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Union économique–Couple franco-allemand : le divorce !

Union économique–Couple franco-allemand : le divorce !


En dépit des propos rassurants de Macron sur les rapports entre la France et l’Allemagne, le climat n’est guère à l’optimisme. Il est en effet clair que d’une façon générale- et déjà depuis longtemps- l’Allemagne a décidé de faire cavalier seul en poursuivant sa propre stratégie en fonction de ses intérêts économiques.

Ainsi dans beaucoup de domaines, le couple franco allemand est en panne. Notons d’abord que ce concept de de couple franco allemand n’est reconnu qu’en France. Bref un amour qui n’est pas totalement partagé. En cause , la conception de la gestion économique et financière. De l’autre côté du Rhin une conception orthodoxe et rigoureuse de l’action publique notamment dans le domaine financier. Et la France est considérée comme une sorte de parasite bavard qui vit en réalité au crochet de l’euro totalement soutenu par l’Allemagne. La France de son côté souhaiterait embarquer l’Allemagne dans nombre de projets européens quand l’Allemagne préfère des alliances avec les États-Unis ou des relations avec d’autres pays comme la Chine( en matière par exemple de batterie électrique pour l’automobile.)

L’Allemagne a préféré se lier avec la Russie en matière d’énergie en faisant du gaz russe sa principale ressource. À l’inverse, la France a misé sur le nucléaire. Une énergie contestée en Allemagne pour des motifs écologiques mais aussi politiques. L’Allemagne ne souhaite pas en effet que la France devienne une puissance industrielle internationale forte dans ce domaine.

On retrouve les mêmes oppositions concernant les questions de l’armement. Ainsi récemment l’Allemagne vient de décider un réarmement de l’ordre de 100 milliards en préférant du matériel américain et israélien au matériel européen. Pour l’avenir, de nombreuses oppositions demeurent concernant l’avion du futur(SCAF); l’Allemagne voudrait bien soutenir ce projet mais à condition de récupérer la technologie que maîtrise la France. ( Le rafale est en effet par exemple le meilleur avion du monde indiscutablement), même chose pour le char de l’avenir et la défense anti aériennes. L’obsession de l’Allemagne, c’est toujours de servir les intérêts industriels de son pays.

Vis-à-vis de l’Ukraine l’Allemagne a tardé à opérer son virage vis-à-vis de la Russie en raison des questions d’approvisionnement de gaz russe.

Pour bien marquer sa différence, l’Allemagne vient de déclarer qu’elle doit être le pays central de la politique de défense européenne renvoyant la France un rôle accessoire ! Et même considérant que le matériel français ne marche pas! ( ministre de la défense)

Le dernier débat concerne la régulation des prix de l’énergie. La France et de nombreux pays proposent de dissocier le marché de l’électricité et le marché du gaz. Aussi d’instaurer une sorte de prix bouclier pour l’achat de l’électricité avec également des approvisionnement européen commun quand l’Allemagne souhaite gérer seule cette problématique. Bref il y a de l’eau dans le gaz et même dans l’électricité dans le couple franco-allemand

Une union politique à 44 plus efficaces qu’à 27 ?

Une union politique à 44 plus efficaces qu’à 27 ?

Une communauté politique européenne à 44 pour quoi faire ? On peut légitimement se poser la question que malheureusement à 27 dans le cadre de l’union économique on parvient rarement à mettre en œuvre une politique étrangère commune. Théoriquement la nouvelle communauté politique européenne à 44 vise à mieux gérer les conflits internes entre les participants. Mais en réalité il y a un second objectif essayer de construire des stratégies communes vis avis des autres grands blocs ou par exemple vis-à-vis de l’énergieLe problème et vraisemblablement on retrouvera à l’intérieur de cette communauté de 44 les mêmes contradictions que celles qui existaient et se perpétue à 27. Exemple les relations avec la Russie. Pour l’instant le seul résultat des 44 à avoir permis de réaliser une photo commune de l’ensemble des participants. Cependant il n’est pas certain que la plupart soient d’accord sur les objectifs de cette rencontre.

D’entrée d’ailleurs , l’union européenne a sans doute outrepassé l’objectif; Ainsi pour Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, « cette réunion est une tentative de trouver un nouvel ordre sans la Russie. Cela ne signifie pas que nous voulons exclure la Russie pour toujours, mais cette Russie, la Russie de Poutine, n’a pas de place ».

D’autres sujets ont pu être abordés mais là aussi cinq débouchaient sur de décisions.

Les dirigeants, qui ont participé à quatre tables rondes dans la journée, ont identifié sept domaines de coopération : la protection des infrastructures essentielles (câbles, gazoducs, satellites) après les sabotages observés dans la Baltique, la lutte comme la cybercriminalité, la lutte contre les puissances hostiles dans quatre régions vulnérables (mer du Nord, mer noire, mer baltique, Caucase), un soutien accru à l’Ukraine, une stratégie énergétique intégrée, les migrations, et une politique commune pour la jeunesse (échanges d’étudiants, de chercheurs).

Pour une Union européenne politique

Pour une Union européenne politique

 

- Julien Arnoult, docteur en science politique, expert EuropaNova, et Édouard Gaudot, directeur des relations extérieures d’EuropaNova, regrettent que la présidence française de l’Union européenne n’ait pas permis d’« approfondir » l’union politique en Europe.

 

Le conflit de la Russie avec l’Ukraine aura peut-être fait comprendre les trous dans la raquette de l’union européenne tant en matière économique que de défense. En l’état actuel de l’UE  ni la défense, ni l’économie ne sont protégés d’une attaque éventuelle de la Russie. NDLR

 

 

Les temps changent. Sur fond de rivalité sino-américaine croissante, la crise sanitaire puis la guerre russe sur l’Ukraine ne laissent plus d’alternative aux Européens : l’Union européenne (UE) sera géopolitique. Sinon, elle se condamnerait à l’impuissance, retournant à l’insignifiance des années de guerre froide. Mais l’Europe ne peut prétendre devenir un tel acteur global qu’à la double condition impérative de reprendre à la fois son processus d’élargissement et son processus constituant – quelles que soient les réticences actuelles des États membres à l’égard de l’un ou l’autre.

L’État de droit, la responsabilité et le contrôle démocratiques, participent du rayonnement, de l’attraction et de la légitimité de l’UE. De leur côté, les peuples candidats ont pour la plupart compris et intégré cette exigence. Leurs engagements politiques soulignent cet attachement aux valeurs démocratiques et européennes, qui anime leur désir de rejoindre l’UE. L’Ukraine en est un des meilleurs témoignages.

En proposant une vague « communauté politique européenne » qui se résume à un forum de dirigeants, la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) ne répond ni au désir d’élargissement ni à l’exigence d’approfondissement. Ces deux processus, l’un interne, l’autre externe, ont longtemps été considérés comme impossibles à mener de front. Cette approche n’est plus tenable. L’approfondissement du fonctionnement de l’UE, en particulier sa composante démocratique, est aussi vital à la crédibilité externe de l’Europe qu’à sa cohésion interne.

Les invocations récurrentes, et pathétiques, à la « communauté de valeurs » dans le débat européen soulignent cependant une ambiguïté. Car les valeurs unissent autant qu’elles divisent. Il ne peut y avoir de discussion sur les valeurs, pour les rendre finalement partagées, qu’à la condition première d’un sentiment d’appartenance à une communauté politique, en dépit des différences et des différends.

Or toute réelle communauté politique se fonde d’abord sur un sentiment d’appartenance partagé. À cet égard, le retour d’une guerre de grande ampleur sur le continent aura permis au moins de renforcer ce sentiment, avec l’afflux des familles ukrainiennes et leur accueil fraternel et spontané par les peuples de l’UE. L’européanisation croissante de nos scènes politiques nationales progresse, lentement mais sûrement.

Nous avons besoin plus que jamais d’un espace politique partagé où Finlandais et Lettons puissent témoigner à l’Ouest de leurs insomnies depuis le 24 février 2022, où Slovaques et Lituaniens expliquent aux Grecs les sacrifices qu’ils ont dû faire pour entrer dans l’euro, où les Grecs montrent aux Néerlandais les conséquences des politiques d’austérité imposées par l’intransigeance des prêteurs, où les Méditerranéens rappellent aux Allemands les ravages sociaux de leur politique de désinflation compétitive et le chômage massif de leur jeunesse.

La démocratie, c’est aussi l’équilibre et le contrôle des pouvoirs. À ce titre, trois chantiers apparaissent prioritaires.

Le premier est largement connu et débattu : l’indispensable levée du droit de veto de chaque État-membre.

Le second concerne l’absence de débat public à propos des décisions au sein de l’Union économique et monétaire, en particulier l’Eurogroupe, affranchi de toute règle de responsabilité politique formelle. Or cette réunion mensuelle des ministres des Finances de la zone euro, où les économies les plus puissantes imposent leurs vues, décide des orientations économiques européennes en dehors de tout contrôle démocratique.

Enfin, le Conseil européen, c’est-à-dire l’organe réunissant les dirigeants nationaux, n’est responsable devant aucune instance européenne – seulement quelques parlements nationaux qui font leur travail de contrôle de l’exécutif. Or, il est devenu à la suite des crises successives le principal organe politique de l’UE.

Pour y répondre, on pourrait concevoir des configurations de représentations européennes et nationales communes, dotées d’un mandat spécifique ainsi que de pouvoirs de contrôle et de sanction, devant lesquelles seraient responsables l’Eurogroupe et le Conseil européen, voire d’autres instances. Par exemple, pour le Conseil européen, imaginons un organe de supervision, placé sous la responsabilité du président du Parlement européen et composé des 39 présidents des chambres mono- ou bicamérales des États membres.

De Strasbourg aux 27 capitales, les parlements européens deviendraient ainsi le lieu où les légitimités démocratiques nationales et européennes convergent et s’informent mutuellement, au lieu de se concurrencer. Cette parlementarisation accrue de la vie politique européenne, participerait ainsi au maintien et à la vitalité de l’espace public transnational.

La PFUE a préparé le terrain et proposé la réouverture des traités. Il faut maintenir la pression citoyenne et politique pour que cette dynamique se poursuive jusqu’à ce que l’UE prenne toute sa dimension politique.

Démocratie et Union Economique Européenne : pour un contrôle du lobbying

Démocratie et Union Economique Européenne : pour un contrôle du lobbying

 

Ce sont, à ce jour, 12 489 organisations recensées, soit près de 50 000 personnes à effectuer du lobbying auprès de l’UE, dont environ 24 000 personnes travaillant à temps plein et 1500 qui ont accès au Parlement. Mais l’Organisation non gouvernementale Transparency International estime quant à elle à environ 26 500 le nombre de lobbyistes présents de façon régulière à Bruxelles.

Si les GAFA sont bien connus, les lobbies sont riches (voire très riches…) et variés ! Organisations œuvrant dans le business, ONG, consultants et cabinets d’avocats, Think tanks…

Le lobbyisme prend bien des formes. Les plus représentés dans la capitale belge sont les « in-house ». Employés par les grands groupes, ils représentent leurs intérêts auprès des décideurs européens. L’AmCham ou American Chamber of Commerce, l’organisation « maison » la plus connue, ne représente pas moins d’une soixantaine de firmes américaines, parmi lesquelles, la désormais célèbre Pfizer.

 

Le Conseil de l’Europe a exhorté jeudi les gouvernements européens à plus de «transparence» et de «responsabilité» en matière de lobbying, pratique certes «légitime» mais qui doit être encadrée par des «règles détaillées pour prévenir les risques de corruption». «Il est essentiel que les normes de lutte contre la corruption soient pleinement respectées», écrit le Groupe d’États contre la Corruption (Greco), l’organe anticorruption du Conseil, dans un rapport portant sur 2021 et centré sur les gouvernements.

 

Le Greco, qui reconnaît que «le lobbying est une activité légitime qui peut contribuer au processus démocratique et à une prise de décision éclairée», appelle toutefois «les gouvernements européens (à) accroître la transparence et la responsabilité» sur cette pratique. Cela permettrait aux citoyens de savoir quels sont les «acteurs qui cherchent à influencer les décisions politiques» et contribuerait à «réduire (…) le risque de pratiques de corruption», estime le Greco. Celui-ci préconise notamment la création de «registres des lobbyistes et en indiquant le caractère formel ou informel des contacts, l’identité des personnes rencontrées et les sujets abordés». «Le public a le droit de savoir qui influence les décisions politiques (…) Les gouvernements devraient adopter des règles détaillées pour prévenir les risques de corruption», a déclaré le président du Greco, Marin Marcela, cité dans un communiqué.

Union Economique Européenne : pour un contrôle du lobbying

Union Economique Européenne : pour un contrôle du lobbying

 

Ce sont, à ce jour, 12 489 organisations recensées, soit près de 50 000 personnes à effectuer du lobbying auprès de l’UE, dont environ 24 000 personnes travaillant à temps plein et 1500 qui ont accès au Parlement. Mais l’Organisation non gouvernementale Transparency International estime quant à elle à environ 26 500 le nombre de lobbyistes présents de façon régulière à Bruxelles.

Si les GAFA sont bien connus, les lobbies sont riches (voire très riches…) et variés ! Organisations œuvrant dans le business, ONG, consultants et cabinets d’avocats, Think tanks…

Le lobbyisme prend bien des formes. Les plus représentés dans la capitale belge sont les « in-house ». Employés par les grands groupes, ils représentent leurs intérêts auprès des décideurs européens. L’AmCham ou American Chamber of Commerce, l’organisation « maison » la plus connue, ne représente pas moins d’une soixantaine de firmes américaines, parmi lesquelles, la désormais célèbre Pfizer.

 

Le Conseil de l’Europe a exhorté jeudi les gouvernements européens à plus de «transparence» et de «responsabilité» en matière de lobbying, pratique certes «légitime» mais qui doit être encadrée par des «règles détaillées pour prévenir les risques de corruption». «Il est essentiel que les normes de lutte contre la corruption soient pleinement respectées», écrit le Groupe d’États contre la Corruption (Greco), l’organe anticorruption du Conseil, dans un rapport portant sur 2021 et centré sur les gouvernements.

 

Le Greco, qui reconnaît que «le lobbying est une activité légitime qui peut contribuer au processus démocratique et à une prise de décision éclairée», appelle toutefois «les gouvernements européens (à) accroître la transparence et la responsabilité» sur cette pratique. Cela permettrait aux citoyens de savoir quels sont les «acteurs qui cherchent à influencer les décisions politiques» et contribuerait à «réduire (…) le risque de pratiques de corruption», estime le Greco. Celui-ci préconise notamment la création de «registres des lobbyistes et en indiquant le caractère formel ou informel des contacts, l’identité des personnes rencontrées et les sujets abordés». «Le public a le droit de savoir qui influence les décisions politiques (…) Les gouvernements devraient adopter des règles détaillées pour prévenir les risques de corruption», a déclaré le président du Greco, Marin Marcela, cité dans un communiqué.

Union des gauches : Toujours les mêmes contradictions

Union des gauches : Toujours les mêmes contradictions

Avec l’union des gauches sous la banderole de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) assiste-t-on à une nouvelle étape dans la restructuration du paysage politique français ? Par Christophe Sente, Université Libre de Bruxelles (ULB)

 

En 2022, le printemps des gauches françaises a des allures de tempête. Si cette saison est difficile pour une partie de la classe politique, elle s’inscrit cependant à l’intérieur d’un cycle et la tempête n’a rien d’accidentel.

Les origines en sont connues. Vu la violence de l’orage, l’issue reste toutefois indéterminée et un naufrage toujours possible.

Alors que des coalitions se forment avant les législatives sans savoir ce que cela préfigure sur le long terme, quatre temps peuvent être distingués à l’intérieur de l’histoire de la gauche française au cours des cinquante dernières années.

 

Le premier temps fut celui de l’union de ses principales organisations politiques traditionnelles, socialiste, communiste et radicale. François Mitterrand et Georges Marchais mais aussi Robert Fabre, en furent les artisans en tant que signataires, en 1972, d’un « programme commun ». Les formations d’extrême gauche de même que la mouvance écologiste incarnée par René Dumont restaient exclues de cette association fragile qui permit à la descendance de la SFIO, Le Parti socialiste, de s’imposer sur ses partenaires comme parti à vocation présidentielle entre 1974 et 1995.

Le deuxième temps fut celui de la reconnaissance de l’irréductibilité du caractère pluriel de la gauche française. Les différentes composantes de celle-ci se rejoignent à la fin du siècle dernier a minima dans un attachement à des politiques redistributives et la recherche de la définition d’une qualité de vie en Europe que la seule liberté économique de produire et de consommer ne garantit pas.

La notion de « gauche plurielle » occupe alors une place centrale dans le vocabulaire de Lionel Jospin entre 1997 et 2002. Le gouvernement dont il est le Premier ministre, alors que Jacques Chirac a accédé à la présidence de la république en 1995, ne bénéficie pas au Parlement que du soutien des partis socialiste et communiste ainsi que des radicaux de gauche. Il peut également s’appuyer sur les écologistes et le « mouvement des citoyens » inspiré par Jean-Pierre Chevènement.

L’alliance des composantes de la « gauche plurielle » ne résiste pas en 2002 à la consolidation, patiemment réalisée par Jean-Marie Le Pen, de l’implantation du Front national dans la plupart des régions du pays. La séduction d’un discours nationaliste, devenu également social, l’emporte sur une rhétorique progressiste, traditionnelle et essoufflée.

Bâtie comme un cartel d’organisations politiques, la « gauche plurielle » néglige la construction d’une assise sociologique, c’est-à-dire les catégories sociales et professionnelles dont elle vise la représentation. Selon les termes du politologue Laurent Bouvet, elle tend à perdre le « sens du peuple ».

En outre, le Parti socialiste qui en demeurait le pôle principal échoue à convaincre que la méthode européenne est le seul choix politique réaliste pour réguler et dynamiser une économie de marché qui était minée par la stagflation avant la relance continentale favorisée par l’Acte unique en 1983 et le Traité de Maastricht en 1991.

Le néo gaullisme de Jacques Chirac auquel succède Nicolas Sarkozy en 2007 rassure en même temps qu’il peut paraître plus cohérent dans l’articulation qu’il propose entre libéralisme et européisme. Le mandat de François Hollande est un sursaut entre 2012 et 2017, mais il n’inverse pas une tendance. La gauche plurielle se délite et le PS se divise.

Le troisième temps de la valse des gauches est donc celui de la fracture. Entre 2017 et avril 2022, les gauches françaises ne sont plus définies par leur pluralité mais par une double rupture. D’une part, Jean-Luc Mélenchon a confirmé son ambition d’incarner une stratégie alternative à l’européisme social-démocrate en bâtissant, à partir d’un Front de Gauche, le mouvement dit de la France Insoumise qui deviendra celui de l’Union populaire.

D’autre part, le ministre de l’Économie de François Hollande a misé sur l’obsolescence du parti socialiste pour lancer une entreprise social-libérale qui comprend l’avenir du pays dans les termes d’une modernisation fondée sur des politiques de l’offre et d’une participation à une Union européenne renforcée. En 2017, la victoire d’Emmanuel Macron est totale. À gauche, le Parti socialiste et la France Insoumise totalisent moins de 10 % des sièges de l’Assemblée nationale dans laquelle aucun élu d’une liste écologiste n’est présent.

Les tractations lancées en avril 2022 laissent présager un quatrième temps, celui d’une composition. Reste à voir, au fil du second mandat d’Emmanuel Macron, s’il s’agira d’une recomposition ou d’une décomposition.

À la veille des élections législatives du mois de juin, les débats au sein d’une gauche nationale fragmentée sont le produit d’une histoire d’au moins cinquante ans et non d’accidents récents.

La faiblesse, en avril, du mouvement écologiste dans lequel Olivier Faure voyait l’avenir du Parti socialiste confirme à la fois la centralité conservée par les préoccupations matérielles des citoyens et le peu de crédibilité depuis les années 1970, hormis en Allemagne, des Verts pour assurer la transition énergétique. Ce déficit de crédibilité et de représentation à l’échelle nationale contraste avec le statut de force politique de premier plan dans plusieurs grandes villes depuis les élections municipales de 2020. Dans la nuit du 1er au 2 mai, EELV a pourtant misé sur une alliance avec la France Insoumise dans une « Nouvelle union populaire écologique et sociale » plutôt que sur une lente conquête nationale basée sur ses bilans municipaux et la stimulation d’une « économie sociale » post-capitaliste dans les territoires.

Ensuite, les débats internes du PS rendent compte de la permanence d’un attachement à la contestation du bien-fondé du projet européen jalonné par les traités de Rome, Paris et Lisbonne. D’essence jacobine et notamment défendue par Jean-Luc Mélenchon avant qu’il ne quitte le parti, ses tenants prétendent pouvoir négocier d’autres traités que ceux qui ont été conclus.

Enfin, une partie des orientations de la République en Marche reproduit les contenus du « socialisme de l’offre », dont il existe des variantes germaniques, anglo-saxonnes et scandinaves qui avaient déjà séduit une partie de l’électorat du PS en 2017. La question ouverte est de savoir dans quelle mesure Emmanuel Macron réussira en juin à conserver cet électorat, voire à l’étendre dans l’hypothèse d’une fédération de gauches par Jean-Luc Mélenchon. Le ralliement au Président de la République de Jean-Pierre Chevènement est un indice. Le choix des électeurs est toutefois plus incertain que celui des leaders. Et cette incertitude concerne notamment la proportion dans laquelle Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon réussiront respectivement à canaliser le mécontentement social. Car, de l’opposition à l’extension aux couples homosexuels du droit au mariage aux manifestations des « gilets jaunes », ce mécontentement frappe par son caractère pluriel.

Quoi qu’il en soit, les élections législatives de juin 2022 ne seront qu’une étape dans la restructuration du paysage politique français et européen.

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Par Christophe Sente, Chercheur en sciences politiques, Université Libre de Bruxelles (ULB).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Les nationalisations de l’économie par la « nouvelle union populaire » sont-elles vraiment crédibles ?

Les nationalisations de l’économie par la nouvelle union populaire sont-elles vraiment crédibles ?

 

La Nouvelle union populaire de la gauche qui se construit autour de la France Insoumise – avec EELV, le PC et le PS – préconise un virage économique radical. A 180 degrés. Avec au menu, notamment, d’importantes nationalisations comme les banques, Engie, EDF etc … Si dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon, l’opération semble simple, elle est complexe à mettre en oeuvre. Les interrogations dans un papier de la Tribune

 

 

L’union populaire menée par Jean-Luc Mélenchon prône une importante série de nationalisations. C’est l’un des principaux axes du programme de l’alliance qui se crée actuellement à gauche autour de Jean-Luc Mélenchon : la nationalisation d’une partie de l’économie.

Ainsi, le leader de la France Insoumise, aujourd’hui chef de file de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes), propose-t-il de remettre dans le giron de l’Etat, les banques généralistes, les autoroutes, les aéroports, mais aussi certaines grandes entreprises comme Engie ou EDF – dont certaines ont déjà une part de leur capital gérée par la puissance publique – .

Pour la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, ces nationalisations sont stratégiques. Il s’agit d’assurer que l’Etat français aura bien la main sur ces actifs essentiels de notre économie, afin qu’ils échappent au profit. Ce serait aussi, selon cette nouvelle formation politique, une garantie pour une meilleure redistribution et une meilleure lutte contre les inégalités.

Une nationalisation revient à une expropriation, à la reprise d’un bien. Il y a des questions juridiques qui se poseront mais une telle opération  implique aussi un dédommagement à verser aux actionnaires. Ainsi, il faut racheter l’actif à un niveau bien supérieur à sa valeur boursière. Pour les banques, – il faut d’abord préciser ce que veut dire « banque généraliste », car la Nupes l’évoque sous ce vocable – mais on imagine sans mal que ce serait les grands établissements comme la Société Générale, ou la BNP.

L’an dernier, ces établissements ont enregistré des profits records – 9 milliards d’euros de bénéfices en 2021, par exemple pour la BNP, ou encore 5,6 milliards pour la Société Générale – .Si l’Etat rachetait ces actifs, il faudrait donc prévoir des dizaines et des dizaines de milliards d’euros.

Reste à voir aussi, jusqu’ à quel niveau l’Etat rentrerait au capital, interroge par exemple l’économiste Christian de Boissieu. Prendra-t-il 100% ou limitera-t-il son contrôle à 51% ? … Et Christian de Boissieu de souligner qu’il « faudrait alors appliquer le pourcentage de contrôle ou bien réactualiser la facture de la nationalisation des banques de 1982-83 en tenant compte de la croissance des établissements bancaires depuis cette date et de l’évolution des prix également depuis cette date… Compliqué ! ».

Il y a des chances que la Nouvelle Union Populaire de la gauche éviterait la nationalisation à 100% comme ce fut le cas en 1981, dans les années Mitterrand.

Pour les sociétés d’autoroutes, on dispose d’estimations chiffrées. Ainsi, cet hiver Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie assurait qu’il faudrait payer entre 45 et 50 milliards d’euros aux concessionnaires si l’Etat reprenait dans son giron les sociétés avant la date de la fin de contrat, dont la plupart courent encore jusqu’à 2030. Et pour cause, il faudrait dédommager les sociétés. Ces opérations ne seraient donc pas neutres économiquement.

Si ces entreprises venaient ou revenaient sous la coupe de l’Etat, il faudrait que l’Agence française des participations de l’Etat, l’APE, rattachée au ministère de l’Economie et des Finances suive leur évolution et leur gestion. L’objectif étant d’optimiser leur rendement, de réaliser les meilleurs investissements, d’accompagner leur développement etc. « Or, comment faire avec si peu de moyens ? Aujourd’hui, l’APE comporte à peine une cinquantaine de personnes… alors que nous devrions pour être de bons gestionnaires en avoir au moins 10 fois plus », confie un fin connaisseur de Bercy. Si le portefeuille de l’Etat se densifiait, il faudrait  donc prévoir un important renforcement d’effectifs.

Enfin, même avec des moyens supplémentaires, l’Etat ferait-il mieux que le privé. Selon certains économistes, comme Jean-Marc Daniel, on peut en douter étant donné les résultats de sociétés comme la SNCF, EDF, ou Renault…

Enfin, quel serait le comportement des investisseurs, des milieux d’affaires ? Le programme des nationalisations proposé par Jean-Luc Mélenchon peut rappeler celui de 1981. Dans le monde économique, cette période reste un traumatisme. De nombreux entrepreneurs voient là le risque d’ une spoliation de leur travail.

Rappelons qu’entre 1997 et 2002, quand il revient au pouvoir, le gouvernement socialiste mené par Lionel Jospin avait alors procédé à une vague importante de privatisations – France télécom, Air France, les banques comme le Crédit lyonnais, les assureurs comme le Gan etc. Au total, Lionel Jospin avait ainsi reinjecté 30 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat.

 

Union européenne : des crédits de défense très insuffisants

Union européenne : des crédits de défense très insuffisants

 

L’union européenne s’est mise d’accord sur le principe d’augmentation des crédits de défense. Globalement des crédits complètement insuffisants qui ne représentent que 1,5 % du PIB et qui pourrait passer à 2 %. En clair jusque-là l’Europe s’est contentée surtout de s’abriter sous le parapluie américain. Mais avec le conflit d’Ukraine, l’union européenne prend enfin conscience de la nécessité de se mettre en capacité d’assurer sa propre défense surtout depuis que les États-Unis ont surtout décidé de se retirer de nombre de conflits internationaux.

Reste que en l’état de la nature de la politique de défense, cette augmentation de crédit est encore notoirement insuffisante pour faire face aux menaces et aux enjeux

. «Il nous faut investir davantage si on veut être en mesure de répondre aux crises», a souligné Josep Borrell. L’UE ne consacre que 1,5 % de son PIB par an à la défense, soit 200 milliards d’euros. «C’est 3 à 4 fois plus que la Russie. C’est autant que la Chine. Sommes nous aussi efficaces ? C’est une question», a interrogé Josep Borrell, en pointant le morcellement de la défense européenne mais en se défendant de vouloir créer une armée européenne.

L’objectif est d’«investir plus et mieux dans les capacités et les technologies innovantes, combler les lacunes stratégiques et réduire les dépendances technologiques et industrielles». Le curseur est ainsi placé sur les équipements qui font défaut, par exemple les drones et les chars de combat. L’Allemagne, dont les dépenses militaires étaient chroniquement faibles, a d’ores et déjà, fait savoir qu’elle allait débloquer une enveloppe de 100 milliards d’euros dès cette année et consacrer plus de 2 % de son PIB à sa défense dans les années à venir.

Union européenne : la nécessité d’une réforme de la gouvernance économique.

Union européenne : la nécessité d’une réforme de la gouvernance économique.

 La réforme des règles budgétaires du Pacte de Stabilité et de Croissance – au cœur de la révision – doit absolument s’accompagner d’une seconde réforme destinée à mettre sur pied une nouvelle capacité centrale européenne d’investissement, de grande ampleur et pérenne, pour financer la transition écologique. Par Victor Warhem, économiste, et Marc Uzan, directeur du Centre de Politique Européenne (cep) Paris 

 

 

Après le Sommet de Versailles, qui n’a fait qu’ouvrir le débat sur le « nouveau modèle de croissance européen » et s’est plutôt focalisé sur les réponses à apporter à la guerre en Ukraine, le Centre de politique européenne (cep) de Paris souhaite réinsister sur la nécessité d’une réforme de la gouvernance économique de l’Union, pour à la fois retrouver une marge de manœuvre budgétaire suffisante dans tous les États membres, et pour financer l’avenir d’une Union plus souveraine, en termes de croissance, d’énergie ou de défense.

La révision de cette gouvernance est soutenue par un consensus institutionnel qui met en avant l’inefficacité des règles budgétaires européennes, et par des évolutions macroéconomiques majeures qui ont profondément bouleversé la dynamique des dettes publiques. Pour adapter ce cadre au monde d’aujourd’hui et aux défis de demain, il convient de conserver des règles budgétaires qui seraient plus adaptées aux contextes nationaux, mais aussi de développer une nouvelle « force de frappe » budgétaire européenne, délivrée de manière conditionnelle aux États membres.

De nombreuses voix, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union, appellent à un changement de la gouvernance économique de l’Union. Parmi elles, le Comité budgétaire européen plaide en faveur d’une modification des règles budgétaires du Pacte de stabilité et de croissance (PSC), jugées peu claires et mal adaptées aux contextes et spécificités nationales. Par ailleurs, le FMI, la Banque mondiale et la Banque centrale européenne estiment également qu’il est nécessaire de réviser une nouvelle fois le PSC, malgré les révisions précédentes de 2005, 2011, 2012 et 2015. Dans ce contexte, le 19 octobre 2021, la Commission européenne a relancé sa consultation de février 2020 sur la révision de la gouvernance économique de l’Union.

Ce consensus institutionnel s’explique surtout par l’obsolescence des règles budgétaires européennes et par un environnement macroéconomique qui a radicalement changé.

Ainsi, les règles actuelles du PSC sont complexes et inefficaces. Elles n’ont pas permis de réduire le ratio dette-sur-PIB partout dans l’Union, et ce malgré les réformes structurelles menées par les États membres qui en avaient le plus besoin après la crise financière de 2008-2009 et la crise de la zone euro de 2010-2011.

En outre, ces règles amplifient les divergences en matière de finances publiques. Ces mêmes divergences entraînent actuellement un risque accru de défaut sur la dette souveraine des pays européens les plus endettés, ce qui crée de nouvelles tensions dans la zone euro. Alors que la BCE vient d’annoncer qu’elle réduirait les achats d’actifs de l’« Asset Purchase Program » à 20 milliards d’euros par mois en juin 2022, contre 40 milliards d’euros par mois aujourd’hui, et va cesser la hausse de ses achats nets dans le cadre « Pandemic Emergency Purchase Program » à la fin du mois de mars, ces tensions vont s’accroitre. Les mesures budgétaires destinées à contrebalancer les effets délétères de la guerre en Ukraine sur le niveau des prix des matières premières risquent donc de mettre certains pays au sud de l’Europe dans une situation délicate.

Par ailleurs, les niveaux d’investissements publics sont en baisse depuis de nombreuses années en raison des contraintes budgétaires pesant sur les États membres, ce qui remet en question la croissance et la souveraineté économique dans l’Union dans un monde post-pandémie.

Compte tenu de cette situation très complexe, comment réduire les ratios dette-sur-PIB et renforcer simultanément la croissance économique de l’Union ? Cela semble possible uniquement en poursuivant une stratégie de « la carotte et du bâton ».

Tout d’abord, le lancement d’un programme sérieux de réduction des ratios dette-sur-PIB nécessite le maintien de règles budgétaires. L’idée de s’appuyer uniquement sur des « standards » calculés ex-post – comme ceux promus par Blanchard, Leandro et Zettelmeyer – n’est pas appropriée car des règles communes garantissent l’équité entre les États membres qui appartiennent tous à la même Union. Ils doivent donc suivre le même ensemble de règles pour garantir une Union entre égaux plutôt qu’une Union entre privilégiés et moins privilégiés, intenable à long-terme.

En outre, même si les États membres ne respectent pas toujours les règles du PSC, des études empiriques ont montré que ces règles contraignent effectivement les déficits publics et incitent bel et bien à la réduction du ratio dette-sur-PIB, et donc à la soutenabilité budgétaire. La « discipline de marché » seule s’avère trop imprévisible et volatile pour aider les États à maintenir leur discipline.

S’agissant des règles en elles-mêmes, un travail de simplification est nécessaire. Elles devraient notamment s’appuyer sur la croissance potentielle comme seul élément prospectif pour calculer des plafonds de dépenses nationales, ce qui pourrait être fait sur une base pluriannuelle afin d’assurer une plus grande prévisibilité, applicabilité et crédibilité avec comme objectif d’envoyer un signal de discipline budgétaire à moyen terme aux marchés. En outre, l’évaluation des situations budgétaires et des clauses d’exemption devrait être confiée à un réseau d’autorités budgétaires nationales indépendantes coordonnées par une agence de supervision européenne.

Toutefois, quels que soient les changements, les règles budgétaires du PSC resteront un « bâton » axé sur la réduction des ratios dette-sur-PIB, compte tenu du contexte macroéconomique.

Les décideurs devraient plutôt consacrer l’essentiel de leur énergie à concevoir une « carotte » : un instrument d’investissement pérenne, de préférence une capacité budgétaire centrale élargie, qui aiderait l’Union à atteindre la neutralité carbone en 2050 – en soutenant le secteur privé qui peine à s’engager dans cette transition et a besoin d’un soutien public pour des investissements risqués et pas nécessairement très rentables. Avec la guerre en Ukraine, cette capacité budgétaire centrale serait également chargée de viser l’indépendance énergétique et de renforcer la défense de l’Union. Ces fonds publics pourraient avoir un effet de levier sur les investissements privés, comme l’actuel NextGenerationEU ou comme le plan Juncker il y a quelques années. En outre, ils inciteraient les États membres à mener des réformes en raison de la conditionnalité de leur accès à l’accomplissement de ces mêmes réformes.

Toutefois, cette capacité budgétaire centrale élargie et pérenne ne doit pas conduire à un fédéralisme budgétaire sur le modèle américain ou suisse. Un « moment hamiltonien », où tous les États membres de l’Union décideraient de mutualiser leurs dettes et leurs ressources budgétaires, est encore loin, et n’est même pas souhaitable tant que les préférences nationales restent différentes d’un pays à l’autre dans l’Union. Une solution fonctionnelle peut être trouvée entre un fédéralisme budgétaire pur et l’incomplétude actuelle de l’union économique et monétaire.

Les récentes déclarations de certains ministres des Finances suggèrent que les États membres sont déjà prêts pour une réforme du PSC axée sur la nationalisation du rythme de réduction des ratios dette-sur-PIB, ce qui constituerait une première étape dans la réduction du biais pro-austérité.

Néanmoins, aucune déclaration officielle n’a été faite concernant la pérennisation de la facilité pour la reprise et la résilience du programme NextGenerationEU ni sur la mise en place d’un nouvel instrument exclusivement axé sur la transition écologique et énergétique ou le financement de projets favorisant l’autonomie stratégique de l’Union.

La guerre en Ukraine pourrait bien être l’occasion d’accélérer sur ce volet avec le plan actuellement débattu « REPower EU », destiné à financer l’indépendance énergétique de l’Union et la défense européenne, qui pourrait atteindre 200 milliards d’euros. Finalement, Poutine, qui voulait éviter la constitution d’une véritable Europe-puissance, en sera peut-être le premier artisan.

Finalement, une proposition officielle de réforme de la gouvernance économique de l’Union par la Commission est attendue en juin 2022 pour une mise en œuvre en 2024.

Avec les derniers évènements géopolitiques, la probabilité que cette réforme soit ambitieuse a augmenté. L’Union a déjà su montrer qu’elle pouvait agir de manière rapide et forte, avec le régime de sanctions imposé à la Russie en quelques jours fin février et début mars. Les temps difficiles qui s’annoncent seront donc peut-être le ferment d’une Union budgétaire et fiscale européenne puissante que le cep Paris appelle de ses vœux.

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Sommet union européenne à Versailles : une rencontre inadaptée aux enjeux du moment

Sommet union européenne à Versailles : une rencontre inadaptée aux enjeux du moment

 

D’une certaine manière, le sommet européen de Versailles qui devait se tenir notamment sur la question de la menace russe en Ukraine a  éludé le problème. On peut dire que les décisions certes importantes sont cependant relativement intemporelles puisqu’il s’agit de renforcer la souveraineté économique voire d’envisager une politique de défense le moment venu. Sur le strict terrain de l’énergie on a convenu que l’union européenne devrait se passer du gaz russe d’ici 2027. Quant à l’éventuelle candidature de l’Ukraine à l’union européenne elle a été renvoyée aux calendes grecques. En attendant 2027, l’union européenne reconnaît sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et va donc continuer d’alimenter financièrement la dictature qui répand la terreur et la mort en Ukraine.

Sans doute pour masquer les noms décisions et les contradictions de l’union européenne, Macron a indiqué que l’Europe prendrait des sanctions encore plus massives si la Russie durcissait encore son entreprise de guerre. Des mots de synthèse très vagues qui cachent  en réalité les nombreuses oppositions en Europe tant sur le plan économique que politique vis-à-vis de la Russie.

Union européenne : La fin du pétrole et du gaz russe d’ici 2027

Union européenne : La fin du pétrole et du gaz russe d’ici 2027

 

 

Lors du sommet de Versailles Il a été décidé de se priver du pétrole et du gaz russe d’ici 2027. À noter évidemment que les États-Unis ont décidé l’arrêt immédiat des importations mais les États-Unis sont un exportateur net de produits pétroliers . La stratégie repose sur deux piliers. Le premier consiste à augmenter les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et de gazoducs en provenance de fournisseurs non russes ainsi que les volumes de production et d’importation de biométhane et d’hydrogène renouvelable.


« Nous devons devenir indépendants du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous ne pouvons tout simplement pas compter sur un fournisseur qui nous menace explicitement », indique Ursula von der Leyen dans ce rapport. « Grâce aux mesures du plan REPowerEU, nous pourrions progressivement supprimer au moins 155 milliards de mètres cubes de gaz fossile utilisés, ce qui équivaut au volume importé de Russie en 2021 », peut-on lire dans le document.

Pour rappel, L’UE importe 90% de sa consommation de gaz, la Russie fournissant environ 45% de ces importations, à des niveaux variables selon les États membres. La Russie représente également environ 25% des importations de pétrole et 45% des importations de charbon.

Deuxième axe : réduire plus rapidement l’utilisation des combustibles fossiles dans les maisons, les bâtiments, l’industrie et le système électrique. La Commission estime pour cela qu’il faut augmenter les énergies renouvelables et l’électrification et s’attaquer aux goulots d’étranglement des infrastructures.

L’évolution des guerres d’influence des Etats

L’évolution des guerres d’influence 

Dans un ouvrage accessible et truffé d’exemples, le spécialiste des relations internationales Frédéric Charillon analyse la façon dont les pays séduisent, attirent et rémunèrent des cibles qu’ils souhaitent influencer. (Analyse du livre de Frédéric Charillon par le » Monde »

 

 

 

Plus le monde se complexifie, plus les conflits sont illisibles. A partir de cette équation, Frédéric Charillon, spécialiste des relations internationales, s’empare de la thématique de la guerre pour alerter sur la nuance entre « soft power » et « influence ». Si la première expression signifie « la capacité d’influencer les autres afin d’obtenir d’eux les résultats souhaités, par l’attraction et la persuasion, plutôt que par la coercition », il en va autrement de la seconde.

 

L’influence, pour Frédéric Charillon, « consiste pour un acteur A à faire faire par un acteur B ce qu’il n’aurait pas fait autrement, et ce sans recourir à la contrainte ». Or, au fil du temps, le concept s’est épaissi : l’influence suppose, désormais, un processus de fabrication et surtout de rémunération, contrairement au soft power. Elle ne s’oppose pas à la puissance. Et n’a rien à voir avec la propagande ni avec le lobby. Mais elle peut être aussi menaçante en dernier recours, corruptible à tout instant et cohabite avec les guerres hybrides. Selon cette lecture, la crise ukrainienne serait le théâtre d’une opposition entre un soft power américain et une guerre d’influence russe.

Légitimer le concept d’influence à l’aune du pivot de la géopolitique mondiale vers l’Indo-Pacifique, telle est l’ambition de Frédéric Charillon, qui décrypte les nouveaux usages des Etats en termes de séduction, d’attraction et surtout de rémunération des cibles à influencer. Mission accomplie et démonstration convaincante quand on referme ce livre accessible, truffé d’exemples et de références. Selon lui, parler aujourd’hui de « guerres d’influence » s’impose, car le passage du transatlantique vers l’Indo-Pacifique induit un changement d’échelle dans le débat géopolitique. Il consacre, en effet, l’avènement des stratégies indirectes propres à l’Asie, au moment où l’Occident sort laborieusement de deux décennies de stratégies directes et frontales.

 

Ainsi, les relations internationales seraient, au XXIe siècle, soumises à trois modèles d’influence : le modèle occidental, démocratique et libéral, en plein doute cependant sur ses capacités à séduire. Le modèle impérial et autoritaire (Russie, Turquie, Chine), dont les diplomaties de nuisance ne visent qu’à sauver des régimes tout en déstabilisant leur proie. Enfin, le modèle confessionnel fondé sur les croyances (Etats de la péninsule arabe), handicapé par une réputation sulfureuse.

Cette rencontre des modèles déboucherait, selon l’universitaire, sur trois types de stratégies : le retour aux sphères d’influence défendu par les régimes autoritaires adeptes d’un monde multipolaire ; l’émergence de « joint-ventures » entre Etats, où la logique du partenariat l’emporterait sur celle des alliances ; enfin, les rivalités entre les Etats et les géants du Net (Gafam), avatar des tensions entre le monde réel et le monde virtuel. Autrement dit, une nouvelle forme de batailles des valeurs dans un monde toujours aussi fidèle aux logiques de domination et de prédation.

Union européenne et Ukraine : les sanctions prévues contre la Russie

Union européenne et Ukraine : les sanctions prévues contre la Russie

Le vice-président de la commission européenne Valdis Dombrovskis dévoile pour La « Tribune » le plan de bataille économique et financier contre la Russie en cas d’escalade des tensions en Ukraine.

 

Dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, les ministres européens chargés du commerce doivent se réunir à Marseille ce week-end. Qu’attendez-vous d’une telle réunion ?

VALDIS DOMBROVSKIS- Des sujets importants sont à l’ordre du jour, notamment la préparation de la douzième réunion ministérielle de l’OMC. Cette discussion sera utile pour avancer et la présence de la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala est la bienvenue. Nous allons également aborder les urgences, dont le contentieux sino-lituanien. Par ailleurs, la France a placé les relations commerciales UE-Afrique en bonne place sur l’agenda, ainsi que nos relations avec les États Unis. L’un des moyens de stimuler la coopération transatlantique est le nouveau Conseil du commerce et de la technologie, au sein duquel nous pouvons travailler ensemble sur des questions essentielles liées au commerce et aux nouvelles technologies émergentes. J’attends avec impatience la prochaine réunion en mai. J’ai confiance que cette réunion informelle des ministres apportera des résultats concrets.

Les Occidentaux craignent une invasion de l’Ukraine par la Russie après le déploiement de dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne. Quelles sont les priorités de la Commission européenne sur cette crise géopolitique majeure ?

Les tensions entre la Russie et l’Ukraine sont une préoccupation majeure, cela concerne non seulement l’Ukraine mais l’ensemble de l’architecture de sécurité européenne. Nous travaillons sur deux axes en parallèle: premièrement, nous préparons un ensemble de sanctions dissuasives contre la Russie pour couvrir un large éventail de sujets : des sanctions économiques, commerciales, financières, dans le domaine de l’énergie pour démontrer clairement à la Russie qu’il y aura une réponse majeure européenne en cas d’une nouvelle escalade. Deuxièmement, nous apportons depuis 2014 un soutien économique massif à l’Ukraine. Nous venons de proposer un programme d’assistance supplémentaire de 1,2 milliard d’euros pour aider l’Ukraine à faire face à ses besoins de financement dus au conflit. J’étais à Kiev la semaine dernière pour discuter de la mise en œuvre de ce nouveau programme de financement et pour envoyer un signal rassurant que nous soutenons et que nous continuerons à soutenir l’Ukraine.


L’Union européenne a engagé à la fin du mois de janvier un bras de fer avec Pékin en saisissant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Chine accusée de bloquer des importations lituaniennes. Quel est l’objectif d’une telle démarche ?

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation où les exportations lituaniennes vers la Chine sont bloquées. Ce n’est pas seulement un problème lituanien, cela affecte le marché unique de l’UE et les chaînes d’approvisionnement, car les exportations d’entreprises d’autres pays sont également bloquées si elles ont un contenu lituanien. Ce type d’action va à l’encontre des engagements que la Chine a pris dans le cadre de l’OMC. Nous avons donc engagé des poursuites contre la Chine à l’OMC. Nous attendons des consultations avec la Chine.

Si elles conduisent à une solution à l’amiable, nous allons mettre en œuvre la solution convenue. Si ce n’est pas le cas, nous poursuivrons le différend à l’OMC et créerons un groupe spécial de l’OMC sur cette affaire. En parallèle, nous menons des efforts diplomatiques pour essayer de désamorcer la situation. Il est clair que la Chine reste un partenaire de coopération important et nous devons coopérer sur les défis mondiaux comme la lutte contre le changement climatique. En tant que partenaires, nous devons être en mesure de discuter et de résoudre nos différends.

La France défend le principe des « mesures-miroirs » dans les accords commerciaux (ces mesures consistent à appliquer des  standards et méthodes de production, notamment environnementales, aux produits importés sur le territoire européen équivalentes à celles en vigueur dans l’UE) . Comment la Commission européenne compte-elle mettre en œuvre ces principes ?

Tous les produits mis sur le marché européen, y compris les importations, doivent être conformes aux exigences de l’UE en matière de sécurité alimentaire. Il est possible, en vertu des règles de l’OMC, d’introduire des obligations de l’application des mêmes processus et méthodes de production si cela concerne des enjeux globaux de protection de l’environnement mondial. Cela doit être fait de manière proportionnée et non discriminatoire. Nous évaluons actuellement cette question et la Commission européenne prépare pour juin de cette année un rapport sur la faisabilité juridique de l’application de ces « mesures miroirs ».

Nous avons adopté un certain nombre de mesures pour répondre à certaines préoccupations. Par exemple, en novembre 2021, nous avons proposé d’agir en ce qui concerne la déforestation. Bientôt, nous allons faire une proposition de diligence raisonnable (c’est une règle que doivent appliquer les entreprises), en veillant à ce que les biens produits hors de l’UE ne le soient pas avec de graves violations des droits de l’homme ou des droits du travail.

Le libre-échange commercial a parfois été critiqué en France pour ses conséquences sur la désindustrialisation, l’emploi et l’environnement. Que leur répondez vous face à ces critiques ?

V.D- J’aimerais vous donner quelques chiffres clés sur le rôle de la politique commerciale dans l’économie. Le commerce et les exportations vers les pays tiers soutiennent 18 % des emplois dans l’UE. C’est donc une source majeure d’emplois. L’UE, dans son ensemble, enregistre un excédent commercial substantiel. Couplé au fait que 85 % de la croissance mondiale aura lieu en dehors de l’UE au cours de la prochaine décennie, il est important que l’UE reste connectée à cette source externe de croissance également pour sa croissance et la création d’emplois au sein de l’UE.

Il y a un déficit commercial en France et dans plusieurs autres États membres de l’UE. Dans le cas de la France, la situation est mitigée : il y a un déficit de biens, mais un excédent de services. J’aimerais souligner qu’en France, selon les dernières statistiques, l’emploi soutenu par les exportations est passé de 4,5 millions en 2000 à 6,4 millions en 2019, soit 13,9% de l’emploi total. Le gouvernement français agit pour la compétitivité de l’industrie qui est clé pour renforcer les performances à l’exportation et améliorer la balance commerciale. Au-delà de la compétitivité de l’industrie, il y a d’autres facteurs qui affectent la balance commerciale à court terme, comme la hausse des prix des matières premières et des prix de l’énergie. Cela nécessite une solution structurelle, par exemple en éliminant progressivement notre dépendance aux combustibles fossiles importés. C’est le projet que nous portons au niveau européen avec le Pacte Vert.

 

Les tensions sur les prix de l’énergie et les matières premières ont creusé le déficit commercial à un niveau record en France en 2021. D’autres pays connaissent de fortes difficultés dans leurs exportations. Quel est l’impact de la pandémie sur le commerce extérieur en Europe ?

Nous constatons qu’il existe certaines perturbations, comme les prix élevés de l’énergie qui affectent l’ensemble de l’UE. Nous avons déjà mis au point en octobre 2021 une « boîte à outils » pour faire face aux prix élevés de l’énergie. Il existe des goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, des changements dans certains secteurs en raison des restrictions de voyage. En particulier les pays dont les économies sont dans une large mesure liées au tourisme, sont touchés.

Nous nous attendons à ce que l’économie de l’UE continue de progresser cette année. Dans l’ensemble de l’UE déjà à la fin de l’année dernière, l’économie a atteint les niveaux d’avant la crise. Nous nous attendons à ce que l’économie continue à se développer. Malgré la pandémie toujours en cours, nous constatons une reprise de l’économie de l’UE et nous prévoyons que la croissance économique se poursuivra cette année et la prochaine.


Trente ans après la signature du traité de Maastricht, dans quel sens les règles de la gouvernance budgétaire européenne pourraient-elles évoluer ?

L’examen du cadre budgétaire et macroéconomique de l’UE est en cours. Nous avons mené des consultations publiques et évaluons actuellement les résultats. Nous nous attendons à ce que de nouvelles discussions sur ce sujet aient lieu dans les prochains mois le cadre de la réunion informelle des ministres des finances plus tard ce mois-ci à Paris et lors du Conseil européen en mars.

La présidence française du Conseil de l’UE est très active pour piloter et faire avancer cette discussion. Nous sortons de la crise avec des niveaux d’endettement public plus élevés. Nous devons donc voir comment remettre la dette publique sur une trajectoire descendante, mais le faire de manière crédible et plus réaliste tout en gardant à l’esprit les besoins d’investissement, y compris dans le contexte de la transition verte et numérique.


Où en est la mise en oeuvre du plan de relance européen de 750 milliards d’euros ?

La mise en œuvre du plan de relance européen est sur la bonne voie. Cette année, l’accent sera mis sur la mise en œuvre des plans nationaux. 22 États ont reçu une évaluation positive de la Commission et ont été approuvés par le Conseil. Plus de 56 milliards d’euros ont été versés à 21 États membres en préfinancement. Les premiers paiements aux États ont été effectués à la fin de l’année dernière.

Fin janvier, la Commission européenne a évalué positivement la première demande de paiement formulée par la France.  Il y a encore 4 plans qui sont en cours d’évaluation (Bulgarie, Hongrie, Pologne, Suède) et nous attendons avec impatience de recevoir le plan néerlandais, suite à la formation du nouveau gouvernement. En décembre dernier, la Commission a effectué le premier versement de 10 milliards d’euros d’aide financière non remboursable à l’Espagne.

Où en est la France ?

V.D- La mise en œuvre en France du plan de relance est également en bonne voie. Le plan français est approuvé, la France a reçu un préfinancement de 13 % et, ce 26 janvier, la Commission a approuvé une évaluation préliminaire positive de la première demande de paiement de la France. Maintenant, nous allons prendre les mesures nécessaires pour un décaissement début mars. Concrètement, le plan de relance européen finance quasi intégralement des mesures françaises telles que Ma Prime Rénov’, ou bien encore 1 jeune, 1 solution. Le plan de relance européen étant un instrument basé sur la performance, les prochains paiements dépendront des étapes et des objectifs convenus dans le plan.


La commission européenne a fait de la lutte contre le changement climatique un axe prioritaire. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire défend régulièrement le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Comment avoir plus d’usines en Europe mais moins d’émissions ?

L’UE est entrée dans la transformation verte de l’économie dans le but d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. La France est parmi les pays qui ont le plus ouvertement soutenu et fait progresser cet objectif. Pour atteindre la neutralité carbone, nous ne pouvons pas continuer à accorder des allocations d’émissions gratuites aux industries énergivores. À partir de 2026, ces industries seront progressivement soumises au système d’échange de quotas. La question est donc de savoir ce qui se passe avec la compétitivité de l’industrie de l’UE ; actuellement, pour les industries à forte intensité énergétique, il existe des quotas gratuits pour éviter les fuites de carbone.

Maintenant, alors que nous mettons en place un prix sur le carbone dans nos industries, nous devons trouver d’autres moyens d’éviter les fuites de carbone ; nous le faisons en mettant un prix sur le carbone pour les importations. Puisqu’il s’agit d’un objectif environnemental, nous allons compenser tout prix du carbone que les pays tiers imposent à leurs producteurs. Dans un scénario idéal, si un autre pays facture exactement le même prix que l’UE, ses importations ne seraient pas soumises à un ajustement carbone supplémentaire. S’ils n’ont pas de prix ou un prix inférieur sur le carbone, cela nécessiterait un ajustement carbone. Il s’agit donc de garantir que l’industrie de l’UE ne perd pas de compétitivité. Il ne peut s’agir d’une mesure protectionniste, le principe de non-discrimination doit donc s’appliquer.

Union économique : nucléaire et gaz labellisés verts !

Union économique : nucléaire et gaz labellisés verts !

 

Ce n’est pas tellement sur des critères environnementaux relatifs aux émissions de carbone que le nucléaire et le gaz viennent d’être labellisés verts par les autorités européennes. Il s’agit plutôt d’un compromis qui pour l’instant met fin à la guerre entre la France qui défend le nucléaire et l’Allemagne qui défend le gaz russe.

Du coup il s’agit surtout d’un compromis surtout politique. Notons en effet que le nucléaire ne produit aucune émission de carbone mais que les Allemands ( et d’autres) voulaient exclure le nucléaire de la labellisation verte européenne (taxinomie).  Les commissaires européens ont fini par approuver ce mercredi, via un acte délégué, l’inclusion de l’atome civil et du gaz dans les investissements « verts » de l’Union européenne. Un graal pour les deux filières en question et pour les pays qui les défendent, ceux-ci ayant fait pression pendant de longs mois afin que ces activités intègrent la précieuse liste, aux côtés des énergies renouvelables.

Et pour cause, cette classification ne sera pas que symbolique : concrètement, elle servira à flécher les financements privés vers les activités reconnues « durables », mais aussi, in fine, les futures subventions publiques. Et ce, par la mise en place une grille d’analyse harmonisée à destination des investisseurs européens, de manière à clarifier l’impact des fonds qu’ils placent auprès des entreprises, de plus en plus pris en compte par les agences de notation financière. D’ici à la prochaine décennie, ce sont donc des centaines de milliards d’euros à lever sur les marchés qui sont en jeu.

Une union de Taubira avec Montebourg : le mariage de la carpe et du lapin ?

Une union de Taubira avec Montebourg : le mariage de la carpe et du lapin ?

Montebourg , comme d’ailleurs la maire  de Paris Anne Hidalgo, aimerait bien se dépatouiller de cette affaire de candidature aux présidentielles qui le ridiculise. En effet, dans les derniers sondages on ne lui attribue plus que environ 1 %. Même chose pour Anne Hidalgo qui elle peut espérer 3 à 4 %, c’est-à-dire la moitié du score déjà pitoyable de Benoît hamon  en 2017.

Elle aussi voudrait bien transmettre le bâton merdeux à Taubira bien contente quelque soit le score de s’exhiber et de jeter ses derniers feux de bourgeoise gauchiste. L’union paraît d’autant plus paradoxale que Montebourg et Taubira ne partagent à peu près rien en commun. Montebourg est l’avantage sur des valeurs républicaines universalistes classiques tandis que Taubira ne résiste pas courant wokiste ou la cancel culture.

Sur l’énergie, sur l’économie, sur l’environnement même sur le social, il n’y a pas grand-chose qui les rassemble. On pourrait objecter que Taubira n’ayant pas vraiment de programme, ce rassemblement n’est pas impossible.C’est toute la contradiction de cette perspective d’union de la gauche réclamée par des bobos.

 C’est précisément cette confusion totale des analyses, des projets et des idéologies qui a coulé la gauche. Une gauche qui finalement Une fois pouvoir a globalement fait une politique de droite classique à quelques exceptions près.

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