Archive pour le Tag 'utile'

Environnement : « Le concept d’espèce utile ou nuisible  »

Environnement : « Le concept d’espèce utile ou nuisible  »

A la suite de la mise à jour de la liste d’espèces « susceptibles d’occasionner des dégâts » par le gouvernement, l’écologue Nicolas Loeuille rappelle, dans une tribune au « Monde », qu’un tel classement repose sur une vision utilitariste de la nature et ne prend pas en compte la complexité des interactions entre les différents animaux.

« Et sinon, les guêpes, ça sert à quoi ? » Pour qui fait de la recherche en écologie, combien de conversations entre amis prennent ce tournant inattendu ! Le nom de la bestiole peut changer – guêpe, moustique, cafard, loup, etc. –, mais la question implique à chaque fois l’idée qu’une espèce doit servir à quelque chose.

Le plus simple – et j’avoue prendre parfois cette voie de sortie – est alors de mentionner un effet positif de l’espèce en question. Pollinisation pour les uns, recyclage pour les autres, contrôle des proliférations de cervidés pour les troisièmes : les possibilités ne manquent pas. Parfois, je prends un peu de temps pour expliquer que ce concept d’espèce utile ou nuisible est scientifiquement dépassé, et ce depuis de nombreuses décennies.

Reprenons la question initiale. « Ça sert à quoi ? » renvoie souvent implicitement à l’utilité pour l’humain, sa santé, son développement socio-économique ; ou pour les espèces qui lui sont chères, les plantes qu’il cultive ou les animaux qu’il élève. Il n’est que de contempler la liste des espèces « nuisibles » – pardon, la nouvelle périphrase officielle est « susceptibles d’occasionner des dégâts » : lesdits dégâts concernent toujours l’humain.

Cette liste a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est achevée au début du mois de juillet, et a finalement été reconduite telle quelle par arrêté ministériel le 4 août. Pourtant, même dans ce cadre plus précis d’un effet sur l’humain, la notion de nuisibilité reste scientifiquement problématique. Il n’est en effet pas possible de déterminer si une espèce est néfaste en général ; et même dans un contexte plus précis, celui d’un écosystème ou d’une région particulière par exemple, cette analyse n’est souvent pas réalisable.

La raison est relativement simple. Chaque espèce est prise dans un tissu complexe d’interactions avec les autres (appelé « réseau écologique ») : consommant certaines, ayant des relations positives avec d’autres, entrant en compétition avec d’autres encore. De fait, l’impact d’une espèce sur une autre repose non seulement sur l’effet direct observé – par exemple, le moustique nous pique et transmet des maladies –, mais également sur l’ensemble des effets indirects, beaucoup plus difficiles à estimer.

Assurance-chômage : une réforme utile ?


Assurance-chômage : une réforme utile ?

Le raisonnement selon lequel l’instauration d’un régime d’indemnisation plus sévère conduirait mécaniquement à réduire les tensions sur le marché du travail peut sembler cohérent. Sa limite est qu’il ne s’appuie sur aucune étude sérieuse et détaillée.( papier du Monde).

Le projet de réforme vise à faire varier la durée d’indemnisation selon l’orientation du marché du travail. Lorsque le chômage baisse, les conditions se durcissent, quand il remonte sensiblement, elles s’allègent. Si l’effet de balancier peut paraître logique, ses modalités sont discutables et son efficacité à moyen terme n’est pas garantie.

Le gouvernement a décidé de réduire d’un quart la durée d’indemnisation pour tous les demandeurs d’emploi dont les droits s’ouvriront à partir du 1er février. Au-dessus d’un taux de chômage de 9 % (7,3 % actuellement) ou dans le cas d’une brusque détérioration supérieure ou égale à 0,8 point sur un trimestre, le barème redeviendra celui qui est appliqué aujourd’hui. En revanche, le durcissement entrera en vigueur automatiquement sous ces seuils.

La volonté de réformer le marché du travail est alimentée par deux frustrations. La première : malgré une nette amélioration depuis cinq ans, le taux de chômage en France reste deux fois plus élevé que celui qui est constaté en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. La seconde : malgré plus de trois millions de demandeurs d’emploi, 360 000 postes restent non pourvus.

Le raisonnement selon lequel l’instauration d’un régime d’indemnisation plus sévère conduirait mécaniquement à réduire les tensions sur le marché du travail peut sembler cohérent. Sa limite est qu’il ne s’appuie sur aucune étude sérieuse et détaillée pour démontrer que le nombre d’emplois non pourvus est corrélé au degré de générosité du système d’allocation-chômage.

Les raisons pour lesquelles les offres d’emploi ne trouvent pas preneurs relèvent de nombreux facteurs. Elles peuvent tenir à l’inadéquation entre les compétences requises et le niveau de formation des chercheurs d’emploi, à des conditions de travail insuffisamment attractives, à des contraintes géographiques ou familiales.

Il ne s’agit pas de nier que des personnes peuvent choisir de continuer à être indemnisées au lieu d’accepter une offre disponible. Mais il est difficile d’en faire une généralité et surtout d’en faire la solution unique au problème des difficultés de recrutement dans certains secteurs. D’autres pays, qui disposent de systèmes avec des durées d’indemnisation plus courtes, connaissent les mêmes tensions pour embaucher. L’autre question est de savoir s’il est équitable de durcir les conditions d’indemnisation à partir de chiffres du chômage nationaux, alors que la capacité et la rapidité à retrouver un emploi dépendent étroitement de la situation spécifique de chaque bassin d’emploi.

Cette réforme suscite, à juste titre, l’inquiétude des syndicats. Mais son efficacité ne pourra être jugée que dans le cadre plus global de la politique menée actuellement pour tenter d’en finir avec le chômage de masse. Beaucoup de leviers sont simultanément activés : réforme du lycée professionnel, développement de l’apprentissage et de la formation tout au long de la vie, gestion des fins de carrière, amélioration des capacités d’accompagnement de Pôle emploi…

Si ces mesures ont le mérite de la cohérence, leurs effets sur le marché de l’emploi risquent d’être bousculés par le ralentissement de la croissance qui menace. Or la justification d’un recul sur des acquis sociaux ne peut tenir que si les résultats sur le front de l’emploi sont très nets en fin de quinquennat. Le pari n’est pas gagné.

Parcoursup: Un dispositif utile à améliorer

  Parcoursup: Un dispositif utile à améliorer

 

Le système de collecte des vœux d’orientation de près d’un million de lycéens et étudiants a rendu visible la sélection opérée par certaines filières, mais n’a nullement créé de tels processus, explique, dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

 

Longtemps, la fin juin annonçait le retour d’un psychodrame national annuel : le bac. Sueurs froides garanties pour un examen longtemps réservé aux classes aisées et dont le taux de réussite ne dépassait pas 65 % jusqu’aux années 1980. C’était le temps où les inscriptions dans l’enseignement supérieur tenaient de la foire d’empoigne : des files d’attente se formaient dès l’aube devant les facs les plus prisées et les premiers arrivés raflaient les meilleures places, juste après les pistonnés. Aujourd’hui, le bac, réussi par 83 % d’une classe d’âge, ne fait plus guère trembler. Le véritable examen, celui dont les résultats commencent à tomber avant même la fin des épreuves du bac, c’est Parcoursup.

Présentée comme une loterie injuste, un « mercato » symptôme de la « dérive libérale » du système éducatif, la plate-forme a mauvaise presse. Inaugurée en 2018 sous Emmanuel Macron, elle est devenue, pour l’opposition, une arme politique d’autant plus prisée que le stress qu’elle exacerbe chez les lycéens et dans les familles est réel (82 % des élèves le disent dans un sondage Ipsos). Jean-Luc Mélenchon promet de la « démanteler ». Par quoi le remplacer ? « Par rien », a-t-il répondu, le 23 mars, dans La Croix, posant que « le choix des jeunes doit être respecté » et prônant, le 3 juin, sur Franceinfo, le « quoi qu’il en coûte » dans l’éducation.

Parcoursup, site sur lequel les vœux d’orientation de près d’un million de lycéens et étudiants en réorientation sont collectés, classés et confrontés aux places offertes dans près de 20 000 formations du supérieur, est pourtant loin d’être le « Big Brother » implacable, la grande moulinette à écraser les plus faibles et à briser les vocations, que ses détracteurs les plus caricaturaux dénoncent.

Si la plate-forme a formalisé un classement national et rendu visible la sélection opérée par certaines filières, elle n’a nullement créé de tels processus, préexistants et inévitables, même dans une France qui consacrerait enfin des moyens budgétaires suffisants à l’enseignement supérieur. Qui peut soutenir que n’importe quel cursus convient à n’importe quel lycéen ? Quant aux algorithmes prétendument aveugles, ils ne doivent pas masquer le travail des milliers d’universitaires qui, dans les filières « sous tension » ou sélectives, examinent et choisissent les étudiants, là où un absurde tirage au sort était parfois effectué dans le système APB précédent.

« Parcoursup a quelque chose de violent parce que chaque lycéen, qui savait se situer dans sa classe, se trouve projeté soudain dans un classement national pseudo-objectif, reconnaît le sociologue Vincent Tiberj. Mais la plate-forme rebat les cartes. Elle remet en cause la hiérarchie supposée des lycées et la possibilité d’accéder aux formations les plus demandées sur un coup de dé, par un concours très favorable aux garçons de CSP +. D’où le mécontentement des familles favorisées dont le choix des “bons lycées” n’est plus aussi payant. » Que nombre des critiques du système proviennent des beaux quartiers devrait interroger la gauche. Que 73 % des bacheliers 2021 estiment que Parcoursup a « facilité leur entrée dans le supérieur » aussi.

Crise en Ukraine : Macron, un équilibriste utile ?

Crise en Ukraine : Macron, un équilibriste utile ?

 

 

Un Article du « Monde » S’interroge sur l’utilité et l’efficacité de la visite de Macron à Poutine à propos de la crise en Ukraine.Un questionnement utile quand on sait qu’après cette rencontre Poutine n’a pris aucun engagement. La question peut aussi se poser de savoir si cette rencontre sert surtout les intérêts de Poutine, de Macron et surtout la paix  

C’est la première négociation directe entreprise par un dirigeant occidental avec le chef du Kremlin depuis les échanges de lettres entre la Russie d’une part, les Etats-Unis et l’OTAN d’autre part. M. Macron a actionné plusieurs leviers pour rouvrir un dialogue avec Moscou ces dernières semaines : sa propre relation avec M. Poutine, qu’il essaie de développer sans succès depuis quatre ans mais qui lui permet au moins d’être un interlocuteur ; le canal offert par le format Normandie, au sein duquel France, Allemagne, Russie et Ukraine sont supposées discuter du conflit du Donbass ; la présidence de l’Union européenne, que la France occupe pour six mois ; et une relation franco-américaine remise sur pied après le mauvais passage de l’Aukus, l’accord de sécurité conclu en septembre entre Washington, Londres et Canberra dans le dos de Paris.

Le président français a donc déployé une impressionnante activité de consultations téléphoniques avec ses partenaires occidentaux ces derniers jours avant de caler cette double visite avec Vladimir Poutine et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

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Il avait aussi appelé précédemment, entre autres, le président polonais, Andrzej Duda, et le président du Conseil européen, Charles Michel. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, que M. Macron a vu à Berlin le 25 janvier, s’est envolé de son côté pour Washington, où il s’entretient lundi avec M. Biden avant de prendre à son tour le chemin de Kiev et de Moscou.

La démarche de M. Macron a le mérite d’avoir remis l’Europe dans un jeu dont M. Poutine l’avait d’office exclue. Elle présente aussi l’avantage de fournir au président russe – pour peu qu’il en ait le désir – une porte de sortie dans une situation qui ressemble de plus en plus à une impasse. Obtenir de M. Poutine un vrai signal de « désescalade », selon le mot en cours ces derniers jours, dans des termes acceptables pour Kiev et permettant d’éviter un nouveau conflit armé, serait incontestablement un succès.

Le risque est évidemment que M. Macron ne surestime sa force de conviction en même temps que la portée de sa mission et ne fasse le jeu de Moscou. Avant de partir, il a réaffirmé que la sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ne pouvaient faire l’objet d’aucun compromis. Il est essentiel que ce principe, qui fonde l’ordre européen, reste strictement non négociable.

Abolition de l’esclavage : une commémoration utile et indispensable

Abolition de l’esclavage : une commémoration utile et indispensable

les commémorations à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ont été maintenues cette année mais ont lieu dans un format réduit. Cette journée instituée en application de la loi dite Taubira de 2001, « existe pour que jamais nous n’oubliions ces pages de notre histoire. Elle nous rappelle la barbarie de la traite négrière et de l’esclavage colonial, ce crime contre l’humanité qui fut perpétré durant des siècles« , a souligné le président de la république dans un message sur les réseaux sociaux. « Mais elle nous rappelle aussi que c’est en dénonçant et en détruisant ce système que nous sommes véritablement devenus ce que nous sommes : le pays des droits de l’homme, et une République une et indivisible qui puise dans sa diversité la force de l’universel« , ajoute le chef de l’Etat.

 

Evoquant la pandémie du coronavirus et la période de confinement qui sera progressivement levée à partir de lundi 11 mai, Emmanuel Macron rappelle qu’il n’est « hélas » pas possible cette année de « nous rassembler dans la solennité fraternelle des cérémonies civiques qui font la Nation française« , exprimant « une pensée particulière pour ces milliers de familles qui se trouvent aujourd’hui séparées par les océans« . Mais « nous nous retrouverons parce que l’épreuve que nous traversons aujourd’hui ne nous a pas éloignés, elle nous a faits plus proches, plus unis« , continue-t-il.

 

« Je suis confiant parce que la solidarité qui nous lie, par-delà nos origines, nos conditions ou nos âges, par-delà les mers et par-delà les murs que dresse entre nous l’épidémie, est plus forte que tout. Et parce que l’histoire nous l’enseigne : la France unie surmonte toutes les épreuves« , conclut le chef de l’Etat.

Ségolène Royal : un licenciement politiquement utile

Ségolène Royal : un licenciement politiquement utile

 

Depuis qu’elle a perdu les élections présidentielles face à Sarkozy, Ségolène Royal se remet difficilement de cet échec transformé par elle en victoire bien illusoire. Elle a toujours été à la recherche d’une ouverture qui pourrait être l’occasion de relancer sa carrière politique. Visiblement comme François Hollande, elle ne sait rien faire d’autre. Du coup en soutenant Macron en 2017, elle espérait bien entrer au gouvernement. Macron qui tolère assez mal les responsables à forte responsabilité (  voir par exemple la manière dont il a humilié publiquement Borloo avec son rapport pourtant apprécié sur les banlieues) lui a accordé un strapontin, celui d’ambassadeur des pôles. Un poste finalement assez symbolique puisque la question est suivie de près par le ministère des affaires étrangères lequel ne manque pas d’effectifs  de haut niveau pour représenter la France dans les conférence relatives à cette question. Notons que c’est pour des raisons voisines qu’on avait confié ce lot  consolation à Michel Rocard qui, lui, méritait beaucoup mieux.

En fait, Macron rend service à Ségolène Royal en envisageant de lui retirer ce gadget d’ambassadrice des pôles. Cela permet à Ségolène Royal de mettre en scène sa stratégie de victimisation et de se requalifier un peu à gauche dans  l’hypothèse d’une nouvelle candidature à l’élection présidentielle. L’ancienne ministre a publié sur son compte une lettre des ministères des Affaires étrangères et de la Transition, datée du 7 janvier, devançant ainsi Le Canard Enchaîné qui annonçait la publication d’un article mercredi sur sa convocation en vue de sa mise à l’écart.

“Je ne suis pas convoquée car le licenciement de cette mission bénévole sur les pôles a déjà eu lieu, sans entretien préalable, comme indiqué dans la lettre ci-jointe”, écrit-elle. Dans cette lettre, Ségolène Royal est informée qu’un décret mettant fin à ses fonctions d’ambassadrice sera examiné lors d’”un prochain conseil des ministres”. “Il est envisagé de mettre fin à vos fonctions au regard de vos récentes prises de parole publiques, qui mettent en cause la politique du gouvernement à la mise en oeuvre de laquelle, en votre qualité d’ambassadrice, titulaire d’un emploi à la décision du gouvernement, vous êtes étroitement associée”, peut-on lire.

Ces dernières semaines, Ségolène Royal a maintes fois critiqué le gouvernement, notamment sur la réforme des retraites, dénonçant sa “brutalité” et son “ego machiste”.

Syrie: Un cessez-le-feu utile mais pour quoi faire ?

Un cessez-le-feu utile mais pour quoi faire ?

 

Le cessez- le feu constitue évidemment un bonne nouvelle, il convient de s’en réjouir a condition évidemment cela favorise un processus de paix. Or rien n’est sûr dans ce domaine. Puisque c’est un délai pour imposer  aux miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) de se retirer. Il ne s’agit pas d’un accord de cessez le feu entre les belligérants du terrain mais un accord entre les Etats-Unis et Erdogan. En gros, il est demandé aux forces kurdes d’abdiquer purement et simplement. Une hypothèse éventuellement envisageable avec des contreparties en termes d’autonomie et après des négociations directes avec la Syrie et/ou la Turquie. En fait, cet accord, encore une fois utile, vise surtout à répondre aux interrogations des opposants à Trump sur le sujet tant chez les démocrates que chez les républicains. L’instrumentalisation par Trump de ce cesse- le-feu est bien sûr ridicule quand il affirme  que cet accord allait “sauver des millions de vies”.

Mélenchon, le nouveau Georges Marchais utile à Macron

Mélenchon, le nouveau Georges Marchais utile à Macron

 

Dans les milieux proches de Macron, on se félicite d’avoir pour principal opposant Jean-Luc Mélenchon. En fait,  une caricature d’opposition qui valide un peu plus les orientations du gouvernement. La critique et les propositions de Mélenchon sont tellement outrancières, ridicules et théâtrales que d’une certaine manière elle ne peut que faciliter l’adhésion à la politique de  Macron. Mélenchon c’est un peu le nouveau Georges marché du XXIe siècle (avec la culture en plus mais qui ne lui sert pas à grand-chose en politique). Mélenchon s’est complètement ridiculisé en contestant la légitimité politique de Macon, en proposant la révolution sociale et la perspective d’un régime bolivarien à la mode de Cuba  ou du Venezuela. Non seulement il n’a pas réussi à réunir 1 million d’opposants sur les Champs-Élysées mais en plus ses outrances et sa tentative d’instrumentalisation du mécontentement social ont tué mouvement contre les ordonnances du code du travail. Mélenchon attribue la responsabilité de cette défaite sociale à la division syndicale mais lui-même n’est pas même capable de réaliser la moindre union politique avec la gauche et même avec l’extrême gauche. En outre le camarade Mélenchon ne pratique guère l’introspection quand il affirme “La division syndicale nous a nui d‘une manière incroyable dans la bataille”, a dénoncé Jean-Luc Mélenchon. “Honte à ceux qui en sont responsables.” Des propos évidemment irresponsables qui vont lui revenir comme un boomerang lors de sa prochaine tentative de récupérer le mouvement social. Mélenchon vise en effet les syndicats réformistes comme la CFDT, mais aussi FO  et  la CGT. Pas étonnant que Mélenchon enregistre un net recul dans les sondages. Cela d’autant plus qu’il a à gérer des contradictions internes.  Ces derniers mois, plusieurs personnalités de La France insoumise ont suscité une série de polémiques, dont l‘une concerne le logement HLM occupé par l‘ex-porte-parole Raquel Garrido et son conjoint, le député Alexis Corbière. La députée Danièle Obono s‘est pour sa part attirée les foudres d‘une partie du monde politique à la suite de déclarations portant notamment sur la pratique de la non-mixité dans des réunions associatives. Mélenchon lui-même est au centre d’une polémique quant à son patrimoine immobilier. Mélenchon réfute tout enrichissement grâce à la politique, il menace de porter plainte contre les médias mais pour l’instant il n’a pas encore bougé ! En attendant, la cote du député s‘effrite dans l‘opinion. Près des deux tiers des Français (63% contre 36%) ont une mauvaise image de lui et sa popularité a chuté de six points en deux mois, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro publié vendredi.

PS : plus utile dans l’opposition qu’au pouvoir (Cambadélis)

 

C’est un aveu d’impuissance qu’a reconnu Jean-Christophe Cambadélis, l’ex-premier secrétaire du Parti socialiste, sur BFMTV ce dimanche soir. Pour parler clair il a indiqué que le parti socialiste ne servait pas à grand-chose une fois au pouvoir. D’une manière plus générale il a estimé que la logique des institutions de la Ve République plaçait les partis au pouvoir en situation de parenthèses. Pas question en effet de contester la politique du gouvernement voir même de faire des propositions. Cela vaut toutes les formations y compris actuellement avec le parti en marche. Du coup les organisations politiques une fois pouvoir se laisse cannibaliser par une logique de gouvernance souvent technocratique. « Quand vous êtes un parti au pouvoir, le parti ne peut pas faire échec à son propre gouvernement. Vous ne pouvez qu’infléchir, vous ne pouvez pas renverser une orientation politique. »:  »Nous avons été un parti de gouvernement qui a sombré dans la gouvernance (…) Nos électeurs ne nous ont plus suivis parce qu’ils ne voyaient pas où nous voulions aller. »  . Jean-Christophe Cambadélis estime par ailleurs que François Hollande n’était pas prêt à gouverner. « François Hollande était dans une compétition avec Dominique Strauss-Kahn. À l’époque, tout le monde pensait qu’il allait l’emporter (…) Et d’un seul coup, il s’est retrouvé dans une situation de mener sa campagne pour l’élection présidentielle alors qu’au fond il se préparait à être dans un ticket avec Dominique Strauss-Kahn. Il n’avait pas réfléchi, humé, défini (…) ce qui aurait été nécessaire pour la France. » Jean-Christophe Cambadélis observe par ailleurs que la quasi-totalité des parties politiques font reposer leur projet sur une philosophie très centralisatrice (de l’extrême gauche à l’extrême droite). Il oppose à cette philosophie une vision participative très décentralisée car estime-t-il les Français ne veulent pas seulement une politique cohérente mais tout autant être associé à la définition des orientations. Pour lui,  le mouvement en marche du président de la république présente de ce point de vue les mêmes défauts que ceux du parti socialiste et connaîtra à terme le même sort. Bref face à la démarche jacobine de tous les partis politiques,  Jean-Christophe Cambadélis propose une démarche girondine très volontariste. Dommage évidemment que les propositions de Jean-Christophe Cambadélis arrivent un peu tard.

« Une réforme utile, pas une révolution »

« Une réforme utile, pas une révolution »

 

 

Ce que considère  l’expert Raymond Soubie (ancien conseiller de Sarkozy,  très apprécié des syndicats) dans une interview à BFM. Il estime  par ailleurs que les conditions ne se sont pas réunies pour une protestation de masse des syndicats.

 Les ordonnances affaiblissent -elles le pouvoir des syndicats dans l’entreprise?

Pas vraiment dans l’immédiat: les ordonnances diminuent le pouvoir des organisations dans les entreprises de moins de cinquante salariés, or dans celles-ci, il n’y a déjà que 4% des salariés syndiqués. Leur pouvoir y est déjà très faible. Cependant, le débouché des ordonnances donne la part belle au projet du Medef, qui ne considère pas le syndicat comme un interlocuteur prioritaire. C’est un jeu dangereux pour l’avenir, même pour le Medef lui-même. D’ailleurs, ce n’est pas forcément la solution la plus pertinente: c’est une chose de souhaiter discuter plus directement entre employeurs et salariés, sans intermédiaires, mais les négociations demandent souvent de la technicité, de la spécialisation, des connaissances. Là-dessus, les syndicats de salariés ou patronaux garderont une vraie utilité. De même, la négociation de branche est particulièrement importante.

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Comment les syndicats peuvent-ils montrer leur utilité et rééquilibrer la situation?

Les ordonnances présentées aujourd’hui renforcent le volet «flexibilité» du débat flexibilité/sécurité du marché du travail. Mais dès septembre, il va y avoir des discussions sur l’apprentissage, la formation continue professionnelle, l’assurance-chômage, puis viendront les débats sur les retraites, en janvier. Sur tous ces thèmes, qui concernent des aspects de «sécurité» du marché du travail, les syndicats pourront montrer leur importance et leur technicité. En revanche, si le Président de la République, comme il l’a envisagé, «étatise» certains organismes sociaux, ce sera une vraie défaite pour les syndicats, qui s’occupent de leur gestion. Emmanuel Macron est un libéral étatiste, il n’a pas en tête l’importance de la subsidiarité des corps intermédiaires dans l’organisation économique en France. Son libéralisme est très jacobin, or on a besoin de niveaux intermédiaires. De son côté, le premier ministre a parlé, lors de sa conférence de presse, de branches professionnelles moins nombreuses et plus structurées: c’est un vrai chemin d’avenir, qui renforcerait les syndicats en les rendant plus efficaces et plus concrets.

 

Malgré leur opposition, certains syndicats (FO, CFDT) n’ont pas appelé à manifester. Pourquoi cette passivité?

FO a joué habilement en se repositionnant sur sa ligne traditionnelle, qui est celle de la négociation et du compromis. La contestation de la loi El Khomri, jusqu’au-boutiste mais qui n’a produit aucun résultat au moment des discussions, a manifestement servi de leçon. En ce qui concerne les ordonnances, Jean-Claude Mailly se targue d’avoir obtenu bien plus en jouant le jeu des négociations plutôt que celui de la rue. Le syndicat s’est rapproché de ses interlocuteurs, et se repositionne au centre des négociations pour les concertations futures. De même, la CFTC a, à son échelle, montré son utilité.

La CGT s’apprête quant à elle à livrer bataille, mais il n’est pas évident qu’elle mobilise la rue, concurrencée par Jean-Luc Mélenchon. Je suis également surpris par la réaction de la CFDT, qui parle d’une «occasion manquée», mais se désengage de la lutte: cette attitude est plutôt curieuse.

Hollande veut être utile ! Alors qu’il se taise

Hollande veut être utile ! Alors qu’il se taise

 

 

Difficile pour Hollande et les vieux crocodiles de la politique de décrocher. En effet l’ancien président de la république s’interroge sur son avenir. Il veut encore assumer des missions (comme Ségolène Royal qui cherche désespérément un poste international).  Le plus grand service qui pourrait rendre Hollande à la France et à la démocratie c’est évidemment de se taire car Hollande aura sans doute représenté l’un des derniers archétypes de la vieille politique sorte de synthèse molle entre des objectifs contradictoires qui conduisent à l’immobilisme. C’est en simple « citoyen » que François Hollande est de retour en Corrèze. Vendredi, alors qu’il doit assister aux commémorations du massacre de Tulle en 1944, l’ancien Président a répondu à quelques questions du journal Montagne. L’occasion de dire quelques mots sur son avenir. « Un ancien Président doit être encore au service de son pays », estime ainsi François Hollande. « La Fondation [la France s’engage, NDLR] va me prendre une partie de mon temps, les voyages à l’étranger que je vais faire, les missions que sans doute je prendrai, nous verrons bien, et puis la réflexion que je vais mener parce qu’il y a quand même beaucoup à faire dans notre pays », a-t-il ajouté. Pour autant, François Hollande ne compte pas revenir trop vite dans le jeu politique. « Je n’envisage pas de commenter la vie politique », a-t-il confié, précisant qu’à ses yeux « une période de réserve et de retenue est absolument nécessaire ». « Je ne sais pas combien de temps cela durera […]. Il faut laisser du temps, et je l’ai suffisamment reproché à d’autres pour ne pas m’autoriser moi-même à faire des réflexions qui seraient prématurées », a complété l’ancien chef de l’Etat, sans évoquer directement Nicolas Sarkozy qui, en 2012, avait fait son retour en août sur la question syrienne. François Hollande confirme également qu’il écrira un livre, « non pas de récit du quinquennat, mais des leçons qu’[il] peut tirer de cette responsabilité qu’[il] a occupée » dans « une période particulièrement dense et éprouvante ». « Ce changement de rythme, je m’y suis préparé », assure-t-il.

Nuit debout, le Pape, Varoufakis : l’incantation utile mais insuffisante

Nuit debout, le Pape, Varoufakis :   l’incantation utile mais insuffisante

 

 

 

Les propos ne sont évidemment pas de même nature mais ils ont en commun d’appeler à un changement. Un changement pour davantage d’humanité à l’égard des migrants de la part du pape, un changement pour combattre les excès du capitalisme de la part de l’ancien ministre grec des finances,  un changement enfin de la part de Nuit debout pour un autre système démocratique, une autre société. Des appels utiles mais bien insuffisants car trop isolés, trop  partiels voire contradictoires, en tout cas trop déconnectés de leur contexte. L’appel du pape pour un meilleur accueil  des migrants trouve ses limites dans l’absence d’analyse des facteurs explicatifs de la crise en Irak, en Syrie en Libye voir au-delà. L’appel de Vafourakis pour rompre avec les dégâts du capitalisme international se heurte à l’absence de perspectives crédibles pour réguler l’économie moderne enfin l’appel de Nuit debout est largement handicapé par le flou qui règne sur ce qui est souhaité comme alternative au système actuel. En cause peut-être une question méthodologique car pour changer il convient d’abord de comprendre le présent dans ses dimensions multiples et systémiques. Or tout reste à faire ou presque pour comprendre les mutations qui affectent la société ;  non pas que nous manquions de rapports, d’analyses, d’informations sur chaque thématique mais nous souffrons cruellement d’une insuffisance de compréhension des interactions entre les dimensions sociales, économiques, financières, internationales, technologiques, environnementales et sociétales. L’urgence n’est pas de définir le futur mais d’abord de comprendre les transformations en cours. D’une certaine manière il faut accepter cet exercice de réflexion préalable et la complexité qui l’accompagne à moins de se satisfaire de slogans simplistes vite balayés par les réalités. Mais cet exercice de réflexion collective demande à la fois du temps et un minimum de méthodologie. Or pour l’instant les porteurs de réflexion s’inscrivent davantage dans un processus de foire à idées, sorte d’auberge espagnole ou d’inventaire à la Prévert utile sans doute mais bien insuffisant pour structurer une pensée est encore davantage une vision.

 




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