Transdev va concurrencer les taxis
Transdev veut concurrencer les taxis et il faut s’attendre à de vives réactions de cette profession plombée par une fiscalité spécifique et notamment le coût exorbitant de la licence.(autour de 200 000 euros à Paris) . Transdev, le troisième groupe de transport français, a annoncé mardi 4 février à ses équipes en France qu’il se lancerait au printemps sur le marché des VTC, les véhicules de tourisme avec chauffeur qui concurrencent les taxis. Il est le premier acteur de poids à s’installer sur le secteur. L’entrée de ce groupe pourrait ainsi changer la donne. Transdev est un des poids lourd du transport à l’échelle mondiale, avec plus de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit le troisième acteur en France derrière la SNCF et la RATP, une présence très importante en Ile-de-France, et une expérience déjà développée à Londres sur ce même secteur avec une centaine de véhicules. La décision a donc été annoncée aux équipes françaises mardi, et le groupe a bien l’intention de mettre les moyens pour s’installer. « Le marché est encore naissant », déclare le PDG, Jean-Marc Janaillac. « On sent que les petits acteurs vont se consolider, il ne faut plus tarder ». Pas de chiffres sur le nombre de véhicules mis en service, mais le patron dit dans un sourire: « vous savez, à Londres, les acteurs qui comptent déploient aujourd’hui plusieurs milliers de voitures ». Transdev travaillera sous le régime de la franchise, les chauffeurs seront soit propriétaires de leur véhicule, soit locataires auprès de la compagnie. « Le modèle sera imposé, nous voulons au moins des véhicules hybrides, et très vite nous imposerons le véhicule électrique », poursuit Jean-Marc Janaillac. Cela rentre dans un plan global des géants du transport pour développer ce qu’ils appellent le « transport à la demande », la gestion des derniers kilomètres, un transport totalement individualisé. Pour Transdev cela représente 8% du chiffre d’affaires, et l’ambition est de la porter à 13%. Dernier point, ce groupe est en lien étroit avec les élus et cultive une réelle science du lobbying. Pas sûr que les taxis lui fasse vraiment peur.