Allemagne : nouveau gouvernement d’union ?
Il se pourrait bien que l’Allemagne sorte de sa crise politique par le haut. En effet il n’est plus exclu que les sociaux-démocrates repassent un accord avec Merkel. Sous la pression du président de la République, Frank-Walter Steinmeier, et des conservateurs qui ont invoqué le besoin de stabilité de l’Allemagne et veulent éviter de nouvelles élections, le SPD a accepté vendredi d’entamer des discussions avec les conservateurs. Les sociaux-démocrates voulaient au départ reconstituer leurs forces dans l’opposition après quatre ans de cohabitation avec Angela Merkel qui ont débouché sur leur plus mauvais score électoral depuis 1933 aux élections fédérales du 24 septembre. Vers un épilogue de la crise en Allemagne ? La direction du SPD a déclaré lundi 4 décembre soutenir à l’unanimité des négociations avec les conservateurs sur la formation d’une grande coalition de gouvernement alors que le pays est plongé dans une crise politique d’envergure après l’échec des pourparlers entre le parti d’Angela Merkel et ses alliés du CSU avec les Verts et le FDP. Dans un document rendu public, le SPD de Martin Schulz mentionne parmi ses exigences de premier plan une harmonisation de l’impôt sur les sociétés au niveau européen ainsi qu’une hausse d’impôts pour les plus hauts revenus. Le parti préconise également une « politique ambitieuse en matière de climat » ainsi qu’une augmentation du budget de l’Éducation, des fonds alloués à l’internet haut débit ou encore des infrastructures routières et du logement. Jeudi 30 novembre, Sigmar Gabriel, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes et membre du SPD, avait prévenu que son parti ne se précipiterait pas pour accepter de former une nouvelle « grande coalition » avec les conservateurs. Dès le soir de son cuisant revers aux élections législatives du 24 septembre, 20,5 % des voix soit sa pire performance dans l’Allemagne de l’après-guerre, le SPD, associé à Merkel entre 2005 et 2009 et de nouveau depuis 2013, a exclu de reconduire l’expérience et a opté pour une cure dans l’opposition. Mais l’échec des discussions engagées entre le bloc CDU-CSU, les Verts et les libéraux du FDP, et le souci d’éviter un retour aux urnes ont placé le parti sous pression et l’ont amené à revoir sa position.