Covid 5ème vague : Un attentisme criminel du gouvernement
Une nouvelle fois à l’occasion d’une vague que vide, le gouvernement choisit l’attentisme. Certes les chiffres de la pandémie sont pour l’instant moins dramatique en France. Notons cependant qu’il y a environ un mois la moyenne de contaminés était de l’ordre de 5000. Samedi dernier elle a atteint 15 000 pour passer à plus de 22 000 ce samedi 20 novembre. À ce rythme on atteindra environ 50 000 contaminés d’ici un mois.
Alors que l’alerte est quasi générale en Europe, le gouvernement tergiverse et n’entend prendre aucune nouvelle mesure contraignante pour stopper l’ampleur de la cinquième vague actuellement en cours. Un attentisme qui pourrait se révéler dramatique. Les raisons de cet immobilisme sont expliquées par le ministre de l’économie qui ne veut pas porter atteinte à l’activité. Pourtant le professeur Elie Azoulay, réanimateur, chef du service de réanimation à l’hôpital Saint-Louis, après que Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement a affirmé que « la cinquième vague est là, elle arrive mais nous avons de bonnes raisons de penser qu’elle n’emportera pas tout sur son passage ». Le problème c’est qu’il y a autant de raisons de penser qu’elle pourrait être encore dramatique d’autant qu’on constate nettement que les cas graves concernent surtout les non vaccinés principaux propagateurs du virus. Parmi les mesures d’urgence, il faudrait notamment décréter le confinement pour les non vaccinés qui sont des principaux vecteurs de la pandémie ; ce qu’ont décidé déjà un certain nombre de pays
Cette cinquième vague est-elle arrivée à l’hôpital Saint-Louis ?
Elie Azoulay : Elle est là. Nous ne sommes jamais redescendus à zéro tous ces derniers temps.
Est-ce que ces malades qui arrivent ont été vaccinés ?
Pour l’essentiel, non. Pour la grande majorité des patients que nous avons, ce sont des malades qui n’ont pas été vaccinés. Nous avons aussi un groupe de malades qui sont des malades immunodéprimés et qui n’ont pas les défenses immunitaires nécessaires pour développer des anticorps suite à la vaccination. Donc ce sont des malades pour lesquels l’absence d’immunisation est attendue. Il y a tout un ensemble de protocoles qui sont faits pour limiter la gravité chez ces malades là, mais ils peuvent être en réanimation. Et puis nous avons des malades qui ont été vaccinés, qui ont reçu deux injections de vaccin et qui ont perdu leur immunité avec le temps et qui sont donc éligibles maintenant à la troisième injection.
Vue la situation, faut-il, selon vous, renforcer les mesures sanitaires, comme c’est le cas chez nos voisins ? La Belgique a décidé par exemple de généraliser à nouveau le port du masque et de rendre obligatoire le télétravail. Faut-il faire la même chose ?
Ce sont des décisions qui sont éminemment politiques. Nous sommes dans un pays où le taux de vaccination est quand même très impressionnant. Le problème est surtout auprès des populations non vaccinées pour des raisons différentes. Chez ces personnes-là, la vulnérabilité est immense. Et le risque de faire une forme grave est majeur. Il est même suffisamment important pour que ces gens-là aient à considérer la possibilité d’être vaccinés de toute façon. Néanmoins, les mesures sanitaires dépendent beaucoup aussi de la façon avec laquelle les vagues précédentes ont été absorbées. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que l’on soit dans la même situation qu’il y a un an, et encore moins qu’en mars-avril 2020.
Pour les personnes vaccinées, est-ce que c’est important de faire la troisième dose ?
Oui, surtout si l’injection date de six mois. Avec le temps, la protection contre une PCR positive, mais aussi contre une hospitalisation, diminue. Et donc, quand on est à six mois, il faut se refaire revacciner. Ce « booster », cette troisième injection, permettra à nouveau l’efficacité qu’on attendait des vaccins précédents. Avec la troisième injection, on revient à une efficacité contre la positivité, l’hospitalisation et l’hospitalisation en réanimation.
Est-ce que cette troisième dose est efficace très rapidement, contrairement aux deux premières doses ?
Absolument. Elle est efficace en quelques jours. Et il est recommandé, y compris pour les gens qui ont entre 50 et 65 ans, quand la deuxième injection date de cinq à six mois, de prendre son rendez-vous et d’organiser des choses pour que ce soit fait, en particulier avant les fêtes de fin d’année ou les regroupements familiaux vont à nouveau exposer les uns et des autres à de nouvelles contaminations.