Le pacte de responsabilité va finir en eau de boudin
Annoncé par Hollande comme le grand chantier du redressement économique, le pacte de responsabilité pourrait bien finir en eau de boudin. Le CICE devait être intégré dans ce pacte mais MEDEF et CFDT méfiants demandent maintenant que le CICE soit maintenu. Le pacte ne concernerait donc qu’une réduction de 10 milliards des impôts sur les cotisations familiales payées par les entreprises. Comme ce pacte doit être assorti de contreparties, il est clair que nombre d’entreprises ne voudront pas s’engager sur un nombre d’emplois, emplois qui dépendent essentiellement de la demande, donc des commandes, de la consommation, des investissements. Or en l’état actuel des positions des partenaires sociaux l’accord paraît impossible. On se demande d’ailleurs pourquoi le gouvernement a donné mandat aux partenaires sociaux de discuter seuls d’une question qui intéressent d’abord les contribuables et les citoyens. Le gouvernement devra donc trancher les différends. Comme nous nous situons en période électorale, il faudra satisfaire les exigences de la gauche dont les électeurs fuient le PS (50 % de ceux qui ont voté Hollande ne voteront pas socialistes). D’où vraisemblablement un compromis à la Hollande ambigu, insuffisant et complexe. Une affaire est très mal engagée. Pour l’instant ce pacte demeure une opération de communication car personne n’en connaît le contenu et les membres du gouvernement se contredisent sur la nature du pacte et des contreparties (qualitatives pour les uns, quantitatives pour les autres). Le MEDEF lui-même s’est mis dans une mauvaise posture en promettant la création d’un million d’emplois net d’ici 2017. Un engagement qui ne repose sur rien (comme le passé l’a déjà démontré). Un allégement éventuel de fiscalité redonnerait un peu de compétitivité mais l’amélioration des résultats financiers sera d’abord consacrée aux trésoreries, ensuite aux investissements et seulement si les commandes se confirment à l’emploi. Les premiers effets ne pourront se faire sentir avant 2015. Malheureusement comme la croissance ne va guère dépasser 1% en France en 2014, la prudence sera de règle. Cela d’autant plus que la plupart des entreprises enregistrent déjà des sureffectifs Dans ces conditions maintenir l’empli existant serait déjà un objectif positif.