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Il est urgent de mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale

Il est urgent de mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale

Sur le fond comme sur la forme, l’Assemblée nationale ne cesse de se discréditer auprès de l’opinion. En cause sur la forme: une absence totale de retenue et même de tenue. Sur le fond ,un véritable cirque ou foire à l’impôt qui traduit d’une part une incompétence économique mais aussi une responsabilité et une démagogie lamentable.

Finalement le gouvernement n’est soutenu par personne et les députés, par ailleurs le plus souvent absents ( exemple François Hollande qui n’a voté qu’une fois quand d’autres ont voté une centaine de fois) s’en donnent à cœur joie pour mettre le bordel avec des amendements contradictoires, fantaisistes et contre-productifs tant sur le plan économique que social.

Les députés voudraient casser la croissance qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Ainsi en créant des charges fiscales supplémentaires d’un montant de l’ordre de 40 milliards, ils sont à peu près assuré de tuer la croissance en 2025. Ce qui mécaniquement va générer une augmentation des dépenses sociales, des déficits et une réduction des ressources fiscales.

Bref le contraire de l’objectif recherché. Il serait temps de mettre fin à ce cirque qui nous discrédite aussi au plan international et qui se traduira inévitablement par une hausse des taux d’intérêt et de l’inflation dont  la facture sera payée par les ménages. La plupart de ses 577 députés ne servent à rien, beaucoup ne sont là que pour servir le chaos avec l’espoir fou d’une révolution. Des révolutionnaires de papier, payés par le contribuables,  qui en faie se nourrissent de la politique et n’entretiennent avec l’intérêt général que des relations très anecdotiques quand ils ne soutiennent pas des régimes comme celui de Poutine , du Hamas ou encore du Hezbollah. Ne parlons pas du honteux soutien des « écolos » et des » insoumis » au député drogué.

Violences à l’école : problème urgent

Violences à l’école : problème urgent

Trois agressions d’élèves très choquantes, dont l’une tout à fait tragique puisqu’elle a engendré la mort d’un collégien de 15 ans, se sont produites en ce début avril à la sortie d’établissements scolaires, suscitant une grande émotion. Vendredi 5 avril, quatre mineurs et un adulte ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte pour « assassinat et violences en réunion aux abords d’un établissement scolaire », en l’occurrence le collège des Sablons à Viry-Châtillon (Essonne). Trois jours auparavant, une collégienne de 13 ans a été rouée de coups – au point d’être momentanément dans le coma – à sa sortie d’un collège de Montpellier par deux mineurs de 14 et 15 ans et une mineure de 15 ans, élèves dans le même établissement. Mercredi 3 avril, à Tours, cinq jeunes filles âgées de 11 à 15 ans ont passé à tabac une collégienne de 14 ans en filmant la scène avec un iPhone. Le motif serait un conflit amoureux. La victime a eu le nez cassé. Ce n’est pas la première fois que des jeunes scolarisés se trouvent impliqués dans des affaires d’une telle violence. Longtemps, les agressions de ce type ont été traitées dans les médias comme de simples faits divers. En 1979, alors même pourtant qu’une enquête d’ampleur était alors menée pour la première fois dans l’Éducation nationale à propos des violences à l’école, on pouvait lire dans Le Monde les titres suivants : « Un collégien de 12 ans tue un camarade dans une bagarre à Aubervillers »« Un lycéen grenoblois de 17 ans blessé à coups de ciseaux en tentant de s’opposer à une tentative de racket ». Mais il faut attendre le début des années 1990 pour que les « violences à l’école » deviennent un thème en soi, récurrent et médiatisé.

 

par 

Enseignant-chercheur en histoire de l’éducation, professeur honoraire à Paris-Descartes, Université Paris Cité

dans the Conversation

On peut certes citer encore quelques drames qui viennent sur la place publique. Cependant, dans les années 1990, le regard et la réponse institutionnelle portés sur ces drames changent. Le 28 juin 1992, un lycéen âgé de 18 ans s’écroule dans un couloir du lycée technique de Châteauroux après une bagarre avec un autre élève de sa classe de première, inculpé de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Dans la cour du lycée d’Alembert de Saint-Etienne, un lycéen de 19 ans est blessé à mort par un couteau de chasse alors qu’il tentait de défendre l’un de ses camarades pris à partie par quelques jeunes. A la sortie du lycée Amiral-Ronarc’h à Brest, un lycéen de 16 ans est tué d’un coup de feu à l’issue d’une dispute par un lycéen de 16 ans.

Le premier « plan » d’envergure contre la violence à l’école date de 1992. La circulaire du 27 mai 1992 signée par Jack Lang (alors ministre de l’Éducation nationale) et par Paul Quilès (alors ministre de l’Intérieur) met en place pour la première fois dans l’histoire de l’école française une coopération entre Éducation et Police. Des groupes de suivi départementaux sont créés « autour du préfet et de l’inspecteur d’académie avec des représentants des services de la justice, de la police et de la gendarmerie ». Ces groupes départementaux doivent trouver des relais dans des groupes locaux de sécurité (GLAS) et des groupes opérationnels d’établissement (GOP). Ils ont pour ambition – dans le cadre de leur secteur territorial – « d’assurer la sécurité dans les établissements et leurs abords par la réalisation d’un diagnostic de sécurité et d’un plan d’action concret ».

Pour François Bayrou, le successeur de Jack Lang au ministère de l’Éducation l’école doit redevenir un « sanctuaire » comme il le proclame dès le début de l’année 1996 à l’Assemblée nationale :« La violence à l’école n’est pas la violence de l’école ; elle est le reflet de la société. Pendant des décennies, on a plaidé pour une école ouverte qui ne soit plus un sanctuaire, pour que la cité pénètre à l’école. Il faut prendre une position inverse, travailler à resanctuariser l’école ».

Et le soir même de ce discours du 5 février 1996, il préconise sur TF1 l’installation de clôtures autour des établissements. Mais au printemps 1997 Jacques Chirac dissout l’Assemblée nationale, un nouveau Premier ministre, Lionel Jospin, est nommé et s’appuie sur une majorité de gauche « plurielle ». Dans sa Déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale du 20 juin 1997, la violence à l’école figure en bonne place :

« La sécurité, garante de la liberté, est un droit fondamental de la personne humaine. L’insécurité menace d’abord les plus faibles et les plus démunis d’entre nous. Nous devons tout particulièrement la sécurité à nos enfants, notamment dans les établissements scolaires. Un plan spécial contre la violence sera mis en place dès la rentrée prochaine ».

Effectivement, un nouveau plan est annoncé le 5 novembre 1997 – le troisième en trois ans. Il diffère des précédents sur deux points :

  • il concentre les efforts sur neuf zones expérimentales pour en finir, est-il dit, avec « le saupoudrage des moyens qui a montré ses limites » ;
  • il change d’échelle quantitative en passant de quelque deux mille appelés (comme dans le plan Bayrou de 1996) à plus de 25000 emplois nouveaux (pour l’essentiel des emplois-jeunes du ministère de l’Éducation), auxquels doivent s’ajouter ceux du ministère de l’Intérieur, soit plus de 8000 « adjoints de sécurité » qui doivent être recrutés avant la fin de l’année.

La fonction de ces adjoints de sécurité est « d’apporter une aide à la sortie des établissements », selon le partage des tâches évoqué par Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale : « Je me charge du problème de la violence à l’intérieur de l’école et Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, de l’extérieur ».

En quinze ans, de 1992 à 2006, pas moins de huit plans ou dispositifs ministériels de lutte contre les violences scolaires vont être annoncés. Quand on sait quel peut être le tempo des évolutions réelles dans le système scolaire, cela laisse dubitatif quant à une articulation possible avec le tempo ultrarapide des successions ininterrompues de ces « plans » ministériels, et très sceptique quant à la possibilité de leurs mises en place réelles, d’autant que leur continuité est loin d’être évidente.

Par ailleurs, en 2006, le phénomène du « happy slapping » fait irruption sur la scène scolaire et médiatique. Très à la mode chez certains adolescents en Angleterre, ce « jeu » consiste à gifler ou à boxer quelqu’un au hasard dans un lieu public sans aucune raison ; la scène (qui dure quelques secondes) est filmée à l’aide d’un portable, puis mise en ligne sur Internet et diffusée dans les heures qui suivent l’agression.

Le « Happy slapping » est apparu en France depuis quelques mois, et des dizaines d’adolescents en ont été victimes lorsque, le 24 avril 2006, il atteint pour la première fois une enseignante, professeure au lycée professionnel Lavoisier de Porcheville. L’un de ses élèves lui lance une chaise à la figure, l’accable de coups de poing et continue de la frapper au sol. La scène est filmée par un camarade de classe et diffusée quelques heures plus tard sur les portables de leurs relations.

Le ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, prend la mesure de l’émotion du monde enseignant devant ces nouveaux « risques du métier » et les dangers encourus par les élèves. Dans le « guide pratique » envoyé à chaque enseignant par le ministère à la rentrée scolaire 2006 (« Réagir face aux violences en milieu scolaire »), un passage est dûment consacré aux blogs, qui « apparaissent aujourd’hui dans les établissements scolaires comme le moyen de diffuser des images et des messages violents à caractère diffamatoire, raciste, antisémite, pornographique » et un autre au « happy slapping » :

« Le “happy slapping” est un phénomène de plus en plus répandu, et banalisé par les élèves dans les établissements scolaires. Face à ces actes, le personnel doit rappeler à ceux qui filment comme à ceux qui regardent qu’il s’agit de non-assistance à personne en danger ; que les auteurs, les agresseurs et les personnes qui ont filmé risquent des condamnations pénales. »

Malgré cette succession de plans, le problème des violences à l’école n’est pas en voie de résolution, tant s’en faut. À la suite de la réunion interministérielle qui s’est déroulée le 4 avril dernier en présence de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, Nicole Belloubet, ministre de l’Éducation nationale, et Eric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, et qui a rassemblé recteurs, préfets et procureurs généraux, plusieurs nouvelles dispositions ont été annoncées.

Des « services de défense et de sécurité académique rassemblant l’ensemble des missions académiques liées à la sécurisation de l’espace scolaire », seront créés d’ici septembre 2024 « afin de répondre à l’objectif de renforcement de la prise en compte des enjeux de sécurité par l’institution ». Une « équipe mobile de sécurité nationale » composée d’une vingtaine d’agents expérimentés sera disposée à « intervenir sur tout le territoire en moins de 48 h en cas de crise aiguë autour d’une école ou d’un établissement ».

Un « réseau d’appui éducatif » permettant de déployer « une unité mobile d’assistants d’éducation pour protéger plusieurs enceintes scolaires avec des moyens supplémentaires afin d’apaiser le climat scolaire dans et autour des enceintes » sera expérimenté. Cette dernière mesure qui vise à répondre notamment à la sécurisation aux abords des établissements est montée au premier plan en raison des trois agressions dramatiques et fortement médiatisées de la semaine dernière. Elle est loin de faire l’unanimité car il peut apparaître que ce serait un dévoiement du rôle des agents prévus pour les composer (les AED, assistants d’éducation), qui ne sont pas formés pour être des « agents de sécurité ».

Energie- Nucléaire : urgent de construire 20 EPR ?

Energie- Nucléaire : urgent de construire 20 EPR ?

Le président-directeur général de Vinci s’est prononcé pour davantage de réacteurs nucléaires ( comme récemment aussi la ministre de l’écologie). « L’électricité représente 25% du mix énergétique et en 2050, il n’y aura plus d’énergies fossiles. Le mix sera exclusivement électrique avec de l’hydrogène. Ce qui veut dire qu’il faut multiplier par quatre notre production d’électricité, moins ce que l’on va économiser. Mais même pour multiplier par 2 ou par 3, nous n’y arriverons jamais avec les seules énergies renouvelables. C’est pourquoi il est urgent de faire 20 EPR », a déclaré le patron du géant du BTP dans la Tribune.

Vinci préconise également de miser sur une autre technologie, les petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, ou SMR), ces installations à la puissance généralement comprise entre 0,2 et 0,3 GW par unité (contre 1,6 GW pour un EPR).

Là-dessus, Xavier Huillard appelle à aller « à fond la caisse » dans les SMR, même si « il va se passer quinze ans avant qu’il n’y en ait de disponible ». Cette filière n’est en effet pas encore mature, loin de là : l’objectif est de mettre en service le premier modèle de SMR d’EDF, Nuward, autour de 2038-2040.

Par ailleurs, évoquant le projet Iter à Cadarache, il croit beaucoup en la fusion nucléaire et rappelle que des premiers tests se tiendront à horizon 2035. « Il faut donner de l’espoir aux nouvelles générations », a poursuivi le PDG de Vinci. « Le sommet n’écoute pas beaucoup alors que tout est en train de s’électrifier : l’industrie, le chauffage, la mobilité… Il faut renverser l’ordre des facteurs. L’Etat doit demander à EDF ce qu’il peut faire pour sortir quelque chose en 2032. En réalité, l’Etat sait se bouger que dans l’urgence, dans le dernier quart d’heure ».

U

Nucléaire : urgent de construire 20 EPR ?

Nucléaire : urgent de construire 20 EPR ?

Le président-directeur général de Vinci s’est prononcé pour davantage de réacteurs nucléaires ( comme récemment aussi la ministre de l’écologie). « L’électricité représente 25% du mix énergétique et en 2050, il n’y aura plus d’énergies fossiles. Le mix sera exclusivement électrique avec de l’hydrogène. Ce qui veut dire qu’il faut multiplier par quatre notre production d’électricité, moins ce que l’on va économiser. Mais même pour multiplier par 2 ou par 3, nous n’y arriverons jamais avec les seules énergies renouvelables. C’est pourquoi il est urgent de faire 20 EPR », a déclaré le patron du géant du BTP dans la Tribune.

Vinci préconise également de miser sur une autre technologie, les petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors, ou SMR), ces installations à la puissance généralement comprise entre 0,2 et 0,3 GW par unité (contre 1,6 GW pour un EPR).

Là-dessus, Xavier Huillard appelle à aller « à fond la caisse » dans les SMR, même si « il va se passer quinze ans avant qu’il n’y en ait de disponible ». Cette filière n’est en effet pas encore mature, loin de là : l’objectif est de mettre en service le premier modèle de SMR d’EDF, Nuward, autour de 2038-2040.

Par ailleurs, évoquant le projet Iter à Cadarache, il croit beaucoup en la fusion nucléaire et rappelle que des premiers tests se tiendront à horizon 2035. « Il faut donner de l’espoir aux nouvelles générations », a poursuivi le PDG de Vinci. « Le sommet n’écoute pas beaucoup alors que tout est en train de s’électrifier : l’industrie, le chauffage, la mobilité… Il faut renverser l’ordre des facteurs. L’Etat doit demander à EDF ce qu’il peut faire pour sortir quelque chose en 2032. En réalité, l’Etat sait se bouger que dans l’urgence, dans le dernier quart d’heure ».

U

Crise climat: un problème urgent et immédiat et non pour la fin du siècle ! 

Crise climat: un problème urgent et immédiat et non pour la fin du siècle ! 

Les événements météorologiques extrêmes illustrent la violence du dérèglement climatique déjà en cours et démontrent l’urgence d’une refonte de nos sociétés et de nos modes de vie, alertent, dans une tribune au « Monde », le philosophe Dominique Bourg, la climatologue Marie-Antoinette Mélières et l’écologiste Franck Pupunat.

Le cyclone Otis, qui a ravagé fin octobre Acapulco, est passé en vingt-quatre heures de la catégorie 3 à la catégorie 5. Début novembre, la tempête Ciaran a dévasté une part des côtes françaises et a étendu ses dégâts bien au-delà, à l’intérieur des terres. Même si les tempêtes n’augmentent pas en nombre, ces événements nous rappellent la violence du dérèglement climatique. Non seulement, absorbés que nous sommes par les conflits en cours, nous avons la tête ailleurs, mais, en outre, notre façon de communiquer sur le climat contribue à détourner notre attention.

Continuer à parler d’objectifs pour la fin du siècle, alors que nous sommes d’ores et déjà entrés dans le dur des événements extrêmes, est inadéquat. Le climat est une question immédiate, et non pour la fin du siècle ! Les signaux d’un nouveau système climatique sont manifestes. L’objectif du 1,5 °C de réchauffement n’a plus de sens. Les températures globales moyennes actuelles sur dix ans montrent que le 1,2 °C est déjà atteint.

Fin octobre, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration, l’agence américaine qui étudie notamment les cyclones. Les 2 °C pour le milieu du siècle sont dans les tuyaux. Et, comme nous allons le voir, les expressions du dérèglement climatique sont déjà hautement destructrices. Or, elles n’augmenteront pas de façon linéaire. Quel est leur état actuel ?

Concernant l’ensemble des océans qui s’étendent entre les latitudes de 60° sud et 60° nord, la température moyenne de surface s’est élevée de près de 0,25 °C par rapport à l’année précédente, à partir d’avril, alors que l’inertie thermique des océans est plus grande que celle des continents 

Climat, un problème urgent et immédiat et non pour la fin du siècle ! 

Climat, un problème urgent et immédiat et non pour la fin du siècle ! 

Les événements météorologiques extrêmes illustrent la violence du dérèglement climatique déjà en cours et démontrent l’urgence d’une refonte de nos sociétés et de nos modes de vie, alertent, dans une tribune au « Monde », le philosophe Dominique Bourg, la climatologue Marie-Antoinette Mélières et l’écologiste Franck Pupunat.

Le cyclone Otis, qui a ravagé fin octobre Acapulco, est passé en vingt-quatre heures de la catégorie 3 à la catégorie 5. Début novembre, la tempête Ciaran a dévasté une part des côtes françaises et a étendu ses dégâts bien au-delà, à l’intérieur des terres. Même si les tempêtes n’augmentent pas en nombre, ces événements nous rappellent la violence du dérèglement climatique. Non seulement, absorbés que nous sommes par les conflits en cours, nous avons la tête ailleurs, mais, en outre, notre façon de communiquer sur le climat contribue à détourner notre attention.

Continuer à parler d’objectifs pour la fin du siècle, alors que nous sommes d’ores et déjà entrés dans le dur des événements extrêmes, est inadéquat. Le climat est une question immédiate, et non pour la fin du siècle ! Les signaux d’un nouveau système climatique sont manifestes. L’objectif du 1,5 °C de réchauffement n’a plus de sens. Les températures globales moyennes actuelles sur dix ans montrent que le 1,2 °C est déjà atteint.

Fin octobre, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle, selon la National Oceanic and Atmospheric Administration, l’agence américaine qui étudie notamment les cyclones. Les 2 °C pour le milieu du siècle sont dans les tuyaux. Et, comme nous allons le voir, les expressions du dérèglement climatique sont déjà hautement destructrices. Or, elles n’augmenteront pas de façon linéaire. Quel est leur état actuel ?

Concernant l’ensemble des océans qui s’étendent entre les latitudes de 60° sud et 60° nord, la température moyenne de surface s’est élevée de près de 0,25 °C par rapport à l’année précédente, à partir d’avril, alors que l’inertie thermique des océans est plus grande que celle des continents 

Environnement-Il est urgent de quitter les villes

Environnement-Il est urgent de quitter les villes

par
Guillaume Faburel
Professeur, chercheur à l’UMR Triangle, Université Lumière Lyon 2 dans The Conversation

Notons par ailleurs que cet extrait ne traite pas des questions d’insécurité ou encore de bruit. NDLR

Vider les villes ? Voilà bien a priori une hérésie. La ville, c’est le progrès et l’émancipation. Tous les grands moments de notre civilisation y sont chevillés, des cités-États aux villes-monde et métropoles d’aujourd’hui. Pourquoi diable vouloir les vider ? Simplement parce que tous les mois à travers le monde l’équivalent d’une ville comme New York sort de terre. À moins de croire dans le solutionnisme technologique et le durabilisme des transitions, il est temps de rouvrir une option envisagée dès les années 1970 : la désurbanisation de nos sociétés. Voici peut-être l’unique solution face à la dévastation écologique. Un seul « s » sépare demeure et démesure, celui de notre propre survie. Aujourd’hui, 58 % de la population mondiale est urbaine, soit près de 4,4 milliards d’habitants (dont presque 40 % résidant aux États-Unis, en Europe et en Chine), contre 751 millions en 1950. Cette proportion est même annoncée à 70 % en 2050 par l’Organisation des Nations unies (ONU).

[…]

Avec plus de vingt millions d’habitants, Mumbaï a vu sa superficie bâtie presque doubler entre 1991 et 2018, perdant ainsi 40 % de son couvert végétal. Dhaka, dont la population de l’agglomération excède aussi vingt millions d’habitants, a vu disparaître 55 % des zones cultivées, 47 % des zones humides et 38 % du couvert végétal entre 1960 et 2005. Pendant que la superficie bâtie augmentait de 134 %.

Plus près de nous, le Grand Paris est le chantier d’aménagement le plus important de l’histoire de la capitale depuis le Second Empire (XIXe siècle), avec pas moins de deux cents kilomètres de lignes de métro supplémentaires, cent soixante kilomètres de tunnels à percer, soixante-huit gares à construire, quatre-vingt mille logements par an à sortir de terre.

En France d’ailleurs, la population urbaine a augmenté de 20 % entre 1960 et 2018, pour officiellement dépasser les 80 % de la population hexagonale en 2020, ramenés toutefois à 67 % en ne tenant plus uniquement compte de l’influence des villes mais aussi de la taille des peuplements (critère de densité des constructions). Près de la moitié vit dans l’une des vingt-deux grandes villes (dont quatre millionnaires en nombre d’habitants), à ce jour officiellement dénommées métropoles. Et, depuis ces centres métropolitains jusqu’aux couronnes périurbaines, comme dans un bon tiers des périmètres de villes moyennes et d’inter-communalités (elles-mêmes grossissantes par volontarisme réglementaire), l’urbanisation croît deux fois plus vite en surface qu’en population (et même trois fois dans les années 1990, soit annuellement la taille de Marseille, un département tous les dix ans, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en cinquante ans).

La métropolisation du monde

Les foyers premiers ainsi que le modèle principal de cette croissance sont assurés par les grandes agglomérations, au premier chef les sept villes-monde (New York, Hongkong, Londres, Paris, Tokyo, Singapour et Séoul) et leurs épigones, cent vingt métropoles internationales. Elles représentent en cumul 12 % de la population mondiale pour 48 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial. Il y a donc du capital à fixer et de la « richesse » à produire… À condition de continuer à grossir. Tokyo a déjà un PIB supérieur à celui du Canada, Paris à celui de la Suisse…

Engagée depuis une quarantaine d’années dans les pays occidentaux, la métropolisation représente le stade néolibéral de l’économie mondialisée : polarisation urbaine des nouvelles activités dites postindustrielles et conversion rapide des pouvoirs métropolitains aux logiques de firme marchande.

Elle incarne l’avantage acquis ces dernières décennies par les grandes villes : articulation des fonctions de commandement (ex : directions d’entreprises) et de communication (ex : aéroports, interconnexions ferroviaires, etc.), polarisation des marchés financiers (ex : places boursières et organismes bancaires), des marchés d’emplois de « haut niveau » – que l’Insee qualifie de métropolitains depuis 2002 (conception-recherche et prestations intellectuelles, commerce interentreprises et gestion managériale, culture et loisirs) ou encore de marchés segmentés de consommation (tourisme, art, technologies…).

[…]

Or, occupant seulement 2 % de la surface de la Terre, le fait urbain décrit produit 70 % des déchets, émet 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), consomme 78 % de l’énergie et émet plus 90 % de l’ensemble des polluants émis dans l’air pour, souvenons-nous, 58 % de la population mondiale.

Pour les seuls GES, vingt-cinq des cent soixante-sept plus grandes villes du monde sont responsables de près de la moitié des émissions urbaines de CO2 – la fabrication du ciment représentant près de 10 % des émissions mondiales, en augmentation de 80 % en dix ans. À ce jour, 40 % de la population urbaine mondiale vit dans des villes où l’exposition à la chaleur extrême a triplé sur les trente-cinq dernières années.

Plusieurs mégapoles s’enfoncent annuellement de plusieurs centimètres sous le poids de la densité des matériaux de construction et du pompage des nappes phréatiques (Mexico, Téhéran, Nairobi, Djakarta…). La prévalence des maladies dites de civilisation est nettement plus importante dans les grandes villes, responsables de quarante et un millions de décès annuels à travers le monde (cancers, maladies cardiovasculaires et pulmonaires, diabète et obésité, troubles psychiques et maladies mentales).

Enfin, selon le Fonds monétaire international, à l’horizon de la fin du siècle, 74 % de la population mondiale (annoncée en 2100 urbaine à 80 %) vivra des canicules mortelles plus de vingt jours par an. Un point de comparaison : la canicule de 2003 en France, 15 000 morts, en dix-huit jours. D’ailleurs, en France, les pollutions atmosphériques des grandes villes sont responsables de 50 000 morts annuellement.

Le secteur du bâtiment-travaux publics (BTP), toutes constructions confondues (mais à 90 % dans les aires définies comme urbaines), représente 46 % de la consommation énergétique, 40 % de notre production de déchets et 25 % des émissions de GES. L’autonomie alimentaire des cent premières villes est de trois jours (98 % d’alimentation importée) et Paris, par tous ses hectares nécessaires, a une empreinte écologique trois cent treize fois plus lourde que sa propre superficie.

[…]

Si l’on croise les données de nos impacts écologiques avec celles des limites planétaires, on constate que l’empreinte moyenne de chaque Français va devoir être divisée par quatre à six pour prétendre à la neutralité carbone à horizon de 2050. Pour ce faire, loin du technosolutionnisme ambiant et du durabilisme du verdissement, l’autonomie, comprise comme autosubsistance et autogestion, est le seul moyen de se figurer l’ensemble de nos pressions et de les contenir par l’autodétermination des besoins, au plus près des ressources et de leurs écosystèmes. Ceci, sans pour autant négliger nos interdépendances sociales et quelques-unes de nos libertés.

Or pour faire autonomie, toute ville devrait produire 100 % de son énergie, qui plus est renouvelable (or, à ce jour, Lyon, Bordeaux ou Rennes n’en produisent par exemple que 7 % à 8 % , non renouvelables), remettre en pleine terre entre 50 % et 60 % des sols pour la production vivrière et le respect du cycle de l’eau (à ce jour, entre 1 % et 1,5 % dans les villes labellisées Métropoles françaises), ou encore restituer aux écosystèmes au moins 15 % des sols urbanisés pour la biodiversité. Tout ceci est infaisable morphologiquement et, quoi qu’il en soit, impensable dans le cadre d’une ville devenue médiation première du capital.

Nous n’avons en fait pas d’autre choix que de nous affranchir des grandes centralités et de leurs polarités, comme certains espaces périurbains commencent à le faire ; en déconcentrant et en relocalisant, en décentralisant, sans omettre de décoloniser quelques habitudes et modes de vie.

Mais comment passer de l’ère de taire l’inconséquence de nos écologies urbaines à l’âge du faire des géographies posturbaines, sans pour autant rétrécir la société par le jeu des identités et le retour de quelques barbelés ? Quelles sont les conditions d’une désurbanisation sans perte d’altérité, et sans oublier cette fois la communauté biotique ?

Bientôt, le débranchement urbain ?

Cette autre géographie est d’ores et déjà en construction, à bas bruit. Les espaces plus ouverts, ceux des campagnes, offrent d’autres possibilités, sous condition de révision de quelques comportements, particulièrement ceux liés à nos mobilités, connectivités et divertissements. En France, cela correspond au foisonnement d’alternatives au sein des espaces dessinés par les treize mille petites villes et petites villes de proximité, bourgs et villages centre, auxquels il faut ajouter les milliers d’autres villages, hameaux et lieux-dit : néoruralités qui connaissent leur septième vague d’installation, néopaysanneries dynamiques, zones à défendre, communautés existentielles/intentionnelles, écolieux et fermes sociales…

Permaculture et autosubsistance vivrière, chantiers participatifs et autoconstruction bioclimatique, épiceries sociales ambulantes et médiathèques villageoises itinérantes, fêtes locales et savoirs vernaculaires… sont clairement ici en ligne de mire. Et l’on pourrait imaginer des foires locales aux logements, puisque près de trois millions sont vacants dans les périphéries, alors que ce secteur est prétendument en crise. Et, toute cette effervescence ne concerne pas moins de 30 % du territoire hexagonal.

Là serait la raison du débranchement urbain : cesser d’être les agents involontaires des méga-machines urbaines en recouvrant de la puissance d’agir, non plus pour faire masse contre la nature mais pour faire corps avec le vivant. Le triptyque habiter la terre, coopérer par le faire, autogérer de manière solidaire peut constituer la matrice d’une société écologique posturbaine. À condition de vider les villes, les grandes, et de cheminer enfin vers le suffisant.

Il est urgent de quitter les villes

Il est urgent de quitter les villes

par
Guillaume Faburel
Professeur, chercheur à l’UMR Triangle, Université Lumière Lyon 2 dans The Conversation

Notons par ailleurs que cet extrait ne traite pas des questions d’insécurité ou encore de bruit. NDLR

Vider les villes ? Voilà bien a priori une hérésie. La ville, c’est le progrès et l’émancipation. Tous les grands moments de notre civilisation y sont chevillés, des cités-États aux villes-monde et métropoles d’aujourd’hui. Pourquoi diable vouloir les vider ? Simplement parce que tous les mois à travers le monde l’équivalent d’une ville comme New York sort de terre. À moins de croire dans le solutionnisme technologique et le durabilisme des transitions, il est temps de rouvrir une option envisagée dès les années 1970 : la désurbanisation de nos sociétés. Voici peut-être l’unique solution face à la dévastation écologique. Un seul « s » sépare demeure et démesure, celui de notre propre survie. Aujourd’hui, 58 % de la population mondiale est urbaine, soit près de 4,4 milliards d’habitants (dont presque 40 % résidant aux États-Unis, en Europe et en Chine), contre 751 millions en 1950. Cette proportion est même annoncée à 70 % en 2050 par l’Organisation des Nations unies (ONU).

[…]

Avec plus de vingt millions d’habitants, Mumbaï a vu sa superficie bâtie presque doubler entre 1991 et 2018, perdant ainsi 40 % de son couvert végétal. Dhaka, dont la population de l’agglomération excède aussi vingt millions d’habitants, a vu disparaître 55 % des zones cultivées, 47 % des zones humides et 38 % du couvert végétal entre 1960 et 2005. Pendant que la superficie bâtie augmentait de 134 %.

Plus près de nous, le Grand Paris est le chantier d’aménagement le plus important de l’histoire de la capitale depuis le Second Empire (XIXe siècle), avec pas moins de deux cents kilomètres de lignes de métro supplémentaires, cent soixante kilomètres de tunnels à percer, soixante-huit gares à construire, quatre-vingt mille logements par an à sortir de terre.

En France d’ailleurs, la population urbaine a augmenté de 20 % entre 1960 et 2018, pour officiellement dépasser les 80 % de la population hexagonale en 2020, ramenés toutefois à 67 % en ne tenant plus uniquement compte de l’influence des villes mais aussi de la taille des peuplements (critère de densité des constructions). Près de la moitié vit dans l’une des vingt-deux grandes villes (dont quatre millionnaires en nombre d’habitants), à ce jour officiellement dénommées métropoles. Et, depuis ces centres métropolitains jusqu’aux couronnes périurbaines, comme dans un bon tiers des périmètres de villes moyennes et d’inter-communalités (elles-mêmes grossissantes par volontarisme réglementaire), l’urbanisation croît deux fois plus vite en surface qu’en population (et même trois fois dans les années 1990, soit annuellement la taille de Marseille, un département tous les dix ans, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en cinquante ans).

La métropolisation du monde

Les foyers premiers ainsi que le modèle principal de cette croissance sont assurés par les grandes agglomérations, au premier chef les sept villes-monde (New York, Hongkong, Londres, Paris, Tokyo, Singapour et Séoul) et leurs épigones, cent vingt métropoles internationales. Elles représentent en cumul 12 % de la population mondiale pour 48 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial. Il y a donc du capital à fixer et de la « richesse » à produire… À condition de continuer à grossir. Tokyo a déjà un PIB supérieur à celui du Canada, Paris à celui de la Suisse…

Engagée depuis une quarantaine d’années dans les pays occidentaux, la métropolisation représente le stade néolibéral de l’économie mondialisée : polarisation urbaine des nouvelles activités dites postindustrielles et conversion rapide des pouvoirs métropolitains aux logiques de firme marchande.

Elle incarne l’avantage acquis ces dernières décennies par les grandes villes : articulation des fonctions de commandement (ex : directions d’entreprises) et de communication (ex : aéroports, interconnexions ferroviaires, etc.), polarisation des marchés financiers (ex : places boursières et organismes bancaires), des marchés d’emplois de « haut niveau » – que l’Insee qualifie de métropolitains depuis 2002 (conception-recherche et prestations intellectuelles, commerce interentreprises et gestion managériale, culture et loisirs) ou encore de marchés segmentés de consommation (tourisme, art, technologies…).

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Or, occupant seulement 2 % de la surface de la Terre, le fait urbain décrit produit 70 % des déchets, émet 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), consomme 78 % de l’énergie et émet plus 90 % de l’ensemble des polluants émis dans l’air pour, souvenons-nous, 58 % de la population mondiale.

Pour les seuls GES, vingt-cinq des cent soixante-sept plus grandes villes du monde sont responsables de près de la moitié des émissions urbaines de CO2 – la fabrication du ciment représentant près de 10 % des émissions mondiales, en augmentation de 80 % en dix ans. À ce jour, 40 % de la population urbaine mondiale vit dans des villes où l’exposition à la chaleur extrême a triplé sur les trente-cinq dernières années.

Plusieurs mégapoles s’enfoncent annuellement de plusieurs centimètres sous le poids de la densité des matériaux de construction et du pompage des nappes phréatiques (Mexico, Téhéran, Nairobi, Djakarta…). La prévalence des maladies dites de civilisation est nettement plus importante dans les grandes villes, responsables de quarante et un millions de décès annuels à travers le monde (cancers, maladies cardiovasculaires et pulmonaires, diabète et obésité, troubles psychiques et maladies mentales).

Enfin, selon le Fonds monétaire international, à l’horizon de la fin du siècle, 74 % de la population mondiale (annoncée en 2100 urbaine à 80 %) vivra des canicules mortelles plus de vingt jours par an. Un point de comparaison : la canicule de 2003 en France, 15 000 morts, en dix-huit jours. D’ailleurs, en France, les pollutions atmosphériques des grandes villes sont responsables de 50 000 morts annuellement.

Le secteur du bâtiment-travaux publics (BTP), toutes constructions confondues (mais à 90 % dans les aires définies comme urbaines), représente 46 % de la consommation énergétique, 40 % de notre production de déchets et 25 % des émissions de GES. L’autonomie alimentaire des cent premières villes est de trois jours (98 % d’alimentation importée) et Paris, par tous ses hectares nécessaires, a une empreinte écologique trois cent treize fois plus lourde que sa propre superficie.

[…]

Si l’on croise les données de nos impacts écologiques avec celles des limites planétaires, on constate que l’empreinte moyenne de chaque Français va devoir être divisée par quatre à six pour prétendre à la neutralité carbone à horizon de 2050. Pour ce faire, loin du technosolutionnisme ambiant et du durabilisme du verdissement, l’autonomie, comprise comme autosubsistance et autogestion, est le seul moyen de se figurer l’ensemble de nos pressions et de les contenir par l’autodétermination des besoins, au plus près des ressources et de leurs écosystèmes. Ceci, sans pour autant négliger nos interdépendances sociales et quelques-unes de nos libertés.

Or pour faire autonomie, toute ville devrait produire 100 % de son énergie, qui plus est renouvelable (or, à ce jour, Lyon, Bordeaux ou Rennes n’en produisent par exemple que 7 % à 8 % , non renouvelables), remettre en pleine terre entre 50 % et 60 % des sols pour la production vivrière et le respect du cycle de l’eau (à ce jour, entre 1 % et 1,5 % dans les villes labellisées Métropoles françaises), ou encore restituer aux écosystèmes au moins 15 % des sols urbanisés pour la biodiversité. Tout ceci est infaisable morphologiquement et, quoi qu’il en soit, impensable dans le cadre d’une ville devenue médiation première du capital.

Nous n’avons en fait pas d’autre choix que de nous affranchir des grandes centralités et de leurs polarités, comme certains espaces périurbains commencent à le faire ; en déconcentrant et en relocalisant, en décentralisant, sans omettre de décoloniser quelques habitudes et modes de vie.

Mais comment passer de l’ère de taire l’inconséquence de nos écologies urbaines à l’âge du faire des géographies posturbaines, sans pour autant rétrécir la société par le jeu des identités et le retour de quelques barbelés ? Quelles sont les conditions d’une désurbanisation sans perte d’altérité, et sans oublier cette fois la communauté biotique ?

Bientôt, le débranchement urbain ?

Cette autre géographie est d’ores et déjà en construction, à bas bruit. Les espaces plus ouverts, ceux des campagnes, offrent d’autres possibilités, sous condition de révision de quelques comportements, particulièrement ceux liés à nos mobilités, connectivités et divertissements. En France, cela correspond au foisonnement d’alternatives au sein des espaces dessinés par les treize mille petites villes et petites villes de proximité, bourgs et villages centre, auxquels il faut ajouter les milliers d’autres villages, hameaux et lieux-dit : néoruralités qui connaissent leur septième vague d’installation, néopaysanneries dynamiques, zones à défendre, communautés existentielles/intentionnelles, écolieux et fermes sociales…

Permaculture et autosubsistance vivrière, chantiers participatifs et autoconstruction bioclimatique, épiceries sociales ambulantes et médiathèques villageoises itinérantes, fêtes locales et savoirs vernaculaires… sont clairement ici en ligne de mire. Et l’on pourrait imaginer des foires locales aux logements, puisque près de trois millions sont vacants dans les périphéries, alors que ce secteur est prétendument en crise. Et, toute cette effervescence ne concerne pas moins de 30 % du territoire hexagonal.

Là serait la raison du débranchement urbain : cesser d’être les agents involontaires des méga-machines urbaines en recouvrant de la puissance d’agir, non plus pour faire masse contre la nature mais pour faire corps avec le vivant. Le triptyque habiter la terre, coopérer par le faire, autogérer de manière solidaire peut constituer la matrice d’une société écologique posturbaine. À condition de vider les villes, les grandes, et de cheminer enfin vers le suffisant.

KIEV a un urgent besoin d’armes

 KIEV a un urgent besoin d’armes

La position de l’Occident et de l’OTAN paraît particulièrement floue voir contradictoire et lâche. Comment en effet comprendre qu’après des mois de conflit, l’Ukraine qui partage les mêmes valeurs que l’Occident ne puisse pas disposer des armes pourtant promises.

Officiellement les raisons sont multiples. Il y a notamment le fait que ces armes doivent essentiellement transiter par la Pologne puisque notamment l’accès maritime est bloqué par la Russie.

Les pays concernés avancent aussi le fait qu’ ils ne peuvent déshabiller trop largement leurs propres équipements militaires. Mais ces arguments cachent en fait une réticence politique à fournir trop d’armement à l’Ukraine. Par crainte sans doute des réactions russes. Enfin il y a les illusions diplomatiques notamment de Macron qui pensent que le dialogue peut dans la période aboutir à une issue de paix négociées. Une illusion actuellement évidemment. De ce point de vue la France est très critiquée par les ex pays de l’Est.

L’Otan à travers la voix de son secrétaire général a enfin reconnu ce que dit depuis des semaines et des semaines le président de l’Ukraine à savoir l’insuffisance d’armes fournies notamment lourdes . Le rapport n’est même pas de 1 à 10.

L’Otan a commencé à « intensifier » ses livraisons d’armes à Kiev, a expliqué Jens Stoltenberg ce mardi, notant que les Ukrainiens « dépendent absolument de ces livraisons pour faire face à l’agression brutale de la Russie ».

Les pays occidentaux devraient envoyer à Kiev davantage d’armes lourdes pour l’aider à combattre l’armée russe qui progresse dans l’est de l’Ukraine, a déclaré ce mardi soir le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

L’Ukraine ne cesse de demander aux Occidentaux de lui livrer davantage d’armes et équipements militaires perfectionnés pour faire face à l’invasion russe, et reproche à certains pays européens de traîner les pieds.

A la veille du sommet, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son homologue danoise Mette Frederiksen ont reçu Jens Stoltenberg et plusieurs dirigeants européens, dont le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, dont le pays est voisin de l’Ukraine.

« Nous n’en avons pas fait assez pour défendre l’Ukraine, soutenir le peuple ukrainien, sa liberté et sa souveraineté », a dit Mateusz Morawiecki au cours de la même conférence de presse.

« C’est la raison pour laquelle je vous exhorte […) à en faire beaucoup plus pour livrer des armes et de l’artillerie à l’Ukraine. Ils en ont besoin pour défendre leur pays », a-t-il dit, jugeant que les pays occidentaux ruineraient leur « crédibilité » en cas de défaite de l’Ukraine face à la Russie.

« Ce serait un échec total et un désastre pour l’Union européenne, nos valeurs, et pour l’Otan », a-t-il jugé.

Relance Europe : il est urgent de s’inspirer de Biden

 Relance  Europe : il est urgent de s’inspirer de Biden

 

par Emmanuel Sales président de la Financière de la Cité dans l’Opinion

 

 

 

En Europe, les réactions ne manquent pas à la suite du plan de relance de Biden, jugé « mal calibré » et risquant de déclencher une nouvelle « spirale inflationniste ». Rarement la divergence de stratégie économique et monétaire aura été aussi forte des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, la Fed et le Trésor privilégient la reprise de l’activité et considèrent désormais que le contrôle de l’inflation doit s’apprécier dans une perspective de moyen terme. La récente hausse des taux d’intérêt est considérée avec bienveillance par Jerome Powell qui y voit une confirmation de sa stratégie de relance.

D’ailleurs la progression des taux à dix ans américains ne s’est pas accompagnée d’une hausse des anticipations d’inflation ; ce sont les taux réels qui ont progressé. La Fed est jugée suffisamment crédible pour contenir les anticipations d’inflation à long terme. La remontée des taux longs américains risque donc de se poursuivre au rythme de l’amélioration de la conjoncture. Sur fond de rivalité avec la Chine, les Etats-Unis font le pari d’une économie « à haute pression » au risque du renchérissement des coûts d’emprunt en dollar dans le reste du monde. C’est « America first » version Biden.

Pour l’Europe, la stratégie américaine est un champ de mines. La Covid-19 a frappé des économies à la limite de la déflation, fragilisées par dix années de croissance faible et de sous-emploi. La gestion temporisatrice de la campagne vaccinale diffère la retour à la normale poussant à la hausse les ratios d’endettement. La hausse des taux américains risque de durcir les conditions de financement des déficits avant que le plan de relance européen n’ait produit ses effets. Les grandes entreprises exportatrices européennes dans le secteur du luxe et de l’automobile pourront bénéficier de la reflation Biden mais cela ne suffira pas à combler l’output gap de la zone euro estimé à près de 10% par les économistes.

L’arrivée de Mario Draghi en Italie, la perspective d’un changement de leadership en Allemagne permettent d’envisager un rééquilibrage des politiques européennes

Demande finale. Comme dans l’entre-deux guerres, les classes dirigeantes européennes demeurent hostiles aux politiques de relance dans lesquelles elles voient se profiler l’ombre du socialisme redistributeur. Pourtant, la richesse des nations ne provient pas simplement du fonctionnement naturel du « marché ». Pour que les entreprises puissent écouler leurs produits, pour que les entrepreneurs donnent corps à leurs idées, il faut un environnement macroéconomique favorable qui soutienne la demande finale.

Heureusement, les mentalités commencent à évoluer. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a souligné que le problème de l’Europe était une demande « trop faible pendant trop longtemps », écartant le scénario dominant suivant lequel la faiblesse des taux d’intérêt serait la conséquence des actions de la BCE. Sur un autre plan, l’arrivée de Mario Draghi en Italie, la perspective d’un changement de leadership en Allemagne permettent d’envisager un rééquilibrage des politiques européennes.

L’Europe a les moyens d’agir pour éviter une nouvelle « décennie perdue ». La croissance faible n’est pas une fatalité, elle découle d’une mauvaise gestion macro-économique et monétaire qui a poussé les gouvernements européens à comprimer excessivement leurs dépenses internes.

Les révolutions intellectuelles précédent les tournants historiques. Comme sous Reagan, mais avec un corpus opposé, les idées américaines pourraient donc trouver en Europe un écho favorable. Le pire serait que l’Europe s’enferre dans son provincialisme monétaire comme dans les années 1920, laissant les Etats-Unis la distancer à nouveau et la stagnation économique alimenter de nouveaux troubles politiques.

Emmanuel Sales est président de la Financière de la Cité.

Pour un confinement urgent

Pour un confinement urgent

Le professeur de médecine Bruno Riou appelle dans un papier du monde à ne pas avoir peur de confiner de nouveau, alors que l’épidémie de Covid-19 continue de s’étendre en France avec l’arrivée de variants du virus.

La situation actuelle de la crise due au Covid-19 en France est alarmante. Après une deuxième vague à l’automne 2020, les contaminations persistent à un niveau très élevé et continuent d’augmenter depuis de nombreuses semaines malgré des mesures restrictives de plus en plus importantes. L’épidémie n’est pas contrôlée, loin s’en faut.

Se surajoute à ce phénomène déjà inquiétant l’arrivée de variants plus contagieux du SARS-CoV-2, en particulier le variant dit « anglais ». Inéluctablement, il deviendra prédominant dans quelques semaines sans que personne n’imagine sérieusement pouvoir limiter ce processus. L’épidémie connaîtra alors une accélération comme cela est déjà survenu dans d’autres pays.

Je suis intimement persuadé que seul un confinement est à même d’éviter ce scénario avec ses conséquences redoutables en termes de mortalité et de morbidité, pour les patients Covid-19 et non-Covid-19. Le débat se focalise aujourd’hui sur ce point, tant au niveau médiatique que politique, l’exécutif disant vouloir tout essayer pour éviter un confinement aux conséquences sociales, humaines et économiques plus que difficiles.

Dans la gestion de crise, il faut savoir penser « hors du cadre ». Faisons-nous collectivement une erreur d’analyse en opposant les impératifs sanitaires aux autres impératifs ? Sommes-nous en train de ne pas voir « l’éléphant qui trône dans la pièce » depuis déjà longtemps ?

Prenons quatre acteurs dont on nous dit que leurs préoccupations divergent : le médecin, le restaurateur, l’étudiant et l’économiste. Le médecin souhaite éviter un maximum de décès et d’hospitalisations en réanimation – dont bien des survivants garderont des séquelles importantes –, éviter l’absence de prise en charge des patients « non-Covid-19 », et prévenir les conséquences psychiques des mesures de restriction, conséquences dont nous ne mesurons pas encore toute l’importance.

Le restaurateur est préoccupé par la date de réouverture de son restaurant, critère déterminant de sa survie professionnelle, et souhaite redonner un sens à sa vie faite de lien social. L’étudiant, lui, voudrait retourner dans les amphithéâtres, où d’ailleurs il ne s’est jamais beaucoup contaminé, pour retrouver un contact essentiel avec ses enseignants et ses pairs, rompre son isolement social, et, pour beaucoup, survivre économiquement en retrouvant une activité rémunérée. Quant à l’économiste, il s’inquiète des dégâts, pas seulement à court terme, sur le produit intérieur brut et l’endettement, mais également sur la destruction d’emplois.

GAFA: un encadrement urgent pour protéger les démocraties

GAFA: un encadrement urgent pour protéger les démocraties

Pour l’économiste Joëlle Toledano, la régulation des réseaux sociaux passe par le contrôle de leur modèle économique et par conséquent de leurs algorithmes, ce qui suppose d’y avoir accès. Interview dans le Monde.

Depuis la suspension des comptes de Donald Trump par les principales plates-formes numériques, le débat s’est centré sur les responsabilités en jeu dans la modération des contenus. Pour l’économiste Joëlle Toledano, autrice de GAFA. Reprenons le pouvoir ! (Odile Jacob, 192 pages, 19,90 euros, prix du livre d’économie 2020), rien ne sert de courir après les contenus illicites si l’on ne régule pas en amont un modèle économique qui donne la prime aux émotions et à la conflictualité.

Quelles leçons tirez-vous de la suppression des comptes de Donald Trump et des débats qui ont suivi ?

Nous avons assisté en janvier à un moment paroxystique avec l’incitation à la violence par un président des Etats-Unis en fonctions et à l’invasion du Capitole. Mais ce n’était que le dernier épisode d’une série d’événements dont les traductions sur les réseaux sociaux étaient aussi condamnables. Les justifications des patrons des plates-formes numériques auraient pu être avancées fréquemment durant les cinq dernières années, au vu des règles de fonctionnement qu’ils avaient eux-mêmes édictées.

La première leçon à en tirer est que le débat américain sur l’irresponsabilité supposée de ces plates-formes a été tranché par ceux-là même qui en bénéficiaient. Marc Zuckerberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) et leurs homologues de Google, Amazon ou Apple abandonnent cette fiction. Ils avaient la possibilité de ne rien faire, puisque la fameuse « section 230 » exonère les « intermédiaires techniques » de toute responsabilité à l’égard des contenus introduits par des tiers.

En faisant taire le président américain, ils ont reconnu qu’ils sont responsables des contenus. Pris entre deux mauvaises décisions – « couper ou ne pas couper » –, ils ont choisi celle qui conviendrait le mieux à leurs salariés, sensibles au rôle de leur entreprise dans la société, et surtout aux responsables politiques désormais à la tête des deux chambres. Les GAFA seront en meilleure position pour influencer la prochaine mouture du texte qui doit succéder à la « section 230 » et préserver leurs intérêts économiques.

Vous écrivez que la modération des réseaux sociaux passe avant tout par la régulation de leur modèle économique. De quelle façon ?

On ne peut pas se contenter de fixer des règles de modération, quelles qu’elles soient, sans se préoccuper en amont de ce qui les rend nécessaires, à savoir les algorithmes programmés pour mettre en avant les contenus. Même si on parvient à obtenir un certain nombre de vérifications a posteriori, on ne peut traiter la modération des réseaux sociaux sans s’attaquer à leur modèle économique.

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays

Tribune.

 

 Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

Il faut que les décideurs politiques ouvrent le débat sur cette menace d’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer et à en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables et à la nature. Les armées de plusieurs pays considèrent déjà l’effondrement comme un scénario crédible, nécessitant une planification.

Un sujet qui n’est pas traité équitablement dans les médias

Des enquêtes publiques montrent qu’une partie importante des populations anticipent désormais l’effondrement de la société. Malheureusement, c’est déjà le quotidien ou même l’histoire de nombreuses communautés du Sud. Cependant, le sujet n’est pas traité équitablement dans les médias, et est largement absent de la société civile et de la politique.

Lorsque les médias abordent le thème du risque d’effondrement, ils citent généralement des personnes qui jugent négativement le fait de discuter de ce sujet. Les spéculations fondées sur de mauvaises informations, comme celles citant des campagnes de désinformation venant de l’étranger ou des répercussions sur la santé mentale et la motivation, ne favorisent pas une discussion sérieuse.

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Effondrement Sociétal: Un débat urgent

Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays

Tribune.

 

 Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

Il faut que les décideurs politiques ouvrent le débat sur cette menace d’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer et à en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables et à la nature. Les armées de plusieurs pays considèrent déjà l’effondrement comme un scénario crédible, nécessitant une planification.

Un sujet qui n’est pas traité équitablement dans les médias

Des enquêtes publiques montrent qu’une partie importante des populations anticipent désormais l’effondrement de la société. Malheureusement, c’est déjà le quotidien ou même l’histoire de nombreuses communautés du Sud. Cependant, le sujet n’est pas traité équitablement dans les médias, et est largement absent de la société civile et de la politique.

Lorsque les médias abordent le thème du risque d’effondrement, ils citent généralement des personnes qui jugent négativement le fait de discuter de ce sujet. Les spéculations fondées sur de mauvaises informations, comme celles citant des campagnes de désinformation venant de l’étranger ou des répercussions sur la santé mentale et la motivation, ne favorisent pas une discussion sérieuse.

Effondrement de la société: Un débat urgent

Effondrement de la société: Un débat urgent

Un débat public sur cette menace de l’effondrement est indispensable afin de pouvoir en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables comme à la nature, relève dans une tribune au « Monde » un collectif de plus de 400 scientifiques d’une vingtaine de pays

Tribune.

 

 Nous sommes des scientifiques et universitaires de plus de vingt pays et nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de bouleversements, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris de 2015 sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant faire face aux conséquences.

S’il est essentiel d’agir avec courage et équité pour réduire les émissions et réabsorber naturellement du carbone, nombreux sont les chercheurs qui considèrent désormais l’effondrement de la société au cours de ce siècle comme un scénario crédible. Les avis diffèrent sur le lieu, l’étendue, la date, la durée et la cause de ces bouleversements ; mais la manière dont les sociétés modernes exploitent les hommes et la nature est une préoccupation commune à tous.

Il faut que les décideurs politiques ouvrent le débat sur cette menace d’effondrement de la société pour que nous puissions commencer à nous y préparer et à en réduire la probabilité, la rapidité, la gravité et les dommages infligés aux plus vulnérables et à la nature. Les armées de plusieurs pays considèrent déjà l’effondrement comme un scénario crédible, nécessitant une planification.

Un sujet qui n’est pas traité équitablement dans les médias

Des enquêtes publiques montrent qu’une partie importante des populations anticipent désormais l’effondrement de la société. Malheureusement, c’est déjà le quotidien ou même l’histoire de nombreuses communautés du Sud. Cependant, le sujet n’est pas traité équitablement dans les médias, et est largement absent de la société civile et de la politique.

Lorsque les médias abordent le thème du risque d’effondrement, ils citent généralement des personnes qui jugent négativement le fait de discuter de ce sujet. Les spéculations fondées sur de mauvaises informations, comme celles citant des campagnes de désinformation venant de l’étranger ou des répercussions sur la santé mentale et la motivation, ne favorisent pas une discussion sérieuse.

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