Algérie : réplique violente à usage interne
Pourquoi une telle violence dans la réaction algérienne après la prise d’otages ? Pour des raisons économiques car le gaz procure des ressources essentielles à l’Algérie ; aussi pour des motifs de politique interne. Montrer aux islamistes que tout sera fait pour les exterminer quelque soient les conséquences. Les capitales étrangères n’ont donc pas été informées, ni associées ; elles ne le seront pas à l’avenir que cela plaise ou non. Si les islamistes du Mali constituent une menace pour la France, c’est un autre enjeu pour l’unité algérienne et son avenir économique. Les terroristes n’ont pas attaqué n’importe quel site industriel. L’usine en question est au-dessus de « quatre gisements de gaz, soit 10% de la production algérienne (…) c’est monumental ! », rapportait sur BFMTV Paul Quilès, ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur. Un gaz que l’Algérie possède en grande quantité, exporte vers de nombreux pays (et notamment la France)… et rapporte beaucoup d’argent. Un point de vue partagé par Kader Abderrahim, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme à l’IRIS, Maître de conférences à Sciences-po Paris, interrogé par BFMTV.com. « Cette attaque contre le centre gazier d’In Anemas touche à ce qui est un centre névralgique de l’Algérie, qui permet la puissance et la prospérité de l’Algérie », explique-t-il. Or, « même dans les années 90, les groupes islamistes ne se sont jamais attaqués à aucun site gazier ou pétrolier. C’est la première fois qu’ils le font, et c’est aussi la première fois que des ressortissants occidentaux sont pris en otages en Algérie », ajoute-t-il. « Cela fait beaucoup de premières pour les autorités algériennes, qui avaient à coeur de monter que la fermeté ne s’était pas émoussées de leur côté ». »Des sites comme ça il y en a d’autres et s’il n’y a pas l’exemplarité qui joue, les Algériens, peuvent se retrouver dans la même situation », explique de son côté Christian Prouteau, fondateur du GIGN (les forces d’intervention françaises).