt pour son ingérence, tantôt pour ses lenteurs, sans pour autant être force de quelconque proposition pour les communautés et leur environnement.

La coopération internationale n’est pas monobloc : elle est faite de la rencontre de centaines d’acteurs qui travaillent, coopèrent, s’opposent et se corrigent en permanence. Prendre le millier de sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, sur les cinq continents et partout en Afrique, pour y dénoncer la mainmise d’un grand dessein colonial d’expulsion des populations n’est pas sérieux.

L’Unesco n’est pas une organisation européenne, mais une organisation internationale et, de ce fait, une organisation également africaine. L’ADN de l’Unesco se définit par la prise en compte des particularismes locaux, des cultures et des traditions.

La nature qui se défend

L’analyse de cette diversité des contextes est la base de toute démarche rigoureuse. C’est aussi l’essence de la coopération entre différents acteurs en réponse à des situations chaque fois uniques. Sur le site de Simien par exemple, en Ethiopie, qui fut l’un des premiers inscrits sur la liste du patrimoine mondial, et où le surpâturage était l’une des menaces pour l’intégrité du site et ses dernières populations endémiques de bouquetins d’Abyssinie.

Loin d’« expulser » les populations, ce sont les frontières du parc qui ont été redessinées, pour en exclure les villages les plus peuplés, tandis que les populations des villages situés au cœur du parc, comme le village de Gich, qui avaient déjà commencé à quitter le site pour s’installer en ville, du fait de la crise agricole, ont été accompagnées – au prix d’infinis débats entre conservateurs, autorités locales et sponsors des programmes (comme il arrive en Europe, et pas seulement en Afrique, dans des cas de constructions de routes ou de barrages).

Ailleurs, comme dans le Parc national du banc d’Arguin, en Mauritanie, les populations locales et notamment les Imraguen jouent un rôle essentiel dans la gestion durable des bancs de poissons et la protection des oiseaux migrateurs. Sans évoquer les centaines de programmes de soutien à l’agriculture et aux activités des populations des réserves de biosphère du mont Elgon au Kenya jusqu’aux rives fragiles du lac Tchad. Sur le site de Sahamalaza aux îles Radama (Madagascar), le programme de restauration des habitats dégradés a permis aux pépiniéristes d’améliorer leurs revenus jusqu’à 1 500 dollars par an, dans un pays où le salaire moyen annuel est de 400 dollars et où 90 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.

Loin de chercher le retour à « l’éden vert », des centaines de programmes témoignent de ces tentatives d’inventer une relation durable entre les humains et leur environnement. Masquer cette réalité sous des raccourcis trompeurs, c’est à la fois tromper le public sur le passé et saper les fondements d’une action possible dans le présent.

 

La protection de la biodiversité est une urgence absolue et les êtres humains en font partie intégrante. Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. Cette mission représente le plus haut niveau d’engagement scientifique, éthique et politique que l’humanité ait eu à consentir. Aucun pays n’y parviendra seul. La coopération internationale est la seule voie possible. Les centaines de rapports d’experts et de programmes sur le terrain le démontrent depuis des années. Les curieux y trouveront des solutions très concrètes, très locales, héritées de la sagesse de peuples pour habiter le monde de façon durable, et tenter d’y vivre en paix – et non pas seulement d’y survivre.

EDF: un méga emprunt « vert »… qui le plombe en Bourse

EDF:  un méga emprunt « vert »… qui le plombe en Bourse

 

Compte tenu de la situation financière d’EDF il n’est pas étonnant que le lancement de sa très grosse émission d’obligations convertibles en actions ait   pesa sur le cours de l’entreprise. En outre, il s’agissait d’un emprunt d’un montant assez considérable de 2,5 milliards.

Visiblement le caractère vert de l’emprunt n’a pas convaincu les observateurs de la solidité financière de l’entreprise. «  le cours de son action accusait en effet la plus forte baisse du SBF 120, pénalisé (-7,81% à 8,15 euros) par l’effet potentiellement dilutif de cette première émission d’obligations convertibles du groupe.

En outre, la chute de la production d’électricité nucléaire en août 2020, qui s’établit à 22,9 TWh, en baisse de 4,8 TWh par rapport à celle d’août 2019, en lien principalement avec les impacts de la crise du coronavirus, a également contribué à faire reculer le titre, selon des analystes.

Le côté vert de l’emprunt peut aussi faire douter compte tenu du flou de l’affectation.

« Il est trop tôt pour dire à quels projets précis ces fonds seront alloués », a indiqué EDF, interrogé par l’AFP. Mais cette émission obligataire permettra à l’électricien d’atteindre son objectif, fixé en 2015, de doubler sa capacité nette installée de production d’énergies renouvelables pour la porter à 50 gigawatts en 2030.

 

Pacte vert européen : insuffisant

Pacte vert européen : insuffisant

L’énergéticien Craig Windram propose, dans une tribune au « Monde », plusieurs améliorations au « pacte vert » de la Commission européenne pour soutenir les énergies renouvelables. (Tribune dans le Monde)

Tribune. Le « pacte vert » (« green new deal ») que l’Union européenne (UE) a proposé pour relancer nos économies après la crise du Covid-19 porte sur la rénovation des bâtiments, la refondation des secteurs énergétique et agricole, la poursuite du déploiement des énergies renouvelables, le lancement d’une future économie de l’hydrogène et le financement de la reconversion de la main-d’œuvre des secteurs affectés par la transition énergétique. C’est un projet audacieux, innovant et bienvenu. Néanmoins, la proposition pourrait être considérablement améliorée.

Le « pacte vert » prévoit d’administrer un traitement bref et brutal, afin de relancer l’activité économique dans le sens des différents objectifs environnementaux. Le projet propose, d’une part, d’offrir un soutien financier aux nouveaux projets d’énergie renouvelable qui sont proches de la clôture financière mais pourraient rencontrer des difficultés, d’autre part de soutenir un à un les appels d’offres nationaux des Etats membres pour les nouveaux projets renouvelables dans les deux années qui viennent.

Cette suggestion a deux points faibles.

Tout d’abord, nous ne sommes plus dans les années 2000. Aujourd’hui, les projets d’énergie renouvelable représentent l’option la plus compétitive dans la plupart des cas. S’il s’agit d’un projet de qualité, soutenu par des acteurs de qualité, il n’y a pas d’obstacle majeur à son financement. Investisseurs et financiers recherchent la qualité et les marchés ne manquent pas. Financer des projets prêts à construire risque d’apporter un soutien à des projets de moindre qualité, et ne constitue donc pas une utilisation optimale des fonds.

Il faut également regarder au-delà du délai de deux ans pour soutenir plus largement les énergies renouvelables. Personne – ni l’UE ni les entreprises du secteur – ne souhaite voir se créer un cycle où la fête serait suivie de la famine que risquent de créer des mesures de soutien à court terme.

Si l’on veut voir l’impact négatif d’une telle approche, comparons l’Espagne, où nous avons vu se succéder les cycles d’expansion et de récession créés par les politiques gouvernementales, avec l’Allemagne, où les énergies renouvelables ont été soutenues pour accompagner une croissance régulière et à long terme.

Nous avons bien sûr besoin d’initiatives immédiates au cours des deux prochaines années, mais aussi d’une réduction progressive et réfléchie des aides gouvernementales sur cinq ans afin d’éviter de créer une bulle, et d’un mécanisme de rétroaction permettant à la Commission d’ajuster la nature de son soutien afin qu’il ne soit pas exploité par des acteurs de mauvaise qualité.

Ecolos: le retour des querelles internes entre vert et rouge

Ecolos: le retour des querelles internes entre vert  et rouge

 

Le match pour les présidentielles de 2022 semble engagé chez les écolos entre Éric Piolle maire de Grenoble et le député européen Yannick Jadot. Un match entre deux conceptions de l’écologie. Celle de Jadot qui s’accommode du capitalisme, une sorte de vert peine rosé et celle de Piolle  plutôt vert rouge. Une guerre aussi comme dans tous les autres partis entre personnalités avec un Yannick Jadot qui sacrifie au marketing politique y compris en exhibant sa famille dans les médias. À l’inverse  Éric Piolle davantage écolo puriste et radical. Preuve que tout  n’est pas rose même teinté de vert chez  les écolos. Yannick Jadot propose de s’affranchir d’une primaire et souhaite un vote des écolos sur sa seule candidature. Évidemment pas la position des écolos traditionalistes en matière de démocratie.

«L’enjeu du moment, c’est le projet. Le choix du ou de la candidate viendra plus tard», ne cesse de tempérer Julien Bayou, le secrétaire national du parti. Pas de quoi arrêter les discussions de couloir aux journées d’été des Verts à Pantin. D’autant que Yannick Jadot a jeté un pavé dans la mare en proposant jeudi dans un entretien à Libération d’accélérer le calendrier de désignation du candidat, tout cela pour éviter une primaire.

 

Hydrogène vert : un secteur stratégique

Hydrogène vert : un secteur stratégique

Le secteur de l’hydrogène vert ( bas carbone) devient de plus en plus stratégique d’après Caroline Dornstetter*, senior manager à Yélé Consulting, société de conseil spécialisée dans le secteur de l’énergie.

 

 « Jamais en Europe nous n’avions vu un tel niveau d’intérêt concernant l’hydrogène que ce que nous observons aujourd’hui. La raison est double : nous avons besoin de l’hydrogène pour parvenir à la neutralité climatique et nous devons saisir cette opportunité d’investir dans les technologies énergétiques propres ». C’est ainsi que la commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson a débuté son discours au Global Hydrogen Forum en juin dernier. L’hydrogène « bas carbone » ou « propre » est considéré comme l’un des vecteurs énergétiques d’avenir pour décarboner notre économie. En effet, l’hydrogène bas carbone peut être utilisé en tant qu’intrant dans des process industriels, carburant pour la mobilité, solution d’autonomie énergétique ou solution de stockage pour aider à l’intégration massive des énergies renouvelables électriques au réseau. L’hydrogène bas carbone peut également venir alimenter les réseaux de gaz existants en substitution du gaz fossile (jusqu’à 10% d’ici 2030 selon les estimations des principaux acteurs gaziers français [1]).

Alors que la Commission européenne vient de définir les grands axes de sa stratégie hydrogène, où elle identifie ce vecteur énergétique comme l’un des piliers du Green Deal, plusieurs pays européens ont déjà annoncé de grands plans d’investissement et le lancement de projets d’expérimentation à grande échelle. L’Allemagne a par exemple annoncé un investissement de 9 milliards d’euros pour le développement de l’hydrogène dont il compte devenir « le numéro 1 mondial ».

Afin de certifier l’origine de l’hydrogène produit en Europe, un consortium de plusieurs dizaines d’acteurs a mis en place la plateforme CertifHy. L’objectif est de développer un mécanisme de garanties d’origine pour l’hydrogène bas carbone en Europe, ainsi que les règles de ce nouveau marché.

LREM: dans le vert ou dans le mur

LREM: dans le vert ou dans le mur

 C’est toute la contradiction de la république en marche y a voulu faire seul dans l’écologie avec cette convention iconoclaste, sorte d’auberge espagnole est d’évidence moins contradictoire et ce résultat catastrophique aux élections municipales. La république en marche pas localement trop parenthèse exceptée voire Édouard Philippe a conservé son poste) ailleurs c’est la grande débâcle. Macon est écartelé il ne peut évidemment faire l’impasse sur l’impact politique de la vague et il fait semblant de soutenir les propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Le problème c’est que ce sont justement les écolos politisés qui ont accentué la défaite de la république en marche. La question de la stratégie repose pour le parti de Macon demeurait à son état actuel du départ. Faire dans le vert même pâle ou aller carrément dans le mur ? «Il faut reconnaître la débâcle, plaide Christophe Itier, macroniste historique et haut-commissaire à l’Économie sociale et solidaire. C’est désormais l’heure de vérité pour le macronisme, qui doit définir ce qu’il veut incarner.» «Nous devons réfléchir à ce qu’on est, à ce qu’on porte pour 2022», abonde un ministre proche d’Emmanuel Macron. Les cadres de La République en marche ont beau tenter de minimiser la percée verte de dimanche – dans les 273 villes de plus de 30.000 habitants, seuls neuf écologistes ont été élus maires, répètent-ils – ces victoires sont autant d’avertissements en vue de l’élection présidentielle de 2022.

Macron va repeindre sa politique en vert pâle

Macron va repeindre sa politique en vert pâle

 

 

La proposition de Macron de débloquer 15 milliards sur deux ans pour  faciliter la conversion écologique n’a guère de sens. C’est à la fois trop peu et pas assez  en même temps. Le coût d’une reconversion du système de production et de consommation ne peut d’abord être réglé en deux ans. Cette problématique doit s’inscrire dans le temps. Il faudra des centaines de milliards pur  reconvertir progressivement certaines productions notamment de l’agriculture ou de l’industrie manufacturière. Il faudra sans doute autant de temps qui évolue tout aussi progressivement les modes de consommation et les comportements. Annoncer seulement 15 milliards sur deux ans, c’est-à-dire 7,5 milliards par an pour une telle mutation relève de la mascarade. Cela va se terminer par quelques millions par-ci par là. Rien que pour l’agriculture ou le transport faudrait plusieurs centaines de milliards. Toute façon des évaluations tout à fait approximative tant que n’aura pas été entamé une analyse fine et détaillée des transitions possibles par secteur et par zone géographique notamment, avec quelles modalités et dans quels temps.. Le chef de l’Etat, qui a reçu les membres de la Convention citoyenne sur le climat, a cependant annoncé le déblocage de 15 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans pour la conversion écologique de l’économie française.

Un projet de loi reprenant la quasi-intégralité des 149 propositions de la Convention sera présenté d’ici la fin de l’été, a aussi annoncé le président, sans faire référence au scrutin de dimanche.

Lors d’une conférence de presse en fin de journée en Allemagne au côté de la chancelière Angela Merkel, Emmanuel Macron a dit ne pas vouloir tirer de conclusions “excessives de scrutins qui sont d’abord des scrutins locaux”.

Du côté des écologistes, on reste sceptique sur un éventuel virage présidentiel “vert”.

“Pour que les préconisations de la Convention soient mises en œuvre, il faut des maires écologistes”, a dit à Reuters Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). “Si ça avançait avec Emmanuel Macron, j’applaudirais. Mais je n’ai pas vraiment l’occasion de m’abîmer les mains à trop l’applaudir.”

Plus tôt dans la journée sur Europe 1, le député européen EELV Yannick Jadot avait mis en garde contre tout “opportunisme écologique”. “Le sujet pour le président, c’est pas d’enrayer la montée des écologistes, c’est d’enrayer la montée des températures, du niveau de la mer, des inégalités, de la défiance dans notre pays”, a-t-il dit.

La contradiction la plus importante c’est sans doute de que l ’entourage d’Emmanuel Macron place quant à lui la période à venir sous le signe de la “continuité”, ce qui semble laisser peu de place à l’hypothèse d’un remaniement d’ampleur et d’une réelle prise en compte de la problématique environnementale.

Filière automobile: des voitures repeintes en vert en France

Filière automobile: des voitures repeintes en vert en France

Un vaste plan de réorientation de l’automobile va être annoncé par Macron lui-même. Il devrait tenter de concilier des objectifs assez contradictoires à savoir relancer la production classique de véhicules, tenir compte des objectifs environnementaux et relocaliser la production. Le problème c’est qu’évidemment on ne change pas une stratégie du jour au lendemain une grande partie des véhicules commercialisés en France est fabriquée à l’étranger. Ainsi en 1990 on produisait en France 4 millions de véhicules, en 2019 on en produisait à peu près la moitié c’est-à-dire de l’ordre de 2 millions.( et alors que les ventes ont considérablement progressé).

Et encore il faut tenir compte des modalités d’assemblage de pièces qui viennent parfois du monde entier et qui compliquent l’identification de l’identité nationale des véhicules. Ainsi certain certaines grandes marques ce concentre surtout sur le montage de pièces venues d’ailleurs ou même en simple distributeur de véhicules fabriqués à l’étranger. De toute manière il faut sauver le maximum d’emplois, en clair éviter que les licenciements ne dépassent 15 % en France;  il faudra soutenir la filière classique car la filière électrique est encore trop marginale et en dépit des bonus encore trop chère.  Finalement va surtout soutenir la filière classique avec des promesses environnementales pour le futur en essayant de sauvegarder le maximum de sites mais avec des dégraissages pour ne pas provoquer trop de remous sociaux et politiques.

 

Le gouvernement a fait semblant de hausser le ton durant la semaine vis-à-vis de Renault dont il est actionnaire à hauteur de 15%. Bruno Le Maire a soumis jeudi son feu vert pour un prêt de 5 milliards d’euros à des engagements, alors que le groupe Renault doit dévoiler le 29 mai les contours d’un plan d’économies de deux milliards d’euros. Édouard Philippe avait, lui, prévenu mercredi que le gouvernement serait « intransigeant » sur la « préservation » des sites de Renault en France, au moment où le constructeur envisagerait, selon le Canard enchaîné, d’arrêter quatre sites en France, dont celui de Flins (Yvelines) qui assemble la citadine électrique Zoe et la Nissan Micra.

Le marché automobile européen a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l’an dernier. Le secteur pèse en France 400.000 emplois industriels directs et 900.000 avec les services. Durement affectée par la pandémie, la société américaine de location de voitures plus que centenaire s’est placée vendredi sous la protection de la loi américaine.

«Vers un Pacte vert européen» ?

«Vers un Pacte vert européen» ?

 

 

Christian de Boissieu, Michel Derdevet, Jacques Percebois 

militent pour un pacte vert européen ( chronique dans l’Opinion)

« 

« Le « new deal » de Roosevelt qui a permis de sortir de la crise de 1929 et la politique de reconstruction adoptée en France à la Libération ont un point commun : l’investissement massif dans des infrastructures, notamment énergétiques. D’où la Tennessee Valley Authority pour la production d’électricité aux Etats-Unis et le plan d’équipement dans de grands barrages et dans le développement du réseau en haute tension en France.

Après l’imparable et profonde récession de 2020, on peut espérer un rebond de la consommation et de l’investissement privés, même si le rattrapage ne sera que partiel. Cela ne suffira pas, car beaucoup de ménages et d’entreprises vont se trouver en situation de précarité et de difficultés financières. Quant aux Etats, ils seront mobilisés par le sauvetage immédiat de pans entiers de leur secteur industriel.

Parallèlement, la transition énergétique engagée dans le cadre du Pacte vert (« Green Deal ») de la Commission européenne exigera à l’évidence un financement dédié, et des réseaux modernisés et digitalisés. Rien qu’en France, le chiffrage des opérateurs de réseaux électriques, avant la crise, était de 100 milliards d’euros d’ici 2035. On voit donc qu’an plan européen, les besoins seront massifs.

Investir dans le renforcement des réseaux européens de transport et de distribution d’électricité, dans les interconnexions électriques européennes, mais aussi dans la transformation des infrastructures de distribution en « smart grids », permettrait d’améliorer le service public de l’énergie en France et de relancer la solidarité énergétique européenne, en augmentant les échanges aux frontières. Cela irait dans le sens du « Green Deal ». Car ces réseaux participent de la collecte des énergies renouvelables, diffuses et territorialisées, qui constitueront à l’horizon 2050 une part essentielle de l’Europe décarbonée en perspective, comme souligné dans le récent rapport Les réseaux électriques, vecteurs du nouveau modèle européen décarboné, publié par Synopia.

Mobilité verte. On pourrait y associer un plan massif de développement des recharges électriques afin de relancer la mobilité verte, ce qui indirectement pourrait aider le secteur automobile et favoriser la mobilité durable au sein de l’Union.

Une partie de l’épargne restera liquide, compte tenu des incertitudes, mais le reste pourrait être mobilisé par l’intermédiaire de l’émission de «networks bonds»

Bien sûr, d’autres secteurs seront également demandeurs comme ceux de la santé et des réseaux numériques, qui ont montré à quel point ils étaient incontournables. Mais il faut raisonner en termes de complémentarité et non de substituabilité des efforts.

Les réseaux énergétiques sont au cœur de la solidarité territoriale, et ce sont des investissements qui génèrent des emplois à court terme et des recettes sur longue période, puisqu’ils profitent aussi bien aux générations futures qu’à la génération présente. De plus ce sont des actifs et des activités non délocalisables, ce qui est essentiel pour que la relance européenne profite aux Européens. Leur rémunération est stable sur longue période, entre 5 et 6 % en moyenne, puisqu’elle est régulée, ce qui n’est pas le cas des investissements dans la production beaucoup plus sensibles aux aléas du marché. On peut le faire aussi dans l’efficacité énergétique des bâtiments, mais un investissement public massif est ici, sans doute, plus efficace.

Si l’on veut éviter un financement monétaire des investissements dans les infrastructures, qui serait incohérent avec leur nature même, il faut pouvoir drainer l’épargne de précaution, considérable, qui s’est accumulée ces derniers mois. Une partie de cette épargne restera liquide, compte tenu des incertitudes, mais le reste pourrait être mobilisé par l’intermédiaire de l’émission de « networks bonds », un système d’ailleurs souhaité par plusieurs pays européens, malgré les réticences allemandes ou hollandaises.

Pour le citoyen français, ce serait un placement garanti, surtout si ces « obligations réseaux » sont mutualisées sur plusieurs Etats européens. On pourrait également envisager la création d’un livret d’épargne européen affecté au financement des infrastructures, pour ceux qui préféreraient une épargne plus facilement mobilisable que les obligations.

Quel que soit le véhicule choisi, une chose est certaine : connecter la relance économique et la transition écologique est une ardente obligation. Cela passe par beaucoup d’imagination… et un peu d’audace et de courage ! »

Christian de Boissieu, Vice-Président du Cercle des Economistes, Michel Derdevet, Vice-Président de la Maison de l’Europe de Paris, Jacques Percebois, Professeur émérite à l’Université de Montpellier.

« 

Un déconfinement en vert, orange, rouge très , technocratique.

Un  déconfinement en vert,  orange, rouge très , technocratique.

 

Une nouvelle fois on  confond la géographie économique, sociale, culturelle et politique. Le découpage du pays en départements en vert, orange ou rouge  selon l’intensité de la pandémie n’a aucun sens. Certes certaines régions ont été plus infectées  que d’autres mais il s’agit surtout des zones concentrées du nord-est.

Même à l’intérieur de ces régions et des départements concernés il y a de fortes disparités. Dans les autres régions globalement moins touchées, les disparités sont aussi très importantes à l’intérieur de chaque département. Évidemment dans les métropoles et les grandes villes, le taux d’infectés et de malades est assez important par rapport à la moyenne.

À l’inverse dès qu’on  éloigne vers les zones rurales l’épidémie devient heureusement assez marginale en raison de la distanciation géographique quasi mécanique entre les habitants. Ce zonage en couleurs  vise surtout à conforter le pouvoir des préfets au détriment des responsabilités des vraies autorités locales que sont notamment les maires. Enfin il y a longtemps que les départements ne se justifient que pour des raisons administratives : les préfectures en particulier.

Il y a aussi  longtemps que la vie économique et sociétale s’organise autour de pôles d’activité autour de zones trans-départementales. Le maintien des départements et surtout l’occasion de fournir un nombre d’élus considérables aux partis politiques et d’assurer ainsi la pérennisation de l’oligarchie française.

 

Un déconfinement technocratique en vert et rouge

Un   déconfinement technocratique en vert et rouge

 

Une nouvelle fois on  confond la géographie économique, sociale, naturelle et politique. Le découpage du pays en départements en vert ou rouge  selon l’intensité de la pandémie n’a aucun sens. Certes certaines régions ont été plus infectées c’est que d’autres mais il s’agit surtout des zones concentrées du sud-est, de l’Est et de la région parisienne. Même à l’intérieur de ces régions et des départements concernés il y a de fortes disparités. Dans les autres régions globalement moins touchées, les disparités sont très importants à l’intérieur de chaque département. Évidemment dans les métropoles et les grandes villes, le taux d’infectés et de malades est assez important par rapport à la moyenne. À l’inverse dès qu’on  éloigne vers les zones rurales l’épidémie devient heureusement assez marginale en raison de la distanciation géographique quasi mécanique entre les habitants. Ce zonage en couleurs  vite surtout à conforter le pouvoir des préfets au détriment des responsabilités des vraies autorités locales que sont notamment les maires.

Même si des questions se posent autour de cette méthode, Édouard Philippe a livré ce mardi des précisions. Élaborés par la Direction générale de la santé et Santé publique France, trois critères vont permettre cette classification qui sera arrêtée le 7 mai prochain. Ainsi le bulletin de santé d’un département sera mauvais donc rouge si, sur son territoire, «la circulation du virus reste active», si encore «les capacités hospitalières en réanimation restent tendues» et si également «le système local de tests et de détection des cas contacts» n’est pas suffisamment prêt. Les départements du Grand Est et ceux de l’Île-de-France, touchés de plein fouet par l’épidémie, rejoignent aujourd’hui de toute évidence cette catégorie rouge, tandis que ceux du Sud-ouest, épargnés par la crise sanitaire, sont rassemblés dans l’autre.

C’est à compter de ce jeudi que ces «bulletins de santé» vont être rendus public. Le directeur général de la santé va, en effet, présenter tous les soirs la carte avec ces résultats, département par département a indiqué Édouard Philippe devant les députés. Puis, le 7 mai prochain, le verdict tombera: ces territoires sauront quelle couleur revêtir et définiront les mesures à prendre en fonction de leur situation. Et «si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai» ou alors «plus strictement», a aussi prévenu le chef du gouvernement, qui prévoit ensuite d’analyser la situation fin mai. Le 2 juin et en fonction de l’évolution du virus, d’autres mesures pourront être annoncées.

  «Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance, puisque les règles de distanciation physique ne peuvent pas y être appliquées», a-t-il précisé. De leur côté, toutes les classes des écoles maternelles et primaires rouvriront également, partout sur le territoire, dans la limite de «15 élèves par classe», à partir du 11 mai. Les écoliers n’auront pas à porter de masque, lequel est même «prohibé» chez les moins de 6 ans. Les directeurs d’école auront néanmoins accès à des stocks de masques chirurgicaux de taille enfant, à utiliser si un écolier présentait soudain des symptômes faisant craindre le Covid-19.

Quant au personnel scolaire, il recevra des masques, tant dans les écoles que dans les collèges. C’était une des grandes demandes des enseignants. Les collégiens de sixième et de cinquième reprendront à partir du 18 mai, mais uniquement dans les régions «vertes». En Île-de-France et dans le Grand Est, par exemple, les collégiens devraient rester chez eux. Les autres classes des collèges et des lycées pourraient rouvrir à partir de juin, «Avec une priorité pour les lycées professionnels», a souligné Édouard Philippe. Mais il n’est pas exclu qu’elles «restent fermées jusqu’au mois de septembre», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale mardi soir.

Les familles pourront choisir de garder leurs enfants à la maison si elles le souhaitent, le premier ministre a précisé que ce retour à l’école était «sur la base du volontariat». Les professeurs, eux, devront revenir «sauf si ce sont des personnes à risques ou si quelqu’un l’est dans leur entourage, précise-t-on au ministère de l’Éducation. Tous les autres continueront à les accompagner à distance».

Le plan présenté diffère des pistes évoquées par Jean-Michel Blanquer la semaine dernière. Ce dernier entendait donner la priorité à certaines classes et rouvrir les lycées plus vite. Les dernières données épidémiologiques, tendant à démontrer que les enfants de moins de 10 ans sont faiblement malades et peu contagieux, ont joué pour une réouverture totale et plus précoce des écoles. «On peut aussi considérer que les apprentissages fondamentaux se jouent dans les petites classes», analyse Hubert Salaün, de la Peep, fédération de parents d’élèves du public. Le responsable du principal syndicat de chefs d’établissement, Philippe Vincent, du SNPDEN-Unsa, estime avoir été «plutôt entendu», puisque collèges et lycées ne rouvriront pas ou peu…

Quant aux syndicats d’enseignants du primaire, c’est une autre tonalité. Le plus important, le SNUipp-FSU, déclare «ne pas être prêt». Stéphane Crochet, du SE-Unsa, considère que «la reprise présentée par le premier ministre est inacceptable et impossible». Reste une inconnue: dans quelle mesure les maires accepteront-ils de faire travailler leur personnel périscolaire et de nettoyage, indispensable pour rouvrir les écoles?

Un déconfinement technocratique en vert et rouge

Un   déconfinement technocratique en vert et rouge

 

Une nouvelle fois on  confond la géographie économique, sociale, naturelle et politique. Le découpage du pays en départements en vert ou rouge  selon l’intensité de la pandémie n’a aucun sens. Certes certaines régions ont été plus infectées c’est que d’autres mais il s’agit surtout des zones concentrées du sud-est, de l’Est et de la région parisienne. Même à l’intérieur de ces régions et des départements concernés il y a de fortes disparités. Dans les autres régions globalement moins touchées, les disparités sont très importants à l’intérieur de chaque département. Évidemment dans les métropoles et les grandes villes, le taux d’infectés et de malades est assez important par rapport à la moyenne. À l’inverse dès qu’on  éloigne vers les zones rurales l’épidémie devient heureusement assez marginale en raison de la distanciation géographique quasi mécanique entre les habitants. Ce zonage en couleurs  vite surtout à conforter le pouvoir des préfets au détriment des responsabilités des vraies autorités locales que sont notamment les maires.

Même si des questions se posent autour de cette méthode, Édouard Philippe a livré ce mardi des précisions. Élaborés par la Direction générale de la santé et Santé publique France, trois critères vont permettre cette classification qui sera arrêtée le 7 mai prochain. Ainsi le bulletin de santé d’un département sera mauvais donc rouge si, sur son territoire, «la circulation du virus reste active», si encore «les capacités hospitalières en réanimation restent tendues» et si également «le système local de tests et de détection des cas contacts» n’est pas suffisamment prêt. Les départements du Grand Est et ceux de l’Île-de-France, touchés de plein fouet par l’épidémie, rejoignent aujourd’hui de toute évidence cette catégorie rouge, tandis que ceux du Sud-ouest, épargnés par la crise sanitaire, sont rassemblés dans l’autre.

C’est à compter de ce jeudi que ces «bulletins de santé» vont être rendus public. Le directeur général de la santé va, en effet, présenter tous les soirs la carte avec ces résultats, département par département a indiqué Édouard Philippe devant les députés. Puis, le 7 mai prochain, le verdict tombera: ces territoires sauront quelle couleur revêtir et définiront les mesures à prendre en fonction de leur situation. Et «si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai» ou alors «plus strictement», a aussi prévenu le chef du gouvernement, qui prévoit ensuite d’analyser la situation fin mai. Le 2 juin et en fonction de l’évolution du virus, d’autres mesures pourront être annoncées.

 

 

 «Le port du masque sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance, puisque les règles de distanciation physique ne peuvent pas y être appliquées», a-t-il précisé. De leur côté, toutes les classes des écoles maternelles et primaires rouvriront également, partout sur le territoire, dans la limite de «15 élèves par classe», à partir du 11 mai. Les écoliers n’auront pas à porter de masque, lequel est même «prohibé» chez les moins de 6 ans. Les directeurs d’école auront néanmoins accès à des stocks de masques chirurgicaux de taille enfant, à utiliser si un écolier présentait soudain des symptômes faisant craindre le Covid-19.

Quant au personnel scolaire, il recevra des masques, tant dans les écoles que dans les collèges. C’était une des grandes demandes des enseignants. Les collégiens de sixième et de cinquième reprendront à partir du 18 mai, mais uniquement dans les régions «vertes». En Île-de-France et dans le Grand Est, par exemple, les collégiens devraient rester chez eux. Les autres classes des collèges et des lycées pourraient rouvrir à partir de juin, «Avec une priorité pour les lycées professionnels», a souligné Édouard Philippe. Mais il n’est pas exclu qu’elles «restent fermées jusqu’au mois de septembre», a expliqué le ministre de l’Éducation nationale mardi soir.

Les familles pourront choisir de garder leurs enfants à la maison si elles le souhaitent, le premier ministre a précisé que ce retour à l’école était «sur la base du volontariat». Les professeurs, eux, devront revenir «sauf si ce sont des personnes à risques ou si quelqu’un l’est dans leur entourage, précise-t-on au ministère de l’Éducation. Tous les autres continueront à les accompagner à distance».

Le plan présenté diffère des pistes évoquées par Jean-Michel Blanquer la semaine dernière. Ce dernier entendait donner la priorité à certaines classes et rouvrir les lycées plus vite. Les dernières données épidémiologiques, tendant à démontrer que les enfants de moins de 10 ans sont faiblement malades et peu contagieux, ont joué pour une réouverture totale et plus précoce des écoles. «On peut aussi considérer que les apprentissages fondamentaux se jouent dans les petites classes», analyse Hubert Salaün, de la Peep, fédération de parents d’élèves du public. Le responsable du principal syndicat de chefs d’établissement, Philippe Vincent, du SNPDEN-Unsa, estime avoir été «plutôt entendu», puisque collèges et lycées ne rouvriront pas ou peu…

Quant aux syndicats d’enseignants du primaire, c’est une autre tonalité. Le plus important, le SNUipp-FSU, déclare «ne pas être prêt». Stéphane Crochet, du SE-Unsa, considère que «la reprise présentée par le premier ministre est inacceptable et impossible». Reste une inconnue: dans quelle mesure les maires accepteront-ils de faire travailler leur personnel périscolaire et de nettoyage, indispensable pour rouvrir les écoles?


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