Fiscalité : le MEDEF pour une véritable stratégie, type pacte de compétitivité
La présidente de l’organisation patronale, Laurence Parisot, a estimé que ce cadre était nécessaire pour traiter aussi de questions comme les réformes des retraites et du financement de la protection sociale mais aussi de la transition énergétique. S’agissant de la réforme des retraites, à laquelle le gouvernement s’attaquera au deuxième semestre, elle a déclaré devant la presse qu’il n’était « pas question » pour les entreprises d’accepter « la moindre hausse de cotisations, que ce soient des cotisations employeurs ou des cotisations salariés ». Elle a estimé en outre que considérer que la solution passera par une baisse des pensions via une désindexation, une hypothèse évoquée par certains après l’accord en ce sens conclu sur les retraites complémentaires, relevait « d’une illusion, pour ne pas dire une tromperie à l’égard de tous les Français. » Au moment où le gouvernement s’apprête à remettre son programme de stabilité à l’Union européenne et commence à préparer le budget 2014, Laurence Parisot a tiré le signal d’alarme sur le poids des prélèvements pesant sur les entreprises. Y voyant la première raison qui explique que leur taux de marge soit tombé à des plus bas inquiétants, elle a pressé les pouvoirs publics d’adopter une véritable « stratégie » en matière de prélèvements obligatoires dans le cadre du pacte de compétitivité lancé fin 2012. Les enjeux de compétitivité ne doivent de même pas être oubliés dans le traitement des questions énergétiques, a encore dit la présidente du Medef. « Si la question du mix énergétique, de la transition énergétique n’est regardée que sous l’angle du choix des innovations pour être un peu plus orienté développement durable, alors on commettra des erreurs, on s’empêchera de retrouver des éléments pour une croissance forte et pérenne », a-t-elle déclaré. Pour cette raison, le Medef avancera des propositions lors d’une conférence de presse le 24 avril au cours de laquelle il entend remettre sur la table le dossier de l’exploration des gaz de schiste. Laurence Parisot a encore demandé instamment au gouvernement de ramener la fiscalité sur les plus-values de cessions d’actions au niveau de la moyenne européenne. « Il faut que le gouvernement, la majorité et tant qu’à faire l’opposition aussi comprennent qu’il n’y aura pas de retour possible à la croissance (…) si un signal clair, fort, dépourvu d’ambiguïté n’est pas donné aux entrepreneurs. Ce signal passe par une révision drastique de la fiscalité » sur les actions, a-t-elle dit. Interrogée sur le sujet, elle a jugé « triste et révélateur » que les patrimoines divulgués lundi par les membres du gouvernement comprennent peu d’investissements en actions. « Les politiques ont compris qu’il y avait un enjeu de financement de l’économie (…), je pense que la BPI (Banque publique d’investissement) est une institution tout à fait pertinente et prometteuse mais la vraie réponse au financement de l’économie est que chacun devienne actionnaire, que chaque Français investisse dans les entreprises françaises’, a-t-elle déclaré.