«Fake News»: Unilever veut censurer les réseaux sociaux !
C’est un peu le monde à l’envers puisque le groupe Unilevr menace notamment Facebook et Google de limiter voire de supprimer sa publicité si les critiques sont toujours aussi acerbes à l’égard de la société. Le groupe Unilever estime que ces critiques sont commercialement nuisibles et utilise l’arme lourde : la suppression des ressources publicitaires des grands sites. Une menace qui risque de faire mouche car c’est l’argent de la pub qui est le moteur qui produit l’info. En outre Unilever a le culot d’appuyer son argumentation avec un élément sociétal considérant que les avis trop divergents sur la toile contribuent à la division de la société ! Certes on doit convenir que certains grands réseaux sociaux ressemblent davantage à une auberge espagnole qu’à des vecteurs d’informations, le pire côtoie le meilleur, la majorité tutoie le dérisoire voire l’élucubration. Mais c’est sans doute le prix à payer pour l’apprentissage démocratique d’un nouvel outil qui cherche ses modalités de régulation. L’enjeu est économiquement important pour Unilever. La multinationale dépense chaque année des milliards en espaces publicitaires en lignes. «Nous ne pouvons pas accepter un environnement dans lequel nos consommateurs n’ont pas confiance en ce qu’ils voient en ligne», explique Keith Weed, le responsable marketing du groupe, selon les informations du Figaro qui a pu consulter son discours. «Nous ne pouvons pas continuer à financer des réseaux sociaux, qui représentent plus d’un quart de nos publicités digitales, et qui parfois relaient des informations dignes des égouts», commente M. Weed. Si pour l’instant un retrait des publicités d’Unilever reste de l’ordre de la menace, cela pourrait représenter un gros manque à gagner pour Google et Facebook. Unilever, qui fabrique entre autres le savon Dove et la mayonnaise Hellman, est le deuxième plus gros annonceur au monde derrière Procter & Gamble. En 2017, le groupe a dépensé 7,7 milliards d’euros en marketing, dont plus de 2 milliards en ligne.