Croissance : la zone euro va flirter avec la récession
Pour les troisièmes et quatrièmes trimestres la zone euro pourrait flirter avec la récession (par définition deux trimestres de récession) car contrairement aux prévisions le rebond est absent après deux premiers trimestres quelconques. Du coup va se reposer rapidement la question de la relance, question repoussée par l’Allemagne. L’Allemagne qui pour répondre aux critiques va lancer un faux plan de relance, c’est à dire 10 milliards d’investissements mais pas avant 2016 et étalés sur plusieurs année. Autant dire pas grand-chose à en attendre pour l’Europe. . Les 32 économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne une petite hausse de 0,1% du PIB allemand en juillet-septembre mais leurs estimations s’échelonnent de +0,3% à -0,2%.Le consensus des économistes est de +0,1% également pour l’ensemble de la zone euro. La France, deuxième puissance de la zone, devrait avoir enregistré un léger rebond de 0,2% après sa stagnation du deuxième trimestre mais les économistes anticipent une nouvelle contraction, légère (-0,1%), de l’économie italienne dont le PIB avait reculé de 0,2% trois mois plus tôt. « Il semble que la zone euro et l’Allemagne aient échappé à une récession technique. Mais, soyons clairs, le fait que les choses n’aient pas empiré ne doit pas être un motif de réjouissance », écrivent les économistes d’ING dans une note. Paris et Rome veulent voir la Commission européenne mettre davantage l’accent sur l’investissement et la relance plutôt que l’assainissement budgétaire afin d’empêcher un retour en récession et de gagner du temps pour la mise en œuvre de réformes structurelles. Les dépenses publiques ont sans aucun doute un impact plus direct et en tout cas psychologique que les mesures de politique monétaire mais le pays qui a le plus à dépenser -l’Allemagne- ne souscrit pas à cet argument. Le sujet reviendra certainement sur la table au sommet du G20 en fin de semaine à Brisbane, en Australie, où les grandes puissances, Etats-Unis en tête, demanderont de nouveau à Berlin de faire davantage pour relancer la croissance sur le Vieux Continent.