UNEDIC : 6 semaines pour un accord introuvable.
Il faut évidemment se réjouir que les partenaires sociaux aient décidé de reprendre les négociations pour tenter de sauver l’Unedic. Pour la huitième année consécutive, l’Unedic affichera un déficit de l’ordre de 4 milliards avec une dette cumulée qui va atteindre d’environ 30 milliards. Peut-être les partenaires sociaux se réunissent-ils pour éviter l’étatisation que propose Macron. On voit mal comment ils pourraient parvenir à un compromis puisqu’ils sont en désaccord total à la fois sur l’augmentation des cotisations et sur la réduction des prestations Ils sont convenus de partir du texte auquel ils étaient parvenus au printemps 2016 avant que le Medef, opposé à toute idée de surtaxation des contrats de travail de courte durée, n’arrête les discussions sur un constat d’échec le 16 juin. Ils prévoient quatre séances de travail plénières en mars, les 7, 14, 23 et 28. Mais les échanges commenceront avant sur un mode bilatéral, sur la base d’un projet de texte que le Medef a promis d’envoyer aux deux autres organisations patronales et aux cinq centrales syndicales d’ici fin février. « On reprendra les discussions là où on les avait laissées en abordant tous les thèmes et ils seront tous abordés à chaque séance », a expliqué à la presse Véronique Descacq, de la CFDT. « Ça va être la négociation la plus expresse sur l’assurance-chômage qu’on ait jamais connu », a renchéri le négociateur de la CGT, Denis Gravouil. Les huit organisations gestionnaires de l’assurance-chômage via l’Unedic veulent marquer leur territoire alors que deux des principaux candidats à l’Elysée, François Fillon et Emmanuel Macron, proposent un traitement radical de ce dispositif. Le candidat de la droite veut que l’Unedic, en déficit de quelque quatre milliards d’euros, fasse une dizaine de milliards d’économies sur cinq ans. Il menace de retirer sa gestion aux partenaires sociaux s’ils ne s’accordent pas d’ici fin 2017. « On pense, dans ce contexte préélectoral particulier, qu’il faut que les partenaires sociaux se montrent capables d’assumer leurs responsabilité sur l’assurance-chômage », explique la négociatrice de la CFDT, Véronique Descacq.