la perspective de vaccins anticancer
Les vaccins contre le cancer, ces traitements individualisés qui visent à réduire le risque de récidive et la mortalité, font l’objet de multiples essais cliniques. Les plus avancés atteindront bientôt l’ultime étape, la phase 3 d’après une info du JDD.
Dernière publication en date, le 10 mai, dans la revue Nature, avec les conclusions préliminaires d’un essai de phase 1 mené par une équipe américaine avec la firme BioNTech sur 16 patients opérés d’un cancer du pancréas puis traités avec un médicament inhibiteur. Une pathologie dont la survie à cinq ans n’est que de 5 %. Résultat ? La moitié a développé une réaction immunitaire forte après avoir reçu le vaccin et n’a pas rechuté après dix-huit mois. Ceux n’ayant pas répondu à la vaccination ont vu survenir une récidive après environ treize mois.
En France, plusieurs équipes planchent sur ces techniques haute couture. Comme le CHU de Besançon et l’université de Franche-Comté, dont le candidat vaccin UCPVax contre le cancer du poumon déclenche une réponse immunitaire à 80 % et améliore le taux de survie chez la moitié des patients testés, selon des résultats préliminaires. Ou l’Institut Curie, à Paris, en lien avec la biotech Transgene et l’Oncopole de Toulouse, qui travaille sur les cancers induits par une infection au papillomavirus humain (HPV) et les vaccins personnalisés. Les laboratoires BioNTech et Moderna, spécialistes de la technique de l’ARN messager utilisée pour certains de ces traitements, espèrent une mise sur le marché entre 2026 et 2030. Dans leur viseur : cancers du sein, de la prostate, de la peau, du poumon, du cerveau… Décryptage avec le professeur Christophe Le Tourneau, oncologue médical à la tête du département d’essais cliniques précoces de l’Institut Curie.